Nature - environnement
Avec la publication du résumé pour décideurs du dernier rapport du GIEC, la réunion de la 19ème conférence des Nations unies sur la lutte contre le changement climatique qui se tient à Varsovie et le typhon Haiyan (Yolanda) qui vient de ravager les îles Philippines, le « réchauffement » climatique est de nouveau à la une de l’actualité avec le catastrophisme qui lui est associé rarement à bon escient.
Haiyan, vu du satellite Aqua le 7/11/013 à 4h25 UTC (Nasa)
Les typhons, summum des forces destructrices d’une Nature qui parfois se déchaine, n’échappent pas à la règle qui veut que dès qu’un aléa météorologique, une catastrophe naturelle se produit, le réchauffement climatique est invoqué. Pourtant, leurs relations avec ce réchauffement ne sont pas établies, bien au contraire.
Prudence et incertitude des chercheurs
S'il y a un bien un point qui ne fait pas controverse et qu’il faut souligner d’emblée, c'est que les typhons, cyclones ou ouragans ne sont pas devenus plus fréquents durant les dernières décennies. Par contre la question de savoir si le renforcement de leur intensité a un lien avec le réchauffement des océans fait débat. Plus radicalement même, celle de savoir s’il y a ou non renforcement de leur intensité n’est pas tranchée ! Si sur cette dernière question les débats entre spécialistes s’éternisent et sont peu concluants, cela est dû en grande partie au manque de fiabilité des mesures antérieures surtout pour les vitesses maximales de vents enregistrées et de la correction à leur apporter pour homogénéiser les données. En particulier on s’est aperçu que la correction appliquée avant la possibilité de mesures satellitaires directes était trop forte et minimisait la vitesse des vents des cyclones antérieurs à 1986.
Prudence et incertitude des chercheurs
S'il y a un bien un point qui ne fait pas controverse et qu’il faut souligner d’emblée, c'est que les typhons, cyclones ou ouragans ne sont pas devenus plus fréquents durant les dernières décennies. Par contre la question de savoir si le renforcement de leur intensité a un lien avec le réchauffement des océans fait débat. Plus radicalement même, celle de savoir s’il y a ou non renforcement de leur intensité n’est pas tranchée ! Si sur cette dernière question les débats entre spécialistes s’éternisent et sont peu concluants, cela est dû en grande partie au manque de fiabilité des mesures antérieures surtout pour les vitesses maximales de vents enregistrées et de la correction à leur apporter pour homogénéiser les données. En particulier on s’est aperçu que la correction appliquée avant la possibilité de mesures satellitaires directes était trop forte et minimisait la vitesse des vents des cyclones antérieurs à 1986.
- Pour Christian Herold du service allemand de météorologie « on ne sait pas quel degré de réchauffement de la mer peut conduire à quelle intensité du cyclone, ou encore si la formation du cyclone dépend de l'existence d'autres paramètres. » Parmi ces autres paramètres, il y aurait l’ENSO (El Niño Southern Oscillation) et la QBO (l’Oscillation quasi biennale) qui influeraient sur la fréquence des cyclones. Pour qu’un typhon ou un cyclone se forme, outre une température de l’eau supérieure à 26°C, il faut nécessairement au moins des vents de moins de 10m/s entre la surface et la basse troposphère (les vents forts cisailleraient les typhons en formation), une troposphère humide favorisant la convection, une atmosphère dont la température décroît assez rapidement avec l’altitude, une perturbation en surface… Comme le souligne Christian Herold « C'est un système d'analyse très complexe. »
- Le GIEC reste lui aussi très prudent. Dans son dernier rapport il estime que l’hypothèse selon laquelle on assisterait au début du XXIème siècle à un accroissement de l’activité des cyclones tropicaux intenses n’a qu’un « degré de confiance faible ».
- L’Organisation météorologique mondiale (OMM) déclare dans son communiqué de presse daté du 7 février 2013 présentant le rapport de son Comité Typhon : « Le Comité des typhons se penche sur les incidences du changement climatique. Selon une nouvelle analyse de la région du monde la plus active en cyclones tropicaux, l’influence du changement climatique sur l’activité cyclonique dans le nord-ouest du Pacifique demeure incertaine et il faudra poursuivre les recherches pour comprendre les contributions relatives des variations naturelles et du changement climatique d’origine anthropique. » Elle précise en outre que : «compte tenu des importantes variations interannuelles et interdécennales de l’activité cyclonique dans le bassin du Pacifique Nord-Ouest, il est impossible de déterminer avec certitude qu’il y a eu une influence humaine détectable sur la fréquence des cyclones tropicaux, sur leur intensité, sur les précipitations, les trajectoires ou sur tout autre paramètre agrégé connexe de l’activité cyclonique dans le bassin. »
- Même Jean Jouzel, le glaciologue du CEA, pape français du « réchauffisme catastrophique » est bien obligé de l’admettre du bout des lèvres et à contre cœur, tout en laissant planer le doute, il n’y a pas de lien connu entre le super-typhon Haiyan et le réchauffement climatique d’origine anthropique qui serait en cours. Cela arrangerait tellement ses affaires s’il pouvait proclamer un tel un lien « Nous sommes très prudents quant à établir un lien entre ce phénomène et les activités humaines. Nous ne disons pas qu'il n'y en pas, mais nous ne pouvons pas le prouver » a-t-il déclaré dans un entretien accordé à L’express le 13 Nov 2013.
Mais qu’importe tout cela pour bien des médias, pour de nombreux hommes politiques et pour les ONG réunies dans le groupe de pression Réseau Action Climat !
Le typhon Haiyan a soufflé sur le sommet climat de Varsovie
Sans une once de critique, ou très peu dans le corps des articles, on trouve dans la presse française des titres du style : «Le typhon Haiyan souffle sur le sommet climat de Varsovie » (les Échos), « Le typhon Haiyan secoue la conférence de Varsovie sur le changement climatique » (La Vie). L’article qui suit donne dans l’émotionnel. Lisons plutôt: «Il est au bord des larmes. « Je m'abstiendrai de m'alimenter (durant la conférence) jusqu'à ce qu'une évolution significative se manifeste. Nous pouvons prendre des mesures très fortes dès maintenant pour garantir que les super typhons ne deviennent pas monnaie courante » a déclaré Naderev Sano, commissaire au climat des Philippines. Suscitant une longue ovation des centaines de délégués présents. »
La responsable des négociations climatiques à l'ONU en a profité pour enfoncer le clou, en rajoutant dans le catastrophisme « Nous nous rassemblons aujourd'hui avec, sur nos épaules, le poids de nombreuses réalités qui donnent à réfléchir, comme l'impact du typhon Haiyan » « Les prochaines générations vont devoir mener une bataille immense. Ce qui se joue ici, dans ce stade, n'est pas un jeu ; il n'y a pas deux équipes, mais l'intégralité de l'humanité. Il n'y a ni gagnant, ni perdant. Nous allons tous gagner, ou tous perdre »… Il ne s’agit pas bien entendu de nier la force de ce super typhon, de son caractère meurtrier mais de s’inquiéter, voire de s’indigner de sa récupération et de son instrumentalisation en traitant pour quantité négligeable les avis d’experts sans cesse invoqués par ailleurs pour justifier une lutte contre un réchauffement climatique dont l’évolution et les conséquences sont, malgré tout et au regard des données actuelles, bien incertaines.
Sans une once de critique, ou très peu dans le corps des articles, on trouve dans la presse française des titres du style : «Le typhon Haiyan souffle sur le sommet climat de Varsovie » (les Échos), « Le typhon Haiyan secoue la conférence de Varsovie sur le changement climatique » (La Vie). L’article qui suit donne dans l’émotionnel. Lisons plutôt: «Il est au bord des larmes. « Je m'abstiendrai de m'alimenter (durant la conférence) jusqu'à ce qu'une évolution significative se manifeste. Nous pouvons prendre des mesures très fortes dès maintenant pour garantir que les super typhons ne deviennent pas monnaie courante » a déclaré Naderev Sano, commissaire au climat des Philippines. Suscitant une longue ovation des centaines de délégués présents. »
La responsable des négociations climatiques à l'ONU en a profité pour enfoncer le clou, en rajoutant dans le catastrophisme « Nous nous rassemblons aujourd'hui avec, sur nos épaules, le poids de nombreuses réalités qui donnent à réfléchir, comme l'impact du typhon Haiyan » « Les prochaines générations vont devoir mener une bataille immense. Ce qui se joue ici, dans ce stade, n'est pas un jeu ; il n'y a pas deux équipes, mais l'intégralité de l'humanité. Il n'y a ni gagnant, ni perdant. Nous allons tous gagner, ou tous perdre »… Il ne s’agit pas bien entendu de nier la force de ce super typhon, de son caractère meurtrier mais de s’inquiéter, voire de s’indigner de sa récupération et de son instrumentalisation en traitant pour quantité négligeable les avis d’experts sans cesse invoqués par ailleurs pour justifier une lutte contre un réchauffement climatique dont l’évolution et les conséquences sont, malgré tout et au regard des données actuelles, bien incertaines.
Les approximations manipulatrices du Réseau Action Climat
La prudence des spécialistes y compris de ceux du GIEC, leurs controverses, l’intrication des facteurs déterminant la puissance d’un cyclone, de tout cela, le Réseau Action Climat n’en n’a cure lorsqu’il écrit : « On a déjà̀ pu constater que la température de la mer (en surface) avant la tempête était exceptionnellement élevée. De simples variations de cette température peuvent donc avoir de terribles conséquences.» (Souligné par moi, JFD). Réseau Action Climat établit un lien entre la vitesse des vents et la température à la surface de la mer faisant fi de l’ignorance dans laquelle sont les spécialistes quant à cette relation et de la façon dont elle fonctionnerait. Les spécialistes, réchauffistes ou non, ne savent pas mais Réseau Action Climat, lui, sait et sonne l’alarme : « Alors que ces températures continuent d’augmenter à cause de la hausse de nos émissions de gaz à effet de serre, on a du mal à imaginer ce qui se passera si on n’agit pas pour le climat aujourd’hui. » Poursuivant sur sa lancée, le Réseau Action Climat ajoute « La première partie du rapport du GIEC, approuvée par les gouvernements qui se retrouvent aujourd’hui à Varsovie, a conclu que dans un monde plus chaud, les phénomènes extrêmes dans les latitudes moyennes et les régions tropicales deviendront probablement plus intenses et plus fréquentes.» Ce qui est tout simplement faux. Comme il a été rapporté ci-dessus, les spécialistes en matière de typhons, ouragans ou cyclones considèrent qu’un réchauffement climatique rendrait ces phénomènes moins fréquents. Où il y a divergence, c’est sur l’intensité des phénomènes. Selon le Réseau « Nous créons donc un climat où les tempêtes comme Haiyan pourraient devenir normales dans le futur. (...) Si des vents à 300 km/h ne sont pas suffisants pour lancer un cri d’alarme, alors notre monde est sourd.» Ignorance ou malhonnêteté intellectuelle et manipulation ?
Si l’on suit le GIEC, il faudrait dire que les typhons auront tendances à être plus violents mais moins nombreux que ceux qui se produisent actuellement. Ce qui n’est pas du tout la même chose que ce que claironne le Réseau.
Pour meurtriers qu’ils soient, les phénomènes météorologiques extrêmes n’ont pas de signification immédiate pour le climat à cause de leur singularité même. A fortiori, ils ne prouvent, ni de réfutent une quelconque influence anthropique dans les événements en cause. Laisser entendre que ce typhon ne se serait pas produit si il n'y avait pas eu de réchauffement climatique et qu’en tentant d’enrayer ce réchauffement, on préserverait cette région du globe de typhons meurtriers de ce type relève de la désinformation et de la manipulation. Exploiter ainsi le malheur de victimes d’une catastrophe naturelle pour faire pression en vue obtenir un accord international sur la limitation des émissions de « gaz à effet de serre » est scandaleux. Les associations membres de ce réseau sont complices et se déshonorent. En se déshonorant, elles déshonorent l’écologie. Mais qui s’en rendra compte ?
La prudence des spécialistes y compris de ceux du GIEC, leurs controverses, l’intrication des facteurs déterminant la puissance d’un cyclone, de tout cela, le Réseau Action Climat n’en n’a cure lorsqu’il écrit : « On a déjà̀ pu constater que la température de la mer (en surface) avant la tempête était exceptionnellement élevée. De simples variations de cette température peuvent donc avoir de terribles conséquences.» (Souligné par moi, JFD). Réseau Action Climat établit un lien entre la vitesse des vents et la température à la surface de la mer faisant fi de l’ignorance dans laquelle sont les spécialistes quant à cette relation et de la façon dont elle fonctionnerait. Les spécialistes, réchauffistes ou non, ne savent pas mais Réseau Action Climat, lui, sait et sonne l’alarme : « Alors que ces températures continuent d’augmenter à cause de la hausse de nos émissions de gaz à effet de serre, on a du mal à imaginer ce qui se passera si on n’agit pas pour le climat aujourd’hui. » Poursuivant sur sa lancée, le Réseau Action Climat ajoute « La première partie du rapport du GIEC, approuvée par les gouvernements qui se retrouvent aujourd’hui à Varsovie, a conclu que dans un monde plus chaud, les phénomènes extrêmes dans les latitudes moyennes et les régions tropicales deviendront probablement plus intenses et plus fréquentes.» Ce qui est tout simplement faux. Comme il a été rapporté ci-dessus, les spécialistes en matière de typhons, ouragans ou cyclones considèrent qu’un réchauffement climatique rendrait ces phénomènes moins fréquents. Où il y a divergence, c’est sur l’intensité des phénomènes. Selon le Réseau « Nous créons donc un climat où les tempêtes comme Haiyan pourraient devenir normales dans le futur. (...) Si des vents à 300 km/h ne sont pas suffisants pour lancer un cri d’alarme, alors notre monde est sourd.» Ignorance ou malhonnêteté intellectuelle et manipulation ?
Si l’on suit le GIEC, il faudrait dire que les typhons auront tendances à être plus violents mais moins nombreux que ceux qui se produisent actuellement. Ce qui n’est pas du tout la même chose que ce que claironne le Réseau.
Pour meurtriers qu’ils soient, les phénomènes météorologiques extrêmes n’ont pas de signification immédiate pour le climat à cause de leur singularité même. A fortiori, ils ne prouvent, ni de réfutent une quelconque influence anthropique dans les événements en cause. Laisser entendre que ce typhon ne se serait pas produit si il n'y avait pas eu de réchauffement climatique et qu’en tentant d’enrayer ce réchauffement, on préserverait cette région du globe de typhons meurtriers de ce type relève de la désinformation et de la manipulation. Exploiter ainsi le malheur de victimes d’une catastrophe naturelle pour faire pression en vue obtenir un accord international sur la limitation des émissions de « gaz à effet de serre » est scandaleux. Les associations membres de ce réseau sont complices et se déshonorent. En se déshonorant, elles déshonorent l’écologie. Mais qui s’en rendra compte ?
Andreas Schmittner
Le catastrophisme climatique du journal "Le Monde" ne souffre pas les incertitudes
Pas les lecteurs du Monde s’ils prennent pour argent comptant ce qui est écrit dans leur journal qui titrait «Le réchauffement climatique renforce la puissance des typhons » reprenant les propos de d’un chercheur sans aucune allusion aux positions adverses dans le débat en cours entre les spécialistes de ces phénomènes météorologiques.
Dans un autre article de ce même journal qui a la prétention d’être un journal de référence, on pouvait lire «Entre 1990 et 2012, "le forçage radiatif de l'atmosphère par les gaz à effet de serre, qui induit un réchauffement climatique, a augmenté de 32%", à cause du CO2 et d'autres gaz qui retiennent la chaleur, écrit l'OMM dans son bulletin sur les gaz à effet de serre. » Ce qui est vrai. Le rédacteur de l’article nous livre alors ce commentaire : « le forçage radiatif est la capacité ou non à absorber l'énergie du soleil. Un forçage radiatif positif, comme c'est le cas actuellement, indique donc un réchauffement de l'atmosphère. Lors de la précédente étude, concernant 2011, ce différentiel n'était que de 30 %. » (souligné par moi, JFD) Comment se fait-il alors que la température de surface n’augmente plus depuis bientôt vingt ans ?
Le journaliste ne se pose même pas la question. S’il se l’était posée, il aurait peut-être compris que la variation de température dépend de la sensibilité du climat à ce type de forçage. Autant, il est facile et non controversé d’évaluer le forçage radiatif du CO2, autant il est difficile et controversé de déterminer la sensibilité du climat à ce forçage. Selon une étude récente dirigée par Andreas Schmittner (Oregon state university) parue dans Science (9 December 2011: Vol. 334 no. 6061 pp. 1385-1388) il faudrait revoir cette sensibilité à la baisse. Selon Andreas Schmittner et col. la sensibilité du climat à un doublement de la teneur en gaz carbonique par rapport au niveau préindustriel (environ 550 parties par millions de CO2 contre 270/280 ppm en 1750 et 389 ppm en 2009) serait de 2,3°C (66% de probabilité entre 1,7°C et 2,6°C)alors que le Giec se fonde sur des valeurs plus élevées (2°C à 4,5°C et une valeur moyenne de 3°C).
Evidemment, selon les estimations de cette sensibilité les conséquences du forçage radiatif d’origine anthropique ne sont plus les mêmes. Andreas Schmittner et col. dans le résumé de leur article soulignent que leurs résultats « imply a lower probability of imminent extreme climatic change than previously thought » tandis que pour le secrétaire général de l'OMM « la température moyenne du globe à la fin du siècle pourrait dépasser de 4,6 degrés ce qu'elle était avant l'ère industrielle [1750], et même plus dans certains régions, les conséquences seraient catastrophiques » Mais comme tout propagandiste du catastrophisme réchauffiste, le journaliste du Monde n’entre pas dans les détails de ces études et controverses!!!
Pas les lecteurs du Monde s’ils prennent pour argent comptant ce qui est écrit dans leur journal qui titrait «Le réchauffement climatique renforce la puissance des typhons » reprenant les propos de d’un chercheur sans aucune allusion aux positions adverses dans le débat en cours entre les spécialistes de ces phénomènes météorologiques.
Dans un autre article de ce même journal qui a la prétention d’être un journal de référence, on pouvait lire «Entre 1990 et 2012, "le forçage radiatif de l'atmosphère par les gaz à effet de serre, qui induit un réchauffement climatique, a augmenté de 32%", à cause du CO2 et d'autres gaz qui retiennent la chaleur, écrit l'OMM dans son bulletin sur les gaz à effet de serre. » Ce qui est vrai. Le rédacteur de l’article nous livre alors ce commentaire : « le forçage radiatif est la capacité ou non à absorber l'énergie du soleil. Un forçage radiatif positif, comme c'est le cas actuellement, indique donc un réchauffement de l'atmosphère. Lors de la précédente étude, concernant 2011, ce différentiel n'était que de 30 %. » (souligné par moi, JFD) Comment se fait-il alors que la température de surface n’augmente plus depuis bientôt vingt ans ?
Le journaliste ne se pose même pas la question. S’il se l’était posée, il aurait peut-être compris que la variation de température dépend de la sensibilité du climat à ce type de forçage. Autant, il est facile et non controversé d’évaluer le forçage radiatif du CO2, autant il est difficile et controversé de déterminer la sensibilité du climat à ce forçage. Selon une étude récente dirigée par Andreas Schmittner (Oregon state university) parue dans Science (9 December 2011: Vol. 334 no. 6061 pp. 1385-1388) il faudrait revoir cette sensibilité à la baisse. Selon Andreas Schmittner et col. la sensibilité du climat à un doublement de la teneur en gaz carbonique par rapport au niveau préindustriel (environ 550 parties par millions de CO2 contre 270/280 ppm en 1750 et 389 ppm en 2009) serait de 2,3°C (66% de probabilité entre 1,7°C et 2,6°C)alors que le Giec se fonde sur des valeurs plus élevées (2°C à 4,5°C et une valeur moyenne de 3°C).
Evidemment, selon les estimations de cette sensibilité les conséquences du forçage radiatif d’origine anthropique ne sont plus les mêmes. Andreas Schmittner et col. dans le résumé de leur article soulignent que leurs résultats « imply a lower probability of imminent extreme climatic change than previously thought » tandis que pour le secrétaire général de l'OMM « la température moyenne du globe à la fin du siècle pourrait dépasser de 4,6 degrés ce qu'elle était avant l'ère industrielle [1750], et même plus dans certains régions, les conséquences seraient catastrophiques » Mais comme tout propagandiste du catastrophisme réchauffiste, le journaliste du Monde n’entre pas dans les détails de ces études et controverses!!!
Manipulation volontaire ou inconsciente ?
L'infographie ci-contre est due, semble-t-il, à l’AFP. Elle a été conçue à partir de données publiées par l’Organisation météorologique mondiale. Je l'ai reprise sur le site deTV5Monde mais elle n’y figure plus à ma connaissance. Elle est très instructive de la façon dont certains médias abordent les questions météorologiques et climatiques.
Avec cette infographie, la manipulation prend le pas sur l’information ou bien encore l’information se transforme en tentative de manipulation de l’opinion, ce que l’on appelle en langage politiquement correct « communication », c’est-à-dire l’art de faire prendre des vessies pour des lanternes.En un mot, ce n'est que de la propagande.
Une question fondamentalement politique
La question du changement climatique a cessé d’être une question purement scientifique. Elle est devenue éminemment politique depuis qu’elle a été portée sur la place publique, que les états et les institutions internationales s’en sont saisie et que le GIEC, cet organisme hybride moitié scientifique, moitié politique a été créé. Dans un autre contexte Edwy Plenel rappelle que dans Vérité et politique la philosophe Hannah Arendt considère à juste titre que les vérités de fait sont les vérités politiquement les plus importantes. Sinon, sans vérités de fait, comment les gens pourraient-ils se forger une opinion droite ? C’est pourquoi dans le cas des controverses sur le changement climatique, des théories et données qui les nourrissent, il est important politiquement de mettre en lumière et de dénoncer les manipulations, simplifications outrancières, approximations regrettables et orientées, fussent-elles commises « pour la bonne cause». Sans compter qu’elles témoignent d’une trop grande élasticité de l’honnêteté intellectuelle de celles et ceux qui s’y livrent, une fois dévoilées elles ne manqueront pas de nuire à cette cause. D’ailleurs une cause qui nécessite d’avoir recours à de telles pratiques ne peut être bonne. Il ne faudrait pas confondre catastrophisme éclairé et catastrophisme mensonger. Par exemple, et pour ce qui importe à un écologiste, ce n’est pas en faisant croire aux gens que le ciel va leur tomber sur la tête que l’écologie réussira à leur faire changer de vision du monde, préalable nécessaire à un changement de mode de vie tout aussi nécessaire.
L'infographie ci-contre est due, semble-t-il, à l’AFP. Elle a été conçue à partir de données publiées par l’Organisation météorologique mondiale. Je l'ai reprise sur le site deTV5Monde mais elle n’y figure plus à ma connaissance. Elle est très instructive de la façon dont certains médias abordent les questions météorologiques et climatiques.
- Au centre de l’image, sur la mappemonde trône une courbe censée représenter l’augmentation de la température moyenne du globe terrestre depuis 1900. Mais cette augmentation est représentée de telle sorte que n’apparaisse pas le plateau qui manifeste la stagnation de cette température depuis 1998 sur les courbes publiées par les organismes officiels. Ainsi est mise de côté cette fameuse « pause » que l’on ne sait guère expliquer et qui semble réfuter les prévisions du GIEC. Ainsi figurée l’évolution de la température moyenne semble suivre une pente ascendante de plus en plus accusée, ce qui est contraire aux faits.
- En haut de l’image on peut lire que 2013 est au 7° rang des années les plus chaudes. 7° et non 1° comme cela devrait être si la T moyenne augmentait de façon continue… On pourrait tout aussi bien présenter les choses ainsi : « 2013 plus froide que … » C’est une même donnée qui serait exprimée mais à l’évidence, l’effet recherché chez le lecteur ne serait pas le même.
- L’assertion en haut à droite est tout simplement fausse. Selon le GIEC lui-même, il s’agit d’une hypothèse n’ayant qu’un « degré de confiance faible ».
- Le typhon Haiyan bénéficie d’un surlignage rouge sur son nom.
- Les records de chaleur dans telle ou telle partie du monde sont mentionnés mais pas les records de froids comme celui enregistré à Oymyakon, en Sibérie, le 19 février 2013, -71,2°C qui pulvérise l’ancien qui datait de 1933 et qui n’était – si l’on ose dire – que de -68°C! Ne figure pas non plus le fait, pourtant remarquable que la banquise arctique a légèrement récupéré après la fonte spectaculaire et sans précédent de 2012 tandis que pour la deuxième année de suite, l'étendue de la banquise antarctique a, elle, atteint un nouveau maximum avec 19,47 millions de km2, soit environ 30.000 km2 de plus que le record précédent, établi en 2012, et 2,6 % de plus que la moyenne calculée pour la période 1981-2010.
- En France, si est mentionnée une tornade dont le lien avec le changement climatique est des plus hypothétiques, rien sur les records de froid du mois de mars pourtant eux aussi remarquables. Selon François Jobard « La dernière décade de mars, du 21 au 31, est la plus froide jamais observée depuis le début des mesures à Lille, Beauvais, Strasbourg, Nancy, Caen, Cherbourg et Brest » Pour ce prévisionniste de Météo France, nous avons subi le mois de mars le plus froid enregistré en France depuis 1987, avec des températures inférieures en moyenne de 1,5 degrés Celsius aux normales saisonnières.
Avec cette infographie, la manipulation prend le pas sur l’information ou bien encore l’information se transforme en tentative de manipulation de l’opinion, ce que l’on appelle en langage politiquement correct « communication », c’est-à-dire l’art de faire prendre des vessies pour des lanternes.En un mot, ce n'est que de la propagande.
Une question fondamentalement politique
La question du changement climatique a cessé d’être une question purement scientifique. Elle est devenue éminemment politique depuis qu’elle a été portée sur la place publique, que les états et les institutions internationales s’en sont saisie et que le GIEC, cet organisme hybride moitié scientifique, moitié politique a été créé. Dans un autre contexte Edwy Plenel rappelle que dans Vérité et politique la philosophe Hannah Arendt considère à juste titre que les vérités de fait sont les vérités politiquement les plus importantes. Sinon, sans vérités de fait, comment les gens pourraient-ils se forger une opinion droite ? C’est pourquoi dans le cas des controverses sur le changement climatique, des théories et données qui les nourrissent, il est important politiquement de mettre en lumière et de dénoncer les manipulations, simplifications outrancières, approximations regrettables et orientées, fussent-elles commises « pour la bonne cause». Sans compter qu’elles témoignent d’une trop grande élasticité de l’honnêteté intellectuelle de celles et ceux qui s’y livrent, une fois dévoilées elles ne manqueront pas de nuire à cette cause. D’ailleurs une cause qui nécessite d’avoir recours à de telles pratiques ne peut être bonne. Il ne faudrait pas confondre catastrophisme éclairé et catastrophisme mensonger. Par exemple, et pour ce qui importe à un écologiste, ce n’est pas en faisant croire aux gens que le ciel va leur tomber sur la tête que l’écologie réussira à leur faire changer de vision du monde, préalable nécessaire à un changement de mode de vie tout aussi nécessaire.
Samedi 16 Novembre 2013
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