Au quotidien
EE/LV a publié sur son site un communiqué intitulé «EELV propose un plan Marshall pour l’emploi: 1 million d’emplois via la transition écologique» Selon ce communiqué, il s’agirait de tabler sur la « transition écologique » pour sortir de la « crise » et créer des emplois au lieu d’attendre en vain un retour à la croissance qui ne se produira pas. Les emplois de cette transition écologique seraient financés par une «réorientation» des 20 milliards du Crédit d’impôt pour la compétitivité (CICE) et l’emploi. Cette proposition manque de sérieux. C’est de la simple communication comme d’ailleurs le laissait prévoir le terme employé de « plan Marshall »…
Le mettre en évidence était l’objet d’un commentaire que j’ai posté sur ce site. En bref, dans ce commentaire je m’étonne des chiffres avancés que je trouve exagérément optimistes d’autant que le « Livre blanc sur le financement de la transition écologique » considère, au contraire, qu’à court terme la transition écologique entrainera une réduction du nombre d’emplois. Je montre aussi que vouloir financer ce « plan Marshall » en se bornant à utiliser les 20 milliards prévus pour le CICE n’était ni praticable, ni acceptable.
J’ai posté ce commentaire le 4 janvier. Il est toujours en cours de modération et risque de le rester longtemps encore… C’est pourquoi, j’ai décidé de le publier sur ce blog à la suite des extraits du communiqué objet de ma critique. Le lecteur jugera.
Extraits du communiqué d’EE/LV
« Pour prendre la mesure du chômage il est un impératif : arrêter de croire au retour de la croissance comme au retour de la bonne fortune et prendre des mesures radicales. La transition énergétique est créatrice de nombreux emplois mais elle suppose un engagement volontariste et massif de l’Etat vers les énergies renouvelables. Les circuits courts, le développement des services de proximité sont autant de sources d’emplois et aussi de bien-être. La préservation de l’environnement et de la biodiversité : un potentiel de 250 000 emplois, 700 000 emplois crées par la transition énergétique selon le centre d’analyse stratégique, 75 000 emplois pour une agriculture durable… Bref les sources existent mais elles sont très dépendantes des politiques publiques menées. Il est donc temps de prendre la mesure du changement de cap à opérer.
Nous disposons des moyens d’engager cette transition écologique: il faut réaffecter les fonds destinés au Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi. Ces 20 milliards d’euros offerts sans contrepartie aux entreprises ne servent ni aux salariés ni aux consommateurs ni aux chômeurs ni à penser l’avenir. EELV propose de les réorienter pour mettre sur pied un plan Marshall de la transition écologique pour l’emploi. »
nb: le texte complet du communiqué est ici
Commentaire de JF DUMAS posté le 4 janvier et toujours « en cours de modération »
1°) La transition écologique créerait des emplois, 1 025 000 au total, cela paraît bien trop beau pour être vrai !! D’où proviennent donc ces chiffres? Il faudrait des références plus précises d’autant que les auteurs du Livre blanc sur le financement de la transition écologique sont d’un avis différent. Ils soutiennent avec à l’appui de leurs dires une analyse précise et documentée que « L’adoption de technologies et de pratiques soutenables entraîne souvent des surcoûts à court terme qui s’imputent sur la croissance actuelle. […] La diminution de la croissance entraîne globalement une réduction du nombre d’emplois, même si cet effet peut être atténué par le développement de certaines filières «vertes » dont l’intensité relative en main d’œuvre serait plus élevée que les secteurs auxquels elles se substituent. » (p.21)
En outre, il ne faut pas prendre seulement en compte les emplois éventuellement crées, il faut aussi considérer les emplois détruits… J’ai bien peur que la réalité ne soit pas aussi rose ou plutôt aussi verte que vous l’affirmez !
2°) Concernant le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi, il faut bien entendu le «réorienter» et en récupérant les 20 milliards qui lui sont affectés on aurait les moyens de financer au moins partiellement la transition écologique. Certes, mais il faudrait aussi revoir le financement de ce Crédit d’impôt transformé.
(a) – Pour la partie du CICE devant être financée sur des économies de la dépense publique, il faut demander à voir ! Ce financement-là est des plus théoriques !
(b) – Parce qu’il est financé en partie par le relèvement des taux de TVA « le CICE représente un transfert de revenu des ménages et des administrations publiques vers les entreprises. » (Mathieu Plane, «Évaluation de l’impact économique du Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE)», Revue de l’OFCE, no 126, 2012). Dans le cas du CICE transformé en « plan Marshall de la transition écologique pour l’emploi », si le financement reste le même, ce seront les mêmes qui financeront : administrations publiques et particuliers. Pourtant, parmi ces administrations, il y en a qui œuvrent à cette transition écologique! Est-ce à dire que ce qui leur serait pris d’une main, leur serait rendu de l’autre? Pour le reste ce sont les gens qui paieront et cela sans conditions de ressources. En fin de compte, c’est eux et eux seulement qui seraient sources de financements supplémentaires!
(c) – Une partie du CICE sera financé par une ponction des ¾ du produit de la « Contribution climat énergie »(CCE) alors que celui-ci devrait servir exclusivement à aider les gens à s’adapter à la transition énergétique et éviter que certains ménages se retrouvent en situation de précarité «énergétique». Cette ponction pour alimenter le CICE n’est pas acceptable. Toute ponction dans le produit de la CCE pour autre chose que l’aide à l’adaptation des particuliers à la transition écologique est inadmissible et rendra cette transition socialement inacceptable et insupportable. Le même argent ne peut à la fois financer les emplois du secteur des énergies renouvelables, de la préservation de la biodiversité, etc. et être restitué aux «ménages » ! Il ne faut donc pas compter sur les 4 milliards de cette contribution.
En bref, est-ce qu’il y aura création nette d’emplois avec la mise en œuvre de la transition écologique? Ce n’est pas du tout prouvé ! Le financement de ce plan Marshall est à revoir pas seulement parce qu’il est incertain mais aussi parce que le financement du CICE étant socialement inique, la seule « réorientation » de ce CICE en un « plan Marshall de la transition écologique pour l’emploi » ne suffit pas à rendre ce financement acceptable.
Extraits du communiqué d’EE/LV
« Pour prendre la mesure du chômage il est un impératif : arrêter de croire au retour de la croissance comme au retour de la bonne fortune et prendre des mesures radicales. La transition énergétique est créatrice de nombreux emplois mais elle suppose un engagement volontariste et massif de l’Etat vers les énergies renouvelables. Les circuits courts, le développement des services de proximité sont autant de sources d’emplois et aussi de bien-être. La préservation de l’environnement et de la biodiversité : un potentiel de 250 000 emplois, 700 000 emplois crées par la transition énergétique selon le centre d’analyse stratégique, 75 000 emplois pour une agriculture durable… Bref les sources existent mais elles sont très dépendantes des politiques publiques menées. Il est donc temps de prendre la mesure du changement de cap à opérer.
Nous disposons des moyens d’engager cette transition écologique: il faut réaffecter les fonds destinés au Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi. Ces 20 milliards d’euros offerts sans contrepartie aux entreprises ne servent ni aux salariés ni aux consommateurs ni aux chômeurs ni à penser l’avenir. EELV propose de les réorienter pour mettre sur pied un plan Marshall de la transition écologique pour l’emploi. »
nb: le texte complet du communiqué est ici
Commentaire de JF DUMAS posté le 4 janvier et toujours « en cours de modération »
1°) La transition écologique créerait des emplois, 1 025 000 au total, cela paraît bien trop beau pour être vrai !! D’où proviennent donc ces chiffres? Il faudrait des références plus précises d’autant que les auteurs du Livre blanc sur le financement de la transition écologique sont d’un avis différent. Ils soutiennent avec à l’appui de leurs dires une analyse précise et documentée que « L’adoption de technologies et de pratiques soutenables entraîne souvent des surcoûts à court terme qui s’imputent sur la croissance actuelle. […] La diminution de la croissance entraîne globalement une réduction du nombre d’emplois, même si cet effet peut être atténué par le développement de certaines filières «vertes » dont l’intensité relative en main d’œuvre serait plus élevée que les secteurs auxquels elles se substituent. » (p.21)
En outre, il ne faut pas prendre seulement en compte les emplois éventuellement crées, il faut aussi considérer les emplois détruits… J’ai bien peur que la réalité ne soit pas aussi rose ou plutôt aussi verte que vous l’affirmez !
2°) Concernant le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi, il faut bien entendu le «réorienter» et en récupérant les 20 milliards qui lui sont affectés on aurait les moyens de financer au moins partiellement la transition écologique. Certes, mais il faudrait aussi revoir le financement de ce Crédit d’impôt transformé.
(a) – Pour la partie du CICE devant être financée sur des économies de la dépense publique, il faut demander à voir ! Ce financement-là est des plus théoriques !
(b) – Parce qu’il est financé en partie par le relèvement des taux de TVA « le CICE représente un transfert de revenu des ménages et des administrations publiques vers les entreprises. » (Mathieu Plane, «Évaluation de l’impact économique du Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE)», Revue de l’OFCE, no 126, 2012). Dans le cas du CICE transformé en « plan Marshall de la transition écologique pour l’emploi », si le financement reste le même, ce seront les mêmes qui financeront : administrations publiques et particuliers. Pourtant, parmi ces administrations, il y en a qui œuvrent à cette transition écologique! Est-ce à dire que ce qui leur serait pris d’une main, leur serait rendu de l’autre? Pour le reste ce sont les gens qui paieront et cela sans conditions de ressources. En fin de compte, c’est eux et eux seulement qui seraient sources de financements supplémentaires!
(c) – Une partie du CICE sera financé par une ponction des ¾ du produit de la « Contribution climat énergie »(CCE) alors que celui-ci devrait servir exclusivement à aider les gens à s’adapter à la transition énergétique et éviter que certains ménages se retrouvent en situation de précarité «énergétique». Cette ponction pour alimenter le CICE n’est pas acceptable. Toute ponction dans le produit de la CCE pour autre chose que l’aide à l’adaptation des particuliers à la transition écologique est inadmissible et rendra cette transition socialement inacceptable et insupportable. Le même argent ne peut à la fois financer les emplois du secteur des énergies renouvelables, de la préservation de la biodiversité, etc. et être restitué aux «ménages » ! Il ne faut donc pas compter sur les 4 milliards de cette contribution.
En bref, est-ce qu’il y aura création nette d’emplois avec la mise en œuvre de la transition écologique? Ce n’est pas du tout prouvé ! Le financement de ce plan Marshall est à revoir pas seulement parce qu’il est incertain mais aussi parce que le financement du CICE étant socialement inique, la seule « réorientation » de ce CICE en un « plan Marshall de la transition écologique pour l’emploi » ne suffit pas à rendre ce financement acceptable.
Samedi 11 Janvier 2014
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