Sur le nucléaire notamment… Ça ne vaut pas le coup de tenter de les départager et ce serait cautionner la marche vers un bipartisme. Pour les écologistes, c’est le premier tour qui compte. Laissons la primaire PS au PS.


Sortir du nucléaire?

Aubry serait pour. Hollande contre. Hollande veut simplement réduire la part du nucléaire pour la ramener à 50%. Lors du débat télévisé obligeamment organisé par France 2, il s’est évertué à démontrer que sa proposition n’était pas différente de celle de Martine Aubry si l’on raisonnait en fonction de la durée des mandats présidentiels. Ce qui est faux, bien entendu. Si l’on décide de sortir du nucléaire à échéance de vingt-cinq ou même quarante ans (position de Ségolène Royal), il y a des mesures à prendre dès maintenant pour réorienter la production d’électricité et elles ne consisteront pas seulement à fermer les centrales les plus vétustes. Mais peu importait à François Hollande. Ce qu’il voulait montrer, c’est que les anti-nucléaires n’avait pas de raison de choisir Aubry plutôt que lui. Il y a sans doute réussi en soulevant la question de l’EPR en construction à Flamanville. Une sortie du nucléaire si progressive soit-elle suppose que l’on arrête dès maintenant la construction de tout nouveau réacteur, fût-il en chantier, donc que l’on arrête de construire celui de Flamanville. La décision est d’autant plus facile à prendre que le chantier cumule les retards, les malfaçons et s’avère un gouffre financier pour un réacteur dont on sait déjà que du point de vue de la sûreté, il laisse à désirer autant, sinon plus que ses ainés. Martine Aubry n’a pas proposé d’arrêter le chantier ! Elle veut attendre les résultats des expertises. Comme Hollande…. Ce n’est pas en s’y prenant ainsi qu’elle verra « naître la première génération de l’après nucléaire » Si elle le veut vraiment, il faudra qu’elle aille bien au-delà du consensus de façade sur le nucléaire que les candidats à la primaire PS affichaient lors de cette émission, à la grande satisfaction d’un François Hollande tout sourire.
Lors de ce débat, seule Ségolène Royal semblait avoir véritablement étudié la question, avoir pris conscience de l’ampleur de la tâche et avoir sérieusement envisagé une sortie du nucléaire bien que les délais qu’elle propose soient trop longs. Elle exprimait l’opinion qu’elle s’est forgée sur la question et cherchait surtout à rassurer toute la filière en montrant le rôle capital qu’auront à jouer ses acteurs pour mener à bien cette sortie.
La formule de Martine Aubry « Je veux voir naître la première génération de l’après-nucléaire » est une jolie formule, mais on peut craindre qu’elle ne soit que cela.

Non au bipartisme à la mode US !

Mise au pied du mur par son concurrent, force est de voir qu’elle est plus prompte à servir de belles paroles qu’à s’engager à prendre des mesures efficaces qui monteraient sa détermination à agir pour mettre en œuvre une véritable sortie du nucléaire. Combien symbolique et en même temps concret eût été cet engagement : « Si je suis élue, le chantier de l’EPR de Flamanville sera définitivement arrêté. On ne construira plus aucun réacteur nucléaire sur le territoire français.» Martine Aubry ne l’a pas pris.
Finalement, quelles que soient les intentions de ceux qui l’on initiée, cette primaire du PS n’est qu’un formidable moyen de faire de la pub à ce parti, de le placer d’office comme le leader de la gauche, voire même de l’opposition à Sarkozy et de faire l’impasse sur le premier tour de l’élection présidentielle. C’est le premier étage d’une fusée dont le second sera le « vote utile » contre la droite, peut-être même sera-t-il invoqué pour barrer la route au FN. C’est un pas de plus vers un bipartisme à l’américaine qui est souhaité par beaucoup de leaders des deux partis dominants, et aussi par les médias qui aiment les messages simples, voire simplistes, les duels plus faciles à mettre en scène et les situations bien tranchées plus faciles à commenter.
Ce n’est pas l’intérêt des antinucléaires et des écologistes que de se prêter à cette manœuvre. Laissons ces primaires au PS et à tous ceux qui croient encore que ce parti est capable d’autre chose qu’une alternance avec la droite. Laissons-le donc choisir seul son Zapatero ou Papandréou potentiel. Il faut qu’au premier tour le candidat du PS soit le candidat du seul PS et non de tous ceux qui par nécessité devront sans doute voter pour lui au second tour.
Voter utile pour les écologistes et les anti-nucléaires, c’est construire un rapport de force électoral au premier tour pour que la sortie du nucléaire soit effective si le candidat du PS l’emportait au second tour. Pour aller au-delà d’une simple alternance, il faut pour les législatives, une alliance des gauches et des écologistes dans laquelle le PS à lui seul ne soit pas majoritaire.

Jeudi 22 Septembre 2011 Commentaires (0)

Au quotidien

FFC et UCI roulent sur la tête… Incapables hier d’interdire le Tour de France (homme) à de véritables pharmacies ambulantes, elles cherchent aujourd’hui des noises à une championne dont la longévité, le mode de vie sont là pour prouver qu’il est impensable qu’elle se dope. Jeannie Longo, est une championne que tous les écologistes devraient aimer…


Vas y Jeannie !
Jeannie Longo ne s’est jamais bien entendu avec la FFC. Elle préfère les pédales qu’elle a testées à celles que voulait lui imposer la FFC (pour quelle raison ?) Elle préfère aller loger à la campagne près de la nature que dans les hôtels réservés par ladite fédération. Elle s’entraine à sa façon et son entraineur est son mari, cela aussi est mal vu.
Pour être en bonne santé, elle conseille de «réduire les séances d’ordinateur, débrancher la carte Wi-Fi, se demander si c’est vraiment utile de s’exposer ainsi à ces ondes.» ici «Je fais partie des 4 % de Français qui ne possèdent pas de téléphone portable» ajoute-elle. C’est une femme indépendante, une femme libre. Comme l’a affirmé Laurent Jalabert sur RTL «C'est quelqu'un qui suit un programme en fonction de ses sensations, de ses envies, qui peut changer de lieu de résidence comme je l'ai déjà vu faire plusieurs fois sans ressentir forcément le besoin d'avertir la planète entière ». Le sélectionneur de l’équipe de France a ajouté : « Il y a probablement un décalage avec le milieu des contrôleurs et le style de vie de Jeannie Longo qui aujourd'hui l'amène dans une situation un peu improbable » C’est également ce que suggère un responsable de la Fédération : « Ce n'est peut-être pas trop son truc d'aller se localiser sur internet quand elle change d'hôtel »

À cinquante-deux ans, « championne la plus titrée » au palmarès époustouflant, elle n’a plus rien à prouver même si, sans doute, elle a toujours quelque chose à se prouver à elle-même. Mais, à part quelques bureaucrates obtus et bornés, qui pourrait croire qu’elle pourrait le faire en se dopant ? Elle qui carbure au bio, au complément alimentaire naturel et à la volonté…
Certes Jeannie Longo a pris de la créatine, produit interdit à la vente en France jusqu’à une époque récente. Elle ne s’en est jamais cachée et il est reconnu sans contestation, y compris par les autorités sportives, que cette substance n’est pas un produit dopant. Elle est aujourd’hui autorisée et on en trouve chez Décathlon, par exemple. Jeannie Longo a fait la promotion de ce produit alors même qu’il était encore interdit dans l’Hexagone. « La créatine n’est pas un produit dopant à l’origine mais peut être utile à des gens qui choisissent une alimentation peu carnée pour maintenir la masse musculaire. J’utilise donc la créatine ponctuellement et en faible quantité. » Elle estime que cela lui permet de garder de la force dans les situations où elle est en dette de protéines et de manger moins de viande.
Jeannie Longo est fidèle en amitié, même si, s’agissant d’Alain Carignon, d’aucuns estimeront que cette amitié est mal placée. De Jacques Chirac, elle affirme : « Du jour où je l'ai connu hors du champ des caméras, j'ai découvert que c'est un homme de cœur. C'est peut-être un détail, mais, en dépit de ses occupations publiques, il a toujours réussi à privilégier sa vie de famille. Lui, en tout cas, il a très bien compris pourquoi Patrick [son mari et entraineur] et moi, nous formons un tandem indissociable. » ici Carignon et Chirac…Ces deux personnages ne sont guère en odeur de sainteté chez beaucoup d’écologistes. Qu’importe ! Pour ceux d’entre eux qui ne sont pas sectaires, Jeannie Longo est une championne exemplaire et ses démêlés actuels avec la Fédération, sa bureaucratie et les contrôleurs de l'Agence contre le dopage n’y changeront rien.
Espérons que le bon sens triomphera et que Jeannie Longo pourra tenter d’être championne du monde à cinquante-deux ans. Quel bonheur si elle l’était pour elle et pour tous ses admirateurs et quelle publicité pour la nourriture bio, les régimes végétariens et la vie à la montagne près de la nature !
Vas y Jeannie !

Samedi 10 Septembre 2011 Commentaires (0)

« Mauvaise nouvelle », ce sont les termes même employés par Marie-Georges Buffet dans un communiqué courageux. Tous les féministes, femmes ou hommes devraient lui dire merci.


Marie-Georges Buffet
Marie-Georges Buffet
Avec plus ou moins de bonne foi, les leaders du PS se réjouissent et se disent soulagés par la décision du procureur américain de renoncer à poursuivre Dominique Strauss-Khan pour le viol de la femme de chambre venue faire le ménage dans sa luxueuse suite d’un hôtel newyorkais. À gauche, dans l’ensemble, la plupart des politiques interviewés tiennent le même discours. À une exception près : Marie-Georges Bufffet. Dans un communiqué, elle déclare : « Le refus de faire juger l'affaire dans laquelle l'ancien directeur du FMI est accusé de viol est une mauvaise nouvelle pour la justice et une mauvaise nouvelle pour les femmes. Car à ce jour la vérité n'est pas dite, ni pour le présumé innocent ni pour la présumée victime» Elle ajoute que la décision prise par le procureur américain « fait courir de grands risques au droit des femmes en revenant au temps où les victimes de viols étaient à priori coupables, au temps où le viol n'était pas considéré comme un crime » Elle termine son communiqué par une mise en garde : « La vigilance s'impose pour que le refus de faire passer la justice aux USA ne donne pas des ailes en France aux pourfendeurs d'une justice implacable envers les violences- sexuelles ou non - à l'encontre des femmes »

Couverture du magazine Newsweek
Couverture du magazine Newsweek
Communiqué courageux et très juste. Il y a eu en effet refus de « faire passer la justice », c’est-à-dire que DSK n’a pas été blanchi ou disculpé comme veulent le faire croire non seulement ses amis mais pratiquement tous les leaders du PS et comme l’écrivent aussi de trop nombreux journalistes. Ils devraient être plus précis dans leurs comptes rendus ou dans leurs analyses. Il n’y a pas eu de procès et il n’y en aura pas, du moins au pénal. Innocent ou coupable : ni l’un, ni l’autre, l’un ou l’autre puisque la justice ne tranchera pas. Une situation de doute et de perplexité par excellence. Et c’est bien le doute qui restera. C’est d’ailleurs étonnant que DSK se contente d’un tel épilogue. S’il est réellement innocent, c’est son innocence qu’il devrait s’acharner à faire reconnaître. Par contre, s’il est coupable, on comprend très bien sa réaction.

Qui va plaindre Madame Diallo ?

Parmi les cadres du PS, Arnaud de Montebourg a été bien le seul à se dire « gêné » parce que des milliers de dollars allaient être dépensés «pour tenter de décrédibiliser une femme pauvre, noire, qui travaille dur» Ils ont été dépensés très efficacement en tout cas. Le procureur américain abandonne les poursuites et DSK échappe au procès. Quant à Madame Diallo, elle serait au chômage et menacée de poursuites. La « présumée » victime est bel et bien devenue une victime. Une victime bien réelle du système judiciaire US certes, mais aussi de cette vision de la femme qui fait que la victime d’un viol est à priori coupable de l’avoir cherché et de l’avoir voulu. Ce qui transforme le viol en relation sexuelle « consentie »… Mais quel motif pouvait avoir Madame Diallo pour « consentir » une relation que l’on dit brève et brutale avec le président du FMI? « Le fric ! Voyons, vous êtes bien naïf !» ne manquera-t-on pas de répondre. Et, en effet, si la « relation » était « consentie », quelle autre raison de consentir aurait pu avoir la femme de chambre ? Voici donc la « femme, pauvre, noire, qui travaille dur » transformée en prostituée grâce au travail des deux avocats, ténors du barreau recrutés à prix d’or par la richissime Anne Sinclair pour tirer son époux des sales draps où il s’était fourré. Devant le sort réservé à Nafissatou Diallo quelle autre femme osera porter plainte, demander justice face à ses agresseurs surtout s’ils sont riches et/ou puissants? Au lieu d’être un encouragement à porter plainte pour toutes ces femmes qui subissent viols ou agressions sexuelles, cette affaire aura l’effet contraire. Madame Buffet a bien raison de s’inquiéter. D’ailleurs, si l’on en juge à partir des réactions sur les forums de discussion, son communiqué a été bien perçu par beaucoup de gens. Des gens à qui on ne donne guère la parole.

Sur le Forum de France 2 qui a relayé ce communiqué, «bilboo46» a posté le 23-08-2011 à 15:00:01 le commentaire suivant :
«Madame,
En assistant aux réactions émanant des pontes du PS, je ressens un profond écœurement. Nombre de militants socialistes ici et là réagissent dans le même sens, abasourdis qu'ils sont par tant de bassesse et de mépris. Strauss-Kahn, si intelligent, si séducteur, si incontournable, n'a à mon sens qu'une chose à faire s'il lui reste un tant soit peu le sens de l'honneur : c'est de se faire oublier. Quant à sa compagne, elle a suffisamment fait montre de mépris pour les femmes pour le rejoindre dans le silence. En espérant que toute intrusion de Strauss Kahn dans la campagne présidentielle aux côtés des socialistes ou plutôt pseudo-socialistes leur coutera la victoire fusse au prix de revoir Sarkozy.
»
Quant à Annalianne, elle a écrit «Merci Mme Buffet pour votre courage et votre sincérité (et pourtant je ne suis pas vraiment de votre côté politique). Enfin, une personne d'un parti politique qui ose braver ce "Cher Dominique". S'il n'y avait que l'affaire de Mme Diallo, on aurait pu avoir des doutes mais ce n'est pas le seul écho ! Depuis le début de l'affaire, on pense que de toute façon, Nafissita Diallo ne fera pas le poids! »
Non, tout le monde ne le pensait pas. Eva Joly était d’une opinion contraire. Elle semblait croire que la justice américaine volait au secours des femmes faibles et pauvres qui auraient été abusées par des hommes riches, puissants et célèbres. Selon Le Point, elle avait déclaré : « C'est un homme ; il est puissant, riche et connu, face à une femme, faible, pauvre et inconnue. Il a perdu. » Selon ce journal, « pour l'ancienne juge d'instruction au pôle financier, qui se flatte de connaître le système américain, l'ex-futur candidat pourrait écoper de vingt-cinq ans de prison, "quatre ou cinq s'il négocie", mais elle estime ses chances d'être blanchi à... 0,5 % ! » Total démenti… DSK aurait-il-eu de la chance ? Le Procureur a certes été maladroit mais il ne faut pas se faire d’illusion. Eva Joly se trompe. La maxime de la fable de La Fontaine, Les animaux malades de la peste, est vraie aussi de l’autre côté de l’Atlantique :
« Selon que vous serez puissants ou misérable,
Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.»
Surtout si vous êtes émigrée, pauvre, femme et… noire !

Nota bene à l’intention de tous ceux qui ont la naïveté de croire qu’il s’agirait d’une «passe» que DSK aurait refusé de payer au tarif convenu, rappelez-vous les paroles de cette chanson de Jacques Brel : « Les putains, les vraies, sont celles qui font payer non pas avant, mais après… »
Pour ceux qui n’auraient pas compris, pour enfoncer le clou d’une façon plus directe et plus complète mais aussi plus triviale, voici les propos d’un « spécialiste » qui, sous le pseudo de Hemel, écrit sur un forum Yahoo consacré à cette affaire DSK :
« Les gens qui ne connaissent pas le milieu de la prostitution, pitié épargnez-nous vos commentaires.
1 / Aucun témoignage d'anciens clients, mêmes anonymes, n'est venu accréditer la thèse d'une N.Diallo réalisant des passes au Sofitel.
2/ Aucune prostituée n'accepte de rapports sans préservatifs. Impossible à moins qu'elle soit droguée ou complètement folle.
3/ Aucune prostituée ne se fait payer après. Elles se font payer AVANT le rapport en cash, pas après. Pas de coup fourré de DSK possible donc sur la question de la rémunération.
»

Un viol est un viol
Un viol est un viol

Vendredi 26 Août 2011 Commentaires (0)

Bientôt l’ouverture de la chasse. Sale temps pour le petit peuple de plume et de poil : le plomb va parler dans les campagnes. Devant les caméras les chasseurs fanfaronnent. Ils disent aimer la nature. C’est la poudre qu’ils aiment. Qui sait que 48% des espèces d’oiseaux chassables sont classées par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature parmi les espèces vulnérables? A défaut de pouvoir interdire totalement la chasse, que l’on commence donc par protéger ces espèces en les rendant non chassables et mettons les chasseurs au pied du mur. Eux qui se prétendent « les premiers gestionnaires de la biodiversité », qu’ils le montrent en défendant une telle mesure…



Mercredi 24 Août 2011 Commentaires (0)

Pour la postérité, il vaut mieux avoir été littéraire que scientifique. On se souvient assez bien de Paul Léautaud à Fontenay-aux-Roses où il a vécu comme dans le reste du monde. Son œuvre est rééditée, commentée. Par contre son voisin de la rue Guérard, Georges Bohn, biologiste n’est plus guère connu aujourd’hui que de quelques spécialistes et historiens de la biologie et de la psychologie animale malgré ses nombreuses publications et une importante renommée de son vivant. On ne trouve ses ouvrages qu’en bibliothèque ou chez les bouquinistes. Certes, ces disciplines ont évolué depuis le premier quart du siècle dernier mais ce n’est pas pour autant que ses ouvrages sont sans intérêt. On peut constater qu’à son époque, le darwinisme n’était pas encore un dogme aussi bien installé qu’aujourd’hui et que la notion d’évolution était bien mieux questionnée qu’elle ne l’est de nos jours.



Voici quelques citations extraites de ses Leçons de zoologie et de biologie générale parues en 1935 chez Hermann. Elles concernent l’homme, homo sapiens sapiens et la notion d’évolution. Dans le tome VII, Georges Bohn remarque que « l’homme est un Mammifère redressé encore assez mal adapté à cette nouvelle attitude. Les viscères abdominaux, en particulier le foie, tendent à descendre. Les chutes d’organes s’appellent les ptoses ; elles sont fréquentes chez l’Homme et peuvent entrainer des désordres organiques. Chez les singes, les muscles de la paroi intérieure de l’abdomen sont plus forts et forment sangle » (p. 83) Voilà pour la station debout dont nous sommes si fiers.
Georges Bohn remarque que les « désharmonies du développement de l’œuf des Mammifères pourraient être considérés comme le résultat d’un conflit entre les « adaptations nouvelles » et les « souvenirs ancestraux » si l’on admet que les œufs des Mammifères dérivent des œufs à vitellus abondant des Vertébrés ovipares. La viviparité aurait entraîné la perte des réserves nutritives de l’œuf ; la lécithocèle serait un souvenir du sac vitellin de l’œuf des ancêtres des Mammifères. » (p.30)
Voilà donc pour le « progrès » de l’évolution et sa marche en avant qui peut être comme le souligne l’auteur une marche en arrière, une « dégénérescence » selon son expression. « Nouveau » ne signifie donc pas nécessairement « meilleur ». C’est nouveau, donc à certains égards, cela peut aussi être pire. Une leçon diamétralement opposée à celle que la publicité nous matraque, opposée aussi à l’idéologie du progrès dans laquelle nous baignons.


L’évolution est un changement, pas nécessairement un progrès ...

L’évolution est un changement, pas nécessairement un progrès : un organisme qui a évolué peut avoir à certains égards dégénéré. « L’évolution des Mammifères, qu’on a considérée longtemps comme l’aboutissement d’une « course vers le progrès », conduit trop fréquemment à des formes de déséquilibres : les Cétacés, les Proboscidiens, les Édentés en sont l’exemple » (p. 65). L’Homme ne fait pas exception à cette règle. Georges Bohn cite le cas du système pileux avec atrophie des poils et persistances des follicules pileux. Les poils de seconde formation sont « incapables de protéger la peau contre le refroidissement, ces rudiments du revêtement ancestral ne font que favoriser la pénétration des microbes, agents d’affections diverses cutanées » p.91. D’ailleurs, de façon plus générale « au point de vue de la régulation thermique, l’Homme civilisé serait, d’après Magne, un dégénéré » (p.103) Le biologiste mentionne aussi l’appendice cæcal, « cet organe ne parait exercer aucune fonction utile (…) Sa présence est la cause des appendicites dont on connait les dangers » (p. 91).

Commentaire en guise de conclusion

Si l’Homme est le terme de l’évolution, alors le résultat n’est pas des plus brillants comme on peut le constater lorsque l’on se remémore ces imperfections multiples que souligne Georges Bohn. Quant à ceux qui considèrent que Dieu aurait créé l’Homme à son image, soit l’image est peu fidèle, soit le modèle n’a pas la perfection supposée …. Mais si le modèle est parfait, l’image devrait être fidèle… Mais lorsque l’on croit, on n’en est pas à un paradoxe près.


Mardi 23 Août 2011 Commentaires (1)

Les Etats occidentaux sont trop endettés. Voici venir des temps de rigueur budgétaire. Comment augmenter les recettes mais surtout quelles sont les dépenses que l’on peut supprimer ? Il est tout de même étrange que ni les économistes qu’interrogent les médias, ni la plupart des politiques n’envisagent d’arrêter les guerres auxquelles se livrent les pays occidentaux dans le monde…. sans succès.


En Irak, à la dictature sanguinaire de Saddam Hussein ont succédé corruption et chaos, en Afghanistan les talibans sont en passe de reprendre le pouvoir, etc. Comme le déclare dans une tribune du Monde du 10 août l’ancien ministre britannique des affaires européennes Denis Macshane, « Le monde non-démocratique se délecte de voir les armées occidentales s’embourber dans des conflits ingagnables, qui pompent le sang et la richesse du renouveau économique et social dont la communauté euro-atlantique a besoin ». Sait-on qu’une bombe larguée en Syrie coûte 300 000 euros ? Que cette aventure dans laquelle Nicolas Sarkozy a entraîné le pays coûte 1 000 000 d’euros par jour ! Et pour quel résultat ? Je salue le courage de Denis Macshane de le dire sans ambages : « Quelqu’un a-t-il rappelé à MM. Cameron et Sarkozy à quel point la Lybie est grande ? Tripoli et Benghazi se détestent. Croire qu’un groupe de Benghazi serait le bienvenu à Tripoli est une aberration. Si les tribus et les islamistes l’emportent, ce n’est pas une démocratie « à la Suisse » mais plutôt une charia de type taliban qui s’imposera à Tripoli » Cela, je le pense depuis le début du conflit.

S’il s’agit bien de démocratie et de droits de l’homme (mais s’agit-il bien de cela ?), on devrait savoir en France, depuis les guerres qui ont suivi la révolution de 1789 qu’ils ne s’exportent, ni ne se font respecter par les armes. Sans même parler des vies humaines sacrifiées en pure perte, combien ont coûté les interventions de la France en Afrique, combien coûte celle qui se poursuit encore en Afghanistan ? Combien coûte le maintien en état opérationnel d’une armée capable d’intervenir partout dans le monde comme la France le fait aujourd’hui ? Plutôt que de racler les fonds de tiroir, décidons de renoncer à faire toutes ces guerres et comme le préconise Denis Macshane, agissons autrement que les armes à la main. Cela ne permettra pas d’éponger le déficit budgétaire de la France, mais cela y contribuera efficacement.
Renonçons aussi à l’arme nucléaire, en commençant par dissoudre la DAM (Département des applications militaires du CEA) et mettons un point final à l’aventure du nucléaire militaire (et aussi du nucléaire civil, autre source d’économie). Il y a là un gisement considérable d’économies budgétaires même si l’Etat doit faire face à l’obligation morale de dédommager et indemniser correctement et sans lésiner toutes les victimes de cette aventure, appelés du contingent, militaires exposés à un danger dont ils ignoraient tout…, populations civiles auxquelles l’Armée et le CEA ont menti. D’ailleurs le CEA qui partage avec l’Armée la responsabilité des imprudences et des silences devrait être également mis à contribution sur ses recettes à proportion de son implication et de ses bénéfices.
Il est temps de briser les consensus de la social-démocratie et de la droite sur la politique étrangère et le nucléaire. Gérard Béaur, historien économiste écrit dans une tribune du Monde du 14/8 « En jetant un regard rétrospectif sur cette longue histoire (de la dette publique) on peut tirer quelques leçons simples. La dette publique sort tout droit des dépenses extravagantes induites par les grands conflits, et cette règle se vérifie aussi bien avec la première qu’avec la seconde guerre mondiale, mais elle se trouve confortée chaque fois qu’une crise économique ampute les ressources de l’État. » L’auteur expose que ce fut le cas lors de la fin du règne de Louis XIV, mais c’est aussi le cas aujourd’hui : dissuasion nucléaire, guerre chaude en Lybie, Afghanistan, et ailleurs, sont autant de dépenses extravagantes. Il y a une différence cependant. S’il est évident que la cessation du financement des guerres que mentionne Gérard Béaur aurait entrainé une défaite qu’il était préférable d’éviter, dans les cas des guerres actuelles, il s’agit de mettre fin à des conflits sans issue et de donner l’exemple pour qu’enfin le monde parvienne à un véritable désarmement nucléaire.
Dans les discussions que les écologistes auront avec les socialistes et les autres forces de gauche pour parvenir à un accord de gouvernement, ces questions devraient être mises sur la table. Si cela était le cas, cet accord serait-il possible ? Il faut l’espérer.

Lundi 22 Août 2011 Commentaires (0)

Dans son livre Flore et végétation des Alpes, Claude Favarger nous offre un traité de biologie botanique alpestre rigoureux tout en nous faisant partager sa passion pour ces fleurs de montagne qu’il décrit si bien. Ainsi en est-il de la potentille des frimas. Le portrait qu’il en trace lui donne l’occasion d’exprimer quelques craintes qui ne se sont révélées, hélas, que trop justifiées. Ce texte a été écrit en 1956.


« La potentille des frimas Potentilla frigida, nous dit-il, est une plante des altitudes élevées qui ne croît guère en dessous de 2500 m d’altitude. Elle a des feuilles divisées en trois folioles comme les fraisiers et comme la potentille à grandes fleurs mais les corolles sont de taille modeste et attirent peu le regard. Le feuillage pourtant est très plaisant avec ses poils soyeux qui paraissent le protéger du froid et surtout du vent. Et puis, elle a pour le botaniste l’attrait de ces végétaux peu fréquents qu’il n’est pas donné à tout le monde d’apercevoir et dont la conquête exige quelque effort. Je sais bien qu’à notre époque, des engins perfectionnés vous transportent en peu d’instants et sans la moindre peine à des hauteurs où vit la potentille des frimas. En supprimant l’effort, la machine ôte la joie de la conquête. L’homme ne prête qu’une attention distraite aux objets qui lui sont trop facilement accessibles. Chose curieuse en croyant maîtriser la création, il s’en aliène les richesses. Je frémis à la pensée de la cohorte grandissante des gens blasés qui ayant « fait » la montagne en téléphérique, ne sauront plus qu’inventer pour charmer leurs vacances. »

Hélas, parmi ces blasés partisans du moindre effort mais avides de sensations fortes en montagne pour tenter de tromper leur ennui, certains n’ont trouvé rien de mieux que, une fois hissés près d’un sommet par un télésiège, de faire du VTT en dévalant les pentes comme lorsqu’ils glissent sur des planches en hiver. . Passe encore lorsqu’ils se livrent à cette activité sur les pistes de ski, ils ne saccagent pas d’avantage la nature : le mal est déjà fait et bien fait par les aménageurs. Mais c’est aussi sur des pelouses et de petits sentiers de crête qu’ils pratiquent leurs acrobaties, encouragés et incités en cela par les dépliants publicitaires des offices de tourisme sur lesquels des « vététistes » sont photographiés en pleine nature… une nature réduite à un décor et à un vaste terrain de jeu. Une nature et des sentiers immémoriaux que ces barbares modernes saccagent comme cela, en passant, négligemment, sans même en avoir conscience. Les roues écrasent ou leurs embardées arrachent ces potentilles, des géraniums argentés, des pulsatiles, des graminées et bien d’autres plantes, rares ou communes, qui ont le malheur de se trouver sur leur trajectoire ; toute une végétation qui protège les sols de l’érosion et sert de gîte ou de plat de résistance à tout un peuple d’animaux, des petits insectes jusqu’aux élégants chamois sans oublier les gourmandes marmottes.
Selon la légende, Attila, roi de Huns, aurait dit : « Partout où mon cheval est passé, l’herbe ne repoussera plus ». Il se vantait. Les Huns n’avaient que des chevaux, pas de VTT.

Vendredi 19 Août 2011 Commentaires (0)

En période pré-électorale, que pèse un mangeur de brebis occasionnel? La ministre de l’écologie, Nathalie Kosciuscko-Morizet a cédé à la pression des éleveurs de moutons des Alpes de Haute-Provence. Elle a autorisé l’abattage de six loups cette année, loups qui sont pourtant une espèce menacée protégée par la Convention de Berne dont la France est signataire.


Ces abattages sont inutiles comme le souligne l’association « Ferus » parce qu’ils sont réalisés hors contexte, loin des troupeaux et des alpages où les prédations sont réalisées et que le loup qui sera tué le sera au hasard. Il n’aura pas été tiré par l’éleveur ou le berger lors d’une attaque. L’expérience prouve d’ailleurs que les derniers tirs de cette sorte n’ont eu aucun effet dissuasif. C’est ainsi qu’il y a deux ans, les attaques se sont poursuivies et ont même augmentées après qu’une louve alpha ait été exécutée. Mais la ministre n’en a cure… Il s’agit de « faire un geste » pour apaiser la grogne des éleveurs et conserver ou gagner leurs suffrages, un geste qui coûtera la vie à une bête sauvage qui a tout autant le droit de vivre en montagne que quiconque. Une montagne qui ne doit pas être un immense parc à bestiaux pour de grands troupeaux laissés quasiment à eux-mêmes comme le voudraient les éleveurs.

Les chaînes de TV, FR3 local en tête naturellement, ont mis complaisamment en scène des cadavres de brebis supposées tuées par un loup qu’exhibait un éleveur de Barcelonnette et se sont fait l’écho de ses jérémiades amplifiées par quelques élus locaux soucieux de leur réélection. La Provence, le journal local, a clairement choisi son camp, celui des éleveurs, de « la filière ovine » même si pour établir un semblant d’objectivité, elle cite les communiqués de l’association Ferus et celui de la « coordination départementale Europe Écologie les Verts » considérées comme «pro-loups » qui condamnent la décision de la ministre. L’article que ce journal a consacré à la rencontre de la ministre avec les éleveurs Bas Alpins dans l’édition du 28 juillet vaut son pesant de cacahuètes. Tout y passe, tous les vieux clichés et notamment l’opposition entre les gens de terrain éleveurs, bergers et élus locaux d’un côté, technocrates et ministres parisiens de l’autre ; ces dernier n’ayant qu’une connaissance livresque du problème, voire une méconnaissance profonde de la réalité car « il y a en effet plus de soixante ans que les loups ne sont pas entrés dans Paris »….
Devant une telle bêtise et de tels lieux communs éculés, devant tant d’ignorance, on reste pantois. Quel type de lecteurs cherche donc à flatter le journaliste? Les éleveurs mais aussi les chasseurs (ce sont parfois les mêmes) car ce sont eux qui sont les plus acharnés contre loups, lynx, renards dans lesquels ils voient, à juste titre des concurrents.
Ce n’est même pas à l’opinion publique qu’a cédé la ministre, c’est à une pression médiatique qui voudrait en tenir lieu, une pression médiatique entièrement au service de lobbies d’éleveurs et de chasseurs.

Mardi 16 Août 2011 Commentaires (0)

C’est au cœur d’un été parmi les plus pourris de ces dernières années, en un mois d’août où même sur la Côte d’Azur les températures sont plutôt fraîches, que Le Monde du 10/08 nous inflige un panégyrique de « la pasonaria du (réchauffement) du climat » Valérie Masson-Delmotte. Au moment où nous devons allumer le chauffage en plein été, il fallait bien rappeler que la Terre se réchauffe…. que les climatosceptiques étaient d’affreux jojos qui pratiquaient le dénigrement systématique, étaient coupables de manquement à l’éthique des chercheurs, refusaient les vrais débats, préféraient la polémique au lieu de la confrontation des faits…
Les faits, parlons-en justement.



Aucune allusion dans cet article ou dans celui qui l’accompagne à la fameuse pause dans ce réchauffement depuis le début du siècle que montrent les courbes même du GIEC. Certes, un seul été pourri n’a pas de signification en ce qui concerne l’évolution du climat, mais plusieurs étés pourris successifs et hivers rigoureux, commencent à en avoir une. Rappelons que l’an dernier les Français ont consommé plus d’énergie pour se chauffer qu’en 2009. Le climat change …. Comme il l’a toujours fait. Les raisons en sont multiples, difficiles à cerner… La notion même de climat global fait problème. Mais qu’importe… Valérie Masson-Delmotte a été sélectionnée pour participer au prochain rapport du groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (le fameux GIEC). En ce qui concerne les conclusions de ce rapport, le suspens ne sera pas bien grand… Instigatrice de « l’appel des 600 » climatologues contre les climatosceptiques en mars 2010, elle est sélectionnée pour participer au GIEC en juillet de la même année. On se gardera bien de commettre le sophisme « post hoc, ergo propter hoc » (après donc à cause de) mais tout de même. C’est une militante du réchauffement climatique qui a été choisie par d’autres membres de la même chapelle. Elle a leur a montré son efficacité. N’est-ce pas sa croisade contre les climatosceptiques qui a été ainsi récompensée ?


Vendredi 12 Août 2011 Commentaires (-1)

Il y a une vingtaine d’année, j’avais pris pour mot d’ordre emblématique de ma campagne aux élections législatives cet aphorisme de Paul Éluard complété par les élèves de 6ème spéciale de Chatillon sur Chalaronne (AIN) en 1992

« La Terre est bleue comme une orange, Gardons la verte et sans pépin ! »

Aujourd’hui, je pense qu’il faudrait le modifier ainsi :

« Arrêtons de la presser comme un citron ! »

Car c’est bien ce qui se passe ou qui se prépare. Partout dans le monde, y compris en France.


On va chercher le pétrole tout au fond des mers dans le golfe du Mexique avec à la clé, la désastreuse marée noire que l’on a connue (5 millions de barils rejetés en trois mois….) Au nord-ouest de Madagascar, le groupe Total prévoit d’extraire du pétrole de sables bitumeux dans une région qui a été classée « patrimoine de l’Humanité » par l’Unesco, alors que, avec l’exemple du Canada, l’on connait les dégâts environnementaux que peut produire une telle extraction : immenses mines à ciel ouvert, pollutions des rivières et des nappes phréatiques à l’arsenic, aux métaux lourds, … (Voir l’article de Tom Levitt dans le dossier consacré à l’énergie du dernier numéro de L’écologiste, Juin-Août 2011).
Profitant des « progrès » dans les techniques d’extraction et du réchauffement de la région qui libère des glaces de plus grandes portions d’océan pendant des périodes plus longues, on s’apprête à puiser massivement dans des gisements de pétrole et de gaz de l’Arctique alors même qu’il n’existe à l’heure actuelle aucun moyen, ni aucune méthode pour faire face à une marée noire dans l’Arctique et ses eaux glacées. Comme le titre un autre article de ce même numéro de L’écologiste, « Le pétrole ou l’Arctique, il faut choisir ». J’ai bien peur que le choix soit déjà fait. Les automobiles ont soif et même si le coût en est élevé, cette extraction est rentable. Avec un accroissement continu de la demande mondiale, elle le restera.
En France enfin, bien que la mobilisation des populations des territoires concernés, des associations de défense de l’environnement et des écologistes ait réussi à stopper la recherche des gisements de gaz de schiste, le combat n’est pas gagné. Ce « pétrole du désespoir » comme l’a si justement nommé une élue, dont les réserves sont, paraît-il, énormes fait saliver beaucoup trop de compagnies et de décideurs politiques, inconscients des ravages écologiques que leur exploitation entrainerait ou plutôt prêts à les admettre, les unes pour le profit de leurs actionnaires, les autres au nom de la sacro-sainte nécessité de la croissance économique.

Et il n’y a pas que le pétrole.

Nos appareils high-tech et même les moteurs d’éoliennes censées délivrer de l’énergie douce, les lampes « basses consommation » exemple même de l’efficacité énergétique ont besoin pour fonctionner de « terres rares » qui sont des métaux rares comme leur nom l’indique. Non seulement ils sont rares mais leur extraction est très polluante. La Chine possède aujourd’hui le monopole, sinon des gisements, du moins de l’extraction de ce minerai, une industrie aux conséquences environnementales et sanitaires catastrophiques que peu d’autres pays supporteraient...Aujourd’hui, la Chine consciente de la valeur de ces « terres rares » semble moins désireuse de les exporter, malgré les pressions des pays occidentaux. Or, les japonais viennent d’annoncer la découverte de gisements importants de ces minerais dans les grandes profondeurs marines. Inexploitable dans l’état actuel des techniques… Heureusement, mais pour combien de temps ?
Toutes les ressources naturelles sont concernées… Bien entendu, la société de consommation est en cause. Mais supposons même que par enchantement nous soyons transportés dans un monde de simplicité volontaire consentie et universelle, le problème ne serait pas résolu pour autant. Rien ne pourra arrêter l’exploitation à outrance de ces ressources naturelles tant que l’on ne prendra pas à bras le corps la question fondamentale de la croissance démographique. Cette croissance démographique nous oblige à une croissance économique, pour assurer le même nombre de biens disponibles par personne. Il est vain d’attendre une nouvelle révolution verte qui a permis augmenter la capacité de charge de notre croûte terrestre, au profit des seuls humains d’ailleurs. Certes, il ne suffira pas que la population humaine terrestre diminue pour que la pression anthropique
décroisse, mais si nous ne faisons pas de l’arrêt de la croissance de cette population un objectif prioritaire, alors tout le reste sera vain. La Terre pressée comme un citron ne sera plus qu’une pelure stérile. Sa mort sera la nôtre et peut-être la fin de ce miracle qu’était la vie dans l’univers.

Article publié initialement le 2 août 2011, republié après correction le 15/10/ 2023  suite à un commentaire que l'on trouvera sous l'article.

Mardi 2 Août 2011 Commentaires (3)
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