Nature - environnement
			 
			 Lors de la manifestation anti-loup organisée par la Fédération Nationale Ovine et la FNSEA à Paris le 27/10/ 2014, les éleveurs avaient amené avec eux 300 brebis sans trop se soucier du bien-être de ces bêtes. Ils les ont parquées sur les Champs Élysées, milieu inconnu et hostile pour elles, après leur avoir fait subir un trop long voyage. Eux qui ne s’inquiètent guère des conditions souvent déplorables dans lesquelles elles sont abattues, les voilà qui s’apitoient sur le sort de celles que les loups mangent. Ils n’ont pourtant pas réussi à faire pleurer le Parisien qui a bien compris, même s’il vit loin des estives, que c’est surtout sur leur manque à gagner que ces éleveurs se lamentent. D’ailleurs, l’échec était prévisible : aujourd’hui le loup est aimé.
						 Échec de la tentative de séduction : le loup est beau !
					 
					 
					 
Comme les autres exploitants agricoles, les éleveurs ovins et leurs syndicats ont l’oreille du gouvernement, de ses ministres de l’Environnement et de l’Agriculture bien entendu, mais aussi du ministre de l’Intérieur et même du Premier Ministre qui a tenu un discours résolument anti-loup lors du congrès de l'Association nationale des élus de la montagne, caressant les éleveurs dans le sens du poil.
À Paris ceux-ci ont cependant appris à leurs dépens que l’on ne s’approche pas aussi facilement d’un ministère que l’on conchie de lisier la façade d’une simple préfecture de province. Ils ont goûté de la grenade lacrymogène lorsqu’ils ont voulu se rendre rue de Varenne où se trouve le ministère de l’Agriculture.
Cette manifestation était avant tout une opération de « séduction du public ». Elle semble en grande partie ratée comme en témoigne les propos d’une Parisienne rapportés par le journal La Montagne dans son édition du 28 Novembre 2014. Venue montrer les brebis à son petit-fils, elle a déclarée : «Elles sont belles et je comprends que chacun défende ses intérêts… Mais le loup aussi est beau et doit être protégé ».
					 
					 
Oui à l’argent de l’Europe ! Non aux règles européennes de protection de la nature !
					 
					 
Avec les éleveurs auvergnats, les céréaliers-éleveurs champenois (bien distinguer les éleveurs des bergers qui en sont les employés) constituaient le gros des troupes. Ce sont eux qui avait amené dans une transhumance symbolique leurs brebis respirer l’air pollué de Paris.
					 
					 
Les éleveurs ovins d’Auvergne manifestaient en nombre ce 27 novembre 2014 alors que les attaques de troupeaux dans cette région se comptent sur les doigts de la main et que les loups dont la présence ne semble qu’être ponctuelle sont seulement suspectés d’en être les auteurs. Il se pourrait bien que les coupables soient des chiens errants. Ces éleveurs-là crient avant d’avoir mal !
					 
					 
Selon leurs propres dires, les céréaliers-éleveurs champenois – qui sont surtout des céréaliers – élèvent des moutons principalement pour toucher des primes de l’Europe : « On utilise les moutons pour valoriser les coteaux que l'on ne peut pas cultiver, explique Bernard Piot, qui gère 400 hectares de cultures et 37 ha de prairies. Maintenir des zones d'herbe nous permet de bénéficier des aides de la Politique agricole commune » (Le Monde, 24.10.2013).
					 
					 
Les éleveurs ovins et leurs organisations veulent bien le beurre, à savoir une enveloppe d’aide de 125 millions d’euros pour la production ovine versée par l’Europe au titre de la Politique Agricole Commune mais ils ne veulent pas débourser l’argent du beurre. Ils refusent l’application de la directive nitrate et veulent l’éradication du loup, espèce protégée au niveau européen.
				 Comme les autres exploitants agricoles, les éleveurs ovins et leurs syndicats ont l’oreille du gouvernement, de ses ministres de l’Environnement et de l’Agriculture bien entendu, mais aussi du ministre de l’Intérieur et même du Premier Ministre qui a tenu un discours résolument anti-loup lors du congrès de l'Association nationale des élus de la montagne, caressant les éleveurs dans le sens du poil.
À Paris ceux-ci ont cependant appris à leurs dépens que l’on ne s’approche pas aussi facilement d’un ministère que l’on conchie de lisier la façade d’une simple préfecture de province. Ils ont goûté de la grenade lacrymogène lorsqu’ils ont voulu se rendre rue de Varenne où se trouve le ministère de l’Agriculture.
Cette manifestation était avant tout une opération de « séduction du public ». Elle semble en grande partie ratée comme en témoigne les propos d’une Parisienne rapportés par le journal La Montagne dans son édition du 28 Novembre 2014. Venue montrer les brebis à son petit-fils, elle a déclarée : «Elles sont belles et je comprends que chacun défende ses intérêts… Mais le loup aussi est beau et doit être protégé ».
Oui à l’argent de l’Europe ! Non aux règles européennes de protection de la nature !
Avec les éleveurs auvergnats, les céréaliers-éleveurs champenois (bien distinguer les éleveurs des bergers qui en sont les employés) constituaient le gros des troupes. Ce sont eux qui avait amené dans une transhumance symbolique leurs brebis respirer l’air pollué de Paris.
Les éleveurs ovins d’Auvergne manifestaient en nombre ce 27 novembre 2014 alors que les attaques de troupeaux dans cette région se comptent sur les doigts de la main et que les loups dont la présence ne semble qu’être ponctuelle sont seulement suspectés d’en être les auteurs. Il se pourrait bien que les coupables soient des chiens errants. Ces éleveurs-là crient avant d’avoir mal !
Selon leurs propres dires, les céréaliers-éleveurs champenois – qui sont surtout des céréaliers – élèvent des moutons principalement pour toucher des primes de l’Europe : « On utilise les moutons pour valoriser les coteaux que l'on ne peut pas cultiver, explique Bernard Piot, qui gère 400 hectares de cultures et 37 ha de prairies. Maintenir des zones d'herbe nous permet de bénéficier des aides de la Politique agricole commune » (Le Monde, 24.10.2013).
Les éleveurs ovins et leurs organisations veulent bien le beurre, à savoir une enveloppe d’aide de 125 millions d’euros pour la production ovine versée par l’Europe au titre de la Politique Agricole Commune mais ils ne veulent pas débourser l’argent du beurre. Ils refusent l’application de la directive nitrate et veulent l’éradication du loup, espèce protégée au niveau européen.
						 La Fédération Nationale Ovine et la FNSEA se félicitent de l’aide de l’Europe pour l’élevage mais en même temps vitupèrent contre la réglementation environnementale européenne. Sous leur pression le gouvernement français applique cette réglementation de mauvaise grâce et à reculons, au risque d’encourir des pénalités financières. Elles seront payées en fin de compte par les contribuables, tous les contribuables, y compris ceux qui sont en désaccord avec ce laisser-aller environnemental coupable et le dénoncent.
					 
					 
					 
La dent du loup, c’est violent ! Le couteau de l’égorgeur, ça ne l’est pas…
					 
					 
Parquées au pied de la Tour Eiffel, en pleine ville, les quelques 300 brebis auvergnates et champenoises ont été placées dans un environnement impropre et inconnu, perçu comme hostile, donc stressant et source de souffrances. Celles qui étaient parties d’Auvergne la veille de la manifestation à 10h du matin ont dû subir entre huit et neuf heures de transport. La bétaillère s’est arrêtée le soir à Rambouillet où les bêtes ont passé la nuit dans un pré. Dans quelles conditions ? Personne ne l’a demandé, ni a fortiori vérifié !
On a entendu sur France-Info un éleveur se lamenter sur le sort de ses pauvres brebis égorgées, raconter qu’il les appelait par leur nom et qu’il en avait élevé certaines au biberon ! D’ailleurs l’un d’entre eux donnait le biberon à un agneau pour épater le badaud parisien ! Ces types se foutent du monde, de vous, de moi ! S’ils les aimaient tant leurs brebis, ils leur auraient évité ce voyage à Paris très pénible pour elles.
					 
					 
				 La dent du loup, c’est violent ! Le couteau de l’égorgeur, ça ne l’est pas…
Parquées au pied de la Tour Eiffel, en pleine ville, les quelques 300 brebis auvergnates et champenoises ont été placées dans un environnement impropre et inconnu, perçu comme hostile, donc stressant et source de souffrances. Celles qui étaient parties d’Auvergne la veille de la manifestation à 10h du matin ont dû subir entre huit et neuf heures de transport. La bétaillère s’est arrêtée le soir à Rambouillet où les bêtes ont passé la nuit dans un pré. Dans quelles conditions ? Personne ne l’a demandé, ni a fortiori vérifié !
On a entendu sur France-Info un éleveur se lamenter sur le sort de ses pauvres brebis égorgées, raconter qu’il les appelait par leur nom et qu’il en avait élevé certaines au biberon ! D’ailleurs l’un d’entre eux donnait le biberon à un agneau pour épater le badaud parisien ! Ces types se foutent du monde, de vous, de moi ! S’ils les aimaient tant leurs brebis, ils leur auraient évité ce voyage à Paris très pénible pour elles.
						 De plus la compassion à l’égard de leur cheptel est bien sélective. Sinon, ils regarderaient de plus près les conditions dans lesquelles il est abattu dans nombre d’abattoirs dont certains sont auvergnats. Ils ne le toléreraient pas.  Pas plus qu’ils ne toléreraient que leurs chères brebis soient égorgées sans étourdissement pour pouvoir être vendues à l’export dans les pays du Proche et Moyen-Orient. 
					 
Un éleveur champenois dont le troupeau a été victime d’une attaque de loup a déclaré à la journaliste Audrey Garric : «Voir des animaux morts fait partie de notre métier, mais on n'est pas habitués à une telle violence » (Le Monde, art. cité). Mauvaise foi ou schizoïdie ? C’est violent quand c’est un loup affamé qui tue la brebis, cela ne l’est plus lorsque dans un abattoir elle est suspendue par une patte la tête en bas et qu’elle gigote alors que le tueur l’égorge sans étourdissement préalable selon le rite hallal ? (Voir ici)
					 
					 
Le loup bouc émissaire ? Peut-être…
					 
					 
Les associations du collectif « Cap Loup » considèrent qu’en déclarant la guerre au loup les agriculteurs se trompent d’ennemis : «Le loup n’est pas responsable des difficultés économiques, écrivent-elles dans un communiqué publié à la suite de la manifestation parisienne. Le loup est une cible très facile à désigner, fédératrice pour des syndicats agricoles dépassés par les difficultés profondes de la filière ovine. La très forte concurrence internationale, la baisse continue de la consommation de viande ovine en France (-50% en 30 ans), la disparition des terres agricoles au profit de l’urbanisation (7 millions d’hectares en 50 ans), la multiplication des maladies (émergence récente du virus de Schmallenberg): voilà les causes réelles des difficultés de l’élevage ovin. »
					 
					 
Ce constat est sans aucun doute exact, mais même si tout allait pour le mieux sur le plan économique pour l’élevage ovin, le loup dès qu’il pointe son museau est pour les éleveurs et les bergers ce qu’il n’a jamais cessé d’être depuis toujours : l’ennemi à abattre. Bergers et éleveurs le perçoivent comme un fléau, un peu comme le jardinier perçoit le doryphore, la courtilière ou la taupe. Mais à la différence de ces derniers, on le pense capable de s’attaquer à l’homme et il a fait peur. Il le fait peut-être toujours, l’hiver, dans les quelques « bouts du monde » isolés qui existent encore sur les plateaux du Massif Central battus par l’Écir ou la Burle.
					 
					 
Le loup ennemi héréditaire du paysan, certainement !
					 
					 
				 Un éleveur champenois dont le troupeau a été victime d’une attaque de loup a déclaré à la journaliste Audrey Garric : «Voir des animaux morts fait partie de notre métier, mais on n'est pas habitués à une telle violence » (Le Monde, art. cité). Mauvaise foi ou schizoïdie ? C’est violent quand c’est un loup affamé qui tue la brebis, cela ne l’est plus lorsque dans un abattoir elle est suspendue par une patte la tête en bas et qu’elle gigote alors que le tueur l’égorge sans étourdissement préalable selon le rite hallal ? (Voir ici)
Le loup bouc émissaire ? Peut-être…
Les associations du collectif « Cap Loup » considèrent qu’en déclarant la guerre au loup les agriculteurs se trompent d’ennemis : «Le loup n’est pas responsable des difficultés économiques, écrivent-elles dans un communiqué publié à la suite de la manifestation parisienne. Le loup est une cible très facile à désigner, fédératrice pour des syndicats agricoles dépassés par les difficultés profondes de la filière ovine. La très forte concurrence internationale, la baisse continue de la consommation de viande ovine en France (-50% en 30 ans), la disparition des terres agricoles au profit de l’urbanisation (7 millions d’hectares en 50 ans), la multiplication des maladies (émergence récente du virus de Schmallenberg): voilà les causes réelles des difficultés de l’élevage ovin. »
Ce constat est sans aucun doute exact, mais même si tout allait pour le mieux sur le plan économique pour l’élevage ovin, le loup dès qu’il pointe son museau est pour les éleveurs et les bergers ce qu’il n’a jamais cessé d’être depuis toujours : l’ennemi à abattre. Bergers et éleveurs le perçoivent comme un fléau, un peu comme le jardinier perçoit le doryphore, la courtilière ou la taupe. Mais à la différence de ces derniers, on le pense capable de s’attaquer à l’homme et il a fait peur. Il le fait peut-être toujours, l’hiver, dans les quelques « bouts du monde » isolés qui existent encore sur les plateaux du Massif Central battus par l’Écir ou la Burle.
Le loup ennemi héréditaire du paysan, certainement !
					 
						 Le fermier le chien et le renard - illustration grandville
					 
				 
						 En tout cas, il fut vécu dans cette région comme un fléau jusqu’à une date récente. Voici ce qu’écrivait en 1944,  il y a moins d’un siècle, l’inspecteur primaire et érudit local H. Germouty en introduction à son article « Le loup dans l’histoire et le folklore du Massif Central » : 
					 
« Le loup et le renard sont d'étranges voisins !
Je ne bâtirai point autour de leur demeure,
nous affirme La Fontaine. La plupart des campagnards du Massif Central pensent de même. Dans toute cette région, le loup a été au cours des siècles, un voisin redoutable et redouté. C’était non seulement l’ennemi numéro un, mais encore le traître dangereux avec lequel on était aux prises à peu près tous les jours. Aussi son existence, la liste de ses méfaits, les malheurs qu’il a causés, tiennent-ils une très grande place dans l’histoire et le folklore de cette partie de la France » (Auvergne, cahiers d’études régionales, n° 107, 1944, p.27, souligné par moi) .
					 
					 
Dans cet article aussi instructif que révélateur on apprend qu’à l’orée du siècle dernier, « Les histoire de loups dites aux veillées de jadis dans toutes les étables de la vaste région du Massif Central dénommée « la Montagne » causaient toujours une certaine émotion et provoquaient un véritable état de peur » notamment chez les enfants. Page 37 de son article H. Germouty cite à ce propos Martin Nadaud, maçon creusois et homme politique auteur de l’aphorisme souvent répété depuis « Quand le bâtiment va, tout va ! » qui a participé à ces veillées dans sa jeunesse. Il écrivait : « Nous sortions de ces veillées tellement effrayés qu’il fallait nous tenir par la main pour nous reconduire à la maison. » Il n’est pas étonnant que cette peur du loup se soit ancrée dans l’esprit de ces jeunes et ait perdurée au fond d’eux-mêmes, inavouée mais prête à resurgir pour peu que l’occasion s’en présentât. Une peur que l’on jugeait sans doute salutaire ! Une peur transmise à leurs descendants…
					 
					 
H. Germouty constate la diminution du nombre de loups à son époque et note que « les histoires de loups disparaissent peu à peu avec les fauves eux-mêmes. » Il considère que « les routes qui sillonnent les bois, les battues fructueuses qui ont été organisées, la diminution des troupeaux de moutons, le renforcement de leur garde, ont amené la rareté de ce fléau dans nos campagnes » (p. 40) Les termes soulignés dans cette citation montrent bien que pour cet auteur le loup est un fléau et que sa disparition prochaine est considérée comme une très bonne chose. C’est aussi ce que pensaient éleveurs et bergers.
					 
					 
Il ne faut pas oublier que c’est dans le Massif Central qu’a sévi le loup du Gévaudan, aujourd’hui département de la Lozère. Il faut aussi rappeler que le dernier loup abattu en France avant le retour de l’espèce dans le Mercantour en 1992, le fut dans le Limousin en 1937. 77 ans, ce n’est pas si long pour la mémoire collective ! Tout cela permet de comprendre que dans une partie du Massif Central, l’Auvergne, où les loups n’ont jusqu’à présent posé la patte qu’occasionnellement, les éleveurs se mobilisent aussi facilement contre son retour. Pour l’éleveur et le berger auvergnat le loup est, et restera l’ennemi héréditaire ! Et cela n’a rien à voir avec l’économie… Il s’agit d’un atavisme culturel partagé dans bien des campagnes et montagnes des régions de France.
					 
					 
La protection du loup, la science et l’économie
					 
					 
On peut justifier la protection du loup de bien des façons. Dans notre civilisation occidentale où la science est devenue une religion d’état, l’argumentation pour être recevable devra être, ou avoir l’air d’être, « scientifique ». Ainsi elle se parera des atours de l’objectivité et de la rationalité. La référence sera alors la biologie de la conservation et le motif la sauvegarde de la biodiversité. En protégeant le loup on protège toutes les espèces qui partagent son habitat, le loup étant qualifié d’ « espèce parapluie » c’est-à-dire une espèce dont les besoins écologiques incluent ceux de nombreuses autres espèces de telle sorte qu’en la protégeant, on les protège aussi.
					 
					 
L’autre divinité actuelle, c’est le fric et de ce point de vue, il est possible d’arguer que le tourisme vert favorisé par le loup est plus rentable que le pastoralisme qui ne survit qu’à coup de subventions prises in fine dans la poche des contribuables. Un ancien maire de Saint Martin Vésubie Gaston Franco déclarait « Le pastoralisme n’est pas indispensable au Mercantour » sous-entendu « le tourisme l’est ». Gaston Franco le savait si bien qu’il est à l’origine d’ « Alpha - Le Temps du Loup » où les touristes peuvent venir observer des loups évoluant en semi-liberté dans un vaste enclos boisé.
Les associations de défense du loup jouent habillement sur ces deux claviers pourtant ce n’est pas pour des raisons « scientifiques » tirées de la biologie de la conservation dont beaucoup ignorent l’existence même, ni pour des raisons économiques qui ne les concernent que très indirectement que le regard porté sur le loup par une majorité de nos contemporains a changé.
					 
					 
Pourquoi les gens ne choisissent plus entre le berger et le loup
					 
					 
Comme le met en évidence l’analyse de l’article de H. Germouty, entre le loup et le berger, il n’y avait pas d’hésitation jusque dans la première moitié du XXème siècle au moins, l’opinion publique choisissait massivement le berger.
Le berger a longtemps joui d’une bonne image dont l’une des racines est sans doute la métaphore chrétienne du Seigneur, berger de ses ouailles, c’est-à-dire de ses brebis : « Moi, je suis le bon berger : le bon berger laisse sa vie pour les brebis … Moi, je suis le bon berger : je connais les miens et je suis connu des miens, comme le Père me connaît et moi je connais le Père ; et je laisse ma vie pour les brebis » (Jean 10 v.11, 14 et 15)
Mais cette image s’est singulièrement ternie depuis que le loup venu d’Italie a posé la patte en France. Elle s’est ternie parce que trop souvent le berger est confondu avec l’éleveur, le propriétaire du troupeau. Une confusion qui se produit d’autant plus facilement que les deux ne font parfois qu’un et que vis-à-vis du loup, berger et éleveur font souvent cause commune. Plus grave encore, ils font cause commune avec le chasseur qui voit dans le loup un concurrent. Or, l’image du chasseur n’est pas bonne pour une grosse majorité de gens, pour presque tous ceux qui ne chassent pas ou n’ont pas de chasseurs parmi leurs proches.
					 
					 
Les gens ont vite compris que la protection de la nature était le cadet des soucis de cette triplette et qu’elle considérait que la montagne et tous les espaces naturels lui appartenaient. Pas de place pour le loup ou un autre animal sauvage, plus guère de place non plus pour les autres usagers de ces espaces que leurs chiens dissuadent de fréquenter avec plus de succès qu’ils dissuadent les loups d’attaquer les troupeaux ! Il y a conflit d’usages.
L’opinion publique n’est plus du seul côté du berger même si cela ne se reflète guère dans la presse régionale trop souvent résolument anti-loup et pro-chasse. Mais la raison principale n’en est pas cette collusion berger, éleveur propriétaire, chasseur. Ce n’est pas non plus ces conflits d’usages qui en sont la raison principale bien que tout cela ait un rôle. La raison principale c’est que les gens ne veulent plus la mort du loup tout simplement parce qu’ils le trouvent beau : ils l’aiment !
				 « Le loup et le renard sont d'étranges voisins !
Je ne bâtirai point autour de leur demeure,
nous affirme La Fontaine. La plupart des campagnards du Massif Central pensent de même. Dans toute cette région, le loup a été au cours des siècles, un voisin redoutable et redouté. C’était non seulement l’ennemi numéro un, mais encore le traître dangereux avec lequel on était aux prises à peu près tous les jours. Aussi son existence, la liste de ses méfaits, les malheurs qu’il a causés, tiennent-ils une très grande place dans l’histoire et le folklore de cette partie de la France » (Auvergne, cahiers d’études régionales, n° 107, 1944, p.27, souligné par moi) .
Dans cet article aussi instructif que révélateur on apprend qu’à l’orée du siècle dernier, « Les histoire de loups dites aux veillées de jadis dans toutes les étables de la vaste région du Massif Central dénommée « la Montagne » causaient toujours une certaine émotion et provoquaient un véritable état de peur » notamment chez les enfants. Page 37 de son article H. Germouty cite à ce propos Martin Nadaud, maçon creusois et homme politique auteur de l’aphorisme souvent répété depuis « Quand le bâtiment va, tout va ! » qui a participé à ces veillées dans sa jeunesse. Il écrivait : « Nous sortions de ces veillées tellement effrayés qu’il fallait nous tenir par la main pour nous reconduire à la maison. » Il n’est pas étonnant que cette peur du loup se soit ancrée dans l’esprit de ces jeunes et ait perdurée au fond d’eux-mêmes, inavouée mais prête à resurgir pour peu que l’occasion s’en présentât. Une peur que l’on jugeait sans doute salutaire ! Une peur transmise à leurs descendants…
H. Germouty constate la diminution du nombre de loups à son époque et note que « les histoires de loups disparaissent peu à peu avec les fauves eux-mêmes. » Il considère que « les routes qui sillonnent les bois, les battues fructueuses qui ont été organisées, la diminution des troupeaux de moutons, le renforcement de leur garde, ont amené la rareté de ce fléau dans nos campagnes » (p. 40) Les termes soulignés dans cette citation montrent bien que pour cet auteur le loup est un fléau et que sa disparition prochaine est considérée comme une très bonne chose. C’est aussi ce que pensaient éleveurs et bergers.
Il ne faut pas oublier que c’est dans le Massif Central qu’a sévi le loup du Gévaudan, aujourd’hui département de la Lozère. Il faut aussi rappeler que le dernier loup abattu en France avant le retour de l’espèce dans le Mercantour en 1992, le fut dans le Limousin en 1937. 77 ans, ce n’est pas si long pour la mémoire collective ! Tout cela permet de comprendre que dans une partie du Massif Central, l’Auvergne, où les loups n’ont jusqu’à présent posé la patte qu’occasionnellement, les éleveurs se mobilisent aussi facilement contre son retour. Pour l’éleveur et le berger auvergnat le loup est, et restera l’ennemi héréditaire ! Et cela n’a rien à voir avec l’économie… Il s’agit d’un atavisme culturel partagé dans bien des campagnes et montagnes des régions de France.
La protection du loup, la science et l’économie
On peut justifier la protection du loup de bien des façons. Dans notre civilisation occidentale où la science est devenue une religion d’état, l’argumentation pour être recevable devra être, ou avoir l’air d’être, « scientifique ». Ainsi elle se parera des atours de l’objectivité et de la rationalité. La référence sera alors la biologie de la conservation et le motif la sauvegarde de la biodiversité. En protégeant le loup on protège toutes les espèces qui partagent son habitat, le loup étant qualifié d’ « espèce parapluie » c’est-à-dire une espèce dont les besoins écologiques incluent ceux de nombreuses autres espèces de telle sorte qu’en la protégeant, on les protège aussi.
L’autre divinité actuelle, c’est le fric et de ce point de vue, il est possible d’arguer que le tourisme vert favorisé par le loup est plus rentable que le pastoralisme qui ne survit qu’à coup de subventions prises in fine dans la poche des contribuables. Un ancien maire de Saint Martin Vésubie Gaston Franco déclarait « Le pastoralisme n’est pas indispensable au Mercantour » sous-entendu « le tourisme l’est ». Gaston Franco le savait si bien qu’il est à l’origine d’ « Alpha - Le Temps du Loup » où les touristes peuvent venir observer des loups évoluant en semi-liberté dans un vaste enclos boisé.
Les associations de défense du loup jouent habillement sur ces deux claviers pourtant ce n’est pas pour des raisons « scientifiques » tirées de la biologie de la conservation dont beaucoup ignorent l’existence même, ni pour des raisons économiques qui ne les concernent que très indirectement que le regard porté sur le loup par une majorité de nos contemporains a changé.
Pourquoi les gens ne choisissent plus entre le berger et le loup
Comme le met en évidence l’analyse de l’article de H. Germouty, entre le loup et le berger, il n’y avait pas d’hésitation jusque dans la première moitié du XXème siècle au moins, l’opinion publique choisissait massivement le berger.
Le berger a longtemps joui d’une bonne image dont l’une des racines est sans doute la métaphore chrétienne du Seigneur, berger de ses ouailles, c’est-à-dire de ses brebis : « Moi, je suis le bon berger : le bon berger laisse sa vie pour les brebis … Moi, je suis le bon berger : je connais les miens et je suis connu des miens, comme le Père me connaît et moi je connais le Père ; et je laisse ma vie pour les brebis » (Jean 10 v.11, 14 et 15)
Mais cette image s’est singulièrement ternie depuis que le loup venu d’Italie a posé la patte en France. Elle s’est ternie parce que trop souvent le berger est confondu avec l’éleveur, le propriétaire du troupeau. Une confusion qui se produit d’autant plus facilement que les deux ne font parfois qu’un et que vis-à-vis du loup, berger et éleveur font souvent cause commune. Plus grave encore, ils font cause commune avec le chasseur qui voit dans le loup un concurrent. Or, l’image du chasseur n’est pas bonne pour une grosse majorité de gens, pour presque tous ceux qui ne chassent pas ou n’ont pas de chasseurs parmi leurs proches.
Les gens ont vite compris que la protection de la nature était le cadet des soucis de cette triplette et qu’elle considérait que la montagne et tous les espaces naturels lui appartenaient. Pas de place pour le loup ou un autre animal sauvage, plus guère de place non plus pour les autres usagers de ces espaces que leurs chiens dissuadent de fréquenter avec plus de succès qu’ils dissuadent les loups d’attaquer les troupeaux ! Il y a conflit d’usages.
L’opinion publique n’est plus du seul côté du berger même si cela ne se reflète guère dans la presse régionale trop souvent résolument anti-loup et pro-chasse. Mais la raison principale n’en est pas cette collusion berger, éleveur propriétaire, chasseur. Ce n’est pas non plus ces conflits d’usages qui en sont la raison principale bien que tout cela ait un rôle. La raison principale c’est que les gens ne veulent plus la mort du loup tout simplement parce qu’ils le trouvent beau : ils l’aiment !
				 
						 Voilà la vraie raison sans doute tout à fait déraisonnable mais parfaitement valable et respectable qui fait que beaucoup d’entre nous sont pour que l’on protège le loup. Relisons les propos de la parisienne venue montrer les brebis à son petit-fils : «le loup aussi est beau et doit être protégé ». Tout est dit mais il est évident que ce n’est pas des raisons de ce genre qu’il faut invoquer face à des technocrates au cœur sec, experts, scientifiques et économistes de tout poil qui veulent des raisons objectives à nos choix et qui tiennent les élus sous leur coupe ou derrière lesquels ces élus se réfugient. 
					 
Ce revirement d’un animal redouté à exterminer à un animal admiré qu’il faut protéger, de la haine à l’amour faut-il l’expliquer ? Est-il seulement explicable ? S’il fallait à tout prix le faire, il semble que le plus plausible serait d’invoquer le besoin de nature sauvage universel chez tous les hommes et qui se révélerait seulement lorsque cette nature de plus en plus asservie et domestiquée est en voie de disparition. C’est l’hypothèse que retient Élise Rousseau dans son Anthologie du Loup lorsqu’elle écrit : « L’homme d’aujourd’hui ayant exterminé le sauvage, apprivoisé la nature, se retrouve soudain avec un manque. Celui de la vraie nature. Pas celle des vergers et des futaies bien entretenues. La vraie nature, imprévisible, inextricable, vierge de toute domestication. Où il reste une place pour cette crainte, ce mystère, cette peur que l’on a tellement tenté d’éradiquer. Qui mieux que le loup peut symboliser ce besoin de renouer avec cette nature-là ? » (Delachaux et Niestlé, Paris, 2006, p. 250)
Dans ces conditions il était joué d’avance que l’opération de communication des éleveurs ovins pour séduire les citadins ne pouvait qu’échouer. Ce n’étaient pas quelques malheureuses brebis parquées sur les Champs Élysées qui les feraient crier haro sur le loup.
					 
					 
NB : 80% des Français considèrent qu’ « un animal comme le loup a sa place dans la nature en France» et ne veulent pas qu’il soit éradiqué selon un sondage IFOP pour l’ASPAS et One Voice effectué en septembre 2013 (consultable ici)
					 
					 
					 
					 
					 
					 
				 Ce revirement d’un animal redouté à exterminer à un animal admiré qu’il faut protéger, de la haine à l’amour faut-il l’expliquer ? Est-il seulement explicable ? S’il fallait à tout prix le faire, il semble que le plus plausible serait d’invoquer le besoin de nature sauvage universel chez tous les hommes et qui se révélerait seulement lorsque cette nature de plus en plus asservie et domestiquée est en voie de disparition. C’est l’hypothèse que retient Élise Rousseau dans son Anthologie du Loup lorsqu’elle écrit : « L’homme d’aujourd’hui ayant exterminé le sauvage, apprivoisé la nature, se retrouve soudain avec un manque. Celui de la vraie nature. Pas celle des vergers et des futaies bien entretenues. La vraie nature, imprévisible, inextricable, vierge de toute domestication. Où il reste une place pour cette crainte, ce mystère, cette peur que l’on a tellement tenté d’éradiquer. Qui mieux que le loup peut symboliser ce besoin de renouer avec cette nature-là ? » (Delachaux et Niestlé, Paris, 2006, p. 250)
Dans ces conditions il était joué d’avance que l’opération de communication des éleveurs ovins pour séduire les citadins ne pouvait qu’échouer. Ce n’étaient pas quelques malheureuses brebis parquées sur les Champs Élysées qui les feraient crier haro sur le loup.
NB : 80% des Français considèrent qu’ « un animal comme le loup a sa place dans la nature en France» et ne veulent pas qu’il soit éradiqué selon un sondage IFOP pour l’ASPAS et One Voice effectué en septembre 2013 (consultable ici)
			 Jeudi 4 Décembre 2014
				 
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				 Au quotidien
			 
			 
					 
						 Hélas !!!!
					 
				 
						 Dessin trouvé sur le réseau. Auteur inconnu. J'ai ajouté la légende
					 
				 
			 Samedi 29 Novembre 2014
				 
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		 Bien que la notion de biodiversité soit une notion forgée par un biologiste, la « crise de la biodiversité » n’est pas un phénomène qui relève de la biologie ou plus généralement de la science bien que la science puisse sinon la mesurer du moins l’évaluer. Par contre elle ne permet pas de justifier que nous tentions de la sauvegarder. De plus, non seulement la science nous est d’un maigre secours pour la protection de ce que cette biodiversité désigne mais source des innovations technologiques qui la mettent à mal, elle est une des causes de son érosion.
						 La biodiversité comme arme politique
					 
					 
					 
Ce que la biodiversité désigne, son référent n’est rien d’autre que la Nature. Mais ‘la Nature’ avec un ‘N’ majuscule est une notion métaphysique délicate à élucider et ‘la nature’ sans majuscule est une notion vague avec une référence aux limites incertaines. De là découle l’intérêt du concept de biodiversité pour un biologiste, écologue, taxonomiste ou autre. C’est en fin de compte une façon de désigner la nature sans être obligé d’en élucider la notion. D’un pur point de vue théorique ce concept ne semble pas avoir d’autre utilité. Par contre il est d’un intérêt militant capital comme le soutient Julien Delord (2009, p. 193) : « Il s’agit véritablement d’une arme politique par sa capacité à modifier les jeux de pouvoirs concernant l’environnement et la nature – nature qui, justement, bien qu’abîmée, broyée, polluée, reste la nature. Au contraire, la biodiversité en partie détruite, est forcément une biodiversité diminuée : il y a moins de biodiversité. Ainsi surgit l’urgence de sa sauvegarde ! » Je modifierai simplement la dernière phrase en « Ainsi peut surgir l’urgence de sa sauvegarde » car il ne suffit pas de pouvoir constater, évaluer voire mesurer cette diminution, il faut encore s’en soucier, ce qui n’est, hélas, pas le cas de tous les hommes, ni même de tous les scientifiques ou biologistes comme le souligne à juste titre Alain Dubois (2010, p.640).
					 
					 
				 Ce que la biodiversité désigne, son référent n’est rien d’autre que la Nature. Mais ‘la Nature’ avec un ‘N’ majuscule est une notion métaphysique délicate à élucider et ‘la nature’ sans majuscule est une notion vague avec une référence aux limites incertaines. De là découle l’intérêt du concept de biodiversité pour un biologiste, écologue, taxonomiste ou autre. C’est en fin de compte une façon de désigner la nature sans être obligé d’en élucider la notion. D’un pur point de vue théorique ce concept ne semble pas avoir d’autre utilité. Par contre il est d’un intérêt militant capital comme le soutient Julien Delord (2009, p. 193) : « Il s’agit véritablement d’une arme politique par sa capacité à modifier les jeux de pouvoirs concernant l’environnement et la nature – nature qui, justement, bien qu’abîmée, broyée, polluée, reste la nature. Au contraire, la biodiversité en partie détruite, est forcément une biodiversité diminuée : il y a moins de biodiversité. Ainsi surgit l’urgence de sa sauvegarde ! » Je modifierai simplement la dernière phrase en « Ainsi peut surgir l’urgence de sa sauvegarde » car il ne suffit pas de pouvoir constater, évaluer voire mesurer cette diminution, il faut encore s’en soucier, ce qui n’est, hélas, pas le cas de tous les hommes, ni même de tous les scientifiques ou biologistes comme le souligne à juste titre Alain Dubois (2010, p.640).
					 
						 MNHN, Grande galrie de l'évolution
					 
				 
						 Construire un mausolée de la biodiversité avant que Nature ne meure
					 
					 
					 
On connait le pessimisme du Professeur Alain Dubois en matière de « préservation de la biodiversité » voir ici . Ce pessimisme a des bases solides et il a peut-être raison de penser que le combat est perdu, à supposer même qu’il y ait eu un véritable combat. Il propose alors une solution de repli : constituer pour les générations futures une banque de « pré-fossiles », une sorte de « mausolée de la biodiversité » la plus exhaustive possible. S’il s’agit d’une solution de repli pour le naturaliste qui aime la nature vivante colorée et diverse, s’agit-il vraiment d’une solution de repli pour la biologie, notamment la taxonomie et la biologie de l’évolution?
					 
					 
Dans son commentaire (très) critique publié en postface à l’ouvrage de Julien Delord L’extinction d’espèce, histoire d’un concept et enjeux éthiques, Alain Dubois explique pourquoi les spécimens récoltés et mis en collection dans un musée sont une base de données essentielle et indispensable pour les biologistes : l’évolution n’est pas téléologique, n’est pas programmée et n’obéit pas à des lois déterministes. On ne peut pas « construire un tableau de Mendeleïev des espèces vivantes et prévoir les caractéristiques de celles que nous ne connaissons pas à partir des caractéristiques de celles que nous avons étudiées » (p.657) Il n’y a pas de lois générales de l’évolution, seulement des extrapolations effectuées à partir de cas particuliers qui souffrent de nombreuses exceptions, les particularités du mode vie de telle ou telle espèce pouvant orienter la sélection naturelle dans un sens imprévu. Il en résulte que « seule l’étude concrète des espèces réelles permet d’établir leur caractère et leur histoire (…). La reconstitution des relations de parenté entre espèces ne peut s’effectuer qu’a posteriori, une fois ces espèces découvertes et étudiées : c’est une machine, plus exactement un arbre à remonter le temps, mais pas une machine permettant de prédire ce qui va se passer » (ibid.) En conséquence, « l’étude fine des caractères phénotypiques et génotypiques des 13 – 14 millions d’espèces qu’abrite peut-être encore la Terre serait une mine d’or incomparable pour la compréhension de l’histoire des espèces vivantes, y compris pour une partie des espèces éteintes, celles qui se situent dans les lignées directes d’espèces actuelles » (p.658). A condition de les récolter pendant qu’il est encore temps.
				 On connait le pessimisme du Professeur Alain Dubois en matière de « préservation de la biodiversité » voir ici . Ce pessimisme a des bases solides et il a peut-être raison de penser que le combat est perdu, à supposer même qu’il y ait eu un véritable combat. Il propose alors une solution de repli : constituer pour les générations futures une banque de « pré-fossiles », une sorte de « mausolée de la biodiversité » la plus exhaustive possible. S’il s’agit d’une solution de repli pour le naturaliste qui aime la nature vivante colorée et diverse, s’agit-il vraiment d’une solution de repli pour la biologie, notamment la taxonomie et la biologie de l’évolution?
Dans son commentaire (très) critique publié en postface à l’ouvrage de Julien Delord L’extinction d’espèce, histoire d’un concept et enjeux éthiques, Alain Dubois explique pourquoi les spécimens récoltés et mis en collection dans un musée sont une base de données essentielle et indispensable pour les biologistes : l’évolution n’est pas téléologique, n’est pas programmée et n’obéit pas à des lois déterministes. On ne peut pas « construire un tableau de Mendeleïev des espèces vivantes et prévoir les caractéristiques de celles que nous ne connaissons pas à partir des caractéristiques de celles que nous avons étudiées » (p.657) Il n’y a pas de lois générales de l’évolution, seulement des extrapolations effectuées à partir de cas particuliers qui souffrent de nombreuses exceptions, les particularités du mode vie de telle ou telle espèce pouvant orienter la sélection naturelle dans un sens imprévu. Il en résulte que « seule l’étude concrète des espèces réelles permet d’établir leur caractère et leur histoire (…). La reconstitution des relations de parenté entre espèces ne peut s’effectuer qu’a posteriori, une fois ces espèces découvertes et étudiées : c’est une machine, plus exactement un arbre à remonter le temps, mais pas une machine permettant de prédire ce qui va se passer » (ibid.) En conséquence, « l’étude fine des caractères phénotypiques et génotypiques des 13 – 14 millions d’espèces qu’abrite peut-être encore la Terre serait une mine d’or incomparable pour la compréhension de l’histoire des espèces vivantes, y compris pour une partie des espèces éteintes, celles qui se situent dans les lignées directes d’espèces actuelles » (p.658). A condition de les récolter pendant qu’il est encore temps.
						 Un plaidoyer pro domo 	
					 
					 
					 
Il est frappant de constater que cette argumentation vaut indépendamment des menaces qui pèsent actuellement sur la biodiversité. Elle reste valable que cette biodiversité soit menacée ou non. En somme, d’un « pur » point de vue scientifique, dès lors que ces données auront été collectées, peu importe le sort final des espèces et des individus qui les composent. Ils peuvent disparaître de la surface de la planète. Qu’importe ! Les biologistes pourront continuer leurs recherches « si bien que notre connaissance des merveilles des règnes animaux et végétaux ne (souffrira pas) du moindre détriment par les pertes que la création semble destinée à subir » selon un texte de 1848, cité page 656 par Alain Dubois.
L’accélération des extinctions d’espèces à laquelle on assiste aujourd’hui rend simplement cette quête de données plus urgente. Il s’agit pour le biologiste de l’évolution de sauver son objet d’étude avant qu’il ne soit détruit. Et pour cela, il n’est pas nécessaire de garder vivantes toute cette faune et toute cette flore appelées à disparaître. Il suffirait « de récolter et de fixer des millions de spécimens, des tissus, de l’ADN, des photos, des films, des enregistrements de chants, des observations, du nombre le plus élevé possible d’espèces vouées à une destruction irrémédiable et rapide, comme témoin pour l’avenir et pour études ultérieures (anatomiques, taxinomiques, phylogénétiques, etc.) » et « si ce travail est bien fait, ce matériel pourra être étudié dans de bonnes conditions même dans des centaines d’années » (p.655).
L’urgence de la constitution d’une telle base de données suppose une réorientation de la conception même de la recherche, de son fonctionnement et des crédits : la taxinomie, cessant d’être le parent pauvre de la biologie, devrait bénéficier d’une nouvelle reconnaissance institutionnelle ainsi que bien entendu, des postes et crédits qui vont avec. Du travail en perspective, tant pour les biologistes actuels que pour ceux de demain… On ne peut s’empêcher de voir dans cette façon de vouloir répondre à la crise de la biodiversité un plaidoyer pro domo en faveur d’une branche de la biologie, à savoir la taxinomie contre d’autres branches de la discipline et notamment la biologie de la conservation.
					 
					 
Les raisons de sauver la biodiversité ne sont pas d’ordre scientifique
					 
					 
À part donner du travail aux biologistes qu’ils soient taxinomistes, biologistes de l’évolution, anatomistes où autres, quel intérêt pourront avoir les bases de données recueillies si le monde futur devait être un monde dans lequel il n’y aurait plus que des vaches, des poules, des chiens et quelques autres espèces utiles aux humains avec en plus un petit nombre d’espèces de valeur patrimoniales vivant au sein d’un habitat préservé dans une poignée de parcs nationaux à l’accès «réglementé»? Faire pleurer nos descendants sur la beauté d’un monde révolu et aussi les faire nous maudire ?
					 
					 
				 Il est frappant de constater que cette argumentation vaut indépendamment des menaces qui pèsent actuellement sur la biodiversité. Elle reste valable que cette biodiversité soit menacée ou non. En somme, d’un « pur » point de vue scientifique, dès lors que ces données auront été collectées, peu importe le sort final des espèces et des individus qui les composent. Ils peuvent disparaître de la surface de la planète. Qu’importe ! Les biologistes pourront continuer leurs recherches « si bien que notre connaissance des merveilles des règnes animaux et végétaux ne (souffrira pas) du moindre détriment par les pertes que la création semble destinée à subir » selon un texte de 1848, cité page 656 par Alain Dubois.
L’accélération des extinctions d’espèces à laquelle on assiste aujourd’hui rend simplement cette quête de données plus urgente. Il s’agit pour le biologiste de l’évolution de sauver son objet d’étude avant qu’il ne soit détruit. Et pour cela, il n’est pas nécessaire de garder vivantes toute cette faune et toute cette flore appelées à disparaître. Il suffirait « de récolter et de fixer des millions de spécimens, des tissus, de l’ADN, des photos, des films, des enregistrements de chants, des observations, du nombre le plus élevé possible d’espèces vouées à une destruction irrémédiable et rapide, comme témoin pour l’avenir et pour études ultérieures (anatomiques, taxinomiques, phylogénétiques, etc.) » et « si ce travail est bien fait, ce matériel pourra être étudié dans de bonnes conditions même dans des centaines d’années » (p.655).
L’urgence de la constitution d’une telle base de données suppose une réorientation de la conception même de la recherche, de son fonctionnement et des crédits : la taxinomie, cessant d’être le parent pauvre de la biologie, devrait bénéficier d’une nouvelle reconnaissance institutionnelle ainsi que bien entendu, des postes et crédits qui vont avec. Du travail en perspective, tant pour les biologistes actuels que pour ceux de demain… On ne peut s’empêcher de voir dans cette façon de vouloir répondre à la crise de la biodiversité un plaidoyer pro domo en faveur d’une branche de la biologie, à savoir la taxinomie contre d’autres branches de la discipline et notamment la biologie de la conservation.
Les raisons de sauver la biodiversité ne sont pas d’ordre scientifique
À part donner du travail aux biologistes qu’ils soient taxinomistes, biologistes de l’évolution, anatomistes où autres, quel intérêt pourront avoir les bases de données recueillies si le monde futur devait être un monde dans lequel il n’y aurait plus que des vaches, des poules, des chiens et quelques autres espèces utiles aux humains avec en plus un petit nombre d’espèces de valeur patrimoniales vivant au sein d’un habitat préservé dans une poignée de parcs nationaux à l’accès «réglementé»? Faire pleurer nos descendants sur la beauté d’un monde révolu et aussi les faire nous maudire ?
				 
						 L’éventualité d’un tel futur cauchemardesque n’est pas exclue et n’est pas de la simple fiction comme le montre le cas de l’ile de Tikopia, une des îles Salomon, contre-exemple à l’île de Paques, isolée comme elle au milieu de l’Océan Pacifique et encore quasi isolée aujourd’hui. Ce confetti de 5 km2 est complétement anthropisé avec une densité de 240 habitants au Km2. Il est peuplé des seuls humains et de leurs cultures vivrières. Même l’élevage a dû être abandonné. Peu de gens aimeraient vivre sur une telle île où la Nature est réduite à la portion congrue. Elle est pourtant un bon modèle d’une gestion durable de la ressource sur une planète surpeuplée. Convenons que si la vie devait se réduire à la survivance de quelques espèces dans un monde totalement anthropisé, la biologie de l’évolution n’aurait qu’un bien maigre intérêt. 
					 
					 
					 
La connaissance scientifique de la Nature fournie par toutes les branches de la biologie n’est ni nécessaire, ni suffisante pour fonder sa protection puisqu’elle peut s’accommoder de sa disparition comme nature vivante. Et de fait, l’éthologiste mis à part, ce qu’étudient le taxinomiste, l’anatomiste voire même le physiologiste ce sont, en général, des spécimens morts qu’eux-mêmes – ou ceux qui les récoltent et les préparent – ont tués. Il est significatif à cet égard qu’en herpétologiste défenseur de sa boutique, Alain Dubois s’insurge contre les réglementations comme le font aussi les entomologistes ou les lépidoptéristes ; les réglementations, c’est-à-dire les restrictions et interdictions de récolter, emporter et étudier (c’est-à-dire tuer) des spécimens d’espèces à identifier. Pour lui, ces restrictions et interdictions sont édictées dans une logique de ««défense des individus» en raison de «la valeur sacrée de la vie»». Cette logique est étrangère aux objectifs scientifiques et c’est une logique à laquelle ces objectifs scientifiques peuvent être opposés (p. 635). Pour Alain Dubois, le respect de la vie doit céder le pas à la quête du savoir scientifique du moins lorsqu’il s’agit d’espèces animales et a fortiori végétales.
					 
					 
Alain Dubois souligne le fait qu’aucune des raisons de sauvegarder la biodiversité n’est « proprement scientifique » mais que toutes les raisons invoquées sont « toutes inféodées à des choix éthiques ». Mais quand bien même il en serait ainsi, cela ne discrédite nullement cette volonté de sauvegarde ! Bien au contraire. Les biologistes peuvent se contenter pour leurs recherches des spécimens naturalisés, séchés, conservés dans de l’alcool, du formol, lyophilisés, congelés, etc., ou de leurs descriptions, de films, de photographies, de dessins ou peintures, d’échantillons d’ADN entreposés sur les étagères d’un musée. Mais tout cela ne remplacera jamais aux yeux d’un écologiste (à distinguer de l’écologue), les plantes, les animaux pleins de vie qui peuplent encore la Terre. Pour un écologiste, l’extinction d’une espèce sera bien souvent un drame.
D’un point de vue épistémologique, sans même prendre en compte l’impossibilité de déterminer ce qui doit être à partir de ce qui est, on peut conclure de ce qui précède que la préservation de la biodiversité, impératif écologique, n’a pas et ne peut pas avoir de fondement ou de justification scientifique malgré l’ambigüité du terme écologie qui désigne tantôt une science, tantôt une famille de philosophies.
En outre, le modèle de l’île Tikopia donne consistance à la possibilité pour l’espèce humaine de vivre dans un monde où plus de 99% de la biodiversité aurait disparue. Dans ces conditions, nonobstant le principe de précaution, qu’est-ce qui empêcherait de développer « une conception étroitement utilitariste » selon laquelle la biodiversité n’aurait « aucun intérêt, aucune valeur, en dehors des espèces directement utiles à l’homme » où considérées comme telles ?
					 
					 
				 La connaissance scientifique de la Nature fournie par toutes les branches de la biologie n’est ni nécessaire, ni suffisante pour fonder sa protection puisqu’elle peut s’accommoder de sa disparition comme nature vivante. Et de fait, l’éthologiste mis à part, ce qu’étudient le taxinomiste, l’anatomiste voire même le physiologiste ce sont, en général, des spécimens morts qu’eux-mêmes – ou ceux qui les récoltent et les préparent – ont tués. Il est significatif à cet égard qu’en herpétologiste défenseur de sa boutique, Alain Dubois s’insurge contre les réglementations comme le font aussi les entomologistes ou les lépidoptéristes ; les réglementations, c’est-à-dire les restrictions et interdictions de récolter, emporter et étudier (c’est-à-dire tuer) des spécimens d’espèces à identifier. Pour lui, ces restrictions et interdictions sont édictées dans une logique de ««défense des individus» en raison de «la valeur sacrée de la vie»». Cette logique est étrangère aux objectifs scientifiques et c’est une logique à laquelle ces objectifs scientifiques peuvent être opposés (p. 635). Pour Alain Dubois, le respect de la vie doit céder le pas à la quête du savoir scientifique du moins lorsqu’il s’agit d’espèces animales et a fortiori végétales.
Alain Dubois souligne le fait qu’aucune des raisons de sauvegarder la biodiversité n’est « proprement scientifique » mais que toutes les raisons invoquées sont « toutes inféodées à des choix éthiques ». Mais quand bien même il en serait ainsi, cela ne discrédite nullement cette volonté de sauvegarde ! Bien au contraire. Les biologistes peuvent se contenter pour leurs recherches des spécimens naturalisés, séchés, conservés dans de l’alcool, du formol, lyophilisés, congelés, etc., ou de leurs descriptions, de films, de photographies, de dessins ou peintures, d’échantillons d’ADN entreposés sur les étagères d’un musée. Mais tout cela ne remplacera jamais aux yeux d’un écologiste (à distinguer de l’écologue), les plantes, les animaux pleins de vie qui peuplent encore la Terre. Pour un écologiste, l’extinction d’une espèce sera bien souvent un drame.
D’un point de vue épistémologique, sans même prendre en compte l’impossibilité de déterminer ce qui doit être à partir de ce qui est, on peut conclure de ce qui précède que la préservation de la biodiversité, impératif écologique, n’a pas et ne peut pas avoir de fondement ou de justification scientifique malgré l’ambigüité du terme écologie qui désigne tantôt une science, tantôt une famille de philosophies.
En outre, le modèle de l’île Tikopia donne consistance à la possibilité pour l’espèce humaine de vivre dans un monde où plus de 99% de la biodiversité aurait disparue. Dans ces conditions, nonobstant le principe de précaution, qu’est-ce qui empêcherait de développer « une conception étroitement utilitariste » selon laquelle la biodiversité n’aurait « aucun intérêt, aucune valeur, en dehors des espèces directement utiles à l’homme » où considérées comme telles ?
					 
						 Aldo Leopold
					 
				 
						 Nature vivante contre nature momifiée
					 
					 
					 
Ni la science donc, ni les impératifs de survie de l’espèce ne suffisent à fonder la nécessité de protéger la biodiversité, c’est-à-dire ce que tout un chacun appelle la Nature. Seule la perception de sa valeur intrinsèque et des menaces qui pèsent sur elle peut le faire. L’enquête naturaliste n’est qu’une une voie d’accès parmi d’autres à cette perception. Le chagrin qui nous étreint et la colère qui monte en nous lorsque nous constatons les dégâts qui lui sont infligés entraînent une conscience bien plus aigüe encore et de cette valeur et de cette fragilité.
On trouve tout cela dans ce beau texte d’Aldo Leopold tiré de son Almanach d’un comté des sables écrit à propos du pigeon migrateur américain ou tourte voyageuse, une espèce éteinte car jugée nuisible et victime d’une chasse intensive. La dernière tourte voyageuse dénommée Martha est morte dans une cage du zoo de Cincinnati (Ohio) le 1er septembre 1914. Un monument dédié à la mémoire de cette espèce a été érigé dans le parc national de Wyalusing dans le Wisconsin le 11 mai 1947.
				 Ni la science donc, ni les impératifs de survie de l’espèce ne suffisent à fonder la nécessité de protéger la biodiversité, c’est-à-dire ce que tout un chacun appelle la Nature. Seule la perception de sa valeur intrinsèque et des menaces qui pèsent sur elle peut le faire. L’enquête naturaliste n’est qu’une une voie d’accès parmi d’autres à cette perception. Le chagrin qui nous étreint et la colère qui monte en nous lorsque nous constatons les dégâts qui lui sont infligés entraînent une conscience bien plus aigüe encore et de cette valeur et de cette fragilité.
On trouve tout cela dans ce beau texte d’Aldo Leopold tiré de son Almanach d’un comté des sables écrit à propos du pigeon migrateur américain ou tourte voyageuse, une espèce éteinte car jugée nuisible et victime d’une chasse intensive. La dernière tourte voyageuse dénommée Martha est morte dans une cage du zoo de Cincinnati (Ohio) le 1er septembre 1914. Un monument dédié à la mémoire de cette espèce a été érigé dans le parc national de Wyalusing dans le Wisconsin le 11 mai 1947.
						 « Nous avons construit un monument pour commémorer la disparition d’une espèce. Il symbolise notre chagrin. Nous pleurons parce qu’aucun homme vivant ne verra plus l’ouragan d’une phalange d’oiseaux victorieuse ouvrir la route du printemps dans le ciel de mars et chasser l’hiver des bois et des prairies du Wisconsin.
					 
Il existe encore des hommes qui se souviennent des pigeons de leur jeunesse. Il existe encore des arbres qui, dans leur jeunesse, furent secoués par une brise vivante. Mais dans dix ans, seuls les chênes les plus âgés s’en souviendront et, pour finir, il n’y aura plus que les collines.
Il y aura toujours des pigeons dans les livres et dans les musés, mais ce sont des effigies, des images mortes à toute épreuve et à tout plaisir. Les pigeons des livres ne savent pas pousser un cerf à la fuite en se laissant tomber d’un nuage, ni battre des ailes en un tonnerre d’applaudissements pour saluer un bois dressant ses mâts vers le ciel. Les pigeons des livres ne savent pas déjeuner de blé fraîchement moissonnés dans le Minnesota et dîner de myrtilles au Canada. Ils ignorent l’urgence des saisons ; ils ne sentent pas plus le baiser du soleil que le fouet de la bise et du mauvais temps. Ils vivent éternellement en ne vivant plus du tout. » (Trad. Fr. Anna Gibson). Et, à l’évidence ils ne peuvent remplacer les tourtes voyageuses sauf peut-être pour une petite minorité de biologistes œuvrant dans les laboratoires d’un musée.
					 
					 
				 Il existe encore des hommes qui se souviennent des pigeons de leur jeunesse. Il existe encore des arbres qui, dans leur jeunesse, furent secoués par une brise vivante. Mais dans dix ans, seuls les chênes les plus âgés s’en souviendront et, pour finir, il n’y aura plus que les collines.
Il y aura toujours des pigeons dans les livres et dans les musés, mais ce sont des effigies, des images mortes à toute épreuve et à tout plaisir. Les pigeons des livres ne savent pas pousser un cerf à la fuite en se laissant tomber d’un nuage, ni battre des ailes en un tonnerre d’applaudissements pour saluer un bois dressant ses mâts vers le ciel. Les pigeons des livres ne savent pas déjeuner de blé fraîchement moissonnés dans le Minnesota et dîner de myrtilles au Canada. Ils ignorent l’urgence des saisons ; ils ne sentent pas plus le baiser du soleil que le fouet de la bise et du mauvais temps. Ils vivent éternellement en ne vivant plus du tout. » (Trad. Fr. Anna Gibson). Et, à l’évidence ils ne peuvent remplacer les tourtes voyageuses sauf peut-être pour une petite minorité de biologistes œuvrant dans les laboratoires d’un musée.
				 
						 L’utilité limitée de la science pour la protection de la biodiversité
					 
					 
					 
Ce n’est pas une science qui peut à elle seule justifier la sauvegarde de la biodiversité. Ce n’est pas non plus une science qui permettra de le faire. Certes, la biologie et les techniques dérivées comme le génie écologique peut offrir des solutions techniques pour réhabiliter un site, le dépolluer, gérer un espace protégé, etc... Mais l’essentiel n’est pas là comme le souligne à juste titre Alain Dubois.
Les extinctions d’espèces qui se produisent à un rythme accéléré n’ont rien de naturel si l’on donne au terme ‘naturel’ le sens restreint que lui donne François Terrasson et que reprend Alain Dubois comme ‘ce qui est indépendant de toute action humaine’. « La crise actuelle de la biodiversité n’est pas due à des éruptions volcaniques, des séismes et tsunamis, l’impact d’un astéroïde ou une éruption solaire » insiste Alain Dubois qui passe en revue les causes possibles des grandes extinctions passées. Elle est entièrement due aux activités humaines tout en étant d’ampleur au moins égale aux extinctions passées et d’une vitesse infiniment supérieure.
Il faut donc en tirer les conséquences lorsqu’on veut essayer de l’enrayer et on ne peut que souscrire à ce qu’affirme le biologiste : « il est clair que cela ne peut se faire sans envisager des modifications drastiques de la relation entre notre civilisation et la planète qui l’abrite, des changements fondamentaux de paradigmes quant à la « croissance », « l’économie », et le fonctionnement même de nos sociétés à tous les niveaux » (p. 640). C’est donc sur le terrain politique, social et sociétal que l’affaire se jouera, si elle n’est pas déjà jouée. Alain Dubois semble désabusé et en tout cas fort pessimiste sur son issue. On peut ne pas partager ce pessimisme. Cela est un autre débat.
					 
					 
Le point qui importe ici est que la crise de la biodiversité est d’origine culturelle au sens anthropologique du terme, c’est-à-dire civilisationnel et que la civilisation en cause, c’est la civilisation occidentale. C’est sur elle qu’il faut agir et à l’évidence, ce n’est pas la science actuelle, la technoscience qui en est une des caractéristiques principales qui permettra de préserver réellement cette biodiversité pas plus qu’elle ne permettra de résoudre la crise écologique actuelle.
					 
					 
De cela Alexandre Grothendieck et ses amis qui publiaient la revue Survivre et Vivre en étaient bien conscients dès les années 70 du siècle passé. Lors d’une conférence qu’il a donné au CERN en 1972, Grothendieck déclarait « Au début, nous pensions qu’avec des connaissances scientifiques, en les mettant à la disposition de suffisamment de monde, on arriverait à mieux appréhender une solution des problèmes qui se posent. Nous sommes revenus de cette illusion. Nous pensons maintenant que la solution ne proviendra pas d’un supplément de connaissances scientifiques, d’un supplément de techniques, mais qu’elle proviendra d’un changement de civilisation. C’est en cela que consiste le changement d’optique extrêmement important. Pour nous, la civilisation dominante, la civilisation industrielle, est condamnée à disparaître (…) parce que les problèmes que posent actuellement cette civilisation sont des problèmes effectivement insolubles. »
					 
					 
La science, une menace pour la biodiversité
					 
					 
C’est la science qui a permis de construire les monstrueuses machines capables d’abattre un arbre en quelques minutes, des engins de chantiers capables de détruire toute une végétation en un clin d’œil ou presque. Ce sont eux que l’on a vu à l’œuvre au Testet et ailleurs partout où l’on terrasse, où l’on arase, détruisant en une petite semaine ce que la Nature avait patiemment édifié au cours des ans. C’est la science, l’agronomie liée à la chimie, qui a conduit à la constitution d’une agriculture antinature, contrenature. C’est à elle que l’on doit les monocultures d’espèces gourmandes en eau, tout sauf rustiques et qui demandent quantité d’intrants. C’est la recherche en biologie dans des institutions publiques comme l’INRA ou privées comme Limagrain qui poursuit la mise au point d’OGM contre l’avis des gens qui n’en veulent pas. C’est cette recherche en biologie, ses trouvailles qui font peser sur la biodiversité des dangers inédits, encore inconcevables il y a peu de temps. Et on ne parle même pas des applications militaires de ces sciences !
				 Ce n’est pas une science qui peut à elle seule justifier la sauvegarde de la biodiversité. Ce n’est pas non plus une science qui permettra de le faire. Certes, la biologie et les techniques dérivées comme le génie écologique peut offrir des solutions techniques pour réhabiliter un site, le dépolluer, gérer un espace protégé, etc... Mais l’essentiel n’est pas là comme le souligne à juste titre Alain Dubois.
Les extinctions d’espèces qui se produisent à un rythme accéléré n’ont rien de naturel si l’on donne au terme ‘naturel’ le sens restreint que lui donne François Terrasson et que reprend Alain Dubois comme ‘ce qui est indépendant de toute action humaine’. « La crise actuelle de la biodiversité n’est pas due à des éruptions volcaniques, des séismes et tsunamis, l’impact d’un astéroïde ou une éruption solaire » insiste Alain Dubois qui passe en revue les causes possibles des grandes extinctions passées. Elle est entièrement due aux activités humaines tout en étant d’ampleur au moins égale aux extinctions passées et d’une vitesse infiniment supérieure.
Il faut donc en tirer les conséquences lorsqu’on veut essayer de l’enrayer et on ne peut que souscrire à ce qu’affirme le biologiste : « il est clair que cela ne peut se faire sans envisager des modifications drastiques de la relation entre notre civilisation et la planète qui l’abrite, des changements fondamentaux de paradigmes quant à la « croissance », « l’économie », et le fonctionnement même de nos sociétés à tous les niveaux » (p. 640). C’est donc sur le terrain politique, social et sociétal que l’affaire se jouera, si elle n’est pas déjà jouée. Alain Dubois semble désabusé et en tout cas fort pessimiste sur son issue. On peut ne pas partager ce pessimisme. Cela est un autre débat.
Le point qui importe ici est que la crise de la biodiversité est d’origine culturelle au sens anthropologique du terme, c’est-à-dire civilisationnel et que la civilisation en cause, c’est la civilisation occidentale. C’est sur elle qu’il faut agir et à l’évidence, ce n’est pas la science actuelle, la technoscience qui en est une des caractéristiques principales qui permettra de préserver réellement cette biodiversité pas plus qu’elle ne permettra de résoudre la crise écologique actuelle.
De cela Alexandre Grothendieck et ses amis qui publiaient la revue Survivre et Vivre en étaient bien conscients dès les années 70 du siècle passé. Lors d’une conférence qu’il a donné au CERN en 1972, Grothendieck déclarait « Au début, nous pensions qu’avec des connaissances scientifiques, en les mettant à la disposition de suffisamment de monde, on arriverait à mieux appréhender une solution des problèmes qui se posent. Nous sommes revenus de cette illusion. Nous pensons maintenant que la solution ne proviendra pas d’un supplément de connaissances scientifiques, d’un supplément de techniques, mais qu’elle proviendra d’un changement de civilisation. C’est en cela que consiste le changement d’optique extrêmement important. Pour nous, la civilisation dominante, la civilisation industrielle, est condamnée à disparaître (…) parce que les problèmes que posent actuellement cette civilisation sont des problèmes effectivement insolubles. »
La science, une menace pour la biodiversité
C’est la science qui a permis de construire les monstrueuses machines capables d’abattre un arbre en quelques minutes, des engins de chantiers capables de détruire toute une végétation en un clin d’œil ou presque. Ce sont eux que l’on a vu à l’œuvre au Testet et ailleurs partout où l’on terrasse, où l’on arase, détruisant en une petite semaine ce que la Nature avait patiemment édifié au cours des ans. C’est la science, l’agronomie liée à la chimie, qui a conduit à la constitution d’une agriculture antinature, contrenature. C’est à elle que l’on doit les monocultures d’espèces gourmandes en eau, tout sauf rustiques et qui demandent quantité d’intrants. C’est la recherche en biologie dans des institutions publiques comme l’INRA ou privées comme Limagrain qui poursuit la mise au point d’OGM contre l’avis des gens qui n’en veulent pas. C’est cette recherche en biologie, ses trouvailles qui font peser sur la biodiversité des dangers inédits, encore inconcevables il y a peu de temps. Et on ne parle même pas des applications militaires de ces sciences !
						 Comme Alexandre Grothendieck l’avait déjà fait dans le cas du capitalisme industriel, il faut dénoncer la science comme étant «un des facteurs, parmi bien d’autres, menaçant la survie de l’espèce humaine» parce qu’elle est le principal vecteur de l’innovation technologique qui permet au libéral-productivisme de tirer le meilleur parti des hommes, de leurs animaux et de la nature et cela, «quelles que soient les intentions de celui qui promeut un certain type de recherches — tout au moins le type de recherches qui est actuellement promu à l’intérieur de notre science traditionnelle — l’expérience a montré qu’elle est toujours détournable et détournée.»  Il y  toujours eu des guerres, des grands projets inutiles – « grands » relativement aux moyens dont on disposait. Mais aujourd’hui, les guerres menacent la vie même sur Terre, et les grands projets inutiles sont bien plus grands et d’une autre nature que ceux des siècles passés. La nocivité des interventions des hommes sur la Nature est sans commune mesure avec ce qu’elle a pu l’être par le passé, non pas parce que les groupes humains, les civilisations disparues et celles que nous avons tuées, étaient meilleures. Simplement, leur puissance technique et donc leur pouvoir de nuisance étaient bien plus faibles. Et cette puissance de nuire, cette civilisation antinature qui est nôtre, nous la devons en grande partie à la science. Ecoutons encore une fois Grothendieck : « En fait, c’est vrai que dans la mesure où par science on entend l’activité scientifique telle qu’elle est exercée actuellement, je suis arrivé à la conclusion que, par beaucoup d’aspects, c’est une des principales forces négatives à l’œuvre dans la société actuelle. Ce n’était sans doute pas le cas il y a deux cent ans et peut-être même pas le cas il y a cent ans. » 
					 
					 
					 
Préserver la biodiversité
					 
					 
Qui préserve le mieux la biodiversité en France, par exemple ? Le distingué biologiste et son équipe qui montent un programme d’envergure de prospections et de collectes de spécimens dans une forêt protégée comme celle de la Comté dans le département du Puy-de-Dôme et qui y découvrent des nouvelles espèce d’insectes qui y vivaient et y vivront en paix, ou ceux qui à Notre Dame des Landes, Sivens ou ailleurs se battent pour préserver des bulldozers, du béton et du goudron des espaces naturels et qui y ménagent des espaces de vie où s’invente la civilisation de demain ? La réponse est évidente même si des « scientifiques » comme « Les Naturalistes en lutte » de Notre-Dame-des-Landes peuvent être d’un grand secours dans notre civilisation actuelle où la science est religion d’état.
					 
					 
Conclusion
					 
					 
Le concept de biodiversité est un concept forgé par les biologistes mais la crise de la biodiversité ne relève pas de la biologie car ce n’est pas un phénomène naturel. Ce n’est pas par la recherche scientifique telle qu’elle se pratique aujourd’hui que l’on pourrait en venir à bout mais par le combat écologique qui s’oppose au saccage des espaces naturels dans les pays du Nord comme du Sud, dans tous les continents, sur terre comme en mer et la mise en réseau de toutes les initiatives où la civilisation de demain s’invente concrètement et effectivement, ici et maintenant, en France et partout dans le monde .
					 
					 
				 Préserver la biodiversité
Qui préserve le mieux la biodiversité en France, par exemple ? Le distingué biologiste et son équipe qui montent un programme d’envergure de prospections et de collectes de spécimens dans une forêt protégée comme celle de la Comté dans le département du Puy-de-Dôme et qui y découvrent des nouvelles espèce d’insectes qui y vivaient et y vivront en paix, ou ceux qui à Notre Dame des Landes, Sivens ou ailleurs se battent pour préserver des bulldozers, du béton et du goudron des espaces naturels et qui y ménagent des espaces de vie où s’invente la civilisation de demain ? La réponse est évidente même si des « scientifiques » comme « Les Naturalistes en lutte » de Notre-Dame-des-Landes peuvent être d’un grand secours dans notre civilisation actuelle où la science est religion d’état.
Conclusion
Le concept de biodiversité est un concept forgé par les biologistes mais la crise de la biodiversité ne relève pas de la biologie car ce n’est pas un phénomène naturel. Ce n’est pas par la recherche scientifique telle qu’elle se pratique aujourd’hui que l’on pourrait en venir à bout mais par le combat écologique qui s’oppose au saccage des espaces naturels dans les pays du Nord comme du Sud, dans tous les continents, sur terre comme en mer et la mise en réseau de toutes les initiatives où la civilisation de demain s’invente concrètement et effectivement, ici et maintenant, en France et partout dans le monde .
					 
						 Pigeon migrateur d'amérique, Ectopistes migratorius
					 
				 
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Références :
					 
					 
Delord Julien (2009) « Biodiversité insaisissable et anarchisme écologique » in Afeissa Hicham-Stéphane, Ed., Écosophie, la philosophie à l’épreuve de l’écologie, Édition Dehors, Bellevaux, 2009.
					 
					 
Dubois Alain (2010) « Un naturaliste face à l’extinction massive des espèces » Postface à Delord Julien, L’extinction d’espèces, histoire d’un concept et enjeux éthiques, Publications scientifiques du Muséum national d’Histoire Naturelle, Paris, 2010.
					 
					 
Grothendieck Alexander (1972) Allons-nous continuer la recherche scientifique ? ici
					 
					 
Aldo Leopold (1948) Almanach d’un comté des sables, traduction française Anne Gibson, Flammarion, Paris.
_______________________________________________
					 
					 
Photos et illustrations Wikimedia commons.
					 
					 
					 
					 
				 Références :
Delord Julien (2009) « Biodiversité insaisissable et anarchisme écologique » in Afeissa Hicham-Stéphane, Ed., Écosophie, la philosophie à l’épreuve de l’écologie, Édition Dehors, Bellevaux, 2009.
Dubois Alain (2010) « Un naturaliste face à l’extinction massive des espèces » Postface à Delord Julien, L’extinction d’espèces, histoire d’un concept et enjeux éthiques, Publications scientifiques du Muséum national d’Histoire Naturelle, Paris, 2010.
Grothendieck Alexander (1972) Allons-nous continuer la recherche scientifique ? ici
Aldo Leopold (1948) Almanach d’un comté des sables, traduction française Anne Gibson, Flammarion, Paris.
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Photos et illustrations Wikimedia commons.
			 Vendredi 28 Novembre 2014
				 
					 Commentaires (1)
				 
			 
		 
				 C’est la somme que risquent de devoir débourser les neuf citoyens de Montigny le Bretonneux qui ont osé déposer  en 2011 un recours contre le permis de construire du Vélodrome de Saint Quentin en Yvelines. 
				 
				 La société VELOPOLIS – un groupement constitué de Bouygues Construction Île-de-France, DTP Terrassement, Exprimm (Bouygues énergies & services) et Meridiam, filiale du Crédit agricole –  chargée de construire et d’exploiter cette structure  leur réclame en effet 3,7 Millions d'€ de dommage pour recours abusif! L’affaire dure depuis plus de trois ans.
				 
				 
			 
			 
				 
						 En 2010 la Communauté d'agglomération de Saint Quentin en Yvelines signe un Partenariat Public Privé avec la société VELOPOLIS pour la construction d'un vélodrome et d'un complexe immobilier à l'entrée de la base de loisirs régionale de Saint-Quentin en Yvelines.
					 
					 
					 
Neuf citoyens de Montigny le Bretonneux (soutenus par le collectif «Vélodrame») déposent plusieurs recours devant le tribunal administratif de Versailles contre le Plan Local d'Urbanisme (PLU) en avril 2011 puis contre le permis de construire en Juin 2011. Ce même mois, le tribunal administratif de Versailles statuant en référé n'a pas suspendu le PLU laissant ainsi le chantier continuer en attendant le jugement sur le fond. Celui-ci a été rendu deux ans plus tard, en juin 2013 et a été défavorable aux plaignants. Depuis le vélodrome a été achevé.
					 
					 
En septembre 2011, alors même que la justice ne s'était pas prononcée sur le fond du dossier, la société VELOPOLIS a assigné ces neuf habitants de Montigny-le-Bretonneux devant le Tribunal de Grande Instance de Versailles en réclamant une somme globale de 3,7 millions d'euros de dédommagement pour des pertes estimées à venir. Ce montant exorbitant demandé à des particuliers prouve qu’il s'agissait avant tout pour la société VELOPOLIS de faire pression afin d'obtenir leur désistement, déniant ainsi aux citoyens le droit, pourtant élémentaire, de demander que justice soit rendue.
					 
					 
Ces méthodes d'intimidation sont contraires aux principes démocratiques et visent à empêcher toute opposition des citoyens qui puisse contrecarrer les intérêts privés de quelques-uns. C’est pourquoi cette affaire nous concerne tous. Pour faire plier les citoyens qui contestent un projet qu’ils jugent inutile ou malfaisant tous les moyens sont bons. Terreur policière là, menace financière ici pour interdire les voies juridiques de contestation bien en consonance avec tout un arsenal de dispositions législatives restrictives prises sous divers motifs, en fait divers prétextes tels que faciliter la construction de logements, simplifier les procédures, etc., etc. .
					 
					 
Courageusement six des assignés ont décidé de poursuivre leur action en justice pour défendre l'intérêt collectif, malgré cette menace qui pesait sur eux et qui engage leur vie privée. Ils méritent notre soutien. L’audience pour l’assignation des 9 de Montigny devant le TI de Versailles qui devait se tenir le 25 novembre 2014 est reportée à la demande de l’avocat de Vélopolis.
					 
					 
Un bal est organisé pour les soutenir les assignés samedi 29 novembre 2014 à 20h, salle Jean Baptiste Clément, 6, rue Eugène Pottier Trappes (78). Plus de trois ans de procédures judiciaires contre «Bouygues Land » demande de l’énergie et aussi de l’argent. Ce bal est l’occasion d’exprimer votre solidarité, de passer une bonne soirée festive tout en renflouant les caisses de l’association Vélodrame.
					 
					 
Si vous ne pouvez y participer, vous pouvez toujours faire un don en suivant ce lien
					 
					 
				 Neuf citoyens de Montigny le Bretonneux (soutenus par le collectif «Vélodrame») déposent plusieurs recours devant le tribunal administratif de Versailles contre le Plan Local d'Urbanisme (PLU) en avril 2011 puis contre le permis de construire en Juin 2011. Ce même mois, le tribunal administratif de Versailles statuant en référé n'a pas suspendu le PLU laissant ainsi le chantier continuer en attendant le jugement sur le fond. Celui-ci a été rendu deux ans plus tard, en juin 2013 et a été défavorable aux plaignants. Depuis le vélodrome a été achevé.
En septembre 2011, alors même que la justice ne s'était pas prononcée sur le fond du dossier, la société VELOPOLIS a assigné ces neuf habitants de Montigny-le-Bretonneux devant le Tribunal de Grande Instance de Versailles en réclamant une somme globale de 3,7 millions d'euros de dédommagement pour des pertes estimées à venir. Ce montant exorbitant demandé à des particuliers prouve qu’il s'agissait avant tout pour la société VELOPOLIS de faire pression afin d'obtenir leur désistement, déniant ainsi aux citoyens le droit, pourtant élémentaire, de demander que justice soit rendue.
Ces méthodes d'intimidation sont contraires aux principes démocratiques et visent à empêcher toute opposition des citoyens qui puisse contrecarrer les intérêts privés de quelques-uns. C’est pourquoi cette affaire nous concerne tous. Pour faire plier les citoyens qui contestent un projet qu’ils jugent inutile ou malfaisant tous les moyens sont bons. Terreur policière là, menace financière ici pour interdire les voies juridiques de contestation bien en consonance avec tout un arsenal de dispositions législatives restrictives prises sous divers motifs, en fait divers prétextes tels que faciliter la construction de logements, simplifier les procédures, etc., etc. .
Courageusement six des assignés ont décidé de poursuivre leur action en justice pour défendre l'intérêt collectif, malgré cette menace qui pesait sur eux et qui engage leur vie privée. Ils méritent notre soutien. L’audience pour l’assignation des 9 de Montigny devant le TI de Versailles qui devait se tenir le 25 novembre 2014 est reportée à la demande de l’avocat de Vélopolis.
Un bal est organisé pour les soutenir les assignés samedi 29 novembre 2014 à 20h, salle Jean Baptiste Clément, 6, rue Eugène Pottier Trappes (78). Plus de trois ans de procédures judiciaires contre «Bouygues Land » demande de l’énergie et aussi de l’argent. Ce bal est l’occasion d’exprimer votre solidarité, de passer une bonne soirée festive tout en renflouant les caisses de l’association Vélodrame.
Si vous ne pouvez y participer, vous pouvez toujours faire un don en suivant ce lien
			 Lundi 24 Novembre 2014
				 
					 Commentaires (2)
				 
			 
		 
				 
 
				 Au quotidien
			 
			 Alexander Grothendieck est mort le 13novembre 2014. Alors qu'il se voulait coupé de toute relation avec ses contemporains quels qu'ils fussent et qu'il vivait dans l’anonymat le plus total dans un petit village des Pyrénées, oublié des médias, des politiques comme du grand public, voilà que son décès le remet sur le devant de la scène, dans une actualité éphémère. Pour Jean-Paul Sartre, ce sont les vivants qui hantent les morts et dans le cas d’ Alexender Grothendieck, cet aphorisme semble particulièrement justifié.
					 
						 Alexander Grothendieck dans les années 65
					 
				 
						 Alexander Grothendieck fut l'un des grands mathématiciens de notre époque, si ce n’est le plus grand. C’est ce qui est mis en avant à juste titre dans l’avalanche d’hommages dont on gratifie aujourd’hui sa mémoire. Cependant, il n’aimait pas les hommages, encore moins sans doute les hommages de circonstance. Il y en a qui l’auraient mis en rage, moins à cause de leurs contenus que de leurs émetteurs. 
					 
En effet, si Alexander Grothendieck s’est retiré du monde, c’est probablement en grande partie pour des raisons politiques : malgré et ses constats sur l'état alarmant de la planète et ses dénonciations argumentées, rien ne bougeait. Il est certain que s’il ne s'était pas coupé de ses semblables, il aurait combattu beaucoup de ceux qui l’encensent aujourd’hui, y compris parmi les politiciens écologistes. Car, s’il était écologiste, ce n’était pas un écologiste tiédasse du type de ceux qui encombrent les médias actuels, c’était un écologiste radical, pacifiste, anarchiste, antinataliste et contre toute forme d’exploitation économique. « Prendre des coups, découper un grillage ou défoncer une porte pour dénoncer l’empilement de fûts radioactifs par le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) ne le gêne pas plus que ça. Il aurait été à l’aise à Sivens avec les Zadistes qui ont repris son combat. » (Pierre Douroux dans l’article témoignage qu’il lui consacre dans Libération)
				 En effet, si Alexander Grothendieck s’est retiré du monde, c’est probablement en grande partie pour des raisons politiques : malgré et ses constats sur l'état alarmant de la planète et ses dénonciations argumentées, rien ne bougeait. Il est certain que s’il ne s'était pas coupé de ses semblables, il aurait combattu beaucoup de ceux qui l’encensent aujourd’hui, y compris parmi les politiciens écologistes. Car, s’il était écologiste, ce n’était pas un écologiste tiédasse du type de ceux qui encombrent les médias actuels, c’était un écologiste radical, pacifiste, anarchiste, antinataliste et contre toute forme d’exploitation économique. « Prendre des coups, découper un grillage ou défoncer une porte pour dénoncer l’empilement de fûts radioactifs par le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) ne le gêne pas plus que ça. Il aurait été à l’aise à Sivens avec les Zadistes qui ont repris son combat. » (Pierre Douroux dans l’article témoignage qu’il lui consacre dans Libération)
						 Sur ce blog nous ne lui rendrons donc aucun hommage personnel. Comme pour autant nous ne pouvons pas nous résoudre à le laisser partir sans saluer sa mort, en forme de non-hommage à celui qui fut l’un de ceux qui inventa l’écologie radicale,  on reprendra ici deux des dessins de couverture de la revue Survivre et vivre de Didier Savard d’une confondante actualité. 
					 
				 
				 
			 Vendredi 14 Novembre 2014
				 
					 Commentaires (1)
				 
			 
		 Mercredi 5 novembre, dans le cadre de manifestations organisées par la FNSEA de nombreuses exactions ont été commises sans que, à de rares exceptions près, les forces dites de l’ordre soient intervenues. Les interventions plutôt molles qui ont eu lieu n’ont guère empêché ces exactions. Globalement on peut considérer que les pouvoirs publics ont laissé faire.
					 
						 Toulouse : Lisier et fumier recouvrent le local d'Europe-Écologie-Les Verts
					 
				 
						 L’ordre républicain tant vanté par Manuel Valls lorsqu’il s’agit des occupations zadistes non-violentes ne régnait guère dans les rues des villes où manifestait la FNSEA  et les valeurs de la République si chères à son cœur étaient étouffées sous les immondices déversés par les manifestants : préfectures et divers bâtiments administratifs ont eu leurs façades arrosées de purin, leurs accès murés, leurs vitres cassées à coup de pommes de terre. Dans les rues recouvertes de fumier et de légumes pourris auxquels étaient mêlés des animaux morts, l’odeur était pestilentielle ! 
					 
À Toulouse, les vandales de la FNSEA s’en sont pris aussi au local d'Europe-Ecologie-Les Verts. Du fumier et du lisier ont été déversés sur les vitrines et devant la porte. Le maire UMP de Toulouse a lui déploré un "acte crétin" : « Je condamne l'acte crétin de quelques extrémistes qui ont déversé du fumier sur la vitrine d'EELV midi py. La démocratie exige du respect! » Intéressant ! Les syndicalistes de la FNSEA seraient donc des extrémistes pour ce maire? Trop « bon prince », Europe-Ecologie-Les Verts condamne fermement mais ne porte pas plainte!
					 
					 
Le silence assourdissant du PS et de la droite
					 
					 
Mais le pire, ce fut la torture de ragondins jetés vivants par-dessus les grilles de la préfecture de Nantes, aspergés de peinture rose, roués de coups de pied avant que certains d’entre eux soient écrasés sous les roues de tracteurs.
					 
					 
				 À Toulouse, les vandales de la FNSEA s’en sont pris aussi au local d'Europe-Ecologie-Les Verts. Du fumier et du lisier ont été déversés sur les vitrines et devant la porte. Le maire UMP de Toulouse a lui déploré un "acte crétin" : « Je condamne l'acte crétin de quelques extrémistes qui ont déversé du fumier sur la vitrine d'EELV midi py. La démocratie exige du respect! » Intéressant ! Les syndicalistes de la FNSEA seraient donc des extrémistes pour ce maire? Trop « bon prince », Europe-Ecologie-Les Verts condamne fermement mais ne porte pas plainte!
Le silence assourdissant du PS et de la droite
Mais le pire, ce fut la torture de ragondins jetés vivants par-dessus les grilles de la préfecture de Nantes, aspergés de peinture rose, roués de coups de pied avant que certains d’entre eux soient écrasés sous les roues de tracteurs.
						 Cet acte de barbarie voulait signifier que les agriculteurs en avaient assez des règlements « écologiques » et notamment ceux édictés pour préserver l’eau et la biodiversité ! Ils veulent polluer en paix ! Certains  arboraient des t-shirt noirs sur lesquels il était inscrit «Laissez-nous produire». Produire quoi ? De la merde gorgée de nitrate et de pesticides qui nous empoisonne et empoisonne l’air, l’eau et les sols ? Pas de CRS ni de Gendarme mobile, pas de grenades lacrymogène, ni bien sûr de grenade de « désencerclement »  ou de grenade offensive !  Pas de contrôle d’identité, ni d’arrestation, ni même de poursuite. Ségolène Royal prise à partie verbalement par les manifestants et carrément insultée n’a pas réagi ! 
					 
					 
					 
À Nantes, comme ailleurs, comme au niveau national, le PS n’a pas publié le moindre communiqué condamnant tous ces débordements. Le maire de Nantes, Johanna Rolland est restée étrangement silencieuse alors qu’elle s’affichait au côté des employés municipaux qui effaçaient quelques-uns des tags qui avaient fleuri lors de la manifestation en hommage à Rémi Fraisse, sévèrement réprimée celle-là! Comme le président du Conseil régional des Pays de la Loire, PS comme elle et pro-aéroport de Notre Dame des Landes comme elle, elle s’indignait « Ce n’est pas notre conception de la démocratie, de la République et de l’État de droit ».
					 
					 
Mais lorsque c’est la FNSEA qui se livre à des déprédations bien plus graves, Johanna Rolland ne condamne pas. Elle met dans sa poche pour la circonstance sa conception de la démocratie, de la république et de l’état de droit. Pour quelques tags et poubelles incendiées (par qui d’ailleurs ?) lors de la manifestation en hommage à Rémi Fraisse, elle a porté plainte au nom de la ville de Nantes. Elle ajoutait «Des interpellations ont eu lieu. Si les culpabilités sont établies, je souhaite que la justice puisse faire preuve très vite de la plus grande fermeté. » Par contre, il n’est question de porter plainte contre les exactions de la FNSEA et son lâchage de ragondins le 5 novembre. D’ailleurs, il n’y pas eu une seule interpellation !!!
					 
					 
Quant à la droite si prompte et si unanime à condamner les occupants du site de feu le barrage du Testet ou de Notre-Dame-des-Landes, si prompte et si unanime à dénoncer les « casseurs » et les « violences » lors des manifestations en hommage à Rémi Fraisse et pour condamner la violence étatique, elle se tait !
					 
					 
Maltraiter des animaux est puni par la loi
					 
					 
À Nantes, seul parti politique à le faire, Europe Écologie Les Verts des Pays de Loire a décidé de porter plainte pour maltraitance d’animaux : « Conformément à l’article 521-1 du Code pénal, Europe Écologie Les Verts Pays de la Loire portera plainte contre les auteurs de ces faits. De plus, selon l’article L. 214-3 du Code rural, « Il est interdit d’exercer des mauvais traitements envers les animaux domestiques ainsi qu’envers les animaux sauvages apprivoisés ou tenus en captivité. » Gandhi disait : « On peut juger de la grandeur d’une nation par la façon dont les animaux y sont traités » ; il est inadmissible que notre pays accepte et laisse impunis de tels agissements. »
Dans d’autres villes, il y a bien quelques maires UMP – mais aucun maire PS – qui, ulcérés devant les dégâts et les sommes à débourser pour les réparer, ont condamné les agissements de la FNSEA et de ses troupes. Mais jusqu’à présent, les pouvoirs publics sont restés passifs. Il vaut mieux ne pas s’en remettre à eux pour saisir les tribunaux bien que Le Foll ait déclaré qu’il y aurait des poursuites car on peut en douter très fortement! Par exemple, si le préfet de la Marne a condamné «les méthodes employées par certains» qu’il n’a d’ailleurs pas nommés, il s’est bien gardé de parler de poursuites à leur encontre !
					 
					 
La FNSEA est-elle au-dessus des lois ?
					 
					 
La FNSEA et ses fédérations départementales se croient au-dessus des lois et elles n’ont peut-être pas tort si l’on en juge par cette absence de réaction et ce silence assourdissant des responsables gouvernementaux et des autorités.
Il a fallu que ce soient les écologistes et les associations de défense de la nature et des animaux qui portent plainte pour actes de cruauté auprès du tribunal de Nantes à la suite des agissements des manifestants de Nantes envers des ragondins ( Europe Ecologie Les Verts, Convention Vie et Nature, Fondation Brigitte Bardot, Association pour la Protection des Animaux Sauvages (ASPAS), L214 Éthique & Animaux) car contrairement à ce que dit le Président de la FNSEA, ce n’est pas une simple « connerie », c’est un délit.
					 
					 
Vous aussi vous pouvez agir pour qu’au moins cet acte de barbarie ne reste pas impuni en interpellant le Préfet de Loire Atlantique pour que les coupables soient identifiés et jugés. Pour cela rendez vous sur le site de Cyberacteurs où vous trouverez un modèle de lettre que vous pourrez envoyer directement ou encore plus facilement par l’intermédiaire du site.
					 
					 
La vidéo ci-dessous est un reportage de Télénantes, réalisé par Nick Resmann. Les images de ce reportage ont choqué de très nombreux internautes depuis le mercredi 5 après-midi, comme en témoignent les centaines de milliers de vues de cette vidéo et les commentaires diffusés sur Youtube, Twitter et Facebook... La plupart des médias nationaux et certaines chaînes comme D8 s'en sont fait l'écho. Le vendredi 7 novembre, elle a été supprimée sur YouTube sans prévenir et sans donner de raison , alors même qu'elle est éditée par un média d'informations. Sur demande pressante de la FNSEA ? C’est pourquoi je la reprends ici. Elle reste disponible sur le site de Télénantes.
					 
					 
					 
					 
				 À Nantes, comme ailleurs, comme au niveau national, le PS n’a pas publié le moindre communiqué condamnant tous ces débordements. Le maire de Nantes, Johanna Rolland est restée étrangement silencieuse alors qu’elle s’affichait au côté des employés municipaux qui effaçaient quelques-uns des tags qui avaient fleuri lors de la manifestation en hommage à Rémi Fraisse, sévèrement réprimée celle-là! Comme le président du Conseil régional des Pays de la Loire, PS comme elle et pro-aéroport de Notre Dame des Landes comme elle, elle s’indignait « Ce n’est pas notre conception de la démocratie, de la République et de l’État de droit ».
Mais lorsque c’est la FNSEA qui se livre à des déprédations bien plus graves, Johanna Rolland ne condamne pas. Elle met dans sa poche pour la circonstance sa conception de la démocratie, de la république et de l’état de droit. Pour quelques tags et poubelles incendiées (par qui d’ailleurs ?) lors de la manifestation en hommage à Rémi Fraisse, elle a porté plainte au nom de la ville de Nantes. Elle ajoutait «Des interpellations ont eu lieu. Si les culpabilités sont établies, je souhaite que la justice puisse faire preuve très vite de la plus grande fermeté. » Par contre, il n’est question de porter plainte contre les exactions de la FNSEA et son lâchage de ragondins le 5 novembre. D’ailleurs, il n’y pas eu une seule interpellation !!!
Quant à la droite si prompte et si unanime à condamner les occupants du site de feu le barrage du Testet ou de Notre-Dame-des-Landes, si prompte et si unanime à dénoncer les « casseurs » et les « violences » lors des manifestations en hommage à Rémi Fraisse et pour condamner la violence étatique, elle se tait !
Maltraiter des animaux est puni par la loi
À Nantes, seul parti politique à le faire, Europe Écologie Les Verts des Pays de Loire a décidé de porter plainte pour maltraitance d’animaux : « Conformément à l’article 521-1 du Code pénal, Europe Écologie Les Verts Pays de la Loire portera plainte contre les auteurs de ces faits. De plus, selon l’article L. 214-3 du Code rural, « Il est interdit d’exercer des mauvais traitements envers les animaux domestiques ainsi qu’envers les animaux sauvages apprivoisés ou tenus en captivité. » Gandhi disait : « On peut juger de la grandeur d’une nation par la façon dont les animaux y sont traités » ; il est inadmissible que notre pays accepte et laisse impunis de tels agissements. »
Dans d’autres villes, il y a bien quelques maires UMP – mais aucun maire PS – qui, ulcérés devant les dégâts et les sommes à débourser pour les réparer, ont condamné les agissements de la FNSEA et de ses troupes. Mais jusqu’à présent, les pouvoirs publics sont restés passifs. Il vaut mieux ne pas s’en remettre à eux pour saisir les tribunaux bien que Le Foll ait déclaré qu’il y aurait des poursuites car on peut en douter très fortement! Par exemple, si le préfet de la Marne a condamné «les méthodes employées par certains» qu’il n’a d’ailleurs pas nommés, il s’est bien gardé de parler de poursuites à leur encontre !
La FNSEA est-elle au-dessus des lois ?
La FNSEA et ses fédérations départementales se croient au-dessus des lois et elles n’ont peut-être pas tort si l’on en juge par cette absence de réaction et ce silence assourdissant des responsables gouvernementaux et des autorités.
Il a fallu que ce soient les écologistes et les associations de défense de la nature et des animaux qui portent plainte pour actes de cruauté auprès du tribunal de Nantes à la suite des agissements des manifestants de Nantes envers des ragondins ( Europe Ecologie Les Verts, Convention Vie et Nature, Fondation Brigitte Bardot, Association pour la Protection des Animaux Sauvages (ASPAS), L214 Éthique & Animaux) car contrairement à ce que dit le Président de la FNSEA, ce n’est pas une simple « connerie », c’est un délit.
Vous aussi vous pouvez agir pour qu’au moins cet acte de barbarie ne reste pas impuni en interpellant le Préfet de Loire Atlantique pour que les coupables soient identifiés et jugés. Pour cela rendez vous sur le site de Cyberacteurs où vous trouverez un modèle de lettre que vous pourrez envoyer directement ou encore plus facilement par l’intermédiaire du site.
La vidéo ci-dessous est un reportage de Télénantes, réalisé par Nick Resmann. Les images de ce reportage ont choqué de très nombreux internautes depuis le mercredi 5 après-midi, comme en témoignent les centaines de milliers de vues de cette vidéo et les commentaires diffusés sur Youtube, Twitter et Facebook... La plupart des médias nationaux et certaines chaînes comme D8 s'en sont fait l'écho. Le vendredi 7 novembre, elle a été supprimée sur YouTube sans prévenir et sans donner de raison , alors même qu'elle est éditée par un média d'informations. Sur demande pressante de la FNSEA ? C’est pourquoi je la reprends ici. Elle reste disponible sur le site de Télénantes.
						 Pour bien juger de l’inacceptabilité de ce comportement envers des animaux, voici une autre vidéo de ces agissements 
					 
					 
					 
					 
					 
				 
						 Heureusement tous les agriculteurs ne sont pas comme ces manifestants qui font honte à leur profession. Certains sont de vrais paysans mais ce n’est pas dans les rangs des activistes de la FNSEA qu’on les rencontrera.
					 
					 
					 
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Photos
					 
					 
Europe-Écologie-Les Verts ; Fondation Brigitte Bardot.
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Photos
Europe-Écologie-Les Verts ; Fondation Brigitte Bardot.
			 Mardi 11 Novembre 2014
				 
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				 Les politiciens de tout bord, EELV compris, ont condamné « fermement » les « violences » qui se sont produites lors de manifestations en hommage à Rémi Fraisse. Il ne s’agit pas bien entendu des « violences » commises par les forces dites de l’ordre mais de celles de groupes de manifestants. Or la seule violence condamnable dans l’affaire du barrage de Sivens et des manifestations qui en ont suivi, c’est la violence d’État. 
				 
				 
				 
				 
			 
			 
						 Il est légitime que le porte-parole de France Nature environnement déclare que la lutte contre le barrage de Sivens et autres projets inutiles doit revêtir des formes non-violentes, que c’est de cette façon que doit être continué le combat de Rémi Fraisse qui était non-violent, que c’est la bonne façon de respecter sa mémoire. Mais que dire lorsque c’est un Manuel Valls ou un Bernard Cazeneuve qui ont le culot d’affirmer que les manifestants salissent la mémoire de ce jeune homme alors qu’ils sont largement responsables des agissements des gendarmes mobiles qui l’ont tué, alors qu’ils refusent de mettre en cause ces gendarmes et leurs chefs, alors qu’ils clamaient à l’Assemblée nationale que les forces dites de l’ordre n’avaient rien à se reprocher bien qu’ils aient su depuis le début que c’étaient les gardes mobiles qui l’avaient tué? Ils n’ont aucune légitimité pour tenir de tels propos ! C’est leur hommage de tartuffe qui est abject et salit la mémoire du jeune botaniste ! Un hommage qui leur sert aussi à justifier la répression qu’ils continuent d’ordonner contre ceux qui manifestent contre ce meurtre tandis que Bartolone invente un règlement qui n’existe pas pour refuser la minute de silence en l’honneur de Remi Fraisse demandée par Cécile Duflot à l"Assemblée nationale.
					 
La cause première de la mort de Rémi Fraisse, ce sont eux, c’est l’État PS qui veut empêcher à tout prix qu’au Testet, se crée un nouveau «Notre Dame des Lande». À tout prix, c’est-à-dire en usant de la violence d’état. C’est cette violence qu’il faut d’abord dénoncer lorsqu’elle est utilisée à Sivens ou ailleurs pour que des aménageurs puissent pratiquer la politique du fait accompli. Ce qui fut le cas pour un autre barrage agricole dans le Tarn, celui de Fourogue, déclaré illégal une fois sa construction achevée. Dans ce cas, cette violence d’état n’a plus rien de légitime. Il s’agit bien alors d’une violence tyrannique – ou « hégémonique » comme la qualifie les militants les plus radicaux. C’est cette violence qu’il faut condamner. Elle suscite une résistance légitime, une contre-violence qui peut conduire à des affrontements avec les forces dites de l’ordre.
				 La cause première de la mort de Rémi Fraisse, ce sont eux, c’est l’État PS qui veut empêcher à tout prix qu’au Testet, se crée un nouveau «Notre Dame des Lande». À tout prix, c’est-à-dire en usant de la violence d’état. C’est cette violence qu’il faut d’abord dénoncer lorsqu’elle est utilisée à Sivens ou ailleurs pour que des aménageurs puissent pratiquer la politique du fait accompli. Ce qui fut le cas pour un autre barrage agricole dans le Tarn, celui de Fourogue, déclaré illégal une fois sa construction achevée. Dans ce cas, cette violence d’état n’a plus rien de légitime. Il s’agit bien alors d’une violence tyrannique – ou « hégémonique » comme la qualifie les militants les plus radicaux. C’est cette violence qu’il faut condamner. Elle suscite une résistance légitime, une contre-violence qui peut conduire à des affrontements avec les forces dites de l’ordre.
						 Ces affrontements peuvent prendre des formes non-violentes ou violentes, les unes et les autres légitimes à défaut d’être légales stricto sensu bien qu’il soit possible pour les fonder en droit d’invoquer l’article 35 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1793: « Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l'insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs. » Cependant les formes violentes de résistance sont peut-être  contreproductives car mal vues par une opinion qu’il est indispensable de conquérir pour gagner mais elles n’en sont pas pour autant illégitimes et on peut tout à fait les comprendre dans le cas des contestations écologiques des « projets inutiles » qui mettent à sac la nature. 
					 
					 
					 
Les limites de l’action non-violente
					 
					 
Ces formes violentes de résistance ont tendance à se développer lorsque grandissent la frustration de n’être ni entendu ni même écouté et l’exaspération devant les échecs des autres formes de résistance non-violentes légales ou non. C’est exactement ce qui s’est passé à Sivens. Des recours sont en cours. Le barrage sera presque à coup sûr jugé illégal et sans les actions non-violentes d’occupation pacifique des lieux et de grèves de la faim l’irréparable, qui était en train de se produire se serait déjà produit. À ces actions non violentes, l’Etat, le Conseil général, son président, le préfet ont répondu par une répression violente totalement disproportionnée pour permettre, faut-il le rappeler, un chantier illégal. José Bové et d’autres ont mille fois raison de parler de provocation. Aussi la réaction ne s’est pas faite attendre, aux actions non violentes se sont surajoutées des actions violentes de guérilla contre les forces dites l’ordre qui n’avaient rien à faire sur les lieux. Quel ordre républicain s’agissait-il en effet de préserver ? Un ordre d’une république bananière si l’on en juge d’après les conflits d’intérêts concernant ce barrage comme d'après la façon dont il a reçu l’aval des « autorités » alors que le dossier aurait dû être retoqué au premier examen aux dires même des experts gouvernementaux envoyés bien trop tard sur le terrain.
					 
					 
« Même quand tu es pacifiste, ils sont en mode barbare »
					 
					 
Tout amoureux et protecteur d’une Nature mal en point ne peut qu’être scandalisé comme le fut Rémi Fraisse devant l’énormité de la chose : l’édification protégée par la force publique d’un barrage illégal sur l’une des dernières zones humides du département dans un secteur en partie classé pour la protection de la faune et de la flore au bénéfice exclusif d’une poignée d’agriculteurs pratiquant une maïsiculture intensive qui empoisonne les sols et assèche les rivières ! Devant la violence déployée par les flics, il est apparu à beaucoup d’opposants à ce barrage qu’agir de manière non-violente est illusoire. Ce que peut reconnaître même un disciple de Gandhi. En effet pour Gandhi la non-violence est une éthique relative. Le recours à l'action violente ne peut être écartée par principe car il est des situations où l’action non-violente devient inadaptée et pour Gandhi mieux vaut la violence que la lâcheté.
					 
					 
				 Les limites de l’action non-violente
Ces formes violentes de résistance ont tendance à se développer lorsque grandissent la frustration de n’être ni entendu ni même écouté et l’exaspération devant les échecs des autres formes de résistance non-violentes légales ou non. C’est exactement ce qui s’est passé à Sivens. Des recours sont en cours. Le barrage sera presque à coup sûr jugé illégal et sans les actions non-violentes d’occupation pacifique des lieux et de grèves de la faim l’irréparable, qui était en train de se produire se serait déjà produit. À ces actions non violentes, l’Etat, le Conseil général, son président, le préfet ont répondu par une répression violente totalement disproportionnée pour permettre, faut-il le rappeler, un chantier illégal. José Bové et d’autres ont mille fois raison de parler de provocation. Aussi la réaction ne s’est pas faite attendre, aux actions non violentes se sont surajoutées des actions violentes de guérilla contre les forces dites l’ordre qui n’avaient rien à faire sur les lieux. Quel ordre républicain s’agissait-il en effet de préserver ? Un ordre d’une république bananière si l’on en juge d’après les conflits d’intérêts concernant ce barrage comme d'après la façon dont il a reçu l’aval des « autorités » alors que le dossier aurait dû être retoqué au premier examen aux dires même des experts gouvernementaux envoyés bien trop tard sur le terrain.
« Même quand tu es pacifiste, ils sont en mode barbare »
Tout amoureux et protecteur d’une Nature mal en point ne peut qu’être scandalisé comme le fut Rémi Fraisse devant l’énormité de la chose : l’édification protégée par la force publique d’un barrage illégal sur l’une des dernières zones humides du département dans un secteur en partie classé pour la protection de la faune et de la flore au bénéfice exclusif d’une poignée d’agriculteurs pratiquant une maïsiculture intensive qui empoisonne les sols et assèche les rivières ! Devant la violence déployée par les flics, il est apparu à beaucoup d’opposants à ce barrage qu’agir de manière non-violente est illusoire. Ce que peut reconnaître même un disciple de Gandhi. En effet pour Gandhi la non-violence est une éthique relative. Le recours à l'action violente ne peut être écartée par principe car il est des situations où l’action non-violente devient inadaptée et pour Gandhi mieux vaut la violence que la lâcheté.
						 Ainsi un manifestant venu pour le rassemblement festif et pacifique du samedi 25 octobre a déclaré à Médiapart « Je n’avais jamais vu ça et je ne suis pas venu pour ça. Mais, après ça, vous ne pouvez que rester.» Il n’est donc nullement étonnant que Rémi Fraisse, non-violent mais personne déterminée aux dires de son père se soit retrouvé, pour son malheur, en première ligne d’affrontements dont il n’avait pas l’expérience et ne mesurait pas tous les dangers. Selon le témoignage que son amie a confié à Reporterre « Les flics tiraient en rafale. Le spectacle était très violent, l’ambiance très particulière, nous n’avions jamais vécu ça. Face à une telle scène d’incompréhension et d’injustice, Rémi ne pouvait que réagir d’une manière ou d’une autre. (…) Je l’ai vu partir d’un coup en criant «Allez, faut y aller ! » Il a commencé à courir devant. Il n’avait rien pour se protéger, il n’a pas mesuré ce qui l’attendait. »
					 
					 
					 
Le drôle de jeu des forces dites de l’ordre
					 
					 
Pour ce qui concerne les dérapages des manifestations en hommage à la mémoire de Rémi Fraisse et contre «les violences policières», les forces dites de l’ordre semblent jouer un drôle de jeu. Selon les témoignages de participants et de journalistes, « la police se déguise de plus en plus en «casseurs», dont l’image violente est utilisée ensuite par les médias » (Reporterre, 3 novembre 2014). La manifestation qui s’est tenue à Nantes le samedi 1er novembre après-midi était majoritairement pacifique. Pourtant les affrontements ont rapidement commencé et pour amorcer ces affrontements, il semble bien qu’il y ait eu provocation policière voir l’article sur le site de Reportette ici
De même dans d’autres villes. Ainsi à Toulouse, le 1er novembre, selon les témoignages de participants « si les forces de l'ordre, en nombre disproportionné, n'avaient pas bloqué les manifestants sur la place du Capitole pour les empêcher de défiler, il y aurait certainement eu moins de violence » affirme une manifestante. Un toulousain explique «(le)Rassemblement (…) a souhaité à un moment sortir de cette place du Capitole encerclée par les forces de l'ordre. En tout début de cette marche paisible, les premières grenades lacrimo lancées dans la rue Lafayette ne pouvaient avoir un rôle apaisant sur les participants! » «La même stratégie a été employé à Albi lundi dernier (ndl : le 27 octobre). Les forces de l'ordre sont allées jusqu'à pousser les plus extrémistes vers la dizaine de sacs de pavés entreposés á proximité du lieu de la manif. Il s'agit soit d'incompétence soit de provocation. Les deux hypothèses sont révoltantes. » On trouvera ces témoignages sur le site du Collectif pour la sauvegarde de la zone humide du TESTET ici
					 
					 
				 Le drôle de jeu des forces dites de l’ordre
Pour ce qui concerne les dérapages des manifestations en hommage à la mémoire de Rémi Fraisse et contre «les violences policières», les forces dites de l’ordre semblent jouer un drôle de jeu. Selon les témoignages de participants et de journalistes, « la police se déguise de plus en plus en «casseurs», dont l’image violente est utilisée ensuite par les médias » (Reporterre, 3 novembre 2014). La manifestation qui s’est tenue à Nantes le samedi 1er novembre après-midi était majoritairement pacifique. Pourtant les affrontements ont rapidement commencé et pour amorcer ces affrontements, il semble bien qu’il y ait eu provocation policière voir l’article sur le site de Reportette ici
De même dans d’autres villes. Ainsi à Toulouse, le 1er novembre, selon les témoignages de participants « si les forces de l'ordre, en nombre disproportionné, n'avaient pas bloqué les manifestants sur la place du Capitole pour les empêcher de défiler, il y aurait certainement eu moins de violence » affirme une manifestante. Un toulousain explique «(le)Rassemblement (…) a souhaité à un moment sortir de cette place du Capitole encerclée par les forces de l'ordre. En tout début de cette marche paisible, les premières grenades lacrimo lancées dans la rue Lafayette ne pouvaient avoir un rôle apaisant sur les participants! » «La même stratégie a été employé à Albi lundi dernier (ndl : le 27 octobre). Les forces de l'ordre sont allées jusqu'à pousser les plus extrémistes vers la dizaine de sacs de pavés entreposés á proximité du lieu de la manif. Il s'agit soit d'incompétence soit de provocation. Les deux hypothèses sont révoltantes. » On trouvera ces témoignages sur le site du Collectif pour la sauvegarde de la zone humide du TESTET ici
						 Des escadrons de gendarmerie et de CRS tirant au flash ball dans le visage de manifestants pour l’essentiel pacifiques, les bombardant de grenades de toutes sortes justifiant ainsi la contre-violence de quelques-uns venus pour en découdre ou simplement excédés par les brutalités policières, les interdictions de manifester, l’intransigeance du gouvernement, des Valls, Cazeneuve et compagnie, la duplicité du chef de l’Etat qui depuis le début ne pouvait pas ne pas savoir… Le contraste est saisissant avec le laisser-faire de ces mêmes forces de l’ordre lors des manifestations organisées par la FNSEA ou ses fédérations départementales. Absentes ou passives, elles laissent couvrir de fumier et de purin la façade des préfectures, incendier des bâtiments administratifs, s’en prendre aux véhicules d’agents de l’état, martyriser des animaux ! 
					 
Cette violence et ces dégradations sont sans communes mesure avec celles qui ont pu être commises la même semaine lors des manifestations en hommage à Rémi Fraisse et pour protester contre les violences policières dont les médias nous rebattent les oreilles et dont se gargarisent les politiciens pour les condamner. Dans ce dernier cas, les policiers se sont livrés à de nombreuses arrestations musclées alors qu’aucun agriculteur n’a été arrêté, aucune intervention des forces dites de l’ordre pour empêcher les dégradations à Clermont-Ferrand, Nantes, Châlons-en-Champagne, Laon… où les dégâts se chiffrent en centaines de milliers d’euros. À Châlons, le journal local l’Union/L’Ardennais décrit en ces termes l’état des lieux vandalisés par les troupes mobilisées par la FNSEA : « Ils laissent derrière eux un spectacle de désolation : traces de bûcher à la Porte Sainte-Croix, façade de la préfecture et du conseil général recouverte de lisier, chaussée jonchée d'excréments, odeur insoutenable(…) Des jets de pommes de terre ont notamment brisé des vitres au conseil général et à la préfecture. Sans parler du grand nettoyage à effectuer aussi bien devant la Draaf au Mont-Bernard, dont l'accès a été symboliquement muré, qu'en centre-ville. » Pourquoi une telle différence de traitement ?
Il y a certes des raisons de fond. La FNSEA et ses troupes ne contestent nullement l’ordre établi, le libéralisme et le productivisme. Au contraire, pour elle et ses troupes, il faut s’affranchir de toute règle et notamment des règles sociales et environnementales pour être compétitif et pour cela, elles peuvent compter sur l’État et un gouvernement Hollande/Valls dépourvu de toute sensibilité écologique comme de toute volonté de remettre en question la mondialisation libérale. Il y a aussi des raisons plus conjoncturelles, Valls cherchant à l’évidence de nouveaux alliés essaye de s’attirer les bonnes grâces des agriculteurs. Mais il y a surtout que comme d’autres avant eux, Valls, Hollande et compagnie ont peur de la FNSEA et de ses troupes comme ils ont eu peur des « bonnets rouges » et comme ils ont peur des « syndicats » de patrons routiers. Ils en ont peur parce qu’ils ont peur de la violence dont ils sont capables et dont les manifestations de cette semaine organisées par la FNSEA donnent un échantillon.
Les agriculteurs de la FNSEA, les patrons routiers, les « bonnets rouges » usent de la violence, incendient, cassent, dégradent, bloquent les routes et se moquent pas mal de l’effet que leurs actions et exactions peuvent avoir sur l’opinion publique. Ils cherchent à instaurer un rapport de force favorable en leur faveur.
					 
					 
				 Cette violence et ces dégradations sont sans communes mesure avec celles qui ont pu être commises la même semaine lors des manifestations en hommage à Rémi Fraisse et pour protester contre les violences policières dont les médias nous rebattent les oreilles et dont se gargarisent les politiciens pour les condamner. Dans ce dernier cas, les policiers se sont livrés à de nombreuses arrestations musclées alors qu’aucun agriculteur n’a été arrêté, aucune intervention des forces dites de l’ordre pour empêcher les dégradations à Clermont-Ferrand, Nantes, Châlons-en-Champagne, Laon… où les dégâts se chiffrent en centaines de milliers d’euros. À Châlons, le journal local l’Union/L’Ardennais décrit en ces termes l’état des lieux vandalisés par les troupes mobilisées par la FNSEA : « Ils laissent derrière eux un spectacle de désolation : traces de bûcher à la Porte Sainte-Croix, façade de la préfecture et du conseil général recouverte de lisier, chaussée jonchée d'excréments, odeur insoutenable(…) Des jets de pommes de terre ont notamment brisé des vitres au conseil général et à la préfecture. Sans parler du grand nettoyage à effectuer aussi bien devant la Draaf au Mont-Bernard, dont l'accès a été symboliquement muré, qu'en centre-ville. » Pourquoi une telle différence de traitement ?
Il y a certes des raisons de fond. La FNSEA et ses troupes ne contestent nullement l’ordre établi, le libéralisme et le productivisme. Au contraire, pour elle et ses troupes, il faut s’affranchir de toute règle et notamment des règles sociales et environnementales pour être compétitif et pour cela, elles peuvent compter sur l’État et un gouvernement Hollande/Valls dépourvu de toute sensibilité écologique comme de toute volonté de remettre en question la mondialisation libérale. Il y a aussi des raisons plus conjoncturelles, Valls cherchant à l’évidence de nouveaux alliés essaye de s’attirer les bonnes grâces des agriculteurs. Mais il y a surtout que comme d’autres avant eux, Valls, Hollande et compagnie ont peur de la FNSEA et de ses troupes comme ils ont eu peur des « bonnets rouges » et comme ils ont peur des « syndicats » de patrons routiers. Ils en ont peur parce qu’ils ont peur de la violence dont ils sont capables et dont les manifestations de cette semaine organisées par la FNSEA donnent un échantillon.
Les agriculteurs de la FNSEA, les patrons routiers, les « bonnets rouges » usent de la violence, incendient, cassent, dégradent, bloquent les routes et se moquent pas mal de l’effet que leurs actions et exactions peuvent avoir sur l’opinion publique. Ils cherchent à instaurer un rapport de force favorable en leur faveur.
						 Faire régner la terreur
					 
					 
					 
L’État PS redoute aussi mais d’une toute autre manière les défenseurs de l’environnement, les zadistes fondamentalement pacifistes, les jeunes et moins jeunes qui cherchent à créer des espaces de liberté pour expérimenter d’autres façons de vivre ensemble, de préparer un autre avenir dans un monde qui resterait vivable. Sa hantise : des ZAD partout ! Il redoute toute cette mouvance qu’il peine d’ailleurs à cerner. C’est pourquoi il veut s’en débarrasser pendant qu’il est encore temps : l’étouffer dans l’œuf en quelque sorte pendant qu’il est encore le plus fort, qu’il n’a pas à craindre les affrontements directs dont il se croit assuré de sortir vainqueur et qu’il n’a pas à se soucier des réactions d’une opinion publique partagée. D’où ce déchaînement de violence, ces arrestations musclées et massives : il s’agit de faire peur, de terroriser ces contestataires, zadistes, naturalistes, écologistes, paysans pour qu’ils rentrent dans le rang, qu’ils arrêtent de manifester, d’occuper les sites des grands et petits chantiers inutiles ; comme l’a bien dit Mathieu Burnel lors de l’émission « Nulle part ailleurs » le 31/10/2014. C’est râté ! Des manifestations ont tout de même lieu malgré les interdictions et le déploiement des forces de police, la zone du barrage de Sivens est à nouveau totalement occupée et les zadistes s’organisent, ceux de Notre-Dame des Landes tiennent bon et cette forme d’action tend à faire école : « Cours camarade ! Le vieux monde est derrière toi ! » Daniel Mermet, Hommage à Rémi Fraisse)
					 
					 
				 L’État PS redoute aussi mais d’une toute autre manière les défenseurs de l’environnement, les zadistes fondamentalement pacifistes, les jeunes et moins jeunes qui cherchent à créer des espaces de liberté pour expérimenter d’autres façons de vivre ensemble, de préparer un autre avenir dans un monde qui resterait vivable. Sa hantise : des ZAD partout ! Il redoute toute cette mouvance qu’il peine d’ailleurs à cerner. C’est pourquoi il veut s’en débarrasser pendant qu’il est encore temps : l’étouffer dans l’œuf en quelque sorte pendant qu’il est encore le plus fort, qu’il n’a pas à craindre les affrontements directs dont il se croit assuré de sortir vainqueur et qu’il n’a pas à se soucier des réactions d’une opinion publique partagée. D’où ce déchaînement de violence, ces arrestations musclées et massives : il s’agit de faire peur, de terroriser ces contestataires, zadistes, naturalistes, écologistes, paysans pour qu’ils rentrent dans le rang, qu’ils arrêtent de manifester, d’occuper les sites des grands et petits chantiers inutiles ; comme l’a bien dit Mathieu Burnel lors de l’émission « Nulle part ailleurs » le 31/10/2014. C’est râté ! Des manifestations ont tout de même lieu malgré les interdictions et le déploiement des forces de police, la zone du barrage de Sivens est à nouveau totalement occupée et les zadistes s’organisent, ceux de Notre-Dame des Landes tiennent bon et cette forme d’action tend à faire école : « Cours camarade ! Le vieux monde est derrière toi ! » Daniel Mermet, Hommage à Rémi Fraisse)
						 Daniel Mermet rend hommage à Rémi Fraisse pour les 20 ans des Ogres de Barback.
					 
					 
					 
Choisis ton camp camarade ! Le vent se lêve. Hommage à Rémi Fraisse
« C’est l’histoire de deux enterrements. Voilà deux enterrements qui tombent nez à nez, face à face.
					 
					 
Le premier c’est un enterrement très important… C’est l’enterrement du roi du pétrole, le patron de Total mort accidentellement.
					 
					 
Hommage de la nation unanime ! Hommage de tous les médias ! Hommage de la terre entière ! Un hommage vibrant !
					 
					 
Le deuxième enterrement… C’est celui de Rémi, Rémi Fraisse, 21 ans, tué par une grenade offensive tirée par un gendarme, dans une manif’ contre le barrage de Sivens.
					 
					 
Hommage beaucoup moins vibrant ! Le premier ministre parle de « casseurs », on parle de «bavure», on dit que « si l’on veut mourir pour des idées il faut assumer ».
					 
					 
A l’enterrement du patron de Total le roi du pétrole, on l’a peu souligné, il y avait des oiseaux. des oiseaux endeuillés.
					 
					 
Des mouettes. Des goélands tout en noir. Le noir de la marée noire. Le noir de l’Erika. Le naufrage pour lequel Total a été condamné.
					 
					 
C’était des oiseaux du parti des oiseaux, le parti de Rémi, le parti des « djihadistes verts ».
					 
					 
Rémi Fraisse est un « djihadistes verts » ! C’est l’expression de Xavier Beulin de la FNSEA.
					 
					 
Passé le respect à l’égard des morts, les deux figures en quelques jours sont devenues les symboles de notre présent.
					 
					 
Deux symboles inconciliables. Il faut choisir son camp : l’assassinat ou l’accident. L’oligarchie a choisi! Le gouvernement a choisi !
					 
					 
Le cynisme, la violence, le mépris, et tout ce qui dégoute et fait gonfler les rangs de la Marine.
					 
					 
Alors choisi ton camps camarade. Le vent se lève, il n’y a pas d’arrangement.
					 
					 
Cours camarade ! Les oiseaux noirs en mourant te regardent. Cours camarade ! Le vieux monde est derrière toi ! »
					 
					 
				 Choisis ton camp camarade ! Le vent se lêve. Hommage à Rémi Fraisse
« C’est l’histoire de deux enterrements. Voilà deux enterrements qui tombent nez à nez, face à face.
Le premier c’est un enterrement très important… C’est l’enterrement du roi du pétrole, le patron de Total mort accidentellement.
Hommage de la nation unanime ! Hommage de tous les médias ! Hommage de la terre entière ! Un hommage vibrant !
Le deuxième enterrement… C’est celui de Rémi, Rémi Fraisse, 21 ans, tué par une grenade offensive tirée par un gendarme, dans une manif’ contre le barrage de Sivens.
Hommage beaucoup moins vibrant ! Le premier ministre parle de « casseurs », on parle de «bavure», on dit que « si l’on veut mourir pour des idées il faut assumer ».
A l’enterrement du patron de Total le roi du pétrole, on l’a peu souligné, il y avait des oiseaux. des oiseaux endeuillés.
Des mouettes. Des goélands tout en noir. Le noir de la marée noire. Le noir de l’Erika. Le naufrage pour lequel Total a été condamné.
C’était des oiseaux du parti des oiseaux, le parti de Rémi, le parti des « djihadistes verts ».
Rémi Fraisse est un « djihadistes verts » ! C’est l’expression de Xavier Beulin de la FNSEA.
Passé le respect à l’égard des morts, les deux figures en quelques jours sont devenues les symboles de notre présent.
Deux symboles inconciliables. Il faut choisir son camp : l’assassinat ou l’accident. L’oligarchie a choisi! Le gouvernement a choisi !
Le cynisme, la violence, le mépris, et tout ce qui dégoute et fait gonfler les rangs de la Marine.
Alors choisi ton camps camarade. Le vent se lève, il n’y a pas d’arrangement.
Cours camarade ! Les oiseaux noirs en mourant te regardent. Cours camarade ! Le vieux monde est derrière toi ! »
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Photos (de haut en bas) :
					 
					 
Laetitia Guneau, Jacob Chetrit (la France VUE D'ICI - plus de photos sur le site de Médiapart), Fred Marie(Destination reportage ici)
					 
					 
N. B. : Cliquez sur les photos pour les agrandir. Pour revenir au texte cliquer à nouveau sur la photo.
				 Photos (de haut en bas) :
Laetitia Guneau, Jacob Chetrit (la France VUE D'ICI - plus de photos sur le site de Médiapart), Fred Marie(Destination reportage ici)
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			 Lundi 10 Novembre 2014
				 
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				 Après Vital Michalon 31 ans, tué par les CRS le 31 juillet 1977 lors de la grande manifestation contre Superphénix, après Sébastien Briat, 22 ans, décédé le 7 novembre 2004 sur la voie Paris-Strasbourg, écrasé par un convoi de douze wagons chargés de déchets radioactifs alors qu’il se préparait à s’attacher sur les rails pour le bloquer, Rémi Fraisse, 21 ans, est mort  au Testet dans la nuit du Samedi 25 au Dimanche 26 vraisemblablement tué par l’explosion d’une grenade tirée par les gendarmes mobiles lors de manifestations contre le barrage de Sivens. Aucun de ces jeunes ne méritait de mourir, eux qui défendaient la vie. Le fascisme d’état a une nouvelle victime à son lourd passif et, cette fois, c’est de l’état PS qu’il s’agit ! 
				 
				 Mais faut-il s’en étonner ? En 1985, le photographe Fernando Pereira, 35 ans, était tué dans l’attentat contre le bateau de Greenpeace, le Rainbow Warrior, opération menée par Charles Hernu Ministre de la Défense, avec l'autorisation explicite de François Mitterrand. C’était déjà le PS !
				 
				 L’enquête fera peut-être la lumière sur les circonstances de la mort de Rémi Fraisse  sauf si cette lumière est étouffée par la Raison d’Etat mais d’ores et déjà, j’accuse !
			 
			 
						 J’accuse les forces dites de l’ordre qui sévissent depuis de longues semaines sur le site ;
					 
					 
					 
J’accuse leurs chefs qui au mieux ont laissé faire, au pire ont ordonné leurs débordements de violence ;
					 
					 
J’accuse la Compagnie d’Aménagement des Coteaux de Gascogne (CACG) du massacre d’une zone humide de 41 ha, l’une des dernières du département, un véritable crime contre la Nature (la biodiversité), un site « riche de 82 espèces animales protégées situé en partie sur une ZNIEFF (Zone naturelle d’intérêt écologique, floristique et faunistique)comprenant 343 espèces végétales et 27 habitats dont certains sont des habitats prioritaires de la directive habitat » (Avis défavorable du Conseil National pour la Protection de la Nature)
					 
					 
J’accuse la Compagnie d’Aménagement des Coteaux de Gascogne de pratiquer la politique du fait accompli grâce à la protection de la force répressive de l’Etat en déboisant à toute allure le site sans avoir obtenu d’autorisation préalable de défrichement, en toute illégalité donc ;
J’accuse la Compagnie d’Aménagement des Coteaux de Gascogne d’accélérer grâce à la protection des Gendarmes Mobiles les travaux pour rendre irréversible la construction de ce barrage qui a pourtant toutes les chances d’être jugé illégal par la justice ;
					 
					 
J’accuse le Préfet du Tarn d’envoyer les forces dites de l’ordre pour permettre les agissements des entreprises travaillant pour la Compagnie d’Aménagement des Coteaux de Gascogne ;
					 
					 
J’accuse le premier ministre Valls, son ministre de l’intérieur Cazeneuve, son ministre de l’agriculture Le Foll, son ministre de l’écologie Royal sans l’aval desquels le préfet du Tarn ne pourrait pas mobiliser ses forces dites de l’ordre pour empêcher les opposants au barrage d’occuper le site pour faire respecter la loi et attendre les décisions de justice ;
					 
					 
Enfin et non des moindres, j’accuse le président du Conseil général du Tarn Carcenac (PS) qui porte la principale responsabilité de ce projet de barrage en tant qu’instigateur du projet et maitre d’ouvrage,
					 
					 
J’accuse Carcenac pour son refus de tout dialogue, de tout débat avec les opposants, débat que certains des opposants tentent d’obtenir en faisant la grève de la faim, une grève qui dure depuis plus de 50 jours,
					 
					 
J’accuse Carcenac pour son obstination à vouloir réaliser ce barrage quoi qu’il en coûte à l’environnement, à la Nature et aux Hommes !
					 
					 
Ni oubli, ni pardon !
					 
					 
					 
					 
				 J’accuse leurs chefs qui au mieux ont laissé faire, au pire ont ordonné leurs débordements de violence ;
J’accuse la Compagnie d’Aménagement des Coteaux de Gascogne (CACG) du massacre d’une zone humide de 41 ha, l’une des dernières du département, un véritable crime contre la Nature (la biodiversité), un site « riche de 82 espèces animales protégées situé en partie sur une ZNIEFF (Zone naturelle d’intérêt écologique, floristique et faunistique)comprenant 343 espèces végétales et 27 habitats dont certains sont des habitats prioritaires de la directive habitat » (Avis défavorable du Conseil National pour la Protection de la Nature)
J’accuse la Compagnie d’Aménagement des Coteaux de Gascogne de pratiquer la politique du fait accompli grâce à la protection de la force répressive de l’Etat en déboisant à toute allure le site sans avoir obtenu d’autorisation préalable de défrichement, en toute illégalité donc ;
J’accuse la Compagnie d’Aménagement des Coteaux de Gascogne d’accélérer grâce à la protection des Gendarmes Mobiles les travaux pour rendre irréversible la construction de ce barrage qui a pourtant toutes les chances d’être jugé illégal par la justice ;
J’accuse le Préfet du Tarn d’envoyer les forces dites de l’ordre pour permettre les agissements des entreprises travaillant pour la Compagnie d’Aménagement des Coteaux de Gascogne ;
J’accuse le premier ministre Valls, son ministre de l’intérieur Cazeneuve, son ministre de l’agriculture Le Foll, son ministre de l’écologie Royal sans l’aval desquels le préfet du Tarn ne pourrait pas mobiliser ses forces dites de l’ordre pour empêcher les opposants au barrage d’occuper le site pour faire respecter la loi et attendre les décisions de justice ;
Enfin et non des moindres, j’accuse le président du Conseil général du Tarn Carcenac (PS) qui porte la principale responsabilité de ce projet de barrage en tant qu’instigateur du projet et maitre d’ouvrage,
J’accuse Carcenac pour son refus de tout dialogue, de tout débat avec les opposants, débat que certains des opposants tentent d’obtenir en faisant la grève de la faim, une grève qui dure depuis plus de 50 jours,
J’accuse Carcenac pour son obstination à vouloir réaliser ce barrage quoi qu’il en coûte à l’environnement, à la Nature et aux Hommes !
Ni oubli, ni pardon !
			 Lundi 27 Octobre 2014
				 
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				 Bernard Cazeneuve, l’actuel ministre de l’Intérieur vient de publier un communiqué scandaleux  à propos de la mort de Rémi Fraisse lors des manifestations de Samedi dernier contre la construction du barrage de Sivens au Testet. 
				 
				 Le communiqué s’intitule «Incidents en marge du rassemblement d'opposants au projet de barrage de Sivens ». Pour Cazeneuve la mort d’un jeune défenseur de la Nature est un « incident ». C’est honteux ! Un peu compassion et d’humanité, Cazeneuve !
				 
				 
			 
			 
						 Outre la tirade obligée stigmatisant les ‘casseurs’, Cazeneuve justifie sans état d’âme les agissements des forces dites de l’ordre dont il est le chef. Il oublie de dire que les forces de l’ordre sont sur le site pour couvrir les exactions de la Compagnie d’Aménagement des Côteaux de Gascogne  (CACG) : défrichement illégal, politique du fait accompli de construction d’un barrage qui a toutes les chances d’être illégal. 
					 
Il oublie aussi de dire que si violence il y a, la faute en incombe largement au président du Conseil Général du Tarn qui refuse de dialoguer avec les opposants, des opposants essentiellement pacifistes dont quelques-uns sont en grève de la faim depuis plus de cinquante jours pour obtenir un débat public et contradictoire sur ce projet.
En soutenant l’obstination insoutenable de ces potentats locaux, celle de son premier Ministre pour un barrage à l’impact dévastateur sur la Nature, hors de prix eu égards ses dimensions et les services rendus, Cazeneuve est bien mal placé pour donner des leçons de responsabilité aux associations et responsables politiques.
Cazeneuve parle d’un état de droit mais où est-il cet état de droit lorsque la Compagnie d’aménagement des coteaux de Gascogne, sous la protection des Gendarmes Mobiles et des CRS, défriche sans en avoir fait la demande préalable, en toute illégalité donc, un site classé pour la protection de l’écologie de la flore et de la faune ? C’ n’est plus un état de droit, c’est une république bananière !
Son communiqué n’est d’ailleurs pas exempt d’affirmations fausses. Ce sont les manifestants qui ont balisé le lieu pour permettre les investigations de la police scientifique. Ils ne se sont pas opposés à l’accès des enquêteurs au site. Ceux-ci ne sont pas venus. En outre les opposants ont affirmé publiquement vouloir collaborer avec eux pour que la lumière soit faite sur la mort de Rémi Fraisse. Tous redoutent que le Gouvernement tente d’étouffer l’affaire ou, à tout le moins la fasse traîner en longueur.
NI OUBLI, NI PARDON !
					 
					 
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Le communiqué du ministre de l'Intérieur est consultable ici
				 Il oublie aussi de dire que si violence il y a, la faute en incombe largement au président du Conseil Général du Tarn qui refuse de dialoguer avec les opposants, des opposants essentiellement pacifistes dont quelques-uns sont en grève de la faim depuis plus de cinquante jours pour obtenir un débat public et contradictoire sur ce projet.
En soutenant l’obstination insoutenable de ces potentats locaux, celle de son premier Ministre pour un barrage à l’impact dévastateur sur la Nature, hors de prix eu égards ses dimensions et les services rendus, Cazeneuve est bien mal placé pour donner des leçons de responsabilité aux associations et responsables politiques.
Cazeneuve parle d’un état de droit mais où est-il cet état de droit lorsque la Compagnie d’aménagement des coteaux de Gascogne, sous la protection des Gendarmes Mobiles et des CRS, défriche sans en avoir fait la demande préalable, en toute illégalité donc, un site classé pour la protection de l’écologie de la flore et de la faune ? C’ n’est plus un état de droit, c’est une république bananière !
Son communiqué n’est d’ailleurs pas exempt d’affirmations fausses. Ce sont les manifestants qui ont balisé le lieu pour permettre les investigations de la police scientifique. Ils ne se sont pas opposés à l’accès des enquêteurs au site. Ceux-ci ne sont pas venus. En outre les opposants ont affirmé publiquement vouloir collaborer avec eux pour que la lumière soit faite sur la mort de Rémi Fraisse. Tous redoutent que le Gouvernement tente d’étouffer l’affaire ou, à tout le moins la fasse traîner en longueur.
NI OUBLI, NI PARDON !
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Le communiqué du ministre de l'Intérieur est consultable ici
			 Lundi 27 Octobre 2014
				 
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				 Au quotidien
			 
			 
				 20 % des agriculteurs touchent 80 % de l'argent de la PAC alors que les maraîchers, les arboriculteurs ou les viticulteurs ne touchent aucune aide!
				 
				 Avec les arbitrages de Le Foll, il n’y aura plus aucune aide pour les éleveurs qui ont moins de 10 vaches, pour ceux qui ont moins de 50 moutons, pour les apiculteurs ayant moins de 70 ruches . Ainsi en ont décidé Stéphane Le Foll et le gouvernement qui se montrent une fois de plus aux ordres de la FNSEA !
				 
				 
			 
			 
						 Les petites fermes condamnées par le gouvernement socialiste ?
					 
					 
					 
Cela revient à supprimer toute aide PAC (Politique agricole commune) aux petites fermes. C’est les condamner à mort à terme, ce que veut, en fait laFNSEA au prétexte d’une « professionnalisation » de l’activité agricole. Les gigantesques élevages hors sol comme les usines à lait de « la ferme des mille vaches » ou les projets d’usines à pondre de 250 000 poules sont les modèles de cette prétendue professionnalisation dont ce syndicat est l’ardent défenseur. Il s’agit d’une évolution que le Gouvernement actuel soutient, un modèle qu’il cherche à appliquer malgré ses beaux discours sur l’agroécologie. En témoigne la manière dont les forces dites «de l’ordre» agissent pour permettre la création d’un barrage devant irriguer la grande culture industrielle de maïs dont la destination principale est l’engraissage d’animaux transformés en machine à produire de la viande ou du lait des élevages concentrationnaires en batterie.
				 Cela revient à supprimer toute aide PAC (Politique agricole commune) aux petites fermes. C’est les condamner à mort à terme, ce que veut, en fait laFNSEA au prétexte d’une « professionnalisation » de l’activité agricole. Les gigantesques élevages hors sol comme les usines à lait de « la ferme des mille vaches » ou les projets d’usines à pondre de 250 000 poules sont les modèles de cette prétendue professionnalisation dont ce syndicat est l’ardent défenseur. Il s’agit d’une évolution que le Gouvernement actuel soutient, un modèle qu’il cherche à appliquer malgré ses beaux discours sur l’agroécologie. En témoigne la manière dont les forces dites «de l’ordre» agissent pour permettre la création d’un barrage devant irriguer la grande culture industrielle de maïs dont la destination principale est l’engraissage d’animaux transformés en machine à produire de la viande ou du lait des élevages concentrationnaires en batterie.
						 Dans la nouvelle loi d’orientation agricole, « la loi d'avenir de l'agriculture de l'alimentation et de la forêt », l’article 35 suscite bien des inquiétudes chez les petits paysans, les agriculteurs pratiquant la polyculture avec ou sans une activité d’élevage. Cet article prévoit la mise en place d’un registre des « actifs agricoles » dont la gestion sera confiée à l'assemblée permanente des chambres d'agriculture. Il stipule que « l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture transmet à l’autorité administrative la liste des personnes inscrites au registre des actifs agricoles » et qu’« un décret en Conseil d’Etat peut limiter le bénéfice de certaines aides publiques aux personnes physiques inscrites au registre des actifs agricoles ou aux personnes morales au sein desquelles de telles personnes exercent leur activité. » L’influence de la FNSEA est dominante sur les chambres d’agriculture et l’on peut craindre que les exclus des aides PAC soient aussi les exclus des « aides publiques » Brigitte Allain qui fut un des porte-parole nationaux de la Confédération paysanne, aujourd’hui députée EELV, interroge le ministre de l’Agriculture pour qu’il précise «le lien entre ce registre et l’obtention des aides publiques sachant qu'il est indiqué que le décret pourrait limiter le bénéfice de certaines aides publiques aux personnes physiques ou aux personnes morales inscrites au registre. » Elle n’a pas reçu de réponse à ce jour.  
					 
					 
					 
Le refus de l’industrialisation de l’agriculture
					 
					 
Le combat des exclus des aides de la PAC pour la survie de leurs exploitations doit être soutenu. C’est aussi le rejet de l’industrialisation de l’agriculture avec l’exploitation sans frein des animaux de ferme qui ne sont même plus traités comme des êtres vivants.
Avez-vous vu récemment une poule en semi-liberté suivie de ses poussins ? Avez-vous entendu ses cotcots de joie et de fierté lorsqu’elle clame à la ronde qu’elle « a fait l’œuf » ? Non sans doute. Aujourd’hui, dans les élevages industriels, les poules ne sont plus des poules mais des pondeuses. L’agriculture compétitive, celle prônée par la FNSEA les a transformées en machine à faire des œufs. Le malheur de ces pauvres bêtes, c’est qu’elles ne sont pas des machines.
Certes, agriculture industrielle ou paysanne, les veaux seront toujours engraissés pour être tués et mangés ! Mais il est préférable que pendant leur courte vie, ils soient dans les pâtures plutôt que dans ces cages à la Louis XI que leur réserve l’élevage industriel.
Mieux vaut une campagne avec de la polyculture, des paysans nombreux, une production agricole diversifiée avec des circuits courts, des animaux dans les prés et dans les basses-cours, une agriculture paysanne et durable du style de celle défendue par la Confédération Paysanne. C’est la condition nécessaire (mais non suffisante) d’un territoire vivant, de produits alimentaires de qualités comme on peut encore en trouver sur les marchés ou dans le cadre d’AMAP.
					 
					 
La convergence des résistances
					 
					 
Pour contester ces mesures d'exclusion et exiger des mesures spécifiques aux petites fermes, des paysans et citoyens en grève de la faim ont entrepris depuis le 16 octobre un périple de Carcassonne jusqu'à Amiens où ils rejoindront la mobilisation du procès des "déboulonneurs" de la ferme des 1000 vaches. Cette action de type non-violent soutenue par la Confédération paysanne contraste avec les façons de faire d’autres organisations agricoles qui ne répugnent pas à la violence pour faire reculer le gouvernement.
Le 18 octobre à Gaillac, la caravane des paysans mobilisés pour les petites fermes exclues de la PAC a rendu visite au collectif du Testet et ses grévistes de la faim en lutte contre le projet du barrage de Sivens, autre non-sens de l’agriculture industrielle attentatoire à l’environnement.
Hier, le 24 octobre la caravane des paysans a rencontré une autre caravane, la caravane de cyclistes partis de Notre Dame des Landes qui se rend elle aussi à Amiens pour soutenir les neuf prévenus de l'usine des 1 000 vaches, pour que ce procès devienne celui de l'industrialisation de l'agriculture. Les paysans en grève de la faim ont ensuite fait escale à la ferme des Bouillons à Mont-Saint-Aignan, dans l’agglomération de Rouen, ferme occupée depuis plus d’un an et demi pour empêcher le groupe Auchan d’en faire un supermarché afin qu’elle garde sa vocation agricole dans le cadre d’une agriculture de proximité. Ainsi que l’écrit Julie Lallouët-Geffroy de Reporterre «Cette ferme, au même titre que Notre-Dame-des-Landes, met en exergue de nombreux enjeux qui vont de la disparition des terres agricoles à la multiplication des surfaces commerciales, en passant par la défense d’une agriculture locale et biologique. » Là au moins, les poules vivent en semi-liberté : Seuls le champ et le potager leur sont interdits ! Les occupants de la ferme sont en relation avec ceux de Notre-Dame-des-landes, avec ceux qui combattent « la ferme des mille vaches », avec les exclus des aides de la PAC. C’est la convergence des résistances.
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Pour aider les paysans grévistes de la faim, vous pouvez participer à l’action en ligne ici
					 
					 
					 
					 
				 Le refus de l’industrialisation de l’agriculture
Le combat des exclus des aides de la PAC pour la survie de leurs exploitations doit être soutenu. C’est aussi le rejet de l’industrialisation de l’agriculture avec l’exploitation sans frein des animaux de ferme qui ne sont même plus traités comme des êtres vivants.
Avez-vous vu récemment une poule en semi-liberté suivie de ses poussins ? Avez-vous entendu ses cotcots de joie et de fierté lorsqu’elle clame à la ronde qu’elle « a fait l’œuf » ? Non sans doute. Aujourd’hui, dans les élevages industriels, les poules ne sont plus des poules mais des pondeuses. L’agriculture compétitive, celle prônée par la FNSEA les a transformées en machine à faire des œufs. Le malheur de ces pauvres bêtes, c’est qu’elles ne sont pas des machines.
Certes, agriculture industrielle ou paysanne, les veaux seront toujours engraissés pour être tués et mangés ! Mais il est préférable que pendant leur courte vie, ils soient dans les pâtures plutôt que dans ces cages à la Louis XI que leur réserve l’élevage industriel.
Mieux vaut une campagne avec de la polyculture, des paysans nombreux, une production agricole diversifiée avec des circuits courts, des animaux dans les prés et dans les basses-cours, une agriculture paysanne et durable du style de celle défendue par la Confédération Paysanne. C’est la condition nécessaire (mais non suffisante) d’un territoire vivant, de produits alimentaires de qualités comme on peut encore en trouver sur les marchés ou dans le cadre d’AMAP.
La convergence des résistances
Pour contester ces mesures d'exclusion et exiger des mesures spécifiques aux petites fermes, des paysans et citoyens en grève de la faim ont entrepris depuis le 16 octobre un périple de Carcassonne jusqu'à Amiens où ils rejoindront la mobilisation du procès des "déboulonneurs" de la ferme des 1000 vaches. Cette action de type non-violent soutenue par la Confédération paysanne contraste avec les façons de faire d’autres organisations agricoles qui ne répugnent pas à la violence pour faire reculer le gouvernement.
Le 18 octobre à Gaillac, la caravane des paysans mobilisés pour les petites fermes exclues de la PAC a rendu visite au collectif du Testet et ses grévistes de la faim en lutte contre le projet du barrage de Sivens, autre non-sens de l’agriculture industrielle attentatoire à l’environnement.
Hier, le 24 octobre la caravane des paysans a rencontré une autre caravane, la caravane de cyclistes partis de Notre Dame des Landes qui se rend elle aussi à Amiens pour soutenir les neuf prévenus de l'usine des 1 000 vaches, pour que ce procès devienne celui de l'industrialisation de l'agriculture. Les paysans en grève de la faim ont ensuite fait escale à la ferme des Bouillons à Mont-Saint-Aignan, dans l’agglomération de Rouen, ferme occupée depuis plus d’un an et demi pour empêcher le groupe Auchan d’en faire un supermarché afin qu’elle garde sa vocation agricole dans le cadre d’une agriculture de proximité. Ainsi que l’écrit Julie Lallouët-Geffroy de Reporterre «Cette ferme, au même titre que Notre-Dame-des-Landes, met en exergue de nombreux enjeux qui vont de la disparition des terres agricoles à la multiplication des surfaces commerciales, en passant par la défense d’une agriculture locale et biologique. » Là au moins, les poules vivent en semi-liberté : Seuls le champ et le potager leur sont interdits ! Les occupants de la ferme sont en relation avec ceux de Notre-Dame-des-landes, avec ceux qui combattent « la ferme des mille vaches », avec les exclus des aides de la PAC. C’est la convergence des résistances.
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Pour aider les paysans grévistes de la faim, vous pouvez participer à l’action en ligne ici
						  Extrait d’un communiqué de soutien aux militants de la Confédération paysanne contre les 1000 vaches.
					 
					 
					 
(…)La PAC* continue à soutenir l'agrandissement et à exclure les plus petits. La Loi d'avenir agricole, en discussion actuellement, ne fait rien pour protéger les paysans. La fin des quotas laitiers encouragera une explosion de la production face à laquelle beaucoup ne tiendront pas le coup. De toutes parts, on appelle les paysans à augmenter les volumes, à réduire les coûts. On fait semblant d'oublier ce qu'est une crise de surproduction.
La ferme-usine des 1000 vaches est le symbole de cette folie. 9 millions de litres de lait, vendus à 250 euros la tonne alors que les éleveurs s'en sortent à peine avec 350 euros. Le lait devenu sous-produit du lisier qui vient alimenter un méthaniseur géant. Un projet dont la rentabilité ne tient qu'à la production d'énergie subventionnée.
Les paysans doivent-ils regarder leur métier disparaître sans rien faire ? Il était temps de lancer l'alerte, de crier l'urgence de réagir si nous voulons continuer à voir des paysans dans les campagnes.
La Confédération paysanne a donc pris ses responsabilités en allant, par trois fois, sur le chantier de la ferme-usine des 1000 vaches. Le risque était grand, bien sûr, de se retrouver devant un juge. Mais que signifie ce risque face à celui de leur disparition ?
Aujourd'hui, cette action légitime est criminalisée. La Confédération paysanne est allée à l'encontre de la volonté de nos gouvernants qui pensent en cours de bourse et en balance commerciale. Des militants qui dérangent et la répression syndicale se met en marche. En face, le promoteur des 1000 vaches, Michel Ramery, continue de construire son usine, en toute impunité, malgré les irrégularités flagrantes et les méthodes d'intimidation dignes de films de gangsters. Le deux poids deux mesures est évident.
Le fossoyeur des paysans, 369e fortune de France, a donc bien plus de soutien que n'en ont quelques centaines de milliers de paysans. Et qu'importe que les fermes disparaissent du paysage, que la désertification des campagnes se poursuive, que le chômage continue d'augmenter, que nous n'ayons plus qu'une alimentation standardisée, pourvu que la finance continue à s'engraisser.
Dans ce système, il n'y a pas place pour la contestation. Enfermer 250 militants le temps d'une réunion de grands patrons, jeter l'opprobre sur des grévistes, ou envoyer des paysans au tribunal, il n'y a jamais rien d'exagéré quand il s'agit de protéger certains intérêts.
L'avenir de l'agriculture nous concerne tous !
Nous sommes solidaires des militants de la Confédération paysanne.
Nous réclamons leur relaxe !
					 
					 
Signataires : Didier Aubé (Solidaires), Clémentine Autain (Ensemble), Geneviève Azam (Attact), Julien Bayou (EELV), Gilles Bazin (agronome), Olivier Besancenot (NPA), Simon Besnard (MRJC), Walter Bessan (citoyen résistant), Eric Beynel (Solidaires), Martine Billard (Parti de gauche), Nathalie Bonnet (Sud rail), José Bové (ancien syndicaliste), Alain Cambi (Sud Rail), Jacques Caplat (Agir pour l'environnement), André Chassaigne (PCF), Samuel Churin (Coordination des intermittents et précaires), Karima Delli (EELV), Marc Dufumier (agronome), Julien Durand (Acipa / NDDL), Bruno Gaccio (Nouvelle Donne), Jean Gadrey (économiste), Nicolas Galepides (Sud PTT), Susan Georges (Attac), Cécile Gondard Lalanne (Solidaires), Bernadette Groison (Fsu), Iban Grossier (Bizi), Jean-François Julliard (Greenpeace), Michel Kfoury (Novissen), Kris (scénariste BD), Martine Laplante (Amis de la terre), Pierre Larrouturou (Nouvelle Donne), Pierre Laurent (PCF), Gilles Lemaire (Attac), Corinne Lepage (Cap 21), Françoise Martres (Syndicat de la magistrature), Xavier Mathieu (Syndicaliste Conti), Jean-Luc Mélenchon (Parti de gauche), Fabien Milin (Sud Douanes), Jean Mouzat (Modef*), Serge Muller (Amis de la Conf'), Marie-Monique Robin (journaliste), Christian Rouaud (réalisateur), Denis Sieffert (journaliste), Jacques Testart (scientifique), Aurélie Trouvé (Attac), Hanny van Geel (Coordination européenne Via Campesina)
					 
					 
					 
					 
				 (…)La PAC* continue à soutenir l'agrandissement et à exclure les plus petits. La Loi d'avenir agricole, en discussion actuellement, ne fait rien pour protéger les paysans. La fin des quotas laitiers encouragera une explosion de la production face à laquelle beaucoup ne tiendront pas le coup. De toutes parts, on appelle les paysans à augmenter les volumes, à réduire les coûts. On fait semblant d'oublier ce qu'est une crise de surproduction.
La ferme-usine des 1000 vaches est le symbole de cette folie. 9 millions de litres de lait, vendus à 250 euros la tonne alors que les éleveurs s'en sortent à peine avec 350 euros. Le lait devenu sous-produit du lisier qui vient alimenter un méthaniseur géant. Un projet dont la rentabilité ne tient qu'à la production d'énergie subventionnée.
Les paysans doivent-ils regarder leur métier disparaître sans rien faire ? Il était temps de lancer l'alerte, de crier l'urgence de réagir si nous voulons continuer à voir des paysans dans les campagnes.
La Confédération paysanne a donc pris ses responsabilités en allant, par trois fois, sur le chantier de la ferme-usine des 1000 vaches. Le risque était grand, bien sûr, de se retrouver devant un juge. Mais que signifie ce risque face à celui de leur disparition ?
Aujourd'hui, cette action légitime est criminalisée. La Confédération paysanne est allée à l'encontre de la volonté de nos gouvernants qui pensent en cours de bourse et en balance commerciale. Des militants qui dérangent et la répression syndicale se met en marche. En face, le promoteur des 1000 vaches, Michel Ramery, continue de construire son usine, en toute impunité, malgré les irrégularités flagrantes et les méthodes d'intimidation dignes de films de gangsters. Le deux poids deux mesures est évident.
Le fossoyeur des paysans, 369e fortune de France, a donc bien plus de soutien que n'en ont quelques centaines de milliers de paysans. Et qu'importe que les fermes disparaissent du paysage, que la désertification des campagnes se poursuive, que le chômage continue d'augmenter, que nous n'ayons plus qu'une alimentation standardisée, pourvu que la finance continue à s'engraisser.
Dans ce système, il n'y a pas place pour la contestation. Enfermer 250 militants le temps d'une réunion de grands patrons, jeter l'opprobre sur des grévistes, ou envoyer des paysans au tribunal, il n'y a jamais rien d'exagéré quand il s'agit de protéger certains intérêts.
L'avenir de l'agriculture nous concerne tous !
Nous sommes solidaires des militants de la Confédération paysanne.
Nous réclamons leur relaxe !
Signataires : Didier Aubé (Solidaires), Clémentine Autain (Ensemble), Geneviève Azam (Attact), Julien Bayou (EELV), Gilles Bazin (agronome), Olivier Besancenot (NPA), Simon Besnard (MRJC), Walter Bessan (citoyen résistant), Eric Beynel (Solidaires), Martine Billard (Parti de gauche), Nathalie Bonnet (Sud rail), José Bové (ancien syndicaliste), Alain Cambi (Sud Rail), Jacques Caplat (Agir pour l'environnement), André Chassaigne (PCF), Samuel Churin (Coordination des intermittents et précaires), Karima Delli (EELV), Marc Dufumier (agronome), Julien Durand (Acipa / NDDL), Bruno Gaccio (Nouvelle Donne), Jean Gadrey (économiste), Nicolas Galepides (Sud PTT), Susan Georges (Attac), Cécile Gondard Lalanne (Solidaires), Bernadette Groison (Fsu), Iban Grossier (Bizi), Jean-François Julliard (Greenpeace), Michel Kfoury (Novissen), Kris (scénariste BD), Martine Laplante (Amis de la terre), Pierre Larrouturou (Nouvelle Donne), Pierre Laurent (PCF), Gilles Lemaire (Attac), Corinne Lepage (Cap 21), Françoise Martres (Syndicat de la magistrature), Xavier Mathieu (Syndicaliste Conti), Jean-Luc Mélenchon (Parti de gauche), Fabien Milin (Sud Douanes), Jean Mouzat (Modef*), Serge Muller (Amis de la Conf'), Marie-Monique Robin (journaliste), Christian Rouaud (réalisateur), Denis Sieffert (journaliste), Jacques Testart (scientifique), Aurélie Trouvé (Attac), Hanny van Geel (Coordination européenne Via Campesina)
			 Samedi 25 Octobre 2014
				 
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