Les islamistes fanatiques occupaient le nord de ce qu’il est convenu d’appeler le Mali mais que le peuple Touareg revendique sous le nom d’Azawad. Ils coupaient des mains, se livraient à des exécutions sommaires, faisaient preuve de barbarie. Mais cela n’excuse pas les exactions qui sont perpétrées par des soldats de l’armée malienne qui opère sous l’aile protectrice de l’armée française. Contrairement à ce que voudraient faire croire les autorités maliennes, ces exactions existent bel et bien. Elles sont reconnues et dénoncées par plusieurs témoignages et enquêtes d’observateurs de l’ONU, d’associations telles qu’Amnesty International ou Human Rights Watch.


Ainsi que le rapporte « Jeune Afrique », le chef d’un village nomade de la région de Tombouctou affirme que « les militaires ne cherchent pas les islamistes mais bien les peaux rouges, c'est-à-dire les Arabes et les Touaregs », ce que confirme un habitant : « « Ils massacrent les Arabes et les Touaregs. On est là avant les islamistes. Les islamistes se sont enfuis. Ils nous accusent d'être des islamistes » Inventoriés, avec des recoupements et des preuves accablantes, ces massacres, pillages, vols et viols accompagnent la reconquête et les autorités françaises ne peuvent les ignorer. D’ailleurs, fallait-il s’attendre à autre chose de la part de cette prétendue armée malienne plus habituée aux coups d’Etat, corrompue à tous les niveaux mais tout particulièrement à celui de sa hiérarchie (voir les rapports cités par le Canard enchainé du 30 Janvier 2013) ?
L’ONU, elle-même, accuse des soldats maliens de se livrer à des représailles qui visent notamment les membres de groupes ethniques tels que les «Peuls, Touaregs et Arabes » ou encore des personnes « étant perçues comme ayant soutenu les groupes armés » Comme représailles, la porte-parole de l’ONU, citée par RFI, mentionne à Sévaré, des « corps qui ont été retrouvés au fond de puits » ainsi que plusieurs cas de « violences sexuelles contre des femmes appartenant à ces minorités - notamment des femmes de la communauté Bella - et ces femmes sont aujourd’hui stigmatisées, notamment celles qui tombent enceinte, suite à ces viols »

Jeune femme Touareg
Jeune femme Touareg
La position des autorités maliennes sur cette question est ambigüe assurant que les coupables seront recherchés et jugés tout en minimisant ces exactions qui seraient montées en épingle par certains médias. Cité par RFI, D. Traoré, le président par intérim du Mali a affirmé, le 12 mars, à Dakar qu’il n’avait pas « connaissance de tant d’exactions que cela », que « les médias ne devraient pas se faire l’écho d’affirmations qui ne correspondent pas à la réalité» en évoquant des « exactions imaginaires» Même son de cloche chez son ministre de l’Action humanitaire, Mahamadou Sidibé. Pour lui, ces accusations ne sont que des allégations : « Jusqu’à preuve du contraire, en tout cas, je n’ai pas eu connaissance de preuves irréfutables par rapport à ces exactions. Je ne peux pas dire que ça n’existe pas. Mais je dis, aujourd’hui, au niveau de l’Etat, que les dispositions qui sont prises n’ont pas permis de conclure de façon formelle. »

Le piège ethnique

Le MNLA (Mouvement national de libération de l'Azawad), l’un des dénonciateurs des exactions des soldats de l’armée malienne n’est peut-être pas non plus exempt de tout reproche. Des combats ont opposé en février les Touaregs du MNLA à un groupe armé, le MAA (Mouvement arabe de l'Azawad) dans le secteur d’In-Khalil, une localité proche de Tessalit et de la frontière algérienne dans le nord du Mali. Le MAA a affirmé avoir lancé ces attaques contre le groupe touareg pour se venger des exactions qu’il aurait commises contre les Arabes dans la zone. Bien entendu, le MNLA a démenti et accuse le MAA de s’être allié dans ces combats avec les djihadistes du Mujao (Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest). Selon RFI, l'aviation française est intervenue à In-Khalil, elle aurait ouvert le feu sur l'un des véhicules du MAA. Elle aurait aussi bombardé à plusieurs reprises In-Farah, base du MAA, une localité malienne qui est située non loin de la frontière algérienne et d’In-Khalil. Pourtant le MAA affirme ne pas avoir dans ses rangs de djihadistes. Boubacar Taleb, l’un des responsables du MAA cité par RFI assure ne pas comprendre « Pourquoi les Français nous bombardent ? Pourquoi prennent-ils parti pour le MNLA ? » Un journal de Bamako, Le Républicain s’inquiète : « « Arabes, Touaregs... Au nord du Mali, les équilibres ethniques sont fragiles, comme en témoignent les violents affrontements entre les deux communautés, (…) dans l'extrême nord du pays. L'armée française risque-t-elle de tomber dans le piège ethnique ? » Pour Mohamed Mahmoud El-Oumrany, président de la communauté arabe du Mali et ancien ambassadeur « il y a tous les ingrédients pour une confrontation intercommunautaire » et bien entendu, il en rejette la faute sur le MNLA.

Pour François Hollande, « il faut détruire les terroristes ». Comme on écrase la vermine ?

Un déluge de bombes sur les villes et villages du nord du Mali a précédé l’avancée des troupes françaises et maliennes « loyalistes ». Les bombes ne font pas de détail et tuent sans épargner les populations civiles, victimes collatérales de cette campagne d’extermination. Hollande commandait de « détruire » les « terroristes ». Pour faire bonne mesure Fabius parlait de « terroristes criminels » Donc pas de gant à prendre avec ces gens-là et tant pis pour les autres qui ont le malheur de vivre dans les villes ou villages qu’ils ont conquis. Tuez-les tous et Dieu (le leur ?) reconnaîtra les siens tandis que les compagnies minières occidentales, françaises en premier lieu pourront continuer tranquillement leur business et rechercher activement de l’uranium pour des centrales nucléaires qui ne manqueront pas de nous péter à la figure, un jour ou l’autre.
Selon l’association « Survie », « Les autorités françaises passent sous silence un certain nombre d’effets de la guerre, en particulier les victimes civiles de la guerre, alors que selon Human Rights Watch repris par l’AFP et d’autres médias, des civils ont été victimes de l’intervention dès les premiers jours. » Amnesty International exhorte les belligérants au respect du droit international et rappellent que « les forces impliquées dans les attaques armées doivent à tout prix proscrire les bombardements aveugles et prendre toutes les mesures pour éviter les pertes civiles. » Elle n’a guère été entendue.
Comme le remarque Clément Dousset dans un article publié sur le site Alter-Info « il est bien sûr impossible de faire le compte exact des victimes des bombardements français mais, en extrapolant les rares informations qui filtrent, on peut les estimer à au moins six ou sept dizaines par jour et penser qu'elles ont pu parfois dépasser les cents » L’auteur détaille une macabre comptabilité « le 12 janvier les bombardements très violents de Konna ont été suivis le 13 de raids aériens dans le Nord Mali qui ont peut-être été encore plus meurtriers. Le 15 janvier c'est au tour de Tibbaly où plusieurs centaines de combattants islamistes sont présents de subir des frappes aériennes. Ensuite c'est Gao, Niono, Diré, Sévaré, Douentza qui sont exposées à des bombardements. Un camp d'AQMI où vraisemblablement se trouvent des centaines de djihadistes sera pilonné à Tombouctou. Et les bombardements ciblant des concentrations de combattants seront répétés. Les (…) bombardements sur Kidal qui ont détruit la maison du chef d'Ansar Dine ont très probablement fait plus d'une centaine de victimes aux alentours » Clément Dousset écrit : « Les rares témoignages sur les lieux bombardés font frémir. En particulier ceux sur la ville de Konna où des correspondants de guerre étrangers ont pu se rendre. Mauradou Bocaun écrit ainsi dans La voix de l'Amérique : "Konna est une ville cicatrisée( ?), une ville martyrisée par les bombardements de l'aviation française." » Combien de femmes, enfants et vieillards massacrés au Mali par les bombes françaises ? Il faudra du temps et des enquêtes pour le savoir. Lorsque les TV sont invitées, le ménage a été fait. Venez-donc, il n’y a plus rien d’autre à voir que ce que l’on veut vous monter ad majorem glorii des armées françaises, maliennes et tchadiennes.

Une cour pénale internationale pour le Mali ?

Moussa Ag Acharatoumane, chargé des droits de l'homme au sein du CTEA (Conseil Transitoire de l'Etat de l'Azawad), le rappelle solennellement : «Le Droit International humanitaire, ou droit de la guerre, s'applique à tous les Camps du conflit armé au Mali. » Il précise : « Le droit applicable inclut l'article 3 commun aux Conventions de Genève de 1949, le protocole II des Conventions et le droit de la guerre coutumier. L'article 3 commun et le protocole II interdisent spécifiquement le meurtre de combattants capturés et de civils en détention. Les individus qui commettent délibérément de graves violations du droit de la guerre peuvent faire l'objet de poursuites pour crimes de guerre. » Il interpelle « les juridictions Nationales et Internationales pour que lumière soit faite sur le Mali et que les auteurs (civils et militaires) des massacres successifs ayant endeuillés le peuple de l'Azawad soient mis aux arrêts et traduits devant les Juridictions Internationales notamment la Cour Pénale Internationale, ayant ouvert une enquête sur la situation au Mali. Vu toutes nos mises en gardes qui sont restées sans suite malheureusement, vu le génocide des années 1990, l'ouverture d'un Tribunal spécial pour le Mali serait une nécessité absolue pour faire la lumière sur toutes exactions qui ont eu lieu de 1963 à ce jour » On ne peut qu’approuver cette revendication du MNLA que Moussa Ag Acharatoumane rappelle : « les crimes de guerre commis par n'importe quel belligérant doivent être pris en compte et punis en vertu de la Convention de Genève de 1949. » Ce tribunal n’est pas encore constitué. De toute façon, l’on a rarement vu les vainqueurs d’un conflit comparaître devant ce type de juridictions mais toujours des vaincus.
Lors de son déplacement au Mali pour annoncer la reprise de l’aide française, Pascal Canfin a prétendu mettre en garde les autorités maliennes. Il a déclaré « Il ne peut pas y avoir de dialogue politique dans la durée, s’il y a des exactions sur le terrain. Et donc, nous sommes extrêmement attentifs à ce que ça se passe le mieux possible. » Curieuse déclaration: « Ça », c’est quoi ? Qu’est-ce qui doit se passer le mieux possible ? Et pourquoi pas « bien se passer » ? Monsieur Canfin, le pacifiste qui va en guerre serait-il gêné aux entournures ? C’est à la guerre que renvoie ce pudique « ça ». Et de qui se moque-t-il lorsqu’il déclare que « nous », c’est-à-dire le gouvernement Français est attentif ? C’est l’armée française qui a la haute main sur tout le Nord Mali. Elle ne peut rien ignorer de ce qui s’y passe. Les exactions, elle les connait. Les auteurs de ces exactions aussi. Elle pourrait les arrêter. Un tribunal spécial pour le Mali pourrait être constitué.
Fabius peut bien tonner «que La France doit être extrêmement stricte. Il n’est pas question qu’il y ait des exactions de la part des forces armées. » Hollande peut bien demander que les exactions de soldats maliens soient sanctionnées, ces effets de manche ne sont que de la communication, un peu de poudre aux yeux lancée à l’opinion publique pour conforter l’image du Chevalier blanc des droits de l’homme.

Une sale guerre néocoloniale

La guerre que la France mène au Mali est une sale guerre, comme toutes les guerres ! Une guerre dans laquelle elle s’est embarquée pour préserver ses intérêts économiques néocolonialistes. En particulier, parce qu’elle est poussée par le besoin impérieux de de tenter de sécuriser la zone pour continuer d’alimenter son industrie nucléaire civile et militaire.

Lundi 25 Mars 2013 Commentaires (0)

Le dossier de Notre-Dame-des-Landes a été examiné le 20 mars au Parlement européen par la commission des Pétitions du PE qui a auditionné les représentants des différents collectifs et associations mobilisés autour du projet d’aéroport du Grand Ouest en présence de la Commission européenne. Invité à présenter ses arguments, le gouvernement français n’ont pas daigné envoyer de représentants. L'ACIPA et le CéDpa (Collectif d'élus Doutant de la pertinence de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes) et tous les opposants à l’aéroport peuvent se réjouir des conclusions de la commission des pétitions.


Notre-Dame-des-Landes: la France dans le viseur du Parlement européen
A la sortie de l’audition, Sandrine Bélier, députée européenne EE/LV, membre de la Commission des Pétitions a déclaré : « Cette audition a permis de rendre publics les doutes sérieux qu’émettent actuellement les parlementaires européens et la Commission européenne sur la compatibilité du projet avec de nombreuses directives européennes. Les débats ont clairement démontré que l’Etat français ne peut continuer dans cette voie au risque de méconnaître manifestement et volontairement le droit européen qu’il a pourtant transposé en droit français. Nous attendons donc la réponse de la France mi-avril pour réexaminer le dossier et décider d’envoyer une commission d’enquête parlementaire sur le terrain. Le Parlement européen, en conclusion de cette audition, par la voix de la Présidente de la Commission des pétitions, a affirmé que nous ne laisserons pas le gouvernement multiplier des demandes de délais afin de gagner du temps et créer une situation d’irréversibilité»
L’eurodéputée a constaté que « Le débat n’est plus franco-français, il est maintenant très officiellement européen!»

Ce qui ne va pas manquer de déplaire à Messieurs Hollande, Ayrault, Auxiette (Président du Conseil régional des Pays de la Loire) et compagnie. Sandrine Bélier qui a défendu devant la commission le dossier des pétitionnaires s’est félicité que « pour une fois que nous pouvons agir en amont d’un projet destructeur, les parlementaires européens seront à la hauteur de leur responsabilité. Ils ont décidé d’adresser aux citoyens français et au gouvernement un message clair et fort : nous ne sommes pas déconnectés de nos territoires et nous n’accepterons pas un projet contraire aux valeurs et aux textes que cette assemblée a voté et défend. Les citoyens français ont le droit d’être protégés par le droit européen et nous y veillerons.»
Certes mais il vaut mieux rester mobilisé sur le terrain. Comme me déclarent l’ACIPA et le CéDpa « Nous espérons évidemment que le gouvernement saura raison garder et ne tentera pas de passer en force sur le terrain, malgré les conseils fort mal avisés de certains responsables politiques locaux. Car notre détermination est totale pour empêcher l'irréversible. » Une grande chaîne humaine le 11 Mai aura lieu sur le site.
Notre-Dame-des-Landes: la France dans le viseur du Parlement européen

  • Texte de l'intervention ACIPA/CéDpa devant la commission des pétitions le 20 mars 2013
ici

  • L’intervention de Sandrine Bélier
ici

Dimanche 24 Mars 2013 Commentaires (0)

Appel à la résistance ! Sur et autour de la ZAD, des déclarations de travaux d'élargissement de routes et d’arasement de haies ont été déposés pour fin-mars/début Avril !


Notre Dame des Landes : Non à l’arrachage d’arbres et l’arasement de haies  pour ouvrir une autoroute d’accès au futur aéroport.
Comme le remarque un internaute en commentaire de l’appel à la résistance du collectif de lutte contre l'aéroport de Notre Dame des Landes «détruire des arbres et des haies au printemps, EN PLEINE PERIODE DE NIDIFICATION DES OISEAUX est un délit » mais bien entendu, les politicards PS, Ayrault, Hollande, Auxiette, etc. s’en tamponnent. Valls, le parangon de la loi et de l’ordre veut bien faire appliquer les lois mais pas celles qui le dérange, lui et ses amis. Et dire qu’il y a encore des élus EE/LV qui se disent écolos et qui copinent avec ces gens-là ! Mais quand se décideront-ils à cesser de conduire cette politique incompréhensible et totalement schizophrène où la main droite fait le contraire de la main gauche. Devant un tribunal international des crimes contre la Nature, qui n’existe malheureusement pas, eux aussi auraient à rendre compte en tant que complices.

Voici le texte de l’appel relayé depuis le blog du collectif de lutte contre l'aéroport de Notre Dame des Landes:

Appel à la résistance ! Sur et autour de la ZAD, des déclarations de travaux d’élargissement de routes et d’arasement de haies ont été déposés pour fin-mars/début Avril !

Le printemps approche, mais à la place d’une nature verdoyante et animée, la ZAD (Zone à Défendre JFD) risque bien de connaitre le bruit déchirant des pelleteuses qui arrachent des arbres par dizaines, détruisant un peu plus la richesse de cette zone magnifique. L’information nous vient du journal mainstream Libération : des déclarations de travaux d’agrandissement de routes, sur et en dehors de la ZAD prévus pour fin-Mars/début Avril, ont été déposés. Ce sont ainsi des haies abritant de nombreux arbres centenaires et une biodiversité remarquable, qui risquent de disparaître en très peu de temps. Au delà de cet arasement que nous ne pouvons concevoir et accepter, se joue bel et bien une bataille pour la conquête de la ZAD.
Dans l’agenda du bétonneur Vinci (AGO), les travaux pour le barreau routier (4 voies), qui passerait au sud de la ZAD, commencent au printemps. Le report éventuel (et hypocrite selon nous, cf lien) des travaux du projet d’aéroport ne concernent pas les travaux pour la 4 voies. Or ces travaux impliqueraient le bétonnage, le saccage d’une centaine d’hectares; des kilomètres de haies détruites, de nombreuses routes d’accès aux chantiers construites et d’autres impacts plus stratégiques. Ces travaux permettraient de justifier une expulsion massive de la zone Est de la ZAD (voire de toute la ZAD), où de nombreuses cabanes sont construites sur ou à proximité du tracé du barreau routier. Mais aussi de permettre d’occuper un peu plus la ZAD, d’élargir les routes d’accès autour et sur cette dernière (facilitant les interventions militaires) et de préparer les esprits à l’arasement progressif de la ZAD toute entière.

Les laisser conquérir le tracé du barreau routier ne peut que nous affaiblir par la suite, nous ne pouvons les laisser faire !

Nous craignions une expulsion et une reprise des travaux début mars, or des tractations politiques ont apparemment évité une intervention militaire qui apparaissait imminente, particulièrement sur la ferme de Bellevue. Il fallait préserver le semblant de concertation et d’écoute instauré par la commission de dialogue aux ordres du PS (cf le revirement express du président de la commission). Et assurément laisser à espérer aux opposant-e-s qui ont accepté de négocier avec cette dernière que leurs voix ont du poids. Mais qu’en est-il au fond?
Depuis le début de ces tractations politiques, les autorités locales n’ont cessé d’approfondir leur propagande, de renforcer leurs réseaux, de financer de très coûteuses et mafieuses campagnes publicitaires et médiatiques. Ces manœuvres ne sont pas étrangères à un affaiblissement du soutien à leur projet, mais elles montrent aussi une volonté, rarement démontrée pour un projet de ce genre, de mener à bien la construction de l’aéroport de Notre Dame Des Landes. Le revirement express du président de la commission de dialogue montre d’ailleurs que cette volonté est partagée par les plus hautes autorités.

Les autorités savent qu’elles marchent sur des braises, qu’elles doivent ménager leur base électorale et leurs alliés historiques. Mais ce projet est bien trop important à leurs yeux, car il ne s’agit pas d’un simple projet d’aéroport. Il s’agit d’un projet plus large de créer une métropole du grand ouest qui serait un des prochains axes principaux de développement de la politique économique française et européenne, avec à la clé de juteux profits financiers dans l’immobilier, l’industrie et les politiques commerciales internationales. Cela a beau être mégalomane, d’une politique de croissance sans fin et destructrice de terres et de l’environnement, à court terme en termes d’emplois, tiré d’une politique de gestion des espaces qui ne prend pas du tout en compte les conséquences à long terme et les désirs de vie et volontés de ceux/celles qui y habitent ; mais pour les autorités, cette politique est nécessaire dans le cadre de leur idéologie capitaliste et technocratique, et financièrement juteuse pour leurs alliés industriels.

Ils ne peuvent abandonner sur ce projet d’aéroport. Ce serait alors nous démontrer que nous pouvons gagner sur bien d’autres plans et que nous pouvons, dans le Grand ouest et ailleurs, décider nous-mêmes de ce que nous voulons faire de nos vies et préserver l’espace que nous habitons. Pour notre force, le projet d’aéroport de NDDL et la ZAD, sont devenues les points convergents de nombre de colères, de résistances envers un système qui nous écrase chaque jour un peu plus, qui saccage l’environnement qui nous fait vivre, et qui méprise nos désirs d’autogestion et de liberté. Mais ceci est la plus grosse crainte du gouvernement, et il ne souhaite pas voir s’installer cette Zone d’Autonomie Définitive qui serait un pied de nez permanent à son idéologie prédatrice et à son esprit de conquête des espaces et de nos libertés, comme peut l’être le Chiapas au Mexique.

Ce constat ne nous empêche pas du tout de croire que nous pouvons gagner. Il nous fait juste dire que la lutte sera dure, longue et qu’elle demandera à ne pas se relâcher face à leurs multiples tentatives de nous endormir et de nous diviser. N’oublions pas que la meilleure stratégie reste pour eux la stratégie de la concertation/division. Fort de leurs alliances pourries avec leurs alliés politiques et syndicaux, et de la confiance qu’à une bonne part d’opposant-e-s dans un gouvernement « de gauche »(sic), ils pourront instiller à chaque fois un semblant de dialogue, de négociation, tout en stigmatisant une partie de l’opposition à l’aéroport de NDDL, qui serait selon elle la responsable de tous les maux. Certain-ne-s dans l’opposition à l’aéroport, parmi les responsables syndicaux, associatifs et politiques, en viennent ainsi à penser de plus en plus qu’une bonne partie des occupant-e-s de la ZAD est plus un problème qu’une solution(sic).

Que l’opposition qui permettra de gagner se jouera avant tout sur le plan juridique, politique et des évènements médiatiques et spectaculaires (nous avons reçu des mails en ce sens). D’accord…Faut-il à chaque fois leur rappeler les multiples victoires et reports de travaux obtenus grâce aux luttes directes sur le terrain ?! Avec comme exemple le plus parlant, les batailles autour de la forêt de Rohanne qui ont permis le report des travaux de défrichement de la ZAD de 6 mois? Aucune bataille juridique ou politique n’a permis d’obtenir autant en terme de report de travaux, de mobilisation et de renforcement de la résistance sur place !

Libres à ceux/celles qui croient encore à ces moyens de luttes légalistes de continuer, mais cela se fait au prix de compromissions avec le pouvoir en place, de tractations non-transparentes, d’un mépris pour la résistance directe sous toutes ses formes sur la ZAD, et d’une division assumée de plus en plus flagrante entre bons et mauvais opposant-e-s(sic), quitte à les dénoncer !
Pour prendre l’exemple de la D281, qui sera de toute manière coupée et inaccessible, si les travaux du barreau routier s’effectuent, une bonne partie des bureaux de l’opposition légaliste a stigmatisé les occupant-e-s de la ZAD qui défendent cette route, mais surtout la zone qui l’entoure. Pour quelles raisons? Des raisons pitoyables pour lesquelles ont a déjà présenté des éléments auparavant, et qui feront surement l’objet d’un article plus détaillé.
Toujours est-il que l’opposition au projet d’aéroport et au monde qui l’accompagne est menée par des personnes aux motivations variées, mais qui partagent la même envie d’en finir avec ce projet insensé. Stigmatiser une partie des opposant-e-s pour leurs tactiques et modes de vies radicales, qui ne correspondent pas au cadre dans lesquels ont aimerait les ranger et les contrôler, ne fait qu’alimenter la politique actuelle des autorités PS !

Les camarades de la zone est (D281) seront les premiers concernées par les travaux de la 4 voies au sud du projet d’aéroport. Chaque jour, ils se relaient devant les barricades ou les chicanes pour éviter que la route ne soit reprise ou traversée par les CRS, et pour mieux anticiper une éventuelle expulsion !
Le moins que l’on puisse faire est d’être solidaire envers ceux/celles qui se battent chaque jour sur le terrain pour défendre une zone qui pourrait être la première impactée par le début des travaux !
Ne participons pas à la stratégie gouvernementale, consciemment ou non! Et renforçons la résistance sur le terrain!
Nous appelons tous/toutes ceux/celles qui le peuvent à venir préserver la ZAD, et ses alentours, de tout arasement à partir de la fin mars. Et surement à défendre une une bonne partie de la ZAD d’une expulsion massive!

L’aéroport et son monde ne passeront pas ! Vive la ZAD !

Des membres du Collectif de Lutte Contre l’Aéroport de NDDL

Lundi 18 Mars 2013 Commentaires (0)

Notre-Dame des Landes, Paris-Saclay et maintenant la forêt morvandelle avec le Bois du Tronçay…. Mais qu’ont-ils donc tous ces politiques et grands groupes industriels à vouloir détruire ici une forêt, là une zone humide ou bien encore des terres fertiles alors que soit c’est inutile, soit il y a de la place ailleurs puisque nous ne manquons malheureusement pas de friches industrielles sur le territoire.


On avait Notre Dame des Landes, avec le Bois du Tronçay, voici Notre-Dame des Bois !
En jetant leur dévolu sur le Bois du Tronçay, les politiques et les industriels ont choisi de détruire « une merveille de biodiversité » pour reprendre les mots de Fabrice Nicolino qui souligne que « l’on y trouve, au milieu de quantité d’autres beautés, des insectes très protégés, comme le Grand capricorne, la lucane cerf-volant, et ce pique-prune qui, jadis, stoppa à lui seul une autoroute »

Il n’est donc pas surprenant que le 14 février 2012, le Conseil National de Protection de la Nature (CNPN), instance consultative chargée de rendre un avis à la ministre de l’Écologie sur les dérogations à la protection d’espèces ait émis un avis défavorable au projet de zone d’activités du Tronçay, estimant que ce projet, qui entraînera la disparition de 100 ha de forêt, ne remplissait pas les conditions requises par la réglementation. Malgré cet avis, le préfet de l’époque publie un arrêté de dérogation. En riposte, les associations locales et France Nature Environnement attaquent cet arrêté devant le tribunal administratif en juillet 2012. Par une ordonnance du 2 octobre 2012, le tribunal suspend l’arrêté portant dérogation à la protection des espèces pour les mêmes motifs que ceux exprimés par le CNPN. Un nouvel arrêté préfectoral attaqué en urgence devant le tribunal administratif a de nouveau été suspendu. Le préfet en place en 2012 n’a pas retiré cet arrêté pour que la justice puisse juger sur le fond.
Malgré tout, c’est toujours là qu’ERSCIA France, filiale de IBV Belgique, s’obstine à vouloir créer un pôle de transformation bois à l’entrée du Parc Naturel du Morvan à SARDY LES EPIRY dans la NIÈVRE (58) en BOURGOGNE. Véritable zone d’activités industrielles, cette plate-forme comprendrait une entreprise de sciage de résineux, une centrale de cogénération de biomasse avec un gigantesque incinérateur et une fabrication de granulés destinés à produire de l’électricité en BELGIQUE, chez ELECTRABEL, une filiale de GDF/Suez.

On avait Notre Dame des Landes, avec le Bois du Tronçay, voici Notre-Dame des Bois !
La nouvelle préfète vole au secours d’ERSCIA!

Elle annule l’ancien arrêté suspendu par le Tribunal alors que le délai légal pour le faire avait expiré et le 4 février 2013, elle en publie un nouveau et envoie sur le champ les tronçonneuses à l’assaut de la biodiversité sous la protection de la maréchaussée. Une partie des arbres est jetée à terre. C’est le passage en force contre les décisions de justice. Selon Fabrice Nicolino, la préfète « de choc » Michèle Kirry « doit tout à la gauche gouvernementale, et singulièrement au ministre de la police, Manuel Valls. Ancienne élève de l’Ena, elle a occupé diverses fonctions dans plusieurs ministères avant d’être nommée préfète en novembre 2012 » Les élus locaux (écologistes exceptés) ne voient pas plus loin que le bout de leur nez et des quelques emplois que font miroiter ERSCIA, alors que le projet en détruira à terme beaucoup plus. A la manœuvre on trouve Christian Paul, député PS de la Nièvre qui a reçu le soutien « indéfectible » d’Arnaud Montebourg. Il a bien tort. Ce projet industriel instituerait une concurrence sans merci pour l’accès à la ressource avec les principales scieries locales situées dans un rayon d’une cinquantaine de km et surtout avec les entreprises de travaux forestiers plus modestes, déjà fragilisées.

Si vous avez aimé Notre Dame des Landes ne manquez pas Notre Dame des Bois...

Sur le terrain, les gens et leurs associations ne veulent pas laisser faire. Ils ont le droit pour eux mais le pouvoir politique n’en n’a cure. La résistance s’organise et une ZAD (Zone à défendre) est créée. Les opposants se sont installés dans un pré, prêté par un agriculteur, à côté du bois pour contrer tout nouvel abattage ou tentative de défrichage. Ils popularisent leur combat, ce que cherche à faire aussi l’auteur de ces lignes. Les soutiens affluent de toute part.
Bref, tous les éléments sont présents : c’est bien une « Notre Dame des Bois » qui vient de naître. Il faut qu’elle réussisse. Comme dans le cas de Notre Dame des Landes, ce combat local a des enjeux nationaux notamment parce que l’on ne peut laisser fouler aux pieds le droit de l’environnement par les instances gouvernementales et étatiques et aussi parce que si ce projet voit le jour, ce sont toutes les forêts et la biodiversité qu’elles recèlent encore qui sont concernées.
Prévoyant déjà de consommer plus d’un million de m3 de bois, ERSCIA menacera très rapidement l’équilibre des massifs forestiers dans la zone d’approvisionnement prévue par l’entreprise. Elle va mettre en péril le patrimoine forestier du Morvan et celui de l’Auvergne puisque c’est aussi dans cette région qu’ERSCIA veut aller chercher du bois. Mais il y a plus. Un tel projet préfigure, s’il voit le jour, une gestion à court terme, productiviste, écologiquement catastrophique de nos forêts aujourd’hui encore largement préservées par une gestion raisonnable sur le long terme. Comme le souligne l’Adret Morvan : « La ressource en bois n’est pas compatible avec les ambitions d’Erscia. Son implantation est prévue pour traiter près de 1900m3 par jour, entrainant la coupe quotidienne de 3 hectares, soit l’équivalent de 4 terrains de football toutes les 24 heures, soit 1250 terrains par an. De telles installations conduisent l’ensemble de la forêt bourguignonne et française à l’industrialisation massive de la sylviculture. A l’image de l’agriculture intensive, nos forêts deviendront des champs d’exploitation nécessitant engrais et pesticides. Les sols, la biodiversité seront détruits et l’eau deviendra polluée et acidifiée». Défendre la forêt morvandelle et auvergnate, c’est défendre la forêt tout court et tous les trésors de vie qu’elle renferme.

On avait Notre Dame des Landes, avec le Bois du Tronçay, voici Notre-Dame des Bois !
Que faire ?

Un soutien minimal mais qui peut être efficace, c’est de signer la pétition mise en ligne par l’Adret Morvan en cliquant ici . L’objectif est d’atteindre 10000 signatures au moins. Il est aussi important de se tenir au courant de ce qui se passe dans la ZAD en visitant régulièrement le site de l’Adret Morvan pour savoir ce dont les occupants ont besoin et si on en a la possibilité participer aux actions programmées.

Sources : Cet article est né d’un mail venant d’un ami et me demandant de signer la pétition. Ce que j’ai fait après avoir visité en détail le site de l’Adret Morvan d’où j’ai tiré beaucoup d’informations et les photos illustrant le texte. J’ai recoupé ces informations à partir de sites de journaux locaux et des communiqués des différentes parties concernées. Outre le site de l’Adret Morvan, la page du site de FNE consacrée au Bois de Tronçay offre un bon résumé des actions menées et des recours devant les tribunaux tandis que celui de Fabrice Nicolino, Planète sans visa expose certains faits qui permettent de mieux comprendre l’attitude de certains des protagonistes de cette nouvelle atteinte à la nature.

Annexe :

Communiqué de presse du 5 février 2013 :

Notre Dame des Landes ne leur suffit pas. Un événement grave est en train de se produire dans le Morvan : une forêt de 100 ha, toute sa biodiversité, vont être massacrées pour un projet industriel inutile, dangereux pour l’environnement, la filière bois et l’emploi.
Alors que le Tribunal Administratif de DIJON a déjà rendu 3 jugements ordonnant la suspension de l’autorisation de destruction d’espèces, au lieu de faire appliquer la loi, la préfète de la Nièvre envoie les gendarmes pour protéger le début des travaux. Ce passage en force est scandaleux.
Les petits barons locaux du Parti socialiste ( Christian PAUL…) ont vendu le Morvan pour un plat de lentilles aux intérêts privés et spéculatifs d’une multinationale. Par manque de courage politique, le Conseil Régional et son président restent muets.
Que valent les discours ronflants sur la biodiversité et la « stratégie régionale » mise en place conjointement par l’Etat et le Conseil Régional ? Rien. Si le massacre se poursuit, les associations de protection de la nature et de l’environnement de Bourgogne sauront que leurs « engagements » ne sont que des chiffons de papier.
Avec FNE, les associations appellent à une mobilisation sur le site de SARDY les Epiry, dans la Nièvre, et exigent l’arrêt immédiat des travaux.

On avait Notre Dame des Landes, avec le Bois du Tronçay, voici Notre-Dame des Bois !

Mardi 26 Février 2013 Commentaires (0)

Y travailler, l’est sûrement, tout comme le fait de résider à moins de 250 mètres d’un vignoble. Sauf, évidement si celui-ci fournit du vin bio ou est en conversion bio.


Se promener dans les vignes peut être dangereux.
Générations Futures et Marie-Lys Bibeyran, une salariée agricole, ont mené une enquête dont l’objectif était de répondre à la question « Est-ce que les salariés viticoles, qui ne pulvérisent pas les pesticides, mais travaillent dans les vignes et les riverains des vignes sont contaminés par les pesticides viticoles ? ». Ainsi, entre mi-octobre et mi-novembre 2012, ils ont prélevé et fait analyser par le laboratoire Kudzu Science les mèches de cheveux de 25 personnes (15 salariés viticoles du bordelais, 10 non-salariés viticoles dont 5 riverains des vignes du bordelais et 5 « témoins » vivants loin des vignes) afin de mettre en lumière la présence ou non de résidus de pesticides viticoles.
Les résultats sont guère surprenants lorsque l’on sait que la vigne consomme à elle seule environ 20% des pesticides utilisés en France dont une majorité de fongicides (80%) alors qu’elle n’occupe que 3,7% de la SAU (surface agricole utile)(*). Mais il y a réellement de quoi s’inquiéter et de réclamer l’interdiction de tous ces poisons. Jugez-en plutôt : Il y a 11 fois plus de résidus de pesticides en moyenne chez les salariés viticoles que chez les non professionnels habitant loin de vignes (6,6 pesticides en moyenne contre 0.6) ! Les mèches de cheveux de 4 des 15 salariés viticoles recelaient 10 pesticides différents !

Chez les non-professionnels de la vigne habitants près des vignes, le laboratoire a trouvé 5 fois plus de résidus de pesticides en moyenne que chez ceux habitant loin des vignes (3 résidus de pesticides en moyenne trouvés chez les premiers contre 0,6 pour les seconds). 74 % des pesticides actuellement autorisés sur vigne de la liste, établie pour l’enquête, et recherchés ont été retrouvés au moins une fois chez les personnes testées ! Il y a même un produit interdit, le diuron qui a été retrouvé chez un professionnel. Il y a vraiment de quoi s’inquiéter lorsque l’on sait que plus de 45% de ces molécules sont classées cancérigènes possibles en Europe ou aux USA et que plus de 36% d’entre elles sont peut-être des perturbateurs endocriniens.
Pour ML Bibeyran « Il est indispensable de reconnaître le scandale sanitaire des pesticides en France, on ne peut plus être à la fois malade et être ignoré en tant que victime, c’est une double peine inacceptable ! Il faut interdire les pesticides sur lesquels planent les soupçons de cancérogénicité et sans délai d’écoulement des stocks !».
Si les gens qui travaillent dans les vignes où qui vivent à proximité immédiate d’un vignoble sont contaminés par autant de poisons, qu’en est-il du vin que nous buvons ? de ces bons Bourgognes, Bordeaux ou Beaujolais sans parler des Côtes du Rhône et d’autres comme le Saint-Pourçain, le Chanturgue et autres ?

Boire un verre de rouge peut l'être aussi

Selon le laboratoire Excell « différentes études confirment qu’il est fréquent de retrouver un ou plusieurs pesticides dans les vins finis (PAN Europe 2008, Enquête raisin/vin DGAL/SDQPV 1990-2003). Sur la base de plus de trois cents analyses réalisées au laboratoire EXCELL en 2009, les molécules les plus fréquemment rencontrées (dans plus de 40% des cas) sont des anti-botrytis (cyprodinil, pyrimethanil, iprodione, fenhexamide et procymidone) et un anti mildiou (isomère d’iprovalicarb). C’est éventuellement l’application tardive de certains traitements par rapport à la date de la vendange, les conditions climatiques, mais aussi et surtout le fort taux de transfert de ces molécules particulières du raisin au vin (Enquête raisin/vin DGAL/SDQPV 1990-2003) expliquent que ces pesticides se retrouvent plus systématiquement dans les vins. En moyenne, nous retrouvons 5 résidus de pesticides différents dans un même vin (avec un maximum de 9 simultanément) ! Seulement moins de 10% des vins contrôlés ne contiennent aucun résidus de pesticides (<0.5 µg/l) »

L’étude « Pan Europe 2008 » mentionnée dans la citation précédente fait date. Elle a fait l’objet d’un communiqué de presse particulièrement éclairant de la part du Mouvement pour les Droits et le Respect des Générations Futures (MDRGF) qui explique que le niveau de contamination des vins conventionnels est 5800 fois plus élevé que celui de l’eau potable : « Les niveaux de contamination dans cette étude sont variables et ne dépassent pas les limites maximales autorisées (LMR). Cependant, il est à noter qu’il n’existe pas de LMR vin a proprement parler mais qu’on se réfère à celles utilisées pour le raisin qui sont très élevées. Il faut en outre préciser que les niveaux de contamination observés dans le vin sont considérablement plus élevés que les niveaux tolérés pour les pesticides dans l’eau puisque qu’on a trouvé dans certains vins testés des quantités jusqu’à plus de 5800 fois supérieures aux Concentrations Maximales Admissibles (CMA) autorisées par pesticide dans l’eau du robinet ! » Beaucoup de ces résidus contiennent des molécules qui sont des cancérigènes possibles ou probables, des toxiques du développement ou de la reproduction, des perturbateurs endocriniens.

Se promener dans les vignes peut être dangereux.
Le magazine La vigne rapporte que « lors de son passage sur le pavillon des vins au Salon de l'agriculture à Paris ce samedi 23 février, François Hollande a dit aux responsables professionnels viticoles qu'avec lui, il n'y avait pas à s'inquiéter : le vin ne serait pas diabolisé » Accordons à F. Hollande que boire un petit verre d’un bon vin, c’est agréable et que cela ne tue pas plus que l’eau ferrugineuse, à condition, bien sûr de ne pas abuser ; ce que le président de la République a rappelé : «plus on éduque au vin, moins on consomme de manière frénétique » a-t-il déclaré. Malheureusement, il a oublié de préciser qu’il ne faudrait pas que la vigne rende malade ceux qui la soignent et que le vin intoxique ceux qui le produisent comme ceux qui le boivent avec toute la modération et l’éducation souhaitable.
Pour ne pas être réduit à ne boire que de l’eau et pour que l’âme du vin continue à chanter dans les bouteilles, il va falloir une fois de plus rappeler à l’ordre nos élus, le premier d’entre eux y compris, mais aussi les agriculteurs en général et les viticulteurs en particulier.
« Nos concitoyens auront l’occasion de demander, à nos côtés, la mise en place rapide de toutes ces mesures lors de la prochaine édition de la Semaine pour les alternatives aux pesticides qui aura lieu du 20 au 30 mars prochains dans toute la France, en Afrique ou encore dans d’autres pays européens de plus en plus nombreux. » rappelle N. Lauverjat, chargée de mission à Générations Futures.
Espérons que cette fois, les consommateurs seront entendus.

(*) La SAU est, selon la définition de l’INSEE, « une notion normalisée dans la statistique agricole européenne. Elle comprend les terres arables (y compris pâturages temporaires, jachères, cultures sous abri, jardins familiaux...), les surfaces toujours en herbe et les cultures permanentes (vignes, vergers...). » Elle ne comprend ni les bois, ni les forêts.

Enquête APAChe sur le site de Génération Future

Site du laboratoire Excell où l'on trouvera une analyse intéressante sur les pesticides dans le vin et les moyens de les éviter

Communiqué de presse du MDRGF du 26 mars 2008 qui contient en annexe les résultats détaillés des analyses de 40 bouteilles de vin rouge en provenance de France, d’Autriche, d’Allemagne, d’Italie, du Portugal, d’Afrique du sud, d’Australie et du Chili. 34 « étant issues de l’agriculture intensive conventionnelle et 6 de l’Agriculture Biologique. Ces dernières ne contenaient pas de pesticides à l’exception d’une seule qui contenait un pesticide en très faible quantité.
S’ils confirment pour les vins issus de l’agriculture conventionnelle les résultats de l’étude Pan Europe 2008, Il semblerait que les résultats obtenus par 60 millions de Consommateurs sont nettement moins favorables pour les vins bios : « Des onze vins bios étudiés, seuls deux ne contenaient aucun des polluants recherchés. Dans l’un d’entre eux ont même été trouvées treize molécules différentes ! Les professionnels expliquent que ces traces de polluants sont liées à des contaminations accidentelles, les parcelles biologiques étant proches des vignes conventionnelles qui utilisent des produits phytosanitaires. »

Photos : Vignes sur le coteau de Châteaugay à la fin de l'hiver -Jean-François Dumas, Hollande-SIA-Dorothee-Franjus-CNIV, La vigne

Lundi 25 Février 2013 Commentaires (0)

Au moment même où l’on découvre que les industriels de la barbaque ont pu faire prendre aux consommateurs du cheval pour du bœuf, on apprend que la commission européenne autorise à nouveau l’utilisation des farines animales, sous prétexte que la maladie de « la vache folle » aurait presque disparu.


Certes cette utilisation est, du moins pour l’instant, restreinte. À compter du 1er juin les farines animales ne pourront être données comme nourriture qu’aux poissons d’élevage. Dans un second temps, en 2014, elles pourront servir à engraisser les porcs et les volailles. Mais après ?

Des Pat pour nous rouler dans la farine…

Dans un souci d’opacité bien naturel chez les technocrates et pour éviter que le consommateur s’y retrouve, la commission de Bruxelles évite soigneusement la terminologie de « farine animale » qui rappelle par trop la vache folle. Elle autorisera l’utilisation de « protéines animales transformées » que l’on désignera sous l’acronyme de PAT. Comme cela, les technocrates se donnent le maximum de chances pour que le vulgum pecus n’y voit que du feu. S’il découvre quand même le pot aux roses et s’insurge que l’on fasse bouffer du cochon aux poissons et du poisson aux cochons, le biologiste «expert» pourra du haut de sa science le taxer avec morgue d’obscurantiste ignorant : on ne donne pas aux poissons de la viande de cochon cuite et réduite en poudre, on lui donne des protéines animales transformées par une cuisson à température élevée, sous pression ; des protéines animales qui, surtout, sont bon marché.

Les technocrates de Bruxelles tentent de nous rassurer en nous expliquant que les farines en cause, pardon, les PAT, n’ont rien à voir avec les anciennes farines animales. La moelle épinière et la cervelle seront éliminées et les morceaux utilisés seront des morceaux qui seraient propres à la consommation humaine, style « minerai » base des plats cuisinés... Bigre et beurk !…Selon un inspecteur des abattoirs cité dans un article de Rue89 : « Ce sont des bouts de machin, de gras notamment. En fait, c’est catégoriquement de la merde. Il y a 40 ans, cette matière allait à l’équarrissage pour être brûlée. Les industriels n’osaient même pas en faire de la bouffe pour chat. Là-dessus, nos grandes maisons auréolées de luxe et de qualité(…)ont décidé que c’était du gâchis... Avec les progrès de la chimie additionnelle, c’est devenu possible d’en faire quelque chose. C’est presque bon à manger, ça a bonne allure. Ces morceaux sont donc ramassés, mis en bloc et congelés et ils se baladent à droite et à gauche. » Ce seraient donc des choses de ce genre qui seraient la matière première que l’on transformerait en farines animales : des résidus de résidus de viande non commercialisable comme telle bien que prétendus « propres à la consommation humaine »

Dans le hachis, tout est permis

Après avoir autorisé que l’on donne du porc aux poissons, la Commission projette de proposer un texte permettant l'utilisation des PAT de porcs pour les volailles et de volailles pour les porcs. Par précaution, elle entend interdire le cannibalisme. En conséquence, les volailles ne pourront pas être nourries avec de la farine de volailles, mais de porc, et vice versa. De plus, les farines animales de toute espèce resteront interdites pour nourrir les ruminants (bovins, ovins et caprins), de même que les farines issues de ruminants. Tout cela est bel et bon et devrait rassurer pleinement les suspicieux que nous sommes si ce n’est qu’il est difficile de savoir ce qui compose un minerai de viande de cheval, bœuf, veau, vache, cochon ou poulet, infâme mixture de déchets de muscles, d’os et de collagène. L’inspecteur des abattoirs interviewé par Rue89 dans le cadre des lasagnes pur bœuf à la viande de cheval explique que « Quand le minerai est haché, il devient un magma(…) on ne peut plus savoir ce que c’est qu’avec des tests poussés. La mixture peut également contenir de l’âne et du mulet, personne ne s’en rendra compte. » Cela peut être du porc, tout aussi bien que du veau ou du poulet. Les industriels de la malbouffe ne sont pas des philanthropes. La recherche des prix les plus bas pour un maximum de profit est leur loi commune. Des farines à bas prix trouveront preneurs, qu’elles soient issues de suidés, gallinacés ou de bovidés, surtout si l’on ne peut connaître leur composition que par des tests poussés. D’ailleurs qui donc contrôlera ? Comment ? Qui payera les contrôleurs sur le terrain et dans les labos ? Aujourd’hui, selon Le Canard, personne ne sait de quelle administration relèvent ces infâmes barbaques. De plus, un contrôle rigoureux et efficace coûtera cher. Avec un contrôle au rabais, ce sera comme pour le dopage dans le sport cycliste ou autre : pas vu, pas pris…jusqu’à la prochaine épidémie et au prochain scandale. Un contrôle rigoureux et efficace fera perdre aux PAT leur principal avantage pour l’agroalimentaire : leur bas prix. Donc, il ne sera pas mis en place. En effet, les farines animales sont supposées améliorer la compétitivité des éleveurs parce elles sont moins coûteuses que les farines végétales qu’ils sont contraints d’utiliser actuellement. Compétitivité, que de crimes commis en ton nom ! Mais qui les jugera ?

Au secours de l’élevage de poissons en batterie

Sans farines animales, les élevages de poissons ne seraient pas viables. Pour la Commission, cette autorisation «améliorera la durabilité à long terme du secteur de l'aquaculture, car ces PAT pourraient être un substitut précieux aux farines de poisson, qui sont une ressource rare » et chère. indique la Commission. Doit-on voler au secours de cette aquaculture, notamment du saumon qui est un cauchemar écologique ? « Construite sur le modèle industriel, l’aquaculture n’est autre qu’un élevage en batterie, transposé en milieu marin. Avec toutes ses conséquences : concentration de déjections animales, eutrophisation et contaminations bactériennes des eaux, prolifération d’épidémies, accumulation de pesticides dans la chair des poissons, perte de la biodiversité génétique des spécimens et perte de la valeur nutritive du produit final. En 2004, des chercheurs britanniques ont établi que le volume de déjections non traité généré par la salmoniculture écossaise était équivalent à celui de l’ensemble des eaux usées de la ville d’Edimbourg. » Jean-Sébastien Mora, Le Monde Diplomatique, novembre 2012. Jean-Sébastien Mora ajoute : «Les piscicultures européennes comptent (..) plus de trente souches d’antibiotiques, parmi lesquels le teflubenzuron, la cyperméthrine, l’emamectine benzoate et l’azamethiphos, quatre molécules décrites comme des polluants marins par leurs fabricants dans les notes techniques d’utilisation. Et lorsqu’un poisson parvient à s’échapper de son élevage, il est porteur de bactéries et de parasites et, immunisé, est source de contamination envers les populations sauvages. En Écosse, la truite de mer sauvage, par exemple, serait en voie d’extinction en raison de propagations parasitaires répétées depuis les milieux d’élevage ». La dernière des choses à faire, c’est bien celle d’assurer la « durabilité » de cette aquaculture en faisant manger du cochon aux poissons pour soulager la pression sur les espèces de la pêche minotière (pêche dont les captures sont transformées en farine, essentiellement pour l'élevage). Comme le conclut l’article du Monde diplomatique : «affirmer que l’aquaculture peut être à la fois « compétitive » et « durable » n’a pour seul vertu que d’auto-convaincre les hommes d’affaire ayant fait le choix d’investir dans ce secteur. » Négligeant les leçons du passé et le principe de précaution, la Commission européenne est plus sensible aux arguments des lobbies des filières agricoles, aquicoles et agroalimentaires qu’à la santé des gens.


La démocratie au péril des lobbyistes et de députés étourdis ou sous influence…

Il n’était peut-être pas nécessaire de réaliser un sondage pour savoir que le rejet des farines animales est massif chez les consommateurs. L’association CLCV (Consommation, Logement et Cadre de Vie) en a tout de même fait réaliser un. Les résultats sont sans appel : 88% des consommateurs français sont, selon ce sondage, contre la levée de l’interdiction de toutes les farines animales. Qu’importe ! Sur l’avis d’experts anonymes, une commission non-élue décide le contraire à Bruxelles, évidemment sous la pression des lobbyistes de filières diverses comme ceux de l’agroalimentaire ou des éleveurs de porcs hors sol et de poulets en batteries. Le lobbying est tout aussi efficace à Strasbourg où, à rebours de leurs électeurs, le 6 Juillet 2011, les députés européens ont voté à une écrasante majorité, 485 voix pour et seulement 162 contre et 30 abstentions, une «résolution» « sur la législation de l'Union européenne sur les encéphalopathies spongiformes transmissibles (EST) et sur les contrôles des aliments pour animaux et des denrées alimentaires – mise en œuvre et perspectives» dans laquelle le Parlement européen se déclare « favorable – eu égard notamment au déficit actuel de l'Union en protéines — à la proposition de la Commission visant à lever l'interdiction de nourrir les non-ruminants avec des protéines animales transformées, sous réserve qu'elle s'applique uniquement aux non-herbivores et que les protéines animales transformées proviennent uniquement d'espèces n'ayant aucun lien avec les EST (encéphalopathies spongiformes transmissibles) » Heureusement il ne s’agit que d’une résolution qui n’est qu’un texte donnant un avis et n’a pas force de loi.

Il n’y a que huit députés français à avoir voté pour ce texte dont deux PS, Harlem Désir et Pervenche Berès , trois Front de Gauche, Jean-Luc Mélenchon, Jackie Hénin et Hélie Hoarau, deux Parti populaire européen où siège les UMP, Brice Hortefeux et Joseph Daule, et pour les Indépendants…Corinne Lepage ! Et sur les huit, six se seraient trompés! Ils ont voté «pour» alors qu’ils voulaient voter «contre»… Il s’agit de Pervenche Berès, Jean-Luc Mélénchon et ses deux collègues du FDG, Brice Hortefeux et Corinne Lepage… On croit rêver ! Ils ont rectifié leur vote et cette rectification est inscrite au PV de séance mais ne compte pas comme le précise sur son blog Jean Quatremer, le correspondant pour les affaires européennes de Libération. Des erreurs heureusement sans conséquences mais qui en disent long sur les procédures de vote du parlement européen où les Eurodéputés votent « en rafale » en une fois, « le mercredi de la session mensuelle et non pas après chaque texte, comme en France, si bien que les eurodéputés peuvent s’y perdre » explique Jean Quatremer « d’où l’importance, nous dit-il, d’avoir une liste de votes bien préparée par son assistant parlementaire afin de ne pas se planter et d’y regarder à deux fois avant d’appuyer sur le bouton »

Si Mélanchon s’est trompé, c’est , selon Jean Qatremer parce que d’une part, il n’a pas d’assistant en permanence au Parlement européen et qu’en outre, il n’assiste jamais aux réunions de commissions parlementaires à Bruxelles, « là où le vrai travail se fait » Peut-être aussi que malgré ses tentatives pour « verdir » son discours, les sujets de ce genre ne le passionnent pas. Il n’en est pas de même pour Corinne Lepage et son explication, ou plus exactement les aveux qu’elle fait à Jean Quatremer sont renversants : « Ça va vachement vite. J’ai tweeté en même temps : ‘c’est un scandale’, ce que je n’aurais pas dû faire. C’est une bêtise. Heureusement, ce n’était qu’une résolution et heureusement que mon vote n’était pas déterminant » Avouer son erreur est certes une réaction « sensée » mais enfin! Voter pour, contre ou abstention sur des textes, c’est quelque chose de sérieux, c’est une des principales raisons d’être d’un(e) député(e). On ne fait pas autre chose en même temps, surtout quelque chose d’aussi futile que de tweeter… tweeter quand on fait campagne contre les antennes relais et les ondes électromagnétiques pulsées !

Que faire ?

Malgré l’avis positif du CNA (Conseil national de l'alimentation) du 2 décembre 2011 à cette réintroduction partielle des farines animales, avis fondé essentiellement sur des motifs économiques, le ministre de l’agriculture de l’époque, Bruno Le Maire, s’était opposé à cette réintroduction. Il avait préféré suivre l’avis négatif de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation (Anses) rendu le 16 novembre de la même année qui a estimé que les conditions permettant une utilisation sécurisée des PAT n'étaient pas réunies : «Tant que je serai ministre de l'agriculture, les farines animales ne seront pas réintroduites en France» avait-il déclaré.

Depuis la position de la France n’a pas variée, du moins en apparence. L’actuel ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, s'était prononcé contre le retour des farines lors du processus de discussion interne à l'Union Européenne mais il n’a pas été suivi. Ce qui montre une fois de plus, le peu de cas que Bruxelles fait des avis de la France.
La ministre de l’Environnement, Delphine Batho, « pense le plus grand mal » de cette décision de la Commission. Mais, comme le déplore le Canard du 20/02/2012, « au lieu d’annoncer que la France refuserait de suivre les consignes de Bruxelles (ce qu’elle est parfaitement en droit de faire, en s’appuyant notamment sur l’avis négatif donné en octobre 2011 par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (…)), elle a simplement promis un label « sans farines animales » » pour les poissons. Ce n’est en effet pas une bonne idée car, comme cela est vraisemblable, le poisson vendu sous ce label risque de coûter plus cher et accentuera l’alimentation à deux vitesses qui s’instaure de plus en plus.

Concernant le porc et les volailles, le ministre de l’Agroalimentaire, Guillaume Garot, a assuré le mardi 19 février, qu’autoriser les farines animales dans l’alimentation des porcs et des volailles n'était «pas à l’ordre du jour » : «La France considère que, dans le contexte où nous sommes, ça n’est pas à l’ordre du jour» a-t-il déclaré à l’Assemblée nationale. Aujourd’hui, le contexte n’est pas favorable ; mais qu’en sera-t-il demain lorsque la question viendra à l’ordre du jour ? Force est de constater pour le regretter que ce gouvernement de gauche, qui comprend des ministres qui se disent écologistes, a une position ambigüe, sans fermeté, ce qui n’était pas le cas du gouvernement précédent qui n’avait pourtant pas la fibre écolo.

Devant l’inconsistance et l’incohérence des élus, les consommateurs ne peuvent compter que sur eux-mêmes et leurs associations. Il faut tout faire pour que la grande distribution proscrive l’utilisation de toute farine animale dans les cahiers des charges auxquels doivent satisfaire ses fournisseurs. Il faut aussi tenter de rappeler à l’ordre le gouvernement et les élus par le biais de pétitions, lettre et mises en demeure. Une pétition circule déjà que l’on peut consulter ici

Références des sites cités

Nolwenn Le Blevennec, Minerai de viande : «Avant, on n’osait pas en faire de la bouffe pour chat» Ref
Jean Quatremer , Coulisses de Bruxelles,Ref
Jean-Sébastien Mora, Fausse solution de l’aquaculture, Ref

Remarque : Guillaume Garot a aussi indiqué que le ministre de la Pêche, Frédéric Cuvilier, «fait mouvement auprès de la Commission européenne pour qu’une filière alimentaire pour les poissons soit issue des rejets de pêche» On peut penser qu’il n’ignore pas qu’ainsi, il y a risque de cannibalisme. Il a bien raison de passer outre. En voulant proscrire ce cannibalisme pour les PAT autorisées soit disant par précaution, les technocrates de Bruxelles et leurs prétendus experts confondent les ruminants avec les carnivores et les omnivores. Si les ruminants ne sont effectivement pas cannibales dans la nature puisqu’ils sont « végétariens », que peuvent manger les poissons carnivores, si ce n’est manger des poissons, y compris des poissons de leur propre espèce en cas de disette, comme c’est le cas notamment des truites. Les cochons sont omnivores et à l’occasion les gros cochon mâles mangent les petits cochons nouveau-nés mais ils n’auront jamais dans la nature l’occasion de manger du poisson : ils ne savent pas pêcher.

Jeudi 21 Février 2013 Commentaires (0)
Hollande-Malbrough , Fabius, Le Drian, Canfin, une majorité d’élus ou de dirigeants du PS, d’Europe Ecologie/Les Verts, des partis du Centre et de la Droite relayés par les doctes qui défilent sur les plateaux télés, tout ce beau monde nous prend-t-il pour des idiots ? Qui peut croire que c’est pour sauver la démocratie, venir au secours de maliens martyrisés par des fanatiques et faire respecter les droits de l’homme qu’en ces temps de crise, de restrictions budgétaires pour combler les déficits, un état accepte d’envoyer au combat plus de 3000 hommes, des hélicoptères de combat, des avions « Mirage » à 17 000 € et « Rafale » à 27 000 € l’heure de vol dans une guerre dont on ne sait pas combien de temps elle durera et qui a déjà coûté plus de 50 millions d’euros ?

Tant mieux si les maliens du nord sont libérés du joug de fanatiques islamistes mais il est évident que ce n’est pas le but véritable de l’opération et attention aux bavures de « l’armée » malienne comme aux règlements de compte entre ethnies déjà en cours. Même François Hollande en a souligné le danger. On peut effectivement se faire du souci lorsque l’on sait que les hauts gradés maliens auxquels les Français devront bien un jour ou l’autre céder la place ne sont guère recommandables comme le révèle Le Canard enchaîné du 30 janvier qui cite des rapports accablants dénonçant « l’implication de la hiérarchie militaire malienne dans les trafics en tout genre, y compris avec les groupes armés et terroristes »

Le communiqué du lundi 14 janvier 2013 de l’Observatoire du nucléaire, signé de Stéphane Lhomme jette une lumière crue sur les motifs d’un Hollande-Flamby transformé par la grâce de cette intervention néocoloniale en un Hollande- Malbrough s’en va-t’en guerre. Inutile de dire que les TV qui distillent des informations aux ordres n’ont soufflé mot de ce communiqué. Pourtant, il faut le lire, ou le relire pour se désintoxiquer la cervelle de la propagande militaire diffusée par la Télé. Le voici donc :

« Le 11 janvier 2013, l'armée française est intervenue au Mali à la suite de mouvements, vers Bamako, de groupes armés islamistes. Depuis des mois, ces derniers tiennent tout le nord du Mali et se seraient enhardis au point, nous dit-on, de vouloir occuper l'ensemble du pays.
Personne ne niera que ces groupes soient composés d'horribles individus qui, sous prétexte de convictions "religieuses", battent toute personne dont le comportement ne leur plait pas, coupent les mains des voleurs (réels ou supposés), exécutent- en particulier des femmes - pour des broutilles ou même pour rien.
Pour autant, de la même façon qu'au moment de l'intervention militaire contre Kadhafi en Libye, il est insupportable de se retrouver sommé de soutenir une intervention militaire déployée… par ceux qui sont largement responsables de la gravité de la situation.
Qui plus est, qui peut vraiment croire qu'il s'agit d'une opération "pour la démocratie au Mali" ? Cela fait des décennies qu'elle est bafouée dans ce pays par des régimes corrompus… largement soutenus par la France. Alors, pourquoi cette subite urgence "démocratique" ?
De même, qui croira qu'il s'agit de "sécuriser la région" ? En réalité, il s'agit de sécuriser l'approvisionnement des centrales françaises en uranium : ce dernier est extrait dans les mines du nord du Niger, zone désertique seulement séparée du Mali… par une ligne sur les cartes géographiques.
A ce propos, on soulignera l'extrême perversité des ex-puissances coloniales qui ont jadis tracé des frontières absurdes, faisant fi de l'implantation des populations, et créant des pays aux contours bien curieux : le Niger et le Mali sont tous les deux en forme de sablier, une partie sud-ouest contenant la capitale, totalement excentrée et éloignée d'une immense partie nord-est, principalement désertique.
C'est ainsi que, pendant 40 ans, Areva (auparavant la Cogéma) a pu s'accaparer en toute tranquillité l'uranium nigérien dans ces mines situées à 500 kilomètres de la capitale et du fragile "pouvoir" politique nigérien.
Ces dernières années, des groupes armés se sont organisés dans cette région : des Touaregs, dépités d'être méprisés, déplacés, spoliés. Et des groupes plus ou moins islamistes, certains issus des anciens GIA qui ont semé la terreur en Algérie, d'autres contrôlés par Kadhafi, et autonomisés suite à la disparition de ce dernier.
Des salariés d'Areva, cadres dans les sociétés d'extraction de l'uranium, ont été enlevés en septembre 2010 au Niger, transférés au Mali et retenus depuis. Puis, le 7 janvier 2011, deux jeunes français ont à leur tour été enlevés au Niger.
L'Observatoire du nucléaire a été une des rares voix à dénoncer l'opération militaire immédiatement lancée par les autorités françaises. Ces dernières avaient en effet, de toute évidence, décidé de châtier coûte que coûte les preneurs d'otages, quitte à ce que cela se termine dramatiquement pour les deux jeunes otages… qui ont effectivement été tués dans l'opération.
Ces deux jeunes ne travaillaient pas pour l'extraction de l'uranium mais, c'est évident, l'idée était de décourager d'éventuelles prochaines actions contre des salariés d'Areva.
Depuis, les mouvements Touaregs laïques et progressistes ont été marginalisés, en particulier par la montée en force du groupe salafiste Ansar Dine. Puissant et lourdement armé, ce dernier s'est allié à AQMI (Al Qaeda au Maghreb Islamique), faisant courir un risque de plus en plus évident pour les activités françaises d'extraction de l'uranium au nord du Niger.
La France a soutenu avec la plus grande constance les gouvernements corrompus qui se sont succédé au Mali, aboutissant à un délitement total de l'État. C'est probablement cet effondrement qui a amené les groupes islamistes à s'enhardir et à avancer vers Bamako.
De même, la France a maintenu depuis 40 ans le pouvoir du Niger dans un état de faiblesse et de dépendance par rapport à l'ancienne puissance coloniale et son entreprise d'extraction de l'uranium, la Cogéma devenue Areva. Alors que les dirigeants nigériens essaient tant bien que mal de contrôler ce que fait Areva, la France reprend totalement la main avec son intervention militaire.
Les récents mouvements des groupes islamistes n'ont en effet fait que précipiter l'intervention militaire française qui était en préparation. Il s'agit indéniablement un coup de force néocolonial, même si les formes ont été mises avec un opportun appel à l'aide du Président par intérim du Mali, dont la légitimité est nulle puisqu'il est en place suite à un coup d'État qui a eu lieu 22 mars 2012.
Précisons à nouveau que nous n'accordons pas le moindre crédit aux dangereux fondamentalistes qui sont aussi des trafiquants de drogue et d'armes et n'hésitent pas à blesser et tuer.
Par contre, nous refusons la fable de l'intervention militaire "pour la démocratie". Ce prétexte a déjà beaucoup servi, en particulier lorsque les USA ont voulu mettre la main sur des réserves pétrolières, et le voilà encore de mise parce que la France veut assurer l'approvisionnement en uranium de ses réacteurs nucléaires. Notons d'ailleurs que, à 27 000 euros l'heure de vol d'un Rafale, le tarif réel du courant d'origine nucléaire est encore plus lourd que ce que l'on pouvait craindre...
En conclusion, il est une nouvelle fois démontré que l'atome, et la raison d'Etat qui l'entoure, ne nuit pas seulement à l'environnement et aux êtres vivants mais aussi à la démocratie. »


Il est dangereux d’énoncer de telles vérités dans la France nucléocrate et va-t’en guerre de François Hollande et du gouvernement PS-Verts. On comprend pourquoi on veut faire taire L’observatoire du nucléaire et son président Stéphane Lhomme.

Quel contraste avec les propos de Pascal Canfin, l’un des «ministres qui ne servent à rien» selon la revue Marianne (voir ici)et ceux purement électoraliste de Dominique Voynet, maire de Montreuil « Dans ce contexte où l’intervention doit être comprise comme une assistance et une aide à la libération de populations en danger, la décision du Président de la république François Hollande, mérite d’être saluée » Décidément, en France, l’écologie politique n’a vraiment ni le parti, ni les leaders qu’elle mériterait…

Mardi 5 Février 2013 Commentaires (0)
Les zones de protections renforcées : nouvelles menaces sur le loup en France
Mercredi 30 janvier, le Sénat a adopté une proposition de loi qui institue des « zones de protection renforcées » contre le loup contre l’avis du gouvernement représenté par la ministre de l’environnement Delphine Batho. S’il était voté aussi par l’assemblée nationale ce projet de loi permettrait l’abattage de loups, sans sommations, ni recherche de solutions alternatives et indépendamment du quota défini au niveau national. Un plafond de destruction spécifique serait ddéterminé annuellement par arrêté préfectoral pour chaque zone. Le texte stipule que ce sont les préfets qui auront à délimiter ces zones dans chaque département concerné des régions Rhône-Alpes, Auvergne, Provence-Côte d’Azur et Franche-Comté.

Le texte a été présenté par Alain Bertrand, sénateur de la Lozère, PS mais inscrit au groupe RDSE, membre du groupe « chasse » au Sénat. Signalons au passage que cet élu cumule avec son mandat de sénateur ceux de maire de Mende, de vice-président du conseil régional du Languedoc-Roussillon et de président de la Communauté de Communes Cœur de Lozère. Directement inspirée par les lobbies des éleveurs et de la chasse, cette proposition de loi a été adoptée par 208 voix (131 contre). Le RDSE, l’UMP et les centristes (UDI-UC) ont voté pour. Le CRC (communiste) et EELV ont voté contre ainsi que la majorité du PS.
Suite à ce vote, voici la réaction d’un ensemble d’associations de défense de la nature et de l’environnement qui dénonce ce texte, inéglitaire, illégal au regard des conventions internationales signées par la France et qui est en outre un non-sens éthologique, ce qui rendra la mesure inefficace contre la prédation.

Le 28 janvier 2013

Objet : proposition de loi visant à créer des zones de protection renforcée contre le loup

Madame la Sénatrice, Monsieur le Sénateur,

Un débat parlementaire est prévu le 30 janvier prochain sur la proposition de loi déposée au Sénat
par Alain Bertrand (RDSE) visant à « créer des zones d'exclusion pour le loup ». La commission du
développement durable du Sénat lors de sa séance du 23 janvier 2013 y a apporté des
amendements transformant la dénomination des zones d’exclusion en « zone de protection
renforcée contre le loup ». Cette proposition de loi vise donc à créer « des zones de protection
renforcée contre le loup regroupant les communes dans lesquelles des dommages importants sont
constatés, causant une perturbation de grande ampleur aux activités pastorales en dépit des
mesures de protection susceptibles d’assurer un équilibre entre les intérêts économiques et
sociaux et la protection de l’environnement ».
Les associations signataires souhaitent attirer votre attention sur le fait que ce texte
n'est ni applicable sur le terrain, ni juridiquement valide. Cette proposition destinée en
priorité à donner l'illusion à la filière de l'élevage ovin que des parlementaires prennent en compte
les contraintes occasionnées par le retour du loup aboutit à un nouveau texte inadapté, alors même
que d'autres dispositions, plus courageuses et accessibles, seraient de nature à favoriser une
cohabitation apaisée avec cette espèce protégée au niveau européen.
Pourquoi cette proposition de loi n'est-elle pas la solution ?
Pour des raisons politiques et d'équité d'abord, que des éleveurs du sud-est n'ont pas manqué de
rappeler lors de la réunion du Groupe national Loup du 19 décembre dernier. Comment imaginer
qu'il soit possible pour l'administration de désigner des zones d'exclusion pertinentes où le loup
serait à priori systématiquement détruit pendant que les éleveurs d'autres territoires où le loup est
présent devraient se protéger avant de bénéficier en cas de dommages récurrents de la possibilité
dérogatoire ? L'imprécision dans le projet de texte quant aux "mesures de protection susceptibles
d'assurer un équilibre entre les intérêts économiques et sociaux et la protection de
l'environnement" avant définition de ces "zones de protection renforcée" ouvre la voie à toutes les
surenchères ; ceci alors que le cadre dérogatoire prévu par la Directive et la gestion adaptative
permettent de répondre aux situations différenciées.
Pour des raisons biologiques ensuite. Le loup est une espèce très mobile, et la création de
"zones de protection renforcée contre le loup" ne ferait que renforcer la pression de
l'espèce sur les territoires voisins non "zonés"... à moins que l'objectif - et la logique sousjacente
à cette proposition - soit qu'un maximum de ces territoires soient définis comme "zones de
protection renforcée", auquel cas pour le moins le « maintien, dans un état de conservation
favorable, des populations des espèces concernées dans leur aire de répartition naturelle »
(termes de la Directive) ne serait plus du tout garanti, et par conséquence ce type de disposition
serait contradictoire avec le cadre réglementaire.
Enfin pour des raisons juridiques, car cette proposition de loi est incompatible avec la directive
"Habitats". En premier lieu parce que la directive Habitats oblige les Etats à maintenir dans un état
de conservation favorable l'espèce dans son aire de répartition naturelle. En second lieu car dans ce
projet la disposition selon laquelle "l'abattage de loups est autorisé dans les zones d'exclusion
indépendamment du prélèvement défini au niveau national" ne permettrait plus un cadrage global
des "prélèvements" et invaliderait la méthode de suivi de l'évolution de la population de loup.
Au-delà de cette critique sur le fond de cette proposition de loi, le calendrier de celle-ci est une
négation de la concertation du nouveau "plan loup" 2013/2017. La gestion de la présence du loup
ne peut passer que par la mise en oeuvre du "Plan d’Action National sur le Loup 2013-2017, dans le
contexte français d’une activité importante et traditionnelle d’élevage" dont l'élaboration arrive à
son terme. Ce plan va être rendu public prochainement et il serait incompréhensible que les élus
fassent fi de ce travail en votant des lois qui remettent en cause l'équilibre de ce nouveau plan.
Selon nos associations, un effort doit être particulièrement fait dans les années à venir dans la
poursuite du soutien à la mise en oeuvre et au développement des mesures de protection, mais
également dans la mise en place de nouvelles expérimentations en la matière selon les contextes
d'élevage et de territoires. C’est tout un plan de relance ovin qu’il faudrait mettre en oeuvre.
Pour votre information, nous vous transmettons un document qui fait le point sur différents
aspects relatifs à la présence du loup (pastoralisme, faune sauvage, chasse,...).
Nous vous demandons en conséquence de ne pas soutenir cette proposition de loi, qui ne
constitue pas une solution d'appui aux éleveurs et ouvrirait la voie à de nombreux contentieux.
Nous sommes à votre disposition pour tout échange.
Nous vous prions d'agréer, Madame la Sénatrice, monsieur le Sénateur, l'expression de nos
salutations respectueuses.


Po/ANIMAL CROSS - la présidente - Valérie Thomé
Po/l'ASPAS - le président - Pierre Athanaze
Po/FERUS - le président - Jean François Darmstaedter
Po/France Nature Environnement - le président - Bruno Genty
Po/la FRAPNA - le président - Eric Feraille
Po/le GEML - Yann Lebecel
Po/la LPO - le président - Allain Bougrain Dubourg
Po/MILLE TRACES - la présidente - Sylvie Thirion
Po la SFEPM - le président - Stéphane Aulagnier
Po/la SPA - le directeur - Luc Cazenave
Po/le WWF - la présidente - Isabelle Autissier
Contacts
FNE – Réseau biodiversité
8, rue Adèle Riton
67000 Strasbourg
Tél : 03 88 32 91 14
Courriel : nature@fne.asso.fr
Ferus
BP 80114
13718 ALLAUCH Cedex
Tél : 04 91 05 05 46
Courriel : ferus1@wanadoo.fr

Photo : Canis lupus Bernard Landgraf Wikimedia Commons

Mardi 5 Février 2013 Commentaires (0)

Encadrés par plus de 200 gendarmes, bravant la pluie et le froid, Ils étaient entre 1000 et 1500 à manifester samedi 19 janvier dans les rues de Gannat (03), contre la société Harlan, spécialisée dans l'élevage de chiens et de souris destinés à la vivisection. Les manifestants se sont rassemblés Place de la gare, ont traversé la ville en silence, comme s’il s’agissait d’un enterrement et sont allés sur la route de Clermont-Ferrand jusqu’aux grilles de derrière lesquelles environ 1500 beagles sont élevés pour être livrés aux vivisecteurs.


1500 manifestants contre la vivisection devant les grilles de l’établissement Harlan à Gannat
Cette manifestation était organisée par le collectif « les Chiens des rues » et le collectif contre l'expérimentation et l'exploitation animale(CC2EA). Elle s'inscrit dans la campagne contre Harlan menée par le "No Harlan Groupe" à l'origine de plusieurs actions de protestation en France et en Italie. Des manifestations semblables se sont déroulées en Italie, Grande Bretagne, Slovénie, Croatie… Celle de Gannat a réuni de nombreuses associations et des militants venus d'Italie, de Belgique, de Grande-Bretagne, de Suisse, de Suède et, bien sûr, de France parmi lesquelles on pouvait noter La fondation Brigitte Bardot, la Griffe, L-214, le collectif Pro Anima, l'association Respectons, Animaux en péril, la SPA et bien d’autres.
Tous s’insurgent contre cette barbarie qu’est l’expérimentation animale d’autant que cette expérimentation n’est pas fiable lorsqu’il s’agit de transposer ses résultats à l’homme comme le soutient l’association Pro-anima qui milite en faveur de méthodes alternatives en recherche médicale. Les récentes affaires concernant des médicaments mis sur le marché sur la foi de tests sur les animaux donnent un poids certain à ce point de vue.

Photo : La semaine de l'Allier

Lundi 4 Février 2013 Commentaires (0)

On peut se le demander à la lecture leurs tribunes libres de Janvier, que ce soit celle de l’UMP ou celle de Michel Faye. L’une et l’autre critiquent l’aménagement en cours du 22, avenue Lombart.


L’UMP d’abord

Elle a perdu la mairie en 1994 parce qu’elle voulait bétonner le Square des Anciens Combattants ainsi que la parcelle qui le jouxte, le 22, avenue Lombart, contre l’avis des gens du quartier comme de celui de tous ceux qui connaissaient les lieux. Et voilà, qu’aujourd’hui, elle rêve à nouveau d’opérations immobilières sur ce quartier. « Ce parcellaire doit participer à une restructuration urbaine, sociale et économique de Fontenay » écrivent les élus UMP dans leur dernière tribune. C’est agiter le chiffon rouge au nez des habitants du quartier comme à celui des Fontenaisien(ne)s qui se sont battus pour que le béton ne coule pas dans ce secteur et que ses espaces verts soient préservés. Chat échaudé craint … Ce n’est pas le cas de l’UMP fontenaisienne.
En fait, on ne sait pas très bien ce qu’auraient voulu les élus UMP sur ces parcelles. Ils déclarent dans la phrase qui suit, vouloir y construire une piscine « digne de ce nom », piscine que Madame Guilleminot, présidente du groupe, avait présentée en Conseil communautaire, comme un grand stade nautique. En tout cas, une chose est sûre, l’UMP est contre l’aménagement prévu : « COÛT : 200 000 EUROS. Nous sommes opposés à ce projet coûteux dans une période où certaines familles peinent à se nourrir ou à se loger» Un peu de démagogie ne coûte pas cher, moins cher que le projet de stade nautique qui aurait été au moins dix fois plus coûteux que l’aménagement de l’espace vert en « jardin botanique avec une mare aux grenouilles », description pour le moins approximative de ce qui est prévu, à savoir : un « verger conservatoire » avec des variétés anciennes d’arbres fruitiers, un espace consacré aux plantes médicinales et un espace de nature avec une mare, la mare aux grenouilles, objet des ricanements des élus de l’opposition. Car, c’est bien là qu’est le point : aux yeux de l’UMP, c’est une dépense inutile. Un aménagement un peu singulier qui offrira aux habitants du quartier comme aux promeneurs un peu de campagne à la ville, un aménagement qui vise à conforter la biodiversité fontenaisienne en un site stratégique pour celle-ci, tout cela n’est pour ces élus qu’une dépense inutile. Et dire que Murielle Guilleminot fut, jadis, Maire-adjoint à l’environnement et aux espaces verts. Elle faisait planter des centaines de tulipes dans la ville rebaptisée Fontenay-la-Tulipe… Une dépense très utile, comme chacun peut en juger !!!

Un petit rappel

Voici donc un petit rappel (tiré d’une plaquette de l’Aspas) à l’usage de Michel Faye, aux élus de l’UMP et à tous ceux qui se gaussent de cet aménagement :
– une espèce d’amphibiens sur cinq risque de disparaître de France métropolitaine selon la dernière liste rouge des espèces menacées où ils figurent tous. Sans une prise de conscience et des actions efficaces, ces chiffres pourraient doubler dans les années à venir.
– les zones humides de toute nature se réduisent dramatiquement, en France comme partout dans le monde. La création d’une mare, ou mieux, d’un réseau de mares, offre des sites de reproduction indispensables à la survie des espèces.
En fait, peu de « politiques » se rendent compte de l’urgence qu’il y a à protéger la biodiversité de la nature ordinaire et donc ce qui en reste en ville, de ménager des refuges au sauvage qui y demeure, y trouve un asile ou qui y transite. C’est tout à l’honneur de l’équipe municipale de l’avoir compris. Ce qui ne semble pas être le cas des élus UMP comme de certains membres de Civitas, Monsieur Bresse par exemple qui peut faire cause commune avec l’opposition municipale dans son rejet de la « mare aux batraciens » du 22, avenue Lombart.

Michel Faye et l’art de l’amalgame

Monsieur Faye dans sa tribune libre de Janvier crie lui aussi haro sur cet aménagement d’un espace vert qu’il avait pourtant contribué naguère à sauver. Avec cet art de l’amalgame dont il a le secret, il mélange dans cette tribune deux choses qui n’ont rien à voir : l’aménagement du 22, avenue Lombart avec la révision du plan d’occupation des sols et sa transformation en Plan local d’urbanisme. On nage alors en plein délire d’interprétation. « La mare aux batraciens : 200 000 euros pour protéger la biodiversité ou pour masquer une nouvelle densification ? » Tel est le titre de cette tribune et le texte ne laisse aucun doute : c’est bien pour masquer une nouvelle densification qu’induirait selon lui le passage en PLU que l’on aménage une « mare aux batraciens » et un verger sur la parcelle du 22, avenue Lombart !
Seuls pourront croire une énormité pareille ceux qui en auront envie pour diverses raisons. On peut même se demander si Michel Faye, lui-même, croit vraiment à cette théorie absurde. Est-il à ce point ignorant de la situation de cette parcelle, de son potentiel biologique passé et actuel ? L’a-t-il oublié ? N’est-il pas plutôt de mauvaise foi ?

À Fontenay, les espaces verts publics sont le premier réservoir de la biodiversité

Cette tribune montre en tout cas que l’on peut être un bon physicien – ce qu’est sans aucun doute Michel Faye – et être ou jouer les mauvais naturalistes comme le prouve cette déclaration péremptoire « Ce n’est pas en installant une mare aux batraciens et quelques arbres fruitiers que l’on compensera la perte, par densification immobilière, de milliers de m² de pleine terre. »
À lire Michel Faye, on pourrait croire que l’on va planter un verger de goldens sur le terrain du 22, avenue Lombart ! Ce n’est évidemment pas le cas et cela n’aurait aucune utilité. Il s’agit de planter des variétés anciennes. La tendance actuelle est à la production intensive de quelques variétés de fruits, partout les mêmes. Les autres sont oubliées, menacées de disparition et pourtant … Il s’agit là aussi d’une forme de biodiversité, certes différente qui constitue aussi un patrimoine menacé qu’il convient de préserver, d’une richesse qui pourrait se révéler bien utile si les variétés actuellement cultivées étaient victimes d’un prédateur ou d’une maladie aujourd’hui inconnue. Que l’on se souvienne du phylloxéra qui détruisit une grande partie du vignoble français, vignoble qui fut partiellement sauvé par l’introduction d’espèces américaines qui servent, aujourd’hui encore, de porte-greffe aux espèces et variétés de nos terroirs.
Certes, il serait navrant que des « milliers de m2 » se trouvent enfouis sous le béton mais qui veut cela ? Voilà une menace imaginaire que Michel Faye agite pour rassembler sa base électorale : celles et ceux qui veulent que rien ne bouge de peur qu’un immeuble soit érigé au bout de leur jardin.
Cela étant dit pour éviter toute interprétation erronée de ce qui suit, il faut préciser maintenant que des milliers de m2 ne sont ni toujours nécessaires, ni suffisants pour conforter la biodiversité.
Ils ne sont pas toujours nécessaires. S’il faut de grands espaces non urbanisés pour que la nature s’épanouisse vraiment, il faut aussi – c’est au moins aussi important – des continuités entre ces espaces. Dans ce cas, les petites surfaces au pied des arbres d’alignement sont précieuses.
Ils ne sont pas suffisants car tout dépend ce qui y pousse et comment on traite ces « milliers de m2 ». Les gazons nourris aux engrais chimiques et entretenus à grand coup de désherbants sélectifs, les platebandes plantés d’exotiques invasives mais si jolies ou de variétés de fleurs « améliorées » aux corolles multiples et aux couleurs rares, tout cela ne favorise pas la biodiversité mais lui nuit. Monsieur Faye tente de caresser sa base électorale dans le sens du poil, mais il a tort lorsqu’il affirme que : « pour assurer une vraie biodiversité dans notre ville, il faut préserver les zones pavillonnaires premier conservatoire de la biodiversité à Fontenay, plutôt que de faire une opération coûteuse limitée à quelques centaines de mètres carrés » C’est faux, mais Monsieur Faye s’en fiche du moment que cela peut être électoralement payant. En fait, le premier conservatoire de la biodiversité à Fontenay ce sont les espaces verts publics parce qu’ils sont traités sans pesticides de synthèse et en « gestion différenciée », c’est-à-dire une gestion qui concilie la gestion stricte et contrainte des espaces communaux et la gestion naturaliste des réserves orientées vers la protection du milieu naturel. Ce n’est bien sûr pas pour autant qu’il faut supprimer « les zones pavillonnaires ». Par contre, il est impératif de sensibiliser les propriétaires de pavillons et d’espaces verts privés à une bonne gestion de ceux-ci. Cette sensibilisation est une tâche importante mais différente et complémentaire de celle de l’aménagement d’espaces publics pour conforter la biodiversité en ville.

«Les Associatifs, par contre, proposent de développer, partout où c’est possible, des jardins familiaux et des jardins scolaires » Voici encore un propos politicard et électoraliste. Les jardins «familiaux» et «scolaires» ont certes un rôle social, sociétal et économique important pour les premiers, pédagogique et irremplaçable pour les seconds mais ce n’est pas pour autant qu’il faut les développer «partout où c’est possible », ce qui conduirait à transformer en potager le moindre coin de verdure. Il faut trouver des terrains qui s’y prêtent, qui sont délaissés ou sous-utilisés. Il faut avoir aussi de l’imagination : promouvoir par exemple les « jardins partagés », etc. Il faut une affectation équilibrée et diversifiée de tous les espaces verts de la commune pour que chacun révèle ses potentialités pour le bien-être de tous ceux qui en profitent ou qui les habitent.

Bref, en ce qui concerne l’opposition associative (celle de Monsieur Faye en fait qui s’est approprié ce qualificatif), on pencherait plutôt vers une opposition qui fait feu de tout bois même s’il faut pour cela qu’elle fasse l’idiote. Pour celle de droite, à chacun d’en juger…

Dimanche 3 Février 2013
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