La plante à l'honneur
Ils sont là, modestes, un peu cachés au milieu de belles horticoles. On dirait à s’y méprendre des petits plants de pommes de terre encore en fleurs à la mi-décembre. Ce sont des plants de Morelle noire. S’il ne gèle, ni ne neige dans les jours prochains, peut-être auront-ils, avant de mourir, le temps de faire leurs fruits semblables à de minuscules tomates mais noirs, des «tomates du diable». Tomate, Pomme de terre, Morelle noire, ... ce petit air de famille n’est pas étonnant. Elles sont non seulement de la même famille botanique, mais aussi du même genre. La Morelle noire du jardin a des fruits noirs. Un truisme ? Pas tant que cela. Elle peut avoir aussi des fruits jaunes ! Surprenante Morelle noire ! Et qui aurait pu imaginer que cette plante qui fait la timide dans les platebandes de la ville est un véritable Janus.
Nom
Solanum nigrum L., 1753
Elle appartient à la famille des Solanaceae [Solanacées].
Le nom du genre Solanum viendrait du latin sol, soleil ou bien du verbe solari : je console, allusion aux propriétés narcotiques de nombreuses espèces du genre.
Quant au nom de l’espèce, il est transparent, nigrum, noir est la couleur du fruit.
La morelle noire se dit en allemand Schwarzer Nachtschatten, en anglais, Black nightshade, common, nightshade, garden nightshade ; Zwarte nachtschade en néerlandais.
Elle a aussi beaucoup de nom vernaculaires : Amourette, Tomate du diable, Herbe aux magiciens qui font allusion à son usage en sorcellerie ; Crève-Chien, Tue chien, Raisin de loup qui renvoient à ses propriétés toxiques ; Herbe à gale à ses propriétés médicinales ; Myrtille de jardin sans doute en raison de ses baies qui ressemblent à celles de la Myrtille ; Herbe maure, Morette, Mourelle …
Période de floraison
De Juillet à début décembre et parfois plus tard en hiver. Il n’est pas rare de voir sur la même plante, les fleurs et les fruits à différents stades de maturité.
Description
Thérophyte [annuelle] pouvant atteindre 70 cm, (dans les platebandes, le long des murs et dans les caniveaux, la plante est plus petite), étalée ou dressée. Endozoochore et entomogame.
●Racine fasciculée, mince, blanche, courte.
●Tiges ramifiées, verdâtres souvent teintées de violet foncé, pubescence variable selon les sous-espèces.
●Feuilles simples, alternes, pétiolées, pétiole plus court que le limbe, ovales, subaiguës à acuminées, légèrement ailées vers le limbe, limbe (25 – 100mm x 20 – 70mm) presque glabre, entier à grossièrement denté, nervures secondaires en saillie dans la face inférieure.
●Fleurs monoïques régulières en cyme unipare scorpioïde [en forme de crosse ou de queue de scorpion.] de 3 à 12 éléments, pédoncule de 10 à 30mm de long, pédicelles recourbées, calice campanulé à 5 sépales soudées ; pédoncule, pédicelles, calice à pilosité variable selon les sous-espèces ; corolle gamopétale en tube à cinq lobes en étoile, blanche (5 – 10mm) ; 5 étamines insérées sur la gorge de la corolle, saillantes, jaunes ; ovaire supère globuleux, d’un diamètre de 1mm.
●Fruits : baies rondes légèrement plus larges que longues à l’aspect de minuscules tomates, (6 – 10 mm de diamètre), d’abord vertes devenant noir violacé à maturité avec de nombreuses graines aplaties (plusieurs dizaines), ovoïdes, blanc crème finement ponctué, jus violacé âcre.
L’espèce est très variable pour ce qui est de la pubescence, la forme des feuilles et la couleur des fruits. On en distinguera donc plusieurs sous espèces. Nous suivrons la taxonomie proposée par Lambinon J. et col. 2008 qui semble la mieux adaptée à nos propres observations.
Solanum nigrum L., 1753
Elle appartient à la famille des Solanaceae [Solanacées].
Le nom du genre Solanum viendrait du latin sol, soleil ou bien du verbe solari : je console, allusion aux propriétés narcotiques de nombreuses espèces du genre.
Quant au nom de l’espèce, il est transparent, nigrum, noir est la couleur du fruit.
La morelle noire se dit en allemand Schwarzer Nachtschatten, en anglais, Black nightshade, common, nightshade, garden nightshade ; Zwarte nachtschade en néerlandais.
Elle a aussi beaucoup de nom vernaculaires : Amourette, Tomate du diable, Herbe aux magiciens qui font allusion à son usage en sorcellerie ; Crève-Chien, Tue chien, Raisin de loup qui renvoient à ses propriétés toxiques ; Herbe à gale à ses propriétés médicinales ; Myrtille de jardin sans doute en raison de ses baies qui ressemblent à celles de la Myrtille ; Herbe maure, Morette, Mourelle …
Période de floraison
De Juillet à début décembre et parfois plus tard en hiver. Il n’est pas rare de voir sur la même plante, les fleurs et les fruits à différents stades de maturité.
Description
Thérophyte [annuelle] pouvant atteindre 70 cm, (dans les platebandes, le long des murs et dans les caniveaux, la plante est plus petite), étalée ou dressée. Endozoochore et entomogame.
●Racine fasciculée, mince, blanche, courte.
●Tiges ramifiées, verdâtres souvent teintées de violet foncé, pubescence variable selon les sous-espèces.
●Feuilles simples, alternes, pétiolées, pétiole plus court que le limbe, ovales, subaiguës à acuminées, légèrement ailées vers le limbe, limbe (25 – 100mm x 20 – 70mm) presque glabre, entier à grossièrement denté, nervures secondaires en saillie dans la face inférieure.
●Fleurs monoïques régulières en cyme unipare scorpioïde [en forme de crosse ou de queue de scorpion.] de 3 à 12 éléments, pédoncule de 10 à 30mm de long, pédicelles recourbées, calice campanulé à 5 sépales soudées ; pédoncule, pédicelles, calice à pilosité variable selon les sous-espèces ; corolle gamopétale en tube à cinq lobes en étoile, blanche (5 – 10mm) ; 5 étamines insérées sur la gorge de la corolle, saillantes, jaunes ; ovaire supère globuleux, d’un diamètre de 1mm.
●Fruits : baies rondes légèrement plus larges que longues à l’aspect de minuscules tomates, (6 – 10 mm de diamètre), d’abord vertes devenant noir violacé à maturité avec de nombreuses graines aplaties (plusieurs dizaines), ovoïdes, blanc crème finement ponctué, jus violacé âcre.
L’espèce est très variable pour ce qui est de la pubescence, la forme des feuilles et la couleur des fruits. On en distinguera donc plusieurs sous espèces. Nous suivrons la taxonomie proposée par Lambinon J. et col. 2008 qui semble la mieux adaptée à nos propres observations.
En France, on trouve deux sous espèces.
○ S. nigrum, subsp. schultessi (OPIZ) WESSELY dont la tige est couverte, au moins dans sa partie supérieure de longs poils simples et glanduleux, le limbe foliaire d’abord pubescent devient glabrescent, dont l’habitat semble être surtout les zones urbaines. Elle serait une adventice naturalisée.
○ S. nigrum, subsp. nigrum dont la tige est parsemée, au moins dans sa partie supérieure de poils courts, non glanduleux, plus ou moins épars accompagnés de glandes sessiles, limbe glabre ou presque glabre.
Cette sous-espèce comprend deux variétés qui se distinguent d’après la forme de leur limbe foliaire.
→ S. nigrum ,subsp. nigrum var. nigrum a un limbe foliaire entier avec de chaque côté de la nervure centrale de 1 à 3 dents peu marquées,
Cette variété présente deux formes :
-- S. nigrum ,subsp. nigrum var. nigrum f. nigrum à fruits noirs,
et
-- S. nigrum ,subsp. nigrum var. nigrum f. chlorocarpum (SPENNER) Lindm. à fruits verdâtres à vert jaune.
○ S. nigrum, subsp. schultessi (OPIZ) WESSELY dont la tige est couverte, au moins dans sa partie supérieure de longs poils simples et glanduleux, le limbe foliaire d’abord pubescent devient glabrescent, dont l’habitat semble être surtout les zones urbaines. Elle serait une adventice naturalisée.
○ S. nigrum, subsp. nigrum dont la tige est parsemée, au moins dans sa partie supérieure de poils courts, non glanduleux, plus ou moins épars accompagnés de glandes sessiles, limbe glabre ou presque glabre.
Cette sous-espèce comprend deux variétés qui se distinguent d’après la forme de leur limbe foliaire.
→ S. nigrum ,subsp. nigrum var. nigrum a un limbe foliaire entier avec de chaque côté de la nervure centrale de 1 à 3 dents peu marquées,
Cette variété présente deux formes :
-- S. nigrum ,subsp. nigrum var. nigrum f. nigrum à fruits noirs,
et
-- S. nigrum ,subsp. nigrum var. nigrum f. chlorocarpum (SPENNER) Lindm. à fruits verdâtres à vert jaune.
L’autre variété :
→ S. nigrum ,subsp. nigrum var.atriplicifolium G.F.W. Mey au limbe foliaire sublancéolé, pourvu de 3 à 5 grosses dents bien découpées
présente, elle aussi, deux formes en fonction de la couleur des fruits.
-- S. nigrum ,subsp. nigrum var.atriplicifolium f. atriplicifolium (G.F.W. Mey) WESSELY qui a des fruits noir violet,
-- S. nigrum ,subsp. nigrum var.atriplicifolium f. pallidum WESSELY qui a des fruits verdâtres à vert-jaune.
La forme la plus commune semble être S. nigrum ,subsp. nigrum var. nigrum f. nigrum à fruits noirs tandis que les deux formes à fruits vert-jaune sont les plus rares, voire rarissimes qui peuvent être confondues avec une autre solanacée, Solanum villosum Mill., Morelle velue.
On peut aussi rencontrer, outre S. villosum, d’autres morelles comme S. americanum Mill. 1768 classée parfois comme une sous-espèce de S. nigrum, S. nigrum L. var. nodiflorum A. Gray. Il existe aussi un risque de confusion avec une sud-américaine en expansion devenue subcosmopolite, S. physalifolium Rusby. Elle se reconnait à son calice accrescent [qui continue sa croissance après la floraison], ses baies verdâtres translucides qui contiennent deux granules pierreux. En fleurs, la distinction est difficile à faire notamment avec S. nigrum ,subsp. nigrum var.atriplicifolium.
● La Morelle noire et les oiseaux frugivores
La dissémination de la Morelle noire se fait essentiellement par les oiseaux qui consomment ses fruits et rejettent ses graines dans leurs fientes. Cette dissémination est endozoochore. On a recensé au moins 13 espèces de consommateurs. Il s’agit surtout d’oiseaux qui cherchent leur nourriture à terre. Parmi eux, les Pigeons, le Faisan de Colchide, la Corneille noire, le Rougegorge familier, le Merle noir, les Grives, plusieurs espèces de Fauvettes, le Bouvreuil pivoine, etc...(cf. C. Crocq, 2007)
→ S. nigrum ,subsp. nigrum var.atriplicifolium G.F.W. Mey au limbe foliaire sublancéolé, pourvu de 3 à 5 grosses dents bien découpées
présente, elle aussi, deux formes en fonction de la couleur des fruits.
-- S. nigrum ,subsp. nigrum var.atriplicifolium f. atriplicifolium (G.F.W. Mey) WESSELY qui a des fruits noir violet,
-- S. nigrum ,subsp. nigrum var.atriplicifolium f. pallidum WESSELY qui a des fruits verdâtres à vert-jaune.
La forme la plus commune semble être S. nigrum ,subsp. nigrum var. nigrum f. nigrum à fruits noirs tandis que les deux formes à fruits vert-jaune sont les plus rares, voire rarissimes qui peuvent être confondues avec une autre solanacée, Solanum villosum Mill., Morelle velue.
On peut aussi rencontrer, outre S. villosum, d’autres morelles comme S. americanum Mill. 1768 classée parfois comme une sous-espèce de S. nigrum, S. nigrum L. var. nodiflorum A. Gray. Il existe aussi un risque de confusion avec une sud-américaine en expansion devenue subcosmopolite, S. physalifolium Rusby. Elle se reconnait à son calice accrescent [qui continue sa croissance après la floraison], ses baies verdâtres translucides qui contiennent deux granules pierreux. En fleurs, la distinction est difficile à faire notamment avec S. nigrum ,subsp. nigrum var.atriplicifolium.
● La Morelle noire et les oiseaux frugivores
La dissémination de la Morelle noire se fait essentiellement par les oiseaux qui consomment ses fruits et rejettent ses graines dans leurs fientes. Cette dissémination est endozoochore. On a recensé au moins 13 espèces de consommateurs. Il s’agit surtout d’oiseaux qui cherchent leur nourriture à terre. Parmi eux, les Pigeons, le Faisan de Colchide, la Corneille noire, le Rougegorge familier, le Merle noir, les Grives, plusieurs espèces de Fauvettes, le Bouvreuil pivoine, etc...(cf. C. Crocq, 2007)
Habitat
La Morelle noire est considérée en Europe comme une « mauvaise herbe » Elle pousse dans les cultures maraichères, les platebandes de fleurs, les cultures sarclées, les jardins. Cosmopolite, elle aime les sols riches en nitrates et bien arrosés. En ville, on la trouve au pied des murs, des arbres, dans les haies et sous les plantations horticoles. Elle prospère jusqu’à 1500 m d’altitude. Son origine exacte est inconnue. Ce serait sans doute une Eurasienne.
Discussion
Perplexité taxonomique
Parmi les genres de la famille des Solanacées, le genre Solanum est le plus important. Il comprend au moins 1500 espèces dans le monde avec des plantes comme la tomate, la pomme de terre, l’aubergine dont l’importance comme légumes et la valeur économique ne sont plus à faire. Dans ce vaste et complexe genre Solanum, la section Solanum est la plus vaste et la plus complexe. Autour de la Morelle noire, Solanum nigrum L., elle regroupe de nombreux taxons qui sont morphologiquement distincts, qui poussent dans différentes régions du monde et ont des habitats et des écologies distincts. C’est sous les tropiques du continent américain que l’on trouve le plus grand nombre d’espèces mais pas Solanum nigrum L. qui semble une espèce d’origine eurasienne. Cette espèce aurait été introduite sur le continent américain (Edmonds, J.M. 1979)
Pourtant, dans les flores régionales anciennes tous les taxons appartenant à la section Solanum sont identifiés comme Solanum nigrum de telle sorte que les références à cette espèce dans la littérature botanique et ethnobotanique doivent être considérées avec beaucoup de prudence. (Edmonds J. M. et Chweya, J.A., 1997).
Les choses se compliquent encore du fait que les botanistes ont varié dans les critères retenus pour distinguer et décrire les différentes espèces de la section entrainant de fréquentes reclassifications. Edmonds et Chweya (o.c., p. 10) estiment à plus de 300 les dénominations spécifiques et infraspécifiques publiées depuis les six variétés décrites par Linné sous le binôme S. nigrum en 1753, de telle sorte qu’il y a de nombreux synonymes. En outre « les limites entre de nombreuses espèces sont mal définies, avec de nombreux « nouveaux » taxons qui se révèlent être rien d’autre que d’infimes variants de ceux déjà décrits » (Ibid. p. 10). A cela il faut ajouter une plasticité phénotypique concernant les dimensions et la forme des feuilles, des tiges et prendre en considération que la pigmentation anthocyanique des fleurs semble dépendante chez certaines espèces de l’intensité de la lumière et de la température. Parfois un même caractère peut être une variation génétique chez une espèce alors qu’il relève d’une plasticité phénotypique chez une autre. Chez Solanum nigrum stricto sensu, selon les populations la marge des feuilles va de entière à dentée en passant par sinuée-dentée et les baies de verdâtre à jaunâtre, à pourpre et noir (voir ci-dessus). Ces variations qui sont génétiques viennent encore rendre les identifications plus difficiles. La Morelle noire, encore un casse-tête pour les botanistes, une plante aux cent visages !
La Morelle noire est considérée en Europe comme une « mauvaise herbe » Elle pousse dans les cultures maraichères, les platebandes de fleurs, les cultures sarclées, les jardins. Cosmopolite, elle aime les sols riches en nitrates et bien arrosés. En ville, on la trouve au pied des murs, des arbres, dans les haies et sous les plantations horticoles. Elle prospère jusqu’à 1500 m d’altitude. Son origine exacte est inconnue. Ce serait sans doute une Eurasienne.
Discussion
Perplexité taxonomique
Parmi les genres de la famille des Solanacées, le genre Solanum est le plus important. Il comprend au moins 1500 espèces dans le monde avec des plantes comme la tomate, la pomme de terre, l’aubergine dont l’importance comme légumes et la valeur économique ne sont plus à faire. Dans ce vaste et complexe genre Solanum, la section Solanum est la plus vaste et la plus complexe. Autour de la Morelle noire, Solanum nigrum L., elle regroupe de nombreux taxons qui sont morphologiquement distincts, qui poussent dans différentes régions du monde et ont des habitats et des écologies distincts. C’est sous les tropiques du continent américain que l’on trouve le plus grand nombre d’espèces mais pas Solanum nigrum L. qui semble une espèce d’origine eurasienne. Cette espèce aurait été introduite sur le continent américain (Edmonds, J.M. 1979)
Pourtant, dans les flores régionales anciennes tous les taxons appartenant à la section Solanum sont identifiés comme Solanum nigrum de telle sorte que les références à cette espèce dans la littérature botanique et ethnobotanique doivent être considérées avec beaucoup de prudence. (Edmonds J. M. et Chweya, J.A., 1997).
Les choses se compliquent encore du fait que les botanistes ont varié dans les critères retenus pour distinguer et décrire les différentes espèces de la section entrainant de fréquentes reclassifications. Edmonds et Chweya (o.c., p. 10) estiment à plus de 300 les dénominations spécifiques et infraspécifiques publiées depuis les six variétés décrites par Linné sous le binôme S. nigrum en 1753, de telle sorte qu’il y a de nombreux synonymes. En outre « les limites entre de nombreuses espèces sont mal définies, avec de nombreux « nouveaux » taxons qui se révèlent être rien d’autre que d’infimes variants de ceux déjà décrits » (Ibid. p. 10). A cela il faut ajouter une plasticité phénotypique concernant les dimensions et la forme des feuilles, des tiges et prendre en considération que la pigmentation anthocyanique des fleurs semble dépendante chez certaines espèces de l’intensité de la lumière et de la température. Parfois un même caractère peut être une variation génétique chez une espèce alors qu’il relève d’une plasticité phénotypique chez une autre. Chez Solanum nigrum stricto sensu, selon les populations la marge des feuilles va de entière à dentée en passant par sinuée-dentée et les baies de verdâtre à jaunâtre, à pourpre et noir (voir ci-dessus). Ces variations qui sont génétiques viennent encore rendre les identifications plus difficiles. La Morelle noire, encore un casse-tête pour les botanistes, une plante aux cent visages !
Toxique ou comestible ?
Dans tous les ouvrages traitant des plantes toxiques comme dans les traités de phytothérapie, la Morelle noire est considérée comme une plante fortement toxique pour l’homme à cause notamment de la solanine, un alcaloïde présent dans les feuilles et dans les baies surtout celles qui n’ont pas atteint leur maturité. Par contre la solanine disparaîtrait dans les baies mûres. Les substances toxiques sont, comme pour la Douce-amère des glucoalcaloïdes et des saponosides [voir article sur la Douce-amère]. Il s’en suit que les symptômes de l’intoxication et les traitements sont identiques à ceux ayant cours dans le cas de cette plante. Cependant il n’y aurait que peu de cas mortels dus à la Morelle noire. Les cas connus sont consécutifs à l’absorption en grande quantité de baies immatures (vertes) par de jeunes enfants (L. Girre 2001, p. 55). Selon A.M. Debelmas et P. Delaveau (1978, p. 134) la dose toxique serait de 4 à 5mg de solanine pour un enfant et de 20 à 25mg pour un adulte. Ces auteurs signalent que la mécanisation de la récolte des petits pois a entrainé la possibilité de trouver dans des conserves de petits pois ou des paquets de petits pois surgelés, des baies vertes de Morelle noire, les modules de diamètre étant voisins.
La tige feuillée est elle aussi considérée comme dangereuse et a été classée au Tableau C de la pharmacopée française en 1965. On trouve une mise en garde sur la dangerosité de la plante dans Valnet 1983, p.370.
Après avoir rapporté des cas avérés d’intoxication par la Morelle noire, Chaumeton et col. 1842 – 1845 (cités par Girre 2001, p. 54) déclarent «Il est désespérant pour ceux qui recherchent la vérité d’avoir à opposer à ces faits, en apparence très authentiques, des observations et des expériences non moins positives, qui tendent à représenter la Morelle comme dépouillée de toute espèce de qualité narcotiques et délétères. » Telle est encore aujourd’hui la situation. Un siècle et demi plus tard Edmonds et Chweya constatent que « La plupart des espèces associées à Solanum section Solanum sont réputées toxiques à la fois pour les hommes et pour les troupeaux ; beaucoup de descriptions de leurs effets toxiques sont rapportées dans la littérature la plus ancienne. A la vérité, presque tous les manuels sur les plantes toxiques dans toutes les régions du monde incluent S. nigrum. » Après avoir décrit en détail les symptômes de l’empoisonnement chez l’homme et chez le bétail, ils affirment « Néanmoins, le nombre comparable de compte rendus rapportant que ces espèces sont sans danger comme sources de nourriture et de fourrage suggère que cette toxicité est variable. » (p.65) Les alcaloïdes responsables de cette toxicité ne seraient-ils présents que dans les baies non-matures ? Ce serait le cas de certaines des espèces de la section. Selon certains auteurs, par exemple Wetter et Phipps 1978 – 1979, la solanine est présente dans toutes les parties de S. nigrum mais le niveau de concentration augmente avec la croissance de la plante et varie en fonction du type de sol sur lequel pousse la plante et du climat. Tous s’accordent à considérer que cette concentration est maximale dans les baies immatures. Les baies mûres en seraient, sinon dépourvues, du moins en contiendraient peu. Pour une hypothèse explicative de ce phénomène cf.l'article sur la Douce-amère [ICI]. Aujourd’hui encore, une clarification sur cette toxicité est nécessaire.
Mise à part une mention dans La Flore des Champs cultivés de Philippe Jauzein (p. 674) aucun des
Dans tous les ouvrages traitant des plantes toxiques comme dans les traités de phytothérapie, la Morelle noire est considérée comme une plante fortement toxique pour l’homme à cause notamment de la solanine, un alcaloïde présent dans les feuilles et dans les baies surtout celles qui n’ont pas atteint leur maturité. Par contre la solanine disparaîtrait dans les baies mûres. Les substances toxiques sont, comme pour la Douce-amère des glucoalcaloïdes et des saponosides [voir article sur la Douce-amère]. Il s’en suit que les symptômes de l’intoxication et les traitements sont identiques à ceux ayant cours dans le cas de cette plante. Cependant il n’y aurait que peu de cas mortels dus à la Morelle noire. Les cas connus sont consécutifs à l’absorption en grande quantité de baies immatures (vertes) par de jeunes enfants (L. Girre 2001, p. 55). Selon A.M. Debelmas et P. Delaveau (1978, p. 134) la dose toxique serait de 4 à 5mg de solanine pour un enfant et de 20 à 25mg pour un adulte. Ces auteurs signalent que la mécanisation de la récolte des petits pois a entrainé la possibilité de trouver dans des conserves de petits pois ou des paquets de petits pois surgelés, des baies vertes de Morelle noire, les modules de diamètre étant voisins.
La tige feuillée est elle aussi considérée comme dangereuse et a été classée au Tableau C de la pharmacopée française en 1965. On trouve une mise en garde sur la dangerosité de la plante dans Valnet 1983, p.370.
Après avoir rapporté des cas avérés d’intoxication par la Morelle noire, Chaumeton et col. 1842 – 1845 (cités par Girre 2001, p. 54) déclarent «Il est désespérant pour ceux qui recherchent la vérité d’avoir à opposer à ces faits, en apparence très authentiques, des observations et des expériences non moins positives, qui tendent à représenter la Morelle comme dépouillée de toute espèce de qualité narcotiques et délétères. » Telle est encore aujourd’hui la situation. Un siècle et demi plus tard Edmonds et Chweya constatent que « La plupart des espèces associées à Solanum section Solanum sont réputées toxiques à la fois pour les hommes et pour les troupeaux ; beaucoup de descriptions de leurs effets toxiques sont rapportées dans la littérature la plus ancienne. A la vérité, presque tous les manuels sur les plantes toxiques dans toutes les régions du monde incluent S. nigrum. » Après avoir décrit en détail les symptômes de l’empoisonnement chez l’homme et chez le bétail, ils affirment « Néanmoins, le nombre comparable de compte rendus rapportant que ces espèces sont sans danger comme sources de nourriture et de fourrage suggère que cette toxicité est variable. » (p.65) Les alcaloïdes responsables de cette toxicité ne seraient-ils présents que dans les baies non-matures ? Ce serait le cas de certaines des espèces de la section. Selon certains auteurs, par exemple Wetter et Phipps 1978 – 1979, la solanine est présente dans toutes les parties de S. nigrum mais le niveau de concentration augmente avec la croissance de la plante et varie en fonction du type de sol sur lequel pousse la plante et du climat. Tous s’accordent à considérer que cette concentration est maximale dans les baies immatures. Les baies mûres en seraient, sinon dépourvues, du moins en contiendraient peu. Pour une hypothèse explicative de ce phénomène cf.l'article sur la Douce-amère [ICI]. Aujourd’hui encore, une clarification sur cette toxicité est nécessaire.
Mise à part une mention dans La Flore des Champs cultivés de Philippe Jauzein (p. 674) aucun des
ouvrages en Français récents sur les plantes toxiques et/ou médicinales, grand public ou plus spécialisés comme celui de Debelmas et Delaveau, ne précise que cette plante qu’il donne pour dangereuse ou du moins quelques-unes de ses sous-espèces, sont utilisées, voire cultivées pour l’alimentation humaine en Afrique noire. Ce qui ne manque pas d’étonner : « La morelle noire à feuille larges est cultivée à grande échelle en Afrique subsaharienne dans les petites exploitations et les jardins potagers en périphérie des villes. La morelle noire, parfois nommée « raisin de loup » ou «myrtille des jardins », constitue une bonne source de protéines, de fer, de vitamine A, d’iode et de zinc » selon le CTA, (The Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation) Le CTA est une institution, fondée en 1984, ayant pour but le développement de l’agriculture dans les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP). Les feuilles de Morelle noire seraient vendues comme légumes dans les supermarchés de l’Afrique de l’est. Cette «morelle noire à feuille larges» cultivée comme primeur et plante maraichère auCameroun est en fait une autre espèce de la section Solanum, Solanum scabrum Miller, 1768, la Myrtille de jardin, en anglais, Huckleberry, localement Zom. Elle est souvent considérée, peut-être à tort, comme une sous-espèce de Solanum, Solanum nigrum var. guineense. Selon Rudy Schippers (1998, p.2) « Il y a une confusion sur les noms » dans les inventaires du Nigéria, on mentionne souvent S. nodiflorum (= americanum) alors qu’il s’agit plus vraisemblablement de S. scabrum comme espèce cultivée. Néanmoins, S. americanum est aussi une espèce communément cultivée. Nos incertitudes sur la toxicité de la plante dans ce cas proviendraient peut-être en partie de confusions taxonomiques. En partie seulement, car il est des cas bien documentés où ce sont des S. nigrum stricto sensu qui sont utilisées. Alors la Morelle noire, toxique ou comestible ? Les deux, sans doute.
« Légume » ou « mauvaise herbe » ?
Alors que, comme nous venons de le voir, dans certains pays, la Morelle noire et les espèces parentes de la section Solanum sont cultivées ou récoltées comme légumes ou fruits, dans d’autres et notamment en France, en Europe et aux USA elles sont considérées comme des «mauvaises herbes» particulièrement gênantes, classées parmi les plus mauvaises «mauvaises herbes» du monde. Dans les champs cultivés, elles sont des compétiteurs pour l’eau, la lumière et les nutriments. On a vu que les baies vertes pouvaient se retrouver dans des conserves de petits pois ou dans des sacs de petits pois surgelés. Edmonds et Chweya (o.c., p. 63) rapportent que le jus des baies qui éclatent lors des ramassages mécaniques peut contaminer et souiller les récoltes. Ce jus « peut même teinter la laine des moutons lorsqu’ils vont pacager les secteurs infestés après les récoltes». Ces auteurs ont relevé un fait intéressant et significatif : la carte de la distribution des secteurs géographiques où l’espèce est considérée comme une adventice commune, sérieuse ou principale, ne comprend ni l’Afrique, l’Inde, la Malaisie, l’Amérique du Sud qui sont les secteurs géographiques où la Morelle noire est utilisée comme une culture ou une ressource alimentaire d’intérêt secondaire. Alors, la Morelle noire, un fruit et un légume ou mauvaise herbe ? Les deux.
« Légume » ou « mauvaise herbe » ?
Alors que, comme nous venons de le voir, dans certains pays, la Morelle noire et les espèces parentes de la section Solanum sont cultivées ou récoltées comme légumes ou fruits, dans d’autres et notamment en France, en Europe et aux USA elles sont considérées comme des «mauvaises herbes» particulièrement gênantes, classées parmi les plus mauvaises «mauvaises herbes» du monde. Dans les champs cultivés, elles sont des compétiteurs pour l’eau, la lumière et les nutriments. On a vu que les baies vertes pouvaient se retrouver dans des conserves de petits pois ou dans des sacs de petits pois surgelés. Edmonds et Chweya (o.c., p. 63) rapportent que le jus des baies qui éclatent lors des ramassages mécaniques peut contaminer et souiller les récoltes. Ce jus « peut même teinter la laine des moutons lorsqu’ils vont pacager les secteurs infestés après les récoltes». Ces auteurs ont relevé un fait intéressant et significatif : la carte de la distribution des secteurs géographiques où l’espèce est considérée comme une adventice commune, sérieuse ou principale, ne comprend ni l’Afrique, l’Inde, la Malaisie, l’Amérique du Sud qui sont les secteurs géographiques où la Morelle noire est utilisée comme une culture ou une ressource alimentaire d’intérêt secondaire. Alors, la Morelle noire, un fruit et un légume ou mauvaise herbe ? Les deux.
Bref excursus philosophique.
Les philosophes distinguent parfois entre les qualités premières et les qualités secondes des choses.
Ils appellent, suivant en cela le philosophe anglais John Locke, qualité première les qualités qu’est supposée posséder une chose que nous percevions ou non cette chose, qualité seconde les autres. Bien entendu, s’il leur arrive de s’entendre sur la distinction, les métaphysiciens ont de gros désaccords sur les qualités qui ont le privilège d’être premières et celles qui ne méritent que d’être secondes. Chacun comprendra que les unes et les autres n’ont pas la même consistance. Alors que les premières bénéficient d’une réalité pleine et entière, la réalité des secondes est bien plus évanescente. Elles cessent d’être dès que nous ne percevons plus la chose censée les manifester. Un pas de plus, que certains franchissent rapidement, est de considérer ces qualités secondes comme une sorte d’illusion.
En s’inspirant de cette distinction dans le domaine de la botanique, on pourrait dire que la propriété d’avoir des baies noires est une propriété première alors que celle d’être une « mauvaise herbe » est une propriété seconde qui dépend de notre point de vue sur la plante et n’a pas de réalité en elle-même. La preuve en est qu’une même plante peut à la fois être une « mauvaise » et une « bonne herbe » au sens strict de plante médicinale comme au sens large de médicinale, comestible, et fourragère. Nous venons de le voir avec la Morelle noire, mais c’est le cas de presque toutes les plantes que nous rencontrons sur notre chemin. Le pissenlit par exemple, tour à tour herbe à arracher si elle se trouve sur le bord d’un trottoir, salade agrémentée de croutons frottés à l’ail dans mon assiette, diurétique dans la pharmacie du Bon Dieu. Ce que montre de plus le cas de la Morelle noire, c’est que les propriétés secondes sont surdéterminées culturellement et géographiquement. Et gardons-nous de croire que parce qu’elles sont relatives à un point de vue, ces propriétés n’ont pas de réalité. Elles n’en n’ont parfois que trop, ce qui fait le bonheur des fabricants de pesticides. Cependant, en modifiant les points de vue, il est possible de modifier ces propriétés secondes. C’est par exemple la prise de conscience de la nécessité de vivre avec la plupart de ces plantes qui conduit à disqualifier puis à déréaliser la propriété d’être une « mauvaise herbe » au nom de la sauvegarde de la biodiversité donc de la nature ordinaire, notamment dans les villes.
Les philosophes distinguent parfois entre les qualités premières et les qualités secondes des choses.
Ils appellent, suivant en cela le philosophe anglais John Locke, qualité première les qualités qu’est supposée posséder une chose que nous percevions ou non cette chose, qualité seconde les autres. Bien entendu, s’il leur arrive de s’entendre sur la distinction, les métaphysiciens ont de gros désaccords sur les qualités qui ont le privilège d’être premières et celles qui ne méritent que d’être secondes. Chacun comprendra que les unes et les autres n’ont pas la même consistance. Alors que les premières bénéficient d’une réalité pleine et entière, la réalité des secondes est bien plus évanescente. Elles cessent d’être dès que nous ne percevons plus la chose censée les manifester. Un pas de plus, que certains franchissent rapidement, est de considérer ces qualités secondes comme une sorte d’illusion.
En s’inspirant de cette distinction dans le domaine de la botanique, on pourrait dire que la propriété d’avoir des baies noires est une propriété première alors que celle d’être une « mauvaise herbe » est une propriété seconde qui dépend de notre point de vue sur la plante et n’a pas de réalité en elle-même. La preuve en est qu’une même plante peut à la fois être une « mauvaise » et une « bonne herbe » au sens strict de plante médicinale comme au sens large de médicinale, comestible, et fourragère. Nous venons de le voir avec la Morelle noire, mais c’est le cas de presque toutes les plantes que nous rencontrons sur notre chemin. Le pissenlit par exemple, tour à tour herbe à arracher si elle se trouve sur le bord d’un trottoir, salade agrémentée de croutons frottés à l’ail dans mon assiette, diurétique dans la pharmacie du Bon Dieu. Ce que montre de plus le cas de la Morelle noire, c’est que les propriétés secondes sont surdéterminées culturellement et géographiquement. Et gardons-nous de croire que parce qu’elles sont relatives à un point de vue, ces propriétés n’ont pas de réalité. Elles n’en n’ont parfois que trop, ce qui fait le bonheur des fabricants de pesticides. Cependant, en modifiant les points de vue, il est possible de modifier ces propriétés secondes. C’est par exemple la prise de conscience de la nécessité de vivre avec la plupart de ces plantes qui conduit à disqualifier puis à déréaliser la propriété d’être une « mauvaise herbe » au nom de la sauvegarde de la biodiversité donc de la nature ordinaire, notamment dans les villes.
Usage
● Alimentaire.
Comme indiqué plus haut les feuilles et les baies mûres de la plante ou des plantes de la même section ont un usage alimentaire dans de nombreux pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique.
Pour la Morelle noire, Solanum nigrum L. stricto sensu, les usages et les appréciations sont diverses et pas toujours concordantes.
▪ En général les feuilles sont utilisées en légumes comme épinards en Australie, Cameroun, Ethiopie, Nigeria, Somalie, Tanzanie, Ouganda, en Amérique du Sud, voire en Crête et en Grèce. En Grèce, elles peuvent constituer un des légumes des Χόρτα (Horta), salades de légumes cuits abondamment arrosées d’huile d’olive, assaisonnées avec du citron et servies tièdes ou froides avec de la feta.
▪ Déjà dans l’antiquité, chez les grecs, les feuilles et les fruits de la Morelle noire étaient utilisés, les feuilles comme légumes et les fruits comme friandises : « Th. von Heldreich, Die Nutzpflanzen Griechenlands, Athen, 1862, p. 79, atteste qu'en Grèce, à la fin du siècle dernier, on consommait les parties vertes de cette plante comme légume et ses baies crues comme friandises, ce qui confirme parfaitement les dires de Théophraste, H. P. VII, 7, 2 («on mange la morelle même crue») (Amigues Suzanne, 1988, p.167 – 168)
▪ Au Nigéria et au Cameroun, les feuilles sont parfois préférées à d’autres légumes. Les inflorescences et les baies sont enlevées. Elles sont cuites ou bouillies. En général, elles sont bouillies dans plusieurs eaux qui sont jetées à chaque fois. Dans le sud-ouest du Nigeria, les fleurs sont ensuite utilisées comme condiment pour relever la soupe, ces fleurs ayant un goût très amer.
▪ Les fruits sont négligés en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, alors qu’en Amérique du Sud et en Asie, les plants de Myrtilles de Jardin (S. scabrum Miller, Garden Huckleberry) sont sélectionnés pour leurs fruits. (Source, R. Schippers, 1998, p. 11)
▪ Dans l’ouest du Kenya, les feuilles de Solanum nigrum L stricto sensu sont utilisées comme substitut à la viande. Elles sont cuites dans du lait. On presse le produit de cette cuisson et on le laisse sécher quelques jours jusqu’à ce qu’il devienne solide et prenne une couleur noirâtre. On en coupe des tranches réputées riches en protéines que l’on sert avec du manioc accompagné de légumes frais. (Source, R. Schippers, 1998, p. 10) Cette cuisson dans du lait que l’on expulse ensuite doit faire disparaitre les principes toxiques. Pour évacuer ces principes toxiques, une autre méthode est utilisée au Malawi (Sud de l’Afrique) on ajoute de la potasse ou de la soude, de la pâte d’arachide et du sel à l’eau dans laquelle on fait bouillir les feuilles de Morelle noire. La potasse est obtenue en filtrant les cendres de plants d’amarantes ou de haricots. [Thomo and Kwapata (1984) in Edmonds et Chweya (o.c., p. 57)]
▪ Cependant en Ethiopie, les feuilles de Solanum nigrum sont plutôt considérées comme un aliment de secours en période de disette, un légume et des baies sauvages utilisées à différentes périodes de l’année et au différentes étapes du manque d’autres ressources alimentaires (Site Ethiopia : Famine Food Field Guide) On indique sur ce site que les fruits et les feuilles de Morelle noire sont comestibles mais qu’ « en temps normal les baies sont ramassées par les enfants pour eux-mêmes tandis que durant les périodes de manque de nourriture, l’ensemble des gens touchés devront manger de ces baies. En plus de ces baies, les femmes et les enfants collecteront les feuilles qui seront cuites dans de l’eau salée et consommées comme n’importe quel autre légume. Mais les feuilles ont un goût amer. Par conséquent les gens cessent de les consommer quand d’autres aliments deviennent disponibles et que les cultures sont prêtes à être récoltées. Selon les paysans du Kosso, les plants de Solanum nigrum atteignent leur maturité avant que les maïs soient prêts à être moissonnés, ils sont utilisés pour faire la soudure. Si les feuilles de Solanum sont consommées régulièrement plusieurs fois par semaine, ces paysans indiquent qu’ils peuvent développer des douleurs d’estomac. Ces douleurs d’estomac sont causées par les glucoalcaloïdes toxiques solanine et solanidine. » (Trad. fr. JFD) Il n’y a donc aucun doute que pour les auteurs de ce guide, la Morelle noire est un légume de disette qu’il n’est pas question de consommer lorsque d’autres légumes meilleurs et plus sains sont disponibles.
▪ Pour terminer ce chapitre, voici la recette du Sanga.
C’est une recette camerounaise à base de Zom (Morelle noire, Solanum scabrum)
Ingrédients : 3 paquets de Zom, 500g de noix de palme, 2kg de mais frais en épis, sucre, piment.
◊ Détacher les feuilles de Zom de leurs tiges, les découper finement, puis les laver abondamment. Après le lavage, les mettre à cuire dans une casserole couverte et laisser cuire à la vapeur jusqu’à réduction complète de l’eau contenue dans les feuilles.
◊ Laver et égrener le maïs. Verser les grains dans la casserole contenant le Zom ajouter un peu d’eau, le piment et porter à ébullition à feu vif pendant 30 minutes jusqu’à évaporation complète de l’eau.
◊ Faire bouillir les noix, les piler afin d’obtenir leur pulpe. En extraire le jus en mettant la pulpe dans un récipient avec une quantité moyenne d’eau tiède, la pétrir et passer. Ajoutez le jus ainsi obtenu à la préparation et remuer énergiquement la composition à l’aide d’une spatule afin d’obtenir un mélange homogène.
◊ Faire cuire le mélange 20 à 30 minutes en remuant tout le temps pour éviter que le mélange n’adhère à la casserole. Lorsque le mélange devient épais, retirer la casserole du feu et servir.
Vu les incertitudes taxinomiques la question de savoir si une telle préparation serait comestible avec des feuilles de Morelles noires de nos contrées reste ouverte.
On remarquera qu’en Europe, à l’exception peut-être des pays méditerranéens, ce sont surtout les baies qui ont focalisé l’attention. Or, ce sont ces baies qui constituent les parties les plus toxiques de la plante avant qu’elles ne soient mûres. Par contre une fois mûres, elles perdraient cette toxicité et on trouve des sites proposant des recettes à base de ces baies bien mûres récoltées en France. Il semble se dégager des données diverses une constante : bien mûres les baies perdent leur toxicité. Par contre sur la toxicité des feuilles et l’évacuation des poisons par les préparations culinaires, les avis divergent, comme ils divergent sur la valeur nutritive des baies et des feuilles.
● Alimentaire.
Comme indiqué plus haut les feuilles et les baies mûres de la plante ou des plantes de la même section ont un usage alimentaire dans de nombreux pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique.
Pour la Morelle noire, Solanum nigrum L. stricto sensu, les usages et les appréciations sont diverses et pas toujours concordantes.
▪ En général les feuilles sont utilisées en légumes comme épinards en Australie, Cameroun, Ethiopie, Nigeria, Somalie, Tanzanie, Ouganda, en Amérique du Sud, voire en Crête et en Grèce. En Grèce, elles peuvent constituer un des légumes des Χόρτα (Horta), salades de légumes cuits abondamment arrosées d’huile d’olive, assaisonnées avec du citron et servies tièdes ou froides avec de la feta.
▪ Déjà dans l’antiquité, chez les grecs, les feuilles et les fruits de la Morelle noire étaient utilisés, les feuilles comme légumes et les fruits comme friandises : « Th. von Heldreich, Die Nutzpflanzen Griechenlands, Athen, 1862, p. 79, atteste qu'en Grèce, à la fin du siècle dernier, on consommait les parties vertes de cette plante comme légume et ses baies crues comme friandises, ce qui confirme parfaitement les dires de Théophraste, H. P. VII, 7, 2 («on mange la morelle même crue») (Amigues Suzanne, 1988, p.167 – 168)
▪ Au Nigéria et au Cameroun, les feuilles sont parfois préférées à d’autres légumes. Les inflorescences et les baies sont enlevées. Elles sont cuites ou bouillies. En général, elles sont bouillies dans plusieurs eaux qui sont jetées à chaque fois. Dans le sud-ouest du Nigeria, les fleurs sont ensuite utilisées comme condiment pour relever la soupe, ces fleurs ayant un goût très amer.
▪ Les fruits sont négligés en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, alors qu’en Amérique du Sud et en Asie, les plants de Myrtilles de Jardin (S. scabrum Miller, Garden Huckleberry) sont sélectionnés pour leurs fruits. (Source, R. Schippers, 1998, p. 11)
▪ Dans l’ouest du Kenya, les feuilles de Solanum nigrum L stricto sensu sont utilisées comme substitut à la viande. Elles sont cuites dans du lait. On presse le produit de cette cuisson et on le laisse sécher quelques jours jusqu’à ce qu’il devienne solide et prenne une couleur noirâtre. On en coupe des tranches réputées riches en protéines que l’on sert avec du manioc accompagné de légumes frais. (Source, R. Schippers, 1998, p. 10) Cette cuisson dans du lait que l’on expulse ensuite doit faire disparaitre les principes toxiques. Pour évacuer ces principes toxiques, une autre méthode est utilisée au Malawi (Sud de l’Afrique) on ajoute de la potasse ou de la soude, de la pâte d’arachide et du sel à l’eau dans laquelle on fait bouillir les feuilles de Morelle noire. La potasse est obtenue en filtrant les cendres de plants d’amarantes ou de haricots. [Thomo and Kwapata (1984) in Edmonds et Chweya (o.c., p. 57)]
▪ Cependant en Ethiopie, les feuilles de Solanum nigrum sont plutôt considérées comme un aliment de secours en période de disette, un légume et des baies sauvages utilisées à différentes périodes de l’année et au différentes étapes du manque d’autres ressources alimentaires (Site Ethiopia : Famine Food Field Guide) On indique sur ce site que les fruits et les feuilles de Morelle noire sont comestibles mais qu’ « en temps normal les baies sont ramassées par les enfants pour eux-mêmes tandis que durant les périodes de manque de nourriture, l’ensemble des gens touchés devront manger de ces baies. En plus de ces baies, les femmes et les enfants collecteront les feuilles qui seront cuites dans de l’eau salée et consommées comme n’importe quel autre légume. Mais les feuilles ont un goût amer. Par conséquent les gens cessent de les consommer quand d’autres aliments deviennent disponibles et que les cultures sont prêtes à être récoltées. Selon les paysans du Kosso, les plants de Solanum nigrum atteignent leur maturité avant que les maïs soient prêts à être moissonnés, ils sont utilisés pour faire la soudure. Si les feuilles de Solanum sont consommées régulièrement plusieurs fois par semaine, ces paysans indiquent qu’ils peuvent développer des douleurs d’estomac. Ces douleurs d’estomac sont causées par les glucoalcaloïdes toxiques solanine et solanidine. » (Trad. fr. JFD) Il n’y a donc aucun doute que pour les auteurs de ce guide, la Morelle noire est un légume de disette qu’il n’est pas question de consommer lorsque d’autres légumes meilleurs et plus sains sont disponibles.
▪ Pour terminer ce chapitre, voici la recette du Sanga.
C’est une recette camerounaise à base de Zom (Morelle noire, Solanum scabrum)
Ingrédients : 3 paquets de Zom, 500g de noix de palme, 2kg de mais frais en épis, sucre, piment.
◊ Détacher les feuilles de Zom de leurs tiges, les découper finement, puis les laver abondamment. Après le lavage, les mettre à cuire dans une casserole couverte et laisser cuire à la vapeur jusqu’à réduction complète de l’eau contenue dans les feuilles.
◊ Laver et égrener le maïs. Verser les grains dans la casserole contenant le Zom ajouter un peu d’eau, le piment et porter à ébullition à feu vif pendant 30 minutes jusqu’à évaporation complète de l’eau.
◊ Faire bouillir les noix, les piler afin d’obtenir leur pulpe. En extraire le jus en mettant la pulpe dans un récipient avec une quantité moyenne d’eau tiède, la pétrir et passer. Ajoutez le jus ainsi obtenu à la préparation et remuer énergiquement la composition à l’aide d’une spatule afin d’obtenir un mélange homogène.
◊ Faire cuire le mélange 20 à 30 minutes en remuant tout le temps pour éviter que le mélange n’adhère à la casserole. Lorsque le mélange devient épais, retirer la casserole du feu et servir.
Vu les incertitudes taxinomiques la question de savoir si une telle préparation serait comestible avec des feuilles de Morelles noires de nos contrées reste ouverte.
On remarquera qu’en Europe, à l’exception peut-être des pays méditerranéens, ce sont surtout les baies qui ont focalisé l’attention. Or, ce sont ces baies qui constituent les parties les plus toxiques de la plante avant qu’elles ne soient mûres. Par contre une fois mûres, elles perdraient cette toxicité et on trouve des sites proposant des recettes à base de ces baies bien mûres récoltées en France. Il semble se dégager des données diverses une constante : bien mûres les baies perdent leur toxicité. Par contre sur la toxicité des feuilles et l’évacuation des poisons par les préparations culinaires, les avis divergent, comme ils divergent sur la valeur nutritive des baies et des feuilles.
●Médicinal
Les vertus médicinales de la Morelle noire lato sensu sont connues depuis la nuit des temps et la plante est utilisée comme bonne herbe dans toutes les contrées où elle pousse. Discorides fut l’un des premiers à consigner et répertorier ces propriétés. On les trouve également recensées par Théophraste dans son ouvrage Recherches sur les plantes (Historia plantarum) Comme indiqué plus haut, elle est inscrite au tableau C de la Pharmacopée française.
Recenser toutes les indications détaillées pour lesquelles cette plante a été utilisée dans le monde ainsi que les préparations et modes d’administration serait fastidieux, tant ils sont nombreux et divers. Ils concordent cependant.
○ En usage externe, elle est employée contre les affections cutanées diverses et variées. Ce dernier usage sous des modalités diverses est universel. Le Docteur Valnet énumère les prurits, parakérastoses, eczémas suintants, prurit anal et vulvaire (1983 p.371) Il ajoute à cette liste les gerçures des seins, les hémorroïdes, les ulcères douloureux, les abcès et les dartres, panaris, furoncles, les contusions. Pour ces traitements externes, il faut, selon cet auteur, utiliser en lavages, bains, compresses, injections vaginales selon les cas, une décoction obtenue à partir d’une poignée de feuilles pour un litre d’eau que l’on laisse bouillir 10 minutes. Le Docteur Valnet ne précise pas s’il s’agit de feuilles fraîches ou séchées. Mais d’autres sources indiquent que les feuilles ne perdent pas leur pouvoir toxique/ médicinal à la dessiccation (Everist 1974, cité par Edmonds et Chweya, o. c., p. 66).
○ La plante possède des propriétés antiseptiques reconnues. On a établi que l’extrait alcoolique des feuilles fraîches est actif contre le staphylocoque doré et le bacille Escherichia coli. (Edmonds et Chweya, o. c., p. 60)
○ En usage interne, la Morelle noire est sédative, analgésique et antispasmodique.
Son utilisation contre les douleurs d’estomac est une des indications majeures de la plante en usage interne dans la phytothérapie française comme dans le reste du monde. Par contre les parties utilisées et les préparations diffèrent selon les régions. Par exemple en Tanzanie, on mange les racines crues, tandis que dans d’autres régions de l’Est africain, ce sont les baies qui sont mâchées et avalées. Le Dr Valnet propose d’utiliser le suc frais à raison de 30 grammes par jour.
○ Les propriétés sédatives et narcotiques sont aussi connues depuis très longtemps partout dans le monde où pousse la Morelle noire lato sensu.
○ Les feuilles fraiches de morelle noire avec celle de la belladone, de la jusquiame, de la nicotine, et du pavot entraient dans la composition du « Baume tranquille » , potion inventée par un moine cordelier au 17ème siècle, François Aignan qui avait comme nom monastique « Père Tranquille » On trouve la formule du Baume dans l’ouvrage de François Laurent Marie Dorvault paru en 1867, une somme de 1499 pages consultable ici
○ Le Dr Valnet indique que le suc de Morelle noire était un ingrédient d’un mélange utilisé au XIIIe siècle comme anesthésique général pour les opérés (o.c., p. 372)
○ En Bohème, on mettait dans les berceaux des bébés des feuilles de Morelle noire pour qu’ils s’endorment plus facilement.
○ Au Kenya des baies immatures sont appliquées sur les gencives des enfants pour calmer la douleur lors de leur poussée dentaire. On les applique aussi sur les dents douloureuses.
Dans les pays arabes le jus extrait des feuilles et mélangé à du vinaigre est utilisé en bain de bouche et gargarisme.
○ Pour calmer la toux dans la coqueluche, on peut l’utiliser en alcoolature selon la posologie de 10 gouttes par année d’âge et par jour (Valnet, 1983)
○ Son action anti-cancéreuse dans certains cancers chez l’homme semble confirmée. Elle a été mise en évidence sur les souris (Cf. Siajo et col, 1982 ; Boik, J. 1996, Amalfi, C. 2006, Ramya Jain et col., 2011) Cette action anticancéreuse et anti-tumorale serait due à la solasonine et à la solamargine. Des pommades à base de solasonine sont proposées comme traitement des cancers de la peau. Un composé des deux principes extraits d’une autre solanacée Solanum linnaeanum Hepper & P.-M.L. Jaeger, 1986 ou Pomme de Sodome est mis au point par une société pharmaceutique australienne.
Parmi les principes actifs responsables des propriétés toxiques/médicinales, on trouve aussi la diosgénine. et la tigogénine. Ces deux substances servent de matière première à l’obtention par l’industrie pharmaceutique des stéroïdes hormonaux utilisés pour fabriquer des pilules anticonceptionnelles et des hormones bio-identiques permettant de contrer certains effets de la ménopause chez la femme et peut-être du vieillissement en général. La disogénine en particulier est un précurseur naturel de la progestérone qui est transformée en cette dernière en laboratoire. La diosgénine est extraite de la patate douce sauvage, l’Igname (Dioscorea sp.) Il serait possible de l’extraire des baies vertes de Solanum nigrum qui en contiennent des pourcentages élevés permettant d’espérer des procédés d’extraction rentables. La Morelle noire viendrait alors concurrencer l’Igname.
Les vertus médicinales de la modeste Morelle noire n’ont peut-être pas fini de nous surprendre. Voilà en tout cas une plante douée d’un beau potentiel qui devrait lui assurer son avenir.
Les vertus médicinales de la Morelle noire lato sensu sont connues depuis la nuit des temps et la plante est utilisée comme bonne herbe dans toutes les contrées où elle pousse. Discorides fut l’un des premiers à consigner et répertorier ces propriétés. On les trouve également recensées par Théophraste dans son ouvrage Recherches sur les plantes (Historia plantarum) Comme indiqué plus haut, elle est inscrite au tableau C de la Pharmacopée française.
Recenser toutes les indications détaillées pour lesquelles cette plante a été utilisée dans le monde ainsi que les préparations et modes d’administration serait fastidieux, tant ils sont nombreux et divers. Ils concordent cependant.
○ En usage externe, elle est employée contre les affections cutanées diverses et variées. Ce dernier usage sous des modalités diverses est universel. Le Docteur Valnet énumère les prurits, parakérastoses, eczémas suintants, prurit anal et vulvaire (1983 p.371) Il ajoute à cette liste les gerçures des seins, les hémorroïdes, les ulcères douloureux, les abcès et les dartres, panaris, furoncles, les contusions. Pour ces traitements externes, il faut, selon cet auteur, utiliser en lavages, bains, compresses, injections vaginales selon les cas, une décoction obtenue à partir d’une poignée de feuilles pour un litre d’eau que l’on laisse bouillir 10 minutes. Le Docteur Valnet ne précise pas s’il s’agit de feuilles fraîches ou séchées. Mais d’autres sources indiquent que les feuilles ne perdent pas leur pouvoir toxique/ médicinal à la dessiccation (Everist 1974, cité par Edmonds et Chweya, o. c., p. 66).
○ La plante possède des propriétés antiseptiques reconnues. On a établi que l’extrait alcoolique des feuilles fraîches est actif contre le staphylocoque doré et le bacille Escherichia coli. (Edmonds et Chweya, o. c., p. 60)
○ En usage interne, la Morelle noire est sédative, analgésique et antispasmodique.
Son utilisation contre les douleurs d’estomac est une des indications majeures de la plante en usage interne dans la phytothérapie française comme dans le reste du monde. Par contre les parties utilisées et les préparations diffèrent selon les régions. Par exemple en Tanzanie, on mange les racines crues, tandis que dans d’autres régions de l’Est africain, ce sont les baies qui sont mâchées et avalées. Le Dr Valnet propose d’utiliser le suc frais à raison de 30 grammes par jour.
○ Les propriétés sédatives et narcotiques sont aussi connues depuis très longtemps partout dans le monde où pousse la Morelle noire lato sensu.
○ Les feuilles fraiches de morelle noire avec celle de la belladone, de la jusquiame, de la nicotine, et du pavot entraient dans la composition du « Baume tranquille » , potion inventée par un moine cordelier au 17ème siècle, François Aignan qui avait comme nom monastique « Père Tranquille » On trouve la formule du Baume dans l’ouvrage de François Laurent Marie Dorvault paru en 1867, une somme de 1499 pages consultable ici
○ Le Dr Valnet indique que le suc de Morelle noire était un ingrédient d’un mélange utilisé au XIIIe siècle comme anesthésique général pour les opérés (o.c., p. 372)
○ En Bohème, on mettait dans les berceaux des bébés des feuilles de Morelle noire pour qu’ils s’endorment plus facilement.
○ Au Kenya des baies immatures sont appliquées sur les gencives des enfants pour calmer la douleur lors de leur poussée dentaire. On les applique aussi sur les dents douloureuses.
Dans les pays arabes le jus extrait des feuilles et mélangé à du vinaigre est utilisé en bain de bouche et gargarisme.
○ Pour calmer la toux dans la coqueluche, on peut l’utiliser en alcoolature selon la posologie de 10 gouttes par année d’âge et par jour (Valnet, 1983)
○ Son action anti-cancéreuse dans certains cancers chez l’homme semble confirmée. Elle a été mise en évidence sur les souris (Cf. Siajo et col, 1982 ; Boik, J. 1996, Amalfi, C. 2006, Ramya Jain et col., 2011) Cette action anticancéreuse et anti-tumorale serait due à la solasonine et à la solamargine. Des pommades à base de solasonine sont proposées comme traitement des cancers de la peau. Un composé des deux principes extraits d’une autre solanacée Solanum linnaeanum Hepper & P.-M.L. Jaeger, 1986 ou Pomme de Sodome est mis au point par une société pharmaceutique australienne.
Parmi les principes actifs responsables des propriétés toxiques/médicinales, on trouve aussi la diosgénine. et la tigogénine. Ces deux substances servent de matière première à l’obtention par l’industrie pharmaceutique des stéroïdes hormonaux utilisés pour fabriquer des pilules anticonceptionnelles et des hormones bio-identiques permettant de contrer certains effets de la ménopause chez la femme et peut-être du vieillissement en général. La disogénine en particulier est un précurseur naturel de la progestérone qui est transformée en cette dernière en laboratoire. La diosgénine est extraite de la patate douce sauvage, l’Igname (Dioscorea sp.) Il serait possible de l’extraire des baies vertes de Solanum nigrum qui en contiennent des pourcentages élevés permettant d’espérer des procédés d’extraction rentables. La Morelle noire viendrait alors concurrencer l’Igname.
Les vertus médicinales de la modeste Morelle noire n’ont peut-être pas fini de nous surprendre. Voilà en tout cas une plante douée d’un beau potentiel qui devrait lui assurer son avenir.
●Magie, sorcellerie
La Morelle noire est au moins aussi célèbre comme herbe magique et de sorcellerie qu’elle l’est comme herbe médicinale.
▪C’est une plante qui faisait partie des formules d’onguents dont les sorcières devaient se recouvrir le corps pour aller au sabbat. Si le sabbat n’est pas une pure invention de malheureuses femmes et de pauvres hommes soumis à la torture de l’Inquisition, il semblerait que le pouvoir narcotique
La Morelle noire est au moins aussi célèbre comme herbe magique et de sorcellerie qu’elle l’est comme herbe médicinale.
▪C’est une plante qui faisait partie des formules d’onguents dont les sorcières devaient se recouvrir le corps pour aller au sabbat. Si le sabbat n’est pas une pure invention de malheureuses femmes et de pauvres hommes soumis à la torture de l’Inquisition, il semblerait que le pouvoir narcotique
de la Morelle noire et autres solanacées y soit pour quelque chose. En tous cas, c’était l’opinion dès le XVIe siècle du médecin du pape Jules III, Andrès Laguna. Dans ses commentaires à l’œuvre de Dioscorides, à propos de la Morelle noire, il considère que son utilisation permettait aux sorcières de se rendre au Sabbat en songe. Il raconte que lors d’un voyage à Nancy il assista à un procès où deux vieillard accusés de sorcellerie furent condamnés au bûcher après qu’ils eurent avoués d’abominables méfaits. Chez eux, on trouva une marmite avec un onguent de couleur verte composé de cigüe, de morelle noire et de mandragore. Le Docteur Laguna voulut vérifier leur effet. Une de ses patientes souffrait d’insomnie. Il la fit enduire de la tête aux pieds de cet onguent. Selon ses dires, la femme s’endormit aussitôt profondément et ne se réveilla que trente-cinq heures plus tard en disant « Vous m’avez réveillée à un bien mauvais moment car j’étais entourée de tous les plaisirs et charmes du monde. ». Ensuite, elle se serait adressée à son mari en lui disant : « Radin, je te fais savoir que je t’ai cocufié avec un beau gars plus jeune et plus allongé que toi » (d’après Maria Tausiet Carlès, 1993) Pour Andrès Laguna, les orgies du sabbat n’étaient qu’illusions dues au pouvoir narcotique et stupéfiant des ingrédients des onguents. Ce qui était une opinion très en avance sur son temps.
▪ La Morelle noire fait aussi partie des onguents dont devaient s’enduire ceux qui souhaitaient se transformer en loup-garou. Un moyen simple et paraît-il efficace, était de se mettre nu et de porter une peau de loup à la manière d’un pagne après s’être frotté le corps avec une mixture composée du suc de feuilles, de branches et de bourgeons de peuplier, de feuilles de jusquiame, de morelle noire, de pavot, d’axonge et d’alcool fort selon Aaron Bennett, cité dans un article fort documenté de Wikipédia.
▪ Que la Morelle noire soit une plante diabolique dans le folklore, les croyances populaires et les légendes ne fait aucun doute. Erika Laïs consacre un chapitre à la Morelle noire dans son ouvrage Jardin de sorcières. Le grand livre des plantes magiques. Elle rapporte l’histoire suivante que Claude Seignolle raconte dans son livre Histoire et légendes du diable. Dans un petit village breton s’était installé un drôle de médecin, étrange et étranger. Il ne cherchait guère de clients et semblait s’adonner à des pratiques nocturnes bizarres. Un soir, il avait secouru un tailleur de pierre et s’en revenait à travers une immense lande de morelles noires. Et bien entendu, c’est sur cette lande qu’il rencontra le Diable en personne. Conclut-il un pacte avec lui ? Peut-être, peut-être pas, mais depuis ce jour la clientèle se mit à affluer et lui commença à s’enrichir. Pourtant il ne songeait qu’à une chose : quitter cette région « car ses voyages la nuit, sur la lande à morelles, le faisait frissonner lorsqu’il y songeait, et ses rencontres avec le diable le glaçait d’effroi »
▪ La Morelle noire est l’ingrédient premier d’une encre vénéneuse utilisée pour communiquer avec les défunts, elle est utilisée comme encens dans des rituels invoquant Hécate, Ἑκάτη en tant que déesse de l’ombre et des morts et non en tant que déesse protectrice, qui est liée au culte de la fertilité, qui accorde richesse matérielle et spirituelle, honneur et sagesse. Conductrice des âmes, Hécate est une déesse à deux faces… Hécate fait partie de la Triade Lunaire, avec Séléné et Artémis. Elle représente la nouvelle lune ou lune noire, qui symbolise la mort. C’est la magicienne par excellence, la maîtresse en sorcellerie et c’est elle que l’on invoque avec de l’encens de morelle noire qui doit être toxique et sentir horriblement mauvais, la plante dégageant une odeur fétide. On affirme sur un site consacré à la magie qu’ « une sorcière habile pourrait confectionner une confiture ou une liqueur de baies bien mûres pour les utiliser comme offrandes de communion avec les esprits et les divinités de l’inframonde.»
▪ Il paraît qu'une infusion de ses feuilles aide à révéler les véritables souhaits d'une personne pour le futur. Pour cela, il faudra asperger le liquide sur le corps et tout autour de la pièce. Cette « recette » apparaît de façon récurrente sur les sites et blogs consacrés à la sorcellerie et à la magie blanche ou noire sur la Toile.
Paradoxalement, cette herbe diabolique tressée aurait le pouvoir de chasser les démons et de protéger les hommes et le bétail des agissements malveillants de la sorcière du village que des voisins jaloux ont soudoyée.
On peut se demander si cette réputation vraiment sulfureuse de la plante n’a pas empêché que l’on se penche plus tôt sur ses propriétés nutritives et médicinales et qu’elle soit considérée surtout comme une mauvaise herbe en Europe alors que ce n’est pas le cas en Afrique par exemple.
▪ La Morelle noire fait aussi partie des onguents dont devaient s’enduire ceux qui souhaitaient se transformer en loup-garou. Un moyen simple et paraît-il efficace, était de se mettre nu et de porter une peau de loup à la manière d’un pagne après s’être frotté le corps avec une mixture composée du suc de feuilles, de branches et de bourgeons de peuplier, de feuilles de jusquiame, de morelle noire, de pavot, d’axonge et d’alcool fort selon Aaron Bennett, cité dans un article fort documenté de Wikipédia.
▪ Que la Morelle noire soit une plante diabolique dans le folklore, les croyances populaires et les légendes ne fait aucun doute. Erika Laïs consacre un chapitre à la Morelle noire dans son ouvrage Jardin de sorcières. Le grand livre des plantes magiques. Elle rapporte l’histoire suivante que Claude Seignolle raconte dans son livre Histoire et légendes du diable. Dans un petit village breton s’était installé un drôle de médecin, étrange et étranger. Il ne cherchait guère de clients et semblait s’adonner à des pratiques nocturnes bizarres. Un soir, il avait secouru un tailleur de pierre et s’en revenait à travers une immense lande de morelles noires. Et bien entendu, c’est sur cette lande qu’il rencontra le Diable en personne. Conclut-il un pacte avec lui ? Peut-être, peut-être pas, mais depuis ce jour la clientèle se mit à affluer et lui commença à s’enrichir. Pourtant il ne songeait qu’à une chose : quitter cette région « car ses voyages la nuit, sur la lande à morelles, le faisait frissonner lorsqu’il y songeait, et ses rencontres avec le diable le glaçait d’effroi »
▪ La Morelle noire est l’ingrédient premier d’une encre vénéneuse utilisée pour communiquer avec les défunts, elle est utilisée comme encens dans des rituels invoquant Hécate, Ἑκάτη en tant que déesse de l’ombre et des morts et non en tant que déesse protectrice, qui est liée au culte de la fertilité, qui accorde richesse matérielle et spirituelle, honneur et sagesse. Conductrice des âmes, Hécate est une déesse à deux faces… Hécate fait partie de la Triade Lunaire, avec Séléné et Artémis. Elle représente la nouvelle lune ou lune noire, qui symbolise la mort. C’est la magicienne par excellence, la maîtresse en sorcellerie et c’est elle que l’on invoque avec de l’encens de morelle noire qui doit être toxique et sentir horriblement mauvais, la plante dégageant une odeur fétide. On affirme sur un site consacré à la magie qu’ « une sorcière habile pourrait confectionner une confiture ou une liqueur de baies bien mûres pour les utiliser comme offrandes de communion avec les esprits et les divinités de l’inframonde.»
▪ Il paraît qu'une infusion de ses feuilles aide à révéler les véritables souhaits d'une personne pour le futur. Pour cela, il faudra asperger le liquide sur le corps et tout autour de la pièce. Cette « recette » apparaît de façon récurrente sur les sites et blogs consacrés à la sorcellerie et à la magie blanche ou noire sur la Toile.
Paradoxalement, cette herbe diabolique tressée aurait le pouvoir de chasser les démons et de protéger les hommes et le bétail des agissements malveillants de la sorcière du village que des voisins jaloux ont soudoyée.
On peut se demander si cette réputation vraiment sulfureuse de la plante n’a pas empêché que l’on se penche plus tôt sur ses propriétés nutritives et médicinales et qu’elle soit considérée surtout comme une mauvaise herbe en Europe alors que ce n’est pas le cas en Afrique par exemple.
Références
Amalfi C. 2006, « The little mouse who wouldn’t say die » Cosmos magazine 6/07/2006.
Amigues S. 1988, « Quelques légumes de disette chez Aristophane et Plutarque » Journal des savants, Année 1988, Volume 3, Numéro 3-4, pp. 157-171.
Boik J. 1996, Cancer and Natural Medicine, pp. 220-222. Oregon Medical Press.
Costes H. 1937, Flore descriptive et illustrée de la France… Tome 2, Paris.
Chaumeton, Poiret et Chambert 1842 – 1845, Flore médicale, Panckoucke, Paris.
Crocq C. 2007, Les oiseaux et les baies sauvages, Belin, Paris.
Debelmas, A. M. et Delaveau P. 1978, Guide des plantes dangereuses, Maloine, Paris.
Dorvault F. L. M. 1867, L’officine, Asselin, Paris.
Edmonds J. M. 1979a, Biosystematics of Solanum L. section Solanum (Maurella) pp. 529 – 548 in The Biology and Taxonomy of the Solanaceae (J.G. Hawkes, R.N. Lester and A.D. Skelding, eds.). Academic Press, London.
Edmonds, J. M. and Chweya J. A. 1997, Black nightshades. Solanum nigrum L. and related species. Promoting the conservation and use of underutilized and neglected crops. 15. Institute of Plant Genetics and Crop Plant Research, Gatersleben/International Plant Genetic Resources Institute, Rome.
Everist, S.L. 1974. « Poisonous Plants of Australia », pp. 462-475. Angus and Robertson, Sydney.
Girre L. 2001, Guide des baies toxiques, Delachaux et Niestlé, Lausanne – Paris.
Guillot G., Roché, J-E 2010, Guide des fruits sauvages. Fruits charnus, Belin, Paris.
Jacques-Chaquin N. et Préaud M. (éd) 1993, Le sabbat des sorciers en Europe, XVème - XVIIIème siècles. Colloque international ENS Fontenay-Saint-Cloud, 4/7 novembre 1992, Jêrome Millon Ed., Grenoble.
Jain R., Sharma A., Gupta S., Sarethy I. P., Gabrani R. 2011, «Solanum nigrum: Current Perspectives on Therapeutic Properties » Alternative Medicine Review, Vol.16, n° 1, p.p. 78 – 85.
Jauzein Ph. 1995, Flore des champs cultivés, INRA, Paris.
Jauzein Ph., Nawrot O. 2011, Flore de l’Ile-de-France, Quæ, Paris.
Lambinon J., Delvosalle L., Duvigneaud J. et col. 2004 (2008), Nouvelle flore de la Belgique, du Grand-Duché du Luxembourg, du Nord de la France et des Régions voisines, 5° Ed, 2° tirage, Editions du Patrimoine du Jardin Botanique national de Belgique, Meise.
Saijo, R., K. Murakami, T. Nohara; A. Tomimatsa, A. Saito, and K. Matsuoka 1982, « Studies on the constituents of Solanum plants II. Constituents of the immature fruits of Solanum nigrum. » Yakugaku Zasshi 102 (3):300-305.
Schippers R. 1998, « Notes on Huckberry, Solanum scabrum, and related black nightshade species » Natural Resources Institute University of Greenwich.
Tausiet Carlès M. 1993, « Le sabbat dans les traités espagnols sur la superstition et la sorcellerie aux XVIème et XVIIème siècles» in Jacques-Chaquin N. et Préaud M. éd., 1993 pp. 259 - 280.
Thomo, M.A. and M.B. Kwapata. 1984, « A survey of indigenous fruits and vegetables in villages around Bunda College of Agriculture » Bunda College of Agriculture Research Bulletin 12:135-167.
Valnet (J.) 1983, Phytothérapie, Masson, «le livre de poche», Paris.
[Traduction fr. des extraits cités : JF D]
Iconographie
○Illustrations : de haut en bas; Jacob Sturm:Deutschlands Flora in Abbildungen (1796) ; illustration de la Flore de L'abbé H. Costes Vol. 2 ; D'après la couverture de Edmonds, J. M. and Chweya J. A. 1997 (W. Curtis, Flora Londinsis, (1777) ; Albert Joseph Pénot : Départ pour le sabbat.
○Photographies : Exceptée celle due à Sahara nature, elles sont extraites d'un travail de Harald Hubich consultable sur Wikipedia commons
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Thomo, M.A. and M.B. Kwapata. 1984, « A survey of indigenous fruits and vegetables in villages around Bunda College of Agriculture » Bunda College of Agriculture Research Bulletin 12:135-167.
Valnet (J.) 1983, Phytothérapie, Masson, «le livre de poche», Paris.
[Traduction fr. des extraits cités : JF D]
Iconographie
○Illustrations : de haut en bas; Jacob Sturm:Deutschlands Flora in Abbildungen (1796) ; illustration de la Flore de L'abbé H. Costes Vol. 2 ; D'après la couverture de Edmonds, J. M. and Chweya J. A. 1997 (W. Curtis, Flora Londinsis, (1777) ; Albert Joseph Pénot : Départ pour le sabbat.
○Photographies : Exceptée celle due à Sahara nature, elles sont extraites d'un travail de Harald Hubich consultable sur Wikipedia commons
Vendredi 13 Janvier 2012
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