Hier, François Hollande a clairement dit qu’il n’y aurait pas d’augmentation de la taxe sur le diesel et renvoie « la contribution climat/énergie » à plus tard. Dans un entretien qu’il a donné à Sud-Ouest, Noël Mamère a donc bien raison de dire que l’ultimatum d’EE/LV lancé par le secrétaire national « a fait pschitt »


Le secrétaire national des Verts, Pascal Durand, un faux naïf

Mais SURPRISE, il n’y aurait pas eu d’ultimatum de la part d’EE/LV et c’est celui-là même qui l’a lancé, le secrétaire national, Pascal Durand qui l’affirme !
Contre l’évidence, il veut voir dans l’intervention de François Hollande, des éléments très positifs pour l’écologie puisque « Il a encore dit hier soir que l’écologie était une opportunité ». Pour le secrétaire national d’EE/LV « Ce qui se pose, c’est ce que va dire le président de la République dans six jours ». Il en appelle à son arbitrage : « Il y a des éléments contraires et nous demandons au président de la République d’arbitrer en faveur des véritables changements » Que de naïveté réelle ou feinte car comme l’affirme Noël Mamère « il n’y a pas eu besoin d’attendre six jours pour savoir que pour le Président de la République l’écologie n’est pas une priorité. Il oppose d’une certaine manière l’écologie et l’intérêt public. Il a ouvert un piège qui est en train de se refermer sur nous qui fait passer les écologistes pour des adeptes de la taxe et de la fiscalité et des promoteurs de l’écologie punitive. »

La pire des choses qui pouvait advenir à l’écologie en France

Hélas, c’est la pire des hypothèses que j’évoquai dans mon article précédent qui est la vraie: le discours musclé de Durand n’était là que pour rassurer une base de plus en plus hésitante. Duflot et ses sbires ont sifflé la fin de la récréation. Durand veut être tête de liste à Paris aux prochaines européennes. Vu les scores potentiels d’EE/LV, c’est plus prudent pour avoir une chance d’être élu. Pour cela, il doit avoir besoin de la ministre et de ses troupes. Et comme celle-ci ne veut pas quitter le gouvernement, voilà Durand qui fait marche arrière toute. Duflot et Canfin conserveront leur poste de ministre, les groupes parlementaires rentreront dans le rang et peut-être que Mamère quittera à son tour EE/LV comme tant d’autres l’ont fait avant lui.
J’aimerai me tromper mais si la direction d’EE/LV se satisfait de simples incitations fiscales pour la rénovation thermique des bâtiments associées à de belles paroles, on aura une fois de plus, la preuve qu’EE/LV avec des leaders comme Placé, Durand, Duflot, de Rugy ou Pompili est la pire des choses qui pouvait advenir à l’écologie en France.

_____________________________________________________________________________________________

Pour consulter l'intégralité de l'entretien que Mamère a donné à Sud-Ouest, cliquer ici

Lundi 16 Septembre 2013 Commentaires (0)

Pour ceux qui ont écouté l’interview de François Hollande, il est clair qu’il n’y aura pas de taxation supplémentaire du diesel. La pilule est amère pour EE/LV qui avait fait de cette taxation un «marqueur fort » et de son rejet un « casus belli ». Comment donc Hollande et Duflot vont-t-ils la faire avaler à ceux qui prétendent représenter l’écologie sans leur faire perdre trop la face ? Le deal est prêt. Ce sera un effort financier pour la rénovation thermique des bâtiments qui entre dans les compétences de la ministre en échange du statut quo sur le diesel qui est de la compétence du chasseur/aficionado, ministre de l’écologie, Philippe Martin. Un nouveau marché de dupes qui ne trompera que ceux qui veulent bien l’être.


Le diesel, une spécialité française qui tue

Le diesel, c’est une spécialité française qui ne peut être exportée, condamnée à terme, responsable de 16000 morts par an sur le territoire hexagonal…

Le beau discours de Pépère Va-t’en guerre auquel on eut droit les téléspectateurs de TF1 « sur l’écologie qui ne peut se réduire à des taxes » ne suffira pas à faire avaler la pilule du renoncement à une augmentation de sa taxation ni aux écologistes, ni aux pneumologues. Aussi la journaliste Claire Chazal, qui a bien aidé Pépère Va-t’en guerre tout au long de l’interview, avance un premier argument. Cette taxe va frapper les plus modestes. Comme si seuls, les « plus modestes » avaient des voitures carburant au diesel !!! Aussi surprenant que cela puisse paraître, cet argument est aussi celui d’un « leader écolo » aux dires du JDD paru le matin même de l’entretien ; «leader» d’EE/LV peut-être, «écolo» sûrement pas ! Cet individu, dont le nom n’est pas cité aurait déclaré « On ne va pas quitter le gouvernement parce qu’ils ne veulent pas taxer les pauvres » Pour le journaliste du JDD, ce prétendu écolo serait « conscient de l’état des Français ». Pauvre Français, leur état serait tel qu’il faudrait donc continuer à les inciter à s’intoxiquer les bronches et les poumons et à intoxiquer ceux des autres en roulant au diesel !

Voici donc la première couche d’enrobage de la pilule : les Français ne seraient pas prêts à admettre cette taxe. Même ceux qui ont une voiture à essence, ou ceux qui n’ont pas de voiture ? Madame Claire Chazal, cher leader soi-disant écolo, les pauvres, voyez-vous, n’ont pas de voiture du tout !

Les termes du marchandage

Comme c’est tout de même encore un peu gros, il faut une deuxième couche de sucre pour enrober la pilule, ou plutôt un « si tu l’avales, je te donnerai… » Quoi ? Une sucette pour Cécile (Duflot) : la rénovation thermique.
Selon le JJD paru le matin, pour un des proches de Duflot et pour elle aussi sans doute, le relèvement de la taxation du diesel pour faire converger son prix sur celui de l’essence est difficile à faire comprendre à l’opinion : « Là-dessus, on n’a pas un problème avec les socialistes mais avec l’opinion. Il faudrait mieux se battre sur la baisse de la TVA sur la rénovation thermique » Et comme par hasard, le soir sur TF1, c’est sur cette rénovation thermique qu’Hollande déclare qu’il faut mettre l’accent. Ainsi les termes du marchandage sont définis. Abandon de la taxe sur le diesel contre un effort financier en faveur de la rénovation thermique de bâtiments. Duflot et Canfin restent au gouvernement et EE/LV votent le budget .

Un bras de fer au sein d’EE/LV ?

Cela fait bien sûr l’affaire de Duflot collée à son fauteuil ministériel comme une patelle à son rocher, celle de sa clique et de ses clients. Cela ne fait peut-être pas l’affaire d’EE/LV, notamment de ceux qui ont en ligne de mire les municipales et surtout les européennes et qui ne veulent plus que leur modeste esquif reste arrimé au navire PS. Ils redoutent qu’il soit entrainé dans son naufrage électoral annoncé. Cela ne fait pas l’affaire non plus de ceux qui, à EE/LV, ont pour ambition première de faire progresser l’écologie, qui en ont assez d’avaler des couleuvres et qui constatent comme l’affirme le secrétaire national, Pascal Durand que « l’écologie a reculé pendant un an ». Entre les uns et les autres, le combat est engagé.
Dans ce contexte, le discours de Pascal Durand devant le Conseil Fédéral du parti s’explique bien. Le bilan catastrophique de l’action du gouvernement en faveur de l’écologie qu’il dénonce, l’ultimatum de six jours qu’il donne au Président et à son gouvernement pour définir précisément la fiscalité écologique, la transition écologique avec des engagements fermes assortis d’un calendrier, tout cela a pour but de faire échec à un énième marché de dupes qui aurait pour seuls résultats de conforter Duflot et Canfin dans leur fauteuil de ministre et par voie de conséquence de maintenir les groupes EE/LV à l’Assemblée et au Sénat dans la majorité. De cela Pascal Durand ne veut pas, ne veut plus. Dans le bras de fer qui s’annonce avec Duflot, sa clique et ses clients qui sont encore très puissants au sein du parti, Pascal Durand n’est pas sûr de gagner, aussi met-il en garde : « Je ne serai pas le secrétaire national du renoncement » Certains ont été surpris de cette menace d’une hypothétique démission qui n’a pourtant rien d’étonnant. S’il perd, il annonce qu’il ne cautionnera pas mais démissionnera et par cette annonce, il renforce sa position. Ce serait bien joué ! Mais peut-être, après tout, Durand ne cherchait-il qu’à rassurer sa base militante par un discours musclé. Est-ce le début d’un sursaut salutaire pour EE/LV ou une perte définitive de tout crédit qui condamnerait ce parti à n’être qu’un supplétif du PS ? On le saura bientôt.

Lundi 16 Septembre 2013 Commentaires (0)

Alors que les autorités font preuve d’un manque d’empressement manifeste pour réprimer le braconnage d’ortolans dans les environs de Dax comme dans toute la région landaise, une demi-compagnie de CRS réprime brutalement une manifestation anti-corrida dans cette ville le dimanche 8 septembre tandis que ce même jour, deux personnes qui distribuaient des tracts anti-corrida dans un parc à proximité des arènes ont été appréhendées par les gendarmes qui y avaient été déployés en renfort. Deux poids, deux mesures et contre les anti-corridas une répression une fois de plus démesurée.


Bruant ortolan (photo : Pierre Dalous/wikimedia)
Bruant ortolan (photo : Pierre Dalous/wikimedia)
L’opération OBOTO (Opération Bruants ortolans tolérance zéro) de la LPO

Dans les Landes, ce sont des associations qui doivent tenter de faire respecter la loi. Des militants de la LPO dont Allain BOUGRAIN DUBOURG son président et des militants du CABS (Committee Against Bird Saughter) ont mené le 31 août 2013 au matin, dans les environs de DAX une opération contre le braconnage du Bruant ortolan ; l’opération OBOTO (Opération Bruants ortolans tolérance zéro). Le Président de la LPO venait vérifier sur le terrain si le braconnage du Bruant ortolan dans les Landes se poursuivait et si la tolérance de sa capture subsistait malgré une instance de plainte de la Commission Européenne contre l’Etat français.
Le constat est accablant. « Malgré les promesses faites aux associations de protection de la nature par le candidat-Président François HOLLANDE il y a 2 ans et les deux Ministres de l’Ecologie, Delphine BATHO et Philippe MARTIN, force est de constater que le braconnage se poursuit plus que jamais sur le terrain. Avec l’opération OBOTO, les équipes de la LPO voulaient vérifier la présence d’installations hors de la zone principale de braconnage (région de Tartas). Plusieurs sites de capture ont été repérés à proximité de Dax et d’Hagetmau. Mais la zone de piégeage s’étend, au minimum, sur un périmètre allant de Capbreton à l’ouest aux confins du Gers à l’est et de Mont-de-Marsan à Dax. » (Communiqué de la LPO du 31/08/2013). Une bonne nouvelle cependant : dans tous les pièges découverts, les oiseaux prisonniers ont pu être relâchés par les militants malgré l’opposition musclée de certains braconniers et la passivité des gendarmes appelés à la rescousse qui se sont bien gardés d’appréhender les délinquants.

Opération OBOTO, Allain Bougrain Dubourg libère un ortolan (photo : Nicolas Gendre/LPO)
Opération OBOTO, Allain Bougrain Dubourg libère un ortolan (photo : Nicolas Gendre/LPO)
Tradition, que de crimes en ton nom…

Au nom de la tradition mais aussi parce qu’il y a des gros sous qui sont en jeu ces délinquants continuent de piéger les ortolans sans que les gendarmes, les gardes chasse ou une autorité quelconque ne sévissent bien que l’oiseau soit strictement protégé. Le laxisme des autorités françaises est tel que la France se trouve menacée d’une condamnation par la Cour européenne de justice, avec à la clé une très forte amende et des astreintes journalières très élevées au motif de sa complicité envers le braconnage des bruants ortolans. Sa chasse est interdite depuis 1999. Pourtant, chaque saison entre la mi-août et la mi-septembre 30.000 ortolans sont capturés et souvent vendus, jusqu’à 150€ après engraissement dans le noir complet pendant quatre semaines. Ils sont noyés dans un verre d’armagnac et avalés entiers après cuisson, «selon un pseudo- rituel ridicule » pour reprendre les mots de l’ASPAS.
Plaisir de cons et/ou de riches qui met en danger l’espèce auquel ont goûté au moins deux présidents, François Mitterrand et Jacques Chirac, alors que Nicolas Sarkozy aurait confié à des écologistes qu’il recevait en février 2012 à l’Elysée « Moi, manger ça, je n’aurai jamais pu ! » Un tel cri de dégoût ne peut que faire remonter un peu le personnage dans notre estime mais que n’a-t-il pris alors des mesures pour faire cesser cette tolérance coupable pour le braconnage de ce malheureux petit oiseau. Quant à Henri Emmanuelli, président du Conseil général des Landes et grand amateur d’ortolans, il a largement dépassé le « mur du çon » en déclarant que l’affaire du bruant ortolan était « une affaire symbolique et même plus que cela fantasmagorique » Mais pourquoi donc les gens élisent-ils des individus de cet acabit ?

Le Bruant ortolan est l’espèce européenne qui décline le plus

Ce monsieur ignore ou plutôt ne veut pas savoir que le bruant ortolan est un oiseau migrateur dont les effectifs ont baissés de façon dramatique. « Les populations françaises sont toutes menacées au titre de la liste rouge (UICN France et al. 2008 et 2011), les populations nicheuses étant classées ‘vulnérables’ et les populations de passage ‘en danger’. Selon les données disponibles, notre population nicheuse de Bruants ortolans est en grand déclin (tendance de population de -42% sur les onze dernières années) et il est probable que les effectifs soient aujourd’hui inférieurs à 15000 couples. L’analyse de la répartition des couples nicheurs à travers le pays et de son évolution est préoccupante également (tendance de répartition de -35% depuis les années 1980) : on note en particulier la disparition ou le morcellement extrême des populations atlantiques et plus généralement de toutes les populations non méditerranéennes. Les populations de passage dans le sud-ouest de la France sont issues pour l’essentiel des pays scandinaves, de Finlande, des pays baltes, d’Allemagne et de Pologne, ainsi que de notre population atlantique. Elles sont dans un état de conservation jugé catastrophique, le plus souvent au seuil de l’extinction, ce qui se reflète dans la tendance globale européenne qui est de - 84% en 30 ans, soit -6,21% par an. Le Bruant ortolan est l’espèce européenne qui décline le plus parmi les passereaux étudiés par l’European Bird Census Council. L’état de conservation qui caractérise nos populations migratrices de Bruants ortolans est très défavorable. En effet, elles sont menacées d’extinction » (Le Bruant ortolan Emberiza hortulana en France : statuts et tendances, [Rapport SPN 2012 – 25, 2012, p. 25]

La LPO dénonce l'absence de l'ONCFS (Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage) sur le terrain, ce qui permet aux braconniers d’agir en toute impunité. Toutes les données déjà recueillies et complétées par celles de l’opération OBOTO et des jours à venir, seront transférées à la Commission Européenne pour obliger la France à respecter cette espèce gravement menacée dans toute l’Europe occidentale. En fin d’opération OBOTO Allain BOUGRAIN DUBOURG a porté plainte à la Gendarmerie nationale de Dax au nom de la LPO. Les gendarmes lui ont affirmé qu’ils saisiraient les pièges visités. S’ils le font, ce sera une première dans la lutte contre le braconnage du Bruant ortolan. Malgré cette promesse, force est de reconnaître la grande passivité des gendarmes. En Italie, les gendarmes locaux aident les associations de défense des oiseaux dans leur lutte contre le braconnage des ortolans alors qu'en France, dans les landes en général et dans les environs de Dax en particulier, ils protègent les braconniers. Ils ne les interpellent pas même lorsqu’ils opèrent au vu et au su de tous. Par contre, ils appréhendent des militants qui diffusent des tracts anti-corrida dans un parc de la ville.

Dessin de Catherine dans Charlie Hebdo du 28/08/2013
Dessin de Catherine dans Charlie Hebdo du 28/08/2013
CRS-PS

Bien qu’ils se soient montés fort brutaux et zélés pour défendre la barbarie des corridas à Dax comme à Rion-des-Landes, ce ne sont pas les gendarmes ou les CRS qu’il faut d’abord condamner. Ils ne font qu’obéir aux ordres, à ceux du préfet notamment, c’est-à-dire de l’Etat, de Valls, ministre de l’Intérieur – aficionado comme son ex-collègue Cahuzac – et des éphémères ministres de l’environnement, le dernier en date étant non seulement un zélateur de la tradition taurine mais aussi un membre actif du lobby de la chasse. Il est évident aussi que ces ministres ne peuvent agir et ordonner qu’avec la bénédiction, ou à tout le moins le blanc-seing de Pépère Va-t’en guerre.
Dans ces conditions, il n’est pas étonnant de n’apercevoir aucun représentant des forces de l’ordre dans les champs où tous savent qu’il y a des matoles (pièges à ortolans). Il n’est pas étonnant non plus que le maire de Dax ait pu avoir à sa disposition une demi-compagnie de CRS pour faire respecter son arrêté liberticide d’interdiction de manifester dans un périmètre de 500 mètres autour des arènes. Les CRS n’y sont pas allés de main morte. Les manifestants assis pacifiquement au milieu du vieux pont sur l’Adour ont été insultés, matraqués, arrosés de gaz lacrymogènes comme le montre cette vidéo (ici)

Rappelons qu’à Rion-des-Landes déjà, les anti-corridas qui manifestaient de façon spectaculaire mais pacifique on eut à déplorer huit blessés. Sept d’entre eux doivent aux brutalités policières leurs côtes, bras ou jambes cassés et une commotion cérébrale. Le manifestant le plus gravement touché a été frappé par un aficionado qui l’a fait rouler jusqu’au bas d’un escalier où il l’a de nouveau frappé. Le manifestant est alors tombé dans le coma. Victime d’un traumatisme crânien, il a dû être transporté par hélicoptère à l’hôpital de Bordeaux. Tous vont mieux, Dieu merci, mais on ne peut être que scandalisé par autant de violence pour permettre la torture et le massacre d’animaux, pour protéger la barbarie. Voilà à quoi servent les gendarmes et les CRS-PS.
Avec Valls à l’Intérieur et Martin à l’environnement, on ne peut guère s’attendre à autre chose. On peut donc se demander pourquoi EE/LV a cru bon d’inviter Martin à ses Journées d’été. Même si par ailleurs sur des sujets tels que les OGM ou les gaz de schiste, il a des positions qui rejoignent celles des écologistes ce ministre « s’est clairement positionné en faveur de la chasse et de la tauromachie, mais pas sur la protection de la nature et des animaux » ainsi que le souligne Marc Giraud dans Reporterre ici Comme le conclut lMarc Giraud, avec un individu comme celui-ci à la tête du ministère de l’environnement «de toute évidence, les protecteurs de la nature ont encore de « beaux jours » devant eux. Non pas pour faire des choses positives, œuvrer réellement pour une nature plus riche, mais juste pour contrer les destructions de notre faune, qui ont encore et toujours la bénédiction de l’Etat. » Quant aux protecteurs des animaux en général et aux anti-corridas en particulier, lorsqu’ils voudront protéger des taureaux innocents de la torture à mort, ils auront encore à affronter la brutale répression de gendarme ou des CRS-PS.


_________________________________________________

Pour visionner une vidéo de la manifestation de Rion-des-Landes, cliquer ici

Vendredi 13 Septembre 2013 Commentaires (0)

La positon Obama/Hollande est une position « va-t’en guerre » qui n’est guère en harmonie avec le pacifisme, un des fondamentaux de l’écologie politique bien mal mené ces derniers temps par EELV. Indépendamment des principes, c’est aussi le soutien à une démarche aussi stupide que dangereuse mais celles et ceux qui veulent l’exprimer officiellement sont privés de parole à EELV. C'est ce qui est arrivé à Leila Aïchi, sénatrice EELV de Paris, membre de la commission des affaires étrangères de la défense et des forces armées. Son intervention était pourtant remarquable et aurait bien méritée d'être entendue au Palais du Luxembourg à la place de celle, insipide et suiviste d'André Gattolin.


Au Sénat lors du débat sans vote sur la Syrie, EELV disposait de 12 minutes pour son intervention. Le groupe étant divisé sur la question de la pertinence d’une intervention militaire, il avait été décidé qu’il y aurait une double intervention de six minutes chacune pour que s’expriment les deux points de vue. André Gattolin (membre de la commission de la culture – sénateur des Hauts-de- Seine) devait exposer le soutien à l’intervention armé telle que proposée par François Hollande. Leila Aïchi (membre de la commission des affaires étrangères de la défense et des forces armées – sénatrice de Paris) devait défendre une solution politique, sans intervention militaire, soumise à un vote. Le groupe a changé d’avis quelques heures avant le débat et a décidé de ne laisser s’exprimer que le soutien à l’exécutif, un soutien qui est pourtant regretté par une grande partie des militants d’EELV et des écologistes. Leila Aïchi a été évincée et interdite de parole.

Leila Aïchi a publié sur son blog l’intervention qu’elle n’a pas pu lire dans l’enceinte du Sénat. Ce texte mérite la plus large diffusion possible. Non tous les écologistes ne sont pas des va-t’en guerre inconscients. On y trouve une analyse très claire de la situation, des arguments très forts contre la malencontreuse « expédition punitive » illégale voulue par Hollande et Obama et les lignes de forces d’une solution alternative, politique. Elle éviterait de rajouter de la guerre à la guerre sans perspective et elle aurait les plus grandes chances de succès.

Voici des larges extraits de ce texte, ceux qui m’ont semblé les plus significatifs et auxquels j’adhère pleinement.

La France doit sa place au Conseil de sécurité au droit international

Il nous faut inventer collectivement une nouvelle gouvernance mondiale et cette gouvernance, nécessairement multipolaire, ne peut s’affranchir de la règle de droit. Rappelons que c’est le droit, précisément la Chartre des Nations-Unies dans son article 23, et non le poids démographique ou la puissance économique, qui confère à notre pays la place éminente qu’il occupe au Conseil de sécurité, dont rien d’autre ne garantit qu’il la conserve dans le futur.
Une intervention militaire en Syrie serait déjà un échec en soi, pour une communauté internationale qui, à force de calculs stratégiques hasardeux et de protection d’intérêts divergents, s’est révélée incapable de peser politiquement pour contrer et faire plier le régime de Bechar el-Assad. La Syrie, quant à elle, s’est dramatiquement transformée avec la guerre civile.

Des affrontements radicalisés par une dimension confessionnelle

Les lignes de fracture recouvrent désormais la composition religieuse du pays : aux 60 % de sunnites, font face, dans une communauté de destin contrainte, les 12% d’alaouites, les 10% de chrétiens et les 6% de druzes. Sur le terrain, à l’armée régulière acquise au régime et inféodée au clan qui le dirige, font face des forces d’opposition, de moins en moins unifiées, rivales et parfois même antagonistes : l’armée syrienne libre (ALS), la coalition d’opposition, les islamistes,et les Kurdes syriens. En leur sein, le rapport de forces est chaque jour plus favorable aux extrémistes. La dimension confessionnelle du conflit a radicalisé les affrontements, figé les replis identitaires.
En deux ans, la guerre civile syrienne aura fait plus de 100.000 morts, 2 millions de réfugiés et 4 millions de déplacés.

Un dangereux entêtement

Il est légitime de se demander s’il est utile de rajouter de la guerre à la guerre. Alors quel est notre objectif politique ? Officiellement, il ne s’agit pas, ou plutôt il ne s’agit plus, d’aider au renversement du régime syrien mais de le «punir». Si l’on quitte la sphère politique pour celle du droit, alors il faut rester dans le droit et s’y conformer, ce qui est évidemment incompatible avec l’unilatéralisme. C’est ce qu’a rappelé, hier encore, Ban Kimoon. Nous n’y reviendrons pas.
Il nous est dit aussi qu’il s’agirait d’affaiblir Assad, qui est en train de prendre l’avantage, sans pour autant l’obliger à partir. Donc, si j’ai bien compris, permettre à la guerre civile de perdurer quelques années de plus. Mais, j’ai sans doute mal compris.
Existerait-il au moins des objectifs politiques : affaiblir la dictature baasiste, donner un peu d’espace et d’espérance à l’opposition démocratique ?
C’est soutenable sur le papier. J’observe toutefois que ni les démocrates syriens, ni les chrétiens d’Orient ne nous demandent d’intervenir. Pourquoi persister? Cet entêtement n’a aucun sens, si ce n’est de jeter les bases de la désintégration de la Syrie, avec pour corollaire un embrasement de la région.
Quelle serait l’efficacité purement militaire de cette intervention si le gouvernement persistait dans son projet ? Probablement détruire, par missiles de croisière - mais la France en a peu, des casernes vides. La vérité est que nous nous sommes imprudemment avancés sur ce dossier sans en avoir les moyens.
Une intervention limitée engagera une escalade des aides étrangères, et décuplera l’engrenage infernal de la guerre civile. Et comme le souligne Le général Desportes : «Il faut se garder d’aller trop loin. Si Bachar disparaît, il y aura un risque de massacres intercommunautaires».

Les éléments d’une solution politique au conflit

Punir le régime de Bachar el-Assad n’est qu’une réaction de court terme. La solution à ce conflit est avant tout politique. Dans cet esprit, nous devrions envisager une proposition basée sur les éléments suivants :
1. La convocation rapide, sous l’égide des Nations Unies , et à l’initiative des Etats-Unis, de la Russie et de l’Union Européenne, d’une nouvelle conférence pour la paix, dite de Genève II
2. La participation à cette conférence de toutes les parties concernées, à l’exclusion bien sûr des organisations terroristes, et de toutes les puissances régionales sans exclusive, en particulier de l’Iran qui cherche manifestement à rétablir le dialogue.
3. Le rétablissement progressif et contrôlé d’une paix civile, qui protège les intérêts de toutes les communautés syriennes, sans discrimination, et qui respecte les lignes de force de l'équilibre stratégique régional.
Le débat sur une éventuelle guerre en l'absence de l'approbation du Conseil de sécurité des Nations unies nous a éloigné du véritable enjeu : comment redynamiser la recherche d'un règlement politique de la crise syrienne.
Pour conclure, le risque d’une intervention dirigée par les Etats-Unis et la France est de laisser une Syrie divisée, instable, ayant permis l’accession à un nouveau pouvoir dominé par des éléments extrémistes.

Les intertitres sont de moi JFD.
Le texte complet de l'intervention de Leila Aïchi est consultable ici

Vendredi 6 Septembre 2013 Commentaires (0)

Le huit septembre, les sorties dans la campagne ne seront plus sans danger. Une armée de fusillots va se répandre dans la nature, battre fourrés et guérets. Des coups de feu vont retentir, les plombs vont siffler, les chiens aboyer : c’est l’ouverture de la chasse dans la moitié sud de la France. Ce sera le dimanche suivant pour la plupart des départements de la moitié nord. Il faudra passer votre chemin en vitesse, les rambos du dimanche occupent tout le terrain et il n’est jamais agréable de recevoir du plomb dans les fesses ou pire…
Sauf accident toujours possible, pour les promeneurs et les amateurs de nature, ce ne sont que des balades gâchées en perspective. Pour tout un peuple de plumes et de poils, c’est bien plus grave : commencent des jours de terreur, de douleur et de mort.


Le 8 septembre, c’est l’ouverture de la chasse : attention, danger !!
Pour bien comprendre ce qui les attend en ce jour funeste relisons ensemble un extrait d’un des Contes du Lundi d’Alphonse Daudet « Les émotions d’un perdreau rouge »
C’est le jeune perdreau qui raconte.
« Le jour tombait. Les coups de fusil s'éloignaient, devenaient plus rares. Puis tout s'éteignit... C'était fini. Alors nous revînmes tout doucement vers la plaine, pour avoir des nouvelles de notre compagnie. En passant devant la petite maison du bois, je vis quelque chose d'épouvantable, Au rebord d'un fossé, les lièvres au poil roux, les petits lapins gris à queue blanche, gisaient à côté des uns des autres. C'étaient des petites pattes jointes par la mort, qui avaient l'air de demander grâce, des yeux voilés qui semblaient pleurer ; puis des perdrix rouges, des perdreaux gris, qui avaient le fer à cheval comme mon camarade, et des jeunes de cette année qui avaient encore comme moi du duvet sous leurs plumes. Savez-vous rien de plus triste qu'un oiseau mort ? C'est si vivant, des ailes !
De les voir repliées et froides, ça fait frémir... Un grand chevreuil superbe et calme paraissait endormi, sa petite langue rose dépassant la bouche comme pour lécher encore.
(…) Ni mon compagnon ni moi n'avions le courage de jeter comme à l'ordinaire une petite note d'adieu à ce jour qui finissait. Sur notre route nous rencontrions de malheureuses petites bêtes, abattues par un plomb de hasard et restant là, abandonnées aux fourmis, des mulots, le museau plein de poussière, des pies, des hirondelles foudroyées dans leur vol, couchées sur le dos et tendant leurs petites pattes roides vers la nuit qui descendait vite comme elle fait en automne, claire et mouillée. Mais le plus navrant de tout, c'était d'entendre, à la lisière du bois, au bord du pré, et là-bas dans l'oseraie de la rivière, les appels anxieux, tristes, disséminés, auxquels rien ne répondait. »

Espérons qu’il pleuvra dimanche prochain au sud, le 15 au nord, qu’il fera un temps de chien.

Lundi 2 Septembre 2013 Commentaires (0)

L’INRA a annoncé dans un communiqué de presse publié la veille du 14 juillet qu’elle avait détruit les peupliers OGM de l’essai en « milieu non confiné » qu’elle poursuivait dans le Loiret. Le but de cet essai – qui avait commencé en 1995 - était d’étudier les propriétés du peuplier dans le cadre de la production de pâtes à papier, puis d’agro-carburant. Cette excellente nouvelle, tombant en pleine torpeur estivale n'a pas eu toute la publicité qu'elle mérite. Il n'est jamais trop tard pour bien faire.


Un technicien détruit les peupliers GM (INRA)
Un technicien détruit les peupliers GM (INRA)
Rappelons que le Comité économique, éthique et social (CEES) du Haut conseil des biotechnologies (HCB) avait recommandé l’arrêt de cet essai. Il estimait que le projet industriel qui le sous-tendait n’était pas opportun que ce soit d’un point de vue social ou environnemental et cela bien que le Comité scientifique du HCB, quant à lui, n’ait pas trouvé de « risques identifiables pour la santé humaine ou l’environnement » voir ici et ici. Conformément à la législation en vigueur, le ministère de l’Agriculture a ensuite lancé une consultation du public. Bien qu’achevée le 27 mai 2013, le ministère n’en a jamais publié la synthèse. Néanmoins le 13juillet, l’INRA a annoncé dans un communiqué qu’ «en l’absence d’une nouvelle autorisation à poursuivre ses travaux scientifiques utilisant des peupliers génétiquement modifiés (il) a procédé le samedi 13 juillet 2013 à l’arrêt de son essai conduit en plein champ dans le Loiret » À regret peut-on supposer puisqu’il déclare dans son communiqué que « fort de cette expérience et conscient des enjeux scientifiques relatifs à la formation et aux usages du bois comme aux impacts environnementaux des OGM, l'INRA entend faire rapidement des propositions pour approfondir et compléter les premiers résultats acquis grâce à cet essai et pour maintenir des compétences et une expertise nationales publiques fondées sur des connaissances scientifiques robustes. Dans cette perspective, l’INRA sera prêt à proposer de nouveaux essais au champ et à conduire des recherches sur l’ensemble des enjeux associés. » Serait-ce reculer pour mieux sauter ? Ce projet qui n’était que de la recherche industrielle mais que l’INRA anoblissait en le considérant comme de la recherche fondamentale du plus haut intérêt, n’a même pas réussi à trouver de financements pour l’analyse des derniers prélèvements de bois... Et voilà qu’il faudrait recommencer ! Répétons-le encore une fois, un organisme de recherche publique n’a pas à engager des programmes de recherche sur les PGM refusées par une immense majorité des français et de leurs élus sauf s’il s’agit de les évaluer.

Dimanche 18 Août 2013 Commentaires (0)

En effet cette ministre, qui a le culot de se prétendre écolo, s’apprête à satisfaire ce qui constitue selon le Canard « l’une des plus anciennes revendications » de ces bétonneurs : la restriction du droit d’ester en justice contre un permis de construire.


Le paradis en béton armé…

Comme je l’ai dénoncé dans un article de ce blog (« Duflot veut faire couler le béton à flot : éléments pour une critique de la nouvelle politique d’urbanisme PS – EE/LV ») et comme le précise le Canard « le Conseil des ministres doit adopter une ordonnance et un décret qui vont limiter le droit de contester en justice un permis de construire » sous prétexte de lutter contre les recours mafieux. L’analyse du Canard rejoint celle que j’ai faite dans mon article. Le projet de Duflot touchera « les opposants de bonne foi ».

Comme le souligne le journal « Il leur ôtera la possibilité de faire appel des décisions rendues sur les programmes de logement dans certaines grosses agglomérations. Désormais les litiges seront examinés « en premier et dernier ressort » par une cour administrative d’appel. Cette accélération des délais judiciaires comblera d’aise les maires des grandes villes qui ne veulent plus voir leurs chantiers contestés par des riverains mal lunés. » J’ajouterai que cela s’applique également aux petites villes comme à toute agglomération! Le Canard insiste aussi sur les nouvelles sanctions financières contre les auteurs de recours déboutés. « Les auteurs de « recours abusifs » – une notion pour le moins élastique – pourront être condamnés à verser des dommages et intérêts aux promoteurs » Le Canard en tire les mêmes conséquences que moi : « La menace d’une éventuelle condamnation risque de refroidir les ardeurs des associations ordinaire et, surtout, des simples citoyens, qui, même de bonne foi, hésiteront désormais à saisir la justice. » et l’auteur de l’article de conclure : « Pour les promoteurs, c’est le paradis en béton armé »

Le bon plaisir du Président

Selon le Canard Enchaîné, c’est à la demande de Hollande que Duflot aurait introduit ces dispositions scélérates dans sa loi. Cette ministre godillot est bien installée dans une logique de soumission qui la conduit à renier l’une des origines de l’écologie politique : les combats menés au sein d’associations diverses sur le terrain et devant les tribunaux contre des projets de promoteurs immobiliers, et de bétonneurs de tout poil. N’importe quel projet, y compris les fameux grands projets inutiles peuvent entrer dans le champ de l’ordonnance et du décret. Tout dépendra de la façon dont ils seront rédigés. On a vu Duflot effectuer un spectaculaire retournement de veste sur le Grand Paris, et maintenant avec cette ordonnance et décret scélérats en préparation, c’est à une véritable trahison qu’elle se livre.

L’exemple de Fontenay-aux-Roses

À Fontenay-aux-Roses, dans les années 90, si une telle ordonnance et un tel décret avaient été en vigueur, nous aurions sans doute perdu notre combat contre les projets du maire de l’époque : le square Pompidou aurait disparu sous le béton, le Parc Sainte-Barbe aurait été amputé en grande partie, le square des Anciens combattants et le verger du 22, avenue Lombart n’existeraient plus, la droite serait encore aux affaires et la ville, livrée à la promotion immobilière, méconnaissable. La circulation automobile serait encore plus intense et le RER B encore plus surchargé. C’est ce que nous avions évité mais c’est ce qui risque de se produire maintenant à cause du nouveau SDRIF piloté par un élu régional d’Europe Ecologie /Les Verts et à cause des ordonnances Duflot, ministre Europe Ecologie /Les Verts et ancienne secrétaire nationale de ce parti.

Et Fontenay n’est qu’un exemple. Il n’est donc pas étonnant que les résultats des sondages commandés par EELV lui-même montrent que ce parti a une mauvaise image dans l’opinion publique. En particulier, selon le sondage réalisé par Viavoice, pour les personnes interrogées, EELV n’arrive qu’en sixième position quant il s’agit de défendre l’environnement en France, derrière les citoyens eux-mêmes, les associations ou les ONG, c’est-à-dire tous ceux que Duflot et Hollande veulent neutraliser par leur ordonnance et décret scélérats. Alors que naguère, Les Verts étaient un relais politique précieux pour le combat écologiste, aujourd’hui non seulement EELV ne sert plus à rien, ne sert plus l’écologie mais il lui nuit. Un sursaut est-il encore possible ?

Samedi 29 Juin 2013 Commentaires (2)

Même si pour avoir raison, il n’est pas nécessaire d’être majoritaire, cela fait toujours plaisir de trouver des écologistes qui pensent comme vous sur des sujets pour lesquels vous soutenez des positions qui sont opposées à celles largement admises aujourd’hui par le principal parti qui se revendique de l’écologie. En ce qui concerne l’urbanisme, je les ai découverts à Bagnolet.


Pierre Mathon n’est pas un simple converti de fraîche date mais un militant puis un élu écolo de la première heure. Dans le blog qu’il anime avec Hélène Zanier «Bagnolet en vert» , sous le titre « Non au béton : « Hervé Kempf avec nous ! », il présente un texte de cet auteur paru dans le Monde.
Il le présente en ces termes :
« Hervé Kempf dénonce dans Le Monde du 17 mars (un article déjà ancien, mais il vient de nous être signalé) la place que prennent les bétonneurs dans la sphère gouvernementale et étatique « Le béton au pouvoir ».Cet article met en cause «l’assentiment» d’EELV. Nous pensons qu’en effet, les écologistes politiques, trop souvent gagnés par la fièvre densificatrice, ne jouent plus (en tout cas pas assez, mais parfois encore pire) le rôle de digue contre la bétonnisation galopante. Comme vous le savez, nous combattons sur ce blog la bétonnisation à tout va de nos banlieues. Nous combattons de même l’étalement urbain, en cours et qui n’est pas près de s’arrêter. Pour l’arrêter, il faudrait que de vraies mesures soient prises car ne l’oublions pas, avec les promoteurs immobiliers, qui sont aujourd’hui favorisés, c’est fromage ET dessert : la densification de banlieues déjà bien denses au détriment de l’environnement auquel nous avons droit ET l’ étalement urbain avec les lotissements et autres projets consommateurs de mal-vivre de coûts sociaux, d’énergie carbone et de terres agricoles...»

Voici le texte d’Hervé Kempf que j’ai repris sur le blog de Pierre Mathon et Hélène Zanier, ici

« Le béton au pouvoir » par Hervé Kempf, LE MONDE | 16.03.2013 à 14h11

« Il ne vous aura pas échappé que la politique environnementale dans ce pays atteint un degré de nullité abyssal. Les plus hautes autorités se fichent comme de l'an 40 de la question écologique, et n'hésitent plus à placer à divers postes de commande des personnages dont toute la carrière et la culture respirent le goût du bétonnage.
« Ils opèrent avec l'assentiment de leurs compères d'Europe Ecologie-Les Verts, dont la position au gouvernement ne peut qu'inviter à relire la fable de La Fontaine Le Loup et le Chien. ""Attaché ?, dit le Loup : vous ne courez donc pas où vous voulez ?"" Oh non, les écologistes de pouvoir ne courent pas dans les vertes prairies de la défense de l'environnement. (souligné par moi, JFD)

« Or, donc, le nouveau directeur de cabinet de la ministre de l'écologie, Delphine Batho, est Gilles Ricono, ingénieur général des Ponts et Chaussées, qui a fait toute sa carrière dans des services d'équipement. Rappelons que les ingénieurs des Ponts et Chaussées ont été les plus ardents "déménageurs" du territoire, empilant autoroutes, lignes TGV, aéroports, ponts et viaducs jusqu'à plus soif. Ils continuent, d'ailleurs...
« La nomination de M. Ricono consacre la prise de contrôle par les Ponts et Chaussées de l'administration de l'environnement engagée avec la réforme du ministère de l'écologie : en 2009, les directions de l'environnement, de l'industrie et de l'équipement, jusqu'alors séparées, furent fusionnées dans des directions régionales de l'environnement, de l'aménagement et du logement (Dreal). L'environnement, jusqu'alors autonome, a de fait été absorbé par ses puissants voisins administratifs.
« Voilà que l'on s'apprête à nommer comme président de la Commission nationale du débat public (CNDP) Christian Leyrit, ingénieur des Ponts et Chaussées. Il a été un ardent bâtisseur d'autoroutes en tant que directeur des routes, et est l'actuel maître du corps des Ponts, puisqu'il est vice-président du conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD), masque de l'ex-conseil général des Ponts.
« La CNDP, chargée des débats publics sur les grands projets, n'a jamais brillé par son audace, mais ce serait la fin de l'espoir d'un débat démocratique sur ces questions si on le confiait au patron des bétonneurs. On espère qu'un reste de bon sens animera ceux qui peuvent peser sur cette nomination. Ou alors, nommons un botaniste à la tête de la Direction générale des infrastructures. kempf@lemonde.fr »


Lundi 17 Juin 2013 Commentaires (0)
Le Parlement a adopté le mardi 4 juin 2013 une « résolution » en faveur de la mise en œuvre des premiers éléments d’une fiscalité écologique. C’est certes une bonne nouvelle mais une nouvelle dont il ne faut pas exagérer la portée, la résolution n’ayant rien d’exécutoire comme le reconnait le secrétaire national d’Europe Ecologie en personne. Cette résolution « non exécutoire » est une bien maigre consolation face à la fiscalité qui est effectivement mise en place dès à présent par le gouvernement et face aux arbitrages budgétaires effectués.

Concernant la fiscalité, le gouvernement serait déjà bien inspiré d’examiner les conséquences du relèvement du taux intermédiaire de TVA qui doit passer de 7% à 10% en 2014. Cela va entrainer, par exemple, une augmentation des tarifs des transports en commun et du recyclage des déchets, un renchérissement des travaux de rénovation et d’isolation des logements, certains n’étant même plus éligibles pour des crédits d’impôt. Ces dispositions fiscales anti-écologiques prises par le Gouvernement sont, elles, pleinement « exécutoires » dès à présent !

Crise et nécessité de réduire la dette publique obligeant, il a fallu diminuer les dépenses de l’État en volume. On peut estimer qu’en gelant en valeur ses dépenses, l’Etat réalise, compte tenu de l’inflation, une économie d’environ 300 millions d’euros. Sans doute fallait-il faire cet effort, compte tenu des objectifs de réduction des déficits qu’il s’est assigné (et que lui impose la commission européenne). Toute la question est de savoir comment il a été réparti. Les dépenses militaires n’ont presque pas baissé (0,7%). Rappelons qu’elles représentaient en 2011 2,3% du PIB, pourcentage quasiment équivalent à celui de l’Angleterre (2,6%) alors que les dépenses militaires de l’Allemagne n’étaient que de 1,3%, celle de l’Italie de 1,6% et celle de l’Espagne de 1%. C’est évidement l’entretien d’un arsenal nucléaire qui fait la différence et coûte les yeux de la tête. C’est à cet arsenal, son entretien, son actualisation que Hollande ne veut pas toucher alors que même au PS, des voix s’élèvent pour remettre en question son utilité. Il est « sanctuarisé ». À l’inverse, le budget du ministère de l’écologie subit une baisse de 4,5% soit 360 millions d’euros en 2013, 1 milliard sur la période 2012-2015 ! Pour ne prendre qu’un exemple significatif des conséquences induites : les crédits de l’ADME vont baisser de 2,6% en 2013 alors que cet organisme a un rôle essentiel à jouer pour la transition énergétique dans laquelle les économies d’énergie sont fondamentales.

Le temps ne serait-il pas venu pour les ministres et les députés qui se réclament de l’écologie de tirer les conséquences de cette politique gouvernementale antiécologique ?

Lundi 10 Juin 2013 Commentaires (0)

Je relaie ici un communiqué du Réseau "Sortir du nucléaire"


L'attentat d’Arlit à l’usine Somaïr, qui a fait un mort et près de 70 blessés le 23 mai dernier, a ramené l’attention des médias sur les mines d’uranium d’Areva. L’activité minière est maintenant suspendue. Au-delà de cette actualité violente, il serait grand temps que l’on se penche sur la réalité de l’exploitation de l’uranium au Niger !

La France et le Niger : des rapports néo-coloniaux

La violence de l’attentat survenu le 23 mai à Arlit, principale ville minière, a de quoi frapper. Mais il est une autre violence moins visible : celle des rapports néocoloniaux entre la France et le Niger. Ce pays, auquel elle achète son uranium à bas prix depuis plus de 40 ans, reste l’un des plus pauvres du monde. Toutes les associations de la société civile le reconnaissent : les populations ne tirent aucun bénéfice de cette ressource faramineuse. Au contraire, l’implantation des mines d’uranium a détruit les territoires de pâturage des Touaregs, précarisant des populations entières.

Poussières radioactives, ferrailles contaminées : c'est ça l'énergie « propre » ?

Le monde entier sait maintenant que l'attentat a fait un mort et de multiples blessés. Mais à Arlit, il est une autre souffrance bien moins médiatisée, celle de toutes les personnes malades de la radioactivité. Poussières radioactives en suspension, émissions de gaz radon, ferrailles contaminées revendues sur les marchés : la contamination est partout.
Les maladies des mineurs – qui pendant des décennies n’ont bénéficié ni de masques ni de combinaisons – ne sont pas reconnues ; et il est à craindre que leurs conséquences sanitaires impactent les générations à venir. L’extraction de l’uranium a pollué et épuisé les nappes phréatiques, qui mettront des millions d’années à se reconstituer dans cette région aride. Mais cela n’empêche pas Areva de prétendre que le nucléaire est une énergie propre !

L’ "indépendance énergétique", un mythe qui s’écroule

Aux dires d’Areva, 250 tonnes d’uranium sortaient chaque mois de l’usine de la Somaïr. Suite à l’attentat, l’exploitation de l’uranium est suspendue, certains équipements comme l’atelier de broyage ayant été endommagés. La France, qui importe 100 % de son uranium, doit maintenant se passer d’un de ses principaux approvisionnements. Dans ces conditions, les autorités continueront-elles à prétendre que le nucléaire garantit l’indépendance énergétique de la France ?

Du Niger à la France, d’un bout à l’autre de la chaîne du combustible, les dégâts causés par le nucléaire nous concernent tous. Tel est le message de la campagne « Nucléaire : de la mine aux déchets, tous concernés ! » lancée par le Réseau "Sortir du nucléaire".



Pour en savoir plus sur cette campagne cliquer ici


Mercredi 5 Juin 2013 Commentaires (0)
1 ... « 20 21 22 23 24 25 26 » ... 39
Profil
Jean-François Dumas
Jean-François Dumas
Dernières notes
Un peu d'humilité 28/09/2023
Un verger fantome 11/03/2022
Recherche
Galerie
Tilleul Boulevard de la République
Square Pompidou
Cerisier Rue des Ormeaux
Boîte aux lettres, chemin de Pont haut, Colmars-les-Alpes (04)
Sans titre, chemin de Pont haut, Colmars -les-Alpes
Meurtrière, Colmars-les-Alpes