Nature - environnement
Avec le recul, on sait aujourd’hui combien les confinements et restrictions qui nous ont été imposés lors de l’épidémie de Covid 19 ont été traumatisants et difficiles à vivre. Or pour certains réchauffistes catastrophistes, ces mesures autoritaires sont un exemple à suivre pour « lutter contre le réchauffement climatique » et sauver la planète ! Le fait qu’ils aient été, bon gré malgré acceptés par la population montre que des mesures autoritaires « imposant un certain nombre de limites » peuvent être décidées et mises en œuvre sans que celle-ci se révolte. En réaction à ces propos, il est impératif de réagir. Le réchauffement climatique n’est pas comparable à une épidémie. Nous ne nous laisserons pas faire.
Alors que je triais des fichiers je suis tombé sur une déclaration de la journaliste Agnès Sinaï, lors d’un entretien publié dans la revue Philosophie Magazine datée du 24 mars 2020, donc pendant l’épidémie de Covid 19. Voici ce qu’elle disait : « Cette période oblige en outre nombre d’entre nous à faire l’expérience de la lenteur, de l’intériorité, de la sobriété. Certes, il s’agit d’une sobriété contrainte, d’une décroissance ordonnée par décrets et subie. Il serait préférable que nous soyons capables d’une véritable prise de conscience et de passer à une décroissance choisie, solidaire et égalitaire. Aujourd’hui, nous sommes dans une situation d’urgence sanitaire, qu’il faut rapprocher de l’urgence écologique – car c’est un paramètre de notre temps, nous sommes en train de détruire à un rythme accéléré le vivant et le système Terre. Or, si la prise de conscience tarde, l’urgence m’apparaît comme un motif valable pour prendre des mesures autoritaires et imposer un certain nombre de limites. Jusqu’à présent, c’est un modèle très libéral qui a prévalu, avec tous les risques que cela implique et qui sont extrêmes ; je pense au réchauffement climatique et aux déchirures de la biodiversité. Nous sommes en danger. Établir des limites, imposer des contraintes, cela peut être acceptable en démocratie, comme nous le voyons actuellement, à la condition expresse que cette décision soit comprise et perçue comme juste. »[ Ce n’est un cas parmi d’autres de ces appels à la contrainte, à l’imposition autoritaire de limites et aux restrictions des libertés individuelles les plus fondamentales.
C’est en réaction à ce texte que j’ai écrit le commentaire suivant :
Prendre des mesures drastiques et autoritaires pour lutter contre une épidémie, lorsque l’on n’a pas d’autre choix, on peut le comprendre ! Ces mesures comme la quarantaine, l’isolement, le confinement voire le traçage n’ont pas vocation à durer une fois l’épidémie passée.
Dans le cas du climat, c’est tout à fait différent. Si l’on suit les catastrophistes climatiques, ce serait à l’échelle de plusieurs générations et il ne s’agirait pas de simples restrictions mais d’interdictions conduisant à un changement radical de mode de vie. Autant le péril est présent, palpable dans le cas d’une épidémie et donc évident à tous : les lits d’hôpitaux et les morgues se remplissent ! Autant dans le cas du climat, il n’y a d’autres ressources pour frapper les imaginations que de mettre en avant les aléas météorologiques et les dégâts et morts qu’ils occasionnent. Mais cette année, nous avons eu un épisode de neige précoce après un été pourri, au moins dans l’hexagone ! Et il n’est pas prouvé, aux dires même du GIEC, que ces aléas soient plus importants que par le passé, tant en intensité et qu’en fréquence. Le climat n’est ni la météo, ni ses aléas.
Soyons clairs, les gens de tout âge et de toute condition ne sont pas prêts à accepter ce changement. Dans leur immense majorité, ils ne veulent pas de cette sobriété prêchée par ces nouveaux apôtres de l’apocalypse, à laquelle, à tort ou à raison, la plupart ne croit pas. D’ailleurs imposée de façon autoritaire, cette sobriété ne saurait être heureuse.
Que des catastrophistes climatiques comme le très médiatique Aurélien Barrau, le climatologue scientiste François-Marie Bréon ou des collapsologes comme Agnès Sinaï puissent froidement envisager une dictature des « savants » et autres « experts » ou « sachants » croyant savoir est inquiétant. Plus inquiétant que les fièvres erratiques des thermomètres. Il ne s’agit plus d’écologie politique, car celle-ci s’appuie certes sur les sciences mais consciente du risque que cela implique, elle a toujours considéré l’exigence démocratique comme indépassable en tant qu’antidote à une dérive totalitaire. On ne fait pas le bonheur des gens malgré eux. Inutile de remonter très loin dans le passé, pour en avoir la douloureuse preuve.
A l’occasion de cette épidémie, leurs propos révèlent bien ce qu’ils nous réservent. Ceux qui usent leurs semelles en battant le pavé dans les « Marches Pour le Climat » en sont-ils conscients ?
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Ceux qui croient que les ENRi, notamment les éoliennes fournissent de l’énergie « décarbonée » oublient leur fabrication et leur installation bien peu « climato-vertueuses ». La preuve : le montant de la taxe carbone à laquelle leurs matériaux et composants seront soumis lors de leur importation ou de leur fabrication sur le territoire de l’Union Européenne.
Those who believe that renewable energies, and wind turbines in particular, provide "decarbonized" energy are forgetting that their manufacture and installation are far from "climate-friendly". The proof: the amount of carbon tax that their materials and components will have to pay when imported or manufactured within the European Union.
Avant la mise en place de la taxe carbone sur les importations, pour que l’industrie européenne ne soit pas victime de ces « fuites de carbone » l’UE avait mis en place des quotas d’émission de carbone gratuits très généreux, notamment pour les productions les plus émettrices de Gaz à effet de serre : fer, acier, aluminium, ciment, engrais azotés, électricité. Avec la taxe carbone aux frontières, ils n’auront plus lieu d’être puisque c’est cette taxe aux frontières qui jouera ce rôle : inutile d’aller produire dans un pays ou la taxe carbone n’existe pas puisque les productions seront taxées lors de leur importation. Seront soumis à la taxe carbone intérieure, fer, acier, aluminium, ciment dont est gourmande l’industrie éolienne. Conséquence, les prix de chaque générateur produit en UE va augmenter.
Mais c’est principalement la taxe aux frontières qui va peser sur le prix de ces brasseurs de vent puisque, comme chacun sait, c’est presque toujours, voire toujours, que toutes les pièces sont importées, des pales jusqu’aux boulons. En effet sera soumis à la taxe carbone aux frontières ce que l’on ne produit pas sur le territoire de l’UE et que l’on importe non ou peu taxé carbone dans le pays d’origine. « L'éolien est concerné pour quatre matériaux : le ciment utilisé pour les fondations, l'acier, l'aluminium et le fer employés pour les mâts, la nacelle et les câbles, mais aussi pour de nombreux composants : anneaux forgés, adaptateurs filetés, raccords de tubes, systèmes hydrauliques ou pneumatiques. » (S. Fabrégat, Taxe carbone aux frontières de l'UE : des surcoûts significatifs pour la filière éolienne, Actu-environnement 8/10/ 2024. On notera en outre que les émissions de CO2 indirectes comme le CO2 émis pour produire l’électricité consommée pour fabriquer ces matériaux doit être aussi incluse. Selon Actu-environnement, le surcoût serait de 910 000 € pour une éolienne offshore à l'horizon 2034.
B – Je ne dispose pas d’estimation des surcoûts pour les panneaux voltaïques, mais vus le process de fabrication et l’énergie consommée pour obtenir le silicium, ils doivent être conséquents car les émissions de CO2 le sont d’autant que ces panneaux sont principalement fabriqués en Chine pays qui n’est pas disposé à renoncer à ses centrales à charbon, ce dont on ne peut lui faire grief ! En revanche on jugera incohérents les écologistes carbocentristes chauds partisans de ces panneaux, a fortiori ceux qui veulent déboiser des hectares de forêts pour y implanter ces choses.
C – Comme on ne sera pas assez naïf pour supposer que les investisseurs dans les ENRi accepteront ces surcoûts comme un manque à gagner, c’est le consommateur qui les payera d’une façon ou d’une autre.
Mais quand on aime, comme c’est le cas de Réseau Action Climat, on ne compte pas !
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En tout cas un sérieux frein !
Voir ici l’article de FR3
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The strombolian volcanoes of the puys chain are fragile edifices. Yesterday at the mercy of quarrymen's shovels, today at the mercy of tourists' feet and bicycles, instruments of destruction perhaps even more effective than shovels... But nature is stubborn! If we listen to volcanologists, if the extinct volcanoes of the chain are not to awaken - in the jargon they are said to be monogenic - it is almost certain that new eruptions will take place and that other volcanoes will be created in the massif, but it is impossible today to predict where or when.
Depuis la fin du siècle dernier, une grande partie de la chaîne est protégée et il est quasiment impossible d’ouvrir de nouvelles carrières dans la chaîne des Puys. Il ne reste plus qu’une carrière en activité qui achève d’effacer le Puy de Tunisset, au nord de la chaîne. Aujourd’hui les volcans de la chaîne des puys étant protégés, la production de pouzzolane est réduite. Dans les documents officiels elle est considérée comme un matériau « noble, rare au niveau national, et son utilisation doit être justifiée par usage spécifiquement lié à ses propriétés intrinsèques. Cet usage doit présenter une forte valeur ajoutée par rapport à l’utilisation d’autres matériaux de carrière plus abondants ».
Il n’y aura donc pas de nouvelles carrières de pouzzolane dans la chaîne des Puys pour des raisons réglementaires, certes mais aussi économiques : si le coût d’extraction des pouzzolanes est bas (à ciel ouvert, avec des pelleteuses), le prix du transport les rend peu concurrentielles sur les longues distances. D’autant qu’une autre forme d’exploitation de la chaîne s’avère bien plus lucrative : le tourisme. Le classement de la chaîne au patrimoine mondial de l’UNESCO n’apporte aucune protection nouvelle, seulement une fréquentation accrue de ces édifices fragiles et c’était bien là l’objectif premier quoi qu’en pensent les naïfs. Arrachés des griffes des carriers pour tomber sous le rouleau compresseur du tourisme de masse, arme de destruction massive, les volcans de la chaîne des Puys ne sont pas tirés d’affaire.
Les activités d’extraction ont cessé, les carrières restent. Toutes sont des balafres dans le paysage ; souvent ce sont même des sites dangereux. Elles sont autant de motifs qui auraient dû fonder un refus d’inscrire cette chaîne des Puys au patrimoine mondial de l’UNESCO d’autant qu’il y a encore au moins deux carrières en activité, trois au moment de la candidature qui a dû faire l’objet d’un lobbying particulièrement efficace.
Pour faire passer la pilule, les promoteurs de la candidature de la Chaîne des Puys/faille de la Limagne ont mis en avant un programme de réhabilitation et d’intégration dans le paysage et ont souligné l’intérêt scientifique et pédagogique de ces sites en montant en épingle le cas du Puy de Lemptégy (ex puy ?) devenu une attraction touristique après avoir été un lieu d’étude pour volcanologues. Cette attraction a pour titre aguicheur : « volcan à ciel ouvert » (J’y vois plutôt « un volcan les tripes au soleil » !). Elle serait l’exemple à suivre d’un nouveau type d’exploitation des carrières de pouzzolane. Elle montre surtout que les activités d’extraction ne sont pas « durables » et ont l’inconvénient d’épuiser assez rapidement la poule aux œufs d’or !
Les volcans stromboliens de la chaîne des puys sont des édifices fragiles. Hier à la merci des pelleteuses des carriers, aujourd’hui à la merci des pieds et des vélos des touristes instruments de destruction peut-être encore plus efficaces que les pelleteuses … Mais la nature est têtue ! Si l’on écoute les volcanologues, si les volcans éteints de la chaîne ne se réveilleront pas, dans le jargon on dit qu’ils sont monogéniques, il est à-peu-près certain que de nouvelles éruptions auront lieu et que d’autres volcans se créeront dans le massif mais sans que l’on sache aujourd’hui prédire ni où, ni quand.
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« Les prélèvements des Espèces susceptibles d’occasionner des dégâts (ESOD) réduisent-ils les dégâts qui leur sont imputés ? » telle est la question formulée par un « groupe d’experts indépendants » pour laquelle La Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) a réalisé une synthèse des connaissances scientifiques, étude commandée et financée par la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) et l’Association pour la Protection des Animaux Sauvages (ASPAS), deux associations qui militent contre ces prélèvements qu’elles qualifient souvent de «massacres». Les conclusions de cette « étude » ne les ont pas déçues puisqu’il résulterait de cette synthèse que ces prélèvements n’ont pas de fondement scientifique. Pourtant LPO et ASPAS auraient dû avoir le triomphe modeste. Si les prélèvements de ESOD évalués dans le champ de l’étude n’ont pas de fondement scientifique, c’est parce que la question de leur impact n’a fait l’objet que d’un très petit nombre de publications dans la littérature scientifique et que tous les aspects de la question n’ont pas été abordés dans ces publications. Mais dans ce cas, au nom de quoi les auteurs de la FRB qui mettent l’accent sur ce manque de connaissance peuvent-ils condamner ces prélèvements et recommander quoi que ce soit sans sortir de leur domaine, si ce n’est d’effectuer des recherches supplémentaires et de les publier ?
"Does the removal of species likely to cause damage (ESOD) reduce the damage attributed to them?" was the question formulated by a "group of independent experts", for which the Foundation for Research on Biodiversity (FRB) produced a summary of scientific knowledge, a study commissioned and financed by the League for the Protection of Birds (LPO) and the Association for the Protection of Wild Animals (ASPAS), two associations which campaign against these removals, which they often describe as "massacres". The conclusions of this "study" did not disappoint them, since it would appear from this summary that these samplings have no scientific basis. Yet LPO and ASPAS should have been modest in their triumph. If the ESOD samplings assessed in the scope of the study have no scientific basis, it's because the question of their impact has only been the subject of a very small number of publications in the scientific literature, and not all aspects of the question have been addressed in these publications. But if this is the case, how can the FRB authors who emphasize this lack of knowledge condemn these samplings and recommend anything without going outside their field, except to carry out further research and publish it?
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La libre évolution consiste en une « non gestion » d’un espace que l’on laisse se transformer au cours du temps sans « forçage » anthropique. Appliquée aux espaces protégés, cette « non gestion » s’oppose à leur aménagement dans une optique de patrimonialisation qui vise à les maintenir en l’état pour leur valeur intrinsèque ou pour tenter la conservation d’espèces rares ou en danger.
Appliquée aux espaces en déprise agricole, c’est-à-dire aux friches, il s’agit de les laisser s’embroussailler et de peut-être se transformer à long terme en forêt sans chercher à garder un milieu ouvert.
Appliquées aux forêts non exploitées ou qui ne le sont plus et laissées à elles-mêmes la libre évolution est de fait. Il s’agit d’un ré-ensauvagement passif.
Alors que certains politicien voudraient que l’on puisse les exploiter à nouveau sans grand succès jusqu’à présent malgré les aides diverses qu’ils ont mis en place, d’autres au contraire voudrait transformer ce « rewilding » passif en un « rewilding » actif « pour atteindre une pleine naturalité » sans voir un seul instant qu’il ‘agit d’une contradiction dans les termes.
Il s’agirait de réintroduire des animaux qui en ont disparu depuis plus ou moins longtemps ou des animaux "dé-domestiqués" s’en rapprochant « Un grand herbivore domestique de race ancienne ou dédomestiqué peut, s’il est présent toute l’année dans un milieu naturel, restaurer la fonction d’herbivorie et ses effets positifs sous réserve d’une densité limitée et d’absence de traitement pharmaceutique » selon un avocat de ce mode de ré-ensauvagement, Gilles Rayé qui cite comme exemple les « aurochs reconstitués » de l’’Aubrac (Rayé 2021). En attendant sans doute que le génie génétique fasse revivre les grands mammifères du pléistocène !!! Il est à remarquer ce rewilding n’exclut pas l’exercice de la chasse parce qu’il est nécessaire de réguler les herbivores en attendant que les prédateurs soient en nombre suffisants, en remplacement, ou en complément de ceux-ci. Ce qui ne peut satisfaire l’ASPAS.
L’ASPAS est une association que l’on peut qualifier d’anti-chasse, bien qu’elle s’en défende alors que toute sa pratique le montre de façon criante. D’ailleurs ni les chasseurs, ni les animalistes ne s’y sont trompés. Les chasseurs la considèrent comme une association hostile et les anti-chasses, animalistes plus ou moins radicaux constituent l’essentiel de ses supporters, adhérents et donateurs. Elle jette son dévolu sur des espaces à forte naturalité, des forêts, principalement qu’elle achète pour en faire des réserves. Comme par hasard, il s’agit souvent de domaines soit réservés à la chasse comme le Grand Barry dans le Diois ou le Valfanjouse dans le Vercors drômois, soit des sites fréquentés par les chasseurs et les pêcheurs comme Les deux lacs sur le Rhône. Espaces de nature en libre évolution certes ; mais surtout et avant tout, sans fusil, ni canne à pêche, ni bêtes à laine ou à cornes, alors que chasse, pêche, pâturage ont préservé la naturalité de ces sites que cette association a acquis ou convoite. L’ASPAS veut protéger les animaux sauvages des chasseurs… mais pas des animaux prédateurs. Or, à tout prendre, si c’est une question de souffrance, pour un chamois être tué par un bon chasseur qui vise bien, c’est bien moins douloureux que d’être dépecé vivant par un loup… Et s’il n’y a pas de régulation, de mourir de faim. Mais quand on déteste la chasse, on entre pas dans ces considérations…
C’est contre cette façon de procéder de l’ASPAS que j’argumenterai dans cet article en me focalisant sur la dernière acquisition en date de cette association, une ancienne réserve de chasse de presque 500 hectare achetée au prix de 2,3 millions d’euros et qu’elle tente maintenant de convertir en une de ses « réserves de nature sauvage® », non sans mal et sans y réussir jusqu’à présent.
Je ne suis pas pour autant opposé à l’idée de libre évolution, bien au contraire, mais pour libre évolution de terres en déprises agricole ou sylvicole qui pour diverses raisons ne seront plus exploitées à court, moyen et sans doute long terme, un rewilding passif, qui respecte le temps long de la nature.
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Pour le gouvernement, le ministère de l’écologie, comme pour certaines associations qui se prétendent écologistes, la réponse à cette question est positive mais, en général elle est implicite, pour ne pas dire volontairement passée sous silence. On comprend d'ailleurs très bien pourquoi !
Derrière l’objectif affiché de ce sauvetage, il y en a bien souvent un autre plus terre à terre et dans les incitations à exploiter les forêts, il est au moins autant question d’économie, de rapport, de développement des territoires, de valorisation, que de climat. D’autant qu’il y a une autre stratégie possible qui non seulement permettrait de préserver la forêt mais qui lui permettrait de mieux jouer son rôle dans l’atténuation du réchauffement climatique comme l’établit le rapport cité à partir des connaissances scientifiques actuelles et en recourant à des données confirmées concernant l’état actuel et prévisible de la forêt française.
Lien permettant de charger le rapport publié par les associations « Canopée », « Fern » et « les Amis de la Terre France » https://www.canopee-asso.org/wp-content/uploads/2020/02/Rapport-WEBfor%C3%AAt-climat-Fern-Canop%C3%A9e-AT_Optimizer.pdf
Pour un résumé https://www.canopee-asso.org/wp-content/uploads/2020/03/LAISSER_VIEILLIR_LES_ARBRES_BD_3.pdf ]
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Sur le site « Ma Terre » l’ADEME a présenté un « dossier » « Pourquoi faut-il développer les énergies renouvelables ? » que ne renierait pas les lobbies de l’éolien et du vent pour la bonne raison qu’il ne fait que reprendre sans aucune critique leurs arguments. L’ADEME dans ce dossier ne fournit pas une analyse objective. Il ne s’agit que de propagande avec de mauvais arguments. C’est d’autant plus regrettable ce site de l’ADEME s’adresse aux jeunes qui sont censés y trouver toutes les explications (sic!) sur le développement durable, le changement climatique, des infos et une aide pour « préparer des exposés sur le développement durable, la pollution et l'environnement ».
L’objet de cet article est de fournir une critique détaillée de la partie «Quatre bonnes raisons de développer les énergies renouvelables ».
● Le texte est assez bref. Mais comme toujours, comme il faut beaucoup moins de mots pour énoncer des contre-vérités que pour les réfuter, cet article est assez long.
● Pour chacune des raisons invoquées, je cite d’abord le texte de l’ADME en italique. La critique suit en caractères droits.
Augmenter l’indépendance énergétique de la France
Contrairement aux centrales nucléaires ou thermiques à combustible fossile (gaz, fioul, charbon), il n’est pas nécessaire d’importer du combustible pour faire fonctionner les différentes énergies renouvelables. ADEME
Sans blague ! Les éoliennes actuelles viennent d’ailleurs et les panneaux solaires aussi ! Cuivre, nickel, terres rares, …, aucune de ces matières premières dont l’éolien est gros consommateur ne se trouvent sur le territoire français!
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Émettre moins de gaz à effet de serre
En France, la production d'électricité et de chaleur renouvelable se substitue à celle des centrales et équipements fonctionnant au fioul, au gaz et au charbon. Cela contribue à réduire nos émissions de CO2 !
En fait elles ne se substituent pas au charbon : on en a aujourd’hui la preuve. Cet hiver plusieurs réacteurs nucléaires sont en maintenance, donc à l’arrêt. Or ce n’est pas l’éolien qui supplée au manque d’électricité mais les vieilles centrales à charbon qui nous restent !
Ensuite, s’il fallait compter sur les ENR pour se chauffer, on claquerait des dents, en hiver, les nuits lorsqu’il n’y a ni vent, ni soleil. Leur production d’électricité n’est pas pilotable et l’électricité n’est pas stockable, le seul moyen connu économiquement viable qui permettrait d’en stocker des quantités importantes, les STEP (station de transfert d'énergie par pompage) supposerait de créer de nouveaux barrages, ce qui n’est plus socialement acceptable. Tant mieux d’ailleurs tant la réalisation d’un barrage est une catastrophe écologique et humaine.
Enfin, le chauffage électrique est une aberration : « Il est aberrant de transformer une source d’énergie primaire quelle qu’elle soit (pétrole, charbon, atome ou gaz) avec un rendement qui plafonne à 35 % conformément aux lois de la thermodynamique (rendement de Carnot ) pour la transporter sur des centaines de kilomètres (en perdant encore 10 % de l’énergie dans les lignes) pour chauffer un local à 20° C, alors que l’on peut obtenir le même résultat avec 80 % de rendement en brûlant le combustible directement dans une bonne chaudière » comme l’écrivait naguère la Commission énergie des Verts ( Les Verts 1998, Le nucléaire et la lampe à pétrole, L’esprit Frappeur éd., Paris, 1998, p. 100), un texte bien oublié depuis. Avec de tels rendements et de telles pertes, une cogénération gaz chaleur/électricité serait sans doute plus adaptée et performante, si l’on ne veut pas de nucléaire.
Les technocrates de la FAO ont inventé l’eau virtuelle pour quantifier les quantités d’eau qui sont exportées ou importées lorsque le sont des produits de l’agriculture ou de l’élevage. De même il serait intéressant de quantifier les émissions de CO2 virtuelles lorsque sont importés ou exportés des produits manufacturés en y intégrant celles dues au transport. Si on le faisait pour les éoliennes et les panneaux solaires, leur bilan carbone qui n’est déjà pas bon si l’on prend en compte la nécessité de pallier leur intermittence, deviendrait exécrable. Les panneaux solaires qui viennent de Chine incorporent beaucoup d’électricité « charbonnée » et sauf preuve du contraire, ils ne sont pas transportés en France sur des pédalos, on le saurait!
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« Il n’y a pas de repas gratuit », c’est une des leçons de l’écologie. Toute production d’énergie a pour revers de la médaille des nuisances environnementales, différentes selon les énergies considérées mais toujours importantes si l’on prend en compte le cycle complet de vie de ces activités. Dans le cas particulier de la France, si l’on est réaliste, il faut admettre que les ENR éolien, solaire, bois n’auront jamais qu’une place tout à fait marginale pour des raisons techniques et politiques. Les investissements passés et à venir dans le nucléaire sont trop importants. Ils montrent à l’évidence que les gouvernements ne changeront pas de cap, d’autant que les antinucléaires n’ont jamais été majoritaires dans le pays et que l’accent actuel mis sur le réchauffement climatique dont l’origine serait anthropique et sur sa dangerosité est une aubaine pour les nucléocrates qui ont su l’exploiter à merveille. Dans ces conditions, en France le développement de ces ENR est inutile. Aujourd’hui même les problèmes rencontrés sur les réacteurs en arrêt prolongé le prouve ! Celles qui sont installées ne contribuent en rien à la sécurité de l’approvisionnement en électricité. Si elles brassent quelque chose, c’est de l’argent qu’elles pompent dans la poche des contribuables via la CSPE. Le déploiement de ces ENR devrait avoir la première place dans les « grands projets inutiles » et néfastes !
Il faut remarquer que le mix gaz/ENR avec cogénération chaleur électricité était retenu par le passé par les Verts français (cf. Les Verts, 1998. Le nucléaire et la lampe à pétrole, L’esprit Frappeur, Paris, 172 pages) bien qu’en 1998, il était déjà question de l’effet de serre même si celui-ci et le «réchauffement-dérèglement-changement climatique » n’occupaient pas comme qu’aujourd’hui le devant de la scène souvent au détriment d’autres problèmes tout aussi préoccupants d’un point de vue écologique mais moins propres à faire du business.
Dans cet ouvrage les Verts ne contestaient pas le fait que les centrales nucléaires en fonctionnement ne produisaient pas de C02 mais pour eux ce n’est pas la production électrique qui contribuait le plus à l’émission de gaz à effet de serre, ce sont les transports. A l’époque, l’électrification des transports et déplacements n’étaient pas à l’ordre du jour ! Et d’ailleurs même aujourd’hui, le tout électrique et notamment l’intérêt de la voiture électrique est contesté et contestable (voir par exemple A. Waechter : le scandale de l’éolien et parmi une littérature abondante : https://www.connaissancedesenergies.org/idee-recue-les-vehicules-electriques-n-emettent-pas-de-gaz-a-effet-de-serre-140901). Les Verts étaient également opposés au chauffage électrique. Plus largement, à l’opposé de la tendance actuelle au « Tout électrique », Les Verts (dont j’étais!) condamnaient « le dogme du Tout électrique ». Nous considérions que c’était le rapport à l’électricité qu’il fallait changer et que « cette forme d’énergie [devait] être considérée comme une énergie « noble », réservée à certains usages pour lesquels il n’y a pas d’autres énergies possibles » (o. c. p. 34). Personnellement, je n’ai pas changé d’avis sur ce point. Quels qu’en soient les motifs, une « transition énergétique » fondée sur ce dogme du « tout électrique » nous conduira à une impasse. Hélas, elle me semble inéluctable. Il ne faut pas compter sur EELV pour s’y opposer et les écologistes qui la critiquent sont non seulement minoritaires dans cette famille de pensée mais de plus n’arrivent pas à faire connaître leurs idées dans le pays. Ils sont marginalisés, ignorés des médias main stream et de toute façon inaudibles dans le contexte d’une opinion façonnée par ces média, par le lobby du nucléaire et celui des énergies renouvelables. Certes ces deux lobbies s’opposent l’un à l’autre mais ni l’un ni l’autre ne contestent une transition énergétique allant vers le tout électrique qui, espèrent-t-ils, devrait bien faire leurs affaires, à l’un comme à l’autre.
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Des ministres de dix états membres de l’Union européenne, dont le ministre de l’Économie Bruno Le Maire et le ministre délégué chargé de l’Industrie Agnès Pannier-Runacher pour la France, avaient publié le dimanche 11 octobre 2021 une tribune soutenant l’énergie nucléaire, soulignant notamment qu’elle a un rôle à jouer contre le réchauffement climatique. Ce texte met également en avant le fait que le nucléaire "contribue de manière décisive à l'indépendance de nos sources de production d'énergie et d'électricité".
Ce plaidoyer est paru dans Le Figaro alors que la question des modes de production d’énergie pouvant être retenus dans la « taxonomie verte » induisait de profondes divergences au sein de l’Union Européenne. Certains pays, emmenés par la France voulaient que les critères permettent à l’énergie nucléaire d’intégrer cette taxonomie et d’autres comme l’Allemagne et l’Autriche s’y opposaient. D’autres clivages concernent le gaz, d’autres le bois !
Aujourd’hui la commission a tranché : le nucléaire et le gaz seront labellisés « verts » mais seulement en tant qu’« énergie de transition ». Il s’agissait de satisfaire les exigences de la France pour le nucléaire sans trop fâcher l’Allemagne et l’Autriche farouchement opposées à l’inclusion du nucléaire dans la taxonomie. Macron a donc réussi à faire reculer la Commission qui peint maintenant en vert la production d’électricité nucléaire après s’y être refusée.
Il faut dire que l’enjeu est de taille pour l'énergie nucléaire puisque cette activité a besoin de capitaux pour se maintenir et se développer. De même les pays qui soutenaient l’introduction du gaz auront besoin des capitaux de la finance verte pour passer de centrales au charbon à des centrales à gaz moins polluantes et moins émettrices de CO2.
Sur la base d’un rapport d’experts « indépendants », la Commission propose que pour intégrer la taxonomie, les activités économiques des organisations devront contribuer à un au moins des six objectifs environnementaux énumérés ci-dessous et ne pas porter atteinte aux autres objectifs :
1. Atténuation du changement climatique
2. Adaptation au changement climatique
3. Utilisation durable et protection de l’eau et des ressources marines
4. Transition vers une économie circulaire, prévention et recyclage des déchets
5. Prévention et réduction de la pollution
6. Protection des écosystèmes sains
Pour figurer dans la taxonomie, une activité économique devra en outre respecter des critères qualitatifs et quantitatifs propres à chaque objectif (méthodologies et seuils).
Tout cela semble très écolo, tout le monde est d’accord sauf qu’il semble évident de prime abord que ni le nucléaire, ni le gaz, ni le bois comme production énergétique ne peuvent entrer dans cette taxonomie. Le nucléaire traîne le boulet des déchets même si l’on suppose charitablement qu’il satisfait au premier objectif, il ne satisfait évidemment pas au 4 (les surgénérateurs s’étant révélé un fiasco), au 5 et 6 non plus ! Le gaz fait piètre figure pour le point 1, le bois pour le 6 et de façon moins évidente pour le 1. On remarquera que, bien qu’elles soient retenues d’emblée, les ENR, si on analyse sérieusement leur impact, ne peuvent prétendre satisfaire ni le 5 pollution sonore et visuelle, ni le 6 puisqu’elles sont des hachoirs à oiseaux et à chauves-souris et artificialisent des écosystèmes à fort degré de naturalité ! Leur insertion dans la taxonomie n’a pourtant soulevé aucune objection ! Les divergences et la foire d’empoigne sont ailleurs.
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