Au quotidien
La commission des Finances de l’Assemblée nationale a adopté le mercredi 6 novembre deux amendements au projet de budget de 2014, l’un signé par le rapporteur général du budget, Christian Eckert et des députés PS, l’autre par des députés UDI. Ces amendements repoussent d’un an la mise en application de la majoration obligatoire de la taxe foncière sur les terrains non bâtis dans les zones urbanisables entourant « un bassin de population de plus de 50 000 habitants où existe un déséquilibre marqué entre l’offre et la demande de logements entrainant des difficultés sérieuses d’accès au logement », c’est-à-dire la périphérie de presque toutes les grandes villes (Lyon, Marseille, Toulouse, etc. ainsi que la presque totalité de l’Ile de France et du littoral azuréen).
La hausse prévue était conséquente : 20% pour 2014 et autant en 2016 avec de plus un prélèvement supplémentaire de 5 € par mètre carré, soit 50 000 € pour un hectare de terrain. Le but était d’inciter, on dira même de forcer, les propriétaires de ces terrains à les brader pour de la promotion immobilière. Le projet d’une augmentation conséquente de la taxe sur le foncier non bâti (TFNB) n’est pas nouveau. Une telle augmentation a été envisagée depuis plusieurs années comme un outil pour libérer du foncier constructible mais jusqu’à présent, aucun gouvernement n’avait osé la mettre en œuvre.
Avec d’autres nous avions dénoncé ici cette mesure, soutenue, hélas, par la ministre EE/LV. Elle signifiait la fin de l’agriculture en zones urbaines et périurbaines où sont situées 44% des exploitations agricoles françaises, la fin aussi des potagers situés à la marge des zones urbaine ou dans leurs interstices. Elle aurait rendu très difficile la constitution de la trame verte et bleue et impossible la conservation des ceintures vertes.
Report ou enterrement?
Des élus de tout bord sont intervenus pour tenter de faire reporter cette mesure. La FNSEA, la Coordination rurale ainsi que plusieurs maires ruraux avait demandé audience à l’Elysée, à Matignon et au Ministère de l’agriculture. Devant la nouvelle jacquerie qui s’annonçait, le Président de la République et le gouvernement ont préféré temporiser.
Certes la mesure n’est que reportée pour l’instant. Mais on peut espérer que ce report n’est qu’une première étape avant son abandon définitif. En effet, demain comme aujourd’hui la perspective de sa mise en œuvre entrainera les mêmes levées de boucliers. Les amendements votés en commission des finances devront être votés à nouveau par l’Assemblée pour être intégrés au projet de loi de finances 2014. Il n’y a pas de raison pour qu’ils ne le soient pas. Ce sera le début de l’enterrement de cette mesure aussi stupide qu’inique. Ce sera une très bonne chose pour les agriculteurs, en particulier ceux qui sont à la tête de petites et de moyennes exploitation » imbriquées dans le tissu local » selon l’expression de Bernard Accoyer. Ce sera une très bonne chose aussi pour l’autoproduction maraîchère, pour les trames vertes et au final pour la biodiversité.
Report ou enterrement?
Des élus de tout bord sont intervenus pour tenter de faire reporter cette mesure. La FNSEA, la Coordination rurale ainsi que plusieurs maires ruraux avait demandé audience à l’Elysée, à Matignon et au Ministère de l’agriculture. Devant la nouvelle jacquerie qui s’annonçait, le Président de la République et le gouvernement ont préféré temporiser.
Certes la mesure n’est que reportée pour l’instant. Mais on peut espérer que ce report n’est qu’une première étape avant son abandon définitif. En effet, demain comme aujourd’hui la perspective de sa mise en œuvre entrainera les mêmes levées de boucliers. Les amendements votés en commission des finances devront être votés à nouveau par l’Assemblée pour être intégrés au projet de loi de finances 2014. Il n’y a pas de raison pour qu’ils ne le soient pas. Ce sera le début de l’enterrement de cette mesure aussi stupide qu’inique. Ce sera une très bonne chose pour les agriculteurs, en particulier ceux qui sont à la tête de petites et de moyennes exploitation » imbriquées dans le tissu local » selon l’expression de Bernard Accoyer. Ce sera une très bonne chose aussi pour l’autoproduction maraîchère, pour les trames vertes et au final pour la biodiversité.
Jeudi 7 Novembre 2013
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Le bouquetin, animal paisible et doux, emblématique des Alpes, est interdit de chasse depuis 1962.
Dans le massif du Bargy, l’Etat a décidé de fusiller tous les bouquetins de plus de 5 ans.
Prise dans la précipitation, cette décision visant à supprimer un foyer de brucellose était loin d’être la seule envisageable. Pour le groupe d’experts de l’Agence de Sécurité Sanitaire, il n’y avait pas d’urgence à agir, car le risque de transmission aux autres espèces est faible. Sans même que le groupe d’experts n’ait eu le temps d’étudier la solution de la vaccination, 197 bouquetins ont été abattus en 2 jours en octobre 2013. Par souci d’économie, l’Etat n’a pas pris le temps de différencier les individus sains des individus positifs à la brucellose. Parmi les bouquetins fusillés lors de l’opération éclair, beaucoup n’étaient pas malades. Des actions plus discrètes se poursuivent visant à éliminer, dans le Bargy, tous les bouquetins de plus de 5 ans. Sous la pression des éleveurs et des chasseurs, l’Etat pourrait décider d’éradiquer la totalité de la population des bouquetins du Bargy dès le printemps 2014.
Pour plus d'informations cliquer ici
Pour signer cette pétition qui a déjà recueilli plus de 5000 signatures, cliquer ici
Photo : Matthieu Stelvio
Dans le massif du Bargy, l’Etat a décidé de fusiller tous les bouquetins de plus de 5 ans.
Prise dans la précipitation, cette décision visant à supprimer un foyer de brucellose était loin d’être la seule envisageable. Pour le groupe d’experts de l’Agence de Sécurité Sanitaire, il n’y avait pas d’urgence à agir, car le risque de transmission aux autres espèces est faible. Sans même que le groupe d’experts n’ait eu le temps d’étudier la solution de la vaccination, 197 bouquetins ont été abattus en 2 jours en octobre 2013. Par souci d’économie, l’Etat n’a pas pris le temps de différencier les individus sains des individus positifs à la brucellose. Parmi les bouquetins fusillés lors de l’opération éclair, beaucoup n’étaient pas malades. Des actions plus discrètes se poursuivent visant à éliminer, dans le Bargy, tous les bouquetins de plus de 5 ans. Sous la pression des éleveurs et des chasseurs, l’Etat pourrait décider d’éradiquer la totalité de la population des bouquetins du Bargy dès le printemps 2014.
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Photo : Matthieu Stelvio
Lundi 21 Octobre 2013
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Le 8 octobre 2013, le CEA de Fontenay-aux-Roses a déclaré un «événement significatif» loin d’être anodin puisqu’il concerne la découverte d’un dysfonctionnement du système de lutte contre les incendies dans un local de l’INB 166 où sont entreposés des solvants contaminés. En effet un incendie est l’une des causes pouvant entraîner le rejet d’éléments radioactifs dans l’atmosphère et l’environnement autour du site. Son classement au niveau 0 tel que proposé par le CEA pose problème d’autant que ce n’est pas la première fois qu’il y a des dysfonctionnements ou des insuffisances concernant la protection contre les incendies sur le site de Fontenay.

Échelle INES (source : IRSN)
Dans un fax daté du 8 octobre 2013 que l’on peut lire sur le site de la cli-far, le CEA de Fontenay-aux-Roses a déclaré un «événement significatif impliquant la sureté, la radioprotection ou l’environnement » s’étant produit dans un local du bâtiment 10 de l’INB 166 où sont entreposés des « solvants » contaminés, c’est-à-dire des produits chimiques déjà nocifs en eux-mêmes devenus de surcroît radioactifs après usage ; ce local étant classé «élément important pour la sécurité ». Il s’agit d’une erreur sur la pression de fonctionnement de l’eau dans les « pré mélangeurs » des canons à mousse qui, comme leur nom l’indique, projettent une mousse servant à étouffer un incendie naissant. Dans les «pré-mélangeurs» qui forment la mousse il faut de l’eau sous une pression de 8 bars, elle était de 5 bars comme d’ailleurs le stipulait la notice technique, elle-même erronée. Cette pression insuffisante empêchait les canons de fonctionner. Et si par malheur un incendie s’était déclaré, il aurait pu prendre de l’ampleur, faute d’être combattu efficacement avec des appareils défaillants.
Qu’un tel sous dimensionnement ait pu exister pendant une durée indéterminée avant que le personnel le découvre est vraiment inquiétant puisqu’un incendie mal maîtrisé dans un bâtiment sensible comme celui-ci est l’une des causes principales pouvant induire une contamination radioactive affectant les populations et l’environnement autour des installations en voie de démantèlement du CEA-FAR.
Qu’un tel sous dimensionnement ait pu exister pendant une durée indéterminée avant que le personnel le découvre est vraiment inquiétant puisqu’un incendie mal maîtrisé dans un bâtiment sensible comme celui-ci est l’une des causes principales pouvant induire une contamination radioactive affectant les populations et l’environnement autour des installations en voie de démantèlement du CEA-FAR.
Une action corrective trop longtemps différée ?
Le système d’extinction d’un incendie de ce local avait déjà attiré l’attention des inspecteurs de l’ASN comme en témoigne la lettre de suite d’inspection ayant eu lieu le 15 mars 2012, adressée par l’ASN à la directrice du CEA le 26 mars 2012. En effet, on peut y lire : «Demandes d’actions correctives: Local solvants S108 : traçabilité du contrôle technique pour les systèmes de détection et d’extinction d’un incendie.Les inspecteurs ont examiné par sondage les comptes rendus des essais des systèmes de détection d’un incendie et des systèmes d’extinction. Il s’avère que ceux relatifs au local solvants S108, systèmes classés EIS (Éléments Importants pour la Sûreté) au sens de l’arrêté qualité du 10 août 1984 doivent faire l’objet d’un contrôle technique requis au titre de l’article 8 dudit arrêté. La preuve de la réalisation de ce contrôle n’a pas pu être apportée. Demande A1 : je vous demande, comme exigé par l’article 8 de l’arrêté qualité susvisé, de définir, réaliser et tracer le contrôle technique requis pour les contrôles et essais périodiques concernant les systèmes de détection et d’extinction du local solvants S108. »
Au 15 mars 2012, «La preuve de la réalisation de ce contrôle n’a pas pu être apportée » pour cause ! Elle n’avait sans doute pas eu lieu. Sauf si les « pré mélangeurs » sont neufs ou du moins acquis très récemment, il apparaît que le CEA a tardé à satisfaire la «demande» citée puisque ce n’est que « le 19 septembre 2013 (que) la Formation locale de Sécurité (FLS) s’interroge sur la pression de fonctionnent des pré mélangeurs » et ce n’est que « le 3 octobre 2013 que des essais sont réalisés » (Description de l’événement, in « déclaration de l’événement significatif détecté le 4 Octobre 2013 », signée du directeur adjoint du Centre) Tout laisse donc à penser que le contrôle technique exigé par l’ASN n’a eu lieu que plus d’un an et demi après que la demande en ait été formulée. Les périodes entre deux de ces contrôles telles que les prévoit le CEA doivent être extrêmement longues ! En somme l’évènement significatif déclaré ce 4 octobre résulterait de la satisfaction TARDIVE de la demande de l’ASN concernant ces systèmes.
Quelles auraient pu être les conséquences de ce dysfonctionnement ?
Selon le CEA, « les conséquences potentielles » « sur la base d’un scénario réaliste » ( ?) seraient la «propagation d’un incendie avec risque d’endommagement des filtres TUE (Très Haute Efficacité) du bâtiment et rejet dans l’environnement de substances radioactives (Estimation de la dose maximale engagée en l’absence de filtres de l’ordre de 0,01 mSV à 200m du Bâtiment 10). » C’est peu, sans doute, bien que toute exposition, même aux faibles doses, soit néfaste pour un organisme vivant. En outre, il faudrait que le CEA précise en quoi consiste ce « scénario réaliste», et en particulier s’il suppose l’éclatement des fûts de solvants et d’éventuelles explosions.
En employant le terme «d’explosion» je ne noircis pas le tableau pas plus que je ne cherche à faire peur aux gens. En effet, dans la même lettre de suite de mission de l’ASN datée du 26 mars 2012, on peut lire : « Absence de réalisation d’une ronde spécifique prévue par les RGSE dans le local solvants S108. Le chapitre 8 des RGSE (Règles Générales de Surveillance et d’Entretien) relatif aux consignes générales de sécurité de l’INB n°166 indique qu’une ronde hebdomadaire spécifique est prévue au sein du local solvants S108 par du personnel équipé d’un explosimètre portatif. Lors de l’inspection, vous avez indiqué que cette ronde n’est plus effectuée. Demande A4 : je vous demande de vous mettre en conformité avec vos RGSE concernant la réalisation d’une ronde hebdomadaire au sein du local solvants S108. »
En résumé, le système d’extinction d’incendie était inopérant dans un local où il faut faire des rondes hebdomadaires avec un appareil détectant les risques d’explosion avec possible rejet dans l’atmosphère. Si le CEA avait satisfait à la demande de l’ASN dans de meilleurs délais, cette anomalie aurait été détectée bien plus tôt…. Malgré ces négligences et ces insuffisances dans l’application des procédures, il faudrait qualifier cet événement de niveau 0 (sur 7) de l’échelle INES (échelle internationale de gravité des incidents ou accidents nucléaires) selon le CEA !
Certes, il ne s’est heureusement rien passé de grave mais cet événement est un cas d’école où l’on peut voir comment peuvent conduire sinon à une catastrophe, du moins à un accident assez grave une suite de petites négligences : contrôles non réalisés en temps et en heure, notice technique d’un appareil inexacte peut-être à cause d’une simple erreur de frappe, etc. C’est ainsi que les petits dysfonctionnements relevés par les inspections de l’ASN, comme par exemple des délais anormalement longs pour remettre en état une bouche d’incendie, ne doivent pas être pris à la légère.
Si les comptes rendus des inspections de l’ASN sont rassurants en ce qu’ils mettent en évidence que la protection contre les incendies au CEA de Fontenay-aux-Roses est globalement satisfaisante, ils restent tout de même un peu inquiétants en ce qu’ils montrent des insuffisances plus ou moins prononcées, des négligences plus ou moins graves n’ayant aucune conséquence ou des conséquences négligeables mais qui pourraient en avoir de très graves par un enchaînement malheureux de circonstances.
Un précédent
D’ailleurs il y a eu aussi au CEA-FAR des événements plus préoccupants concernant les systèmes de détection et d’extinction d’un incendie. Notamment l’évènement déclaré le 21 mars 2011 et jugé suffisamment grave pour être classé au niveau 1 de l’échelle INES. À son sujet l’ASN avait publié le communiqué suivant : « Le 21 mars 2011, le CEA a déclaré à l’ASN un événement significatif concernant l’indisponibilité du système de détection et d’extinction automatique d’incendie des locaux d’entreposages des produits chimiques et des solvants du bâtiment 18 du 27 janvier 2011 au 16 mars 2011.
« Lors d’opérations réalisées sur ce système le 27 janvier 2011, une erreur de manipulation a conduit à la vidange de la bouteille d’amorce du système d’extinction automatique. La détection et l’extinction automatique d’incendie se sont retrouvées indisponibles. Des mesures compensatoires ont alors été mises en place pour pouvoir éteindre un incendie. En revanche, l’analyse menée de la situation n’a pas identifié que la détection était également indisponible. Le 10 février 2011, le remplacement de la bouteille d’amorce a conduit à la fin de l’indisponibilité de la détection incendie. L’extinction automatique a été remise en service le 16 mars 2011.
Cet événement n’a pas eu de conséquence ni sur le personnel, ni sur l’environnement. En raison de lacunes dans la culture de sûreté, cet événement a été classé au niveau 1 de l’échelle INES. »
Lors de la séance plénière de la Cli-Far du 27 avril 2011, tous les intervenants, y compris la responsable de la cellule de sûreté du CEA/FAR ont jugé que cet incident aurait pu avoir des conséquences gravissimes. (Voir aussi ici-même )
Le dernier paragraphe de ce communiqué justifie le classement de l’évènement au niveau 1 sur l’échelle INES. Il peut tout à fait s’appliquer à la découverte des dysfonctionnements du système d’extinction d’incendie du local solvants S108 du bâtiment 10 de l’INB 166, objet de la déclaration du 8 octobre 2013 pour les raisons même qui y sont indiquées : lacunes dans la culture de sûreté. Espérons que ce sera ce que fera l’ASN pour donner au CEA un avertissement salutaire pour les populations riveraines et l’environnement.
Le système d’extinction d’un incendie de ce local avait déjà attiré l’attention des inspecteurs de l’ASN comme en témoigne la lettre de suite d’inspection ayant eu lieu le 15 mars 2012, adressée par l’ASN à la directrice du CEA le 26 mars 2012. En effet, on peut y lire : «Demandes d’actions correctives: Local solvants S108 : traçabilité du contrôle technique pour les systèmes de détection et d’extinction d’un incendie.Les inspecteurs ont examiné par sondage les comptes rendus des essais des systèmes de détection d’un incendie et des systèmes d’extinction. Il s’avère que ceux relatifs au local solvants S108, systèmes classés EIS (Éléments Importants pour la Sûreté) au sens de l’arrêté qualité du 10 août 1984 doivent faire l’objet d’un contrôle technique requis au titre de l’article 8 dudit arrêté. La preuve de la réalisation de ce contrôle n’a pas pu être apportée. Demande A1 : je vous demande, comme exigé par l’article 8 de l’arrêté qualité susvisé, de définir, réaliser et tracer le contrôle technique requis pour les contrôles et essais périodiques concernant les systèmes de détection et d’extinction du local solvants S108. »
Au 15 mars 2012, «La preuve de la réalisation de ce contrôle n’a pas pu être apportée » pour cause ! Elle n’avait sans doute pas eu lieu. Sauf si les « pré mélangeurs » sont neufs ou du moins acquis très récemment, il apparaît que le CEA a tardé à satisfaire la «demande» citée puisque ce n’est que « le 19 septembre 2013 (que) la Formation locale de Sécurité (FLS) s’interroge sur la pression de fonctionnent des pré mélangeurs » et ce n’est que « le 3 octobre 2013 que des essais sont réalisés » (Description de l’événement, in « déclaration de l’événement significatif détecté le 4 Octobre 2013 », signée du directeur adjoint du Centre) Tout laisse donc à penser que le contrôle technique exigé par l’ASN n’a eu lieu que plus d’un an et demi après que la demande en ait été formulée. Les périodes entre deux de ces contrôles telles que les prévoit le CEA doivent être extrêmement longues ! En somme l’évènement significatif déclaré ce 4 octobre résulterait de la satisfaction TARDIVE de la demande de l’ASN concernant ces systèmes.
Quelles auraient pu être les conséquences de ce dysfonctionnement ?
Selon le CEA, « les conséquences potentielles » « sur la base d’un scénario réaliste » ( ?) seraient la «propagation d’un incendie avec risque d’endommagement des filtres TUE (Très Haute Efficacité) du bâtiment et rejet dans l’environnement de substances radioactives (Estimation de la dose maximale engagée en l’absence de filtres de l’ordre de 0,01 mSV à 200m du Bâtiment 10). » C’est peu, sans doute, bien que toute exposition, même aux faibles doses, soit néfaste pour un organisme vivant. En outre, il faudrait que le CEA précise en quoi consiste ce « scénario réaliste», et en particulier s’il suppose l’éclatement des fûts de solvants et d’éventuelles explosions.
En employant le terme «d’explosion» je ne noircis pas le tableau pas plus que je ne cherche à faire peur aux gens. En effet, dans la même lettre de suite de mission de l’ASN datée du 26 mars 2012, on peut lire : « Absence de réalisation d’une ronde spécifique prévue par les RGSE dans le local solvants S108. Le chapitre 8 des RGSE (Règles Générales de Surveillance et d’Entretien) relatif aux consignes générales de sécurité de l’INB n°166 indique qu’une ronde hebdomadaire spécifique est prévue au sein du local solvants S108 par du personnel équipé d’un explosimètre portatif. Lors de l’inspection, vous avez indiqué que cette ronde n’est plus effectuée. Demande A4 : je vous demande de vous mettre en conformité avec vos RGSE concernant la réalisation d’une ronde hebdomadaire au sein du local solvants S108. »
En résumé, le système d’extinction d’incendie était inopérant dans un local où il faut faire des rondes hebdomadaires avec un appareil détectant les risques d’explosion avec possible rejet dans l’atmosphère. Si le CEA avait satisfait à la demande de l’ASN dans de meilleurs délais, cette anomalie aurait été détectée bien plus tôt…. Malgré ces négligences et ces insuffisances dans l’application des procédures, il faudrait qualifier cet événement de niveau 0 (sur 7) de l’échelle INES (échelle internationale de gravité des incidents ou accidents nucléaires) selon le CEA !
Certes, il ne s’est heureusement rien passé de grave mais cet événement est un cas d’école où l’on peut voir comment peuvent conduire sinon à une catastrophe, du moins à un accident assez grave une suite de petites négligences : contrôles non réalisés en temps et en heure, notice technique d’un appareil inexacte peut-être à cause d’une simple erreur de frappe, etc. C’est ainsi que les petits dysfonctionnements relevés par les inspections de l’ASN, comme par exemple des délais anormalement longs pour remettre en état une bouche d’incendie, ne doivent pas être pris à la légère.
Si les comptes rendus des inspections de l’ASN sont rassurants en ce qu’ils mettent en évidence que la protection contre les incendies au CEA de Fontenay-aux-Roses est globalement satisfaisante, ils restent tout de même un peu inquiétants en ce qu’ils montrent des insuffisances plus ou moins prononcées, des négligences plus ou moins graves n’ayant aucune conséquence ou des conséquences négligeables mais qui pourraient en avoir de très graves par un enchaînement malheureux de circonstances.
Un précédent
D’ailleurs il y a eu aussi au CEA-FAR des événements plus préoccupants concernant les systèmes de détection et d’extinction d’un incendie. Notamment l’évènement déclaré le 21 mars 2011 et jugé suffisamment grave pour être classé au niveau 1 de l’échelle INES. À son sujet l’ASN avait publié le communiqué suivant : « Le 21 mars 2011, le CEA a déclaré à l’ASN un événement significatif concernant l’indisponibilité du système de détection et d’extinction automatique d’incendie des locaux d’entreposages des produits chimiques et des solvants du bâtiment 18 du 27 janvier 2011 au 16 mars 2011.
« Lors d’opérations réalisées sur ce système le 27 janvier 2011, une erreur de manipulation a conduit à la vidange de la bouteille d’amorce du système d’extinction automatique. La détection et l’extinction automatique d’incendie se sont retrouvées indisponibles. Des mesures compensatoires ont alors été mises en place pour pouvoir éteindre un incendie. En revanche, l’analyse menée de la situation n’a pas identifié que la détection était également indisponible. Le 10 février 2011, le remplacement de la bouteille d’amorce a conduit à la fin de l’indisponibilité de la détection incendie. L’extinction automatique a été remise en service le 16 mars 2011.
Cet événement n’a pas eu de conséquence ni sur le personnel, ni sur l’environnement. En raison de lacunes dans la culture de sûreté, cet événement a été classé au niveau 1 de l’échelle INES. »
Lors de la séance plénière de la Cli-Far du 27 avril 2011, tous les intervenants, y compris la responsable de la cellule de sûreté du CEA/FAR ont jugé que cet incident aurait pu avoir des conséquences gravissimes. (Voir aussi ici-même )
Le dernier paragraphe de ce communiqué justifie le classement de l’évènement au niveau 1 sur l’échelle INES. Il peut tout à fait s’appliquer à la découverte des dysfonctionnements du système d’extinction d’incendie du local solvants S108 du bâtiment 10 de l’INB 166, objet de la déclaration du 8 octobre 2013 pour les raisons même qui y sont indiquées : lacunes dans la culture de sûreté. Espérons que ce sera ce que fera l’ASN pour donner au CEA un avertissement salutaire pour les populations riveraines et l’environnement.
Lundi 21 Octobre 2013
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L’ASPAS (Association de protection des animaux sauvages) communique: « Loup : 3 – Préfet 0 » Après la suspension, le 4 octobre dernier, de 7 arrêtés de tirs du préfet des Alpes-Maritimes, ce sont deux arrêtés du préfet des Alpes-de-Haute-Provence qui ont été suspendus le 17 Octobre par le Tribunal administratif de Marseille à la demande de l’Association pour la Protection des Animaux Sauvages (ASPAS). Ces arrêtés autorisaient l'abattage de loups dans le cadre d’une battue au « gibier », sur les secteurs concernés par les tirs de « prélèvement ».
Le 18 Octobre, 2 nouveaux arrêtés de tirs, cette fois dans la Drôme, viennent d’être suspendus par le Tribunal administratif de Grenoble à la demande de l’ASPAS et de la LPO Drôme et cela malgré une tentative de dernière minute du préfet qui a reformulé ses arrêtés pour tenter, en vain, de les rendre légaux.
Loup : 3 – Préfet 0
Pour le juge du TA de Marseille, les tirs en battue par les chasseurs, tels que prévus dans ces arrêtés, sans la présence et le contrôle technique des agents de l’ONCFS, ne respectent pas l’article 28 du plan loup et sont en contradiction avec l’esprit de la Directive Habitat. De plus, aucun représentant officiel de l’État n’était censé encadrer ces battues, laissant ainsi carte blanche aux chasseurs. Les autorisations préfectorales de telles battues visant une espèce protégée au niveau européen constituaient un recul évident en matière de protection de la nature.
Quant au juge du TA de Grenoble, il a estimé, selon le communiqué de l’ASPS, que ces arrêtés, en prévoyant le tir de plusieurs loups lors de la même opération, ne respectaient pas le protocole interministériel du 15 mai 2013 et l’article 16 de la Directive Habitat permettant de déroger à la protection stricte du loup.
Pour le juge du TA de Marseille, les tirs en battue par les chasseurs, tels que prévus dans ces arrêtés, sans la présence et le contrôle technique des agents de l’ONCFS, ne respectent pas l’article 28 du plan loup et sont en contradiction avec l’esprit de la Directive Habitat. De plus, aucun représentant officiel de l’État n’était censé encadrer ces battues, laissant ainsi carte blanche aux chasseurs. Les autorisations préfectorales de telles battues visant une espèce protégée au niveau européen constituaient un recul évident en matière de protection de la nature.
Quant au juge du TA de Grenoble, il a estimé, selon le communiqué de l’ASPS, que ces arrêtés, en prévoyant le tir de plusieurs loups lors de la même opération, ne respectaient pas le protocole interministériel du 15 mai 2013 et l’article 16 de la Directive Habitat permettant de déroger à la protection stricte du loup.
Comme le rappelle l’ASPAS, deux loups ont pourtant déjà fait les frais de la mise en œuvre de ces mesures illégales:
– une louve a été abattue sur la commune de Saint-Étienne de Tinée, à laquelle s’ajoute un autre loup blessé par un tir mais non retrouvé, le 21 septembre dernier. S’il n’est pas encore mort, il ne passera pas l’hiver, comme les louveteaux de la femelle…
– un autre loup a été abattu sur la commune de Beuil, le 22 septembre.
Pour eux, c’est trop tard ! Trop tard aussi pour les louveteaux morts de faim, pour le loup blessé qui aura agonisé on ne sait où, partageant ainsi le sort commun à des centaines animaux sauvages blessés par les chasseurs et qui vont se terrer pour mourir…
Une politique anti loup impopulaire mais relayée par l’Etat
Selon un récent sondage IFOP, 80% des Français sont «farouchement opposés à son éradication» (du loup). 76 % considèrent que le loup a toute sa place dans la nature en France tandis que 75 % des personnes interrogées jugent inacceptable «que l’État français fasse abattre certaines espèces protégées, telles que le loup, le vautour ou le bouquetin, au motif qu’elles peuvent représenter un risque».
Le gouvernement autorise pourtant systématiquement sa destruction et cède à la pression de seulement 6 % des français se montrant fermement opposés à sa présence. Mais faut-il s’en étonner avec un ministre de l’écologie tel que Philippe Martin ? Lorsqu’il était député, ce monsieur était un membre actif du groupe des députés pro-chasse à l’Assemblée nationale. C'est aussi un chaud défenseur de la chasse à courre, de la corrida, du gavage des oies et autres pratiques barbares, hélas bien françaises. Depuis son entrée au ministère il n’a pas changé son fusil d’épaule, si l’on ose dire. Toute son action le prouve et les chasseurs ne tarissent pas d’éloges à son égard. Pour eux, c’est un bon ministre mais pour la préservation de la Nature et de la faune sauvage, c’est une calamité. Hollande/Ayrault l’ont choisi en connaissance de cause, après avoir viré sans ménagement Delphine Batho. Sur ce sujet comme sur bien d’autres, Hollande/Ayrault, c’est la continuité sans le changement.
Heureusement que les associations comme l’ASPAS ou la LPO veillent. Mais quel dommage qu’elles soient obligées de dépenser autant d’énergie, de temps et d’argent pour simplement faire respecter la loi !
Sources : communiqués de presse de l’ASPAS et de la LPO
– une louve a été abattue sur la commune de Saint-Étienne de Tinée, à laquelle s’ajoute un autre loup blessé par un tir mais non retrouvé, le 21 septembre dernier. S’il n’est pas encore mort, il ne passera pas l’hiver, comme les louveteaux de la femelle…
– un autre loup a été abattu sur la commune de Beuil, le 22 septembre.
Pour eux, c’est trop tard ! Trop tard aussi pour les louveteaux morts de faim, pour le loup blessé qui aura agonisé on ne sait où, partageant ainsi le sort commun à des centaines animaux sauvages blessés par les chasseurs et qui vont se terrer pour mourir…
Une politique anti loup impopulaire mais relayée par l’Etat
Selon un récent sondage IFOP, 80% des Français sont «farouchement opposés à son éradication» (du loup). 76 % considèrent que le loup a toute sa place dans la nature en France tandis que 75 % des personnes interrogées jugent inacceptable «que l’État français fasse abattre certaines espèces protégées, telles que le loup, le vautour ou le bouquetin, au motif qu’elles peuvent représenter un risque».
Le gouvernement autorise pourtant systématiquement sa destruction et cède à la pression de seulement 6 % des français se montrant fermement opposés à sa présence. Mais faut-il s’en étonner avec un ministre de l’écologie tel que Philippe Martin ? Lorsqu’il était député, ce monsieur était un membre actif du groupe des députés pro-chasse à l’Assemblée nationale. C'est aussi un chaud défenseur de la chasse à courre, de la corrida, du gavage des oies et autres pratiques barbares, hélas bien françaises. Depuis son entrée au ministère il n’a pas changé son fusil d’épaule, si l’on ose dire. Toute son action le prouve et les chasseurs ne tarissent pas d’éloges à son égard. Pour eux, c’est un bon ministre mais pour la préservation de la Nature et de la faune sauvage, c’est une calamité. Hollande/Ayrault l’ont choisi en connaissance de cause, après avoir viré sans ménagement Delphine Batho. Sur ce sujet comme sur bien d’autres, Hollande/Ayrault, c’est la continuité sans le changement.
Heureusement que les associations comme l’ASPAS ou la LPO veillent. Mais quel dommage qu’elles soient obligées de dépenser autant d’énergie, de temps et d’argent pour simplement faire respecter la loi !
Sources : communiqués de presse de l’ASPAS et de la LPO
Samedi 19 Octobre 2013
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Au quotidien
Le Journal du Dimanche annonce dans son édition du 13 octobre que le gouvernement serait prêt à accepter une prolongation des centrales nucléaires françaises jusqu’à 50 ans de fonctionnement alors qu’elles étaient prévues pour avoir une durée de vie de trente ans, soit disant pour financer « la transition énergétique ». Calcul irresponsable qui ferait courir ainsi à la France, à l’Europe et au monde le risque d’un accident majeur.
Hollande, le président de l’accident majeur ?
C’est malheureusement ce qui pourrait arriver si avec son gouvernement il refuse de prendre en compte les conséquences du vieillissement des centrales sur la sûreté et s’il accepte d’augmenter de 20 ans leur durée de vie comme le voudrait EDF. Pourtant, ce ne sera pas faute d’avertissements. L’IRSN, lui-même, met en garde. Pour ce qui est de la tenue des cuves, il estime «qu’à VD3+ 5 ans le risque de rupture brutale n’est pas exclu pour les cuves des réacteurs de Dampierre 4, Cruas 1, Cruas 2, Saint-Laurent B1 et Chinon B2 en cas de situations incidentelles et accidentelles...Les marges à la rupture sont également insuffisantes à VD3 + 5 pour les cuves de Saint-Laurent B1 et de Bugey 5 qui sont affectées de défauts » Avis DSR/2010-153, 19 mai 2010, p. 3, ici. VD dans ce texte est une abréviation de « visite décennale», VD3+5 signifie 3 visites décennales, donc 30 ans + 5 ans soit 35 ans. En d’autres termes, l’IRSN estime que pour les centrales citées la cuve risque de ne pas tenir au-delà de 35ans !
C’est malheureusement ce qui pourrait arriver si avec son gouvernement il refuse de prendre en compte les conséquences du vieillissement des centrales sur la sûreté et s’il accepte d’augmenter de 20 ans leur durée de vie comme le voudrait EDF. Pourtant, ce ne sera pas faute d’avertissements. L’IRSN, lui-même, met en garde. Pour ce qui est de la tenue des cuves, il estime «qu’à VD3+ 5 ans le risque de rupture brutale n’est pas exclu pour les cuves des réacteurs de Dampierre 4, Cruas 1, Cruas 2, Saint-Laurent B1 et Chinon B2 en cas de situations incidentelles et accidentelles...Les marges à la rupture sont également insuffisantes à VD3 + 5 pour les cuves de Saint-Laurent B1 et de Bugey 5 qui sont affectées de défauts » Avis DSR/2010-153, 19 mai 2010, p. 3, ici. VD dans ce texte est une abréviation de « visite décennale», VD3+5 signifie 3 visites décennales, donc 30 ans + 5 ans soit 35 ans. En d’autres termes, l’IRSN estime que pour les centrales citées la cuve risque de ne pas tenir au-delà de 35ans !
Or la cuve, c’est la pièce essentielle d’un réacteur. C’est l’enceinte métallique étanche en acier renfermant le cœur du réacteur, les structures qui ont pour fonction de supporter ce cœur et les structures de guidage des grappes de contrôle de la réaction nucléaire. On imagine la gravité des conséquences d’une rupture brutale de cette enceinte. Or, il est déjà prévu de tenter le diable puisque EDF prévoit de garder ses réacteurs en fonctionnement pendant quarante ans ! 50 ans en l’état actuel du parc nucléaire, ce serait de la roulette russe avec quatre balles sur cinq dans le barillet ! Et c’est ce risque insensé que le gouvernement et les nucléocrates, en particulier ceux d’EDF, s’apprêtent à nous faire courir sans nous demander notre avis et sans faire trop de bruit afin que cela ne se sache pas trop… Comme le souligne le Réseau Sortir du nucléaire « même les rafistolages les plus coûteux - qui exposeront au passage les intervenants à des doses élevées de radioactivité - ne permettront pas d’endiguer ce vieillissement » Celui des cuves est inexorable comme on le constate sur les plus vielles d’entre-elles qui se fissurent et il y a des câblages totalement inaccessibles. En outre comme le montrent Laponche et Marignac, les réacteurs de 900 mégawatts à simple enceinte de confinement devraient être équipés d’une deuxième enceinte de confinement pour des raisons de sûreté et de sécurité ( La sûreté des installations Nucléaires, Décembre 2011, p.p. 10 – 11) ici
Une provocation politique à l’encontre d’Europe – Écologie/Les Verts
Selon EE/LV une telle prolongation serait « une provocation politique, un mensonge économique et une aberration énergétique » Elle serait une « provocation politique » parce qu’elle « remettrait directement en question l’engagement du Président de la République, rappelé à plusieurs reprises, de ramener à 50% d’ici 2025 la part du nucléaire dans la production d’électricité » C’est cet aspect de «provocation politique» que ce parti détaille en premier lieu et met en vedette. « Provocation », le mot est fort ! Provocation envers qui ? Envers EE/LV. L’expression est lourde de sous-entendus… Si on le provoque, EE/LV fera un malheur. Comme dans le cas de la fiscalité sur le Gasoil ?
Il est remarquable que tout ce communiqué s’adresse en fait à l’allié PS, au gouvernement et au président. D’où tout un paragraphe sur la question économique, un autre sur l’aberration énergétique dans lequel Hollande est cité : « Tout le monde en convient, le débat sur la transition énergétique l’a montré, le Président de la République l’a confirmé lors de la Conférence environnementale (…) : la priorité est aujourd’hui à la transition énergétique. » Et étrangement, rien sur le risque insensé que ferait courir aux gens, à la vie sur une large portion de la planète, voire sur la planète entière une telle décision !
Le communiqué revient encore en conclusion sur l’économie : « on ne saurait tolérer que (le lobby du nucléaire) puisse (…) continuer de peser si lourdement sur l’économie française. C’est pour en faire plus amplement la démonstration encore qu’EELV soutient la proposition de commission d’enquête demandée par le groupe écologiste à l’Assemblée Nationale, afin de faire toute la lumière sur les coûts du nucléaire, et l’impact de la durée de vie des réacteurs sur ces coûts. » Est-il besoin de faire de telles études lorsque l’on sait déjà qu’un accident majeur – que cette décision imbécile rendrait encore plus probable – pourrait coûter à la France l’équivalent de deux ans de PIB selon les estimations officielles de l’IRSN ?
En fréquentant les dorures du pouvoir, EE/LV aurait-t-il fait sa révolution ptolémaïque et fait passer la sacro-sainte économie avant la vie? Il est vrai que comme EE/LV accepte que les centrales puissent fonctionner quarante ans, il ne peut guère insister sur l’épée de Damoclès qu’elles font peser sur nos têtes.
Une provocation politique à l’encontre d’Europe – Écologie/Les Verts
Selon EE/LV une telle prolongation serait « une provocation politique, un mensonge économique et une aberration énergétique » Elle serait une « provocation politique » parce qu’elle « remettrait directement en question l’engagement du Président de la République, rappelé à plusieurs reprises, de ramener à 50% d’ici 2025 la part du nucléaire dans la production d’électricité » C’est cet aspect de «provocation politique» que ce parti détaille en premier lieu et met en vedette. « Provocation », le mot est fort ! Provocation envers qui ? Envers EE/LV. L’expression est lourde de sous-entendus… Si on le provoque, EE/LV fera un malheur. Comme dans le cas de la fiscalité sur le Gasoil ?
Il est remarquable que tout ce communiqué s’adresse en fait à l’allié PS, au gouvernement et au président. D’où tout un paragraphe sur la question économique, un autre sur l’aberration énergétique dans lequel Hollande est cité : « Tout le monde en convient, le débat sur la transition énergétique l’a montré, le Président de la République l’a confirmé lors de la Conférence environnementale (…) : la priorité est aujourd’hui à la transition énergétique. » Et étrangement, rien sur le risque insensé que ferait courir aux gens, à la vie sur une large portion de la planète, voire sur la planète entière une telle décision !
Le communiqué revient encore en conclusion sur l’économie : « on ne saurait tolérer que (le lobby du nucléaire) puisse (…) continuer de peser si lourdement sur l’économie française. C’est pour en faire plus amplement la démonstration encore qu’EELV soutient la proposition de commission d’enquête demandée par le groupe écologiste à l’Assemblée Nationale, afin de faire toute la lumière sur les coûts du nucléaire, et l’impact de la durée de vie des réacteurs sur ces coûts. » Est-il besoin de faire de telles études lorsque l’on sait déjà qu’un accident majeur – que cette décision imbécile rendrait encore plus probable – pourrait coûter à la France l’équivalent de deux ans de PIB selon les estimations officielles de l’IRSN ?
En fréquentant les dorures du pouvoir, EE/LV aurait-t-il fait sa révolution ptolémaïque et fait passer la sacro-sainte économie avant la vie? Il est vrai que comme EE/LV accepte que les centrales puissent fonctionner quarante ans, il ne peut guère insister sur l’épée de Damoclès qu’elles font peser sur nos têtes.
Mardi 15 Octobre 2013
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Au quotidien
Par décision du 9 octobre 2013, le Conseil d’Etat donne raison aux associations qui se battent depuis plusieurs mois contre la réalisation d’un pôle industriel de sciage, de cogénération et granulés de bois dans la zone d’activités du Tronçay à Sardy-lès-Epiry (Nièvre) qui nuirait à de nombreuses espèces protégées s’il se réalisait.
Pour les lecteurs qui voudrait en savoir plus sur cette scierie, voir nos articles précédents et les liens qui y sont mentionnés en cliquant ici et ici
Le Conseil d’Etat a confirmé l’analyse des associations et des juges de premières instances qui, à plusieurs reprises, ont annulé les arrêtés du préfet de la Nièvre autorisant la destruction d’espèces protégées (oiseaux, chiroptères, reptiles…) pour la réalisation de ce projet parce qu’il ne répondait pas à des raisons impératives d’intérêt public majeur qui est le motif exigé par le droit communautaire et le droit national pour déroger à la protection de la faune et de la flore sauvages.
Le juge a estimé que même si ce projet présentait un intérêt public incontestable, il ne constituait pas pour autant « un cas exceptionnel dont la réalisation se révèlerait indispensable », ce qui aurait justifié, selon les juges, la destruction d’espèces protégées. Selon Raymond LEOST, en charge des questions juridiques pour France Nature Environnement, le juge réaffirme par cette décision que «la destruction d’espèces protégées n’est pas une variable d’ajustement qu’il suffit de mettre en œuvre pour réaliser son projet » Commentant cette décision, Dominique Py, administratrice de FNE en charge des questions faune sauvage a déclaré : « Le sens de notre action et de la législation visant à protéger notre environnement n’est pas de s’opposer au développement économique, et ce d’autant moins dans une période de crise et dans une zone comme le Morvan où le travail est rare, mais il est indispensable, et le Conseil d’Etat le réaffirme dans cette décision avec force, de comprendre que nous devons préserver notre patrimoine biologique, et que lorsqu’il y a des espaces industriels vides, il est bien dommage de détruire une forêt pour créer une zone industrielle »
Le Conseil d’Etat a confirmé l’analyse des associations et des juges de premières instances qui, à plusieurs reprises, ont annulé les arrêtés du préfet de la Nièvre autorisant la destruction d’espèces protégées (oiseaux, chiroptères, reptiles…) pour la réalisation de ce projet parce qu’il ne répondait pas à des raisons impératives d’intérêt public majeur qui est le motif exigé par le droit communautaire et le droit national pour déroger à la protection de la faune et de la flore sauvages.
Le juge a estimé que même si ce projet présentait un intérêt public incontestable, il ne constituait pas pour autant « un cas exceptionnel dont la réalisation se révèlerait indispensable », ce qui aurait justifié, selon les juges, la destruction d’espèces protégées. Selon Raymond LEOST, en charge des questions juridiques pour France Nature Environnement, le juge réaffirme par cette décision que «la destruction d’espèces protégées n’est pas une variable d’ajustement qu’il suffit de mettre en œuvre pour réaliser son projet » Commentant cette décision, Dominique Py, administratrice de FNE en charge des questions faune sauvage a déclaré : « Le sens de notre action et de la législation visant à protéger notre environnement n’est pas de s’opposer au développement économique, et ce d’autant moins dans une période de crise et dans une zone comme le Morvan où le travail est rare, mais il est indispensable, et le Conseil d’Etat le réaffirme dans cette décision avec force, de comprendre que nous devons préserver notre patrimoine biologique, et que lorsqu’il y a des espaces industriels vides, il est bien dommage de détruire une forêt pour créer une zone industrielle »
Cette belle victoire ne signifie pas la fin du combat
Il faut que la justice ait rendu sa décision sur l’ensemble des arrêtés préfectoraux pour que la victoire soit définitive ou, comme certains l’espèrent, que les élus locaux fassent enfin preuve de sagesse en annonçant rapidement l’abandon définitif du projet. En attendant, les militants qui sur le terrain défendent la ZAD (Zone À Défendre) ne lèveront pas le camp, en lisère de la Forêt où ils se relayent pour défendre le site depuis l’attaque à la tronçonneuse d’une partie du bois en Février. Celui qui a renoncé, c’est le directeur-général de l’entreprise Ersica à l’origine du projet. Il a annoncé au début du mois qu’il démissionnait de son poste.
« Sem d’Auverhna, lachem pas »
Des bruits courent également selon lesquels l’entreprise abandonnerait la forêt morvandelle pour la forêt auvergnate qui n’en doutons pas, trouvera elle aussi des défenseurs déterminés. Comme le dit fièrement la devise du journal La Galipote : « Sem d’Auverhna, lachem pas »
Sources : FNE, Adret Morvan.
Il faut que la justice ait rendu sa décision sur l’ensemble des arrêtés préfectoraux pour que la victoire soit définitive ou, comme certains l’espèrent, que les élus locaux fassent enfin preuve de sagesse en annonçant rapidement l’abandon définitif du projet. En attendant, les militants qui sur le terrain défendent la ZAD (Zone À Défendre) ne lèveront pas le camp, en lisère de la Forêt où ils se relayent pour défendre le site depuis l’attaque à la tronçonneuse d’une partie du bois en Février. Celui qui a renoncé, c’est le directeur-général de l’entreprise Ersica à l’origine du projet. Il a annoncé au début du mois qu’il démissionnait de son poste.
« Sem d’Auverhna, lachem pas »
Des bruits courent également selon lesquels l’entreprise abandonnerait la forêt morvandelle pour la forêt auvergnate qui n’en doutons pas, trouvera elle aussi des défenseurs déterminés. Comme le dit fièrement la devise du journal La Galipote : « Sem d’Auverhna, lachem pas »
Sources : FNE, Adret Morvan.
Jeudi 10 Octobre 2013
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Au quotidien
Aurore Lenoir coordinatrice et porte-parole du collectif N.A.R.G. (Non à l’Abattoir Rituel de Guéret) s’est rendue le 2 octobre 2013 avec des membres de son association au Sommet de l’élevage à Clermont-Ferrand où elle a pu rencontrer quelques instants le ministre de l’agriculture Stéphane Le Foll et le Président François Hollande. L’entrevue fut édifiante : Le Foll approuve ce scandaleux projet de gigantesque abattoir à vif qui enfreint le règlement européen ; Hollande botte en touche comme à son habitude détestable !
Le collectif NARG s’oppose à la construction à Guéret (Creuse) d’un abattoir industriel à vif (par égorgement sans étourdissement) Ce serait le premier abattoir exclusivement rituel d'Europe, et un dangereux précédent conduisant à une uniformisation de l'abattage où l'étourdissement appartiendrait aux pratiques du passé. Il s'agit d'un projet d'ampleur internationale, avec 5000 tonnes de viandes prévues pour la première année. L'objectif clairement annoncé par les porteurs du projet étant l'exportation, il s’agit d’un détournement flagrant de la dérogation européenne à l'étourdissement préalable des animaux, qui vise à couvrir les besoins intérieurs des minorités religieuses concernées, non à dégager du profit grâce à l'export.
Le Foll sait-il bien de quoi il parle ?
Le Foll sait-il bien de quoi il parle ?
Voici d’abord comment s’est passé l’entrevue avec Le Foll tel que le relate Aurore Lenoir (les passages soulignés le sont par moi, JFD) : «Nous avons décidé de parler directement au Président de la République et à son Ministre. Nous avons approché Monsieur Le Foll, alors occupé à caresser un agneau (placé dans un petit enclos avec une brebis, depuis plus de 2 heures au milieu de la foule, du bruit et de la chaleur étouffante...). Ce dernier s’est montré attentif à notre message concernant le constat récurrent de troupeaux abandonnés sans soin ni nourriture. Mais au moment d’aborder le sujet de l’abattoir de Guéret, il a brusquement changé d’attitude, s’est presque montré agressif, et refusa tout dialogue au sujet des 4 points fondamentaux : souffrance animale, risques sanitaires, non-respect de la laïcité et de l’information du consommateur. Il balaya nos revendications d’un revers de main, répétant «c’est pas bien ce que vous faites » puis «il n’y a pas tromperie du consommateur, ce que vous dites est faux, je sais de quoi je parle ! » Quid de la viande abattue sans étourdissement, se retrouvant pour une large part dans le circuit classique, sans aucune mention du type d’abattage et des risques pour la santé des consommateurs ?»
Pourquoi « ce n’est pas bien » ce que fait le NARG ? Qu’est-ce qui n’est pas bien ?
S’il est évident que Le Foll approuve le projet, ou à tout le moins ne veut pas lever le petit doigt contre, la phrase est sibylline. Le journal régional, La Montagne suggère de la compléter ainsi : «Ce n'est pas bien d'embêter notre ami Michel Vergnier. » Député-Maire de Guéret (PS), président de la communauté d’agglomération du Grand Guéret, ce dernier est un farouche partisan de l’installation de cet abattoir hallal industriel. La collectivité locale dont il est le président a tout fait pour que ce projet voie le jour ! Le 7 juillet 2011, l’ancienne Communauté de Communes de Guéret - St-Vaury (devenue la Communauté d'Agglomération du Grand Guéret) autorisait la signature d'une promesse de vente avec une société fictive, la SAS SOVILIM, pour la vente d'un terrain, en vue d'y construire un abattoir exclusivement rituel. Cette même Communauté de Communes a ensuite financé l'étude de faisabilité pour ce projet, tout en prétendant le contraire auprès des journalistes. C’est dire l’engagement du chef de file du PS local dans ce dossier et c’est ce qui explique peut-être, au moins en partie, l’attitude de Le Foll et de Hollande.
Contrairement à ce qu’il assène en disant qu’il sait de quoi il parle soit Le Foll est mal renseigné, soit et c’est pire, il ment lorsqu’il déclare qu’il n’y a pas tromperie du consommateur alors que lui et ses prédécesseurs ont tout fait pour qu’il n’y ait pas un étiquetage obligatoire de la viande Hallal ou casher et de la viande garantie non-halal et non-casher, cédant aux pressions des organisations religieuses et surtout à celle de la filière pour des raisons économiques.
Hélas, non ! Ce que dit le NARG n’est pas faux. C’est même en partie au moins de notoriété publique mais les politiques ne veulent pas agir. Pour s’en convaincre, il suffit de lire « La réalité de l'abattage rituel Halal et Casher : entre business et cruauté » un article paru sur le site Notre planète. Info. ici. C’est un article très complet avec à l’appui de nombreux liens dont certains renvoient à des organismes officiels et en fin d’article sont ajoutés des liens sur d’autres articles du site portant sur le sujet. Mais parce que les viandes casher et surtout l’hallal sont un marché prometteur à l’exportation, ouvrant un débouché à une filière en crise, quelques élus et sans doute les premiers d’entre eux, sont prêts à accepter n’importe quoi, insensibles à la souffrance animale, négligeant les mises en gardes sanitaires, bafouant le droit de chacun de choisir ce qu’il souhaite manger et ne pas manger !
Hollande sait, ne dit rien, ne fera rien…
L’entrevue éclair entre la responsable du NARG et Hollande ne s’est pas bien passée non plus. Aurore Lenoir la relate ainsi : « Nous approchions Monsieur Hollande, quelques minutes plus tard. Le Président de la République se montra attentif aux difficultés des troupeaux creusois. Nous étions même rassurés par son accessibilité et son attention. Mais, lorsque je prononçais les mots « abattoir de Guéret » (il demeura pourtant attentif au fait d’un projet prévoyant d’égorger les animaux en pleine conscience), il changea d’expression, jusqu’alors bienveillante, déclarant énervé, « oui je suis au courant », puis nous tourna le dos, refusant de nous entendre. » Il est au courant, tant mieux ! Mais que compte-t-il faire ? Rien, bien entendu. Sinon il n’aurait pas tourné les talons. En fait, il est probablement pour ce projet, mais évite de le dire et le prend de haut, manière facile d’éviter le débat pour un président de la république imbu de ce pouvoir qu’il a tant désiré…
Devant la faillite de ces élus trop sensibles aux chants de sirène des lobbies, Aurore Lenoir a raison d’appeler les gens à se mobiliser : «Nous comptons sur vous, citoyens, victimes de cette omerta, pour y mettre fin et vous mobiliser ! En tant que consommateur et citoyen vous avez le pouvoir de mettre ce débat sur la place publique ! En doutez-vous encore ? Pour rappel, en 1964, c’est sous la pression citoyenne que le gouvernement a légiféré en faveur d’un étourdissement systématique de tout animal dit de « boucherie » lors de l’abattage. Quel avenir offrons-nous aux générations futures si nous ne savons nous mobiliser pour le respect de leurs droits, de leur santé et le respect dû aux animaux en tant qu’êtres sensibles ? »
Pourquoi « ce n’est pas bien » ce que fait le NARG ? Qu’est-ce qui n’est pas bien ?
S’il est évident que Le Foll approuve le projet, ou à tout le moins ne veut pas lever le petit doigt contre, la phrase est sibylline. Le journal régional, La Montagne suggère de la compléter ainsi : «Ce n'est pas bien d'embêter notre ami Michel Vergnier. » Député-Maire de Guéret (PS), président de la communauté d’agglomération du Grand Guéret, ce dernier est un farouche partisan de l’installation de cet abattoir hallal industriel. La collectivité locale dont il est le président a tout fait pour que ce projet voie le jour ! Le 7 juillet 2011, l’ancienne Communauté de Communes de Guéret - St-Vaury (devenue la Communauté d'Agglomération du Grand Guéret) autorisait la signature d'une promesse de vente avec une société fictive, la SAS SOVILIM, pour la vente d'un terrain, en vue d'y construire un abattoir exclusivement rituel. Cette même Communauté de Communes a ensuite financé l'étude de faisabilité pour ce projet, tout en prétendant le contraire auprès des journalistes. C’est dire l’engagement du chef de file du PS local dans ce dossier et c’est ce qui explique peut-être, au moins en partie, l’attitude de Le Foll et de Hollande.
Contrairement à ce qu’il assène en disant qu’il sait de quoi il parle soit Le Foll est mal renseigné, soit et c’est pire, il ment lorsqu’il déclare qu’il n’y a pas tromperie du consommateur alors que lui et ses prédécesseurs ont tout fait pour qu’il n’y ait pas un étiquetage obligatoire de la viande Hallal ou casher et de la viande garantie non-halal et non-casher, cédant aux pressions des organisations religieuses et surtout à celle de la filière pour des raisons économiques.
Hélas, non ! Ce que dit le NARG n’est pas faux. C’est même en partie au moins de notoriété publique mais les politiques ne veulent pas agir. Pour s’en convaincre, il suffit de lire « La réalité de l'abattage rituel Halal et Casher : entre business et cruauté » un article paru sur le site Notre planète. Info. ici. C’est un article très complet avec à l’appui de nombreux liens dont certains renvoient à des organismes officiels et en fin d’article sont ajoutés des liens sur d’autres articles du site portant sur le sujet. Mais parce que les viandes casher et surtout l’hallal sont un marché prometteur à l’exportation, ouvrant un débouché à une filière en crise, quelques élus et sans doute les premiers d’entre eux, sont prêts à accepter n’importe quoi, insensibles à la souffrance animale, négligeant les mises en gardes sanitaires, bafouant le droit de chacun de choisir ce qu’il souhaite manger et ne pas manger !
Hollande sait, ne dit rien, ne fera rien…
L’entrevue éclair entre la responsable du NARG et Hollande ne s’est pas bien passée non plus. Aurore Lenoir la relate ainsi : « Nous approchions Monsieur Hollande, quelques minutes plus tard. Le Président de la République se montra attentif aux difficultés des troupeaux creusois. Nous étions même rassurés par son accessibilité et son attention. Mais, lorsque je prononçais les mots « abattoir de Guéret » (il demeura pourtant attentif au fait d’un projet prévoyant d’égorger les animaux en pleine conscience), il changea d’expression, jusqu’alors bienveillante, déclarant énervé, « oui je suis au courant », puis nous tourna le dos, refusant de nous entendre. » Il est au courant, tant mieux ! Mais que compte-t-il faire ? Rien, bien entendu. Sinon il n’aurait pas tourné les talons. En fait, il est probablement pour ce projet, mais évite de le dire et le prend de haut, manière facile d’éviter le débat pour un président de la république imbu de ce pouvoir qu’il a tant désiré…
Devant la faillite de ces élus trop sensibles aux chants de sirène des lobbies, Aurore Lenoir a raison d’appeler les gens à se mobiliser : «Nous comptons sur vous, citoyens, victimes de cette omerta, pour y mettre fin et vous mobiliser ! En tant que consommateur et citoyen vous avez le pouvoir de mettre ce débat sur la place publique ! En doutez-vous encore ? Pour rappel, en 1964, c’est sous la pression citoyenne que le gouvernement a légiféré en faveur d’un étourdissement systématique de tout animal dit de « boucherie » lors de l’abattage. Quel avenir offrons-nous aux générations futures si nous ne savons nous mobiliser pour le respect de leurs droits, de leur santé et le respect dû aux animaux en tant qu’êtres sensibles ? »
- Pour lire le communiqué du NARG :
- Réponse aux propos calomnieux de Michel Vergnier sur le collectif NARG:
Mercredi 9 Octobre 2013
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Fontenay-aux-Roses
Le CEA de Fontenay-aux-Roses « ouvre ses portes », (ou du moins quelques-unes !) à l’occasion de la fête de la science. Hélas, avec la « science » qui y est pratiquée, ce n’est jamais la fête pour les animaux rats, souris, macaques, ou autre petits singes qui y sont manipulés !

Macaca fascicularis, une des espèces cobaye du CEA, Division Science du vivant
Alors qu’un puissant mouvement se dessine en faveur du développement de méthodes substitutives à l’expérimentation animale, mouvement qui implique de nombreux chercheurs en toxicologie et en biomédecine, au CEA de Fontenay, c’est l’inverse qui se produit : on raffine, on innove dans les procédés de vivisection de malheureux animaux captifs dans les animaleries que le public ne visitera pas.
MIRCEN : la vivisection dernier cri…
Dans ses murs, le CEA de Fontenay héberge « MiIRCen », un institut de la division des sciences du vivant dans lesquelles le CEA s’est en partie reconverti. MIRCen possède une « plateforme » qui «propose son expertise pour l'élaboration de vecteurs viraux AAV et lentivirus en vue du développement de modèles pathologiques et l'évaluation de nouvelles pistes thérapeutiques. » En clair, MIRCEN utilise et vend des méthodes sophistiquées pour rendre malade des chimpanzés, des macaques, des rats, des souris ou autre espèce d’animaux et tenter ensuite de voir les effets que produisent sur eux certaines thérapeutiques. Selon le jargon de la fiche de présentation, la plateforme permet «- de développer des modèles animaux pertinents de pathologies, notamment par administration de vecteurs viraux selon des procédures expérimentales (anesthésie, réveil…) validées chez le primate non-humain et le rongeur (rat, souris), - de tester de nouvelles thérapies par injection de vecteurs viraux ou par greffes cellulaires. » La plateforme dispose d’une une animalerie pouvant emprisonner dans l’attente de leur supplice, 2500 rongeurs et 350 primates (chimpanzés, macaques, petits lémuriens, entre autres). Pour les animaux soumis à de tels tests, qu’ils soient encore malades ou bien guéris, l’issue sera toujours fatale. Dans le dernier cas, ils auront eu la chance d’être exécutés en bonne santé. Quand ce ne sont pas les nécessités de l’expérience, c’est la loi qui exige, par précaution, que les animaux soient tués à la fin des supplices qu’ils ont subis. Sans considération aucune, ils sont traités comme des déchets malpropres, déchets qui pourraient être dangereux et qu’il faut éliminer dans les règles de l’art. Et l’on a le culot de parler d’éthique et de comités d’éthique (maison) validant ce type de pratiques.
MIRCEN : la vivisection dernier cri…
Dans ses murs, le CEA de Fontenay héberge « MiIRCen », un institut de la division des sciences du vivant dans lesquelles le CEA s’est en partie reconverti. MIRCen possède une « plateforme » qui «propose son expertise pour l'élaboration de vecteurs viraux AAV et lentivirus en vue du développement de modèles pathologiques et l'évaluation de nouvelles pistes thérapeutiques. » En clair, MIRCEN utilise et vend des méthodes sophistiquées pour rendre malade des chimpanzés, des macaques, des rats, des souris ou autre espèce d’animaux et tenter ensuite de voir les effets que produisent sur eux certaines thérapeutiques. Selon le jargon de la fiche de présentation, la plateforme permet «- de développer des modèles animaux pertinents de pathologies, notamment par administration de vecteurs viraux selon des procédures expérimentales (anesthésie, réveil…) validées chez le primate non-humain et le rongeur (rat, souris), - de tester de nouvelles thérapies par injection de vecteurs viraux ou par greffes cellulaires. » La plateforme dispose d’une une animalerie pouvant emprisonner dans l’attente de leur supplice, 2500 rongeurs et 350 primates (chimpanzés, macaques, petits lémuriens, entre autres). Pour les animaux soumis à de tels tests, qu’ils soient encore malades ou bien guéris, l’issue sera toujours fatale. Dans le dernier cas, ils auront eu la chance d’être exécutés en bonne santé. Quand ce ne sont pas les nécessités de l’expérience, c’est la loi qui exige, par précaution, que les animaux soient tués à la fin des supplices qu’ils ont subis. Sans considération aucune, ils sont traités comme des déchets malpropres, déchets qui pourraient être dangereux et qu’il faut éliminer dans les règles de l’art. Et l’on a le culot de parler d’éthique et de comités d’éthique (maison) validant ce type de pratiques.
IRCM : la vivisection irradiante à la demande
Toujours dans les murs du CEA, non loin de MIRCen, il y a une autre installation dont le CEA est fier et fait la promotion : « une plateforme d’irradiation pour l’étude des faibles doses » gérée par IRCM (Institut de radiobiologie cellulaire et moléculaire) un autre institut du CEA. Cette plateforme d’irradiation peut être utilisée, moyennant finance par tout laboratoire qui veut étudier les effets des rayonnements sur le vivant. « Elle est, nous dit le texte de présentation, plus particulièrement optimisée pour les faibles doses et offre un large spectre de débits de rayonnements gamma » Elle permet « l’irradiation d’organismes entiers (rongeurs, primates non hominoïdes,… » c’est-à-dire des petits singes comme le microcèbe mignon. Le dispositif permet de les irradier tout entier ou seulement une partie de leur organisme (organe in situ précise le texte). Bref, voilà un bel outil pour une vivisection bien contemporaine dont il y lieu d’être légitimement fier. Comme quoi, on n’arrête pas le progrès, même dans l’horreur.
Il faut reprendre cette citation de Gandhi que j’avais mentionnée à propos de la corrida que la France se refuse à abolir «On peut juger de la grandeur d’une nation par la façon dont les animaux y sont traités » Mais là, c’est encore bien pire, car ce n’est pas seulement une nation qui est en cause mais toute une civilisation, la civilisation occidentale, la nôtre. Nous devrions avoir honte de cette science sans conscience, sans respect pour la vie, donc fatalement sans respect pour la planète.
Sans compter que l’extrapolation des résultats des expérimentations sur les modèles animaux aux hommes est sujette à caution et ne garantit ni l’efficacité, ni la non-toxicité d’une molécule ou d’une thérapie, chaque espèce étant différente et aucune ne reproduisant la physiologie humaine avec une fidélité suffisante. Les cas d’échec de ces procédures abondent comme on peut le constater à la lecture de Science, enjeux, santé, la revue de l’association Pro Anima qui milite et promeut des méthodes de substitution à la vivisection.
Utile ou non, fiable ou non, la vivisection n’est pas acceptable. Je citerai une fois encore ce texte d’Hibou Gris : « « (Que la vivisection soit) profitable ou non, je trouve la rançon beaucoup trop élevée pour la créature qui en fait les frais, je la trouve même si exorbitante que je ne me sens pas le droit d'en exiger le paiement. Oui, j'avoue que je n'aurais pas la conscience tranquille si je savais qu'il a fallu torturer des centaines d'animaux innocents et les faire périr dans d'horribles souffrances pour que je vive un peu plus longtemps, moi qui finirait toujours par mourir » Grey Owl, Tales an Empty cabin, trad. Fr. Ambassadeur des bêtes, Boivin, Paris, 1951, p. 244-245.
Dimanche 13 octobre, faut-il aller au CEA de Fontenay-aux-Roses et y emmener ses enfants ? La « science » lorsqu’elle choisit la vivisection comme méthode d’investigation ne mérite vraiment pas qu’on la fête et il y a tant d’autres manifestations dans la région…
Toujours dans les murs du CEA, non loin de MIRCen, il y a une autre installation dont le CEA est fier et fait la promotion : « une plateforme d’irradiation pour l’étude des faibles doses » gérée par IRCM (Institut de radiobiologie cellulaire et moléculaire) un autre institut du CEA. Cette plateforme d’irradiation peut être utilisée, moyennant finance par tout laboratoire qui veut étudier les effets des rayonnements sur le vivant. « Elle est, nous dit le texte de présentation, plus particulièrement optimisée pour les faibles doses et offre un large spectre de débits de rayonnements gamma » Elle permet « l’irradiation d’organismes entiers (rongeurs, primates non hominoïdes,… » c’est-à-dire des petits singes comme le microcèbe mignon. Le dispositif permet de les irradier tout entier ou seulement une partie de leur organisme (organe in situ précise le texte). Bref, voilà un bel outil pour une vivisection bien contemporaine dont il y lieu d’être légitimement fier. Comme quoi, on n’arrête pas le progrès, même dans l’horreur.
Il faut reprendre cette citation de Gandhi que j’avais mentionnée à propos de la corrida que la France se refuse à abolir «On peut juger de la grandeur d’une nation par la façon dont les animaux y sont traités » Mais là, c’est encore bien pire, car ce n’est pas seulement une nation qui est en cause mais toute une civilisation, la civilisation occidentale, la nôtre. Nous devrions avoir honte de cette science sans conscience, sans respect pour la vie, donc fatalement sans respect pour la planète.
Sans compter que l’extrapolation des résultats des expérimentations sur les modèles animaux aux hommes est sujette à caution et ne garantit ni l’efficacité, ni la non-toxicité d’une molécule ou d’une thérapie, chaque espèce étant différente et aucune ne reproduisant la physiologie humaine avec une fidélité suffisante. Les cas d’échec de ces procédures abondent comme on peut le constater à la lecture de Science, enjeux, santé, la revue de l’association Pro Anima qui milite et promeut des méthodes de substitution à la vivisection.
Utile ou non, fiable ou non, la vivisection n’est pas acceptable. Je citerai une fois encore ce texte d’Hibou Gris : « « (Que la vivisection soit) profitable ou non, je trouve la rançon beaucoup trop élevée pour la créature qui en fait les frais, je la trouve même si exorbitante que je ne me sens pas le droit d'en exiger le paiement. Oui, j'avoue que je n'aurais pas la conscience tranquille si je savais qu'il a fallu torturer des centaines d'animaux innocents et les faire périr dans d'horribles souffrances pour que je vive un peu plus longtemps, moi qui finirait toujours par mourir » Grey Owl, Tales an Empty cabin, trad. Fr. Ambassadeur des bêtes, Boivin, Paris, 1951, p. 244-245.
Dimanche 13 octobre, faut-il aller au CEA de Fontenay-aux-Roses et y emmener ses enfants ? La « science » lorsqu’elle choisit la vivisection comme méthode d’investigation ne mérite vraiment pas qu’on la fête et il y a tant d’autres manifestations dans la région…
Mercredi 9 Octobre 2013
Commentaires (1)
Nature - environnement
Laurence Abeille, députée écologiste du Val de Marne et plusieurs de ses collègues du groupe Europe-Ecologie /Les Verts vont déposer une proposition de loi « relative à la suppression de l’autorisation exceptionnelle de sévices et d’actes de cruauté sur les animaux lors des corridas ». Cette nouvelle tentative pour interdire les corridas intervient trois ans après celle des députées Geneviève Gaillard (PS) et Muriel Marland-Militello (UMP) Sera-t-elle débattue dans l’hémicycle ou subira-t-elle le même sort que les précédentes qui n’ont jamais abouti ? Il n’y a, hélas, guère lieu d’être optimiste sur le sort qui lui sera réservé.

Laurence Abeille
Certes ainsi que le souligne le CRAC, il s’agit d’une « avancée historique dans la lutte pour l’abolition de la barbarie des arènes » puisque «pour la première fois dans l’histoire de notre pays, des présidents de groupe cosignent une proposition de loi abolitionniste (François de Rugy et Barbara Pompili) » Mais rien n’est gagné pour autant.
Philippe Martin, ministre de l’environnement, élu du Gers, aficionado...
Philippe Martin qui est entièrement acquis à la tauromachie s’est empressé de rassurer ses amis aficionados quant à son soutien indéfectible dès sa nomination à son poste de ministre de l’environnement. On peut compter sur lui pour contrer cette proposition de loi et l’empêcher de voir le jour !
Les petites manœuvres de Jean-Marc Ayrault,
…en tant que président du groupe PS (2007 – 2012)
Jean-Marc Ayrault a tout fait pour enterrer les propositions de loi abolitionnistes lorsqu’il était président du groupe PS au cours de la législature précédente (2007-2012). Dans un article de Charlie Hebdo Jean-Pierre Garrigue président du CRAC et vice-président du CRAC Europe a relaté à Luce Lapin les manœuvres d’obstruction de celui qui est aujourd’hui Premier ministre : «Côté PS, l’hypocrisie, le mensonge et les petits arrangements entre amis étaient de rigueur » constate-t-il : « De juin 2010 (première proposition de loi commune PS et UMP) à mai 2011, le travail des militants et des associations avait permis d’obtenir la signature de près d’une centaine de députés PS supplémentaires en plus des 100 déjà signataires (essentiellement UMP). Signatures qui n’apparaissaient nulle part… bloquées par le président du groupe PS à l’Assemblée nationale, Jean-Marc Ayrault, sous la pression des députés aficionados Valls, Emmanuelli, Glavany et quelques autres. »
Philippe Martin, ministre de l’environnement, élu du Gers, aficionado...
Philippe Martin qui est entièrement acquis à la tauromachie s’est empressé de rassurer ses amis aficionados quant à son soutien indéfectible dès sa nomination à son poste de ministre de l’environnement. On peut compter sur lui pour contrer cette proposition de loi et l’empêcher de voir le jour !
Les petites manœuvres de Jean-Marc Ayrault,
…en tant que président du groupe PS (2007 – 2012)
Jean-Marc Ayrault a tout fait pour enterrer les propositions de loi abolitionnistes lorsqu’il était président du groupe PS au cours de la législature précédente (2007-2012). Dans un article de Charlie Hebdo Jean-Pierre Garrigue président du CRAC et vice-président du CRAC Europe a relaté à Luce Lapin les manœuvres d’obstruction de celui qui est aujourd’hui Premier ministre : «Côté PS, l’hypocrisie, le mensonge et les petits arrangements entre amis étaient de rigueur » constate-t-il : « De juin 2010 (première proposition de loi commune PS et UMP) à mai 2011, le travail des militants et des associations avait permis d’obtenir la signature de près d’une centaine de députés PS supplémentaires en plus des 100 déjà signataires (essentiellement UMP). Signatures qui n’apparaissaient nulle part… bloquées par le président du groupe PS à l’Assemblée nationale, Jean-Marc Ayrault, sous la pression des députés aficionados Valls, Emmanuelli, Glavany et quelques autres. »
Le sénateur PS anti-corrida, Rolland Povinelli ayant réussi à « faire sauter le verrou », «J.M. Ayrault «permet» aux députés PS de déposer une nouvelle proposition de loi et de la signer (preuve qu’avant ils n’avaient pas le droit!) ». Cette proposition de loi fut déposée le 13 juillet 2011 par Geneviève Gaillard et quelques 25 députés socialistes. Il fallait obtenir la majorité absolue au sein du groupe PS, soit un peu plus d’une centaine de signatures, que le Crac avait déjà potentiellement, pour que la proposition de loi soit enfin inscrite à l’ordre du jour de l’assemblée. Mais, durant l’été 2011, c’est un nouveau blocage et de nouvelles consignes des instances du PS en direction des députés qui a fait échoué une nouvelle fois la tentative.
…en tant que Premier ministre
Lors de l’examen de la QPC déposée par le CRAC et Droit des animaux, Jean-Marc Ayrault s’est substitué aux deux ministres concernées, deux femmes, Aurélie Filippeti pour la culture et Christiane Taubira pour la justice, l’une et l’autre anti-corrida, l’une et l’autre réduite au silence, tandis qu’il faisait intervenir ses services juridiques pour plaider la constitutionnalité de cette pratique barbare avec des arguments qui seront repris par le Conseil constitutionnel. Aujourd’hui avec Ayrault et Valls, l’exécutif est acquis à la tauromachie comme il l’était hier avec Sarkozy, Fillon, Alliot-Marie, Morin, Bachelot, Le Maire, ou Juppé.
Le groupe EE/LV : un tigre de papier !
Enfin ce ne serait pas la première fois au cours de cette législature que le gouvernement et le groupe PS enterrent une proposition de loi déposée par Laurence Abeille et le groupe Europe Ecologie/ Les Verts. Ce fut le cas de sa proposition de loi sur les ondes électromagnétiques. Imposant une motion de renvoi en commission, les élus socialistes avaient empêché l'examen du texte proposé. Pour le gouvernement, pour le PS, ses instances nationales et son groupe parlementaire, Europe-Écologie/Les Verts n’est qu’un « tigre de papier ». À juste titre, d’ailleurs tant la ligne de ce parti est incohérente, tiraillée entre la nécessité d’avoir des résultats tangibles vis-à-vis de son électorat et la volonté des ministres, des ministrables, d’élus par la grâce du PS, soucieux de préserver leur portefeuille ou de retrouver leur siège, ce qui leur donne une robustesse d’estomac à l’épreuve des grosses couleuvres qu’ils avalent et savent qu’ils devront avaler.
S’il n’y a pas lieu de douter un instant de la sincérité de Laurence Abeille, il n’en va pas de même de tous les membres de son groupe, de ses deux co-présidents et notamment de François de Ruguy dont la démarche n’est sans doute pas dénuée de toute pensée électoraliste. Avec son collègue Christophe Gavard et d’autres proches de Cécile Duflot, il s’emploie à verrouiller le prochain Congrès d’EE/LV par la constitution d’un « pôle » qui, comme ligne politique, « revendiquera très clairement le maintien de la participation des écologistes au gouvernement ». Dès lors, signer un projet de loi sur l’abolition de la corrida « ne mange pas de pain » puisque l’on sait, à l’avance, que quel que soit le sort de cette proposition, comme de tout autre défendue par le groupe, on restera dans la majorité et que l’on y restera quoi qu’il arrive… Une telle ligne politique, en effet, conduit à se priver de tout moyen de pression sur l’exécutif. Cosigner une proposition de loi abolissant la corrida, cela permet de s’attirer à peu de frais les sympathies, voire les suffrages des défenseurs de la cause animale et de façon plus large des protecteurs de la nature, de récupérer des électeurs de sensibilité écologiste. Une bonne opération en somme… Sauf dans les départements où sévissent les aficionados. Ce qui expliquerait peut-être que des députés élus de ces départements et qui se disent écologistes n’aient pas signé cette proposition de loi.
Soyons donc conséquentialistes : s’il advenait que la proposition de loi soit débattue et pourquoi pas votée, peu importe motivations ou arrière-pensées de celles et ceux qui l’auront cosignée, ils auront fait progresser les valeurs de l’écologie et surtout, il auront sauvé d’innocents herbivores d’une fin aussi inéluctable qu’horrible !
…en tant que Premier ministre
Lors de l’examen de la QPC déposée par le CRAC et Droit des animaux, Jean-Marc Ayrault s’est substitué aux deux ministres concernées, deux femmes, Aurélie Filippeti pour la culture et Christiane Taubira pour la justice, l’une et l’autre anti-corrida, l’une et l’autre réduite au silence, tandis qu’il faisait intervenir ses services juridiques pour plaider la constitutionnalité de cette pratique barbare avec des arguments qui seront repris par le Conseil constitutionnel. Aujourd’hui avec Ayrault et Valls, l’exécutif est acquis à la tauromachie comme il l’était hier avec Sarkozy, Fillon, Alliot-Marie, Morin, Bachelot, Le Maire, ou Juppé.
Le groupe EE/LV : un tigre de papier !
Enfin ce ne serait pas la première fois au cours de cette législature que le gouvernement et le groupe PS enterrent une proposition de loi déposée par Laurence Abeille et le groupe Europe Ecologie/ Les Verts. Ce fut le cas de sa proposition de loi sur les ondes électromagnétiques. Imposant une motion de renvoi en commission, les élus socialistes avaient empêché l'examen du texte proposé. Pour le gouvernement, pour le PS, ses instances nationales et son groupe parlementaire, Europe-Écologie/Les Verts n’est qu’un « tigre de papier ». À juste titre, d’ailleurs tant la ligne de ce parti est incohérente, tiraillée entre la nécessité d’avoir des résultats tangibles vis-à-vis de son électorat et la volonté des ministres, des ministrables, d’élus par la grâce du PS, soucieux de préserver leur portefeuille ou de retrouver leur siège, ce qui leur donne une robustesse d’estomac à l’épreuve des grosses couleuvres qu’ils avalent et savent qu’ils devront avaler.
S’il n’y a pas lieu de douter un instant de la sincérité de Laurence Abeille, il n’en va pas de même de tous les membres de son groupe, de ses deux co-présidents et notamment de François de Ruguy dont la démarche n’est sans doute pas dénuée de toute pensée électoraliste. Avec son collègue Christophe Gavard et d’autres proches de Cécile Duflot, il s’emploie à verrouiller le prochain Congrès d’EE/LV par la constitution d’un « pôle » qui, comme ligne politique, « revendiquera très clairement le maintien de la participation des écologistes au gouvernement ». Dès lors, signer un projet de loi sur l’abolition de la corrida « ne mange pas de pain » puisque l’on sait, à l’avance, que quel que soit le sort de cette proposition, comme de tout autre défendue par le groupe, on restera dans la majorité et que l’on y restera quoi qu’il arrive… Une telle ligne politique, en effet, conduit à se priver de tout moyen de pression sur l’exécutif. Cosigner une proposition de loi abolissant la corrida, cela permet de s’attirer à peu de frais les sympathies, voire les suffrages des défenseurs de la cause animale et de façon plus large des protecteurs de la nature, de récupérer des électeurs de sensibilité écologiste. Une bonne opération en somme… Sauf dans les départements où sévissent les aficionados. Ce qui expliquerait peut-être que des députés élus de ces départements et qui se disent écologistes n’aient pas signé cette proposition de loi.
Soyons donc conséquentialistes : s’il advenait que la proposition de loi soit débattue et pourquoi pas votée, peu importe motivations ou arrière-pensées de celles et ceux qui l’auront cosignée, ils auront fait progresser les valeurs de l’écologie et surtout, il auront sauvé d’innocents herbivores d’une fin aussi inéluctable qu’horrible !
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Annexe :
● Le projet de loi demande l’abrogation de l’alinéa 7 de l’article 521-1 du code pénal.
Rappelons que cet article stipule que « Le fait, publiquement ou non, d'exercer des sévices graves, ou de nature sexuelle, ou de commettre un acte de cruauté envers un animal domestique, ou apprivoisé, ou tenu en captivité, est puni de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 euros d'amende » mais introduit deux exceptions à l’aliéna 7, l’une pour les « courses de taureaux lorsqu'une tradition locale ininterrompue peut être invoquée » l’autre pour les « combats de coqs dans les localités où une tradition ininterrompue peut être établie »
Ce sont ces exceptions que les députés écologistes veulent supprimer du Code pénal à travers leur texte de loi. Ceci revient de fait à interdire les corridas et les combats de coqs sur l’ensemble du territoire alors qu’ils ne l’étaient que sur la majeure partie de celui-ci, à l’exception notable du Sud Ouest et de la basse vallée du Rhone pour les corridas. Comme cette proposition de loi vise à renforcer l’interdiction de sévices sur les animaux, ne seront pas concernés les courses camarguaises, courses landaises et autres spectacles n’impliquant pas de sévices et d’actes de cruauté sur les taureaux ou autres animaux.
D’autre part, la nécessité de passer par la voie législative pour abolir la tauromachie s’impose puisque en septembre 2012, le Conseil constitutionnel a rejeté le recours du CRAC (Comité radicalement anticorrida), estimant que cette pratique était conforme à la constitution, ce qui impliquait que c’était à la représentation nationale de prendre ses responsabilités en votant une loi si elle voulait qu’elle soit interdite.
L’exposé des motifs mérite une attention particulière, notamment les paragraphes concernant la dignité humaine, le statut de l’animal comme être sensible, l’extension aux animaux du devoir de protection des plus faibles.
La citation de Gandhi : «On peut juger de la grandeur d’une nation par la façon dont les animaux y sont traités » mérite qu’on s’y arrête un instant. Elle montre qu’avec ce critère, la France, même si elle fait partie du Conseil des Nations unies, possède la bombe atomique, vend des armes et se prend pour une démocratie exemplaire n’est qu’une naine, elle qui n’a aboli ni la chasse à courre, ni le gavage des oies, ni le braconnage des ortolans, ni l’élevage en batterie, ni l’expérimentation animale, etc. tandis que au Rajasthan, au nord-ouest de l'Inde, les Bishnoïs une communauté qui vit en osmose totale avec les animaux et qui protège la vie sous toutes ses formes est un géant. Un géant, que nous occidentaux, toutes les nations et tous les états confondus, nous ne pourrons plus jamais être. Puisse un tel constat nous rendre un peu moins arrogants, nous et notre civilisation que nous croyons avoir valeur universelle.
(Tous ceux qui sont passés par la station RER Luxembourg ont pu voir une remarquable exposition photos consacrée aux Bishnoïs sur un des murs de cette station)
●Voici le texte intégral de la proposition de loi publié par Laurence Abeille sur son site.
Exposé des motifs
Mesdames, Messieurs,
L’objet de cette proposition de loi est l’interdiction de la corrida avec mise à mort et utilisation de piques et de harpons, telle qu’elle est pratiquée actuellement en France.
Le droit applicable : une exception injustifiable
L’article 521-1 du code pénal punit de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende « le fait, publiquement ou non, d’exercer des sévices graves, ou de nature sexuelle, ou de commettre un acte de cruauté envers un animal domestique, ou apprivoisé, ou tenu en captivité ». Or, ces dispositions, selon l’alinéa 7 du même article, « ne sont pas applicables aux courses de taureaux lorsqu’une tradition locale ininterrompue peut être invoquée. Elles ne sont pas non plus applicables aux combats de coqs dans les localités où une tradition ininterrompue peut être établie. »
La corrida est donc reconnue par la loi comme un acte de cruauté pénalement répréhensible, mais qui est tolérée dans certaines localités au nom d’une prétendue « tradition locale ».
Cette exception apparaissant comme injustifiable, la présente proposition de loi a pour objectif de la supprimer.
La corrida comme patrimoine culturel français ?
La « course de taureaux » à pied, à cheval, ou dite portugaise est un spectacle qui consiste en un face-à-face entre un être humain et un taureau à l’issue duquel l’animal est généralement mis à mort.
Autour des taureaux, d’autres spectacles, officiellement reconnus par le ministère de la Jeunesse et des Sports, existent. Il s’agit des courses camarguaises et landaises, qui n’impliquent ni sévices, ni mise à mort de l’animal. Ces courses locales pourraient perdurer, puisque l’objet de cette proposition est d’interdire l’exception de sévices accordée aux spectacles tauromachiques.
En janvier 2011, et de façon assez peu transparente, la corrida a été inscrite à l’inventaire du patrimoine culturel immatériel français. Or, si l’objet est de défendre le patrimoine culturel de notre pays, mieux vaudrait défendre les courses camarguaises et landaises, reflétant davantage notre patrimoine culturel, que la corrida, pratique importée au 19ème siècle et qui, paradoxalement, est pénalement répréhensible dans certaines régions, et autorisée dans d’autres. C’est une manière très particulière de concevoir l’inventaire du patrimoine culturel d’un pays.
De plus, la corrida semble mettre à mal l’un des fondements de notre République qui est la dignité de la personne humaine, dès lors que ce spectacle est fondé sur la blessure, voire la mort éventuelle du torero. Dans son arrêt du 27 octobre 1995 dit « commune de Morsang-sur-Orge », le Conseil d’État, ayant considéré que le respect de la dignité de la personne humaine devait être regardé comme une composante de l’ordre public, avait, en l’espèce, interdit la pratique du « lancer de nain », même avec le consentement dudit nain. Si cette pratique est considérée comme mettant en cause la dignité humaine, le parallèle peut être facilement fait entre le nain et le torero qui, s’il ne sacrifie pas sa dignité d’homme, sacrifie la dignité de la vie en mettant en spectacle sa mort potentielle dans une scène désuète de vaine tentative de domination de l’homme sur la nature.
Une souffrance animale de plus en plus inacceptable
L’époque où l’animal n’était qu’un objet au service de l’homme, dans une conception cartésienne d’« animal-machine », est révolue. L’animal est désormais reconnu comme un être sensible, qui peut souffrir. Une nouvelle conception qui n’épargne pas le sujet de la corrida : il ressort d’un sondage CSA du 19 septembre 2012 que « 57 % des Français penchent en faveur de l’interdiction de la corrida ».
Une société civilisée qui se veut porteuse de valeurs se doit d’adopter un cadre juridique respectueux des animaux. C’est ce qu’exprimait Gandhi en déclarant en 1931 « On peut juger de la grandeur d’une nation par la façon dont les animaux y sont traités ». C’est en protégeant les plus faibles (les plus âgés comme les plus jeunes, les plus pauvres, les malades, etc.) que l’humanité a progressé pour devenir ce
qu’elle est aujourd’hui. La protection des plus faibles doit continuer et s’intensifier, en englobant également l’animal.
Des initiatives passées déjà nombreuses
Sous les précédentes législatures, plusieurs propositions de loi ont déjà été déposées à l’Assemblée nationale et au Sénat, notamment dans le cadre du Groupe d’études sur la protection des animaux de l’Assemblée. Elles reposent toutes sur la suppression de l’exception inscrite à l’article 521-1 du code pénal. Malheureusement aucune n’a été examinée.
Alors que des régions de tradition tauromachique comme la Catalogne ont interdit la corrida, la France peut difficilement considérer qu’un tel spectacle, décrié par une large majorité de la population, puisse perdurer au nom d’une prétendue tradition.
Les deniers publics se font rares mais la corrida et les écoles taurines continuent à être majoritairement financées par des fonds provenant des collectivités locales De telles subventions ne sont pas justifiées a fortiori puisqu’elles financent une pratique cruelle.
Et alors que certains films sont interdits aux publics fragiles, comme les enfants, la corrida, spectacle de mort et de souffrance, reste autorisée pour tous.
Il est donc nécessaire d’interdire l’exception de cruauté accordée à la corrida.
Proposition de loi
Article unique
Le septième alinéa de l’article 521-1 du code pénal est supprimé.
Annexe :
● Le projet de loi demande l’abrogation de l’alinéa 7 de l’article 521-1 du code pénal.
Rappelons que cet article stipule que « Le fait, publiquement ou non, d'exercer des sévices graves, ou de nature sexuelle, ou de commettre un acte de cruauté envers un animal domestique, ou apprivoisé, ou tenu en captivité, est puni de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 euros d'amende » mais introduit deux exceptions à l’aliéna 7, l’une pour les « courses de taureaux lorsqu'une tradition locale ininterrompue peut être invoquée » l’autre pour les « combats de coqs dans les localités où une tradition ininterrompue peut être établie »
Ce sont ces exceptions que les députés écologistes veulent supprimer du Code pénal à travers leur texte de loi. Ceci revient de fait à interdire les corridas et les combats de coqs sur l’ensemble du territoire alors qu’ils ne l’étaient que sur la majeure partie de celui-ci, à l’exception notable du Sud Ouest et de la basse vallée du Rhone pour les corridas. Comme cette proposition de loi vise à renforcer l’interdiction de sévices sur les animaux, ne seront pas concernés les courses camarguaises, courses landaises et autres spectacles n’impliquant pas de sévices et d’actes de cruauté sur les taureaux ou autres animaux.
D’autre part, la nécessité de passer par la voie législative pour abolir la tauromachie s’impose puisque en septembre 2012, le Conseil constitutionnel a rejeté le recours du CRAC (Comité radicalement anticorrida), estimant que cette pratique était conforme à la constitution, ce qui impliquait que c’était à la représentation nationale de prendre ses responsabilités en votant une loi si elle voulait qu’elle soit interdite.
L’exposé des motifs mérite une attention particulière, notamment les paragraphes concernant la dignité humaine, le statut de l’animal comme être sensible, l’extension aux animaux du devoir de protection des plus faibles.
La citation de Gandhi : «On peut juger de la grandeur d’une nation par la façon dont les animaux y sont traités » mérite qu’on s’y arrête un instant. Elle montre qu’avec ce critère, la France, même si elle fait partie du Conseil des Nations unies, possède la bombe atomique, vend des armes et se prend pour une démocratie exemplaire n’est qu’une naine, elle qui n’a aboli ni la chasse à courre, ni le gavage des oies, ni le braconnage des ortolans, ni l’élevage en batterie, ni l’expérimentation animale, etc. tandis que au Rajasthan, au nord-ouest de l'Inde, les Bishnoïs une communauté qui vit en osmose totale avec les animaux et qui protège la vie sous toutes ses formes est un géant. Un géant, que nous occidentaux, toutes les nations et tous les états confondus, nous ne pourrons plus jamais être. Puisse un tel constat nous rendre un peu moins arrogants, nous et notre civilisation que nous croyons avoir valeur universelle.
(Tous ceux qui sont passés par la station RER Luxembourg ont pu voir une remarquable exposition photos consacrée aux Bishnoïs sur un des murs de cette station)
●Voici le texte intégral de la proposition de loi publié par Laurence Abeille sur son site.
Exposé des motifs
Mesdames, Messieurs,
L’objet de cette proposition de loi est l’interdiction de la corrida avec mise à mort et utilisation de piques et de harpons, telle qu’elle est pratiquée actuellement en France.
Le droit applicable : une exception injustifiable
L’article 521-1 du code pénal punit de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende « le fait, publiquement ou non, d’exercer des sévices graves, ou de nature sexuelle, ou de commettre un acte de cruauté envers un animal domestique, ou apprivoisé, ou tenu en captivité ». Or, ces dispositions, selon l’alinéa 7 du même article, « ne sont pas applicables aux courses de taureaux lorsqu’une tradition locale ininterrompue peut être invoquée. Elles ne sont pas non plus applicables aux combats de coqs dans les localités où une tradition ininterrompue peut être établie. »
La corrida est donc reconnue par la loi comme un acte de cruauté pénalement répréhensible, mais qui est tolérée dans certaines localités au nom d’une prétendue « tradition locale ».
Cette exception apparaissant comme injustifiable, la présente proposition de loi a pour objectif de la supprimer.
La corrida comme patrimoine culturel français ?
La « course de taureaux » à pied, à cheval, ou dite portugaise est un spectacle qui consiste en un face-à-face entre un être humain et un taureau à l’issue duquel l’animal est généralement mis à mort.
Autour des taureaux, d’autres spectacles, officiellement reconnus par le ministère de la Jeunesse et des Sports, existent. Il s’agit des courses camarguaises et landaises, qui n’impliquent ni sévices, ni mise à mort de l’animal. Ces courses locales pourraient perdurer, puisque l’objet de cette proposition est d’interdire l’exception de sévices accordée aux spectacles tauromachiques.
En janvier 2011, et de façon assez peu transparente, la corrida a été inscrite à l’inventaire du patrimoine culturel immatériel français. Or, si l’objet est de défendre le patrimoine culturel de notre pays, mieux vaudrait défendre les courses camarguaises et landaises, reflétant davantage notre patrimoine culturel, que la corrida, pratique importée au 19ème siècle et qui, paradoxalement, est pénalement répréhensible dans certaines régions, et autorisée dans d’autres. C’est une manière très particulière de concevoir l’inventaire du patrimoine culturel d’un pays.
De plus, la corrida semble mettre à mal l’un des fondements de notre République qui est la dignité de la personne humaine, dès lors que ce spectacle est fondé sur la blessure, voire la mort éventuelle du torero. Dans son arrêt du 27 octobre 1995 dit « commune de Morsang-sur-Orge », le Conseil d’État, ayant considéré que le respect de la dignité de la personne humaine devait être regardé comme une composante de l’ordre public, avait, en l’espèce, interdit la pratique du « lancer de nain », même avec le consentement dudit nain. Si cette pratique est considérée comme mettant en cause la dignité humaine, le parallèle peut être facilement fait entre le nain et le torero qui, s’il ne sacrifie pas sa dignité d’homme, sacrifie la dignité de la vie en mettant en spectacle sa mort potentielle dans une scène désuète de vaine tentative de domination de l’homme sur la nature.
Une souffrance animale de plus en plus inacceptable
L’époque où l’animal n’était qu’un objet au service de l’homme, dans une conception cartésienne d’« animal-machine », est révolue. L’animal est désormais reconnu comme un être sensible, qui peut souffrir. Une nouvelle conception qui n’épargne pas le sujet de la corrida : il ressort d’un sondage CSA du 19 septembre 2012 que « 57 % des Français penchent en faveur de l’interdiction de la corrida ».
Une société civilisée qui se veut porteuse de valeurs se doit d’adopter un cadre juridique respectueux des animaux. C’est ce qu’exprimait Gandhi en déclarant en 1931 « On peut juger de la grandeur d’une nation par la façon dont les animaux y sont traités ». C’est en protégeant les plus faibles (les plus âgés comme les plus jeunes, les plus pauvres, les malades, etc.) que l’humanité a progressé pour devenir ce
qu’elle est aujourd’hui. La protection des plus faibles doit continuer et s’intensifier, en englobant également l’animal.
Des initiatives passées déjà nombreuses
Sous les précédentes législatures, plusieurs propositions de loi ont déjà été déposées à l’Assemblée nationale et au Sénat, notamment dans le cadre du Groupe d’études sur la protection des animaux de l’Assemblée. Elles reposent toutes sur la suppression de l’exception inscrite à l’article 521-1 du code pénal. Malheureusement aucune n’a été examinée.
Alors que des régions de tradition tauromachique comme la Catalogne ont interdit la corrida, la France peut difficilement considérer qu’un tel spectacle, décrié par une large majorité de la population, puisse perdurer au nom d’une prétendue tradition.
Les deniers publics se font rares mais la corrida et les écoles taurines continuent à être majoritairement financées par des fonds provenant des collectivités locales De telles subventions ne sont pas justifiées a fortiori puisqu’elles financent une pratique cruelle.
Et alors que certains films sont interdits aux publics fragiles, comme les enfants, la corrida, spectacle de mort et de souffrance, reste autorisée pour tous.
Il est donc nécessaire d’interdire l’exception de cruauté accordée à la corrida.
Proposition de loi
Article unique
Le septième alinéa de l’article 521-1 du code pénal est supprimé.
Jeudi 26 Septembre 2013
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Hier, François Hollande a clairement dit qu’il n’y aurait pas d’augmentation de la taxe sur le diesel et renvoie « la contribution climat/énergie » à plus tard. Dans un entretien qu’il a donné à Sud-Ouest, Noël Mamère a donc bien raison de dire que l’ultimatum d’EE/LV lancé par le secrétaire national « a fait pschitt »
Le secrétaire national des Verts, Pascal Durand, un faux naïf
Mais SURPRISE, il n’y aurait pas eu d’ultimatum de la part d’EE/LV et c’est celui-là même qui l’a lancé, le secrétaire national, Pascal Durand qui l’affirme !
Contre l’évidence, il veut voir dans l’intervention de François Hollande, des éléments très positifs pour l’écologie puisque « Il a encore dit hier soir que l’écologie était une opportunité ». Pour le secrétaire national d’EE/LV « Ce qui se pose, c’est ce que va dire le président de la République dans six jours ». Il en appelle à son arbitrage : « Il y a des éléments contraires et nous demandons au président de la République d’arbitrer en faveur des véritables changements » Que de naïveté réelle ou feinte car comme l’affirme Noël Mamère « il n’y a pas eu besoin d’attendre six jours pour savoir que pour le Président de la République l’écologie n’est pas une priorité. Il oppose d’une certaine manière l’écologie et l’intérêt public. Il a ouvert un piège qui est en train de se refermer sur nous qui fait passer les écologistes pour des adeptes de la taxe et de la fiscalité et des promoteurs de l’écologie punitive. »
La pire des choses qui pouvait advenir à l’écologie en France
Hélas, c’est la pire des hypothèses que j’évoquai dans mon article précédent qui est la vraie: le discours musclé de Durand n’était là que pour rassurer une base de plus en plus hésitante. Duflot et ses sbires ont sifflé la fin de la récréation. Durand veut être tête de liste à Paris aux prochaines européennes. Vu les scores potentiels d’EE/LV, c’est plus prudent pour avoir une chance d’être élu. Pour cela, il doit avoir besoin de la ministre et de ses troupes. Et comme celle-ci ne veut pas quitter le gouvernement, voilà Durand qui fait marche arrière toute. Duflot et Canfin conserveront leur poste de ministre, les groupes parlementaires rentreront dans le rang et peut-être que Mamère quittera à son tour EE/LV comme tant d’autres l’ont fait avant lui.
J’aimerai me tromper mais si la direction d’EE/LV se satisfait de simples incitations fiscales pour la rénovation thermique des bâtiments associées à de belles paroles, on aura une fois de plus, la preuve qu’EE/LV avec des leaders comme Placé, Durand, Duflot, de Rugy ou Pompili est la pire des choses qui pouvait advenir à l’écologie en France.
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Pour consulter l'intégralité de l'entretien que Mamère a donné à Sud-Ouest, cliquer ici
Mais SURPRISE, il n’y aurait pas eu d’ultimatum de la part d’EE/LV et c’est celui-là même qui l’a lancé, le secrétaire national, Pascal Durand qui l’affirme !
Contre l’évidence, il veut voir dans l’intervention de François Hollande, des éléments très positifs pour l’écologie puisque « Il a encore dit hier soir que l’écologie était une opportunité ». Pour le secrétaire national d’EE/LV « Ce qui se pose, c’est ce que va dire le président de la République dans six jours ». Il en appelle à son arbitrage : « Il y a des éléments contraires et nous demandons au président de la République d’arbitrer en faveur des véritables changements » Que de naïveté réelle ou feinte car comme l’affirme Noël Mamère « il n’y a pas eu besoin d’attendre six jours pour savoir que pour le Président de la République l’écologie n’est pas une priorité. Il oppose d’une certaine manière l’écologie et l’intérêt public. Il a ouvert un piège qui est en train de se refermer sur nous qui fait passer les écologistes pour des adeptes de la taxe et de la fiscalité et des promoteurs de l’écologie punitive. »
La pire des choses qui pouvait advenir à l’écologie en France
Hélas, c’est la pire des hypothèses que j’évoquai dans mon article précédent qui est la vraie: le discours musclé de Durand n’était là que pour rassurer une base de plus en plus hésitante. Duflot et ses sbires ont sifflé la fin de la récréation. Durand veut être tête de liste à Paris aux prochaines européennes. Vu les scores potentiels d’EE/LV, c’est plus prudent pour avoir une chance d’être élu. Pour cela, il doit avoir besoin de la ministre et de ses troupes. Et comme celle-ci ne veut pas quitter le gouvernement, voilà Durand qui fait marche arrière toute. Duflot et Canfin conserveront leur poste de ministre, les groupes parlementaires rentreront dans le rang et peut-être que Mamère quittera à son tour EE/LV comme tant d’autres l’ont fait avant lui.
J’aimerai me tromper mais si la direction d’EE/LV se satisfait de simples incitations fiscales pour la rénovation thermique des bâtiments associées à de belles paroles, on aura une fois de plus, la preuve qu’EE/LV avec des leaders comme Placé, Durand, Duflot, de Rugy ou Pompili est la pire des choses qui pouvait advenir à l’écologie en France.
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Lundi 16 Septembre 2013
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