Fontenay-aux-Roses
On peut se le demander à la lecture leurs tribunes libres de Janvier, que ce soit celle de l’UMP ou celle de Michel Faye. L’une et l’autre critiquent l’aménagement en cours du 22, avenue Lombart.
L’UMP d’abord
Elle a perdu la mairie en 1994 parce qu’elle voulait bétonner le Square des Anciens Combattants ainsi que la parcelle qui le jouxte, le 22, avenue Lombart, contre l’avis des gens du quartier comme de celui de tous ceux qui connaissaient les lieux. Et voilà, qu’aujourd’hui, elle rêve à nouveau d’opérations immobilières sur ce quartier. « Ce parcellaire doit participer à une restructuration urbaine, sociale et économique de Fontenay » écrivent les élus UMP dans leur dernière tribune. C’est agiter le chiffon rouge au nez des habitants du quartier comme à celui des Fontenaisien(ne)s qui se sont battus pour que le béton ne coule pas dans ce secteur et que ses espaces verts soient préservés. Chat échaudé craint … Ce n’est pas le cas de l’UMP fontenaisienne.
En fait, on ne sait pas très bien ce qu’auraient voulu les élus UMP sur ces parcelles. Ils déclarent dans la phrase qui suit, vouloir y construire une piscine « digne de ce nom », piscine que Madame Guilleminot, présidente du groupe, avait présentée en Conseil communautaire, comme un grand stade nautique. En tout cas, une chose est sûre, l’UMP est contre l’aménagement prévu : « COÛT : 200 000 EUROS. Nous sommes opposés à ce projet coûteux dans une période où certaines familles peinent à se nourrir ou à se loger» Un peu de démagogie ne coûte pas cher, moins cher que le projet de stade nautique qui aurait été au moins dix fois plus coûteux que l’aménagement de l’espace vert en « jardin botanique avec une mare aux grenouilles », description pour le moins approximative de ce qui est prévu, à savoir : un « verger conservatoire » avec des variétés anciennes d’arbres fruitiers, un espace consacré aux plantes médicinales et un espace de nature avec une mare, la mare aux grenouilles, objet des ricanements des élus de l’opposition. Car, c’est bien là qu’est le point : aux yeux de l’UMP, c’est une dépense inutile. Un aménagement un peu singulier qui offrira aux habitants du quartier comme aux promeneurs un peu de campagne à la ville, un aménagement qui vise à conforter la biodiversité fontenaisienne en un site stratégique pour celle-ci, tout cela n’est pour ces élus qu’une dépense inutile. Et dire que Murielle Guilleminot fut, jadis, Maire-adjoint à l’environnement et aux espaces verts. Elle faisait planter des centaines de tulipes dans la ville rebaptisée Fontenay-la-Tulipe… Une dépense très utile, comme chacun peut en juger !!!
Elle a perdu la mairie en 1994 parce qu’elle voulait bétonner le Square des Anciens Combattants ainsi que la parcelle qui le jouxte, le 22, avenue Lombart, contre l’avis des gens du quartier comme de celui de tous ceux qui connaissaient les lieux. Et voilà, qu’aujourd’hui, elle rêve à nouveau d’opérations immobilières sur ce quartier. « Ce parcellaire doit participer à une restructuration urbaine, sociale et économique de Fontenay » écrivent les élus UMP dans leur dernière tribune. C’est agiter le chiffon rouge au nez des habitants du quartier comme à celui des Fontenaisien(ne)s qui se sont battus pour que le béton ne coule pas dans ce secteur et que ses espaces verts soient préservés. Chat échaudé craint … Ce n’est pas le cas de l’UMP fontenaisienne.
En fait, on ne sait pas très bien ce qu’auraient voulu les élus UMP sur ces parcelles. Ils déclarent dans la phrase qui suit, vouloir y construire une piscine « digne de ce nom », piscine que Madame Guilleminot, présidente du groupe, avait présentée en Conseil communautaire, comme un grand stade nautique. En tout cas, une chose est sûre, l’UMP est contre l’aménagement prévu : « COÛT : 200 000 EUROS. Nous sommes opposés à ce projet coûteux dans une période où certaines familles peinent à se nourrir ou à se loger» Un peu de démagogie ne coûte pas cher, moins cher que le projet de stade nautique qui aurait été au moins dix fois plus coûteux que l’aménagement de l’espace vert en « jardin botanique avec une mare aux grenouilles », description pour le moins approximative de ce qui est prévu, à savoir : un « verger conservatoire » avec des variétés anciennes d’arbres fruitiers, un espace consacré aux plantes médicinales et un espace de nature avec une mare, la mare aux grenouilles, objet des ricanements des élus de l’opposition. Car, c’est bien là qu’est le point : aux yeux de l’UMP, c’est une dépense inutile. Un aménagement un peu singulier qui offrira aux habitants du quartier comme aux promeneurs un peu de campagne à la ville, un aménagement qui vise à conforter la biodiversité fontenaisienne en un site stratégique pour celle-ci, tout cela n’est pour ces élus qu’une dépense inutile. Et dire que Murielle Guilleminot fut, jadis, Maire-adjoint à l’environnement et aux espaces verts. Elle faisait planter des centaines de tulipes dans la ville rebaptisée Fontenay-la-Tulipe… Une dépense très utile, comme chacun peut en juger !!!
Un petit rappel
Voici donc un petit rappel (tiré d’une plaquette de l’Aspas) à l’usage de Michel Faye, aux élus de l’UMP et à tous ceux qui se gaussent de cet aménagement :
– une espèce d’amphibiens sur cinq risque de disparaître de France métropolitaine selon la dernière liste rouge des espèces menacées où ils figurent tous. Sans une prise de conscience et des actions efficaces, ces chiffres pourraient doubler dans les années à venir.
– les zones humides de toute nature se réduisent dramatiquement, en France comme partout dans le monde. La création d’une mare, ou mieux, d’un réseau de mares, offre des sites de reproduction indispensables à la survie des espèces.
En fait, peu de « politiques » se rendent compte de l’urgence qu’il y a à protéger la biodiversité de la nature ordinaire et donc ce qui en reste en ville, de ménager des refuges au sauvage qui y demeure, y trouve un asile ou qui y transite. C’est tout à l’honneur de l’équipe municipale de l’avoir compris. Ce qui ne semble pas être le cas des élus UMP comme de certains membres de Civitas, Monsieur Bresse par exemple qui peut faire cause commune avec l’opposition municipale dans son rejet de la « mare aux batraciens » du 22, avenue Lombart.
Michel Faye et l’art de l’amalgame
Monsieur Faye dans sa tribune libre de Janvier crie lui aussi haro sur cet aménagement d’un espace vert qu’il avait pourtant contribué naguère à sauver. Avec cet art de l’amalgame dont il a le secret, il mélange dans cette tribune deux choses qui n’ont rien à voir : l’aménagement du 22, avenue Lombart avec la révision du plan d’occupation des sols et sa transformation en Plan local d’urbanisme. On nage alors en plein délire d’interprétation. « La mare aux batraciens : 200 000 euros pour protéger la biodiversité ou pour masquer une nouvelle densification ? » Tel est le titre de cette tribune et le texte ne laisse aucun doute : c’est bien pour masquer une nouvelle densification qu’induirait selon lui le passage en PLU que l’on aménage une « mare aux batraciens » et un verger sur la parcelle du 22, avenue Lombart !
Seuls pourront croire une énormité pareille ceux qui en auront envie pour diverses raisons. On peut même se demander si Michel Faye, lui-même, croit vraiment à cette théorie absurde. Est-il à ce point ignorant de la situation de cette parcelle, de son potentiel biologique passé et actuel ? L’a-t-il oublié ? N’est-il pas plutôt de mauvaise foi ?
À Fontenay, les espaces verts publics sont le premier réservoir de la biodiversité
Cette tribune montre en tout cas que l’on peut être un bon physicien – ce qu’est sans aucun doute Michel Faye – et être ou jouer les mauvais naturalistes comme le prouve cette déclaration péremptoire « Ce n’est pas en installant une mare aux batraciens et quelques arbres fruitiers que l’on compensera la perte, par densification immobilière, de milliers de m² de pleine terre. »
À lire Michel Faye, on pourrait croire que l’on va planter un verger de goldens sur le terrain du 22, avenue Lombart ! Ce n’est évidemment pas le cas et cela n’aurait aucune utilité. Il s’agit de planter des variétés anciennes. La tendance actuelle est à la production intensive de quelques variétés de fruits, partout les mêmes. Les autres sont oubliées, menacées de disparition et pourtant … Il s’agit là aussi d’une forme de biodiversité, certes différente qui constitue aussi un patrimoine menacé qu’il convient de préserver, d’une richesse qui pourrait se révéler bien utile si les variétés actuellement cultivées étaient victimes d’un prédateur ou d’une maladie aujourd’hui inconnue. Que l’on se souvienne du phylloxéra qui détruisit une grande partie du vignoble français, vignoble qui fut partiellement sauvé par l’introduction d’espèces américaines qui servent, aujourd’hui encore, de porte-greffe aux espèces et variétés de nos terroirs.
Certes, il serait navrant que des « milliers de m2 » se trouvent enfouis sous le béton mais qui veut cela ? Voilà une menace imaginaire que Michel Faye agite pour rassembler sa base électorale : celles et ceux qui veulent que rien ne bouge de peur qu’un immeuble soit érigé au bout de leur jardin.
Cela étant dit pour éviter toute interprétation erronée de ce qui suit, il faut préciser maintenant que des milliers de m2 ne sont ni toujours nécessaires, ni suffisants pour conforter la biodiversité.
Ils ne sont pas toujours nécessaires. S’il faut de grands espaces non urbanisés pour que la nature s’épanouisse vraiment, il faut aussi – c’est au moins aussi important – des continuités entre ces espaces. Dans ce cas, les petites surfaces au pied des arbres d’alignement sont précieuses.
Ils ne sont pas suffisants car tout dépend ce qui y pousse et comment on traite ces « milliers de m2 ». Les gazons nourris aux engrais chimiques et entretenus à grand coup de désherbants sélectifs, les platebandes plantés d’exotiques invasives mais si jolies ou de variétés de fleurs « améliorées » aux corolles multiples et aux couleurs rares, tout cela ne favorise pas la biodiversité mais lui nuit. Monsieur Faye tente de caresser sa base électorale dans le sens du poil, mais il a tort lorsqu’il affirme que : « pour assurer une vraie biodiversité dans notre ville, il faut préserver les zones pavillonnaires premier conservatoire de la biodiversité à Fontenay, plutôt que de faire une opération coûteuse limitée à quelques centaines de mètres carrés » C’est faux, mais Monsieur Faye s’en fiche du moment que cela peut être électoralement payant. En fait, le premier conservatoire de la biodiversité à Fontenay ce sont les espaces verts publics parce qu’ils sont traités sans pesticides de synthèse et en « gestion différenciée », c’est-à-dire une gestion qui concilie la gestion stricte et contrainte des espaces communaux et la gestion naturaliste des réserves orientées vers la protection du milieu naturel. Ce n’est bien sûr pas pour autant qu’il faut supprimer « les zones pavillonnaires ». Par contre, il est impératif de sensibiliser les propriétaires de pavillons et d’espaces verts privés à une bonne gestion de ceux-ci. Cette sensibilisation est une tâche importante mais différente et complémentaire de celle de l’aménagement d’espaces publics pour conforter la biodiversité en ville.
«Les Associatifs, par contre, proposent de développer, partout où c’est possible, des jardins familiaux et des jardins scolaires » Voici encore un propos politicard et électoraliste. Les jardins «familiaux» et «scolaires» ont certes un rôle social, sociétal et économique important pour les premiers, pédagogique et irremplaçable pour les seconds mais ce n’est pas pour autant qu’il faut les développer «partout où c’est possible », ce qui conduirait à transformer en potager le moindre coin de verdure. Il faut trouver des terrains qui s’y prêtent, qui sont délaissés ou sous-utilisés. Il faut avoir aussi de l’imagination : promouvoir par exemple les « jardins partagés », etc. Il faut une affectation équilibrée et diversifiée de tous les espaces verts de la commune pour que chacun révèle ses potentialités pour le bien-être de tous ceux qui en profitent ou qui les habitent.
Bref, en ce qui concerne l’opposition associative (celle de Monsieur Faye en fait qui s’est approprié ce qualificatif), on pencherait plutôt vers une opposition qui fait feu de tout bois même s’il faut pour cela qu’elle fasse l’idiote. Pour celle de droite, à chacun d’en juger…
Voici donc un petit rappel (tiré d’une plaquette de l’Aspas) à l’usage de Michel Faye, aux élus de l’UMP et à tous ceux qui se gaussent de cet aménagement :
– une espèce d’amphibiens sur cinq risque de disparaître de France métropolitaine selon la dernière liste rouge des espèces menacées où ils figurent tous. Sans une prise de conscience et des actions efficaces, ces chiffres pourraient doubler dans les années à venir.
– les zones humides de toute nature se réduisent dramatiquement, en France comme partout dans le monde. La création d’une mare, ou mieux, d’un réseau de mares, offre des sites de reproduction indispensables à la survie des espèces.
En fait, peu de « politiques » se rendent compte de l’urgence qu’il y a à protéger la biodiversité de la nature ordinaire et donc ce qui en reste en ville, de ménager des refuges au sauvage qui y demeure, y trouve un asile ou qui y transite. C’est tout à l’honneur de l’équipe municipale de l’avoir compris. Ce qui ne semble pas être le cas des élus UMP comme de certains membres de Civitas, Monsieur Bresse par exemple qui peut faire cause commune avec l’opposition municipale dans son rejet de la « mare aux batraciens » du 22, avenue Lombart.
Michel Faye et l’art de l’amalgame
Monsieur Faye dans sa tribune libre de Janvier crie lui aussi haro sur cet aménagement d’un espace vert qu’il avait pourtant contribué naguère à sauver. Avec cet art de l’amalgame dont il a le secret, il mélange dans cette tribune deux choses qui n’ont rien à voir : l’aménagement du 22, avenue Lombart avec la révision du plan d’occupation des sols et sa transformation en Plan local d’urbanisme. On nage alors en plein délire d’interprétation. « La mare aux batraciens : 200 000 euros pour protéger la biodiversité ou pour masquer une nouvelle densification ? » Tel est le titre de cette tribune et le texte ne laisse aucun doute : c’est bien pour masquer une nouvelle densification qu’induirait selon lui le passage en PLU que l’on aménage une « mare aux batraciens » et un verger sur la parcelle du 22, avenue Lombart !
Seuls pourront croire une énormité pareille ceux qui en auront envie pour diverses raisons. On peut même se demander si Michel Faye, lui-même, croit vraiment à cette théorie absurde. Est-il à ce point ignorant de la situation de cette parcelle, de son potentiel biologique passé et actuel ? L’a-t-il oublié ? N’est-il pas plutôt de mauvaise foi ?
À Fontenay, les espaces verts publics sont le premier réservoir de la biodiversité
Cette tribune montre en tout cas que l’on peut être un bon physicien – ce qu’est sans aucun doute Michel Faye – et être ou jouer les mauvais naturalistes comme le prouve cette déclaration péremptoire « Ce n’est pas en installant une mare aux batraciens et quelques arbres fruitiers que l’on compensera la perte, par densification immobilière, de milliers de m² de pleine terre. »
À lire Michel Faye, on pourrait croire que l’on va planter un verger de goldens sur le terrain du 22, avenue Lombart ! Ce n’est évidemment pas le cas et cela n’aurait aucune utilité. Il s’agit de planter des variétés anciennes. La tendance actuelle est à la production intensive de quelques variétés de fruits, partout les mêmes. Les autres sont oubliées, menacées de disparition et pourtant … Il s’agit là aussi d’une forme de biodiversité, certes différente qui constitue aussi un patrimoine menacé qu’il convient de préserver, d’une richesse qui pourrait se révéler bien utile si les variétés actuellement cultivées étaient victimes d’un prédateur ou d’une maladie aujourd’hui inconnue. Que l’on se souvienne du phylloxéra qui détruisit une grande partie du vignoble français, vignoble qui fut partiellement sauvé par l’introduction d’espèces américaines qui servent, aujourd’hui encore, de porte-greffe aux espèces et variétés de nos terroirs.
Certes, il serait navrant que des « milliers de m2 » se trouvent enfouis sous le béton mais qui veut cela ? Voilà une menace imaginaire que Michel Faye agite pour rassembler sa base électorale : celles et ceux qui veulent que rien ne bouge de peur qu’un immeuble soit érigé au bout de leur jardin.
Cela étant dit pour éviter toute interprétation erronée de ce qui suit, il faut préciser maintenant que des milliers de m2 ne sont ni toujours nécessaires, ni suffisants pour conforter la biodiversité.
Ils ne sont pas toujours nécessaires. S’il faut de grands espaces non urbanisés pour que la nature s’épanouisse vraiment, il faut aussi – c’est au moins aussi important – des continuités entre ces espaces. Dans ce cas, les petites surfaces au pied des arbres d’alignement sont précieuses.
Ils ne sont pas suffisants car tout dépend ce qui y pousse et comment on traite ces « milliers de m2 ». Les gazons nourris aux engrais chimiques et entretenus à grand coup de désherbants sélectifs, les platebandes plantés d’exotiques invasives mais si jolies ou de variétés de fleurs « améliorées » aux corolles multiples et aux couleurs rares, tout cela ne favorise pas la biodiversité mais lui nuit. Monsieur Faye tente de caresser sa base électorale dans le sens du poil, mais il a tort lorsqu’il affirme que : « pour assurer une vraie biodiversité dans notre ville, il faut préserver les zones pavillonnaires premier conservatoire de la biodiversité à Fontenay, plutôt que de faire une opération coûteuse limitée à quelques centaines de mètres carrés » C’est faux, mais Monsieur Faye s’en fiche du moment que cela peut être électoralement payant. En fait, le premier conservatoire de la biodiversité à Fontenay ce sont les espaces verts publics parce qu’ils sont traités sans pesticides de synthèse et en « gestion différenciée », c’est-à-dire une gestion qui concilie la gestion stricte et contrainte des espaces communaux et la gestion naturaliste des réserves orientées vers la protection du milieu naturel. Ce n’est bien sûr pas pour autant qu’il faut supprimer « les zones pavillonnaires ». Par contre, il est impératif de sensibiliser les propriétaires de pavillons et d’espaces verts privés à une bonne gestion de ceux-ci. Cette sensibilisation est une tâche importante mais différente et complémentaire de celle de l’aménagement d’espaces publics pour conforter la biodiversité en ville.
«Les Associatifs, par contre, proposent de développer, partout où c’est possible, des jardins familiaux et des jardins scolaires » Voici encore un propos politicard et électoraliste. Les jardins «familiaux» et «scolaires» ont certes un rôle social, sociétal et économique important pour les premiers, pédagogique et irremplaçable pour les seconds mais ce n’est pas pour autant qu’il faut les développer «partout où c’est possible », ce qui conduirait à transformer en potager le moindre coin de verdure. Il faut trouver des terrains qui s’y prêtent, qui sont délaissés ou sous-utilisés. Il faut avoir aussi de l’imagination : promouvoir par exemple les « jardins partagés », etc. Il faut une affectation équilibrée et diversifiée de tous les espaces verts de la commune pour que chacun révèle ses potentialités pour le bien-être de tous ceux qui en profitent ou qui les habitent.
Bref, en ce qui concerne l’opposition associative (celle de Monsieur Faye en fait qui s’est approprié ce qualificatif), on pencherait plutôt vers une opposition qui fait feu de tout bois même s’il faut pour cela qu’elle fasse l’idiote. Pour celle de droite, à chacun d’en juger…
Dimanche 3 Février 2013
Lundi 21 janvier Pascal Canfin, ministre du « développement » était l’invité du 7/9, une émission sur France Inter. Pascal Canfin est membre d’Europe-Ecologie /Les Verts (EE/LV). Il devrait donc être écologiste. Il se dit tel. C’est un ministre dont beaucoup de gens ignorent l’existence. On ne l’entend guère. Cela vaut sans doute mieux car il tient de drôles de propos pour un écolo, mais peut-être pas pour un ministre qui tient à ne pas perdre son portefeuille dans le gouvernement Ayrault.
Un pacifiste qui va en guerre
Tout d’abord on relèvera une perle qui aurait mérité une « noix d’honneur » du Canard : « Ce n'est pas facile pour un écologiste, donc un pacifiste, de soutenir une intervention militaire. » Et il ajoute : « C’est une évolution dans la culture politique des écologistes » Non, pas des écologistes mais des cadres d’EE/LV qui ne sont plus pacifistes et n’ont plus grand-chose d’écologistes.
Tout d’abord on relèvera une perle qui aurait mérité une « noix d’honneur » du Canard : « Ce n'est pas facile pour un écologiste, donc un pacifiste, de soutenir une intervention militaire. » Et il ajoute : « C’est une évolution dans la culture politique des écologistes » Non, pas des écologistes mais des cadres d’EE/LV qui ne sont plus pacifistes et n’ont plus grand-chose d’écologistes.
Un anti-nucléaire qui soutient Aréva et ses pratiques
On se scandalisera ensuite sur son attitude par rapport aux relations entre le gouvernement du Niger et Areva et sur son manque de soutien à l’Observatoire du nucléaire dans son procès avec cette entreprise.
Dans la bouche de quelqu’un qui se dit écologiste, ses propos sont tellement incroyables qu’il faut les avoir entendus pour être persuadé qu’il les a tenus. Voici donc la transcription du « meilleur moment » de l’émission fourni par Agora Vox. Les passages en gras seront l’objet d’un commentaire inséré à la suite de la transcription.
Stéphane Lhomme, directeur de l’Observatoire du nucléaire interpelle Canfin :
– Bonjour, je suis directeur de l’Observatoire du nucléaire, et je rappelle que récemment la société nucléaire Areva, qui puise de l’uranium pour alimenter nos centrales nucléaires, au Niger, a fait un versement, un curieux versement, un curieux don, de 26 millions d’euros au budget du Niger. Et d’ailleurs dans cette affaire je suis poursuivi le 1er février en justice par Areva, parce que j’ai considéré qu’il s’agissait d’une manœuvre relevant de la corruption. Ca fait plusieurs fois que j’écris à Monsieur Canfin, dont ça relève évidemment puisque c’est le Développement. Alors la question : est-ce que cette façon d’Areva de verser 26 millions d’euros au budget du Niger, apparemment affectés en partie à l’achat d’un avion pour le Président du Niger, est-ce que d’après vous cela relève de la politique du développement, ou est-ce que cela relève d’une manœuvre relevant de la corruption comme j’ai porté l’accusation, et qui me vaut d’être trainé en justice par Areva ?
Patrick Cohen :
– Stéphane Lhomme qui était candidat aux primaires présidentielles d’EELV.
Pascal Canfin :
– Bonjour Stéphane(ricanements) Avec un score relatif !... Puisqu’évidemment Stéphane a des convictions, mais il a parfois tendance à les pousser un peu loin.
Areva est engagé dans un projet d’extraction de l’uranium au Niger, et l’Etat nigérien est actionnaire de ce projet. Il y a donc des relations entre actionnaires autour de ces projets. Moi ma position d’écologiste sur le nucléaire, elle est connue, on va pas y revenir. Maintenant il se trouve que nous avons une activité… qu'Areva a une activité d’extraction.
La question est : est-ce que toute relation financière entre Areva et l’Etat du Niger est une forme de corruption ? Non ! Puisqu’ils sont actionnaires tous les deux dans un même projet. Et d’ailleurs c’est bien pour l’Etat nigérien, donc pour les nigériens, d’être actionnaire de ce projet,c’est quand même quelque chose que nous revendiquions à l’époque, donc c’est parfait. Y’a eu des accusations qui ont été portées, je ne vais pas les commenter puisqu’il y a une opération judiciaire en cours, il y a un procès le 1er février, donc j’ai pas de commentaires à faire là-dessus.
Ensuite sur la question de l’avion, d’abord c’est pas encore complètement factuellement avéré, mais imaginons que ça le soit. C’est une décision qui relève du gouvernement et de l’Etat du Niger. C’est-à-dire que dans le cadre d’un (pacte ?) (On ne distingue pas bien) d’actionnaires, Areva verse au budget du Niger, pas au compte privé du président, au budget du Niger, une certaine somme. Le Niger fait ce qu’il veut avec cette somme ! Si le président du Niger considère que sa priorité c’est d’acheter un avion pour assurer sa sécurité compte tenu de ce qui se passe chez ses voisins, c’est sa liberté ! » (Note d’Agora Vox : Le directeur de cabinet du président nigérien a tout de même parlé en conférence de presse le 14/1/13 non pas d’une « certaine somme », mais d’un « cadeau »).
Dans le genre « je m’aplatis devant le tandem Hollande/Ayrault, je dis et fais n’importe quoi pour garder mon poste de ministre » Canfin a nettement surpassé sa collègue Cécile Duflot et ses recettes de cuisine. Il ira avec ses chefs à Tombouctou…
Parmi ceux que les médias nomment les leaders d'EE/LV, Noël Mamère est l'un des rares à donner de la voix contre ce genre de reniement très domagable à l'écologie politique. Malheureusement comme le claironne Canfin, il est très minoritaire dans les instances dirigeantes du parti.
On se scandalisera ensuite sur son attitude par rapport aux relations entre le gouvernement du Niger et Areva et sur son manque de soutien à l’Observatoire du nucléaire dans son procès avec cette entreprise.
Dans la bouche de quelqu’un qui se dit écologiste, ses propos sont tellement incroyables qu’il faut les avoir entendus pour être persuadé qu’il les a tenus. Voici donc la transcription du « meilleur moment » de l’émission fourni par Agora Vox. Les passages en gras seront l’objet d’un commentaire inséré à la suite de la transcription.
Stéphane Lhomme, directeur de l’Observatoire du nucléaire interpelle Canfin :
– Bonjour, je suis directeur de l’Observatoire du nucléaire, et je rappelle que récemment la société nucléaire Areva, qui puise de l’uranium pour alimenter nos centrales nucléaires, au Niger, a fait un versement, un curieux versement, un curieux don, de 26 millions d’euros au budget du Niger. Et d’ailleurs dans cette affaire je suis poursuivi le 1er février en justice par Areva, parce que j’ai considéré qu’il s’agissait d’une manœuvre relevant de la corruption. Ca fait plusieurs fois que j’écris à Monsieur Canfin, dont ça relève évidemment puisque c’est le Développement. Alors la question : est-ce que cette façon d’Areva de verser 26 millions d’euros au budget du Niger, apparemment affectés en partie à l’achat d’un avion pour le Président du Niger, est-ce que d’après vous cela relève de la politique du développement, ou est-ce que cela relève d’une manœuvre relevant de la corruption comme j’ai porté l’accusation, et qui me vaut d’être trainé en justice par Areva ?
Patrick Cohen :
– Stéphane Lhomme qui était candidat aux primaires présidentielles d’EELV.
Pascal Canfin :
– Bonjour Stéphane(ricanements) Avec un score relatif !... Puisqu’évidemment Stéphane a des convictions, mais il a parfois tendance à les pousser un peu loin.
Areva est engagé dans un projet d’extraction de l’uranium au Niger, et l’Etat nigérien est actionnaire de ce projet. Il y a donc des relations entre actionnaires autour de ces projets. Moi ma position d’écologiste sur le nucléaire, elle est connue, on va pas y revenir. Maintenant il se trouve que nous avons une activité… qu'Areva a une activité d’extraction.
La question est : est-ce que toute relation financière entre Areva et l’Etat du Niger est une forme de corruption ? Non ! Puisqu’ils sont actionnaires tous les deux dans un même projet. Et d’ailleurs c’est bien pour l’Etat nigérien, donc pour les nigériens, d’être actionnaire de ce projet,c’est quand même quelque chose que nous revendiquions à l’époque, donc c’est parfait. Y’a eu des accusations qui ont été portées, je ne vais pas les commenter puisqu’il y a une opération judiciaire en cours, il y a un procès le 1er février, donc j’ai pas de commentaires à faire là-dessus.
Ensuite sur la question de l’avion, d’abord c’est pas encore complètement factuellement avéré, mais imaginons que ça le soit. C’est une décision qui relève du gouvernement et de l’Etat du Niger. C’est-à-dire que dans le cadre d’un (pacte ?) (On ne distingue pas bien) d’actionnaires, Areva verse au budget du Niger, pas au compte privé du président, au budget du Niger, une certaine somme. Le Niger fait ce qu’il veut avec cette somme ! Si le président du Niger considère que sa priorité c’est d’acheter un avion pour assurer sa sécurité compte tenu de ce qui se passe chez ses voisins, c’est sa liberté ! » (Note d’Agora Vox : Le directeur de cabinet du président nigérien a tout de même parlé en conférence de presse le 14/1/13 non pas d’une « certaine somme », mais d’un « cadeau »).
- «Il se trouve que nous avons une activité… qu'Areva a une activité d’extraction » : Canfin vend la mèche : il y a identification du gouvernement « nous » avec Aréva ; « nous » dit Canfin, ce qui signifie « lui aussi ». C’est superbe un écolo qui s’identifie à l’un des joyaux de la nucléocratie alors qu’il devrait être l’une de ses bêtes noires !!!
- « c’est bien pour l’Etat nigérien, donc pour les nigériens, d’être actionnaire de ce projet » De qui Canfin se moque –t-il ? Comme le souligne le communiqué de soutien à l’Observatoire du nucléaire publié par le réseau « Sortir du nucléaire » : « Depuis des décennies, Areva fait miroiter la prospérité à un pays qui reste l'un des plus pauvres du monde en lui achetant l'uranium à un prix dérisoire tout en procédant à son extraction dans des conditions inacceptables pour les travailleurs. Quand Areva repartira, elle ne laissera derrière elle que des poussières radioactives, des milliers de tonnes de ferrailles contaminées et des nappes phréatiques épuisées et irrémédiablement polluées. Ce n'est pas en essayant d'écraser une organisation militante qu'Areva pourra faire disparaître ces faits », des faits que Canfin a, semble-t-il, oubliés… En tant que ministre du « développement », il devrait pourtant bien connaître ce dossier.
- « Ensuite sur la question de l’avion, d’abord c’est pas encore complètement factuellement avéré » : là encore, il vend la mèche. Il reconnait que « ça l’est un peu » mais cela ne le gêne pas : « Le Niger fait ce qu’il veut avec cette somme ! Si le président du Niger considère que sa priorité c’est d’acheter un avion pour assurer sa sécurité compte tenu de ce qui se passe chez ses voisins, c’est sa liberté ! » Et vive la Françafrique !
Le peuple du Niger est parmi les plus pauvres. Son président achète un avion pour sa sécurité personnelle avec l’argent donnée par Areva. Canfin trouve cela normal : c’est sa liberté. De tels propos ne sont pas seulement scandaleux dans la bouche d’un ministre écologiste, ils sont scandaleux dans la bouche de n’importe qui.
Dans le genre « je m’aplatis devant le tandem Hollande/Ayrault, je dis et fais n’importe quoi pour garder mon poste de ministre » Canfin a nettement surpassé sa collègue Cécile Duflot et ses recettes de cuisine. Il ira avec ses chefs à Tombouctou…
Parmi ceux que les médias nomment les leaders d'EE/LV, Noël Mamère est l'un des rares à donner de la voix contre ce genre de reniement très domagable à l'écologie politique. Malheureusement comme le claironne Canfin, il est très minoritaire dans les instances dirigeantes du parti.
Vendredi 1 Février 2013
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Nature - environnement
La Commission Européenne a engagé une «procédure d’infraction» contre la France pour «manquement à ses obligations de protection de l’ours brun des Pyrénées» contenues dans la directive «Habitats».
Le gouvernement précédent (de droite) avait renoncé à élaborer et mettre en œuvre une politique de protection et de restauration de l’ours brun dans le massif pyrénéen pour complaire aux chasseurs et à certains éleveurs. Le nouveau (rose, rehaussé du vert de quelques écolos alibi) ne semblait guère pressé de redresser la barre. Là encore, on avait l’impression qu’il se contenterait de chausser les pantoufles du mort avec la bénédiction de certains de ses élus locaux sensibles aux lobbies des chasseurs et éleveurs. Avec la décision de la Commission européenne, les choses vont – peut-être – changer.
Mieux vaut tard que jamais
En engageant cette procédure d’infraction, la Commission européenne vient de donner raison au collectif d’associations Cap Ours qui avait porté plainte, il y a deux ans, devant la Commission européenne pour défaut de protection de l’ours brun des Pyrénées. Mieux vaut tard que jamais !
Dans son communiqué du 12 décembre la coordination précise que « l’Europe reproche à la France le manque de protection de l’espèce et son état de conservation défavorable, car le noyau occidental, qui représente près de la moitié de l’aire de répartition, est voué à une disparition inéluctable sans renforcement » ce qui a valu à la France de recevoir «une lettre de mise en demeure, première étape du contentieux qui conduira si rien n’est fait à la saisine de la cours de justice.»
À l’époque, constatant que le plan de restauration et de conservation de l’ours (2006- 2009) arrivait à échéance et qu'il était sans suite, Cap Ours avait porté plainte. Si «les cinq individus réintroduits en Pyrénées centrales offraient une bouffée d’oxygène aux quelques plantigrades installés dans ce secteur des Pyrénées, mais rien n'était entrepris pour éviter la disparition définitive des derniers ours du noyau occidental. »
Mieux vaut tard que jamais
En engageant cette procédure d’infraction, la Commission européenne vient de donner raison au collectif d’associations Cap Ours qui avait porté plainte, il y a deux ans, devant la Commission européenne pour défaut de protection de l’ours brun des Pyrénées. Mieux vaut tard que jamais !
Dans son communiqué du 12 décembre la coordination précise que « l’Europe reproche à la France le manque de protection de l’espèce et son état de conservation défavorable, car le noyau occidental, qui représente près de la moitié de l’aire de répartition, est voué à une disparition inéluctable sans renforcement » ce qui a valu à la France de recevoir «une lettre de mise en demeure, première étape du contentieux qui conduira si rien n’est fait à la saisine de la cours de justice.»
À l’époque, constatant que le plan de restauration et de conservation de l’ours (2006- 2009) arrivait à échéance et qu'il était sans suite, Cap Ours avait porté plainte. Si «les cinq individus réintroduits en Pyrénées centrales offraient une bouffée d’oxygène aux quelques plantigrades installés dans ce secteur des Pyrénées, mais rien n'était entrepris pour éviter la disparition définitive des derniers ours du noyau occidental. »
La France au pied du mur
Au printemps 2011 la France a renoncé au renforcement prévu en Béarn et aucun plan de conservation de l’espèce n’était en cours d’élaboration. Depuis cette date elle était sous la menace d’une saisine de la cour de justice européenne. La ministre de l’écologie de l’époque en était parfaitement consciente, comme elle était consciente des risques encourus. Elle avait déclaré «Si nous ne respectons pas nos obligations européennes, ce n’est pas simplement une amende que l’Etat aura à payer. Ce sont l’ensemble des crédits européens pour les Pyrénées qui sont menacés.» Pourtant, elle n’avait rien fait pour remédier à la situation ou n’avait pu rien faire.
Avec cette décision de la Commission européenne, la France est maintenant au pied du mur. « Elle doit désormais se doter d’une politique de restauration et de conservation de la population d’ours des Pyrénées digne de ce nom» comme le souligne Cap Ours.
Au printemps 2011 la France a renoncé au renforcement prévu en Béarn et aucun plan de conservation de l’espèce n’était en cours d’élaboration. Depuis cette date elle était sous la menace d’une saisine de la cour de justice européenne. La ministre de l’écologie de l’époque en était parfaitement consciente, comme elle était consciente des risques encourus. Elle avait déclaré «Si nous ne respectons pas nos obligations européennes, ce n’est pas simplement une amende que l’Etat aura à payer. Ce sont l’ensemble des crédits européens pour les Pyrénées qui sont menacés.» Pourtant, elle n’avait rien fait pour remédier à la situation ou n’avait pu rien faire.
Avec cette décision de la Commission européenne, la France est maintenant au pied du mur. « Elle doit désormais se doter d’une politique de restauration et de conservation de la population d’ours des Pyrénées digne de ce nom» comme le souligne Cap Ours.
Source
Communiqué de Cap Ours du 12/12/ 2012
Sur l’état de l’espèce et la façon dont la France a évité jusqu’à présent de remplir ses obligations dans le massif des Pyrénées, voir «L’Europe met en demeure la France de protéger ses ours bruns» par Audrey Garric dans Le Monde.fr
Photo : Jean-noël Lafargue (Travail personnel), via Wikimedia Commons
Communiqué de Cap Ours du 12/12/ 2012
Sur l’état de l’espèce et la façon dont la France a évité jusqu’à présent de remplir ses obligations dans le massif des Pyrénées, voir «L’Europe met en demeure la France de protéger ses ours bruns» par Audrey Garric dans Le Monde.fr
Photo : Jean-noël Lafargue (Travail personnel), via Wikimedia Commons
Mardi 25 Décembre 2012
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Au quotidien
Pour ceux qui douteraient de la violence des forces dites de « L’ordre » qui sont engagées à Notre Dame des Landes dans une processus de répression de plus en plus féroce contre les opposants à la construction de l'Ayraultporc, l'aéroport inutile chéri du premier ministre voici, photos à l’appui, le témoignage d’un médecin détaillant les blessures les plus graves qu’elle a dû soigner les 24 et 25 novembre derniers. Tous les moyens semblent bons à Manuel Valls pour soulager son chef de gouvernement du « kyste » que constituent à ses yeux les opposants à cet aéroport imbécile (voir ici) qui se battent sur le terrain. L’homme s’en vante à grands coups de menton bravaches. Il est vrai qu’il emploie la chirurgie lourde. Jugez en plutôt à la lecture de cette lettre envoyée au préfet par un médecin bénévole.
Eclat de bombe assourdissante retiré d'une blessure
En ma qualité de médecin, je suis intervenue à Notre-Dame-des-Landes samedi 24 et dimanche 25 novembre 2012. J’ai passé deux jours à soigner des blessés. Je tiens à porter à votre connaissance le nombre de blessés que nous avons eu à prendre en charge.
Pour le samedi 24 novembre :
11 blessures par flashball touchant :
Le thorax pour 2 personnes avec un doute sur une lésion hépatique,
La joue et la lèvre supérieure pour 1 personne avec probable lésion dentaire ou maxillaire,
Le genou pour 2 personnes,
Des doigts pour 2 personnes,
La cuisse pour 2 personnes,
Les côtes pour 1 personnes avec doute sur fracture de côtes,
Le poignet pour 1 personne,
3 traumatismes de genoux,
2 traumatismes de poignets,
1 plaie tympanique,
1 choqué par gaz,
1 plaie de crâne suturée par 2 points,
1 plaie de crâne suturée par 15 points,
Pour le samedi 24 novembre :
11 blessures par flashball touchant :
Le thorax pour 2 personnes avec un doute sur une lésion hépatique,
La joue et la lèvre supérieure pour 1 personne avec probable lésion dentaire ou maxillaire,
Le genou pour 2 personnes,
Des doigts pour 2 personnes,
La cuisse pour 2 personnes,
Les côtes pour 1 personnes avec doute sur fracture de côtes,
Le poignet pour 1 personne,
3 traumatismes de genoux,
2 traumatismes de poignets,
1 plaie tympanique,
1 choqué par gaz,
1 plaie de crâne suturée par 2 points,
1 plaie de crâne suturée par 15 points,
6 blessures par explosion de bombes assourdissantes dont :
3 impacts dans les cuisses de 3 personnes,
1 impact dans l’avant-bras d’1 personne,
1 impact dans la malléole d’1 personne,
10 impacts dans les jambes d’1 personne,
10 impacts dans les jambes d’1 personne avec probable lésion du nerf sciatique,
1 impact dans l’aine d’1 personne avec suspicion d’un corps étranger près de l’artère fémorale.
J’insiste sur la gravité de ces blessures par explosions. Les débris pénètrent profondément dans les chairs risquant de léser des artères, nerfs ou organes vitaux. Nous avons retiré des débris de 0,5 à 1 cm de diamètre, d’aspect métallique ou plastique très rigide et coupant. D’autres, très profondément enfouis, ont été laissés en place et nécessiteront des soins ultérieurs. Impossible de prévoir les lésions secondaires !
LES HOSPITALISATIONS N’ONT PAS ÉTÉ SIMPLES. MON COLLÈGUE A CONTACTÉ LE SAMU ET L’AMBULANCE DES POMPIERS A ÉTÉ RETARDÉE PAR DES BARRAGES DES FORCES DE L’ORDRE, CE QUI EST INADMISSIBLE ! J’AI AMENÉ MOI-MÊME UN DEUXIÈME BLÉSSÉ DEVANT ÊTRE HOSPITALISÉ. J’AI AINSI PU AVOIR DES NOUVELLES D’UNE TROISÈME PERSONNE HOSPITALISÉE DANS LA JOURNÉE.
3 impacts dans les cuisses de 3 personnes,
1 impact dans l’avant-bras d’1 personne,
1 impact dans la malléole d’1 personne,
10 impacts dans les jambes d’1 personne,
10 impacts dans les jambes d’1 personne avec probable lésion du nerf sciatique,
1 impact dans l’aine d’1 personne avec suspicion d’un corps étranger près de l’artère fémorale.
J’insiste sur la gravité de ces blessures par explosions. Les débris pénètrent profondément dans les chairs risquant de léser des artères, nerfs ou organes vitaux. Nous avons retiré des débris de 0,5 à 1 cm de diamètre, d’aspect métallique ou plastique très rigide et coupant. D’autres, très profondément enfouis, ont été laissés en place et nécessiteront des soins ultérieurs. Impossible de prévoir les lésions secondaires !
LES HOSPITALISATIONS N’ONT PAS ÉTÉ SIMPLES. MON COLLÈGUE A CONTACTÉ LE SAMU ET L’AMBULANCE DES POMPIERS A ÉTÉ RETARDÉE PAR DES BARRAGES DES FORCES DE L’ORDRE, CE QUI EST INADMISSIBLE ! J’AI AMENÉ MOI-MÊME UN DEUXIÈME BLÉSSÉ DEVANT ÊTRE HOSPITALISÉ. J’AI AINSI PU AVOIR DES NOUVELLES D’UNE TROISÈME PERSONNE HOSPITALISÉE DANS LA JOURNÉE.
Pour le dimanche 25 novembre :
Une blessure par bombe assourdissante avec ablation d’un débris dans le doigt,
1 réfection d’un pansement de cuisse,
1 fracture de cheville,
1 blessure de main,
1 impact de flashball au thorax avec suspicion de fracture de côte et lésion pulmonaire.
Je ne vous fais ici que la liste des patients les plus gravement blessés. Il semble que l’on dénombre une centaine de blessés durant ces deux jours. Je vous précise également que nous tenons à votre disposition les photos des lésions constatées.
En ma qualité de médecin, je souhaite attirer votre attention sur la gravité des blessures infligées par l’utilisation des armes des forces de l’ordre et cela en dehors de toute considération partisane.
Dans l’espoir que ma description permette un usage plus mesuré de la force, veuillez croire, monsieur le Préfet, en ma respectueuse considération.
Stéphanie L., le 26 novembre 2012
Une blessure par bombe assourdissante avec ablation d’un débris dans le doigt,
1 réfection d’un pansement de cuisse,
1 fracture de cheville,
1 blessure de main,
1 impact de flashball au thorax avec suspicion de fracture de côte et lésion pulmonaire.
Je ne vous fais ici que la liste des patients les plus gravement blessés. Il semble que l’on dénombre une centaine de blessés durant ces deux jours. Je vous précise également que nous tenons à votre disposition les photos des lésions constatées.
En ma qualité de médecin, je souhaite attirer votre attention sur la gravité des blessures infligées par l’utilisation des armes des forces de l’ordre et cela en dehors de toute considération partisane.
Dans l’espoir que ma description permette un usage plus mesuré de la force, veuillez croire, monsieur le Préfet, en ma respectueuse considération.
Stéphanie L., le 26 novembre 2012
Photos : Dr S. L.
Plus de photos cliquer ici
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Jeudi 6 Décembre 2012
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Au quotidien
En tout cas, c’est ce que l’on peut redouter à la lecture du discours prononcé par J M Ayrault au VIIème Forum de "Paris-Capitale Economique". Il annonce son soutien à « Paris-Saclay ». Dans la foulée, la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche a signifié sa volonté de relancer ce projet après une pause de plusieurs mois, lors d'une visite sur le campus de l'université Paris-Sud jeudi 8 novembre. Tout cela au détriment de l’agriculture locale superbement ignorée par l’un et l’autre.
En ce qui concerne le plateau de Saclay, Jean-Marc Ayrault et Geneviève Fioraso vont poursuivre la politique de Sarkozy et de Pécresse sans avoir demandé l’avis de l’association « Sauvons la Recherche » : «C’est donc sans avoir reçu ni entendu nos organisations que le Premier Ministre s’apprête à annoncer sa décision, ce qui est pour le moins contradictoire avec la volonté affirmée par le nouveau gouvernement d’un réel dialogue avant toute prise de décision. Dans le même temps, le gouvernement a fait inscrire au projet de loi de Finances 2013 88.6M€ d’autorisations d’engagements pour le déménagement d’AgroParisTech et de l’INRA sur le plateau de Saclay, ce qui semble d’ores et déjà indiquer une volonté de prolonger les mesures initiées par le gouvernement précédent. Si le nouveau gouvernement décidait ainsi de poursuivre la mise en place de l’Université Paris-Saclay, nous ne saurions l’accepter ! » Le nouveau gouvernement l’a pourtant décidé, une fois de plus sans concertation.
« L’obsession étrange de vouloir détruire des terres Fertiles »
Dans son discours, le premier ministre s’est empressé de chausser sans le dire les pantoufles du mort, le précédent président remercié par les Français. Comme l’écrivent Claudine Parayre et Laurent Sainte Fare Garnot, de la Coordination pour la solidarité des territoires d’Ile-de-France et contre le Grand Paris (Costif) : « dans la bouche du premier ministre, on retrouve les mots du gouvernement Fillon/Sarkozy pour vanter les mérites du projet Paris-Saclay, projet scientifique, économique, urbanistique, facteur d’attractivité, “ cluster ” qui a vocation à jouer les premiers rôles sur la scène internationale. » Et dans ce discours, il n’y a pas un mot sur l’agriculture du Plateau. Avec les deux responsables du Costif on est en droit de s’interroger : « Quelle obsession étrange de vouloir détruire des terres fertiles cultivées, à l’heure où la main mise sur les terres agricoles est devenue un risque majeur sur la planète ? » Des terres essentielles pour parvenir à une autosuffisance alimentaire de la Région et d’une fertilité exceptionnelle d’autant que le limon du plateau et l’astucieux système de rigoles de drainage datant de Louis XIV permettent aux agriculteurs de cultiver sans arroser même en période de sécheresse, atout très important en ces périodes d’aléas climatiques. Une agriculture constitutive de l’identité de ce territoire, lieu de biodiversité et de paysages, patrimoine historique avec les rigoles et espace de liens pour les habitants comme le rappellent Claudine Parayre et Laurent Sainte Fare Garnot.
Le premier ministre a précisé que « le développement urbain, universitaire et économique de Paris-Saclay ne peut se concevoir sans qu’un moyen de transport adapté ne desserve le plateau et l’accompagne dans sa montée en puissance. » Prudent, il n’a pas précisé quel moyen de transport serait « adapté » à la traversée du Plateau de Saclay. Lors de la séance du Conseil régional du 10/02/2011 la présidente du Groupe Europe – Ecologie / les Verts, Cécile Duflot, vilipendait l’accord sur le Grand-Paris conclu entre Jean-Paul Huchon et Maurice Leroy, le ministre de la ville de François Fillon. Elle déclarait à propos de ce transport en commun « adapté » : « Certains verront (…) le Grand Paris Express de plus près. Malheureusement, c’est ceux qui n’en veulent pas. Ce sont les habitants, ce sont les paysans du Plateau de Saclay, ceux qui vivent à proximité des meilleures terres agricoles d’Ile-de-France. Peu importe que les élus locaux se soient unanimement mobilisés contre le projet ! Peu importe que le débat public ait été sans appel ! Peu importe que le chantier sur ce territoire, ne soit rien de plus qu’un caprice présidentiel habilement relayé par Mme Pécresse, et qui organise le déménagement du service public de l’éducation en Ile-de-France ! » Aujourd’hui, les noms ont changés, alternance oblige : François Lamy a remplacé Maurice Leroy, Geneviève Fioraso, Valérie Pécresse. Cécile Duflot n’est plus présidente du Groupe EE/LV au Conseil régional d’Ile de France, elle a été promue Ministre de l'Egalité des territoires et du Logement et se retrouve en charge de ce Grand Paris qu’elle refusait naguère. Les ministres ont changé ; le projet lui n’a été modifié qu’à la marge. Ministre mais discréditée, la voilà obligée d’adorer ce qu’elle voulait brûler.
Dans son allocution, Jean-Marc Ayrault s’est déclaré « investi personnellement » dans le projet «Paris – Saclay », s’intronisant ainsi fossoyeur en chef du Plateau éponyme, opération d’intérêt national oblige. Il n’a cependant pas manqué d’associer les autres ministres de son gouvernement à cette relance du saccage de terres agricoles et d’espaces naturels : « Les Ministres qui m’accompagnent connaissent bien ce dossier ; Cécile Duflot, François Lamy mais aussi Geneviève Fioraso, bien sûr. » Mais c’est lui, Monsieur Ayrault qui dirige. Sur ces terres, il veut «un tissu urbain continu et dense qui rassemble et qui décloisonne et qui donne de la qualité, et qui donne l’envie d’y vivre, d’y venir travailler » En paraphrasant Claudine Parayre et Laurent Sainte Fare Garnot on peut prédire que demain, si, à Dieu ne plaise, ce projet imbécile se réalise le premier ministre mangera des pommes de terre, des lentilles, des poulets et des yaourts venant d’Amérique du Sud et achetés à prix d’or à cause du renchérissement inéluctable de l’énergie alors que ceux provenant de l’Ile-de-France et en particulier du plateau de Saclay auraient été plus frais, donc bien meilleur et bien meilleur marché. Mais Jean-Marc Ayrault n’agit pas en connaissance des conséquences. Il invite les collectivités locales à participer à cette mise à mort de l’agriculture de proximité, à cette stérilisation de terres fertiles en leur proposant de signer avec l’Etat ces fameux CDT, Contrat de développement territorial, contrats dont Cécile Duflot devra vérifier la conformité avec les orientations anti-écologiques que le Chef a développé dans cette allocution scandaleuse : « Il importe aussi, dixit J. M. Ayrault, que les collectivités locales soient pleinement impliquées dans ce projet d’aménagement majeur. Sous l’autorité de la ministre de l’Egalité des territoires et du Logement (Cécile Duflot) et du préfet de région, l’Etat veillera à ce que les deux contrats de développement territorial de Paris-Saclay traduisent l’ensemble des engagements. J’invite d’ailleurs la région et les Conseils généraux de l’Essonne et des Yvelines à se joindre à ces contrats, s’ils le souhaitent bien sûr et s’ils le décident.» Cette fois, celle qui fut autrefois une militante écologiste ne pourra plus se dérober. La voilà en première ligne. Toute la question est de savoir si son parti avalera cette grosse couleuvre : une ministre issue de ses rangs organisant le bétonnage d’espaces naturels et agricoles au nom d’une prétendue compétitivité de la France.
Il est plus prudent de ne compter ni sur la direction de ce parti, ni sur ses ministres pour organiser la résistance aux visées du gouvernement sur le Plateau de Saclay. C’est la Coordination pour la solidarité des territoires d’Ile-de-France et contre le Grand Paris (Costif) qu’il faut soutenir, c’est sur elle que repose nos espoirs de sauver le Plateau. Elle comprend d’ailleurs dans ses rangs des adhérents d’EE/LV militants et/ou élus locaux. Il faut participer aux actions qu’elle propose, les relayer en commençant, si ce n'est déjà fait, par signer en ligne la pétition qu’elle propose en cliquant ici
Pour lire l’article de C. Parayre et L. Sainte Fare Garnot paru sur Médiapart cliquer ici
Dans son discours, le premier ministre s’est empressé de chausser sans le dire les pantoufles du mort, le précédent président remercié par les Français. Comme l’écrivent Claudine Parayre et Laurent Sainte Fare Garnot, de la Coordination pour la solidarité des territoires d’Ile-de-France et contre le Grand Paris (Costif) : « dans la bouche du premier ministre, on retrouve les mots du gouvernement Fillon/Sarkozy pour vanter les mérites du projet Paris-Saclay, projet scientifique, économique, urbanistique, facteur d’attractivité, “ cluster ” qui a vocation à jouer les premiers rôles sur la scène internationale. » Et dans ce discours, il n’y a pas un mot sur l’agriculture du Plateau. Avec les deux responsables du Costif on est en droit de s’interroger : « Quelle obsession étrange de vouloir détruire des terres fertiles cultivées, à l’heure où la main mise sur les terres agricoles est devenue un risque majeur sur la planète ? » Des terres essentielles pour parvenir à une autosuffisance alimentaire de la Région et d’une fertilité exceptionnelle d’autant que le limon du plateau et l’astucieux système de rigoles de drainage datant de Louis XIV permettent aux agriculteurs de cultiver sans arroser même en période de sécheresse, atout très important en ces périodes d’aléas climatiques. Une agriculture constitutive de l’identité de ce territoire, lieu de biodiversité et de paysages, patrimoine historique avec les rigoles et espace de liens pour les habitants comme le rappellent Claudine Parayre et Laurent Sainte Fare Garnot.
Le premier ministre a précisé que « le développement urbain, universitaire et économique de Paris-Saclay ne peut se concevoir sans qu’un moyen de transport adapté ne desserve le plateau et l’accompagne dans sa montée en puissance. » Prudent, il n’a pas précisé quel moyen de transport serait « adapté » à la traversée du Plateau de Saclay. Lors de la séance du Conseil régional du 10/02/2011 la présidente du Groupe Europe – Ecologie / les Verts, Cécile Duflot, vilipendait l’accord sur le Grand-Paris conclu entre Jean-Paul Huchon et Maurice Leroy, le ministre de la ville de François Fillon. Elle déclarait à propos de ce transport en commun « adapté » : « Certains verront (…) le Grand Paris Express de plus près. Malheureusement, c’est ceux qui n’en veulent pas. Ce sont les habitants, ce sont les paysans du Plateau de Saclay, ceux qui vivent à proximité des meilleures terres agricoles d’Ile-de-France. Peu importe que les élus locaux se soient unanimement mobilisés contre le projet ! Peu importe que le débat public ait été sans appel ! Peu importe que le chantier sur ce territoire, ne soit rien de plus qu’un caprice présidentiel habilement relayé par Mme Pécresse, et qui organise le déménagement du service public de l’éducation en Ile-de-France ! » Aujourd’hui, les noms ont changés, alternance oblige : François Lamy a remplacé Maurice Leroy, Geneviève Fioraso, Valérie Pécresse. Cécile Duflot n’est plus présidente du Groupe EE/LV au Conseil régional d’Ile de France, elle a été promue Ministre de l'Egalité des territoires et du Logement et se retrouve en charge de ce Grand Paris qu’elle refusait naguère. Les ministres ont changé ; le projet lui n’a été modifié qu’à la marge. Ministre mais discréditée, la voilà obligée d’adorer ce qu’elle voulait brûler.
Dans son allocution, Jean-Marc Ayrault s’est déclaré « investi personnellement » dans le projet «Paris – Saclay », s’intronisant ainsi fossoyeur en chef du Plateau éponyme, opération d’intérêt national oblige. Il n’a cependant pas manqué d’associer les autres ministres de son gouvernement à cette relance du saccage de terres agricoles et d’espaces naturels : « Les Ministres qui m’accompagnent connaissent bien ce dossier ; Cécile Duflot, François Lamy mais aussi Geneviève Fioraso, bien sûr. » Mais c’est lui, Monsieur Ayrault qui dirige. Sur ces terres, il veut «un tissu urbain continu et dense qui rassemble et qui décloisonne et qui donne de la qualité, et qui donne l’envie d’y vivre, d’y venir travailler » En paraphrasant Claudine Parayre et Laurent Sainte Fare Garnot on peut prédire que demain, si, à Dieu ne plaise, ce projet imbécile se réalise le premier ministre mangera des pommes de terre, des lentilles, des poulets et des yaourts venant d’Amérique du Sud et achetés à prix d’or à cause du renchérissement inéluctable de l’énergie alors que ceux provenant de l’Ile-de-France et en particulier du plateau de Saclay auraient été plus frais, donc bien meilleur et bien meilleur marché. Mais Jean-Marc Ayrault n’agit pas en connaissance des conséquences. Il invite les collectivités locales à participer à cette mise à mort de l’agriculture de proximité, à cette stérilisation de terres fertiles en leur proposant de signer avec l’Etat ces fameux CDT, Contrat de développement territorial, contrats dont Cécile Duflot devra vérifier la conformité avec les orientations anti-écologiques que le Chef a développé dans cette allocution scandaleuse : « Il importe aussi, dixit J. M. Ayrault, que les collectivités locales soient pleinement impliquées dans ce projet d’aménagement majeur. Sous l’autorité de la ministre de l’Egalité des territoires et du Logement (Cécile Duflot) et du préfet de région, l’Etat veillera à ce que les deux contrats de développement territorial de Paris-Saclay traduisent l’ensemble des engagements. J’invite d’ailleurs la région et les Conseils généraux de l’Essonne et des Yvelines à se joindre à ces contrats, s’ils le souhaitent bien sûr et s’ils le décident.» Cette fois, celle qui fut autrefois une militante écologiste ne pourra plus se dérober. La voilà en première ligne. Toute la question est de savoir si son parti avalera cette grosse couleuvre : une ministre issue de ses rangs organisant le bétonnage d’espaces naturels et agricoles au nom d’une prétendue compétitivité de la France.
Il est plus prudent de ne compter ni sur la direction de ce parti, ni sur ses ministres pour organiser la résistance aux visées du gouvernement sur le Plateau de Saclay. C’est la Coordination pour la solidarité des territoires d’Ile-de-France et contre le Grand Paris (Costif) qu’il faut soutenir, c’est sur elle que repose nos espoirs de sauver le Plateau. Elle comprend d’ailleurs dans ses rangs des adhérents d’EE/LV militants et/ou élus locaux. Il faut participer aux actions qu’elle propose, les relayer en commençant, si ce n'est déjà fait, par signer en ligne la pétition qu’elle propose en cliquant ici
Pour lire l’article de C. Parayre et L. Sainte Fare Garnot paru sur Médiapart cliquer ici
Lundi 26 Novembre 2012
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Quelques notables d’Europe Ecologie – Les Verts ont participé à la manifestation du 17 Novembre contre le projet l’aéroport de Notre Dame des Landes. La direction du Parti n’hésite plus à affirmer son désaccord avec le Gouvernement de Hollande sur ce non-sens écologique. EE/LV Ile de France a mobilisé ses adhérents et sympathisants, affrété des cars pour transporter les manifestants. Et pourtant, EE/LV peine à convaincre de sa détermination. Pour cause…
Pas question de démissionner juste pour une question d’aéroport…
Cette méfiance des opposants à l’aéroport n’est guère surprenante lorsque l’on écoute Jean-Philippe Magnen, porte-parole d’EE/LV et Vice-Président du Conseil régional des Pays de la Loire qui certes se désole de l’attitude du Gouvernement mais affirme en même temps que « On ne va pas mettre en jeu la participation gouvernementale uniquement sur la question d’un aéroport ». Des propos qui n’étonneront pas d’un Vice-Président d’un exécutif régional qui est en faveur de l’aéroport avec un président PS, Jacques Auxiette qui s’en est fait le farouche propagandiste. Un thuriféraire qui n’hésite ni à mentir en affirmant que « Tous les recours (en justice) sont épuisés » ni à dénigrer les opposants au projet, les traitant « activistes professionnels » qui seraient mis en scène « par des gens qui ne connaissent pas ou partiellement le projet ». Les paysans expropriés, grévistes de la faim apprécieront.
Jean-Philippe Magnen comprend très bien l’attitude des ministres EE/LV, Canfin et Duflot agrippés à leur marocain, il ne songe pas non plus à démissionner de son poste. Par contre, il n’a pas saisi ou ne veut pas saisir l’enjeu de cette lutte.
Cette méfiance des opposants à l’aéroport n’est guère surprenante lorsque l’on écoute Jean-Philippe Magnen, porte-parole d’EE/LV et Vice-Président du Conseil régional des Pays de la Loire qui certes se désole de l’attitude du Gouvernement mais affirme en même temps que « On ne va pas mettre en jeu la participation gouvernementale uniquement sur la question d’un aéroport ». Des propos qui n’étonneront pas d’un Vice-Président d’un exécutif régional qui est en faveur de l’aéroport avec un président PS, Jacques Auxiette qui s’en est fait le farouche propagandiste. Un thuriféraire qui n’hésite ni à mentir en affirmant que « Tous les recours (en justice) sont épuisés » ni à dénigrer les opposants au projet, les traitant « activistes professionnels » qui seraient mis en scène « par des gens qui ne connaissent pas ou partiellement le projet ». Les paysans expropriés, grévistes de la faim apprécieront.
Jean-Philippe Magnen comprend très bien l’attitude des ministres EE/LV, Canfin et Duflot agrippés à leur marocain, il ne songe pas non plus à démissionner de son poste. Par contre, il n’a pas saisi ou ne veut pas saisir l’enjeu de cette lutte.
Le vice-président EE/LV du Conseil régional des Pays de Loire n’a pas saisi l’enjeu du combat
Qu’il relise donc l’article Hervé Kempf paru dans le Monde du 22 Octobre dernier. Hervé Kempf l’affirme avec force : sur ce projet se cristallisent toutes les problématiques constitutives de la crise écologique de ce début du début de ce siècle. Il écrit : « La résistance tenace, non violente, assise sur des expertises solides, de paysans, d’élus, d’écologistes, de citadins, d’habitants anciens et nouveaux, a retardé le projet. Elle a permis de voir que se cristallisent ici toutes les problématiques qui forment le complexe écologique de ce début du XXIe siècle. Ce n’est pas Trifouilly-les-Oies, c’est une cause nationale. » Hervé Kempf poursuit en expliquant qu’un des enjeux de ce combat contre ce projet d’aéroport est la préservation des zones humides essentielles à la biodiversité : « Alors que (…)les zones humides, essentielles à la biodiversité et à la régulation des écosystèmes, ont perdu dans le monde la moitié de leur superficie depuis un siècle, on s’apprête en France à détruire un site dont 98 % des terres sont des zones humides. » C’est ensuite une tentative de stimuler le trafic aérien alors qu’il faudrait le réduire car il est un « important émetteur de gaz à effet de serre » Même si, contrairement à Kempf, on doute de l’importance du C02 comme cause de ce réchauffement, il reste que l’épuisement des énergies fossiles est inéluctable et le transport aérien un gaspillage éhonté qui sera bientôt une folie hors de prix. C’est aussi une artificialisation des sols accompagnée de la disparition de paysans, l’une et l’autre que l’on fait mine de déplorer dans les sphères gouvernantes mais qui sont planifiées à Notre Dame des Landes « ce qui les justifiera ailleurs » Enfin, « alors que le pouvoir du capital et les partenariats public-privés sont partout dénoncées, on donne les clés du projet à la multinationale Vinci. » Voilà les quatre raisons majeures énoncés et développées par Hervé Kempf qui font que ce qui se passe à Notre Dame des Landes, cette sorte de guérilla rurale où l’État PS se montre plus féroce et brutal que l’Etat sarkozysiste est crucial pour l’écologie.
Des notables EE/LV peu crédibles
Au regard de ces enjeux comme de la répression policière menée par le gouvernement PS à participation EE/LV, la prose de Jacques Archimbaud, secrétaire National adjoint d’EELV est pitoyable : « Il y a certes des choses qui plaisent plus ou moins bien (sic !) aux écolos dans la politique suivie par les socialistes sur un certain nombre de sujets » « Il faut (....) réaffirmer avec une certaine force que l’appartenance (des ministres EE/LV) au gouvernement de ce pays est durable parce qu’ils ont le sentiment de lui être utile. » Utile pour quoi faire ? Ils n’ont pu réussir à le dissuader d’entreprendre aucune de ses nombreuses actions « écolocides » si j’ose dire et dont la répression organisée à Notre Dame des Landes est l’expression la plus achevée.
Jacques Archimbaud joue le bon chien qui n’est que la voix de sa maîtresse, l’arriviste Cécile Duflot aujourd’hui ci-devant ministre. Le 17 novembre 2012, elle a assuré qu’elle avait la «certitude d'être à (sa) place» au gouvernement » au moment même où de nombreux écologistes affrontaient l’actuel gouvernement en manifestant contre l'évacuation des opposants à l'aéroport. C’est la même Cécile DUFLOT qui à l’université d'été des Verts en août 2010, lorsqu’elle était encore secrétaire nationale d’Europe-Ecologie / Les Verts s’écriait : « Je le dis les yeux dans les yeux, l'accord de 2012 avec le PS, s'ils ne lâchent pas sur Notre Dame des Landes, ce sera non. »
L’écologie dépourvue d’expression politique
La réaction de Stéphane Lhomme à la présence des dirigeants d'EE/LV sur le site de Notre Dame des Landes est significative. Il écrit : « Les notables d'EELV sont sortis de leurs bureaux dorés pour tenter de faire oublier qu'ils cautionnent toutes les horreurs anti-écologiques et antisociales du PS. Deux ministres EELV, la confiance votée à Ayrault par les deux groupes EELV (assemblée et sénat), des tas de conseillers régionaux accordés par le PS, des élections municipales à venir où EELV mendie encore et toujours des places au PS... La vérité est que le chantier du réacteur EPR, le chantier de l'aéroport NDDL, le pseudo "débat sur l'énergie" etc., tout cela est cautionné par les notables EELV. Pas étonnant que la permanence nantaise du député "écologiste" (option arriviste PS) de Rugy ait été taguée(…) Si la base EELV ne recadre pas ses "élites" (elle pourrait d'ailleurs les révoquer), elle n'aura bientôt plus que ses yeux pour pleurer... »
Stéphane Lhomme se trompe sur un point et pèche par optimisme. La « base » d’EE/LV se réduit comme peau de chagrin. Elle ne pourra pas recadrer ses « élites ». Le Parti est verrouillé par les élus et collaborateurs patentés d’élus qui ont le temps et l’argent. C’est trop tard. Les notables Verts sont entre eux pour le plus grand malheur de l’écologie qui n’a plus d’expression politique digne de ce nom.
Qu’il relise donc l’article Hervé Kempf paru dans le Monde du 22 Octobre dernier. Hervé Kempf l’affirme avec force : sur ce projet se cristallisent toutes les problématiques constitutives de la crise écologique de ce début du début de ce siècle. Il écrit : « La résistance tenace, non violente, assise sur des expertises solides, de paysans, d’élus, d’écologistes, de citadins, d’habitants anciens et nouveaux, a retardé le projet. Elle a permis de voir que se cristallisent ici toutes les problématiques qui forment le complexe écologique de ce début du XXIe siècle. Ce n’est pas Trifouilly-les-Oies, c’est une cause nationale. » Hervé Kempf poursuit en expliquant qu’un des enjeux de ce combat contre ce projet d’aéroport est la préservation des zones humides essentielles à la biodiversité : « Alors que (…)les zones humides, essentielles à la biodiversité et à la régulation des écosystèmes, ont perdu dans le monde la moitié de leur superficie depuis un siècle, on s’apprête en France à détruire un site dont 98 % des terres sont des zones humides. » C’est ensuite une tentative de stimuler le trafic aérien alors qu’il faudrait le réduire car il est un « important émetteur de gaz à effet de serre » Même si, contrairement à Kempf, on doute de l’importance du C02 comme cause de ce réchauffement, il reste que l’épuisement des énergies fossiles est inéluctable et le transport aérien un gaspillage éhonté qui sera bientôt une folie hors de prix. C’est aussi une artificialisation des sols accompagnée de la disparition de paysans, l’une et l’autre que l’on fait mine de déplorer dans les sphères gouvernantes mais qui sont planifiées à Notre Dame des Landes « ce qui les justifiera ailleurs » Enfin, « alors que le pouvoir du capital et les partenariats public-privés sont partout dénoncées, on donne les clés du projet à la multinationale Vinci. » Voilà les quatre raisons majeures énoncés et développées par Hervé Kempf qui font que ce qui se passe à Notre Dame des Landes, cette sorte de guérilla rurale où l’État PS se montre plus féroce et brutal que l’Etat sarkozysiste est crucial pour l’écologie.
Des notables EE/LV peu crédibles
Au regard de ces enjeux comme de la répression policière menée par le gouvernement PS à participation EE/LV, la prose de Jacques Archimbaud, secrétaire National adjoint d’EELV est pitoyable : « Il y a certes des choses qui plaisent plus ou moins bien (sic !) aux écolos dans la politique suivie par les socialistes sur un certain nombre de sujets » « Il faut (....) réaffirmer avec une certaine force que l’appartenance (des ministres EE/LV) au gouvernement de ce pays est durable parce qu’ils ont le sentiment de lui être utile. » Utile pour quoi faire ? Ils n’ont pu réussir à le dissuader d’entreprendre aucune de ses nombreuses actions « écolocides » si j’ose dire et dont la répression organisée à Notre Dame des Landes est l’expression la plus achevée.
Jacques Archimbaud joue le bon chien qui n’est que la voix de sa maîtresse, l’arriviste Cécile Duflot aujourd’hui ci-devant ministre. Le 17 novembre 2012, elle a assuré qu’elle avait la «certitude d'être à (sa) place» au gouvernement » au moment même où de nombreux écologistes affrontaient l’actuel gouvernement en manifestant contre l'évacuation des opposants à l'aéroport. C’est la même Cécile DUFLOT qui à l’université d'été des Verts en août 2010, lorsqu’elle était encore secrétaire nationale d’Europe-Ecologie / Les Verts s’écriait : « Je le dis les yeux dans les yeux, l'accord de 2012 avec le PS, s'ils ne lâchent pas sur Notre Dame des Landes, ce sera non. »
L’écologie dépourvue d’expression politique
La réaction de Stéphane Lhomme à la présence des dirigeants d'EE/LV sur le site de Notre Dame des Landes est significative. Il écrit : « Les notables d'EELV sont sortis de leurs bureaux dorés pour tenter de faire oublier qu'ils cautionnent toutes les horreurs anti-écologiques et antisociales du PS. Deux ministres EELV, la confiance votée à Ayrault par les deux groupes EELV (assemblée et sénat), des tas de conseillers régionaux accordés par le PS, des élections municipales à venir où EELV mendie encore et toujours des places au PS... La vérité est que le chantier du réacteur EPR, le chantier de l'aéroport NDDL, le pseudo "débat sur l'énergie" etc., tout cela est cautionné par les notables EELV. Pas étonnant que la permanence nantaise du député "écologiste" (option arriviste PS) de Rugy ait été taguée(…) Si la base EELV ne recadre pas ses "élites" (elle pourrait d'ailleurs les révoquer), elle n'aura bientôt plus que ses yeux pour pleurer... »
Stéphane Lhomme se trompe sur un point et pèche par optimisme. La « base » d’EE/LV se réduit comme peau de chagrin. Elle ne pourra pas recadrer ses « élites ». Le Parti est verrouillé par les élus et collaborateurs patentés d’élus qui ont le temps et l’argent. C’est trop tard. Les notables Verts sont entre eux pour le plus grand malheur de l’écologie qui n’a plus d’expression politique digne de ce nom.
Lundi 26 Novembre 2012
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Les vrais écolos dès qu'ils le peuvent manifestent contre le projet d'aéroport de Notre dame des Landes, sur place ou ailleurs, devant l'assemblée nationale, par exemple. Mais les ministres EE/LV se taisent et sont complices. Le grand écart?
Samedi 24 Novembre 2012
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Il s'agit d'envoyer une lettre à François Hollande pour lui faire connaître votre opposition à l'aéroport. En voici le texte :
Monsieur le Président de la République
Que voulez-vous que les générations futures retiennent de votre premier mandat ?
Que vous aurez imposé un projet anachronique sur le plan de la lutte contre l'effet de serre ou de la démocratie participative, pharaonique sur le plan des dépenses publiques en crise, anti écologique sur le plan de la biodiversité et de la préservation des zones humides, aberrant sur le plan technique et économique ?
Ou au contraire que vous aurez suivi la voie de la sagesse et du bon sens en rendant les terres de Notre Dame aux Landes ?
En ce qui nous concerne nous avons choisi de faire de ce dossier au besoin le Larzac ou le Plogoff de vos prédécesseurs.
En vous en remerciant par avance, nous vous prions de croire, Monsieur le Président de la République, en l’assurance de notre très haute considération
Pour les modalités de l'envoi et pour avoir une revue de presse sur le thème , cliquer ici
Monsieur le Président de la République
Que voulez-vous que les générations futures retiennent de votre premier mandat ?
Que vous aurez imposé un projet anachronique sur le plan de la lutte contre l'effet de serre ou de la démocratie participative, pharaonique sur le plan des dépenses publiques en crise, anti écologique sur le plan de la biodiversité et de la préservation des zones humides, aberrant sur le plan technique et économique ?
Ou au contraire que vous aurez suivi la voie de la sagesse et du bon sens en rendant les terres de Notre Dame aux Landes ?
En ce qui nous concerne nous avons choisi de faire de ce dossier au besoin le Larzac ou le Plogoff de vos prédécesseurs.
En vous en remerciant par avance, nous vous prions de croire, Monsieur le Président de la République, en l’assurance de notre très haute considération
Pour les modalités de l'envoi et pour avoir une revue de presse sur le thème , cliquer ici
Lundi 12 Novembre 2012
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Pour le Grand Paris Express comme pour tous les projets soumis à étude d’impact, une « autorité environnementale » (Ae) doit donner son avis et le mettre à disposition du maître d’ouvrage et du public. Il ne s'agit pas pour cette Ae de se prononcer sur l'intérêt ou l’opportunité du projet mais de juger de la qualité de l'étude d'impact et de la prise en compte de l’environnement dans le projet.
L'Ae considère que le dossier présenté par la Société du Grand Paris concernant le tronçon Pont de Sèvre / Noisy – Champs ne permet pas de juger de l'impact de ce tronçon, dit T0, sur l'environnement alors que la prise en compte de cet environnement risque d'influer sur l'économie du projet dans des proportions que l'on ne peut estimer faute d'études suffisantes. L'Ae recommande donc que ces études soient complétées et affinées pour que soit présentée lors de l'enquête publique une étude d'impact qui permette au public de se forger un jugement en connaissance de cause. Vu l'ampleur des manques à combler, cette enquête publique risque fort d'être retardée.
Un dossier illisible
Tout d'abord, l'Ae regrette que le volumineux dossier présenté comme étude d'impact soit d'une lecture mal aisée. Elle demande de joindre « un sommaire général exhaustif clair », « d'user moins souvent du renvoi aux atlas cartographiques pour la présentation des cartes nécessaires à la compréhension directe des textes » Enfin elle demande que soit distingué entre ce qui relève de l'étude d'impact du tronçon proprement dit de ce qui concerne l'impact global du Grand Paris.
En d'autres termes, moins diplomatiques, tout était fait pour rendre impossible toute lecture critique du dossier par le public.
Lorsque la Société du Grand Paris ne peut pas remplacer l'information par des grand-messes de communicants dans des réunions dites de concertations, elle rend cette information indigeste et si touffue qu'elle en devient inaccessible. Avec l'argent qui est extorquée aux Franciliens sous la forme d'une nouvelle taxe qui alourdit leurs impôts locaux ( la TLE), la Société du Grand Paris peut se payer des experts dans l'art de prendre les gens pour des c... et des vessies pour des lanternes. C'était sans compter sur l'article R. 122-6 du code de l’environnement qui institue cette Ae composée membres qui ont pris leur tache au sérieux.
Une étude bâclée
Outre ce défaut de forme, l'AE pointe de graves insuffisances dans les études sur l’insertion du projet dans son environnement tant pendant le chantier que lors de l’exploitation future de la ligne.
Tout d'abord, l'Ae regrette que le volumineux dossier présenté comme étude d'impact soit d'une lecture mal aisée. Elle demande de joindre « un sommaire général exhaustif clair », « d'user moins souvent du renvoi aux atlas cartographiques pour la présentation des cartes nécessaires à la compréhension directe des textes » Enfin elle demande que soit distingué entre ce qui relève de l'étude d'impact du tronçon proprement dit de ce qui concerne l'impact global du Grand Paris.
En d'autres termes, moins diplomatiques, tout était fait pour rendre impossible toute lecture critique du dossier par le public.
Lorsque la Société du Grand Paris ne peut pas remplacer l'information par des grand-messes de communicants dans des réunions dites de concertations, elle rend cette information indigeste et si touffue qu'elle en devient inaccessible. Avec l'argent qui est extorquée aux Franciliens sous la forme d'une nouvelle taxe qui alourdit leurs impôts locaux ( la TLE), la Société du Grand Paris peut se payer des experts dans l'art de prendre les gens pour des c... et des vessies pour des lanternes. C'était sans compter sur l'article R. 122-6 du code de l’environnement qui institue cette Ae composée membres qui ont pris leur tache au sérieux.
Une étude bâclée
Outre ce défaut de forme, l'AE pointe de graves insuffisances dans les études sur l’insertion du projet dans son environnement tant pendant le chantier que lors de l’exploitation future de la ligne.
Elle constate que « les études préalables sont très inégalement avancées selon les thèmes. Ainsi les études géotechniques, les études hydrauliques et hydrogéologiques et, pour la phase chantier, les études relatives aux vibrations et au dispositif d’enlèvement et de traitement des déblais apparaissent insuffisantes. » Elle ajoute que « La mention, fréquemment reprise dans le dossier, d’études plus précises ultérieures ne peut exonérer le maître d’ouvrage de fournir, au public comme aux autorités chargées d’apprécier l’utilité publique du projet, les éléments d’appréciation nécessaires dès l’étude d’impact » En d'autre termes, il ne saurait être question de croire sur parole la SGP et de partager son optimisme béat, mainte fois manifesté par ailleurs. Conséquence de ces manques : un dossier qui ne permet d’apprécier ni les modalités ni les coûts des mesures à envisager et par là est insuffisant « pour donner à l’enquête publique tout son sens, au regard des impacts du projet » Il devra donc être complété.
Une étude non conforme à la réglementation
Et il ne s'agit pas simplement d'ajouter quelques points de détails : « si les différentes catégories d’enjeux ont bien été identifiées par le maître d’ouvrage, la plupart des études nécessaires à leur bonne prise en compte n’ont pas été réalisées. Pour la quasi-totalité des enjeux identifiés, le dossier indique que des études « devront être réalisées » sans apporter de détail supplémentaire. L’Ae rappelle que l’étude d’impact doit comporter tous les éléments permettant d’apprécier et de prendre en compte les enjeux environnementaux réels spécifiques au projet considéré, à son tracé, et en particulier à son implantation en souterrain. Elle recommande au maître d’ouvrage de mettre le dossier en conformité avec cette prescription » Il semblerait qu'il y a de telles lacunes à combler que l'enquête publique pourrait bien être retardée.
Un manque de précision quant à l'impact du GPE sur l'urbanisme
L'urbanisme est un sujet sensible en Petite couronne. Pour juger des effets du projet, il est nécessaire d'avoir des analyses précises et claires. Or, le dossier est confus. On ne peut donc que suivre l'Ae lorsqu'elle recommande « de distinguer dans la présentation du dossier, au titre de ce qui est présenté comme le « développement territorial », les effets potentiels sur l’urbanisme de la réalisation du projet de tronçon T0, et du programme complet, de ceux qui dépendent d’autres facteurs non liés au projet T0 ou au programme GPE. » On ne peut que souscrire à cette exigence qui permettrait de lever le masque du GPE et de révéler sa véritable nature. Voir ici
Une « rentabilité socio-économique » incertaine
L'Ae considère que « les calculs de rentabilité socioéconomique du projet T0 et du programme GPE, hors prise en compte de leurs impacts sur la biodiversité (et sur d’autres externalités, notamment sociales), font apparaître une rentabilité assez bonne pour le programme d’ensemble, nettement moins bonne, voire négative dans certaines hypothèses, pour le projet T0 seul » mais que « la prise en compte des impacts environnementaux locaux du projet T0, après réalisation des études nécessaires mentionnées plus haut, viendra probablement peser négativement sur cette évaluation de la rentabilité du projet, par l’effet des compléments d’investissements éventuellement nécessaires » Tout dépendra donc in fine du bilan environnemental qu'il n'est pas possible de cerner compte tenu des manques dans les études actuellement disponibles et des incertitudes concernant les politiques d'aménagement qui seront mise en œuvre.
Après le milliard manquant, l'utilisation de la Taxe locale d'équipement à d'autres fins que celles du financement du GP, voici un nouveau coup porté au GPE et au Grand Paris. Bien que l'Ae ne juge pas sur l'opportunité du projet, les défauts qu'elle soulève concernant l'étude d'impact sont autant de motif de tout remettre à plat. C'est encore plus criant lorsque l'on lit son analyse dans le détail(voir notamment les passages concernant les gares et leur impact) Plus que jamais un retour à un projet à la fois plus modeste et plus adapté s'impose. Il faut faire renaître le projet Arc express dans son originalité et le mettre en concurrence avec le Grand Paris Express. Cela pouvait sembler irréalisable hier mais devient possible aujourd'hui. Plus que jamais nous devons dire Stop au Grand Paris express et demander la dissolution de la Société du Grand Paris. La poursuite d'un projet réaliste et adapté doit se faire dans le cadre du Stif.
Une étude non conforme à la réglementation
Et il ne s'agit pas simplement d'ajouter quelques points de détails : « si les différentes catégories d’enjeux ont bien été identifiées par le maître d’ouvrage, la plupart des études nécessaires à leur bonne prise en compte n’ont pas été réalisées. Pour la quasi-totalité des enjeux identifiés, le dossier indique que des études « devront être réalisées » sans apporter de détail supplémentaire. L’Ae rappelle que l’étude d’impact doit comporter tous les éléments permettant d’apprécier et de prendre en compte les enjeux environnementaux réels spécifiques au projet considéré, à son tracé, et en particulier à son implantation en souterrain. Elle recommande au maître d’ouvrage de mettre le dossier en conformité avec cette prescription » Il semblerait qu'il y a de telles lacunes à combler que l'enquête publique pourrait bien être retardée.
Un manque de précision quant à l'impact du GPE sur l'urbanisme
L'urbanisme est un sujet sensible en Petite couronne. Pour juger des effets du projet, il est nécessaire d'avoir des analyses précises et claires. Or, le dossier est confus. On ne peut donc que suivre l'Ae lorsqu'elle recommande « de distinguer dans la présentation du dossier, au titre de ce qui est présenté comme le « développement territorial », les effets potentiels sur l’urbanisme de la réalisation du projet de tronçon T0, et du programme complet, de ceux qui dépendent d’autres facteurs non liés au projet T0 ou au programme GPE. » On ne peut que souscrire à cette exigence qui permettrait de lever le masque du GPE et de révéler sa véritable nature. Voir ici
Une « rentabilité socio-économique » incertaine
L'Ae considère que « les calculs de rentabilité socioéconomique du projet T0 et du programme GPE, hors prise en compte de leurs impacts sur la biodiversité (et sur d’autres externalités, notamment sociales), font apparaître une rentabilité assez bonne pour le programme d’ensemble, nettement moins bonne, voire négative dans certaines hypothèses, pour le projet T0 seul » mais que « la prise en compte des impacts environnementaux locaux du projet T0, après réalisation des études nécessaires mentionnées plus haut, viendra probablement peser négativement sur cette évaluation de la rentabilité du projet, par l’effet des compléments d’investissements éventuellement nécessaires » Tout dépendra donc in fine du bilan environnemental qu'il n'est pas possible de cerner compte tenu des manques dans les études actuellement disponibles et des incertitudes concernant les politiques d'aménagement qui seront mise en œuvre.
Après le milliard manquant, l'utilisation de la Taxe locale d'équipement à d'autres fins que celles du financement du GP, voici un nouveau coup porté au GPE et au Grand Paris. Bien que l'Ae ne juge pas sur l'opportunité du projet, les défauts qu'elle soulève concernant l'étude d'impact sont autant de motif de tout remettre à plat. C'est encore plus criant lorsque l'on lit son analyse dans le détail(voir notamment les passages concernant les gares et leur impact) Plus que jamais un retour à un projet à la fois plus modeste et plus adapté s'impose. Il faut faire renaître le projet Arc express dans son originalité et le mettre en concurrence avec le Grand Paris Express. Cela pouvait sembler irréalisable hier mais devient possible aujourd'hui. Plus que jamais nous devons dire Stop au Grand Paris express et demander la dissolution de la Société du Grand Paris. La poursuite d'un projet réaliste et adapté doit se faire dans le cadre du Stif.
Samedi 27 Octobre 2012
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