invectiver ou claquer la porte..... Une drôle de conception du débat.


Nucléocrate de gauche, nucléocrate de droite : même intolérance !
Nucléocrates fontenaisiens de gauche :
Cela se passe à Fontenay-aux-Roses, lors de la séance du conseil municipal du 9 Juin 2011.
J’expose – ou plutôt j’essaie d’exposer – au nom du groupe Europe Écologie-les Verts les raisons pour lesquelles la ville pourrait et devrait profiter de l’ouverture du marché de l’énergie pour choisir un fournisseur d’électricité non-nucléaire qui de plus aurait la forme d’une coopérative d’intérêt général ; ce qui permettrait de promouvoir l’économie sociale et solidaire dans le domaine de l’énergie. J’ajoute qu’un tel choix serait hautement symbolique : Fontenay est, hélas, le berceau de cette industrie mortifère qu’est la production d’électricité nucléaire. Imaginez qu’elle soit une des premières en France à renoncer à ce mode d’énergie pour le photovoltaïque, le petit éolien et le petit hydraulique.
Je tente d’exposer tout cela. Le président du groupe communiste, nucléocrate convaincu et agressif, ne veut ni l’entendre, ni qu’on l’entende. Il cherche à couvrir ma voix. Il crie au scandale, invective, des invectives qui frisent l’insulte. J’essaie malgré tout de poursuivre et d’expliquer pourquoi EDF qui mégote sur la sécurité, pratique la sous-traitance à grande échelle n’est pas un fournisseur satisfaisant sous le rapport des exigences sociales et environnementales. J’ai bien du mal à le faire, le président du groupe PC hurlant de plus en plus fort et le maire, président de séance me pressant de terminer mon intervention.
Il faut préciser que ce parti pris nucléocrate primaire est une spécificité regrettable du PC de Fontenay. Dans le département comme au national, les positions sont plus nuancées et plus diverses.

Nucléocrate de gauche, nucléocrate de droite : même intolérance !
Nucléocrates de droite, de Fontenay et d’ailleurs…
Reconnaissons qu’à Fontenay-aux-Roses, les groupes de droite sont restés en retrait lors de cet affrontement entre EE-LV et PC fontenaisien du 9 juin. D’ailleurs dans leurs blogs, s’ils se réjouissent des « fêlures » dans la majorité (ce qui est de bonne guerre), leurs commentaires n’ont pas été en faveur de l’attitude du président du groupe PC. Bien sûr, ils ont joint leurs voix aux nucléocrates fontenaisiens de gauche pour rejeter la proposition d’Europe Ecologie – Les Verts de se fournir en électricité non-nucléaire auprès d’une SCIC comme Enercop par exemple.
Au niveau national, il n’en va pas de même et l'intolérence est aussi de mise.
Lors de l’enregistrement d’une émission pour Capital qui devait être diffusé le 19 juin, Eric Besson a refusé de dialoguer avec le journaliste Guy Lagache après que celui-ci lui ait proposé d’entendre le témoignage d’un sous-traitant sur les failles de la sûreté dans les installations nucléaires. Eric Besson s’est levé, a arraché son micro, pris son verre d’eau et est parti en disant « Je vous laisse, je me casse ». Selon certaines sources, il aurait ajouté «  fais chier ». Après audition répétée de la vidéo diffusée sur internet, je n’ai pas entendu cette remarque. Bref, toute grossièreté mise à part, le ministre s’est contenté de claquer la porte. Mais le résultat est le même, l’antinucléaire ne s’exprimera pas. Au national comme au local, c’est la même intolérance.
Heureusement, l’inquisition et le goulag n’existent plus aujourd’hui.

Dimanche 24 Juillet 2011 Commentaires (0)

Vous ne trouverez pas sur le pas de votre porte les deux plantes qui sont à l’honneur aujourd’hui. Elles ne poussent que sur quelques crêtes pierreuses, des rocailles ou des éboulis d’altitude dans les Alpes du sud. Ce sont des « endémiques » et elles sont rares. Deux plantes endémiques rares ensemble sur la même crête, ce n’est pas si fréquent. Elles méritent bien un effort pour aller les contempler : 1200 mètres de dénivelés environ à grimper ; une splendide ballade au cours de laquelle vous pourrez découvrir une autre endémique des Alpes du sud. Partons donc ensemble à leur découverte.


Fleur de géranium argenté
Fleur de géranium argenté
Cinq heures du matin. En ce début juillet…

Déjà le ciel s’éclaircit. Il fait doux et même un peu frais. Pourtant dans quelques heures, ici, il fera très chaud. Tout le petit peuple de la nuit regagne ses pénates. Vous bouclez la ceinture ventrale de votre sac. C’est parti.
Dès les premiers mètres, le sentier grimpe fort et s’élève en quelques lacets secs taillés dans la falaise. Vous prenez rapidement de la hauteur et la vallée se dévoile à votre vue, nimbée du rose de l’aurore. La montée devient moins rude. Par place des filets d’eau ruissellent le long de la roche et la végétation change brusquement du tout au tout : voici des orchis, des aulnes tandis que la paroi s’orne de magnifiques saxifrages à feuilles en languettes (Saxifraga linguata Brell.). Cette saxifrage est une endémique provenço-ligure. Bien sûr, ce sont les magnifiques grappes de fleurs blanches suspendues dans le vide qui ont attiré votre œil mais les rosettes de feuilles d’où s’élancent les tiges florales méritent elles aussi votre attention. Elles sont ponctuées sur les bords de la face supérieure d’une rangée de pores bordés de concrétions calcaires. Cette plante a la propriété de rejeter le calcaire en excès qu’elle a absorbé et qui sinon l’empoisonnerait. Elle peut ainsi prospérer sur des substrats très riches en calcaire que ne supporteraient pas d’autres plantes.

Une forêt naturelle… en apparence

Le sentier serpente maintenant dans une forêt où domine presque sans partage, le mélèze. Vous remarquerez que les arbres ont presque tous le même âge. Cette forêt n’a, malgré les apparences, rien de naturel. Ces montagnes avaient été totalement déboisées depuis le XIIIe avec des conséquences catastrophiques. Il a fallu attendre le XIXe pour que l’Etat lance, avec la RTM (la restauration des terrains de montagne) un grand programme de reboisement qui s’est réalisé au début contre les populations locales, notamment les éleveurs qui se voyaient dépossédés d’une partie de leurs pacages. Il faut savoir aussi que le mélèze est en quelque sorte l’enfant chéri des montagnards. Le sous-bois des mélézins, à la différence par exemple de celui des épicéas, permet le pâturage. Le bois de mélèze très résistant était employé pour la charpente, les bardeaux des toitures. On fabriquait avec son bois du mobilier, des abreuvoirs, lavoirs, etc. Enfin, cerise sur le gâteau, le mélèze est aussi un excellent bois de chauffage. Sans l’intervention de l’homme, les mélézins, formations pionnières, laisseraient la place à des pessières – sapinières ; les sapins et pins poussant sous le couvert des mélèzes, essences de lumière qui se régénèrent difficilement sous eux-mêmes. A l’état naturel, le mélèze est, lui aussi, un endémique des Alpes. Naturel ou non, vous trouvez ce mélézin bien agréable avec son sous-bois luxuriant et son ombre légère. Il faut en profiter car déjà le soleil tape fort et bientôt vous allez cheminer à découvert pour surmonter une barre rocheuse parsemée de touffes de sarriette, de serpolet et de lavande.


À la découverte du Géranium argenté et de la Bérardie laineuse.
Le géranium argenté

Avant d’entrer de nouveau sous le couvert du mélézin, vous vous accordez une pause. Le sentier serpente dans le sous-bois. Vous côtoyez des géraniums sanguins, des géraniums des bois, des raiponces de Haller aux épis d’un beau violet sombre, des renoncules et des trolles, ces gros « boutons d’or », et bien d’autres encore. Chacune de ces plantes est une petite merveille et mérite beaucoup d’attention mais aujourd’hui, vous avez un but précis. Jamais vous ne l’atteindrez si vous vous attardez comme vous y incitent toutes ces beautés de la nature et les papillons qui les survolent ou viennent s’y gorger de nectar au risque de succomber sous les crochets d’une araignée crabe en embuscade dans leur corolle.
Attention aux mollets des imprudent(e)s qui se promènent en short. Voici des orties et un véritable champ d’épinards et d’oseilles sauvages, un reposoir des troupeaux qu’il faut franchir. Vous cheminez maintenant sur un replat. Le sentier n’est plus qu’une trace au milieu des hautes herbes d’une prairie que colorent marguerites, centaurées, bistortes, lys martagons… Une symphonie dont les musiciens-compositeurs sont les criquets chanteurs, une symphonie aussi de couleurs et d’odeurs. Encore un raidillon, un replat et vous arrivez à une petite cabane pastorale, l’endroit idéal pour faire une nouvelle pause et se restaurer. La pente au-dessus de la cabane vous parait bien raide, brulée par un soleil implacable, la végétation rase et sans charme, orties, cirses très épineux, grémils… Tandis qu’en dessous, la forêt semble pleine de charmes. Ne vous laissez pas abuser, il est temps de repartir vers la crête qui n’est plus très loin. D’ailleurs vous retrouvez bientôt un bon sentier bien tracé qui traverse des prairies ou domine le jaune vif des clochettes des rhinanthes crête de coq.
Enfin la crête…. et au creux d’une légère dépression les premières touffes de géranium argentés !
Son nom botanique, geranium argenteum, L. fait référence à son aspect. Il appartient à la famille des géraniacées (geraniaceae). Quant au substantif geranium, il a pour origine un terme grec signifiant « grue » allusion à son fruit en forme de bec de grue.
Le géranium argenté fleurit entre mai et août. Dans les Alpes de Haute Provence, c’est au début du mois de juillet que la floraison est à son optimum.
Son habitat, ce sont les sommets, crêtes, et cols rocailleux et caillouteux calcaires entre 2100 et 2700 mètres d’altitude. Rarissime en France, on le trouve dans quelques stations dans les Hautes Alpes et Alpes de Haute Provence. Sa présence est aussi signalée dans les Apennins, le nord des Alpes italiennes et en Slovénie.
C’est une petite plante vivace, tomenteuse. Comme son nom l’indique, elle a un aspect blanc argenté. Selon les flores, elle est dotée d’une souche épaisse mais comme vous respectez cette rareté, vous n’allez pas vérifier… Les tiges sont presque nulles, les feuilles sont presque toutes à la base, orbiculaires, palmatiséquées (fendues très profondément), à cinq à sept segments trifides à lobes écartés. Les fleurs sont grandes, rose pâle, presque blanches sur des pédoncules biflores. Les pétales échancrés dépassent largement le calice.
Ses feuilles servent de plat de résistance à des insectes vivant sur les hauteurs. Il resterait à déterminer lesquels. Pour les humains, il est sans utilité particulière. Si ce n’est le plaisir de le contempler. Et c’est très bien ainsi. Il est protégé au plan national et figure sur le Livre Rouge de la flore menacée en France. Donc, ne pas le cueillir, éviter de le piétiner, marquer la plus grande attention à son égard.

La bérardie laineuse
La bérardie laineuse
La bérardie laineuse

Vous avez photographié les géraniums avec toutes les précautions nécessaires pour ne rien dégrader. Vous reprenez votre ascension en suivant le fil de la crête qui bientôt se redresse. Et là, au plus fort de la pente, bérardies laineuses et géraniums argentés se côtoient. J’en conviens : on peut trouver des bérardies laineuses en des stations plus accessibles mais ce ne sont pas des stations où elles voisinent avec des géraniums argentés.
Le nom botanique de la bérardie laineuse est Berardia subacaulis Vill. 1777.
Elle a été décrite pour la première fois en 1777 par un botaniste dauphinois Dominique Villars qui l’a dédiée, elle qui ne demandait rien, à un autre botaniste dauphinois – il était aussi pharmacien – dénommé Bérard. Subacaulis parce que la tige de la fleur est quasi inexistante. L’espèce subacaulis est la seule et unique espèce du genre Berardia. Elle appartient à la famille des asteraceae, naguère les composées. On la nomme aussi « chardon de Bérard »
Elle fleurit de juin à août. Dans les Alpes méridionales françaises, c’est en juillet que la floraison est à son optimum.
Son habitat, ce sont les rocailles et éboulis calcaires ou schisteux subalpins entre 1800 et 2700 mètres d’altitude. On la trouve dans quelques stations en Isère, Hautes Alpes, Alpes de Haute Provence, Alpes Maritimes et au Piémont italien.
Voici sa diagnose d’après l’abbé H. Costes : « Plante vivace à tige presque nulle ou atteignant 15 cm. [Tous les spécimens que j’ai rencontré avaient des tiges presque nulle], monocéphale, feuilles blanches-tomenteuses sur les deux faces, verdâtres en dessus, fortement nervées, très largement ovales ou suborbiculaires, entières ou faiblement dentées, les caulinaires pétiolées à lobe un peu décurrent ; involucre [capitule] gros, globuleux, à folioles tomenteuses étroitement lancéolées, longuement acuminées, très aiguës, achaines jaunâtres, glabres, long de 10 mm environ ; fleurs blanchâtres ». Selon moi et aussi d’autres observateurs, les capitules sont plutôt jaune clair. On peut voir aussi, parfois, le gros pivot de sa racine à moitié découvert dans les éboulis.
De toute façon, celui qui s’intéresse aux plantes ne peut pas ne pas la remarquer lorsqu’il la rencontre pour la première fois. Il ne peut pas non plus se tromper pour l’identifier : elle ne ressemble à aucune autre plante alpine !
Plante rare avec une aire de répartition restreinte, la bérardie laineuse bénéficie d’un statut de protection nationale. Elle est aussi inscrite au Livre rouge de la flore menacée de France.
L’origine de cette plante a provoqué beaucoup de débats. Selon l’hypothèse retenue aujourd’hui elle serait une relique datant de la surrection des Alpes. En la contemplant, vous voilà au tertiaire dont elle l’est l’une des survivantes, peut-être la seule. À cette époque régnait sur les Alpes un climat subtropical et la plante s’est adaptée pour survivre à la chaleur et à la sécheresse. Sa chance fut que cette adaptation lui permette de résister aussi au froid et de faire face aux conditions extrêmes de la vie en montagne en des stations bien peu hospitalières où elle n’a guère de concurrence. Ce sont les petits poils de ses feuilles lui conférant cet aspect cotonneux caractéristique qui contribueraient à emmagasiner l'humidité ambiante. Ils la protégeraient contre les températures basses et le dessèchement dû au vent. Voici donc une plante bien étrange au destin fascinant. Il serait regrettable que la pression anthropique soit à l’origine de sa disparition.



À la découverte du Géranium argenté et de la Bérardie laineuse.
Cet hiver, lorsque les mélèzes auront perdu leurs aiguilles et que la neige recouvrira cette montagne, lorsque vous archiverez vos photographies, vous revivrez cette belle journée de juillet où nous avons découvert ensemble, ces deux plantes à la fois si rares et si abondantes dans les stations qu’elles ont choisies ou peut-être dans lesquelles elles ont été reléguées. En attendant trouvons un coin d’herbe un peu confortable et déjeunons ensemble. Puis après une petite sieste, il sera temps de redescendre dans la vallée.

Vendredi 24 Juin 2011 Commentaires (5)

Au quotidien

La dernière séance plénière de la Commission locale d'information (CLI) sur le démantèlement des installations nucléaires du CEA s'est tenue à Châtillon le 27 avril dernier. Au sortir de cette commission mon sentiment est mitigé. Seule bonne nouvelle, la ventilation et donc la pressurisation du bâtiment 18 de l'INB 165 sera refaite à neuf.


Action antinucléaire à Fontenay-aux-Roses
Action antinucléaire à Fontenay-aux-Roses
Des délais non tenus

De toutes les questions qu'avaient soulevées le commission que je préside et que le président de la CLI avait reprises dans sa lettre à la directrice du CEA de Fontenay-aux-Roses, beaucoup restent sans réponse. Nous aurons cependant appris que les délais de 2018 prévus par le second décret autorisant les opérations de démantèlement ne seront pas tenus et qu'un nouveau décret sera nécessaire.
Nous avons appris aussi qu'une partie des bâtiments ne seront pas totalement assainis. Il n'est pourtant pas si loin le temps où les promoteurs de l'opération nous expliquaient qu'après démantèlement « on pourra pic-niquer sur le site » : 1999 ! Il en sera de cette rodomontade des nucléocrates comme de toutes les autres : les faits l'ont démentie.
De même que les délais prévus initialement ne sont plus qu'un souvenir que même Monsieur Ricoul présent le 27 avril et qui exerçait déjà à l 'époque semble avoir oublié. Tout devait être fini en 2010.... La directrice actuelle semblait ne pas le savoir. Il faut dire qu'au CEA de Fontenay-aux-Roses, bien des directeurs se sont succédés avant elle.
Les raisons de ce retard considérable : les difficultés de l'entreprise, l'absence de solution pour le retraitement et l'évacuation de certains types de déchets, l'engorgement des filières.

Un coût exorbitant qu'il sera difficile de connaître.

Parce que très élevé, trop élevé pour être avoué. Ici comme dans les autres aspects, la transparence tant vantée et qui était sur toutes les lèvres des représentants du CEA n'était pas dans les paroles. On nous a dit que pour les opérations restant à réaliser, il fallait compter environs 450 millions d'euros, hors « aléas ».... Mais aucun d'eux ne voulait ou ne savait ce que l'opération avait déjà couté!!!! On doit avoir déjà dépensé au moins autant, ce qui porterait le coût à un milliard d'euros....


Les centrales nucléaires seront sans doute impossibles à démanteler...

Le CEA de Fontenay-aux-Roses n'était qu'un laboratoire de recherche. Son démantèlement est sans commune mesure avec celui d'une centrale nucléaire qui pose des difficultés d'une tout autre ampleur et générera des déchets de tout ordre en des quantités bien supérieures. On peut donc douter de la possibilité même d'un tel démantèlement. On peut mesurer la fuite en avant irresponsable de la filière et le fardeau que nous allons trainer, nous et nos enfants pendant des lustres... Le cas de la centrale de Brennilis à l'arrêt depuis 1985 en est la démonstration vivante. En 2005, le coût du démantèlement a été évaluéà 482 millions d'euros par la Cour des comptes, soit 20 fois plus que l'estimation de la commission PEON qui est à l'origine du parc nucléaire actuel. (Cf; l'article de wikipedia sur cette centrale). Ces sommes délirantes que coûtent le démantèlement du CEA et des centrales, c'est nous qui les payons et les paieront, à la fois en tant que contribuables (financement Areva) et en tant que clients d'EDF, lorsque nous le sommes (part EDF). Tout cela sans compter les menaces que font peser sur l'environnement le démantèlement de telles installations. Et les communistes Fontenaisiens en bons nucléocrates arrogants viennent nous expliquer que le nucléaire est une bonne affaire!

De l'impossible au certain....

Telle est la leçon qu'il faut tirer de l'exposé(magistral mais techno) qu'à fait le représentant de l'IRSN en fin de séance. Il en ressort notamment qu'aujourd'hui, son organisme comme l'ASN et sans doute aussi les exploitants mettent en place des plans pour gérer un après catastrophe. Comme le faisait remarquer un membre d'EELV de Châtillon, « le discours glisse de « ça n'arrivera pas » à « ça peut arriver » mais il raisonne en fait comme « ça va arriver ».
Il faut sortir du nucléaire.

Dimanche 1 Mai 2011 Commentaires (1)

La vie est apparue sur Terre lorsque la radioactivité résiduelle a été assez faible pour lui permettre de se développer et que s'est constituée dans l'atmosphère une protection efficace contre la radioactivité des rayons cosmiques. Tout ajout de cette radioactivité, si minime soit-il, est une atteinte à la vie, brutale ou insidieuse. Les radionucléides artificiels empoisonnent la Terre. L'industrie nucléaire est mortifère. Il faut l'interdire.


La catastrophe nucléaire de Fukushima nous rappelle, Ô combien douloureusement, que les catastrophes nucléaires ne sont pas comme les autres. Elles ne sont pas locales mais ont des conséquences globales. Elles concernent le présent mais aussi le futur. Elles ont même des effets sur les enfants à naître. Autour des centrales accidentées, les terres sont stérilisées. La contamination concerne à des degrés divers toute la planète. Elle dure des siècles sans que l'on puisse l'éliminer.


En France la nouvelle pollution radioactive de  Fukushima s'associe aux restes de celle de Tchernobyl
Des terres stérilisées pour 24 000 ans...

Le plutonium-239 contenu dans le MOX qui pollue le sol autour de la centrale de Fukushima a une demi-vie de 24000 ans....C'est à dire que dans 24 000 ans, il se sera désintégré de moitié. En France aussi nous avons des centrales qui carburent au Mox....Bientôt des terres stériles pour un demi millénaire?

Du césium dans nos salades

Dans le bulletin de surveillance environnementale n° 3 publié suite à la catastrophe de Fukushima, l'IRSN écrit : « un échantillon de salade prélevé le 22 mars[cet échantillon provient de la région d'Aix-en Provence] de la présente des traces de césium 137 (0,065 Bq/kg), à un niveau souvent observé dans ce type de produit. Ces traces résultent en effet de la persistance dans les sols et dans les végétaux de césium 137 déposé à la suite des essais nucléaires en atmosphère et de l’accident de Tchernobyl en 1986 » Ce césium a été déposé il y a vingt cinq ans en ce qui concerne Tchernobyl, et il y a une cinquantaine d'année en ce qui concerne les essais militaires!

Un risque faible ...

Pour se faire un idée de ce que représentent les valeurs détectées aujourd'hui, on peut rappeler qu'après l'accident de Tchernobyl la centaine de mesures effectuées par la Criirad naissante montrait qu'il y avait des concentrations de radioactivités très élevées dans les départements du Vaucluse, de la Drôme et de l'Ardèche : 6 000 becquerels en activité gamma totale par litre d'eau dans les lacs de la Drôme, le 23 mai 1986. Plus de 4 000 becquerels par kilo de fromage de chèvre le 5 juin 1986 ! Les plantes aromatiques avaient concentré la radioactivité aux taux les plus hauts : plus de 27 000 becquerels par kilo de thym à Apt, le 5 juin 1986. (cf l'article de Science & Vie n°827, août 1986 sur le site de la Criirad)
Lors de la catastrophe de Tchernobyl, les retombées d’iode 131 sur la France ont varié selon les régions, de 1 000 Bq/m2 à 200 000 Bq/m2 et parfois plus. Aujourd'hui, la Criirad considère que « Sur la base des éléments disponibles et sans préjuger des évolutions à plus long terme, on peut estimer que, cumulée sur les 15 jours à venir, la retombée en iode 131 pourrait atteindre plusieurs centaines de Bq/m2 (voire quelques milliers de Bq/m2 en cas de conditions météorologiques très défavorables et/ou d’augmentation plus importante que prévue de l’activité de l’air). » Peu importante, cette pollution radioactive pour l'iode 131 retrouvera donc dans les cas les plus défavorables un niveau comparable au plus faible niveau de1986
De plus, le laboratoire indépendant précise que : « L’eau de pluie contient nécessairement d’autres radionucléides (présents dans les rejets de Fukushima Daiichi et mesurés aux Etats-Unis) : probablement césium-134 (Cs-134), césium-137 (Cs-137), iode-132 (I-132), Iode 133 (I-133), tellure 132 (Te-132), baryum-140 (Ba-140), cobalt-60 (Co-60), xénon 133 (Xe 133) … – mais à des niveaux trop faibles pour être détectés vu les conditions de mesure (volume d’eau disponible et temps de comptage notamment). ».
Toujours selon la Criirad « Les produits alimentaires sensibles, notamment les légumes à larges surface de captage – type épinards, salades, blettes… – devraient présenter des niveaux de contamination très faibles mais mesurables et qui vont progressivement augmenter. Ceci ne concerne que les cultures de plein champ ou les cultures sous serre arrosées avec de l’eau exposée aux retombées radioactives. La contamination se répercutera, avec quelques jours de retard, sur les aliments dont la contamination est indirecte, en particulier sur le lait (si bien sûr les animaux sont dans les champs – où ils broutent une herbe exposée aux retombées – et non pas en stabulation). Les activités attendues sont très faibles et correspondent donc à de très faibles niveaux d’exposition »

Mais il n'y pas de doses inoffensives

En résumé, le risque est relativement peu élevé mais il faut rappeler que les faibles doses et même les très faibles doses ne sont pas inoffensives. Les doses limites d'exposition ne sont que des compromis entre les exigences de santé publique et les exigences industrielles, militaires et économiques. C'est ce qu'omettent trop souvent de préciser les médias. Lorsque, suite à une contamination due à des rejets par exemple, les pouvoirs publics relèvent les limites légales d'activité des produits, ils acceptent des doses limites d'exposition plus élevées. C'est le cas aujourd'hui au Japon. Pourtant les populations ne se sont pas brusquement retrouvées plus résistantes aux rayonnements ionisants.... Déjà en temps normal les compromis qui ont présidés à la fixation des doses limites d'exposition, aux limites légales d'activité des produits susceptibles d'être mis sur le marché, des denrées consommables se font souvent, pour ne pas dire toujours au détriment des populations. Alors en temps de crise....

Photo : Digital globe

Jeudi 31 Mars 2011 Commentaires (0)

Une fois de plus, c'est la protection contre les incendies qui est en cause. Or on sait que c'est ce type d'accident qui peut entrainer une contamination hors des limites du Centre et concerner principalement l'environnement et les habitants de Fontenay, du Plessis, de Clamart selon la direction du vent.


Voici le texte du communiqué de l'ASN
« Le 21 mars 2011, le CEA a déclaré à l’ASN un événement significatif concernant l’indisponibilité du système de détection et d’extinction automatique d’incendie des locaux d’entreposages des produits chimiques et des solvants du bâtiment 18 du 27 janvier 2011 au 16 mars 2011.
Lors d’opérations réalisées sur ce système le 27 janvier 2011, une erreur de manipulation a conduit à la vidange de la bouteille d’amorce du système d’extinction automatique. La détection et l’extinction automatique d’incendie se sont retrouvées indisponibles. Des mesures compensatoires ont alors été mises en place pour pouvoir éteindre un incendie. En revanche, l’analyse menée de la situation n’a pas identifié que la détection était également indisponible.
Le 10 février 2011, le remplacement de la bouteille d’amorce a conduit à la fin de l’indisponibilité de la détection incendie. L’extinction automatique a été remise en service le 16 mars 2011.
Cet événement n’a pas eu de conséquence ni sur le personnel, ni sur l’environnement.
En raison de lacunes dans la culture de sûreté, cet événement a été classé au niveau 1 de l’échelle INES. »

Précisions
Dans ce bâtiment N° 18 de l'INB 165 sont entreposés des effluents de Haute activité à vie longue (HAVL) et de moyenne activité dont certains en cuves sont destinés à un stockage profond après vitrification à Cogema. Les HAVL sont les plus dangereux. Leur activité est de l'ordre du Tera Becquerel par gramme, 1012 Bq/g) etil sont à « Vie Longue » , c'est à dire supérieure au millier d'années. Il y en a 1, 53 m3 ). Le système de détection/extinction automatique est donc resté indisponible 13 jours et le système « bricolé » pendant près de deux mois.

Il ne s'est rien passé : tant mieux. Mais ces « lacunes dans la culture de sûreté » sont pour le moins inquiétantes.


Lundi 28 Mars 2011 Commentaires (0)

250000 manifestants contre le nucléaire en Allemagne Samedi 26 mars 2011. En France, le pays le pus nucléarisé d'Europe, faudra-t-il attendre qu'une partie de l'hexagone soit transformé en désert radioactif et que nous ayons pollué le reste de l'Europe pour que l'on change de politique énergétique?


« Fukushima nous exhorte à éteindre tous les réacteurs »

Avec ce mot d'ordre, ils étaient 120 000 à Berlin, 50 000 à Hambourg, 40 000 à Cologne, 40 000 à Munich. Partout en Allemagne, les gens se sont mobilisés pour l'abandon définitif du nucléaire. Le chef de la Grande centrale syndicale allemande (DGB) a pris la parole à a pris la parole à la tribune à la fin de la manifestation "Il y avait consensus pour la sortie du nucléaire, que le gouvernement Merkel a rompu en septembre dernier. Nous ne pouvons pas tolérer cela, nous réussirons à obtenir la sortie immédiate du nucléaire. C'est ensemble que nous avons la force. On ne se laissera plus endormir. Cela ressemble à un changement d'époque"a-t-il déclaré.

La manifestation à Berlin
La manifestation à Berlin

Message on ne peut plus clair, à Berlin Les Verts défilaient autour d'un char de carnaval représentant un réacteur nucléaire basculant dans "les poubelles de l'histoire"
Tous étaient bien conscients que, pour reprendre un de leur slogan " l'énergie atomique, c'est la mort" Le désastre de Fukushima vient encore de le rappeler.
Les écologistes le proclament en France aussi depuis plus de trente ans. Les nucléocrates et les perroquets imbéciles qui colportent leurs propos dans les forums sur le Web ont le culot d'affirmer qu'il s'agit d'une posture électoraliste de circonstance. Il faut dire que les autres partis qu'ils soient de droite ou de gauche, UMP, PS, PC sont tous, peu ou prou pronucléaires. Et leurs leaders ne se privent pas de traiter les écologistes d'irresponsables. Quand on voit ce qui se passe au Japon et qu'ils veulent que la France continue dans la voie de la production d'énergie nucléaire, les irresponsables se sont eux. Comme le déclarait un jeune manifestant dont les propos sont rapportés par l'AFP : " L'énergie atomique n'est ps une façon responsable de produire de l'énergie".
photo : Reuters

Dimanche 27 Mars 2011 Commentaires (0)
Catastrophe de Fukushima :Les chiffres relatifs à la contamination de l’air existent mais ils sont confisqués par les Etats ! (2)
Dans un article précédent, j'ai relayé le communiqué de presse du laboratoire de mesure de la radioactivité indépendant, la Criirad s'indignant que les données sur la contamination radioactive de l'air suite à la catastrophe de Fukushima que possède le CTBTO[1] ne soient pas rendues publiques, ce qui permettrait une meilleure estimation sur les niveaux de contamination de l'air et donc la mise en place d'une meilleure protection des populations. En France, elles sont données au CEA qui refuse de les communiquer. Ici
La CRIIRAD a lancé un appel international, invitant citoyens, associations, scientifiques, élus … de tous pays à se mobiliser à ses côtés afin d’exiger que les résultats relatifs à la contamination radioactive de l’air, obtenus grâce à l’argent public, soient mis à disposition du public et servent à sa protection.
L'association Cyberacteur met en ligne une pétition qui soutien l'appel de la Criirad et interpelle le ministre du travail, de l'emploi et de la santé pour la publication de ces mesures. Vous pouvez signer cette pétition en vous rendant sur le site de l'association en cliquant sur le panneau « Danger nucléaire » ci contre.

[1] [Comprehensive Nuclear-Test-Ban Treaty Organisation, organisation mise en place dans le cadre du Traité d'Interdiction Totale des Essais Nucléaires (TICE en anglais)]

Samedi 26 Mars 2011 Commentaires (0)

La plante à l'honneur

Inutile d'aller bien loin pour le rencontrer. Sa tête d'or et sa rosette verte vous attendent devant votre porte, au coin de la rue, au bord du caniveau. Évidement, ce n'est pas là que viendront le cueillir les amateurs de salades. Sil est une plante que l'on croit bien connaître, c'est celle-ci. Et pourtant....


Le pissenlit.
Nom

Taraxacum officinale, sensu auct. Gall. (au sens des auteurs français)

On trouve encore dans beaucoup de flores le binôme Taraxacum officinale, G. H. Weber avec comme synonyme Taraxacum dens-leonis, Desfontaine. Mais ces binômes ne sont pas corrects en ce qui concerne les pissenlits de nos régions.

Le nom botanique vient du grec ταράχη qui signifie trouble et άχος forme du verbe guérir, allusions à ses propriétés médicinales, propriétés sur lesquelles insiste le deuxième terme du binôme.

Le nom français apparait en 1536 dans Œuvres médicales de Charles Estienne par allusion à son pouvoir diurétique déjà bien connu. On l'appelle aussi « dent de lion », nom qui est passé à l'anglais : « dandelion », sans doute à cause de la découpe de ses feuilles.

La plante familière, ou du moins un groupe de plantes affines, a reçu beaucoup d'autres noms. Parfois transparents comme « tête de moine » en référence au réceptacle dépouillé de ses fruits, « salade de taupe » sans doute parce que la rosette recouverte par la terre rejetée par la taupe qui creuse sa galerie est « blanchie » comme les endives que butte le jardinier, « chicorée » à cause de l'usage que l'on a pu faire de sa racine comme succédané de celle de la chicorée. Parfois les dénominations sont bien mystérieuses. Pourquoi notre pissenlit commun a-t-il donc reçu les sobriquets de « chopine », « cochet » ou « coq » rapportés dans la Flore Forestière de France, tome1? Dans les Vosges, on l'appelle cramaillot ou crameillot.

Le pissenlit.
Période de floraison

Il fleurit de mars à novembre, mais c'est en avril que sa floraison est au maximum dans nos régions.

Habitat

Presque partout, jusqu'à 2000 mètres d'altitude. C'est une plante que les botanistes qualifient d'ubiquiste. La plante peut donc se développer dans des milieux très différents. Et cela n'est pas sans conséquence sur son aspect. Tous ceux qui ont fait un minimum de botanique connaissent les flores de Gaston Bonnier. Ce botaniste ne s'est pas seulement consacré à l'enseignement et à la popularisation de sa discipline. Il a étudié comment la morphologie des plantes peuvent varier avec le milieu. Dans une étude parue en 1895, le pissenlit, entre autres plantes, lui sert d'objet d'expérience pour établir de façon indiscutable que les descendants d'un même pied vont être morphologiquement différents selon le milieu dans lequel ils se développent. Un moindre ensoleillement et des températures plus basses font qu'en altitude les pissenlits sont plus petits, leur hampe florale moins haute qu'en plaine.

Description

Décrire le pissenlit en fleurs ou en fruits peut sembler inutile. Quelques traits cependant ; le pédoncule floral non ramifié ne porte qu'un unique capitule. Les fleurs qui le composent sont toutes en languette, les feuilles en rosette et toutes à la base. Elles sont en général peu ou pas poilues. Elles sont plus ou moins profondément divisées et rétrécies à la base. Les fruits sont des akènes au bout pointu surmontées par une aigrette plumeuse au long pédicelle (en terme technique papus). Toute la plante sécrète un latex blanc.


Ceci n'est pas un pissenlit....
Ceci n'est pas un pissenlit....
Discussion

Identifier les rosettes
Pour faire une salade, il faut le récolter en rosette, une rosette qui peut poser des problèmes d'identification à l'amateur novice. Elle peut être difficile à distinguer d'autres rosettes aux découpes presque semblables. Il faut alors examiner le cœur de la plantule. Il est feutré de longs poils plus ou moins enchevêtrés. Cela dit, lorsqu'elles sont en rosette, il est impossible de distinguer entre les différentes espèces de Taraxacum. Il est également pratiquement impossible de les différentier des rosettes de Chondrilla juncea L. (chondrille à tige de jonc) alors que les plantes adultes ont des aspects très différents. Heureusement pour l'amateur de salades, il n'y a pas d'espèce de pissenlit toxique et les chondrilles font également de très bonnes salades au goût plus doux que le pissenlit. Les chondrilla juncea sont plus fréquentes dans le sud de la France, rares en Ile-de-France mais aujourd'hui en expansion.
Il peut aussi arriver que des novices confondent les rosettes de pissenlit avec celles de crépides (crepis) ou de laitrons (leotondon) mais là encore cette confusion n'aura comme conséquences que de modifier la texture et le goût de la salade.
Par prudence néanmoins il ne faut cueillir que ce que l'on est certain de connaître. Le citadin fait parfois d'étranges et inattendues confusions. Si vous avez perdu le contact avec la nature au point d'hésiter pour identifier un pissenlit en fleur ou si vous le confondez avec une autre astéracée à fleurs jaunes, n'allez aux pissenlits qu'avec une personne expérimentée. Par la suite vous pourrez vous y risquer seul(e)s mais en prenant soin de faire vérifier votre cueillette. Ainsi se formera votre œil qui deviendra infaillible. Mais il faut du temps.
Les flores supposent en général que l'on a devant soi des spécimens de la plante en fleurs (et parfois aussi en fruit). Elles ne sont d'aucun secours pour identifier les rosettes. Une exception pour la flore suisse, Flora vegetativa de Stefan Eggenberg et Adrian Möhl qui est un guide d'identification des plantes à l'état végétatif. Il est d'utilisation ardue et suppose déjà une connaissance des plantes en fleurs ou en fruits pour être utile, connaissance que le cueilleur débutant ne possède pas toujours. Les cahiers de Cuculles n°4 consacré aux salades sauvages décrit aussi les plantes en rosettes susceptibles d'être accommodées en salade. Il sera plus adapté. Cela dit, on peut reconnaître de façon infaillible une plante tout en étant incapable de la décrire, c'est le cas de beaucoup de ramasseurs de salades ou de champignons confirmés qui identifient des ensembles structurés (Gestalt). Un effort d'analyse loin de rendre leur capacité d' identification plus sûre risque de la déstabiliser.

Perplexités taxonomiques et sémantiques
Il n'y a pas qu'aux cueilleurs débutants que les pissenlits posent des problèmes d'identification. Lorsque muni de tous les éléments, racines, feuilles, fleurs, fruits, plante entières, on y regarde de plus près, on trouve bien des différences entre des spécimens que l'on croyait identiques. En fait sous le genre Taraxacum certains auteurs distinguent quelques mille espèces différentes. L'apomixie, c'est-à-dire la capacité des Taraxacum de se reproduire sans avoir été fécondé est à l'origine de cette étonnante diversité propre à faire perdre son latin à un botaniste. Les français l'avaient d'ailleurs un peu perdu. Ils se sont longtemps mépris sur nos pissenlits indigènes. Le nom botanique qu'ils avaient attribué au pissenlit commun de nos contrées était Taraxacum officinale G. H. Weber. Or on s'est aperçu que l'espèce décrite sous ce binôme à partir échantillons nordiques n'existait pas en France. Les plantes classées sous ce nom par les auteurs français sous ce nom étaient différentes, d'où le nom retenu : Taraxacum officinale sensu auct. Gall. (groupe) qui prend en compte également la multitude des micro-espèces. D'ailleurs devant cette multitude et les difficultés taxonomiques qu'elle pose, les botanistes ont divisé le genre en sections, le groupe T. o. sensu auct. Gall. étant le représentant de la section Ruderalia.
En fin de compte, il serait peut-être préférable de faire correspondre à note pissenlit commun la dénomination botanique : Taraxacum sect. Ruderalia mais cette section ne correspond pas non plus tout à fait à notre notion commune de pissenlit. Celle-ci inclut aussi les pissenlits alpins qui sont exclus de la section ruderalia.
On a ici un cas particulièrement clair où l'on peut voir que la catégorisation botanique et la catégorisation de la langue naturelle divergent. Et ce n'est pas la traduction française du binôme latin qui changera les choses. Le pissenlit du binôme traduit n'a ni le même sens, ni la même référence que ce que vous et moi appelons pissenlit lorsque nous les ramassons ou les mangeons en salade. On ramasse et on mange des pissenlits, pas des « pissenlits officinaux ». La classification vernaculaire et la classification botanique répondent à des principes et des exigences différentes, de telle sorte que lorsqu'ils parlent de pissenlit, le botaniste et « l'homme de la rue » ne parlent pas exactement de la même chose. Il ne faudrait pas en conclure que l'une des classifications est meilleure ou plus précise que l'autre. Celle de l'usage ordinaire est fixée par des siècles de pratique. Elle est bien adaptée à ses buts qui ne sont pas ceux de la botanique végétale qui a ses propres exigences et standards. Les deux taxonomie ne sont tout simplement pas comparables.

Confrérie des gousteurs de pissenlits
Confrérie des gousteurs de pissenlits
■ Usages ■

Les usages du pissenlit tant culinaire que médicinaux ou cosmétiques sont multiples et ce qui suit ne prétend pas à l'exhaustivité.

  • Culinaires
Dans le pissenlit, c'est comme dans le cochon, tout est bon.
Et de plus, aucune plante ressemblant au pissenlit n'est toxique. Encore faut-il connaître un peu à quoi ressemble un pied de pissenlit.


►Salades

Commençons par l'usage le plus courant : la salade. C'est une des espèces de salade sauvage qui est la plus connue et parfois la seule connue.
Selon moi, le meilleur assaisonnement d'une salade de pissenlit est encore le plus simple. Huile d'olive et vinaigre de bon vin dans lequel on dissoudra le sel. Et quelle que soit la salade ne pas oublier pour les proportions : « Quand on fait une salade, celui qui met le sel doit être un sage, celui qui met le vinaigre un avare, celui qui met l'huile un prodigue »Les salades sauvages, 1986, p.20
Pour sortir des sentiers battus, je vous propose d'essayer cette salade de mauvaise herbes :
▫ Mélanger des rosettes de pissenlit avec celles de bourses à pasteur et de jeune pousses de mouron blanc,
▫ Ajouter quelques plantes entières de cardamines hérissées coupées en petit morceaux ( facultatif pour donner un peu de piquant à la salade)
▫ Assaisonner avec de l'huile de noix et un bon vinaigre de vin dans lequel aura été dissout le sel.
Cette salade comme celle plus classique des seules rosettes de pissenlit ne se conçoit guère sans être saupoudrée de poudre d'amandes râpées, accompagnée de quelques cerneaux de noix, de croutons frits frottés à l'ail et de lardons sautés pour ceux qui n'ont pas fait vœu de végétarisme ou végétalisme.

►Confits de boutons floraux

Cueillir les boutons floraux lorsqu'ils sont « prêts à s'élancer de leurs coupes de feuilles » selon la belle expression de P. Lieutaghi (1978) tome 2, p.74. Les préparer comme des câpres. Pour cela on ajoute aux boutons floraux des herbes aromatiques (feuilles de laurier, branches de thym et estragon). On tasse le tout dans des bocaux en verre fermant hermétiquement en veillant à la bonne répartition des herbes et on recouvre de vinaigre que l'on aura concentré au préalable en le portant à ébullition. Il faut attendre un mois au minimum avant de consommer.

►Cramaillotte
Parmi les nombreuses variantes de la recette de ce miel de pissenlit, en voici une parmi les plus faciles à réaliser et au succès assuré.

Les ingrédients nécessaires sont les suivants :
400 fleurs de pissenlit bien épanouies, 2 oranges bios ou au moins « non traitées », 2 citrons bios ou au moins « non traités », 1, 5 litre d'eau et 1kg de sucre cristallisé.
Préparation
▪ Laver les fleurs et enlever la partie verte. Cette opération demande un peu de patience et du temps.
▪ Couper les oranges et les citrons avec leurs écorces en tranches.
Mettre cuire l'ensemble à feu moyen dans 1, 5 litre d'eau pendant 20 minutes. Laisser refroidir
▪Filtrer et presser pour extraire tout le jus.
▪Ajouter au jus obtenu le kilo de sucre et faire cuire jusqu'à ce que le mélange bouillonne.
▪Laisser cuire vingt bonnes minutes. Plus la cuisson est longue et moins la confiture sera liquide.
▪Verser dans les pots.

►Vin de pissenlit : « Dandelion Wine »

Parmi de nombreuses variantes en voici une assez simple à réaliser et qui donne satisfaction.

Pour 4 litres de vin :
Cueillir 3 litres de capitules de pissenlit. Les laver pour éliminer les insectes qui y auraient trouvé refuge. Laisser sécher au soleil.
Verser quatre litre d'eau bouillante sur 3 litres de capitules de pissenlit.
Laisser reposer 24 heures avant de filtrer.
Ajouter : 1 livre de raisins secs, 3 oranges et 3 citrons non-traités ou bios coupés en tranche avec leur écorce, 1,750 kg de sucre cristal et laisser macérer trois semaines en brassant (remuant) chaque jour.
Filtrer avant de verser dans des bouteilles sans bouchon en mettant sur les goulots un papier ménage pour préserver le vin de la poussière et autres impuretés pendant la fermentation (environ 2 mois).
Une fois que la fermentation est terminée, lorsque le liquide est clair, filtrer à nouveau et mettre dans des bouteilles stérilisées fermées avec un muselet (comme les bouteilles de limonade)
Laisser vieillir pendant un an.
On trouvera treize recettes différentes de ce vin sur sur le site des « amateurs de vignes et de vins de fruits dans les régions septentrionales »
Avec la racine, on peut obtenir un produit qui ressemble à la chicorée. Et il y a encore beaucoup d'autres recettes.

Il existe même une Confrérie des gousteurs de pissenlits. On peut voir leur page en cliquant sur la photo

  • Médicinaux

Comme les usages culinaires, ils sont nombreux et très anciens. Le pissenlit est mentionné chez les grecs et par les médecins arabes Rhazes et Avicenne. Il figure dans tous les traités d'herboristerie du moyen âge.
Le pissenlit est apéritif, diurétique, dépuratif, cholagogue (il stimule la vésicule biliaire). Ses feuilles sont très riches en vitamines A (soixante dix fois plus que les oranges, selon F. Couplan), riches en vitamines B1, B2, C. La lactopirine contenue dans le suc des tiges et racines est un principe « amer » qui est responsable de son action cholagogue, action qui était déjà bien connue d'Olivier de Serre en 1600 qui le recommandait contre la jaunisse (Lieutaghi, 1978, t. 2, p. 173.

Il aide à combattre la lithiase biliaire et rénale (les calculs), l'insuffisance hépatique et l'excès de cholestérol.
Indépendamment de sa valeur culinaire la salade de pissenlit a une valeur thérapeutique. Une cure de ces salades en fin d'hiver est tout indiquée pour retrouver tonus, ouvrir l'appétit, combattre les digestions difficiles et les maladies cutanées.
Voici une préparation pour combattre l'excès de cholestérol dont souffrent beaucoup de nos contemporains :
Faire bouillir 10 minutes 100gr de racines dans 1litre d'eau, filtrer et boire 3 petites tasses par jour dont une à jeun (Belaiche, 1982 où l'on trouvera d'autres préparations pour les différents usages médicinaux du pissenlit ).

  • Cosmétiques
, Voici une tisane prise en interne permet de lutter contre les petits désagréments dermatologiques : faire bouillir pendant 10 minutes et laisser infuser deux heures 60 grammes de racines dans un litre d'eau ; filtrer ; trois tasses/jour pendant 3 semaines (Belaiche, 1982)
Pour lutter contre la cellulite, utiliser la préparation suivante : 30 gr de feuilles fraîches de pissenlit pour 1 litre d'eau bouillante à laisser infuser 10minutes. Boire froid, une tasse le matin.
Pour avoir un teint éclatant : laisser bouillir pendant 30 minutes 60 gramme de racines fraîches dans 1litre d'eau. Laisser refroidir et appliquer en lotion sur le visage.

N. b : Il est préférable de récolter les racines au bout de trois ans. Pour les pissenlits sauvages, l'arrachage de la racine s'avère assez délicat et épuisant. Une raie de pissenlit au potager est justifiée si l'on envisage d'en utiliser les racines.

  • Divers

►On sait que les boules cotonneuses du fruit du pissenlit est l'élément essentiel du logo d'une grand maison d'édition.

► Ces fruits rassemblés en boule que l'on  « appelle « chandelle », « horloger », « bonne nouvelle » apprennent à la jeune fille qui les disperse de son souffle combien d'années la séparent du mariage : autant de fois doit-elle souffler, autant d'années languira-t-elle » Si les fruits montent, le mariage sera heureux mais s'il descendent, « mieux vaut recommencer un jour de grand vent » conseille Pierre Lieutaghi (1978, p. 73)

► Il paraît que pendant la dernière guerre mondiale, les Russes auraient extrait du caoutchouc à partir du latex de certains pissenlits (Dupont F. et Guignard J. L.2007)

Après avoir lu cet article, j'espère que lorsque vous croiserez un pissenlit sur votre chemin, vous ne le regarderez plus de la même façon.



RÉFÉRENCES

Belaiche (P.) 1982, Guide familial de la médecine par les plantes, Hachette, Paris.

Couplan(F.) 2009, Le régal végétal, (2° éd.) Ellebore.

Dupont (F.) et Guignard (J. L.) 2007, Botanique, systématique moléculaire,(14° éd. Revue), Masson, Paris.

Garonne (B.) ed. 1986, « Les salades sauvages », Cahiers de Cuculles, n°1, 1° trimestre 1986, Les écologistes de l'Euzières, Montpellier.

Rameau (J.C.) Mansion (D.) Dumé (G.), et col. 1989, Flore forestière française, tome 1, Plaines et collines, Idf, Paris.

Sites

Tela-botanica
Visiflora
Atlas de la flore sauvage des Hauts de Seine


Jeudi 24 Mars 2011 Commentaires (2)

les résultats des mesures par les laboratoires indépendants concordent avec celles annoncées par les organismes officiels : aucune contamination radioactive décelable dans l'air en France, hier. Mais la Criirad s'indigne : les chiffres relatifs à la contamination sont confisqués par les états et ne sont pas divulgués en temps réel et utile.


Voici le communiqué de la Criirad

COLERE ET INDIGNATION – VOLET N°1
Les chiffres relatifs à la contamination de l’air existent mais ils sont confisqués par les Etats !

La publication des données du réseau CTBTO1 ainsi que des installations nucléaires nord américaines nous aurait renseigné précisément sur les niveaux de contamination de l’air et
nous aurait permis d’évaluer de façon fiable les niveaux de risque bien avant que les
masses d’air contaminé n’arrivent sur l’Europe.
La CRIIRAD lance un appel international, invitant citoyens, associations, scientifiques, élus
… de tous pays à se mobiliser à ses côtés afin d’exiger que les résultats relatifs à la contamination
radioactive de l’air, obtenus grâce à l’argent public, soient mis à disposition du public ET SERVENT A SA PROTECTION.

Pas de données interprétables pour l’Amérique du nord !

Plus de 10 jours après le début des rejets radioactifs, les masses d’air contaminé ont traversé des pays aussi étendus que les Etats-Unis et le Canada, des pays qui disposent d’équipements performants, leur permettant ’évaluer précisément l’activité volumique [2] de chacun des radionucléides présents, en tout cas des plus problématiques d’un point de vue sanitaire. Or, en dépit des recherches conduites depuis plusieurs jours, la CRIIRAD n’a trouvé aucun chiffre sur la contamination de l’air. Ne sont accessibles que des résultats sur les débits de dose ou les taux d’émissions de rayonnements bêta et gamma, qui ne permettent pas d’évaluer le niveau de risque. Ils ne permettent d’ailleurs même pas d’établir une relation certaine entre l’élévation des valeurs et le passage des masses d’air contaminé.
La CRIIRAD va adresser, aux ambassades de ces deux pays, des demandes officielles pour que soient publiés dans les meilleurs délais les résultats que détiennent forcément les exploitants d’installations nucléaires, qu’elles soient civiles ou militaires.
Précisons à cet égard que les balises de l’IRSN implantées à Saint-Pierre et Miquelon, en Martinique et enGuadeloupe ne mesurent que le niveau de rayonnement (les débits de dose exprimés en μSv/h). Ces résultats ne permettent pas d’évaluer les risques.

Black-out international

A la recherche de stations de mesures intermédiaires entre le Japon et la France, le laboratoire de la CRIIRAD s’est tourné vers le réseau mis en place par l’Organisation du Traité d’Interdiction Complète des Essais nucléaires (OTICE) [1].
Il s’agit de stations de mesure réparties sur l’ensemble de la planète et qui enregistrent divers paramètres afin de contrôler qu’aucun essai nucléaire souterrain n’est effectué en violation des dispositions du traité (cf.Corée du Nord). Elles mesurent plusieurs paramètres : données sismiques, hydroacoustiques, infrasoniques et radionucléides. Une soixantaine de stations sont équipées de laboratoires d’analyses radiologiques. Elles sont capables de mesurer de très faibles niveaux de contamination dans l’air car l’une de leurs missions est de mesurer la contamination consécutive aux essais nucléaires atmosphériques.
Ces laboratoires disposent de systèmes de détection de la radioactivité parfaitement adaptés à
l’identification et à la quantification des produits radioactifs présents dans les masses d’air
contaminé par les rejets radioactifs de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi.

Le samedi 19 mars, la CRIIRAD adressait donc une demande de communication de résultats à Mme THUNBORG,responsable de l’information publique à l’OTICE. Elle nous répondait le lendemain soir qu’elle transmettait notre demande à la division en charge de la sécurité des données[3]. Le lundi, faute de réponse, la CRIIRAD réitérait sa demande en insistant sur l’urgence de la situation et en précisant que faute de réponse rapide elle dénoncerait publiquement la situation. Mme THUNBORG nous conseillait par retour de nous adresser aux autorités françaises et, soucieuse de nous aider, nous orientait vers des articles où des institutions autrichiennes, suédoises ou allemandes qui ont accès aux données avaient laissé filtrer quelques résultats. Nous obtenions ainsi quelques données mais trop parcellaires et impossible à corréler dans l’espace et dans le temps.
Deux heures plus tard, un courriel de M. SCOTTI[4], nous indiquait que « Les données collectées par le réseaudes stations du STP ne peuvent être communiquées qu'aux correspondants (centres de données nationaux) désignés par les Etats Signataires du TICE. Pour la France, l'organisme destinataire de ces données est le Commissariat à l'Energie Atomique ». Le responsable du laboratoire de la CRIIRAD s’adressait le jour même au CEA : « Je vous serais reconnaissant de m’indiquer comment la CRIIRAD peut avoir accès, dans les meilleurs délais, aux données collectées par les stations de surveillance du réseau de l'OTICE, en particulier en ce qui concerne les radionucléides (notamment Cs137 et I131, Sr 90, gaz rares, tritium, transuraniens). Il s’agit pour nous d’affiner les prévisions concernant l’impact des rejets du site de Fukushima et de répondre aux
inquiétudes du public français.
»
La réponse nous parvenait le lendemain en milieu de journée : aucune donnée ne nous sera communiquée.
Le réseau international de mesure obéit à des règles de confidentialité définies strictement par les Etats membres du traité d’Interdiction Complète des Essais. « Les données sont donc uniquement transmises à des points de contact nationaux nommés par les Etats qui en font une analyse dans l'objectif du Traité, à savoir détecter tout essai nucléaire qui aurait été mené en contradiction avec l'engagement des États ayant ratifié leTICE. ». Pour la France, il s’agit du Commissariat à l’Energie Atomique (CEA), organisme en charge du développement des activités nucléaires militaires et civiles.
La réponse indiquait en outre que « Suite à l'accident de Fukushima, à la demande des États signataires du TICE, les données sur l’activité des radionucléides sont transmises à l'Agence Internationale de l'Energie Atomique (AIEA) et à l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Les équipes de ces deux organisations en charge des aspects sûreté et radioprotection peuvent ainsi les utiliser en complément de l'ensemble des données fournies par les États, pour établir les évaluations nécessaires à la protection des personnes susceptibles d'être concernées par les retombées de l'accident. ». Or, ni l’AIEA, ni l’OMS n’ont rendu publics ces résultats.
Il faut dire que l’AIEA a en charge la promotion des activités nucléaires civiles (voir statuts) [5] et que l’OMS qui est normalement en charge de la santé publique a signé avec l’AIEA, dès 1959, un accord qui dispose que lesdeux agences « agiront en coopération étroite et se consulteront régulièrement ».

BILAN : depuis plus de 10 jours, la centrale nucléaire de FUKUSHIMA DAIICHI rejette des
produits radioactifs dans l’atmosphère : ces rejets ne sont ni maîtrisés ni quantifiés. Dans
le même temps des stations de mesures réparties sur l’ensemble de notre planète
enregistrent les niveaux de radioactivité de l’air et suivent pas à pas l’évolution de la
radioactivité dans l’espace et dans le temps… mais veillent jalousement à ce que ces
données restent secrètes.
Cette situation est choquante en temps normal, totalement inacceptable en situation
d’urgence radiologique. Et d’autant plus inacceptable que ce réseau de mesure est financé
par l’argent public !

Les Etats cotisent en effet à hauteur de 55 700 000 € pour faire fonctionner les stations de mesure. Les citoyens américains respirent depuis le 17 mars dernier les particules radioactives rejetées par les réacteurs nucléaires et les piscines de stockage de combustible irradié de la centrale de FUKUSHIMA DAIICHI. Premiers contributeurs au budget du réseau, ils apprécieront de n’avoir strictement aucune donnée en contrepartie de leurs 12 millions d’euros. Un sacré marché de dupes. A noter qu’avec un versement de 3 600 000 €, les Français ne sont pas mieux lotis.
La CRIIRAD reçoit des centaines d’appels de personnes inquiètes de la contamination de l’air
qu’elles respirent, inquiètes pour elles-mêmes et surtout pour leurs enfants. Elle aimerait
informer correctement, et si possible rassurer, mais sur des bases solides, tous ses
correspondants, qu’ils habitent le Finistère, la Martinique ou la Corée du Sud. Elle invite chaque
citoyen, chaque association, chaque scientifique, chaque élus… à se mobiliser pour obtenir la
levée du secret sur les niveaux de contamination de l’air. Une pétition sera prochainement mise
en ligne pour collecter des signatures sur la France mais chacun peut d’ores-et déjà relayer la
mobilisation à l’étranger et intervenir auprès des autorités de son pays pour dénoncer la
situation
.

1 Le CTBTO –Comprehensive Nuclear-Test-Ban Treaty Organisation – est une organisation mise en place dans le cadre du traité d’interdiction totale des essais nucléaires (TICE en français), accord multilatéral ouvert à la signature le 24 septembre 1996 www.ctbto.org
2 L’activité volumique s’exprime en becquerels par mètre cube d’air (notée Bq/m3). Elle renseigne sur le nombre de désintégrations qui se produisent par unité de temps et de volume. Une valeur de 15 Bq/m3 signifie que dans un mètre cube d’air, à chaque seconde, 15 noyaux d’atomes radioactifs se désintègrent en émettant des rayonnements ionisants. Cette valeur décroît en fonction de la période radioactive du radionucléide considéré. La période correspond au temps au bout duquel l’activité est divisée par 2 : 8 jours pour l’iode 131 ; 30 ans pour le césium 137 ; 2 ans pour le césium 134.
3 “I have forwarded your request to the Division responsible for the Secure data. They will get back to you in regards to your inquiry. Best regards”, Annika THUNBORG, Spokesperson and Chief of Public Information, Preparatory Commissionfor the Comprehensive Nuclear-Test-Ban Treaty Organization (CTBTO), UN, Vienna, Austria.
4 M. Lucien SCOTTI, Conseiller, Représentation Permanente de la France auprès des Nations Unies et des Organisations Internationales à Vienne.
5 Article 2 des statuts de l’AIEA : « L’Agence s’efforce de hâter et d’accroître la contribution de l’énergie atomique à la paix, la santé et la prospérité dans le monde entier. Elle s’assure, dans la mesure de ses moyens, que l’aide fournie par elle-même ou à sa demande ou sous sa direction ou sous son contrôle n’est pas utilisée de manière à servir à des fins militaires. »

Site de la CRIIRAD

Jeudi 24 Mars 2011 Commentaires (0)

« Si des centrales sont construites au Japon en zone sismique, il n'y a pas de raison de ne pas en construire en Inde. » déclarait un responsable d'AREVA l'an dernier alors que sa société sur injonction d'un Sarkosy totalement irresponsable avait réussi à fourger deux réacteurs à construire dans la région de Jaïtapur qui a subi en 1993 un séisme de 6,3 sur l'échelle de Richter et dont on sait qu'elle pourrait être touchée par des tremblements de terre allant jusqu'à 7 sur cette échelle.


Accident nucléaire consécutif à un séisme  : Aujourd'hui le Japon, demain l'Inde? la France?

Accident nucléaire consécutif à un séisme  : Aujourd'hui le Japon, demain l'Inde? la France?
On remarquera que les forces de l'ordre sont bien équipées, ce qui n'est pas le cas des malheureux civils.

Accident nucléaire consécutif à un séisme  : Aujourd'hui le Japon, demain l'Inde? la France?
L'INDE?
La carte ci-contre montre les zones à risque sismique en Inde. Plus la couleur rouge est foncée et plus les risques sont élevés.
A la question « Réacteur nucléaire à Ratnagiri (Inde) : Etant donné que le site se trouve dans une zone soumise à des tremblements de terre, quelles précautions doivent-être prises pour réduire au minimum les dommages en cas de séismes ? », Bertrand Barré répondait : « En ce qui concerne AREVA et le récent accord cadre signé : nous fournissons l'ingénierie de l'îlot nucléaire d'un projet de centrale nucléaire dont le futur opérateur est l'électricien indien NPCIL, qui, en accord avec le gouvernement indien et avec une grande expérience du risque sismique, a choisi l'emplacement des futures centrales.» Pourquoi donc avoir choisi une région où les risques sont aussi importants alors que le pays est vaste et présente des zones moins risquées? Toujours très rassurant, « l'expert » poursuit : « En matière de risque sismique, les mesures de sûreté sont prises en compte dès la conception des réacteurs(...)Les données sont prises en compte dans le dimensionnement des réacteurs nucléaires avec des marges de sécurité considérables. On sait calculer les réactions des bâtiments et des matériels aux séismes, ainsi que les contraintes engendrées. Il existe également un processus expérimental avec des tables vibrantes, qui permet de valider les modélisations. Ainsi, le moindre matériel est calculé et/ou testé. Les centrales japonaises qui sont depuis plus de 10 ans soumises à des tremblements de terre de 6.5 à 7.2 sur l'échelle de Richter constituent le meilleur exemple de l'adéquation des calculs et des dispositions prises lors de la conception des centrales. Même lors du séisme exceptionnel de Niigata en 2007, des centrales qui n'avaient pas été dimensionnées pour une magnitude aussi importante n'ont connu que des dommages mineurs, qui ont bien sûr été suivis d'un examen très approfondi avant le redémarrage des tranches. Rappelons également que ces centrales s'arrêtent automatiquement au delà d'un "seuil d'accélération du sol", prévu dès la conception. » Tout expert qu'il est, il ne pouvait prévoir ce qui arrive : l'exemple choisi est pour le moins malheureux et sème un sacré doute sur la crédibilité des dires du personnage. C'est pourtant lui que les médias convoquent pour expliquer les risques et l'évolution probable de l'accident du Japon. Il y a de quoi frémir... De plus il oublie de préciser qu'une centrale à l'arrêt n'implique pas que les réacteurs soient à l'arrêt ! Les Japonais en font la terrible expérience ! Imbu de sa science, cet expert se moque de nous avec ses fables

Accident nucléaire consécutif à un séisme  : Aujourd'hui le Japon, demain l'Inde? la France?
Sous le regard de Nicolas Sarkosy, Anne Lauvergeon signe pour Areva l'accord avec l'Inde.
Ces deux personnages et leur homologue indien vont mettre en danger la vie d'autrui. En cas de catastrophe, ne seront-ils comptables de leurs actes que devant les générations futures?

EN FRANCE ?

La carte des implantations des centrales nucléaires montre que celles-ci se trouvent souvent dans des zones où le risque sismique est loin d'être nul.
Accident nucléaire consécutif à un séisme  : Aujourd'hui le Japon, demain l'Inde? la France?

Accident nucléaire consécutif à un séisme  : Aujourd'hui le Japon, demain l'Inde? la France?
Il suffit pour s'en rendre compte de la comparer avec celle des risques sismiques validée par l'IRSN. La centrale la plus exposée est à l'heure actuelle la centrale de Fessenheim qui viellit mal et se trouve dans une zone à risque. On peut lire dans Wikipedia que « Selon un rapport de l'Autorité de sûreté nucléaire datant de l'an 2000, certaines fonctions de sauvegarde assurant le refroidissement du réacteur pourraient ne plus être assurées en cas de séisme. La découverte de cette anomalie a conduit la centrale nucléaire à déclarer un incident de niveau 1 sur l'échelle INES. Aussi depuis 2008, EDF réalise des travaux de mise à niveau du risque sismique, qui devraient se terminer en juin 2011 » De l'argent inutilement dépensé car il faut fermer Fessenheim.
Les écologistes d'Alsace ont rappelé samedi que la centrale nucléaire de Fessenheim, en attente d'une autorisation de poursuivre sa production, est située dans une zone sismique, comme l'est celle japonaise de Fukushima. Alors que l'Autorité de sûreté nucléaire française (ASN) doit se prononcer, en principe en avril, sur une poursuite de la production de la plus veille centrale du pays, Europe Ecologie les Verts Alsace souligne dans un communiqué qu'elle est située «dans une zone sismique connue et reconnue». Alain Jund, porte-parole régional, rappelle qu'en octobre 1356 un séisme avait détruit la cité suisse de Bâle - à 80 km -avec des impacts majeurs en France et en Allemagne voisines. La direction de la centrale estime régulièrement qu'elle a été conçue pour résister à une secousse tellurique. Le Japon est un pays extrêmement bien préparé au risque sismique et nucléaire mais l'accident majeur qui le frappe aujourd'hui nous rappelle qu'il est impossible de garantir un risque zéro, argumentent les écologistes dans leur communiqué. Ils demandent aujourd'hui plus que jamais la sortie du nucléaire et la fermeture de la centrale alsacienne en activité depuis 30 ans.
En février le Tribunal Administratif de Strasbourg a donné raison à EDF en considérant que Fessenheim, malgré le principe de précaution et malgré des faiblesses, pouvait continuer à fonctionner, rejetant ainsi une demande de fermeture immédiate faite par une association écologiste transfrontalière.
Ce tribunal connaissait-il les documents confidentiels, issus d'EDF, sur le risque sismique qui menace les centrales nucléaires françaisespubliés par le Réseau "Sortir du nucléaire"? documents édifiants dont le premier est estampillé "Figure confidentielle. A ne transmettre à l'extérieur d'EDF sous aucun prétexte". Un autre document interne à EDF, lui aussi publié par le Réseau montre la mise en place du lobbying pour enterrer les données qui remettent en cause la tenue des réacteurs en cas de séisme. On apprend dans ce document que sur cette question EDF veut passer outre l'avis des experts : «Il faut mobiliser stratégiquement au dessus des experts pour lever la contrainte ». Le réseau a également divulgué un document de 9 pages dans lequel on peut voir en particulier:
  • un tableau qui montre le coût total (1,9 milliard d'euros) des travaux qu'il faudrait faire... mais qu'EDF refuse de mettre en oeuvre
  • l'aveu que certains travaux sont techniquement impossibles à réaliser (... au cas où EDF aurait finalement accepté de les financer)
  • Dernier et non le moindre le Réseau a mis en ligne un document qui montre comment EDF a falsifié des données sismiques.
Voir sur le site du Réseau
Dans un rapport d'octobre 2002 l'Autorité de Sureté du Nucléaire, estime elle aussi que dans la Centrale de Bugey certaines fonctions de sauvegarde assurant le refroidissement du réacteur pourraient ne plus être assurées en cas de séisme.

DANS L'IMMÉDIAT DES MESURES S'IMPOSENT POUR METTRE FIN AU LAXISME D' EDF ET DES INDUSTRIELS DU NUCLÉAIRE, METTRE A L'ARRÊT FESSENHEIM ET BUGEY, PRÉLUDE A UNE SORTIE QUI DEVRA ÊTRE RAPIDE DU NUCLÉAIRE.

EN VOULANT "SAUVER LE CLIMAT" PAR LE DÉVELOPPEMENT DU NUCLÉAIRE, C'EST TOUTE LA VIE SUR LA TERRE QUE L'ON MET EN DANGER.

NUCLÉAIRE, NON MERCI ! NI ICI NI AILLEURS DANS LE MONDE !



Photos et cartes :
Acident nucléaire de de Kashiwazaki-Kariwa : Kim Kyung-Huong/Reuters en haut), Asahi Shimbum/Reuters en fin d'article); Anne Lauvergeon et Nicolas Sarkozy à New Delhi lors de la signature de contrats EPR, le 6 décembre 2010 (Lionel Bonaventure/Reuters) voir aussi le site de RUE89 ; carte du risque sismique en Inde (Wikimedia Commons) carte des risques sismiques en France d'après IRSN, carte des implantations des centrales nucléaires d'après EDF.
On trouvera d'autres photos et des vidéos sur le site de Reuters

Un accident sans grave conséquence....
Un accident sans grave conséquence....

Dimanche 13 Mars 2011 Commentaires (0)
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