Ceux qui croient que les ENRi, notamment les éoliennes fournissent de l’énergie « décarbonée » oublient leur fabrication et leur installation bien peu « climato-vertueuses ». La preuve : le montant de la taxe carbone La preuve : le montant de la taxe carbone à laquelle leurs matériaux et composants seront soumis lors de leur importation ou de leur fabrication sur le territoire de l’Union Européenne.

Those who believe that renewable energies, and wind turbines in particular, provide "decarbonized" energy are forgetting that their manufacture and installation are far from "climate-friendly". The proof: the amount of carbon tax that their materials and components will have to pay when imported or manufactured within the European Union.


« La fuite de carbone » n’est pas une fuite de gaz comme une autre. Ce n’est pas du CO2 s’échappant d’un tuyau crevé. Bien que cela ait une analogie lointaine : dans le jargon des technocrates il s’agit d’émissions de CO2 d’activités industrielles qui échappent à la taxe carbone intra-européenne en se délocalisant dans des pays où elle n’existe pas ou est beaucoup plus faible.
Avant la mise en place de la taxe carbone sur les importations, pour que l’industrie européenne ne soit pas victime de ces « fuites de carbone » l’UE avait mis en place des quotas d’émission de carbone gratuites très généreux,  notamment pour les productions les plus émettrices de Gaz à effet de serre : fer, acier, aluminium, ciment, engrais azotés, électricité. Avec la taxe carbone aux frontières, ils n’auront plus lieu d’être puisque c’est cette taxe aux frontières qui jouera ce rôle : inutile d’aller produire dans un pays ou la taxe carbone n’existe pas puisque les productions seront taxées lors de leur importation. Seront soumis à la taxe carbone intérieure, fer, acier, aluminium, ciment dont est gourmande l’industrie éolienne. Conséquence, les prix de chaque générateur produit en UE va augmenter.
Mais c’est principalement la taxe aux frontières qui va peser sur le prix de ces brasseurs de vent puisque, comme chacun sait,  c’est presque toujours, voire toujours, que toutes les pièces sont importées, des pales jusqu’aux boulons. En effet sera soumis à la taxe carbone aux frontières ce que l’on ne produit pas sur le territoire de l’UE et que l’on importe non ou peu taxé carbone dans le pays d’origine. « L'éolien est concerné pour quatre matériaux : le ciment utilisé pour les fondations, l'acier, l'aluminium et le fer employés pour les mâts, la nacelle et les câbles, mais aussi pour de nombreux composants : anneaux forgés, adaptateurs filetés, raccords de tubes, systèmes hydrauliques ou pneumatiques. » (S. Fabrégat,  Taxe carbone aux frontières de l'UE : des surcoûts significatifs pour la filière éolienne, Actu-environnement  8/10/ 2024. On notera en outre que les émissions de CO2 indirectes comme le CO2 émis pour produire l’électricité consommée pour fabriquer ces matériaux doit être aussi incluse.  Selon Actu-environnement,  le surcoût serait de 910 000 € pour une éolienne offshore à l'horizon 2034.
Conclusions
  A – Cela met bien en évidence deux choses :  1-) la fabrication et l’installation d’une éolienne n’est pas du tout « neutre en CO2 » et comme il en faut beaucoup pour une production significative hélas intermittente et non pilotable …. 2-) Si l’on suit les projections des experts, l’éolien made in EU n’est pas pour demain et ne parlons pas de l’éolien made in France. Même à supposer qu’elles soient produites un jour en EU, elles seront toujours assujetties à la même taxe mais interne. Donc une production climato-vertueuse de ces machines n’est pas vraiment à l’ordre du jour, les écologistes carbocentristes devraient se lamenter et chercher une autre façon de transitionner …
B – Je ne dispose pas d’estimation des surcoûts pour les panneaux voltaïques, mais vus le process de fabrication et l’énergie consommée pour obtenir le silicium, ils doivent être conséquents car les émissions de CO2 le sont d’autant que ces panneaux sont principalement fabriqués en Chine pays qui n’est pas disposé à renoncer à ses centrales à charbon, ce dont on ne peut lui faire grief ! En revanche on jugera incohérents les écologistes carbocentristes chauds partisans de ces panneaux, a fortiori ceux qui veulent déboiser des hectares de forêts pour y implanter ces choses.
 C – Comme on ne sera pas assez naïf pour supposer que les investisseurs dans les ENRi accepteront ces surcoûts comme un manque à gagner, c’est le consommateur qui les payera d’une façon ou d’une autre.
Mais quand on aime, comme c’est le cas de Réseau Action Climat, on ne compte pas !
 
Jeudi 10 Octobre 2024 Commentaires (0)
« Ensemble, nous allons agir sur l'offre énergétique, en poursuivant résolument le développement du nucléaire, et notamment des nouveaux réacteurs, mais aussi des énergies renouvelables en mesurant mieux, dans certains cas- je pense aux éoliennes- tous leurs impacts. » Michel Barnier, Discours de politique générale le mardi 1er octobre 2024

Il a suffi de ce bémol et de cette incise dans le discours fleuve de Michel Barnier  pour que France Renouvelable, l'association professionnelle des énergies renouvelables voit rouge et accuse  le Premier ministre d’être « sous la tutelle du  RN : « L'assertion sur l'éolien, c'est clairement le marqueur, un gage donné à la tutelle du Rassemblement national sur ce gouvernement » « Quand Michel Barnier ajoute, dans le prononcé par rapport au texte envoyé aux rédactions, une assertion spécifique sur l'éolien (...) pour nous, c'est très clair, c'est un gage, un marqueur de sa tutelle", a ajouté Mattias Vandenbulcke. Car « qui a fait campagne sur un moratoire de l'éolien pendant les législatives ? C'est le Rassemblement national » Il s’indigne : « La ligne entre le gouvernement Barnier et le Rassemblement national, l'écart entre ces deux lignes-là, est extrêmement fin à ce stade » AFP 01 oct. 2024 - 17h55
 
Une telle réaction totalement disproportionnée par rapport au propos de Michel Barnier montre bien la crainte des professionnels des ENRi de toute inflexion de la politique du gouvernement qui pourrait leur être moins favorable.  
Sea Shepherd, qui ne se compromet pas avec les promoteurs de l’éolien à la différence de la LPO, écrit : « Au prétexte de lutter contre le changement climatique, les promoteurs de l’industrie éolienne en mer se voient accorder des passe-droits qui seraient refusés à n’importe quelle autre industrie. Ils agissent comme un véritable rouleau compresseur autorisé à détruire le littoral » et sur terre c’est exactement la même chose. (Cf. A. Waechter le scandale éolien)  Sans cette complaisance et ce soutien de l’Etat, ces industries ne pourraient pas se développer tant pour des raisons réglementaires qu’économiques. Pour Sea Shepherd en les soutenant, l’Etat se rend coupable d’un écocide.  Ajoutons qu’aiguillonnée par l’Europe qui la menace de sanctions si elle ne développe pas sa capacité en ENRi, la France n’est pas entièrement maître de ses choix en la matière.
 
Evidement la réaction de France Renouvelable a fait bondir les associations qui luttent contre l’éolien. Ainsi, par exemple « Nous voyons bien à l'œuvre cette manipulation crapuleuse et inacceptable du lobby éolien qui consiste à assimiler toute opposition aux éoliennes au Rassemblement National ». Faut-il considérer que Sea Shepherd a des accointances avec le RN car comme beaucoup d’autres il demande un moratoire « « On aimerait un moratoire sur les projets éoliens. Que l’on se pose, qu’on revoie toute la copie, et qu’on exclue d’emblée certains sites de ces projets industriels, comme ici en baie de Saint-Brieuc. » ?
 
« Manipulation crapules » certes, mais dont aurait pu se dispenser France renouvelable : le lendemain même du discours de Michel Barnier, la ministre déléguée chargée de l'Énergie, Olga Givernet, confirmait devant le congrès de France Renouvelable les appels d’offre éoliens en mer à venir et le déploiement de 45 GW d'ici 2050 !
Olga Givernet est macroniste, Michel Barnier LR. Gaz dans l’air ou double langage ?
 
Jeudi 3 Octobre 2024 Commentaires (0)

Si c’était le cas, elle s’y prendrait très mal ! Dans cet article, j’explique pourquoi le loup en tant qu’espèce ne serait pas mis en danger si la stricte protection dont il bénéficie était affaiblie et le rendait chassable. Cependant, ce déclassement, c’est la défaite des inconditionnels du loup et la revanche des éleveurs ovins et des bergers.


Le Mercredi 25 septembre 2024 les représentants des États membres de l'Union européenne ont adopté une proposition de la Commission visant à abaisser le statut de protection des loups en Europe de « strictement protégé » à « protégé », sa régulation se ferait par la chasse. 
Les gouvernements pourront ainsi autoriser plus facilement leur abattage par l'attribution de quotas de chasse.
Une fois formellement validé en Conseil des ministre EU, cette proposition sera présentée au secrétariat de la convention de Berne d'ici le 1er octobre, dernière étape avant une éventuelle modification de la législation européenne.
Inutile de dire que cette décision est une défaite pour les associations de défense des animaux sauvages dont l’ASPAS qui ont tenté de faire capoter le projet par tous les moyens du lobbying à la pétition internationale. Ce sont les éleveurs, leurs syndicats et leurs organisations professionnelles qui triomphent.  La situation est elle pour autant aussi dramatique pour Canis lupus que ces associations le clament ?
 Des naturalistes comme François Terrasson hier et comme Jean-Claude Génot estiment que le fait que les loups soient chassés ne met pas en danger la pérennité de l’espèce. Voici ce qu’écrivait F. Terrasson « C’est aussi au nom d’une cohabitation viable que j’avais un jour lancé un « appel aux chasseurs de loups » : en motivant les tireurs amateurs autour de ce trophée, on s’allierait une corporation qui n’aurait dès lors aucun intérêt à sa disparition » (Un combat pour la Nature, Sang de la Terre éditeur, p. 84) Et les faits semblent bien lui donner raison puisque comme le note Jean-Claude Génot, dans les régions où les loups sont chassés l’espèce se porte bien. C’est notamment le cas chez notre voisin espagnol remarque-t-il (Quelle éthique pour la nature, Édisud éditeur, p.91).
Les associations de protection de l’environnement ont donc tort de s’indigner : l’espèce n’est pas menacée par cette décision. Les groupements professionnels des éleveurs ovins tort de trop se réjouir : ils ne seront pas pour autant débarrassés des loups dont la présence sur le territoire n’est pas remise en cause. Comme les éleveurs et bergers pourront s’en défendre plus facilement et peut-être plus efficacement cela devrait permettre de supprimer les actes de braconnage, surtout les empoisonnements à la strychnine qui sont non discriminatifs, tuent tous les amateurs de viande tout en ayant aucun effet sur la meute qui ne comprend pas le danger. N’oublions pas que c’est grâce à la strychnine que l’on a réussi autrefois à éliminer totalement la bête en France.
On pourrait se demander si ce qui choque le plus les associations farouchement anti-chasse telles que l’ASPAS, c’est moins que l’on régule les populations de loups que le fait que cette régulation se fasse par la chasse alors que jusqu’à présent elle était assurée par des tirs des agents de l’OFC dans le cadre de dérogations à la protection stricte. Ces dérogations prouvent d’ailleurs que le statut de protection est bien illusoire dès qu’un animal ou un plante gène un projet ou une activité humaine. En fait, cela ne changera pas beaucoup les choses et si les chasseurs sont aussi efficaces avec les loups qu’ils le sont avec les sangliers, l’espèce n’est vraiment pas en danger.
 
Dimanche 29 Septembre 2024 Commentaires (0)

Il est de bon ton de stigmatiser les « extrêmes ». En France sont ostracisés dans cette catégorie LFI et le RN. Ainsi Macron voulant une sorte d’union excluant les extrêmes, partis pour lesquels, rappelons-le, ont voté une large majorité des Français qui espéraient qu’avec ces votes les choses allaient changer !
Au Parlement Européen, ces extrêmes, qui sont par ailleurs de farouches adversaires que tout ou presque oppose, sont pour une paix en Ukraine sur la base d’un accord négocié réaliste! Hélas, ils sont minoritaires.


Les élus LFI (sauf un) se sont abstenus et les élus RN ont voté contre une résolution belliciste et belligène de soutien inconditionnel à l’Ukraine avec des revendications maximalistes irréalistes. Il s’agit d’une quasi-déclaration de guerre à la Russie qui heureusement restera symbolique comme la précédente votée par le Parlement de l’UE précédent. Les aventuristes, les va-en-guerre, les jusqu’au-boutistes, bref les vrais extrémistes, ce ne sont ni la LFI ni le RN en la circonstance; ce sont tous les autres : ces gens de bonne compagnie, inconscients ou qui veulent précipiter leurs peuples dans la guerre, les députés de Renew, PPE, S&D, Les Verts/ALE, CRE qui ont concocté ensemble et voté ensemble ce projet de « résolution commune ».

Dans cette résolution le Parlement « exige que la Russie mette un terme immédiat à toutes ses activités militaires en Ukraine, retire sans condition l’intégralité de ses forces et équipements militaires de la totalité du territoire ukrainien internationalement reconnu, et verse des indemnités à l’Ukraine pour le préjudice causé à son peuple et les dommages occasionnés à son territoire, à son environnement et à ses infrastructures » Comme si la situation était comparable à celle de l’Allemagne en 1918 !

Cette rodomontade inepte, morceau de bravoure gratuit figurait initialement dans le projet de résolution des Verts/ALE. Elle est reprise dans la résolution commune votée. Ah ! Les Verts …, ils ne redoutent le nucléaire que lorsqu’il est civil. S’il était encore vivant Théodore Monod n’appellerait certainement plus à voter pour ce parti comme il l’avait fait à une époque pas si éloignée où Les Verts étaient pacifistes.

Ces exigences ne serviront qu’à la poursuite du conflit. Elles ouvrent la voie à une guerre mondiale car elles ne peuvent être satisfaites que dans le cas où la Russie serait vaincue et capitulerait sans condition ! On en est loin ! Ce n’est que dans le cadre d’une mondialisation du conflit que la Russie pourrait être ainsi défaite. « Pourrait » ! Parce que ce n’est pas du tout assuré. Face à l’OTAN, la Russie aurait de puissants alliés. Sans compter qu’il est certain qu’acculée, en dernier ressort, peut-être même bien avant, préventivement selon sa doctrine en la matière, la Russie utiliserait son arsenal nucléaire. l’OTAN aussi serait capable d’utiliser le sien pour tenter de gagner rapidement une guerre qui s’éterniserait. Rééditer en somme Nagasaki et Hiroshima mais à la puissance 10 comme le permettent les armes nucléaires actuelles. D’une telle guerre, nul ne peut prédire le vainqueur. Mais cela n’a aucune importance. Sur un champ de ruine où la vie s’est éteinte, il n’y a plus ni vainqueur, ni vaincu.

Les irresponsables qui ont voté cette résolution non seulement ouvrent la porte à une guerre mondiale qui ne peut qu’être nucléaire in fine, mais ils s’y engagent en exhortant (sic !) « les États membres à lever immédiatement les restrictions sur l’utilisation des systèmes d’armes occidentales livrés à l’Ukraine contre des cibles militaires légitimes sur le territoire russe »

L’Europe c’est la perte d’une partie importante de notre indépendance et de notre souveraineté nationale, peu de démocratie et beaucoup de technocratie, d’opacité, de réglementations tatillonnes mais en contrepartie, ce devait être la paix et la prospérité. La prospérité n’est pas du tout au rendez-vous et associée à l’OTAN, l’Europe, c’est la guerre. Que ceux qui ne l’on pas encore compris lisent cette résolution, ils seront édifiés !
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Dimanche 22 Septembre 2024 Commentaires (0)

En tout cas un sérieux frein !


Une entreprise concessionnaire d'éoliennes a été condamnée à verser plus de 730.000 euros à des riverains, à Melgven, dans le Finistère. La cour d'appel de Rennes a pris un arrêt inédit ce 12 mars 2024. Ces plaignants ont obtenu la reconnaissance d'un préjudice de "dépréciation immobilière".
Voir ici l’article de FR3
 
Samedi 7 Septembre 2024 Commentaires (0)

Les notions de biocénose, biotope et écosystème sont des notions abstraites fondamentales en écologie mais difficiles à saisir. L’examen d’une bouse de vache et de la faune qui s’y succède au cours du temps permet de bien concevoir ce que recouvrent ces notions. Il permet aussi de philosopher sur notre destinée dans un milieu dont les ressources s’épuisent et les conditions d’habitabilité pour notre espèce se dégradent.

The concepts of biocenosis, biotope and ecosystem are abstract notions fundamental to ecology, but difficult to grasp. Examining a cow dung sample and the fauna that succeeded one another over time gives us a good idea of what these notions mean. It also allows us to reflect on our destiny in an environment where resources are running out and conditions of habitability for our species are deteriorating.


Précisons tout d’abord ou rappelons pour ceux qui le savent qu’un écosystème consiste en l’association d’un biotope et d’une biocénose. Le biotope (ou milieu de vie) se caractérise par un ensemble de conditions physico-chimiques (par exemple température, degré d’humidité, pH du sol, …). La biocénose est l’ensemble des êtres vivants interagissant entre eux dans un milieu de vie donné et avec ce milieu.
 
Circonscrite dans l’espace et évoluant relativement rapidement dans le temps, les bouses de vache seraient « un excellent exemple de successions animales en fonction des variations des paramètres écologiques du milieu » (Dendaletche 1973, p.47). dans la suite du texte l’auteur expose cette biocénose dans le cas des bouses du col de Soulor dans les dans les Pyrénées occidentales.  Il décrit les populations d’insectes qui s’y succèdent en fonction des modifications de ce milieu bien particulier. 

Je vous fais grâce des détails et ne retiens que la « synthèse » :
« Ainsi dans un temps très court, se succèdent – ou se côtoient – des animaux montrant diverses adaptations.
Au début, la bouse est semi-liquide ; il s’agit d’un véritable milieu fluide, c’est la nage qui constitue le mode de déplacement efficace. A ce stade les Coléoptères hydrophilidés (Sphaeridium, Cercyon…) ont la prépondérance. […]
Les grosses mouches rousses (Diptères scatophagides) pondent leurs œufs générateurs de larves ou asticots. Ceux-ci sont attaqués par les Staphylins dont certains sont prédateurs.
Avec l’asséchement du milieu par déshydratation arrivent les vrais bousiers (Géotrupes, Aphodius, Onthophagus). Leur mode de déplacement et de vie sont totalement différents car les conditions écologiques sont autres. […]
Ensuite intervient l’épuisement du milieu et la dispersion des animaux.
Ainsi diverses chaînes alimentaires s’instaurent qui, toutes, ont pour finalité l’exploitation optimale des ressources du milieu. Ces successions, ces relations trophiques, cette complexité structurale, donnent à mon sens, une image nette de ce que sont biocénoses, biotope et écosystème. » (p. 49, souligné par l’auteur).

Inexorablement, il en sera de même de la Terre. Si à l’aune du siècle elle se réchauffe, dans cinq millions d’années, la dérive des continents aura rapproché l’Europe de l’Afrique et elle se refroidira selon le scenario retenu comme le plus probable. Dans ce monde les glaces pourraient avoir recouvert une grande partie de la planète. L’Europe serait sous la glace, la Méditerranée une étendue de sel, l’Amérique du Nord un désert froid. L’espèce humaine ne serait pour rien dans ces transformations, pas plus que les Coléoptères hydrophilidés qui nageaient dans la bouse fraîche ne sont la cause de sa déshydratation. D’ailleurs, il est fort probable qu’elle aurait disparue comme tous les vivants actuels qui n’auraient pas évolué pour s’adapter. Ni les milieux de vie, ni les biocénoses ne seraient les mêmes. Si nous étions transportés à cette époque future par un tour de magie, nous aurions l’impression d’avoir voyagé non dans le temps mais dans l’espace et de découvrir une autre planète car ses plantes et sa faune seraient très différentes de celles, vivantes ou fossiles que nous connaissons et nous paraîtraient très étranges.

Sur les changements de biotopes dans le passé reculé, nous ne sommes pour rien. Une fois apparues, la contribution des différentes espèces du genre Homo à ces changements et à ceux consécutifs des biocénoses n’est sans doute pas nulle. Infime tout au plus, et difficile à évaluer alors que d’autres causes tant telluriques (dérive des continents notamment) que cosmiques (Soleil, météorites, …) ont joué et jouent un rôle majeur, sans commune mesure à celui qui est le nôtre. Tout ce dont nous sommes capables, apparemment, c’est d’œuvrer activement à la disparition de notre propre espèce, la seule du genre Homo encore présente.

Vouloir atténuer le réchauffement climatique en cours, c’est faire preuve d’un orgueil prométhéen démesuré. Même s’il est dû aux rejets excédentaires de CO2 anthropique – ce qui est loin d’être certain, il est parfaitement chimérique de croire que nous avons le pouvoir de les contrôler en produisant/consommant moins ou différemment dans les pays développés ou en cessant de se reproduire comme des lapins dans les autres ; deux choses parfaitement utopiques comme le prouvent tous les constats que l’on peut faire aujourd’hui comme hier. Et on peut le prédire sans risque de se tromper, que ce sera encore le cas demain. Jusqu’à ce que la Terre soit vidée de toutes les ressources indispensables à l’espèce humaine et donc débarrassée de celle-ci.
Place alors à d’autres espèces, comme dans le cas de la bouse de vache où les bousiers vrais apparaissent une fois qu’elle est sèche et les insectes et larves nageurs disparus. Que seront-elles ? Nous ne le savons pas alors que dans le cas des bouses de vache, nous le savons. Mais rien n’interdit d’oser des spéculations vraisemblables compte tenu de l’état actuel de notre savoir. On peut retenir celles « réalistes » faites sur « les animaux du futur » même si les créatures qui nous sont présentées nous paraissent « exotiques ».
 
Références 
 
Claude Dendaletche 1973 Guide du naturaliste dans les Pyrénées occidentales – Moyennes montagnes, Delachaux & Niestlé , Neuchâtel, Suisse
Claire Pye [éd. Française 2009] Les animaux du futur, Nathan, Paris
 
Mercredi 21 Août 2024 Commentaires (0)

The strombolian volcanoes of the puys chain are fragile edifices. Yesterday at the mercy of quarrymen's shovels, today at the mercy of tourists' feet and bicycles, instruments of destruction perhaps even more effective than shovels... But nature is stubborn! If we listen to volcanologists, if the extinct volcanoes of the chain are not to awaken - in the jargon they are said to be monogenic - it is almost certain that new eruptions will take place and that other volcanoes will be created in the massif, but it is impossible today to predict where or when.


Sauvés des mâchoires des pelleteuses pour s'éroder sous les pieds des touristes et roues des vététistes : l’avenir incertain des volcans de la Chaîne des Puys en Auvergne !
Avant d’être connu pour ses paysages, c’est pour ses sources et sa pouzzolane que cette chaîne était renommée. Plus de la moitié des cônes de scorie ont été entaillés. Parfois il ne reste plus qu’un demi volcan, voire plus d’édifice volcanique du tout. Ce sont des projections stromboliennes faciles à exploiter, utilisées comme granulat, principalement pendant la deuxième moitié du XXe siècle. Entre 20 et 30 millions de tonnes ont été arrachées à ces cônes dont les formes sont celles du volcan type dans la représentation populaire, surtout si le cratère est encore visible et n’a pas été comblé par l’érosion ou les projections d’un autre volcan, cas qui serait le plus fréquent.
 
Depuis la fin du siècle dernier, une grande partie de la chaîne est protégée et il est quasiment impossible d’ouvrir de nouvelles carrières dans la chaîne des Puys. Il ne reste plus qu’une carrière en activité qui achève d’effacer le Puy de Tunisset, au nord de la chaîne. Aujourd’hui les volcans de la chaîne des puys étant  protégés, la production de pouzzolane est réduite. Dans les documents officiels elle est considérée comme un matériau « noble, rare au niveau national, et son utilisation doit être justifiée par usage spécifiquement lié à ses propriétés intrinsèques. Cet usage doit présenter une forte valeur ajoutée par rapport à l’utilisation d’autres matériaux de carrière plus abondants ».
 
Il n’y aura donc pas de nouvelles carrières de pouzzolane dans la chaîne des Puys pour des raisons réglementaires, certes mais aussi économiques : si le coût d’extraction des pouzzolanes est bas (à ciel ouvert, avec des pelleteuses), le prix du transport les rend peu concurrentielles sur les longues distances. D’autant qu’une autre forme d’exploitation de la chaîne s’avère bien plus lucrative : le tourisme. Le classement de la  chaîne au patrimoine mondial de l’UNESCO n’apporte aucune protection nouvelle,  seulement une fréquentation accrue de ces édifices fragiles et c’était bien là l’objectif premier quoi qu’en pensent les naïfs. Arrachés des griffes des carriers pour tomber sous le rouleau compresseur du tourisme de masse, arme de destruction massive, les volcans de la chaîne des Puys ne sont pas tirés d’affaire.
 
Les activités d’extraction ont cessé, les carrières restent. Toutes sont des balafres dans le paysage ; souvent  ce sont  même des sites dangereux.  Elles sont autant de motifs qui auraient dû fonder un refus d’inscrire cette chaîne des Puys au patrimoine mondial de l’UNESCO d’autant qu’il y a encore au moins deux carrières en activité, trois au moment de la candidature qui a dû faire l’objet d’un lobbying particulièrement efficace.
 
Pour faire passer la pilule, les promoteurs de la candidature de la Chaîne des Puys/faille de la Limagne  ont mis en avant un programme de réhabilitation et d’intégration dans le paysage et ont souligné l’intérêt scientifique et pédagogique de ces sites en montant en épingle le cas du Puy de Lemptégy (ex puy ?) devenu une attraction touristique après avoir été un lieu d’étude pour volcanologues. Cette attraction a pour titre aguicheur : « volcan à ciel ouvert » (J’y vois plutôt « un volcan les tripes au soleil » !). Elle serait l’exemple à suivre d’un nouveau type d’exploitation des carrières de pouzzolane. Elle montre surtout que les activités d’extraction ne sont pas « durables » et ont l’inconvénient d’épuiser assez rapidement la poule aux œufs d’or !
 
Les volcans stromboliens de la chaîne des puys sont des édifices fragiles. Hier à la merci des pelleteuses des carriers, aujourd’hui à la merci des pieds et des vélos des touristes instruments de destruction peut-être encore plus efficaces que les pelleteuses … Mais la nature est têtue ! Si l’on écoute les volcanologues, si les volcans éteints de la chaîne ne se réveilleront pas, dans le jargon on dit qu’ils sont monogéniques, il est à-peu-près certain que de nouvelles éruptions auront lieu et que d’autres volcans se créeront dans le massif mais sans que l’on sache aujourd’hui prédire ni où, ni quand.
 
Vendredi 16 Août 2024 Commentaires (0)

« Le Monde de l’énergie » a publié un entretien avec Mathias Roger sociologue des sciences et des techniques et spécialiste des questions de gestion des risques naturels et industriels, au sujet de la loi sur la fusion entre l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) et ses conséquences sur la politique énergétique française. En voici un extrait.


Le Monde de l’Énergie : La loi actant la fusion de l’ASN et de l’IRSN en une future ASNR a finalement été votée, validée par le Conseil constitutionnel et promulguée, malgré l’opposition de la gauche et du groupe Liot. Quels arguments avançaient les opposants ? Vous semblent-ils justifiés ?

Mathias Roger : Je pense que leur principal argument est que le système en place fonctionnait plutôt bien et était, en tout cas, érigé en modèle à l'international. En changer aussi brusquement, sans concertation et au moment d’une accélération du programme nucléaire semble un peu cavalier. La précédente réorganisation de ce genre avait mis 20 ans à se mettre en place. Il faut un peu plus d’une année pour celle-ci. Surtout, il faut avoir en tête que la loi acte la suppression de l’IRSN qui est l’âme et la mémoire de la sûreté nucléaire en France. Son histoire remonte au milieu des années 1950 et est celle des grands pionniers du nucléaire français. Supprimer cet organisme sans consultation est quand même insultant pour ses membres qui ont, à juste titre, le sentiment de n’avoir pas démérité. Enfin, les opposants de la réforme ont beaucoup insisté sur son manque de cohérence, ainsi que sur le manque de connaissance du système de la part des porteurs de projets. Les motivations n’étaient pas très claires et surtout, on ne voyait pas très bien en quoi les articles de la loi les servaient.
Il y a, de mon point de vue, effectivement, un certain paradoxe entre la volonté quelque peu nostalgique de vouloir reproduire le succès du plan Messmer des années 1970 tout en proposant une loi qui éloigne le système de ses racines.

Lire l’intégralité de l’entretien ici : https://www.lemondedelenergie.com/loi-acte-suppression-irsn-qui-est-ame-memoire-surete-nucleaire-en-france/2024/06/21/
 
Vendredi 21 Juin 2024 Commentaires (0)

« Les prélèvements des Espèces susceptibles d’occasionner des dégâts (ESOD) réduisent-ils les dégâts qui leur sont imputés ? » telle est la question formulée par un « groupe d’experts indépendants » pour laquelle La Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) a réalisé une synthèse des connaissances scientifiques, étude commandée et financée par la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) et l’Association pour la Protection des Animaux Sauvages (ASPAS), deux associations qui militent contre ces prélèvements qu’elles qualifient souvent de «massacres». Les conclusions de cette « étude » ne les ont pas déçues puisqu’il résulterait de cette synthèse que ces prélèvements n’ont pas de fondement scientifique. Pourtant LPO et ASPAS auraient dû avoir le triomphe modeste. Si les prélèvements de ESOD évalués dans le champ de l’étude n’ont pas de fondement scientifique, c’est parce que la question de leur impact n’a fait l’objet que d’un très petit nombre de publications dans la littérature scientifique et que tous les aspects de la question n’ont pas été abordés dans ces publications. Mais dans ce cas, au nom de quoi les auteurs de la FRB qui mettent l’accent sur ce manque de connaissance peuvent-ils condamner ces prélèvements et recommander quoi que ce soit sans sortir de leur domaine, si ce n’est d’effectuer des recherches supplémentaires et de les publier ?

"Does the removal of species likely to cause damage (ESOD) reduce the damage attributed to them?" was the question formulated by a "group of independent experts", for which the Foundation for Research on Biodiversity (FRB) produced a summary of scientific knowledge, a study commissioned and financed by the League for the Protection of Birds (LPO) and the Association for the Protection of Wild Animals (ASPAS), two associations which campaign against these removals, which they often describe as "massacres". The conclusions of this "study" did not disappoint them, since it would appear from this summary that these samplings have no scientific basis. Yet LPO and ASPAS should have been modest in their triumph. If the ESOD samplings assessed in the scope of the study have no scientific basis, it's because the question of their impact has only been the subject of a very small number of publications in the scientific literature, and not all aspects of the question have been addressed in these publications. But if this is the case, how can the FRB authors who emphasize this lack of knowledge condemn these samplings and recommend anything without going outside their field, except to carry out further research and publish it?


Les auteurs de l’étude, Zemman et al. écrivent : « Les prélèvements d’espèces sont une pratique ancienne et culturelle, dont l’objectif affiché est de réduire les dégâts imputés aux Esod. Cette pratique s'appuie sur le raisonnement communément admis que la destruction des individus de ces espèces permet la réduction de leur population, et permettrait donc de réduire les dégâts qu’ils occasionnent. Cependant, ce lien direct n’est pas évident scientifiquement. » On remarquera tout d’abord que n’est pas parce qu’il n’est pas « évident scientifiquement » que ce lien direct n’existe pas ! Ensuite, on aimera (ou pas) le sous-entendu de « l’objectif affiché », l’objectif réel étant caché, donc peu avouable d’autant que l’affiché est sans fondement scientifique donc sans fondement ! C’est à cette prétendue absence de fondement scientifique et de fondement tout court que je vais d’abord m’intéresser.
 
Lundi 10 Juin 2024 Commentaires (0)

Dans beaucoup des villes de France, les rats abondent. Mais alors que pour la plupart de ces villes, ils sont tenus pour un danger pour la santé publique, il y en a quelques-unes qui les considèrent comme des auxiliaires pour le traitement des déchets et ne répugnent pas à une certaine « cohabitation » avec cette espèce « liminaire ». Pour reprendre le titre d’un communiqué de l’Académie de médecine : entre le bien-être du rat d’égout et la santé publique, faut-il choisir ? Selon qu’un élu appartienne à la majorité municipale ou à l’opposition, la réponse à cette question ne sera pas identique, alors qu’elle est évidente et qu’elle devrait être la même pour tous. Le cas de Fontenay-aux-Roses comparé à celui de Paris est significatif à cet égard. Faut-il voir dans la présence de rats un enjeu de santé publique selon les écologistes de Fontenay (dans l’opposition) ? Ou « lutter contre les préjugés pour aider (les habitants) à mieux cohabiter avec les rats » comme le veulent les écologistes et le PS (majoritaires au Conseil de Paris) et le maire LR de Fontenay ?


La conseillère départementale, conseillère municipale d’opposition de Fontenay (Les Écologistes EELV) Astrid Brobecker s’inquiète à juste titre : « La lutte contre la prolifération des rats est un enjeu majeur en termes de santé publique. Elle repose sur la responsabilité collective en luttant contre les dépôts de déchets alimentaires sauvages sur l’espace public mais aussi sur un plan d’action global écrit-elle dans un article sur le blog « Osez Fontenay » (23/05/2024). « Un plan global », c’est-à-dire un plan comprenant aussi des campagnes de dératisation ? C’est du moins ainsi que le conçoit Haut de Seine Habitat dans sa réponse à Madame Brobecker « S’agissant de votre alerte liée à la prolifération des rats, une campagne de dératisation a bien eu lieu et s’est étalée de début mars à la mi-avril pour les immeubles anciens ainsi que le patrimoine récent rue des Potiers. » Donc un plan global qui implique que l’on tue les rats, à supposer qu’on y parvienne. Cela va peut-être sans dire mais va mieux en le disant car d’autres élus appartenant à des municipalités écologistes ou à une composante écologiste d’une majorité municipale ne tiennent pas le même discours.
À Paris, notamment, ce discours est tout autre. Pour Douchka Markovic1 , Conseillère de Paris, déléguée auprès du Maire du 18e chargée de la condition animale (Groupe Écologiste de Paris) l’utilité des rats serait supérieure aux dégâts qu’ils peuvent causer. « Un premier bilan est déjà de constater le rôle joué par les surmulots au quotidien dans les égouts avec l’évacuation de plusieurs centaines de tonnes de déchets et le débouchage de canalisations ». Les rats sont pour elle « nos auxiliaires de la maîtrise des déchets ». Elle affirme que « nous devons changer de paradigme, nous devons nous interroger sur de nouvelles méthodes efficaces et non létales. Nous devons nous interroger sur les surmulots et leurs manières de vivre, mieux les connaître afin de trouver des méthodes efficaces et éthiques. »  Bref, ce sont des animaux liminaires2 , nous devons cohabiter avec eux. Douchka Markovic n’est pas la seule à tenir un tel discours. C’est le discours repris par tous les « délégués au bien-être animal » issus du parti animaliste qui ont été élus sur des listes de tendances très diverses grâce à des accords opportunistes, sans principe sous prétexte d’un apolitisme bien commode pour bouffer à n’importe quel râtelier. A Paris, ce plaidoyer pour les rats mis en avant par les animalistes est repris par la maire adjoint à la santé l’écologiste Anne Souyris avec l’accord d’Anne Hidalgo qui veut organiser une cohabitation des rats avec les Parisiens « qui ne soit pas insupportable pour ces derniers » !3
 
Cette position est partagée a minima par le maire de Fontenay-aux-Roses, Laurent Vastel (Les Républicains) si l’on en juge par ses dires tels qu’ils sont rapportés dans le blog « Osez Fontenay » : « Il y a des rats partout ; la dératisation ne sert à rien, et cela ne pose pas de problème de maladie. C’est plutôt l’homme qui lui en transmet. » Ces propos sont en accord les déclarations de chercheurs dans un documentaire diffusé sur ARTE « Les rats des villes. Tout un monde ! » de Maria Wischnewski4 . Néanmoins, ils contredisent les affirmations de l’Académie de médecine comme le remarque un autre contributeur du blog « Osez Fontenay ». L’Académie écrit : « il importe de rappeler que le rat reste une menace pour la santé humaine en raison des nombreuses zoonoses transmissibles par ses exoparasites, ses déjections, ses morsures ou ses griffures. » Dans ce texte elle énumère les nombreuses zoonoses dont le rat est un vecteur, zoonoses qui n’ont rien de bénin pour la plupart et ne se réduisent pas à la leptospirose5
Jeudi 30 Mai 2024 Commentaires (0)
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