Nature - environnement
Avec la publication du résumé pour décideurs du dernier rapport du GIEC, la réunion de la 19ème conférence des Nations unies sur la lutte contre le changement climatique qui se tient à Varsovie et le typhon Haiyan (Yolanda) qui vient de ravager les îles Philippines, le « réchauffement » climatique est de nouveau à la une de l’actualité avec le catastrophisme qui lui est associé rarement à bon escient.
Haiyan, vu du satellite Aqua le 7/11/013 à 4h25 UTC (Nasa)
Les typhons, summum des forces destructrices d’une Nature qui parfois se déchaine, n’échappent pas à la règle qui veut que dès qu’un aléa météorologique, une catastrophe naturelle se produit, le réchauffement climatique est invoqué. Pourtant, leurs relations avec ce réchauffement ne sont pas établies, bien au contraire.
Prudence et incertitude des chercheurs
S'il y a un bien un point qui ne fait pas controverse et qu’il faut souligner d’emblée, c'est que les typhons, cyclones ou ouragans ne sont pas devenus plus fréquents durant les dernières décennies. Par contre la question de savoir si le renforcement de leur intensité a un lien avec le réchauffement des océans fait débat. Plus radicalement même, celle de savoir s’il y a ou non renforcement de leur intensité n’est pas tranchée ! Si sur cette dernière question les débats entre spécialistes s’éternisent et sont peu concluants, cela est dû en grande partie au manque de fiabilité des mesures antérieures surtout pour les vitesses maximales de vents enregistrées et de la correction à leur apporter pour homogénéiser les données. En particulier on s’est aperçu que la correction appliquée avant la possibilité de mesures satellitaires directes était trop forte et minimisait la vitesse des vents des cyclones antérieurs à 1986.
Prudence et incertitude des chercheurs
S'il y a un bien un point qui ne fait pas controverse et qu’il faut souligner d’emblée, c'est que les typhons, cyclones ou ouragans ne sont pas devenus plus fréquents durant les dernières décennies. Par contre la question de savoir si le renforcement de leur intensité a un lien avec le réchauffement des océans fait débat. Plus radicalement même, celle de savoir s’il y a ou non renforcement de leur intensité n’est pas tranchée ! Si sur cette dernière question les débats entre spécialistes s’éternisent et sont peu concluants, cela est dû en grande partie au manque de fiabilité des mesures antérieures surtout pour les vitesses maximales de vents enregistrées et de la correction à leur apporter pour homogénéiser les données. En particulier on s’est aperçu que la correction appliquée avant la possibilité de mesures satellitaires directes était trop forte et minimisait la vitesse des vents des cyclones antérieurs à 1986.
- Pour Christian Herold du service allemand de météorologie « on ne sait pas quel degré de réchauffement de la mer peut conduire à quelle intensité du cyclone, ou encore si la formation du cyclone dépend de l'existence d'autres paramètres. » Parmi ces autres paramètres, il y aurait l’ENSO (El Niño Southern Oscillation) et la QBO (l’Oscillation quasi biennale) qui influeraient sur la fréquence des cyclones. Pour qu’un typhon ou un cyclone se forme, outre une température de l’eau supérieure à 26°C, il faut nécessairement au moins des vents de moins de 10m/s entre la surface et la basse troposphère (les vents forts cisailleraient les typhons en formation), une troposphère humide favorisant la convection, une atmosphère dont la température décroît assez rapidement avec l’altitude, une perturbation en surface… Comme le souligne Christian Herold « C'est un système d'analyse très complexe. »
- Le GIEC reste lui aussi très prudent. Dans son dernier rapport il estime que l’hypothèse selon laquelle on assisterait au début du XXIème siècle à un accroissement de l’activité des cyclones tropicaux intenses n’a qu’un « degré de confiance faible ».
- L’Organisation météorologique mondiale (OMM) déclare dans son communiqué de presse daté du 7 février 2013 présentant le rapport de son Comité Typhon : « Le Comité des typhons se penche sur les incidences du changement climatique. Selon une nouvelle analyse de la région du monde la plus active en cyclones tropicaux, l’influence du changement climatique sur l’activité cyclonique dans le nord-ouest du Pacifique demeure incertaine et il faudra poursuivre les recherches pour comprendre les contributions relatives des variations naturelles et du changement climatique d’origine anthropique. » Elle précise en outre que : «compte tenu des importantes variations interannuelles et interdécennales de l’activité cyclonique dans le bassin du Pacifique Nord-Ouest, il est impossible de déterminer avec certitude qu’il y a eu une influence humaine détectable sur la fréquence des cyclones tropicaux, sur leur intensité, sur les précipitations, les trajectoires ou sur tout autre paramètre agrégé connexe de l’activité cyclonique dans le bassin. »
- Même Jean Jouzel, le glaciologue du CEA, pape français du « réchauffisme catastrophique » est bien obligé de l’admettre du bout des lèvres et à contre cœur, tout en laissant planer le doute, il n’y a pas de lien connu entre le super-typhon Haiyan et le réchauffement climatique d’origine anthropique qui serait en cours. Cela arrangerait tellement ses affaires s’il pouvait proclamer un tel un lien « Nous sommes très prudents quant à établir un lien entre ce phénomène et les activités humaines. Nous ne disons pas qu'il n'y en pas, mais nous ne pouvons pas le prouver » a-t-il déclaré dans un entretien accordé à L’express le 13 Nov 2013.
Mais qu’importe tout cela pour bien des médias, pour de nombreux hommes politiques et pour les ONG réunies dans le groupe de pression Réseau Action Climat !
Le typhon Haiyan a soufflé sur le sommet climat de Varsovie
Sans une once de critique, ou très peu dans le corps des articles, on trouve dans la presse française des titres du style : «Le typhon Haiyan souffle sur le sommet climat de Varsovie » (les Échos), « Le typhon Haiyan secoue la conférence de Varsovie sur le changement climatique » (La Vie). L’article qui suit donne dans l’émotionnel. Lisons plutôt: «Il est au bord des larmes. « Je m'abstiendrai de m'alimenter (durant la conférence) jusqu'à ce qu'une évolution significative se manifeste. Nous pouvons prendre des mesures très fortes dès maintenant pour garantir que les super typhons ne deviennent pas monnaie courante » a déclaré Naderev Sano, commissaire au climat des Philippines. Suscitant une longue ovation des centaines de délégués présents. »
La responsable des négociations climatiques à l'ONU en a profité pour enfoncer le clou, en rajoutant dans le catastrophisme « Nous nous rassemblons aujourd'hui avec, sur nos épaules, le poids de nombreuses réalités qui donnent à réfléchir, comme l'impact du typhon Haiyan » « Les prochaines générations vont devoir mener une bataille immense. Ce qui se joue ici, dans ce stade, n'est pas un jeu ; il n'y a pas deux équipes, mais l'intégralité de l'humanité. Il n'y a ni gagnant, ni perdant. Nous allons tous gagner, ou tous perdre »… Il ne s’agit pas bien entendu de nier la force de ce super typhon, de son caractère meurtrier mais de s’inquiéter, voire de s’indigner de sa récupération et de son instrumentalisation en traitant pour quantité négligeable les avis d’experts sans cesse invoqués par ailleurs pour justifier une lutte contre un réchauffement climatique dont l’évolution et les conséquences sont, malgré tout et au regard des données actuelles, bien incertaines.
Sans une once de critique, ou très peu dans le corps des articles, on trouve dans la presse française des titres du style : «Le typhon Haiyan souffle sur le sommet climat de Varsovie » (les Échos), « Le typhon Haiyan secoue la conférence de Varsovie sur le changement climatique » (La Vie). L’article qui suit donne dans l’émotionnel. Lisons plutôt: «Il est au bord des larmes. « Je m'abstiendrai de m'alimenter (durant la conférence) jusqu'à ce qu'une évolution significative se manifeste. Nous pouvons prendre des mesures très fortes dès maintenant pour garantir que les super typhons ne deviennent pas monnaie courante » a déclaré Naderev Sano, commissaire au climat des Philippines. Suscitant une longue ovation des centaines de délégués présents. »
La responsable des négociations climatiques à l'ONU en a profité pour enfoncer le clou, en rajoutant dans le catastrophisme « Nous nous rassemblons aujourd'hui avec, sur nos épaules, le poids de nombreuses réalités qui donnent à réfléchir, comme l'impact du typhon Haiyan » « Les prochaines générations vont devoir mener une bataille immense. Ce qui se joue ici, dans ce stade, n'est pas un jeu ; il n'y a pas deux équipes, mais l'intégralité de l'humanité. Il n'y a ni gagnant, ni perdant. Nous allons tous gagner, ou tous perdre »… Il ne s’agit pas bien entendu de nier la force de ce super typhon, de son caractère meurtrier mais de s’inquiéter, voire de s’indigner de sa récupération et de son instrumentalisation en traitant pour quantité négligeable les avis d’experts sans cesse invoqués par ailleurs pour justifier une lutte contre un réchauffement climatique dont l’évolution et les conséquences sont, malgré tout et au regard des données actuelles, bien incertaines.
Les approximations manipulatrices du Réseau Action Climat
La prudence des spécialistes y compris de ceux du GIEC, leurs controverses, l’intrication des facteurs déterminant la puissance d’un cyclone, de tout cela, le Réseau Action Climat n’en n’a cure lorsqu’il écrit : « On a déjà̀ pu constater que la température de la mer (en surface) avant la tempête était exceptionnellement élevée. De simples variations de cette température peuvent donc avoir de terribles conséquences.» (Souligné par moi, JFD). Réseau Action Climat établit un lien entre la vitesse des vents et la température à la surface de la mer faisant fi de l’ignorance dans laquelle sont les spécialistes quant à cette relation et de la façon dont elle fonctionnerait. Les spécialistes, réchauffistes ou non, ne savent pas mais Réseau Action Climat, lui, sait et sonne l’alarme : « Alors que ces températures continuent d’augmenter à cause de la hausse de nos émissions de gaz à effet de serre, on a du mal à imaginer ce qui se passera si on n’agit pas pour le climat aujourd’hui. » Poursuivant sur sa lancée, le Réseau Action Climat ajoute « La première partie du rapport du GIEC, approuvée par les gouvernements qui se retrouvent aujourd’hui à Varsovie, a conclu que dans un monde plus chaud, les phénomènes extrêmes dans les latitudes moyennes et les régions tropicales deviendront probablement plus intenses et plus fréquentes.» Ce qui est tout simplement faux. Comme il a été rapporté ci-dessus, les spécialistes en matière de typhons, ouragans ou cyclones considèrent qu’un réchauffement climatique rendrait ces phénomènes moins fréquents. Où il y a divergence, c’est sur l’intensité des phénomènes. Selon le Réseau « Nous créons donc un climat où les tempêtes comme Haiyan pourraient devenir normales dans le futur. (...) Si des vents à 300 km/h ne sont pas suffisants pour lancer un cri d’alarme, alors notre monde est sourd.» Ignorance ou malhonnêteté intellectuelle et manipulation ?
Si l’on suit le GIEC, il faudrait dire que les typhons auront tendances à être plus violents mais moins nombreux que ceux qui se produisent actuellement. Ce qui n’est pas du tout la même chose que ce que claironne le Réseau.
Pour meurtriers qu’ils soient, les phénomènes météorologiques extrêmes n’ont pas de signification immédiate pour le climat à cause de leur singularité même. A fortiori, ils ne prouvent, ni de réfutent une quelconque influence anthropique dans les événements en cause. Laisser entendre que ce typhon ne se serait pas produit si il n'y avait pas eu de réchauffement climatique et qu’en tentant d’enrayer ce réchauffement, on préserverait cette région du globe de typhons meurtriers de ce type relève de la désinformation et de la manipulation. Exploiter ainsi le malheur de victimes d’une catastrophe naturelle pour faire pression en vue obtenir un accord international sur la limitation des émissions de « gaz à effet de serre » est scandaleux. Les associations membres de ce réseau sont complices et se déshonorent. En se déshonorant, elles déshonorent l’écologie. Mais qui s’en rendra compte ?
La prudence des spécialistes y compris de ceux du GIEC, leurs controverses, l’intrication des facteurs déterminant la puissance d’un cyclone, de tout cela, le Réseau Action Climat n’en n’a cure lorsqu’il écrit : « On a déjà̀ pu constater que la température de la mer (en surface) avant la tempête était exceptionnellement élevée. De simples variations de cette température peuvent donc avoir de terribles conséquences.» (Souligné par moi, JFD). Réseau Action Climat établit un lien entre la vitesse des vents et la température à la surface de la mer faisant fi de l’ignorance dans laquelle sont les spécialistes quant à cette relation et de la façon dont elle fonctionnerait. Les spécialistes, réchauffistes ou non, ne savent pas mais Réseau Action Climat, lui, sait et sonne l’alarme : « Alors que ces températures continuent d’augmenter à cause de la hausse de nos émissions de gaz à effet de serre, on a du mal à imaginer ce qui se passera si on n’agit pas pour le climat aujourd’hui. » Poursuivant sur sa lancée, le Réseau Action Climat ajoute « La première partie du rapport du GIEC, approuvée par les gouvernements qui se retrouvent aujourd’hui à Varsovie, a conclu que dans un monde plus chaud, les phénomènes extrêmes dans les latitudes moyennes et les régions tropicales deviendront probablement plus intenses et plus fréquentes.» Ce qui est tout simplement faux. Comme il a été rapporté ci-dessus, les spécialistes en matière de typhons, ouragans ou cyclones considèrent qu’un réchauffement climatique rendrait ces phénomènes moins fréquents. Où il y a divergence, c’est sur l’intensité des phénomènes. Selon le Réseau « Nous créons donc un climat où les tempêtes comme Haiyan pourraient devenir normales dans le futur. (...) Si des vents à 300 km/h ne sont pas suffisants pour lancer un cri d’alarme, alors notre monde est sourd.» Ignorance ou malhonnêteté intellectuelle et manipulation ?
Si l’on suit le GIEC, il faudrait dire que les typhons auront tendances à être plus violents mais moins nombreux que ceux qui se produisent actuellement. Ce qui n’est pas du tout la même chose que ce que claironne le Réseau.
Pour meurtriers qu’ils soient, les phénomènes météorologiques extrêmes n’ont pas de signification immédiate pour le climat à cause de leur singularité même. A fortiori, ils ne prouvent, ni de réfutent une quelconque influence anthropique dans les événements en cause. Laisser entendre que ce typhon ne se serait pas produit si il n'y avait pas eu de réchauffement climatique et qu’en tentant d’enrayer ce réchauffement, on préserverait cette région du globe de typhons meurtriers de ce type relève de la désinformation et de la manipulation. Exploiter ainsi le malheur de victimes d’une catastrophe naturelle pour faire pression en vue obtenir un accord international sur la limitation des émissions de « gaz à effet de serre » est scandaleux. Les associations membres de ce réseau sont complices et se déshonorent. En se déshonorant, elles déshonorent l’écologie. Mais qui s’en rendra compte ?
Andreas Schmittner
Le catastrophisme climatique du journal "Le Monde" ne souffre pas les incertitudes
Pas les lecteurs du Monde s’ils prennent pour argent comptant ce qui est écrit dans leur journal qui titrait «Le réchauffement climatique renforce la puissance des typhons » reprenant les propos de d’un chercheur sans aucune allusion aux positions adverses dans le débat en cours entre les spécialistes de ces phénomènes météorologiques.
Dans un autre article de ce même journal qui a la prétention d’être un journal de référence, on pouvait lire «Entre 1990 et 2012, "le forçage radiatif de l'atmosphère par les gaz à effet de serre, qui induit un réchauffement climatique, a augmenté de 32%", à cause du CO2 et d'autres gaz qui retiennent la chaleur, écrit l'OMM dans son bulletin sur les gaz à effet de serre. » Ce qui est vrai. Le rédacteur de l’article nous livre alors ce commentaire : « le forçage radiatif est la capacité ou non à absorber l'énergie du soleil. Un forçage radiatif positif, comme c'est le cas actuellement, indique donc un réchauffement de l'atmosphère. Lors de la précédente étude, concernant 2011, ce différentiel n'était que de 30 %. » (souligné par moi, JFD) Comment se fait-il alors que la température de surface n’augmente plus depuis bientôt vingt ans ?
Le journaliste ne se pose même pas la question. S’il se l’était posée, il aurait peut-être compris que la variation de température dépend de la sensibilité du climat à ce type de forçage. Autant, il est facile et non controversé d’évaluer le forçage radiatif du CO2, autant il est difficile et controversé de déterminer la sensibilité du climat à ce forçage. Selon une étude récente dirigée par Andreas Schmittner (Oregon state university) parue dans Science (9 December 2011: Vol. 334 no. 6061 pp. 1385-1388) il faudrait revoir cette sensibilité à la baisse. Selon Andreas Schmittner et col. la sensibilité du climat à un doublement de la teneur en gaz carbonique par rapport au niveau préindustriel (environ 550 parties par millions de CO2 contre 270/280 ppm en 1750 et 389 ppm en 2009) serait de 2,3°C (66% de probabilité entre 1,7°C et 2,6°C)alors que le Giec se fonde sur des valeurs plus élevées (2°C à 4,5°C et une valeur moyenne de 3°C).
Evidemment, selon les estimations de cette sensibilité les conséquences du forçage radiatif d’origine anthropique ne sont plus les mêmes. Andreas Schmittner et col. dans le résumé de leur article soulignent que leurs résultats « imply a lower probability of imminent extreme climatic change than previously thought » tandis que pour le secrétaire général de l'OMM « la température moyenne du globe à la fin du siècle pourrait dépasser de 4,6 degrés ce qu'elle était avant l'ère industrielle [1750], et même plus dans certains régions, les conséquences seraient catastrophiques » Mais comme tout propagandiste du catastrophisme réchauffiste, le journaliste du Monde n’entre pas dans les détails de ces études et controverses!!!
Pas les lecteurs du Monde s’ils prennent pour argent comptant ce qui est écrit dans leur journal qui titrait «Le réchauffement climatique renforce la puissance des typhons » reprenant les propos de d’un chercheur sans aucune allusion aux positions adverses dans le débat en cours entre les spécialistes de ces phénomènes météorologiques.
Dans un autre article de ce même journal qui a la prétention d’être un journal de référence, on pouvait lire «Entre 1990 et 2012, "le forçage radiatif de l'atmosphère par les gaz à effet de serre, qui induit un réchauffement climatique, a augmenté de 32%", à cause du CO2 et d'autres gaz qui retiennent la chaleur, écrit l'OMM dans son bulletin sur les gaz à effet de serre. » Ce qui est vrai. Le rédacteur de l’article nous livre alors ce commentaire : « le forçage radiatif est la capacité ou non à absorber l'énergie du soleil. Un forçage radiatif positif, comme c'est le cas actuellement, indique donc un réchauffement de l'atmosphère. Lors de la précédente étude, concernant 2011, ce différentiel n'était que de 30 %. » (souligné par moi, JFD) Comment se fait-il alors que la température de surface n’augmente plus depuis bientôt vingt ans ?
Le journaliste ne se pose même pas la question. S’il se l’était posée, il aurait peut-être compris que la variation de température dépend de la sensibilité du climat à ce type de forçage. Autant, il est facile et non controversé d’évaluer le forçage radiatif du CO2, autant il est difficile et controversé de déterminer la sensibilité du climat à ce forçage. Selon une étude récente dirigée par Andreas Schmittner (Oregon state university) parue dans Science (9 December 2011: Vol. 334 no. 6061 pp. 1385-1388) il faudrait revoir cette sensibilité à la baisse. Selon Andreas Schmittner et col. la sensibilité du climat à un doublement de la teneur en gaz carbonique par rapport au niveau préindustriel (environ 550 parties par millions de CO2 contre 270/280 ppm en 1750 et 389 ppm en 2009) serait de 2,3°C (66% de probabilité entre 1,7°C et 2,6°C)alors que le Giec se fonde sur des valeurs plus élevées (2°C à 4,5°C et une valeur moyenne de 3°C).
Evidemment, selon les estimations de cette sensibilité les conséquences du forçage radiatif d’origine anthropique ne sont plus les mêmes. Andreas Schmittner et col. dans le résumé de leur article soulignent que leurs résultats « imply a lower probability of imminent extreme climatic change than previously thought » tandis que pour le secrétaire général de l'OMM « la température moyenne du globe à la fin du siècle pourrait dépasser de 4,6 degrés ce qu'elle était avant l'ère industrielle [1750], et même plus dans certains régions, les conséquences seraient catastrophiques » Mais comme tout propagandiste du catastrophisme réchauffiste, le journaliste du Monde n’entre pas dans les détails de ces études et controverses!!!
Manipulation volontaire ou inconsciente ?
L'infographie ci-contre est due, semble-t-il, à l’AFP. Elle a été conçue à partir de données publiées par l’Organisation météorologique mondiale. Je l'ai reprise sur le site deTV5Monde mais elle n’y figure plus à ma connaissance. Elle est très instructive de la façon dont certains médias abordent les questions météorologiques et climatiques.
Avec cette infographie, la manipulation prend le pas sur l’information ou bien encore l’information se transforme en tentative de manipulation de l’opinion, ce que l’on appelle en langage politiquement correct « communication », c’est-à-dire l’art de faire prendre des vessies pour des lanternes.En un mot, ce n'est que de la propagande.
Une question fondamentalement politique
La question du changement climatique a cessé d’être une question purement scientifique. Elle est devenue éminemment politique depuis qu’elle a été portée sur la place publique, que les états et les institutions internationales s’en sont saisie et que le GIEC, cet organisme hybride moitié scientifique, moitié politique a été créé. Dans un autre contexte Edwy Plenel rappelle que dans Vérité et politique la philosophe Hannah Arendt considère à juste titre que les vérités de fait sont les vérités politiquement les plus importantes. Sinon, sans vérités de fait, comment les gens pourraient-ils se forger une opinion droite ? C’est pourquoi dans le cas des controverses sur le changement climatique, des théories et données qui les nourrissent, il est important politiquement de mettre en lumière et de dénoncer les manipulations, simplifications outrancières, approximations regrettables et orientées, fussent-elles commises « pour la bonne cause». Sans compter qu’elles témoignent d’une trop grande élasticité de l’honnêteté intellectuelle de celles et ceux qui s’y livrent, une fois dévoilées elles ne manqueront pas de nuire à cette cause. D’ailleurs une cause qui nécessite d’avoir recours à de telles pratiques ne peut être bonne. Il ne faudrait pas confondre catastrophisme éclairé et catastrophisme mensonger. Par exemple, et pour ce qui importe à un écologiste, ce n’est pas en faisant croire aux gens que le ciel va leur tomber sur la tête que l’écologie réussira à leur faire changer de vision du monde, préalable nécessaire à un changement de mode de vie tout aussi nécessaire.
L'infographie ci-contre est due, semble-t-il, à l’AFP. Elle a été conçue à partir de données publiées par l’Organisation météorologique mondiale. Je l'ai reprise sur le site deTV5Monde mais elle n’y figure plus à ma connaissance. Elle est très instructive de la façon dont certains médias abordent les questions météorologiques et climatiques.
- Au centre de l’image, sur la mappemonde trône une courbe censée représenter l’augmentation de la température moyenne du globe terrestre depuis 1900. Mais cette augmentation est représentée de telle sorte que n’apparaisse pas le plateau qui manifeste la stagnation de cette température depuis 1998 sur les courbes publiées par les organismes officiels. Ainsi est mise de côté cette fameuse « pause » que l’on ne sait guère expliquer et qui semble réfuter les prévisions du GIEC. Ainsi figurée l’évolution de la température moyenne semble suivre une pente ascendante de plus en plus accusée, ce qui est contraire aux faits.
- En haut de l’image on peut lire que 2013 est au 7° rang des années les plus chaudes. 7° et non 1° comme cela devrait être si la T moyenne augmentait de façon continue… On pourrait tout aussi bien présenter les choses ainsi : « 2013 plus froide que … » C’est une même donnée qui serait exprimée mais à l’évidence, l’effet recherché chez le lecteur ne serait pas le même.
- L’assertion en haut à droite est tout simplement fausse. Selon le GIEC lui-même, il s’agit d’une hypothèse n’ayant qu’un « degré de confiance faible ».
- Le typhon Haiyan bénéficie d’un surlignage rouge sur son nom.
- Les records de chaleur dans telle ou telle partie du monde sont mentionnés mais pas les records de froids comme celui enregistré à Oymyakon, en Sibérie, le 19 février 2013, -71,2°C qui pulvérise l’ancien qui datait de 1933 et qui n’était – si l’on ose dire – que de -68°C! Ne figure pas non plus le fait, pourtant remarquable que la banquise arctique a légèrement récupéré après la fonte spectaculaire et sans précédent de 2012 tandis que pour la deuxième année de suite, l'étendue de la banquise antarctique a, elle, atteint un nouveau maximum avec 19,47 millions de km2, soit environ 30.000 km2 de plus que le record précédent, établi en 2012, et 2,6 % de plus que la moyenne calculée pour la période 1981-2010.
- En France, si est mentionnée une tornade dont le lien avec le changement climatique est des plus hypothétiques, rien sur les records de froid du mois de mars pourtant eux aussi remarquables. Selon François Jobard « La dernière décade de mars, du 21 au 31, est la plus froide jamais observée depuis le début des mesures à Lille, Beauvais, Strasbourg, Nancy, Caen, Cherbourg et Brest » Pour ce prévisionniste de Météo France, nous avons subi le mois de mars le plus froid enregistré en France depuis 1987, avec des températures inférieures en moyenne de 1,5 degrés Celsius aux normales saisonnières.
Avec cette infographie, la manipulation prend le pas sur l’information ou bien encore l’information se transforme en tentative de manipulation de l’opinion, ce que l’on appelle en langage politiquement correct « communication », c’est-à-dire l’art de faire prendre des vessies pour des lanternes.En un mot, ce n'est que de la propagande.
Une question fondamentalement politique
La question du changement climatique a cessé d’être une question purement scientifique. Elle est devenue éminemment politique depuis qu’elle a été portée sur la place publique, que les états et les institutions internationales s’en sont saisie et que le GIEC, cet organisme hybride moitié scientifique, moitié politique a été créé. Dans un autre contexte Edwy Plenel rappelle que dans Vérité et politique la philosophe Hannah Arendt considère à juste titre que les vérités de fait sont les vérités politiquement les plus importantes. Sinon, sans vérités de fait, comment les gens pourraient-ils se forger une opinion droite ? C’est pourquoi dans le cas des controverses sur le changement climatique, des théories et données qui les nourrissent, il est important politiquement de mettre en lumière et de dénoncer les manipulations, simplifications outrancières, approximations regrettables et orientées, fussent-elles commises « pour la bonne cause». Sans compter qu’elles témoignent d’une trop grande élasticité de l’honnêteté intellectuelle de celles et ceux qui s’y livrent, une fois dévoilées elles ne manqueront pas de nuire à cette cause. D’ailleurs une cause qui nécessite d’avoir recours à de telles pratiques ne peut être bonne. Il ne faudrait pas confondre catastrophisme éclairé et catastrophisme mensonger. Par exemple, et pour ce qui importe à un écologiste, ce n’est pas en faisant croire aux gens que le ciel va leur tomber sur la tête que l’écologie réussira à leur faire changer de vision du monde, préalable nécessaire à un changement de mode de vie tout aussi nécessaire.
Samedi 16 Novembre 2013
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Ecosophie
La perpétuation de la vie sur la planète Terre, la survie de l'humanité devenue problématique, tel fut l'un des soucis à l'origine des mouvements écologiques. Pour le mouvement Survivre, fondé par le mathématicien Alexander Grothendieck en 1970 en marge du Congrès international de mathématique de Montréal, cette question était fondamentale, elle coiffait toutes les autres. Affadie aujourd'hui par les contes de fées du "développement durable" et de l'économie "verte", elle demeure pourtant plus que jamais d'une actualité brûlante même si, à elle seule, elle donne une vision trop anthropocentrée de l'écologie.
Alexander Grothendieck
- Le premier numéro de Survivre précise ainsi les buts du mouvement fondé par Alexander Grothendieck :
- Le numéro double suivant (n°2 / 3) spécifie les conditions nécessaires de cette survie :
L’humanité ne survivra pas si elle n’arrive pas à supprimer les guerres, en éliminant les armées qui en sont les instruments ;
L’humanité ne survivra pas si elle n’arrive à éliminer les différentes formes de l’exploitation économique, cause des tensions extrêmes entre classes et entre nation ;
L’humanité ne survivra pas si elle n’arrive à contrôler la croissance de sa population ;
L’humanité ne pourra remplir les tâches précédentes et elle ne survivra pas, si elle n’arrive à donner à chacun une éducation qui lui permette de renoncer aux besoins artificiels créés par la société de consommation, et de « sublimer » son agressivité ancestrale et son instinct de procréation illimitée dans une vie personnelle et sociale véritablement créatrice.
Tous ces problèmes sont des constituants inextricablement mêlés de celui de notre survie. Ce dernier se trouve être ainsi comme un « dénominateur commun », comme un chapeau commun qui coiffe tous ces problèmes partiels. Il leur donne de plus un caractère d’urgence qui apparaît ici pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, et même de la vie tout court. » ( Survivre n° 2/3, Septembre/octobre 1970, p. 24)
Aujourd'hui, aucune de ces conditions n'est en passe d’être satisfaite.
Ce bilan peut faire penser à une chanson de Jacques Brel dans laquelle le Diable venu sur Terre pour contrôler ses intérêts, se frotte les mains et lâche un « Ça va !» de contentement. C’est un constat d’échec de l’écologie politique à mettre à la charge de tous les écologistes de toutes les chapelles, obédiences, mouvements ou partis confondus.
Oui, nous avons échoué.
Au cours des cinquante dernières années, la civilisation occidentale mondialisée dans le cadre du libéralisme sauvage a avancé à grands pas vers sa destruction, destruction qui risque d’entraîner celle de l’espèce humaine et peut-être de la vie sur Terre. Comment rebondir?
- Certes, la menace d’un embrasement mondial avec à la clé l’holocauste nucléaire n’est plus aussi forte qu’au temps de la rivalité Est/ouest et de la guerre froide. Cependant, la menace n’est pas totalement dissipée. Les budgets militaires restent conséquents. Les puissances nucléaires ne sont pas disposées à détruire leur arsenal. Malgré les traités de non dissémination, de nouveaux états dans des régions chaudes du globe ont réussi à avoir accès à l’arme nucléaire. En fin de compte, si la menace d’une guerre nucléaire a changé de visage, elle n’en existe encore pas moins. L’accès à l’eau, aux ressources énergétiques, voire même aux terres arables sont apparues comme autant de nouvelles causes de conflits. Mis à part l’éloignement de la menace d’une guerre nucléaire globale, aucun progrès significatif n'a été accompli depuis la parution de ce texte de Survivre, bien au contraire.
- Les ressources naturelles sont pillées comme jamais, sous les glaces, au fond des mers, sur et sous terre, partout. Certains illuminés, thuriféraires du « progrès technique », tirent même des plans sur la comète pour exploiter les ressources minières des astéroïdes… On a mis à la mode de chez-nous l’«économie circulaire», ce qui n’empêche pas les taux de recyclage des OM de stagner, les poubelles de déborder de prospectus publicitaires, d’emballages superflus, d’objets inutiles en tout genre cassés ou non, irréparables ou simplement démodés, dépassés.
- L'exploitation économique prospère et triomphe partout grâce au libéralisme dominant.
- La population mondiale continue de croître de façon exponentielle et peu nombreux sont les hommes politiques qui s'en soucient. Si l’on excepte le MEI dont l’audience reste très confidentielle, même les partis écologistes évitent la question. L'idéologie nataliste règne sans partage. La France s’enorgueillit d'avoir un des taux de fécondité parmi les plus élevés de l'Europe. Il y a même des «décroissants» pour crier avec les démographes bien-pensants haro sur les quelques horribles néo-malthusiens qui osent s'exprimer.
- Plus affligeant encore que la Mode, générateur de gaspillages bien plus redoutables, voici qu’est apparu le high-tech aux productions aussi vite périmées qu'elles sont mises sur le marché, roi de l’éphémère et de l’obsolescence planifiée. Jamais n’a été célébré avec autant d’impudeur le culte de l’innovation, c’est-à-dire de la recherche de bidules en tout genre qui sont autant d’hameçons générant de nouveaux besoins pour ferrer un consommateur qui s’y laisse trop souvent prendre. Aujourd’hui, tout se consomme, même de la culture, des loisirs… Plus que jamais l’individu, le citoyen est réduit à un rôle de consommateur alors que la plupart peuvent de moins en moins consommer avec leur pouvoir d’achat en berne. Quoi de pire qu’une masse de consommateurs qui doivent se restreindre, contrainte de regarder par médias interposées une minorité de privilégiés ou de chanceux se goinfrer jusqu’à plus soif, au-delà même de la soif, et à eux seuls consommer plus que tous les peu munis, tous les plus en plus démunis réunis ? Inutile de leur parler de la sobriété volontaire et heureuse.
- Quant à l’éducation, il s’agit surtout d’études qui n’ont guère pour but de donner les moyens aux jeunes de s’accomplir dans une vie personnelle et sociale véritablement créatrice mais bien plus pragmatiquement, ou trivialement, de se donner les moyens de décrocher le job le plus rémunérateur possible.
Ce bilan peut faire penser à une chanson de Jacques Brel dans laquelle le Diable venu sur Terre pour contrôler ses intérêts, se frotte les mains et lâche un « Ça va !» de contentement. C’est un constat d’échec de l’écologie politique à mettre à la charge de tous les écologistes de toutes les chapelles, obédiences, mouvements ou partis confondus.
Oui, nous avons échoué.
Au cours des cinquante dernières années, la civilisation occidentale mondialisée dans le cadre du libéralisme sauvage a avancé à grands pas vers sa destruction, destruction qui risque d’entraîner celle de l’espèce humaine et peut-être de la vie sur Terre. Comment rebondir?
Lundi 11 Novembre 2013
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Au quotidien
La commission des Finances de l’Assemblée nationale a adopté le mercredi 6 novembre deux amendements au projet de budget de 2014, l’un signé par le rapporteur général du budget, Christian Eckert et des députés PS, l’autre par des députés UDI. Ces amendements repoussent d’un an la mise en application de la majoration obligatoire de la taxe foncière sur les terrains non bâtis dans les zones urbanisables entourant « un bassin de population de plus de 50 000 habitants où existe un déséquilibre marqué entre l’offre et la demande de logements entrainant des difficultés sérieuses d’accès au logement », c’est-à-dire la périphérie de presque toutes les grandes villes (Lyon, Marseille, Toulouse, etc. ainsi que la presque totalité de l’Ile de France et du littoral azuréen).
La hausse prévue était conséquente : 20% pour 2014 et autant en 2016 avec de plus un prélèvement supplémentaire de 5 € par mètre carré, soit 50 000 € pour un hectare de terrain. Le but était d’inciter, on dira même de forcer, les propriétaires de ces terrains à les brader pour de la promotion immobilière. Le projet d’une augmentation conséquente de la taxe sur le foncier non bâti (TFNB) n’est pas nouveau. Une telle augmentation a été envisagée depuis plusieurs années comme un outil pour libérer du foncier constructible mais jusqu’à présent, aucun gouvernement n’avait osé la mettre en œuvre.
Avec d’autres nous avions dénoncé ici cette mesure, soutenue, hélas, par la ministre EE/LV. Elle signifiait la fin de l’agriculture en zones urbaines et périurbaines où sont situées 44% des exploitations agricoles françaises, la fin aussi des potagers situés à la marge des zones urbaine ou dans leurs interstices. Elle aurait rendu très difficile la constitution de la trame verte et bleue et impossible la conservation des ceintures vertes.
Report ou enterrement?
Des élus de tout bord sont intervenus pour tenter de faire reporter cette mesure. La FNSEA, la Coordination rurale ainsi que plusieurs maires ruraux avait demandé audience à l’Elysée, à Matignon et au Ministère de l’agriculture. Devant la nouvelle jacquerie qui s’annonçait, le Président de la République et le gouvernement ont préféré temporiser.
Certes la mesure n’est que reportée pour l’instant. Mais on peut espérer que ce report n’est qu’une première étape avant son abandon définitif. En effet, demain comme aujourd’hui la perspective de sa mise en œuvre entrainera les mêmes levées de boucliers. Les amendements votés en commission des finances devront être votés à nouveau par l’Assemblée pour être intégrés au projet de loi de finances 2014. Il n’y a pas de raison pour qu’ils ne le soient pas. Ce sera le début de l’enterrement de cette mesure aussi stupide qu’inique. Ce sera une très bonne chose pour les agriculteurs, en particulier ceux qui sont à la tête de petites et de moyennes exploitation » imbriquées dans le tissu local » selon l’expression de Bernard Accoyer. Ce sera une très bonne chose aussi pour l’autoproduction maraîchère, pour les trames vertes et au final pour la biodiversité.
Report ou enterrement?
Des élus de tout bord sont intervenus pour tenter de faire reporter cette mesure. La FNSEA, la Coordination rurale ainsi que plusieurs maires ruraux avait demandé audience à l’Elysée, à Matignon et au Ministère de l’agriculture. Devant la nouvelle jacquerie qui s’annonçait, le Président de la République et le gouvernement ont préféré temporiser.
Certes la mesure n’est que reportée pour l’instant. Mais on peut espérer que ce report n’est qu’une première étape avant son abandon définitif. En effet, demain comme aujourd’hui la perspective de sa mise en œuvre entrainera les mêmes levées de boucliers. Les amendements votés en commission des finances devront être votés à nouveau par l’Assemblée pour être intégrés au projet de loi de finances 2014. Il n’y a pas de raison pour qu’ils ne le soient pas. Ce sera le début de l’enterrement de cette mesure aussi stupide qu’inique. Ce sera une très bonne chose pour les agriculteurs, en particulier ceux qui sont à la tête de petites et de moyennes exploitation » imbriquées dans le tissu local » selon l’expression de Bernard Accoyer. Ce sera une très bonne chose aussi pour l’autoproduction maraîchère, pour les trames vertes et au final pour la biodiversité.
Jeudi 7 Novembre 2013
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Le bouquetin, animal paisible et doux, emblématique des Alpes, est interdit de chasse depuis 1962.
Dans le massif du Bargy, l’Etat a décidé de fusiller tous les bouquetins de plus de 5 ans.
Prise dans la précipitation, cette décision visant à supprimer un foyer de brucellose était loin d’être la seule envisageable. Pour le groupe d’experts de l’Agence de Sécurité Sanitaire, il n’y avait pas d’urgence à agir, car le risque de transmission aux autres espèces est faible. Sans même que le groupe d’experts n’ait eu le temps d’étudier la solution de la vaccination, 197 bouquetins ont été abattus en 2 jours en octobre 2013. Par souci d’économie, l’Etat n’a pas pris le temps de différencier les individus sains des individus positifs à la brucellose. Parmi les bouquetins fusillés lors de l’opération éclair, beaucoup n’étaient pas malades. Des actions plus discrètes se poursuivent visant à éliminer, dans le Bargy, tous les bouquetins de plus de 5 ans. Sous la pression des éleveurs et des chasseurs, l’Etat pourrait décider d’éradiquer la totalité de la population des bouquetins du Bargy dès le printemps 2014.
Pour plus d'informations cliquer ici
Pour signer cette pétition qui a déjà recueilli plus de 5000 signatures, cliquer ici
Photo : Matthieu Stelvio
Dans le massif du Bargy, l’Etat a décidé de fusiller tous les bouquetins de plus de 5 ans.
Prise dans la précipitation, cette décision visant à supprimer un foyer de brucellose était loin d’être la seule envisageable. Pour le groupe d’experts de l’Agence de Sécurité Sanitaire, il n’y avait pas d’urgence à agir, car le risque de transmission aux autres espèces est faible. Sans même que le groupe d’experts n’ait eu le temps d’étudier la solution de la vaccination, 197 bouquetins ont été abattus en 2 jours en octobre 2013. Par souci d’économie, l’Etat n’a pas pris le temps de différencier les individus sains des individus positifs à la brucellose. Parmi les bouquetins fusillés lors de l’opération éclair, beaucoup n’étaient pas malades. Des actions plus discrètes se poursuivent visant à éliminer, dans le Bargy, tous les bouquetins de plus de 5 ans. Sous la pression des éleveurs et des chasseurs, l’Etat pourrait décider d’éradiquer la totalité de la population des bouquetins du Bargy dès le printemps 2014.
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Photo : Matthieu Stelvio
Lundi 21 Octobre 2013
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Le 8 octobre 2013, le CEA de Fontenay-aux-Roses a déclaré un «événement significatif» loin d’être anodin puisqu’il concerne la découverte d’un dysfonctionnement du système de lutte contre les incendies dans un local de l’INB 166 où sont entreposés des solvants contaminés. En effet un incendie est l’une des causes pouvant entraîner le rejet d’éléments radioactifs dans l’atmosphère et l’environnement autour du site. Son classement au niveau 0 tel que proposé par le CEA pose problème d’autant que ce n’est pas la première fois qu’il y a des dysfonctionnements ou des insuffisances concernant la protection contre les incendies sur le site de Fontenay.
Échelle INES (source : IRSN)
Dans un fax daté du 8 octobre 2013 que l’on peut lire sur le site de la cli-far, le CEA de Fontenay-aux-Roses a déclaré un «événement significatif impliquant la sureté, la radioprotection ou l’environnement » s’étant produit dans un local du bâtiment 10 de l’INB 166 où sont entreposés des « solvants » contaminés, c’est-à-dire des produits chimiques déjà nocifs en eux-mêmes devenus de surcroît radioactifs après usage ; ce local étant classé «élément important pour la sécurité ». Il s’agit d’une erreur sur la pression de fonctionnement de l’eau dans les « pré mélangeurs » des canons à mousse qui, comme leur nom l’indique, projettent une mousse servant à étouffer un incendie naissant. Dans les «pré-mélangeurs» qui forment la mousse il faut de l’eau sous une pression de 8 bars, elle était de 5 bars comme d’ailleurs le stipulait la notice technique, elle-même erronée. Cette pression insuffisante empêchait les canons de fonctionner. Et si par malheur un incendie s’était déclaré, il aurait pu prendre de l’ampleur, faute d’être combattu efficacement avec des appareils défaillants.
Qu’un tel sous dimensionnement ait pu exister pendant une durée indéterminée avant que le personnel le découvre est vraiment inquiétant puisqu’un incendie mal maîtrisé dans un bâtiment sensible comme celui-ci est l’une des causes principales pouvant induire une contamination radioactive affectant les populations et l’environnement autour des installations en voie de démantèlement du CEA-FAR.
Qu’un tel sous dimensionnement ait pu exister pendant une durée indéterminée avant que le personnel le découvre est vraiment inquiétant puisqu’un incendie mal maîtrisé dans un bâtiment sensible comme celui-ci est l’une des causes principales pouvant induire une contamination radioactive affectant les populations et l’environnement autour des installations en voie de démantèlement du CEA-FAR.
Une action corrective trop longtemps différée ?
Le système d’extinction d’un incendie de ce local avait déjà attiré l’attention des inspecteurs de l’ASN comme en témoigne la lettre de suite d’inspection ayant eu lieu le 15 mars 2012, adressée par l’ASN à la directrice du CEA le 26 mars 2012. En effet, on peut y lire : «Demandes d’actions correctives: Local solvants S108 : traçabilité du contrôle technique pour les systèmes de détection et d’extinction d’un incendie.Les inspecteurs ont examiné par sondage les comptes rendus des essais des systèmes de détection d’un incendie et des systèmes d’extinction. Il s’avère que ceux relatifs au local solvants S108, systèmes classés EIS (Éléments Importants pour la Sûreté) au sens de l’arrêté qualité du 10 août 1984 doivent faire l’objet d’un contrôle technique requis au titre de l’article 8 dudit arrêté. La preuve de la réalisation de ce contrôle n’a pas pu être apportée. Demande A1 : je vous demande, comme exigé par l’article 8 de l’arrêté qualité susvisé, de définir, réaliser et tracer le contrôle technique requis pour les contrôles et essais périodiques concernant les systèmes de détection et d’extinction du local solvants S108. »
Au 15 mars 2012, «La preuve de la réalisation de ce contrôle n’a pas pu être apportée » pour cause ! Elle n’avait sans doute pas eu lieu. Sauf si les « pré mélangeurs » sont neufs ou du moins acquis très récemment, il apparaît que le CEA a tardé à satisfaire la «demande» citée puisque ce n’est que « le 19 septembre 2013 (que) la Formation locale de Sécurité (FLS) s’interroge sur la pression de fonctionnent des pré mélangeurs » et ce n’est que « le 3 octobre 2013 que des essais sont réalisés » (Description de l’événement, in « déclaration de l’événement significatif détecté le 4 Octobre 2013 », signée du directeur adjoint du Centre) Tout laisse donc à penser que le contrôle technique exigé par l’ASN n’a eu lieu que plus d’un an et demi après que la demande en ait été formulée. Les périodes entre deux de ces contrôles telles que les prévoit le CEA doivent être extrêmement longues ! En somme l’évènement significatif déclaré ce 4 octobre résulterait de la satisfaction TARDIVE de la demande de l’ASN concernant ces systèmes.
Quelles auraient pu être les conséquences de ce dysfonctionnement ?
Selon le CEA, « les conséquences potentielles » « sur la base d’un scénario réaliste » ( ?) seraient la «propagation d’un incendie avec risque d’endommagement des filtres TUE (Très Haute Efficacité) du bâtiment et rejet dans l’environnement de substances radioactives (Estimation de la dose maximale engagée en l’absence de filtres de l’ordre de 0,01 mSV à 200m du Bâtiment 10). » C’est peu, sans doute, bien que toute exposition, même aux faibles doses, soit néfaste pour un organisme vivant. En outre, il faudrait que le CEA précise en quoi consiste ce « scénario réaliste», et en particulier s’il suppose l’éclatement des fûts de solvants et d’éventuelles explosions.
En employant le terme «d’explosion» je ne noircis pas le tableau pas plus que je ne cherche à faire peur aux gens. En effet, dans la même lettre de suite de mission de l’ASN datée du 26 mars 2012, on peut lire : « Absence de réalisation d’une ronde spécifique prévue par les RGSE dans le local solvants S108. Le chapitre 8 des RGSE (Règles Générales de Surveillance et d’Entretien) relatif aux consignes générales de sécurité de l’INB n°166 indique qu’une ronde hebdomadaire spécifique est prévue au sein du local solvants S108 par du personnel équipé d’un explosimètre portatif. Lors de l’inspection, vous avez indiqué que cette ronde n’est plus effectuée. Demande A4 : je vous demande de vous mettre en conformité avec vos RGSE concernant la réalisation d’une ronde hebdomadaire au sein du local solvants S108. »
En résumé, le système d’extinction d’incendie était inopérant dans un local où il faut faire des rondes hebdomadaires avec un appareil détectant les risques d’explosion avec possible rejet dans l’atmosphère. Si le CEA avait satisfait à la demande de l’ASN dans de meilleurs délais, cette anomalie aurait été détectée bien plus tôt…. Malgré ces négligences et ces insuffisances dans l’application des procédures, il faudrait qualifier cet événement de niveau 0 (sur 7) de l’échelle INES (échelle internationale de gravité des incidents ou accidents nucléaires) selon le CEA !
Certes, il ne s’est heureusement rien passé de grave mais cet événement est un cas d’école où l’on peut voir comment peuvent conduire sinon à une catastrophe, du moins à un accident assez grave une suite de petites négligences : contrôles non réalisés en temps et en heure, notice technique d’un appareil inexacte peut-être à cause d’une simple erreur de frappe, etc. C’est ainsi que les petits dysfonctionnements relevés par les inspections de l’ASN, comme par exemple des délais anormalement longs pour remettre en état une bouche d’incendie, ne doivent pas être pris à la légère.
Si les comptes rendus des inspections de l’ASN sont rassurants en ce qu’ils mettent en évidence que la protection contre les incendies au CEA de Fontenay-aux-Roses est globalement satisfaisante, ils restent tout de même un peu inquiétants en ce qu’ils montrent des insuffisances plus ou moins prononcées, des négligences plus ou moins graves n’ayant aucune conséquence ou des conséquences négligeables mais qui pourraient en avoir de très graves par un enchaînement malheureux de circonstances.
Un précédent
D’ailleurs il y a eu aussi au CEA-FAR des événements plus préoccupants concernant les systèmes de détection et d’extinction d’un incendie. Notamment l’évènement déclaré le 21 mars 2011 et jugé suffisamment grave pour être classé au niveau 1 de l’échelle INES. À son sujet l’ASN avait publié le communiqué suivant : « Le 21 mars 2011, le CEA a déclaré à l’ASN un événement significatif concernant l’indisponibilité du système de détection et d’extinction automatique d’incendie des locaux d’entreposages des produits chimiques et des solvants du bâtiment 18 du 27 janvier 2011 au 16 mars 2011.
« Lors d’opérations réalisées sur ce système le 27 janvier 2011, une erreur de manipulation a conduit à la vidange de la bouteille d’amorce du système d’extinction automatique. La détection et l’extinction automatique d’incendie se sont retrouvées indisponibles. Des mesures compensatoires ont alors été mises en place pour pouvoir éteindre un incendie. En revanche, l’analyse menée de la situation n’a pas identifié que la détection était également indisponible. Le 10 février 2011, le remplacement de la bouteille d’amorce a conduit à la fin de l’indisponibilité de la détection incendie. L’extinction automatique a été remise en service le 16 mars 2011.
Cet événement n’a pas eu de conséquence ni sur le personnel, ni sur l’environnement. En raison de lacunes dans la culture de sûreté, cet événement a été classé au niveau 1 de l’échelle INES. »
Lors de la séance plénière de la Cli-Far du 27 avril 2011, tous les intervenants, y compris la responsable de la cellule de sûreté du CEA/FAR ont jugé que cet incident aurait pu avoir des conséquences gravissimes. (Voir aussi ici-même )
Le dernier paragraphe de ce communiqué justifie le classement de l’évènement au niveau 1 sur l’échelle INES. Il peut tout à fait s’appliquer à la découverte des dysfonctionnements du système d’extinction d’incendie du local solvants S108 du bâtiment 10 de l’INB 166, objet de la déclaration du 8 octobre 2013 pour les raisons même qui y sont indiquées : lacunes dans la culture de sûreté. Espérons que ce sera ce que fera l’ASN pour donner au CEA un avertissement salutaire pour les populations riveraines et l’environnement.
Le système d’extinction d’un incendie de ce local avait déjà attiré l’attention des inspecteurs de l’ASN comme en témoigne la lettre de suite d’inspection ayant eu lieu le 15 mars 2012, adressée par l’ASN à la directrice du CEA le 26 mars 2012. En effet, on peut y lire : «Demandes d’actions correctives: Local solvants S108 : traçabilité du contrôle technique pour les systèmes de détection et d’extinction d’un incendie.Les inspecteurs ont examiné par sondage les comptes rendus des essais des systèmes de détection d’un incendie et des systèmes d’extinction. Il s’avère que ceux relatifs au local solvants S108, systèmes classés EIS (Éléments Importants pour la Sûreté) au sens de l’arrêté qualité du 10 août 1984 doivent faire l’objet d’un contrôle technique requis au titre de l’article 8 dudit arrêté. La preuve de la réalisation de ce contrôle n’a pas pu être apportée. Demande A1 : je vous demande, comme exigé par l’article 8 de l’arrêté qualité susvisé, de définir, réaliser et tracer le contrôle technique requis pour les contrôles et essais périodiques concernant les systèmes de détection et d’extinction du local solvants S108. »
Au 15 mars 2012, «La preuve de la réalisation de ce contrôle n’a pas pu être apportée » pour cause ! Elle n’avait sans doute pas eu lieu. Sauf si les « pré mélangeurs » sont neufs ou du moins acquis très récemment, il apparaît que le CEA a tardé à satisfaire la «demande» citée puisque ce n’est que « le 19 septembre 2013 (que) la Formation locale de Sécurité (FLS) s’interroge sur la pression de fonctionnent des pré mélangeurs » et ce n’est que « le 3 octobre 2013 que des essais sont réalisés » (Description de l’événement, in « déclaration de l’événement significatif détecté le 4 Octobre 2013 », signée du directeur adjoint du Centre) Tout laisse donc à penser que le contrôle technique exigé par l’ASN n’a eu lieu que plus d’un an et demi après que la demande en ait été formulée. Les périodes entre deux de ces contrôles telles que les prévoit le CEA doivent être extrêmement longues ! En somme l’évènement significatif déclaré ce 4 octobre résulterait de la satisfaction TARDIVE de la demande de l’ASN concernant ces systèmes.
Quelles auraient pu être les conséquences de ce dysfonctionnement ?
Selon le CEA, « les conséquences potentielles » « sur la base d’un scénario réaliste » ( ?) seraient la «propagation d’un incendie avec risque d’endommagement des filtres TUE (Très Haute Efficacité) du bâtiment et rejet dans l’environnement de substances radioactives (Estimation de la dose maximale engagée en l’absence de filtres de l’ordre de 0,01 mSV à 200m du Bâtiment 10). » C’est peu, sans doute, bien que toute exposition, même aux faibles doses, soit néfaste pour un organisme vivant. En outre, il faudrait que le CEA précise en quoi consiste ce « scénario réaliste», et en particulier s’il suppose l’éclatement des fûts de solvants et d’éventuelles explosions.
En employant le terme «d’explosion» je ne noircis pas le tableau pas plus que je ne cherche à faire peur aux gens. En effet, dans la même lettre de suite de mission de l’ASN datée du 26 mars 2012, on peut lire : « Absence de réalisation d’une ronde spécifique prévue par les RGSE dans le local solvants S108. Le chapitre 8 des RGSE (Règles Générales de Surveillance et d’Entretien) relatif aux consignes générales de sécurité de l’INB n°166 indique qu’une ronde hebdomadaire spécifique est prévue au sein du local solvants S108 par du personnel équipé d’un explosimètre portatif. Lors de l’inspection, vous avez indiqué que cette ronde n’est plus effectuée. Demande A4 : je vous demande de vous mettre en conformité avec vos RGSE concernant la réalisation d’une ronde hebdomadaire au sein du local solvants S108. »
En résumé, le système d’extinction d’incendie était inopérant dans un local où il faut faire des rondes hebdomadaires avec un appareil détectant les risques d’explosion avec possible rejet dans l’atmosphère. Si le CEA avait satisfait à la demande de l’ASN dans de meilleurs délais, cette anomalie aurait été détectée bien plus tôt…. Malgré ces négligences et ces insuffisances dans l’application des procédures, il faudrait qualifier cet événement de niveau 0 (sur 7) de l’échelle INES (échelle internationale de gravité des incidents ou accidents nucléaires) selon le CEA !
Certes, il ne s’est heureusement rien passé de grave mais cet événement est un cas d’école où l’on peut voir comment peuvent conduire sinon à une catastrophe, du moins à un accident assez grave une suite de petites négligences : contrôles non réalisés en temps et en heure, notice technique d’un appareil inexacte peut-être à cause d’une simple erreur de frappe, etc. C’est ainsi que les petits dysfonctionnements relevés par les inspections de l’ASN, comme par exemple des délais anormalement longs pour remettre en état une bouche d’incendie, ne doivent pas être pris à la légère.
Si les comptes rendus des inspections de l’ASN sont rassurants en ce qu’ils mettent en évidence que la protection contre les incendies au CEA de Fontenay-aux-Roses est globalement satisfaisante, ils restent tout de même un peu inquiétants en ce qu’ils montrent des insuffisances plus ou moins prononcées, des négligences plus ou moins graves n’ayant aucune conséquence ou des conséquences négligeables mais qui pourraient en avoir de très graves par un enchaînement malheureux de circonstances.
Un précédent
D’ailleurs il y a eu aussi au CEA-FAR des événements plus préoccupants concernant les systèmes de détection et d’extinction d’un incendie. Notamment l’évènement déclaré le 21 mars 2011 et jugé suffisamment grave pour être classé au niveau 1 de l’échelle INES. À son sujet l’ASN avait publié le communiqué suivant : « Le 21 mars 2011, le CEA a déclaré à l’ASN un événement significatif concernant l’indisponibilité du système de détection et d’extinction automatique d’incendie des locaux d’entreposages des produits chimiques et des solvants du bâtiment 18 du 27 janvier 2011 au 16 mars 2011.
« Lors d’opérations réalisées sur ce système le 27 janvier 2011, une erreur de manipulation a conduit à la vidange de la bouteille d’amorce du système d’extinction automatique. La détection et l’extinction automatique d’incendie se sont retrouvées indisponibles. Des mesures compensatoires ont alors été mises en place pour pouvoir éteindre un incendie. En revanche, l’analyse menée de la situation n’a pas identifié que la détection était également indisponible. Le 10 février 2011, le remplacement de la bouteille d’amorce a conduit à la fin de l’indisponibilité de la détection incendie. L’extinction automatique a été remise en service le 16 mars 2011.
Cet événement n’a pas eu de conséquence ni sur le personnel, ni sur l’environnement. En raison de lacunes dans la culture de sûreté, cet événement a été classé au niveau 1 de l’échelle INES. »
Lors de la séance plénière de la Cli-Far du 27 avril 2011, tous les intervenants, y compris la responsable de la cellule de sûreté du CEA/FAR ont jugé que cet incident aurait pu avoir des conséquences gravissimes. (Voir aussi ici-même )
Le dernier paragraphe de ce communiqué justifie le classement de l’évènement au niveau 1 sur l’échelle INES. Il peut tout à fait s’appliquer à la découverte des dysfonctionnements du système d’extinction d’incendie du local solvants S108 du bâtiment 10 de l’INB 166, objet de la déclaration du 8 octobre 2013 pour les raisons même qui y sont indiquées : lacunes dans la culture de sûreté. Espérons que ce sera ce que fera l’ASN pour donner au CEA un avertissement salutaire pour les populations riveraines et l’environnement.
Lundi 21 Octobre 2013
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L’ASPAS (Association de protection des animaux sauvages) communique: « Loup : 3 – Préfet 0 » Après la suspension, le 4 octobre dernier, de 7 arrêtés de tirs du préfet des Alpes-Maritimes, ce sont deux arrêtés du préfet des Alpes-de-Haute-Provence qui ont été suspendus le 17 Octobre par le Tribunal administratif de Marseille à la demande de l’Association pour la Protection des Animaux Sauvages (ASPAS). Ces arrêtés autorisaient l'abattage de loups dans le cadre d’une battue au « gibier », sur les secteurs concernés par les tirs de « prélèvement ».
Le 18 Octobre, 2 nouveaux arrêtés de tirs, cette fois dans la Drôme, viennent d’être suspendus par le Tribunal administratif de Grenoble à la demande de l’ASPAS et de la LPO Drôme et cela malgré une tentative de dernière minute du préfet qui a reformulé ses arrêtés pour tenter, en vain, de les rendre légaux.
Loup : 3 – Préfet 0
Pour le juge du TA de Marseille, les tirs en battue par les chasseurs, tels que prévus dans ces arrêtés, sans la présence et le contrôle technique des agents de l’ONCFS, ne respectent pas l’article 28 du plan loup et sont en contradiction avec l’esprit de la Directive Habitat. De plus, aucun représentant officiel de l’État n’était censé encadrer ces battues, laissant ainsi carte blanche aux chasseurs. Les autorisations préfectorales de telles battues visant une espèce protégée au niveau européen constituaient un recul évident en matière de protection de la nature.
Quant au juge du TA de Grenoble, il a estimé, selon le communiqué de l’ASPS, que ces arrêtés, en prévoyant le tir de plusieurs loups lors de la même opération, ne respectaient pas le protocole interministériel du 15 mai 2013 et l’article 16 de la Directive Habitat permettant de déroger à la protection stricte du loup.
Pour le juge du TA de Marseille, les tirs en battue par les chasseurs, tels que prévus dans ces arrêtés, sans la présence et le contrôle technique des agents de l’ONCFS, ne respectent pas l’article 28 du plan loup et sont en contradiction avec l’esprit de la Directive Habitat. De plus, aucun représentant officiel de l’État n’était censé encadrer ces battues, laissant ainsi carte blanche aux chasseurs. Les autorisations préfectorales de telles battues visant une espèce protégée au niveau européen constituaient un recul évident en matière de protection de la nature.
Quant au juge du TA de Grenoble, il a estimé, selon le communiqué de l’ASPS, que ces arrêtés, en prévoyant le tir de plusieurs loups lors de la même opération, ne respectaient pas le protocole interministériel du 15 mai 2013 et l’article 16 de la Directive Habitat permettant de déroger à la protection stricte du loup.
Comme le rappelle l’ASPAS, deux loups ont pourtant déjà fait les frais de la mise en œuvre de ces mesures illégales:
– une louve a été abattue sur la commune de Saint-Étienne de Tinée, à laquelle s’ajoute un autre loup blessé par un tir mais non retrouvé, le 21 septembre dernier. S’il n’est pas encore mort, il ne passera pas l’hiver, comme les louveteaux de la femelle…
– un autre loup a été abattu sur la commune de Beuil, le 22 septembre.
Pour eux, c’est trop tard ! Trop tard aussi pour les louveteaux morts de faim, pour le loup blessé qui aura agonisé on ne sait où, partageant ainsi le sort commun à des centaines animaux sauvages blessés par les chasseurs et qui vont se terrer pour mourir…
Une politique anti loup impopulaire mais relayée par l’Etat
Selon un récent sondage IFOP, 80% des Français sont «farouchement opposés à son éradication» (du loup). 76 % considèrent que le loup a toute sa place dans la nature en France tandis que 75 % des personnes interrogées jugent inacceptable «que l’État français fasse abattre certaines espèces protégées, telles que le loup, le vautour ou le bouquetin, au motif qu’elles peuvent représenter un risque».
Le gouvernement autorise pourtant systématiquement sa destruction et cède à la pression de seulement 6 % des français se montrant fermement opposés à sa présence. Mais faut-il s’en étonner avec un ministre de l’écologie tel que Philippe Martin ? Lorsqu’il était député, ce monsieur était un membre actif du groupe des députés pro-chasse à l’Assemblée nationale. C'est aussi un chaud défenseur de la chasse à courre, de la corrida, du gavage des oies et autres pratiques barbares, hélas bien françaises. Depuis son entrée au ministère il n’a pas changé son fusil d’épaule, si l’on ose dire. Toute son action le prouve et les chasseurs ne tarissent pas d’éloges à son égard. Pour eux, c’est un bon ministre mais pour la préservation de la Nature et de la faune sauvage, c’est une calamité. Hollande/Ayrault l’ont choisi en connaissance de cause, après avoir viré sans ménagement Delphine Batho. Sur ce sujet comme sur bien d’autres, Hollande/Ayrault, c’est la continuité sans le changement.
Heureusement que les associations comme l’ASPAS ou la LPO veillent. Mais quel dommage qu’elles soient obligées de dépenser autant d’énergie, de temps et d’argent pour simplement faire respecter la loi !
Sources : communiqués de presse de l’ASPAS et de la LPO
– une louve a été abattue sur la commune de Saint-Étienne de Tinée, à laquelle s’ajoute un autre loup blessé par un tir mais non retrouvé, le 21 septembre dernier. S’il n’est pas encore mort, il ne passera pas l’hiver, comme les louveteaux de la femelle…
– un autre loup a été abattu sur la commune de Beuil, le 22 septembre.
Pour eux, c’est trop tard ! Trop tard aussi pour les louveteaux morts de faim, pour le loup blessé qui aura agonisé on ne sait où, partageant ainsi le sort commun à des centaines animaux sauvages blessés par les chasseurs et qui vont se terrer pour mourir…
Une politique anti loup impopulaire mais relayée par l’Etat
Selon un récent sondage IFOP, 80% des Français sont «farouchement opposés à son éradication» (du loup). 76 % considèrent que le loup a toute sa place dans la nature en France tandis que 75 % des personnes interrogées jugent inacceptable «que l’État français fasse abattre certaines espèces protégées, telles que le loup, le vautour ou le bouquetin, au motif qu’elles peuvent représenter un risque».
Le gouvernement autorise pourtant systématiquement sa destruction et cède à la pression de seulement 6 % des français se montrant fermement opposés à sa présence. Mais faut-il s’en étonner avec un ministre de l’écologie tel que Philippe Martin ? Lorsqu’il était député, ce monsieur était un membre actif du groupe des députés pro-chasse à l’Assemblée nationale. C'est aussi un chaud défenseur de la chasse à courre, de la corrida, du gavage des oies et autres pratiques barbares, hélas bien françaises. Depuis son entrée au ministère il n’a pas changé son fusil d’épaule, si l’on ose dire. Toute son action le prouve et les chasseurs ne tarissent pas d’éloges à son égard. Pour eux, c’est un bon ministre mais pour la préservation de la Nature et de la faune sauvage, c’est une calamité. Hollande/Ayrault l’ont choisi en connaissance de cause, après avoir viré sans ménagement Delphine Batho. Sur ce sujet comme sur bien d’autres, Hollande/Ayrault, c’est la continuité sans le changement.
Heureusement que les associations comme l’ASPAS ou la LPO veillent. Mais quel dommage qu’elles soient obligées de dépenser autant d’énergie, de temps et d’argent pour simplement faire respecter la loi !
Sources : communiqués de presse de l’ASPAS et de la LPO
Samedi 19 Octobre 2013
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Au quotidien
Le Journal du Dimanche annonce dans son édition du 13 octobre que le gouvernement serait prêt à accepter une prolongation des centrales nucléaires françaises jusqu’à 50 ans de fonctionnement alors qu’elles étaient prévues pour avoir une durée de vie de trente ans, soit disant pour financer « la transition énergétique ». Calcul irresponsable qui ferait courir ainsi à la France, à l’Europe et au monde le risque d’un accident majeur.
Hollande, le président de l’accident majeur ?
C’est malheureusement ce qui pourrait arriver si avec son gouvernement il refuse de prendre en compte les conséquences du vieillissement des centrales sur la sûreté et s’il accepte d’augmenter de 20 ans leur durée de vie comme le voudrait EDF. Pourtant, ce ne sera pas faute d’avertissements. L’IRSN, lui-même, met en garde. Pour ce qui est de la tenue des cuves, il estime «qu’à VD3+ 5 ans le risque de rupture brutale n’est pas exclu pour les cuves des réacteurs de Dampierre 4, Cruas 1, Cruas 2, Saint-Laurent B1 et Chinon B2 en cas de situations incidentelles et accidentelles...Les marges à la rupture sont également insuffisantes à VD3 + 5 pour les cuves de Saint-Laurent B1 et de Bugey 5 qui sont affectées de défauts » Avis DSR/2010-153, 19 mai 2010, p. 3, ici. VD dans ce texte est une abréviation de « visite décennale», VD3+5 signifie 3 visites décennales, donc 30 ans + 5 ans soit 35 ans. En d’autres termes, l’IRSN estime que pour les centrales citées la cuve risque de ne pas tenir au-delà de 35ans !
C’est malheureusement ce qui pourrait arriver si avec son gouvernement il refuse de prendre en compte les conséquences du vieillissement des centrales sur la sûreté et s’il accepte d’augmenter de 20 ans leur durée de vie comme le voudrait EDF. Pourtant, ce ne sera pas faute d’avertissements. L’IRSN, lui-même, met en garde. Pour ce qui est de la tenue des cuves, il estime «qu’à VD3+ 5 ans le risque de rupture brutale n’est pas exclu pour les cuves des réacteurs de Dampierre 4, Cruas 1, Cruas 2, Saint-Laurent B1 et Chinon B2 en cas de situations incidentelles et accidentelles...Les marges à la rupture sont également insuffisantes à VD3 + 5 pour les cuves de Saint-Laurent B1 et de Bugey 5 qui sont affectées de défauts » Avis DSR/2010-153, 19 mai 2010, p. 3, ici. VD dans ce texte est une abréviation de « visite décennale», VD3+5 signifie 3 visites décennales, donc 30 ans + 5 ans soit 35 ans. En d’autres termes, l’IRSN estime que pour les centrales citées la cuve risque de ne pas tenir au-delà de 35ans !
Or la cuve, c’est la pièce essentielle d’un réacteur. C’est l’enceinte métallique étanche en acier renfermant le cœur du réacteur, les structures qui ont pour fonction de supporter ce cœur et les structures de guidage des grappes de contrôle de la réaction nucléaire. On imagine la gravité des conséquences d’une rupture brutale de cette enceinte. Or, il est déjà prévu de tenter le diable puisque EDF prévoit de garder ses réacteurs en fonctionnement pendant quarante ans ! 50 ans en l’état actuel du parc nucléaire, ce serait de la roulette russe avec quatre balles sur cinq dans le barillet ! Et c’est ce risque insensé que le gouvernement et les nucléocrates, en particulier ceux d’EDF, s’apprêtent à nous faire courir sans nous demander notre avis et sans faire trop de bruit afin que cela ne se sache pas trop… Comme le souligne le Réseau Sortir du nucléaire « même les rafistolages les plus coûteux - qui exposeront au passage les intervenants à des doses élevées de radioactivité - ne permettront pas d’endiguer ce vieillissement » Celui des cuves est inexorable comme on le constate sur les plus vielles d’entre-elles qui se fissurent et il y a des câblages totalement inaccessibles. En outre comme le montrent Laponche et Marignac, les réacteurs de 900 mégawatts à simple enceinte de confinement devraient être équipés d’une deuxième enceinte de confinement pour des raisons de sûreté et de sécurité ( La sûreté des installations Nucléaires, Décembre 2011, p.p. 10 – 11) ici
Une provocation politique à l’encontre d’Europe – Écologie/Les Verts
Selon EE/LV une telle prolongation serait « une provocation politique, un mensonge économique et une aberration énergétique » Elle serait une « provocation politique » parce qu’elle « remettrait directement en question l’engagement du Président de la République, rappelé à plusieurs reprises, de ramener à 50% d’ici 2025 la part du nucléaire dans la production d’électricité » C’est cet aspect de «provocation politique» que ce parti détaille en premier lieu et met en vedette. « Provocation », le mot est fort ! Provocation envers qui ? Envers EE/LV. L’expression est lourde de sous-entendus… Si on le provoque, EE/LV fera un malheur. Comme dans le cas de la fiscalité sur le Gasoil ?
Il est remarquable que tout ce communiqué s’adresse en fait à l’allié PS, au gouvernement et au président. D’où tout un paragraphe sur la question économique, un autre sur l’aberration énergétique dans lequel Hollande est cité : « Tout le monde en convient, le débat sur la transition énergétique l’a montré, le Président de la République l’a confirmé lors de la Conférence environnementale (…) : la priorité est aujourd’hui à la transition énergétique. » Et étrangement, rien sur le risque insensé que ferait courir aux gens, à la vie sur une large portion de la planète, voire sur la planète entière une telle décision !
Le communiqué revient encore en conclusion sur l’économie : « on ne saurait tolérer que (le lobby du nucléaire) puisse (…) continuer de peser si lourdement sur l’économie française. C’est pour en faire plus amplement la démonstration encore qu’EELV soutient la proposition de commission d’enquête demandée par le groupe écologiste à l’Assemblée Nationale, afin de faire toute la lumière sur les coûts du nucléaire, et l’impact de la durée de vie des réacteurs sur ces coûts. » Est-il besoin de faire de telles études lorsque l’on sait déjà qu’un accident majeur – que cette décision imbécile rendrait encore plus probable – pourrait coûter à la France l’équivalent de deux ans de PIB selon les estimations officielles de l’IRSN ?
En fréquentant les dorures du pouvoir, EE/LV aurait-t-il fait sa révolution ptolémaïque et fait passer la sacro-sainte économie avant la vie? Il est vrai que comme EE/LV accepte que les centrales puissent fonctionner quarante ans, il ne peut guère insister sur l’épée de Damoclès qu’elles font peser sur nos têtes.
Une provocation politique à l’encontre d’Europe – Écologie/Les Verts
Selon EE/LV une telle prolongation serait « une provocation politique, un mensonge économique et une aberration énergétique » Elle serait une « provocation politique » parce qu’elle « remettrait directement en question l’engagement du Président de la République, rappelé à plusieurs reprises, de ramener à 50% d’ici 2025 la part du nucléaire dans la production d’électricité » C’est cet aspect de «provocation politique» que ce parti détaille en premier lieu et met en vedette. « Provocation », le mot est fort ! Provocation envers qui ? Envers EE/LV. L’expression est lourde de sous-entendus… Si on le provoque, EE/LV fera un malheur. Comme dans le cas de la fiscalité sur le Gasoil ?
Il est remarquable que tout ce communiqué s’adresse en fait à l’allié PS, au gouvernement et au président. D’où tout un paragraphe sur la question économique, un autre sur l’aberration énergétique dans lequel Hollande est cité : « Tout le monde en convient, le débat sur la transition énergétique l’a montré, le Président de la République l’a confirmé lors de la Conférence environnementale (…) : la priorité est aujourd’hui à la transition énergétique. » Et étrangement, rien sur le risque insensé que ferait courir aux gens, à la vie sur une large portion de la planète, voire sur la planète entière une telle décision !
Le communiqué revient encore en conclusion sur l’économie : « on ne saurait tolérer que (le lobby du nucléaire) puisse (…) continuer de peser si lourdement sur l’économie française. C’est pour en faire plus amplement la démonstration encore qu’EELV soutient la proposition de commission d’enquête demandée par le groupe écologiste à l’Assemblée Nationale, afin de faire toute la lumière sur les coûts du nucléaire, et l’impact de la durée de vie des réacteurs sur ces coûts. » Est-il besoin de faire de telles études lorsque l’on sait déjà qu’un accident majeur – que cette décision imbécile rendrait encore plus probable – pourrait coûter à la France l’équivalent de deux ans de PIB selon les estimations officielles de l’IRSN ?
En fréquentant les dorures du pouvoir, EE/LV aurait-t-il fait sa révolution ptolémaïque et fait passer la sacro-sainte économie avant la vie? Il est vrai que comme EE/LV accepte que les centrales puissent fonctionner quarante ans, il ne peut guère insister sur l’épée de Damoclès qu’elles font peser sur nos têtes.
Mardi 15 Octobre 2013
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Au quotidien
Par décision du 9 octobre 2013, le Conseil d’Etat donne raison aux associations qui se battent depuis plusieurs mois contre la réalisation d’un pôle industriel de sciage, de cogénération et granulés de bois dans la zone d’activités du Tronçay à Sardy-lès-Epiry (Nièvre) qui nuirait à de nombreuses espèces protégées s’il se réalisait.
Pour les lecteurs qui voudrait en savoir plus sur cette scierie, voir nos articles précédents et les liens qui y sont mentionnés en cliquant ici et ici
Le Conseil d’Etat a confirmé l’analyse des associations et des juges de premières instances qui, à plusieurs reprises, ont annulé les arrêtés du préfet de la Nièvre autorisant la destruction d’espèces protégées (oiseaux, chiroptères, reptiles…) pour la réalisation de ce projet parce qu’il ne répondait pas à des raisons impératives d’intérêt public majeur qui est le motif exigé par le droit communautaire et le droit national pour déroger à la protection de la faune et de la flore sauvages.
Le juge a estimé que même si ce projet présentait un intérêt public incontestable, il ne constituait pas pour autant « un cas exceptionnel dont la réalisation se révèlerait indispensable », ce qui aurait justifié, selon les juges, la destruction d’espèces protégées. Selon Raymond LEOST, en charge des questions juridiques pour France Nature Environnement, le juge réaffirme par cette décision que «la destruction d’espèces protégées n’est pas une variable d’ajustement qu’il suffit de mettre en œuvre pour réaliser son projet » Commentant cette décision, Dominique Py, administratrice de FNE en charge des questions faune sauvage a déclaré : « Le sens de notre action et de la législation visant à protéger notre environnement n’est pas de s’opposer au développement économique, et ce d’autant moins dans une période de crise et dans une zone comme le Morvan où le travail est rare, mais il est indispensable, et le Conseil d’Etat le réaffirme dans cette décision avec force, de comprendre que nous devons préserver notre patrimoine biologique, et que lorsqu’il y a des espaces industriels vides, il est bien dommage de détruire une forêt pour créer une zone industrielle »
Le Conseil d’Etat a confirmé l’analyse des associations et des juges de premières instances qui, à plusieurs reprises, ont annulé les arrêtés du préfet de la Nièvre autorisant la destruction d’espèces protégées (oiseaux, chiroptères, reptiles…) pour la réalisation de ce projet parce qu’il ne répondait pas à des raisons impératives d’intérêt public majeur qui est le motif exigé par le droit communautaire et le droit national pour déroger à la protection de la faune et de la flore sauvages.
Le juge a estimé que même si ce projet présentait un intérêt public incontestable, il ne constituait pas pour autant « un cas exceptionnel dont la réalisation se révèlerait indispensable », ce qui aurait justifié, selon les juges, la destruction d’espèces protégées. Selon Raymond LEOST, en charge des questions juridiques pour France Nature Environnement, le juge réaffirme par cette décision que «la destruction d’espèces protégées n’est pas une variable d’ajustement qu’il suffit de mettre en œuvre pour réaliser son projet » Commentant cette décision, Dominique Py, administratrice de FNE en charge des questions faune sauvage a déclaré : « Le sens de notre action et de la législation visant à protéger notre environnement n’est pas de s’opposer au développement économique, et ce d’autant moins dans une période de crise et dans une zone comme le Morvan où le travail est rare, mais il est indispensable, et le Conseil d’Etat le réaffirme dans cette décision avec force, de comprendre que nous devons préserver notre patrimoine biologique, et que lorsqu’il y a des espaces industriels vides, il est bien dommage de détruire une forêt pour créer une zone industrielle »
Cette belle victoire ne signifie pas la fin du combat
Il faut que la justice ait rendu sa décision sur l’ensemble des arrêtés préfectoraux pour que la victoire soit définitive ou, comme certains l’espèrent, que les élus locaux fassent enfin preuve de sagesse en annonçant rapidement l’abandon définitif du projet. En attendant, les militants qui sur le terrain défendent la ZAD (Zone À Défendre) ne lèveront pas le camp, en lisère de la Forêt où ils se relayent pour défendre le site depuis l’attaque à la tronçonneuse d’une partie du bois en Février. Celui qui a renoncé, c’est le directeur-général de l’entreprise Ersica à l’origine du projet. Il a annoncé au début du mois qu’il démissionnait de son poste.
« Sem d’Auverhna, lachem pas »
Des bruits courent également selon lesquels l’entreprise abandonnerait la forêt morvandelle pour la forêt auvergnate qui n’en doutons pas, trouvera elle aussi des défenseurs déterminés. Comme le dit fièrement la devise du journal La Galipote : « Sem d’Auverhna, lachem pas »
Sources : FNE, Adret Morvan.
Il faut que la justice ait rendu sa décision sur l’ensemble des arrêtés préfectoraux pour que la victoire soit définitive ou, comme certains l’espèrent, que les élus locaux fassent enfin preuve de sagesse en annonçant rapidement l’abandon définitif du projet. En attendant, les militants qui sur le terrain défendent la ZAD (Zone À Défendre) ne lèveront pas le camp, en lisère de la Forêt où ils se relayent pour défendre le site depuis l’attaque à la tronçonneuse d’une partie du bois en Février. Celui qui a renoncé, c’est le directeur-général de l’entreprise Ersica à l’origine du projet. Il a annoncé au début du mois qu’il démissionnait de son poste.
« Sem d’Auverhna, lachem pas »
Des bruits courent également selon lesquels l’entreprise abandonnerait la forêt morvandelle pour la forêt auvergnate qui n’en doutons pas, trouvera elle aussi des défenseurs déterminés. Comme le dit fièrement la devise du journal La Galipote : « Sem d’Auverhna, lachem pas »
Sources : FNE, Adret Morvan.
Jeudi 10 Octobre 2013
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Au quotidien
Aurore Lenoir coordinatrice et porte-parole du collectif N.A.R.G. (Non à l’Abattoir Rituel de Guéret) s’est rendue le 2 octobre 2013 avec des membres de son association au Sommet de l’élevage à Clermont-Ferrand où elle a pu rencontrer quelques instants le ministre de l’agriculture Stéphane Le Foll et le Président François Hollande. L’entrevue fut édifiante : Le Foll approuve ce scandaleux projet de gigantesque abattoir à vif qui enfreint le règlement européen ; Hollande botte en touche comme à son habitude détestable !
Le collectif NARG s’oppose à la construction à Guéret (Creuse) d’un abattoir industriel à vif (par égorgement sans étourdissement) Ce serait le premier abattoir exclusivement rituel d'Europe, et un dangereux précédent conduisant à une uniformisation de l'abattage où l'étourdissement appartiendrait aux pratiques du passé. Il s'agit d'un projet d'ampleur internationale, avec 5000 tonnes de viandes prévues pour la première année. L'objectif clairement annoncé par les porteurs du projet étant l'exportation, il s’agit d’un détournement flagrant de la dérogation européenne à l'étourdissement préalable des animaux, qui vise à couvrir les besoins intérieurs des minorités religieuses concernées, non à dégager du profit grâce à l'export.
Le Foll sait-il bien de quoi il parle ?
Le Foll sait-il bien de quoi il parle ?
Voici d’abord comment s’est passé l’entrevue avec Le Foll tel que le relate Aurore Lenoir (les passages soulignés le sont par moi, JFD) : «Nous avons décidé de parler directement au Président de la République et à son Ministre. Nous avons approché Monsieur Le Foll, alors occupé à caresser un agneau (placé dans un petit enclos avec une brebis, depuis plus de 2 heures au milieu de la foule, du bruit et de la chaleur étouffante...). Ce dernier s’est montré attentif à notre message concernant le constat récurrent de troupeaux abandonnés sans soin ni nourriture. Mais au moment d’aborder le sujet de l’abattoir de Guéret, il a brusquement changé d’attitude, s’est presque montré agressif, et refusa tout dialogue au sujet des 4 points fondamentaux : souffrance animale, risques sanitaires, non-respect de la laïcité et de l’information du consommateur. Il balaya nos revendications d’un revers de main, répétant «c’est pas bien ce que vous faites » puis «il n’y a pas tromperie du consommateur, ce que vous dites est faux, je sais de quoi je parle ! » Quid de la viande abattue sans étourdissement, se retrouvant pour une large part dans le circuit classique, sans aucune mention du type d’abattage et des risques pour la santé des consommateurs ?»
Pourquoi « ce n’est pas bien » ce que fait le NARG ? Qu’est-ce qui n’est pas bien ?
S’il est évident que Le Foll approuve le projet, ou à tout le moins ne veut pas lever le petit doigt contre, la phrase est sibylline. Le journal régional, La Montagne suggère de la compléter ainsi : «Ce n'est pas bien d'embêter notre ami Michel Vergnier. » Député-Maire de Guéret (PS), président de la communauté d’agglomération du Grand Guéret, ce dernier est un farouche partisan de l’installation de cet abattoir hallal industriel. La collectivité locale dont il est le président a tout fait pour que ce projet voie le jour ! Le 7 juillet 2011, l’ancienne Communauté de Communes de Guéret - St-Vaury (devenue la Communauté d'Agglomération du Grand Guéret) autorisait la signature d'une promesse de vente avec une société fictive, la SAS SOVILIM, pour la vente d'un terrain, en vue d'y construire un abattoir exclusivement rituel. Cette même Communauté de Communes a ensuite financé l'étude de faisabilité pour ce projet, tout en prétendant le contraire auprès des journalistes. C’est dire l’engagement du chef de file du PS local dans ce dossier et c’est ce qui explique peut-être, au moins en partie, l’attitude de Le Foll et de Hollande.
Contrairement à ce qu’il assène en disant qu’il sait de quoi il parle soit Le Foll est mal renseigné, soit et c’est pire, il ment lorsqu’il déclare qu’il n’y a pas tromperie du consommateur alors que lui et ses prédécesseurs ont tout fait pour qu’il n’y ait pas un étiquetage obligatoire de la viande Hallal ou casher et de la viande garantie non-halal et non-casher, cédant aux pressions des organisations religieuses et surtout à celle de la filière pour des raisons économiques.
Hélas, non ! Ce que dit le NARG n’est pas faux. C’est même en partie au moins de notoriété publique mais les politiques ne veulent pas agir. Pour s’en convaincre, il suffit de lire « La réalité de l'abattage rituel Halal et Casher : entre business et cruauté » un article paru sur le site Notre planète. Info. ici. C’est un article très complet avec à l’appui de nombreux liens dont certains renvoient à des organismes officiels et en fin d’article sont ajoutés des liens sur d’autres articles du site portant sur le sujet. Mais parce que les viandes casher et surtout l’hallal sont un marché prometteur à l’exportation, ouvrant un débouché à une filière en crise, quelques élus et sans doute les premiers d’entre eux, sont prêts à accepter n’importe quoi, insensibles à la souffrance animale, négligeant les mises en gardes sanitaires, bafouant le droit de chacun de choisir ce qu’il souhaite manger et ne pas manger !
Hollande sait, ne dit rien, ne fera rien…
L’entrevue éclair entre la responsable du NARG et Hollande ne s’est pas bien passée non plus. Aurore Lenoir la relate ainsi : « Nous approchions Monsieur Hollande, quelques minutes plus tard. Le Président de la République se montra attentif aux difficultés des troupeaux creusois. Nous étions même rassurés par son accessibilité et son attention. Mais, lorsque je prononçais les mots « abattoir de Guéret » (il demeura pourtant attentif au fait d’un projet prévoyant d’égorger les animaux en pleine conscience), il changea d’expression, jusqu’alors bienveillante, déclarant énervé, « oui je suis au courant », puis nous tourna le dos, refusant de nous entendre. » Il est au courant, tant mieux ! Mais que compte-t-il faire ? Rien, bien entendu. Sinon il n’aurait pas tourné les talons. En fait, il est probablement pour ce projet, mais évite de le dire et le prend de haut, manière facile d’éviter le débat pour un président de la république imbu de ce pouvoir qu’il a tant désiré…
Devant la faillite de ces élus trop sensibles aux chants de sirène des lobbies, Aurore Lenoir a raison d’appeler les gens à se mobiliser : «Nous comptons sur vous, citoyens, victimes de cette omerta, pour y mettre fin et vous mobiliser ! En tant que consommateur et citoyen vous avez le pouvoir de mettre ce débat sur la place publique ! En doutez-vous encore ? Pour rappel, en 1964, c’est sous la pression citoyenne que le gouvernement a légiféré en faveur d’un étourdissement systématique de tout animal dit de « boucherie » lors de l’abattage. Quel avenir offrons-nous aux générations futures si nous ne savons nous mobiliser pour le respect de leurs droits, de leur santé et le respect dû aux animaux en tant qu’êtres sensibles ? »
Pourquoi « ce n’est pas bien » ce que fait le NARG ? Qu’est-ce qui n’est pas bien ?
S’il est évident que Le Foll approuve le projet, ou à tout le moins ne veut pas lever le petit doigt contre, la phrase est sibylline. Le journal régional, La Montagne suggère de la compléter ainsi : «Ce n'est pas bien d'embêter notre ami Michel Vergnier. » Député-Maire de Guéret (PS), président de la communauté d’agglomération du Grand Guéret, ce dernier est un farouche partisan de l’installation de cet abattoir hallal industriel. La collectivité locale dont il est le président a tout fait pour que ce projet voie le jour ! Le 7 juillet 2011, l’ancienne Communauté de Communes de Guéret - St-Vaury (devenue la Communauté d'Agglomération du Grand Guéret) autorisait la signature d'une promesse de vente avec une société fictive, la SAS SOVILIM, pour la vente d'un terrain, en vue d'y construire un abattoir exclusivement rituel. Cette même Communauté de Communes a ensuite financé l'étude de faisabilité pour ce projet, tout en prétendant le contraire auprès des journalistes. C’est dire l’engagement du chef de file du PS local dans ce dossier et c’est ce qui explique peut-être, au moins en partie, l’attitude de Le Foll et de Hollande.
Contrairement à ce qu’il assène en disant qu’il sait de quoi il parle soit Le Foll est mal renseigné, soit et c’est pire, il ment lorsqu’il déclare qu’il n’y a pas tromperie du consommateur alors que lui et ses prédécesseurs ont tout fait pour qu’il n’y ait pas un étiquetage obligatoire de la viande Hallal ou casher et de la viande garantie non-halal et non-casher, cédant aux pressions des organisations religieuses et surtout à celle de la filière pour des raisons économiques.
Hélas, non ! Ce que dit le NARG n’est pas faux. C’est même en partie au moins de notoriété publique mais les politiques ne veulent pas agir. Pour s’en convaincre, il suffit de lire « La réalité de l'abattage rituel Halal et Casher : entre business et cruauté » un article paru sur le site Notre planète. Info. ici. C’est un article très complet avec à l’appui de nombreux liens dont certains renvoient à des organismes officiels et en fin d’article sont ajoutés des liens sur d’autres articles du site portant sur le sujet. Mais parce que les viandes casher et surtout l’hallal sont un marché prometteur à l’exportation, ouvrant un débouché à une filière en crise, quelques élus et sans doute les premiers d’entre eux, sont prêts à accepter n’importe quoi, insensibles à la souffrance animale, négligeant les mises en gardes sanitaires, bafouant le droit de chacun de choisir ce qu’il souhaite manger et ne pas manger !
Hollande sait, ne dit rien, ne fera rien…
L’entrevue éclair entre la responsable du NARG et Hollande ne s’est pas bien passée non plus. Aurore Lenoir la relate ainsi : « Nous approchions Monsieur Hollande, quelques minutes plus tard. Le Président de la République se montra attentif aux difficultés des troupeaux creusois. Nous étions même rassurés par son accessibilité et son attention. Mais, lorsque je prononçais les mots « abattoir de Guéret » (il demeura pourtant attentif au fait d’un projet prévoyant d’égorger les animaux en pleine conscience), il changea d’expression, jusqu’alors bienveillante, déclarant énervé, « oui je suis au courant », puis nous tourna le dos, refusant de nous entendre. » Il est au courant, tant mieux ! Mais que compte-t-il faire ? Rien, bien entendu. Sinon il n’aurait pas tourné les talons. En fait, il est probablement pour ce projet, mais évite de le dire et le prend de haut, manière facile d’éviter le débat pour un président de la république imbu de ce pouvoir qu’il a tant désiré…
Devant la faillite de ces élus trop sensibles aux chants de sirène des lobbies, Aurore Lenoir a raison d’appeler les gens à se mobiliser : «Nous comptons sur vous, citoyens, victimes de cette omerta, pour y mettre fin et vous mobiliser ! En tant que consommateur et citoyen vous avez le pouvoir de mettre ce débat sur la place publique ! En doutez-vous encore ? Pour rappel, en 1964, c’est sous la pression citoyenne que le gouvernement a légiféré en faveur d’un étourdissement systématique de tout animal dit de « boucherie » lors de l’abattage. Quel avenir offrons-nous aux générations futures si nous ne savons nous mobiliser pour le respect de leurs droits, de leur santé et le respect dû aux animaux en tant qu’êtres sensibles ? »
- Pour lire le communiqué du NARG :
- Réponse aux propos calomnieux de Michel Vergnier sur le collectif NARG:
Mercredi 9 Octobre 2013
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Fontenay-aux-Roses
Le CEA de Fontenay-aux-Roses « ouvre ses portes », (ou du moins quelques-unes !) à l’occasion de la fête de la science. Hélas, avec la « science » qui y est pratiquée, ce n’est jamais la fête pour les animaux rats, souris, macaques, ou autre petits singes qui y sont manipulés !
Macaca fascicularis, une des espèces cobaye du CEA, Division Science du vivant
Alors qu’un puissant mouvement se dessine en faveur du développement de méthodes substitutives à l’expérimentation animale, mouvement qui implique de nombreux chercheurs en toxicologie et en biomédecine, au CEA de Fontenay, c’est l’inverse qui se produit : on raffine, on innove dans les procédés de vivisection de malheureux animaux captifs dans les animaleries que le public ne visitera pas.
MIRCEN : la vivisection dernier cri…
Dans ses murs, le CEA de Fontenay héberge « MiIRCen », un institut de la division des sciences du vivant dans lesquelles le CEA s’est en partie reconverti. MIRCen possède une « plateforme » qui «propose son expertise pour l'élaboration de vecteurs viraux AAV et lentivirus en vue du développement de modèles pathologiques et l'évaluation de nouvelles pistes thérapeutiques. » En clair, MIRCEN utilise et vend des méthodes sophistiquées pour rendre malade des chimpanzés, des macaques, des rats, des souris ou autre espèce d’animaux et tenter ensuite de voir les effets que produisent sur eux certaines thérapeutiques. Selon le jargon de la fiche de présentation, la plateforme permet «- de développer des modèles animaux pertinents de pathologies, notamment par administration de vecteurs viraux selon des procédures expérimentales (anesthésie, réveil…) validées chez le primate non-humain et le rongeur (rat, souris), - de tester de nouvelles thérapies par injection de vecteurs viraux ou par greffes cellulaires. » La plateforme dispose d’une une animalerie pouvant emprisonner dans l’attente de leur supplice, 2500 rongeurs et 350 primates (chimpanzés, macaques, petits lémuriens, entre autres). Pour les animaux soumis à de tels tests, qu’ils soient encore malades ou bien guéris, l’issue sera toujours fatale. Dans le dernier cas, ils auront eu la chance d’être exécutés en bonne santé. Quand ce ne sont pas les nécessités de l’expérience, c’est la loi qui exige, par précaution, que les animaux soient tués à la fin des supplices qu’ils ont subis. Sans considération aucune, ils sont traités comme des déchets malpropres, déchets qui pourraient être dangereux et qu’il faut éliminer dans les règles de l’art. Et l’on a le culot de parler d’éthique et de comités d’éthique (maison) validant ce type de pratiques.
MIRCEN : la vivisection dernier cri…
Dans ses murs, le CEA de Fontenay héberge « MiIRCen », un institut de la division des sciences du vivant dans lesquelles le CEA s’est en partie reconverti. MIRCen possède une « plateforme » qui «propose son expertise pour l'élaboration de vecteurs viraux AAV et lentivirus en vue du développement de modèles pathologiques et l'évaluation de nouvelles pistes thérapeutiques. » En clair, MIRCEN utilise et vend des méthodes sophistiquées pour rendre malade des chimpanzés, des macaques, des rats, des souris ou autre espèce d’animaux et tenter ensuite de voir les effets que produisent sur eux certaines thérapeutiques. Selon le jargon de la fiche de présentation, la plateforme permet «- de développer des modèles animaux pertinents de pathologies, notamment par administration de vecteurs viraux selon des procédures expérimentales (anesthésie, réveil…) validées chez le primate non-humain et le rongeur (rat, souris), - de tester de nouvelles thérapies par injection de vecteurs viraux ou par greffes cellulaires. » La plateforme dispose d’une une animalerie pouvant emprisonner dans l’attente de leur supplice, 2500 rongeurs et 350 primates (chimpanzés, macaques, petits lémuriens, entre autres). Pour les animaux soumis à de tels tests, qu’ils soient encore malades ou bien guéris, l’issue sera toujours fatale. Dans le dernier cas, ils auront eu la chance d’être exécutés en bonne santé. Quand ce ne sont pas les nécessités de l’expérience, c’est la loi qui exige, par précaution, que les animaux soient tués à la fin des supplices qu’ils ont subis. Sans considération aucune, ils sont traités comme des déchets malpropres, déchets qui pourraient être dangereux et qu’il faut éliminer dans les règles de l’art. Et l’on a le culot de parler d’éthique et de comités d’éthique (maison) validant ce type de pratiques.
IRCM : la vivisection irradiante à la demande
Toujours dans les murs du CEA, non loin de MIRCen, il y a une autre installation dont le CEA est fier et fait la promotion : « une plateforme d’irradiation pour l’étude des faibles doses » gérée par IRCM (Institut de radiobiologie cellulaire et moléculaire) un autre institut du CEA. Cette plateforme d’irradiation peut être utilisée, moyennant finance par tout laboratoire qui veut étudier les effets des rayonnements sur le vivant. « Elle est, nous dit le texte de présentation, plus particulièrement optimisée pour les faibles doses et offre un large spectre de débits de rayonnements gamma » Elle permet « l’irradiation d’organismes entiers (rongeurs, primates non hominoïdes,… » c’est-à-dire des petits singes comme le microcèbe mignon. Le dispositif permet de les irradier tout entier ou seulement une partie de leur organisme (organe in situ précise le texte). Bref, voilà un bel outil pour une vivisection bien contemporaine dont il y lieu d’être légitimement fier. Comme quoi, on n’arrête pas le progrès, même dans l’horreur.
Il faut reprendre cette citation de Gandhi que j’avais mentionnée à propos de la corrida que la France se refuse à abolir «On peut juger de la grandeur d’une nation par la façon dont les animaux y sont traités » Mais là, c’est encore bien pire, car ce n’est pas seulement une nation qui est en cause mais toute une civilisation, la civilisation occidentale, la nôtre. Nous devrions avoir honte de cette science sans conscience, sans respect pour la vie, donc fatalement sans respect pour la planète.
Sans compter que l’extrapolation des résultats des expérimentations sur les modèles animaux aux hommes est sujette à caution et ne garantit ni l’efficacité, ni la non-toxicité d’une molécule ou d’une thérapie, chaque espèce étant différente et aucune ne reproduisant la physiologie humaine avec une fidélité suffisante. Les cas d’échec de ces procédures abondent comme on peut le constater à la lecture de Science, enjeux, santé, la revue de l’association Pro Anima qui milite et promeut des méthodes de substitution à la vivisection.
Utile ou non, fiable ou non, la vivisection n’est pas acceptable. Je citerai une fois encore ce texte d’Hibou Gris : « « (Que la vivisection soit) profitable ou non, je trouve la rançon beaucoup trop élevée pour la créature qui en fait les frais, je la trouve même si exorbitante que je ne me sens pas le droit d'en exiger le paiement. Oui, j'avoue que je n'aurais pas la conscience tranquille si je savais qu'il a fallu torturer des centaines d'animaux innocents et les faire périr dans d'horribles souffrances pour que je vive un peu plus longtemps, moi qui finirait toujours par mourir » Grey Owl, Tales an Empty cabin, trad. Fr. Ambassadeur des bêtes, Boivin, Paris, 1951, p. 244-245.
Dimanche 13 octobre, faut-il aller au CEA de Fontenay-aux-Roses et y emmener ses enfants ? La « science » lorsqu’elle choisit la vivisection comme méthode d’investigation ne mérite vraiment pas qu’on la fête et il y a tant d’autres manifestations dans la région…
Toujours dans les murs du CEA, non loin de MIRCen, il y a une autre installation dont le CEA est fier et fait la promotion : « une plateforme d’irradiation pour l’étude des faibles doses » gérée par IRCM (Institut de radiobiologie cellulaire et moléculaire) un autre institut du CEA. Cette plateforme d’irradiation peut être utilisée, moyennant finance par tout laboratoire qui veut étudier les effets des rayonnements sur le vivant. « Elle est, nous dit le texte de présentation, plus particulièrement optimisée pour les faibles doses et offre un large spectre de débits de rayonnements gamma » Elle permet « l’irradiation d’organismes entiers (rongeurs, primates non hominoïdes,… » c’est-à-dire des petits singes comme le microcèbe mignon. Le dispositif permet de les irradier tout entier ou seulement une partie de leur organisme (organe in situ précise le texte). Bref, voilà un bel outil pour une vivisection bien contemporaine dont il y lieu d’être légitimement fier. Comme quoi, on n’arrête pas le progrès, même dans l’horreur.
Il faut reprendre cette citation de Gandhi que j’avais mentionnée à propos de la corrida que la France se refuse à abolir «On peut juger de la grandeur d’une nation par la façon dont les animaux y sont traités » Mais là, c’est encore bien pire, car ce n’est pas seulement une nation qui est en cause mais toute une civilisation, la civilisation occidentale, la nôtre. Nous devrions avoir honte de cette science sans conscience, sans respect pour la vie, donc fatalement sans respect pour la planète.
Sans compter que l’extrapolation des résultats des expérimentations sur les modèles animaux aux hommes est sujette à caution et ne garantit ni l’efficacité, ni la non-toxicité d’une molécule ou d’une thérapie, chaque espèce étant différente et aucune ne reproduisant la physiologie humaine avec une fidélité suffisante. Les cas d’échec de ces procédures abondent comme on peut le constater à la lecture de Science, enjeux, santé, la revue de l’association Pro Anima qui milite et promeut des méthodes de substitution à la vivisection.
Utile ou non, fiable ou non, la vivisection n’est pas acceptable. Je citerai une fois encore ce texte d’Hibou Gris : « « (Que la vivisection soit) profitable ou non, je trouve la rançon beaucoup trop élevée pour la créature qui en fait les frais, je la trouve même si exorbitante que je ne me sens pas le droit d'en exiger le paiement. Oui, j'avoue que je n'aurais pas la conscience tranquille si je savais qu'il a fallu torturer des centaines d'animaux innocents et les faire périr dans d'horribles souffrances pour que je vive un peu plus longtemps, moi qui finirait toujours par mourir » Grey Owl, Tales an Empty cabin, trad. Fr. Ambassadeur des bêtes, Boivin, Paris, 1951, p. 244-245.
Dimanche 13 octobre, faut-il aller au CEA de Fontenay-aux-Roses et y emmener ses enfants ? La « science » lorsqu’elle choisit la vivisection comme méthode d’investigation ne mérite vraiment pas qu’on la fête et il y a tant d’autres manifestations dans la région…
Mercredi 9 Octobre 2013
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