Le déclin des populations de bruants ortolans (Emberiza hortulana) est inquiétant. Pourtant les chasseurs landais continuent à le piéger en toute illégalité au nom de la « tradition ». C’est leur façon bien particulière de s’occuper de la biodiversité. Si les tribunaux correctionnels sévissent contre ces braconniers d’ortolans, ce n’est toujours pas le cas des préfets et donc de la gendarmerie qui laisse faire. C’est ainsi que le département des Landes est devenu une zone de non-droit où ce sont des chasseurs hors-la-loi qui font la loi et sèment la terreur sous l’œil bienveillant de la presse locale. On ne peut pas non plus renvoyer dos à dos comme le font les grands média nationaux, tels des Ponce Pilate, ces chasseurs dont les pratiques conduisent au nom de la « tradition » à l’extinction d’une espèce et les écologistes défenseurs de cette espèce!


Une espèce en déclin

Le bruant ortolan (Emberiza hortulana) est une espèce de petit passereau en danger d’extinction. Il est protégé en France depuis 1999. Malgré cette protection, l’espèce demeure largement braconnée à la tenderie dans le Sud-Ouest, principalement dans les Landes département où les autorités font preuve d’un grand laxisme voire même d’une complicité honteuse. Jusqu’à 40 000 oiseaux seraient braconnés chaque année ; entre 15 000 et 40 000 selon les années, de moins en moins au fur et à mesure du déclin des populations. Cette ponction est effectuée sur les effectifs de plus en plus réduits des populations d’Europe centrale et du nord qui sont déjà en mauvais état de conservation et dont elle met l’existence même en danger. On estime qu’en 30 ans, 84% de la population d’ortolans a disparu en Europe. En Scandinavie où nichaient des ortolans, il n’y en a quasiment plus. En Suisse, l’ortolan est classé disparu. Ces faits bien établis sont niés avec obstination par les chasseurs qui ne veulent voir que leur plaisir ou leur gain immédiat : le prix un bruant ortolan va de 100 à 150 € pièces !

Enfin des sanctions

Il semblerait que les tribunaux se soient enfin décidés à sévir. Le 19 décembre 2014 celui de Mont-de-Marsan a condamné l’un d’entre eux à verser 700€ d’amende avec interdiction de chasser d’un an pour des faits de braconnage à la matole remontant à 2012 ! Il devra en outre payer 3 000 € à la LPO et à la Sepanso (Société Pour l’Etude, la Protection et l’Aménagement de la Nature dans le Sud-Ouest) qui s’étaient portées parties civiles.
Le Tribunal de Dax, quant à lui, a condamné le vendredi 16 Janvier 2015 un braconnier d’ortolans à 45 jours de prison avec sursis et 900 euros d'amende. Au mois de septembre 2014 il avait aspergé de gaz lacrymogène un militant de l’association internationale CABS (Commitee against bird slaughter) qui était en train de repérer avec deux autres membres de l’association les petites cages-pièges (matoles) de braconniers pour les dénoncer auprès du procureur de la République.
Le chasseur-braconnier s’est défendu en disant qu’il était chez lui et que les défenseurs des oiseaux étaient sur sa propriété et l’avaient provoqué. L’individu, braconnier récidiviste, semble avoir oublié que même sur une propriété privée, on n’a pas le droit de se livrer à des actes prohibés par la loi. Heureusement le tribunal n’a pas entendu ses arguments et l’a condamné. On trouvera la peine légère mais, c’est mieux que rien.

(Reportage Claire Colnet et Jacques Duboz - France 2)

Il est regrettable que ce soient les militants d’associations comme la LPO, la Sepanso, la Cabs, voire de simples particuliers qui soient obligés de se substituer aux gendarmes pour faire respecter l’arrêté de protection de divers passereaux et obliger les autorités françaises à faire leur travail au risque d’être molestés par des chasseurs particulièrement violents.
Ces chasseurs, et parmi eux le président landais des chasses traditionnelles n’hésitent pas à faire le coup de poing contre les militants de la LPO qui viennent délivrer les oiseaux et tenter de faire respecter la loi comme on peut le voir sur cette vidéo dans laquelle on peut aussi constater l’inertie des gendarmes qui ne verbalisent pas le délit de braconnage pourtant évident et se contentent de protéger les militants de la LPO.

Le département des Landes : une zone de non-droit !

La campagne landaise est devenue un lieu de non-droit avec la bénédiction d’élus tels qu’Henri Emmanuelli, président PS du Conseil général des Landes, mandat qu’il cumule avec celui de député. Avec aussi une certaine complicité de la presse locale qui n’utilise jamais le terme de braconnier pour désigner ces piégeurs d’ortolans. Pour le journal Sud-Ouest ce sont des « chasseurs traditionnels » et il emploie un ton très compréhensif à leurs égards se gardant bien de mentionner qu’ils sont hors la loi, ne manquant jamais de parler de tradition et de passion de la chasse tandis qu’il est insinué que le président de la LPO Allain Bougrain-Dubourg est une sorte d’écolo bobo, un « people » médiatique en mal de publicité : il vient traquer les matoles avec « les caméras nationales emmenées en bandoulières » (04/09/2014).

Plus grave encore, c’est avec l’aide du Préfet, donc de l’État que la campagne landaise est devenue cette zone de non-droit où les chasseurs braconniers font la loi et sèment la terreur. Encore aujourd’hui, même lorsque les tribunaux condamnent les braconniers d’ortolans, la passivité dont font preuve les gendarmes est remarquable. Ils ont ordre de ne pas verbaliser ces braconniers, de laisser faire et de simplement s’interposer entre ceux-ci et les citoyens qui s’avisent de défendre les ortolans et de vouloir faire respecter la loi.

Rappelons aussi le comportement honteux du Préfet des Landes en septembre 2013. Il avait pris le 4 septembre 2013 un arrêté scandaleux et illégal pour expulser sept militants anti-chasses de la CAB, dont deux avaient été molestés et arrosés de purin par les braconniers qui eux ne furent ni inquiétés, ni verbalisés, ni empêchés de nuire, leurs matoles n’ayant pas été détruites et leurs appelants confisqués. Bien entendu, l’arrêté a été cassé au grand regret du journaliste de Sud-Ouest qui concluait l’article dans lequel il rapportait cette décision : « le préfet l'a donc abrogée (sa décision de mise en demeure), ce qui permet aux militants anti-chasse de revenir quand ils le désirent.(…)Les partisans de la chasse au pinson, qui doivent reprendre leur passion ces jours-ci, apprécieront.(sic !)» (6/11/2013).

Il est quand même inouï que des défenseurs d’une espèce menacée à cause du braconnage soient considérés comme persona non grata dans un département par un préfet qui laisse les hors-la-loi continuer à décimer des populations déjà mal en point d’oiseaux protégés.

Les sentences des tribunaux de Dax et de Mont-de-Marsan n’étant pas encore tombées le 5 septembre 2014, Il n’est donc pas étonnant que ce jours-là, ces chasseurs se soient crus tout permis. Deux couples de jeunes défenseurs des oiseaux de Bordeaux en ont fait la traumatisante expérience.

Quand les chasseurs sèment la terreur!

Venus à bord d’une voiture louée pour répertorier les sites où étaient situées des matoles en activité et les signaler, ils ont été pris violemment à partie par des braconniers. Ils ont dû se retrancher dans leur véhicule pour tenter d’échapper à la vindicte de vingt-cinq de ceux que le journal Sud-Ouest s’obstine à nommer « des chasseurs traditionnels ».
Ces vingt-cinq braconniers s’en sont pris alors à la voiture. Ils ont crevé les quatre pneus, cassé les rétroviseurs et arraché les essuie-glaces tout en hurlant des insultes et des menaces de mort. Les quatre jeunes terrorisés ont tenté d’échapper à leurs agresseurs malgré les pneus crevés poursuivis par les véhicules de leurs assaillants. Leur fuite a été stoppée par un tracteur placé en travers de leur route.
Comme le raconte le journaliste de Sud-Ouest, « Insultes, menaces avec un marteau (pour briser les vitres du véhicule), ont continué. Les chasseurs ont même tenté de renverser la voiture de leurs propres mains, sans y parvenir. » (08/09/2014). Ce n’est qu’au bout d’une heure qu’apparurent enfin les gendarmes que les jeunes avaient prévenus avec leur téléphone portable. Quant à la voiture son état témoigne de la violence de l’agression : inutilisable, réduite à état d’épave, elle a dû être évacuée par une dépanneuse. Les deux couples d’amis des oiseaux ont déposé plainte pour « violences en réunion, dégradations de biens d'autrui et menaces de mort » auprès de la gendarmerie de Tartas qui a ouvert une enquête.
Selon FR3 Aquitaine, le parquet pourrait ne retenir comme chef d’inculpation que la dégradation sur véhicule. Ce qui est proprement scandaleux au vu de la vidéo de l’agression que les jeunes ont filmé de l’intérieur de leur véhicule et présentée par FR3 Aquitaine.


Dans le département des Landes, les défenseurs de la biodiversté, des oiseaux et notamment de ceux qui appartiennent à des espèces en danger d’extinction doivent se déplacer avec une escorte de gendarmes pour garantir leur sécurité tandis que les braconniers de ces espèces qui sont la cause principale de leur extinction se livrent à leurs exactions en toute liberté et impunité.

Ne nous leurrons pas, ces exactions ne sont pas seulement le fait d’énergumènes excités. Il s’agit de terroriser tous ceux qui auraient des velléités de s’opposer à ces chasses dites traditionnelles, de dénoncer les agissements de ces braconniers aux autorités. Ils utilisent des méthodes de voyous pour pouvoir poursuivre tranquillement leurs activités illicites.

Ce scandale doit cesser. Ce département doit vivre comme les autres sous la loi de la République dans le cadre des institutions européennes et non sous la loi des chasseurs dont les débordements et les exactions doivent être sévèrement et rapidement réprimées.
Participons à la campagne initiée par la LPO en demandant au ministre de l’intérieur (qui sait si bien sévir contre les opposants aux grands projets inutiles) de faire appliquer la loi dans Les Landes et de donner des instructions pour que le braconnage des petits passereaux soit réprimé efficacement, ici .

Samedi 24 Janvier 2015 Commentaires (0)

Dans l’avion au retour de son voyage à Manille, le Pape s’est livré à une défense et illustration de la « paternité responsable » et peut-être aussi à une interprétation personnelle de ce qui est la doctrine de l’Eglise catholique et romaine en ce qui concerne le mariage et la natalité. Pour lui, si la finalité et la raison d’être du mariage reste la procréation, ce n’est pas pour autant que « les chrétiens doivent faire des enfants en série ». Les propos du Pape regrettant que « Certains croient, excusez-moi du terme, que, pour être bons catholiques, ils doivent être comme des lapins » ont fait le tour du monde et grincer les dents à plus d’un parmi ceux qu’il désigne d’un vague et charitable « certains ». Aimant la précision quitte à être moins charitable, on aurait bien aimé savoir qui était visé.


Le Pape François, les catholiques, les lapins et la paternité responsable
Être un bon catholique, ce n’est pas être comme un lapin

Pour expliquer sa position, il a raconté une anecdote le concernant : «j’ai reproché à une femme enceinte de son 8ème après sept césariennes : ‘Vous voulez laisser orphelin sept enfants ? Cela est une irresponsabilité. Elle dit : ‘oui moi j’ai confiance en Dieu’. Mais Dieu te donne les moyens pour être responsable »
D’un autre côté, François réaffirme son accord et son soutien à l’encyclique Humanæ Vitæ du Pape Paul VI. Comprenne qui pourra !

Ce que dit l’encyclique Humanæ Vitæ

Cette encyclique affirme que «tout acte matrimonial doit rester ouvert à la transmission de la vie ». Elle précisait que outre l’avortement, « est pareillement à exclure, comme le Magistère de l'Eglise l'a plusieurs fois déclaré, la stérilisation directe, qu'elle soit perpétuelle ou temporaire, tant chez l'homme que chez la femme » et que « est exclue également toute action qui, soit en prévision de l'acte conjugal, soit dans son déroulement, soit dans le développement de ses conséquences naturelles, se proposerait comme but ou comme moyen de rendre impossible la procréation »
Selon cette encyclique « un acte conjugal rendu volontairement infécond » est «intrinsèquement déshonnête». Il l’est tellement qu’il ne peut pas « être rendu honnête par l’ensemble d’une vie conjugale féconde».

Comme la fidèle que sermonne le Pape François, l’encyclique Humanæ Vitæ estime estime qu’il faut faire confiance à Dieu en ce qui concerne la régulation des naissances : «De fait, comme l'expérience l'atteste, chaque rencontre conjugale n'engendre pas une nouvelle vie. Dieu a sagement fixé des lois et des rythmes naturels de fécondité qui espacent déjà par eux-mêmes la succession des naissances. »
Comme seule régulation humaine, elle accepte une abstinence volontaire les jours où la femme est féconde. En pratique, il s’agit de la fameuse méthode « Ogino », fameuse surtout pour sa faible efficacité qui la rend très peu fiable même associée à d’autres méthodes de contraception naturelle comme la méthode des températures; absence de fiabilité unanimement reconnue sauf apparemment par les ecclésiastiques et encore aujourd’hui par le pape.

Ni paternité, ni maternité responsable : démographie responsable.

Curieuse cette formule de « paternité responsable » alors que c’est à une femme que le pape a reproché de faire des enfants en série. C’est pourtant bien l’homme qu’il eut fallu rechercher et admonester car même si ce sont les femmes qui enfantent, elles ne sont pas les seules, ni même les premières responsables de ces naissances pléthoriques. Dans ces cas, c’est plutôt l’homme qui impose à la femme ces maternités à répétition. La preuve : finies ces naissances pléthoriques lorsque les femmes réussissent à prendre en main leur destin et du coup celle de leur corps qu’elles se réapproprient !
Alors, maternité responsable ? Ni paternité responsable, ni maternité responsable : démographie responsable ! Mais une démographie responsable, c’est une forme de malthusianisme que le Pape condamne par ailleurs. Incohérence ou bien ignorance et incompréhension de Malthus et des néo-malthusiens ?

Malgré tout en traitant de « lapins » ceux des catholiques (et peut-être aussi tous les autres) qui se reproduisent inconsidérément, le Pape fait un pas dans la bonne direction. Mais le chemin reste encore très long car la seule façon de contrôler les naissances pour lui comme pour l’Église catholique et romaine reste l’abstinence ! Dans l’imagerie populaire, le lapin n’est pas seulement celui qui a une descendance pléthorique, c’est aussi celui qui a une sexualité débridée : le lapin est « chaud »!

(N. B. : l'ensemble de ce dernier paragraphe a été refusé comme commentaire à l’article du Figaro rapportant les propos du Pape.)
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Le titre du dernier paragraphe est un clin d’œil à Démographie responsable, association qui a pour objet d’œuvrer pour la stabilisation, voire la diminution, de la population humaine. Pour consulter son site, c'est ici.

Mardi 20 Janvier 2015 Commentaires (0)

Le site internet de la Coordination Antinucléaire du Sud-Est vient d’être informé le mardi 6 janvier 2015qu’il fait l’objet d’une plainte en diffamation d’Areva pour un article mettant en cause la pénétration du lobby nucléaire auprès des élus.


Appel à soutien : AREVA porte plainte contre la Coordination Antinucléaire du Sud-Est
La Coordination Antinucléaire du Sud-Est est constituée de collectifs informels et d'individus, reliés en réseau autour d’un site internet pour l’arrêt immédiat et inconditionnel du nucléaire. Elle n’a pas d’argent, pas de personnel salarié, pas de locaux, pas de budget, pas de subvention ni de hiérarchie ou de délégation de pouvoir.
Sa force est son engagement anti-nucléaire, une opposition au nucléaire totale et sans concession.
Cette assignation en justice n’a d’autre objectif que de tenter de réduire au silence ce collectif qui a l’outrecuidance de dire haut et fort tout le mal qu’il pense d’Areva.
Après l’Observatoire du nucléaire, Areva qui malgré sa déconfiture financière récente a encore de gros moyens, attaque avec son staff de juristes une autre association citoyenne en diffamation pour la faire taire et dissuader toutes celles et ceux qui voudraient s’élever contre elle et contester son action et ses pratiques. Tous les opposants au nucléaire sont concernés et au-delà tous ceux qui sont attachés à la liberté d’expression. Ils devraient être nombreux…
« La Coordination Antinucléaire du Sud-Est appelle à la solidarité toutes les personnes et tous les collectifs, groupes et organisations épris de liberté et attachés au droit d’expression et de critique à s’opposer à cette atteinte à la liberté d’expression, à soutenir la défense en justice de la Coordination antinucléaire du sud-est, à manifester son/leur indignation auprès des pouvoirs et de Areva »
Outre la manifestation expresse du soutien de principe de chacun-ne d’entre nous, le collectif recherche des ressources documentaires sur les victimes sanitaires des activités d’Areva en France et/ou à l’étranger, de l'aide juridique (conseil, avocat,…), un soutien informatif et des caisses de résonance médiatiques pour faire connaître l’attaque dont il est l’objet.
On peut interpeller AREVA pour dénoncer cette atteinte à la liberté d'expression et demander l'abandon de la plainte en participant à l’action mise en ligne par Cyberacteurs en partenariat avec la Coordination en signant une lettre en ce sens qui sera envoyée à Philippe Varin en tant que Président du Conseil d’Administration d'AREVA.
Pour en savoir plus et participer à cette cyberaction aller sur le site Cyberacteurs ici

Dessin de Tignous

Mardi 13 Janvier 2015 Commentaires (0)

Au quotidien

Cabu : « Je pense sincèrement qu’on peut rire de tout »


Une belle manif

Une belle manif

Une belle manif

Une belle manif

Photo et dessins pêchés sur les réseaux sociaux : ?, Chappatte, Alex, Fred. M.

Mardi 13 Janvier 2015 Commentaires (0)

Au quotidien

Je suis Charlie!
Dessin de Cyrille Pomes

Lundi 12 Janvier 2015 Commentaires (0)

Au quotidien

Je suis Charlie
Charlie Hebdo,
journal écolo
qui défend les animaux

Je suis Charlie

Lundi 12 Janvier 2015 Commentaires (0)

Parmi les grands projets inutiles et imposés, les GP2i, la FNE, à la différence de la revue Silence ne mentionne ni le déploiement de l’éolien industriel, terrestre ou maritime dans l’hexagone et le long de ses côtes, ni même un seul parmi les parcs aérogénérateurs contestés. Et pourtant, destructrices des paysages et de la nature, toutes ces installations industrielles sont pour la plupart d’entre elles imposées aux populations riveraines. Tout cela pour rien puisque le territoire métropolitain est déjà en surcapacité.


C’est cette surcapacité que «Agir pour l’environnement» (APE) invoque non seulement pour ne plus construire de centrales nucléaires et notamment d’EPR mais mieux encore pour en fermer quelques-unes : « Fin novembre 2014, la France a consommé 416 TWh contre 445 TWh à la même période en 2013. Sur l'ensemble de l'année, ce sont donc une trentaine de TWh que la France devrait économiser, soit une baisse de la consommation électrique avoisinant les 7% ! Avec les douceurs hivernales qui tendent à se généraliser, ce sont au bas mot 6 réacteurs nucléaires qui pourraient être fermés immédiatement sans qu'il y ait la moindre tension sur le réseau électrique français»
L’association s’étonne que les promoteurs de l'EPR ne semblent pas avoir pris en compte les effets du réchauffement climatique sur la consommation électrique du pays. Elle se demande s’il s’agit d’une manque de prévoyance ou de la volonté d’imposer un projet rendu inutile par cette baisse de consommation due au changement climatique qui donc, notons-le au passage, n’aurait pas que des effets négatifs !

Pour reprendre les propres termes de l'APE « La France est donc en train de multiplier les projets visant à augmenter la production électrique quand tout indique que la consommation devrait fléchir dans les années à venir.» Aux hivers plus doux que par le passé invoqués par l'APE, il faut ajouter les politiques d’isolation des bâtiments, la construction de bâtiments à énergie positive qui devrait se généraliser, les politiques d’économies d’énergie en général. Il faut aussi prendre en compte le fait que devant le coût exorbitant du chauffage électrique, les gens ont tendance à se rabattre sur le chauffage bois dans les zones d’habitat individuel où ce mode de chauffage d’appoint au départ est devenu chauffage principal.

Cependant Agir pour l’environnement oublie que parmi « les projets visant à augmenter la production électrique quand tout indique que la consommation devrait fléchir » il y a aussi le déploiement de l’éolien terrestre et maritime.

Après le désastre pour la nature et les paysages que sont les fermes d’éoliennes qui n’ont de «ferme» que le nom, après avoir salopé les rivages à coup d’équipements touristiques ou d’algues vertes, on va saloper la mer et tant pis pour les oiseaux, pour les poissons mais aussi pour les pêcheurs et les touristes que ces moulins démesurés à moudre du vent feront fuir. Tout cela sans que mouftent écologistes ou environnementalistes ! Tout cela pour rien si l’on suit l’argumentaire même d’Agir pour l’environnement.
Ce que ne conclut pourtant pas Agir pour l’environnement lui-même qui ne va pas jusqu’au bout de son analyse et ne semble même pas voir qu’elle s’applique aussi aux énergies renouvelables en général et à l’éolien en particulier. Il ne le voit pas ou ne veut pas le voir. Dans l’éolien, on ne voit que le vent, certes renouvelable, inépuisable et pas le convertisseur, l’éolienne, qui lui est fait de matériaux qui ne le sont pas et dont certains sont même dits « rares ». De toute façon, on ne touche pas aux éoliennes ! En témoigne l’échange suivant sur Twitter :

Greenpeace France ‏@greenpeacefr 12 déc.
La bonne question d' @APEnvironnement Réacteur #nucléaire EPR de Flamanville : A quoi va-t-il servir ?

Dumas Jean-François ‏@dumas_jf 12 déc.
@greenpeacefr @PucesLapin @APEnvironnement Idem pour les éoliennes en projet : on sait qu'elles ne sont pas faites pour se substituer au nuc.

APE ‏@APEnvironnement 12 déc.
@dumas_jf @greenpeacefr @PucesLapin Mais elles sont mieux adaptées pour répondre aux demandes de pointe.

Dumas Jean-François ‏@dumas_jf 12 déc.
@APEnvironnement @greenpeacefr @PucesLapin
Quand il y a du vent!

Dumas Jean-François ‏@dumas_jf 12 déc.
@APEnvironnement @greenpeacefr @PucesLapin
Vive donc la complémentarité nuc/éolien?

Les éoliennes, c’est sacré ! Ce sont les populations locales qui résistent, stigmatisées par les instances nationales de structures qui se disent écologistes comme EELV ou France Nature Environnement, et bien souvent aussi par les antennes locales de ces structures. Elles sont bien seules. Ce qui ne les empêche pas de gagner souvent grâce à leurs associations et collectifs d’associations très combatifs et très efficaces.

À l’éolienne bricolée avec des matériaux de récupération s’est substitué l’aérogénérateur industriel. Dans l’esprit de bon nombre d’écologistes, il s’y superpose sans l’effacer et c’est pourquoi il s’intègre si bien dans leur culture. Tout de blanc vêtu, symbole d’une énergie abondante même là où le vent ne souffle guère, symbole aussi d’une énergie «propre» alors qu’il salope définitivement les sites où il est implanté et pollue la vue sur de longues distances, il est considéré comme un des emblèmes d’une vision écologique du monde, d’une énergie «douce» produite et consommée localement alors que les opérateurs de l’énergie éolienne sont des multinationales pour la plupart honnies de ces mêmes écologistes et que loin d’être local, le système ne peut fonctionner que si l’énergie produite est intégrée à un réseau à l’échelle européenne (voir la Note en bas de l'article)

C’est pourquoi il est fort peu probable que des Zones à Défendre (ZAD) se créent sur les sites de parcs d’aérogénérateurs qui sont pourtant des spécimens remarquables de projets inutiles qui saccagent la nature pour le seul bénéfice des producteurs d’électricité, en général des grands groupes internationaux comme l’espagnol « Iberdrola Renovables » premier producteur mondial d’énergie éolienne, le canadien Boralex, le portugais « EDP Renovaveis », « La Française d’Éoliennes » qui appartient à une holding italienne contrôlée par Carlo de Benedetti, les français RES, EDF EN, GDF-SUEZ.
Tous profitent de l’aubaine des tarifs de rachat et s’engraissent ainsi sur le dos des consommateurs par le biais de leurs contributions à la CSPE « Charges de Service Public d’Electricité», sorte de gabelle d’un nouveau genre qu’ils acquittent sur leur consommation d’électricité, CSPE dont plus de 70% servent à financer le cadeau tarifaire qu’ils offrent à ces multinationales, qu’ils le veuillent ou non et même souvent sans le savoir.

D’un point de vue écologique le bilan est accablant.
Thierry Jaccaud, rédacteur en chef de la revue L’écologiste, le montre d’une façon imparable dans un article percutant et bien documenté qu’il faudrait citer en entier : «Résumons donc : concernant la réduction des émissions de gaz à effet de serre, subventionner l’éolien industriel terrestre est un gaspillage d’argent public. Concernant une sortie du nucléaire, sa contribution est infime. La conclusion s’impose : le choix du développement massif de l’éolien industriel terrestre est une erreur. » En conséquence, si « le nucléaire est un danger absolument majeur sur lequel aucun arrangement n’est possible » il n’en reste pas moins que « l’éolien industriel terrestre est (…) une solution très marginale qui ne justifie donc ni de détruire l’environnement des riverains, ni de transformer un paysage rural typique en un paysage industriel banal. »
Thierry Jaccaud est un des rares écologistes à oser remettre en cause le sacro-saint éolien. Ecologiste, sa prise de position contre les aérogénérateurs industriels ne le transforme pas en nucléocrate. Bien au contraire ! On aimerait en dire autant de bien d’autres écolos qui, s’ils se disent anti-nucléaires, ne sont pas très clairs dès qu’il s’agit de lutter contre le changement climatique et qu’ils se mettent à parler d’énergie « bas carbone » ou « décarbonée », reprenant ainsi des notions initiées par les nucléocrates du CEA, d’EDF, d’Areva et d’ailleurs.
S’il y avait une quasi union de tous les écologistes contre le nucléaire, elle commence à se fissurer à la suite des pressions exercées par les nucléocrates au motif du réchauffement climatique.

Le «réchauffement climatique» supposé d’origine anthropique déroule un tapis vert au développement de deux saloperies que l’on veut nous imposer dans le cadre de la croisade anti dioxyde de carbone : le nucléaire et l’éolien.

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Note : Il faut distinguer entre éolien industriel et éolien domestique.
L’éolien domestique est un système de production indépendant, hors réseau dans lequel le courant produit est relié à des batteries et assure ainsi une production électrique à une habitation ou à un groupe d’habitations.
L’éolien industriel et commercial suppose quant à lui un réseau qui a une capacité suffisante pour tout à la fois évacuer l’électricité produite lorsque le vent souffle et pour acheminer de l’électricité produite ailleurs lorsqu’il ne souffle pas, soit de régions parfois très éloignées soumises à d’autres vents, soit produite par des centrales le plus souvent thermiques. Il n’y a pas correspondance entre le lieu de production et celui de consommation. Cela est absolument nécessaire à cause de l’intermittence de la production éolienne qui alterne un trop avec un pas assez auquel aucun réseau ne pourrait résister.

On peut donc tordre le cou à une fausse évidence propagée par les constructeurs et le Réseau « Sortir du nucléaire » lorsqu’il se mêle de faire l’apologie de l’éolien, ce qui n’est pas sa raison d’être : une production d’énergie décentralisée n’est pas pour autant locale. Elle n’est pas maîtrisable localement et ne demande pas moins de réseaux, c’est-à-dire de lignes HT et THT, mais plus. Un inconvénient et non des moindres que passe aussi sous silence FNE lorsqu’elle se livre à un comparatif «avantages/inconvénients» de l’éolien dans sa Note de contexte et d'explications pour la position de FNE sur l'éolien à terre et en mer (2012).

Samedi 3 Janvier 2015 Commentaires (2)

Après les deux jours de massacres systématiques de renards en début d’année 2014 dans le Nord-Pas de Calais, les sinistres « Ch'tis Fox Days », une nouvelle tuerie de goupils se prépare dans le département de l’Oise si on ne réagit pas. Le préfet de ce département prépare un arrêté permettant aux quatorze lieutenants de louveterie d’exterminer autant de renards que bon leur semblera. Comme la loi l’y oblige, il met à consultation du public pour la durée légale de 21 jours (du 17 décembre 2014 au 6 janvier 2015) ce projet d’arrêté assorti d’une note de présentation.


Urgent : de nouveaux massacres de renards sont en préparation.  Réagissons !
Comme d’habitude, les administrations profitent de cette période d'inattention pour préparer leurs projets d'arrêté qu’ils souhaitent faire passer en douce. En la circonstance, c’est raté grâce à l’association MELES qui a sonné l’alarme. Il faut prendre quelques instants dans cette période festive pour manifester par écrit sur le site de la Direction départementale des territoires de l’Oise notre désaccord, si possible argumenté, vis-à-vis de ce projet ici

Il n’est pas nécessaire d’être domicilié dans le département de l’Oise pour donner son avis. Si l’on se connecte au site, on trouve une majorité écrasante de remarques défavorables à l’égard de cet arrêté. Les préfets ayant la détestable habitude de s’asseoir sur les avis des gens et même de ceux des experts ou de ceux des commissaires enquêteurs lorsqu’ils sont défavorables, celui de l’Oise, Monsieur Emmanuel Berthier publiera peut-être malgré tout son arrêté. Il faut néanmoins prendre date. Et on ne sait jamais…

Si toutefois le préfet persiste dans son erreur, il sera possible d’attaquer au Tribunal administratif l’arrêté une fois publié. Pourront le faire les associations ayant intérêt à agir étant donné leur objet, c’est-à-dire les associations de défense de la Nature de l’environnement et/ou des animaux.
Un angle d’attaque pourrait être de montrer que cet arrêté est entaché d’erreurs d’appréciations. C’est le sujet du commentaire que je laisse sur le site de la DDT de l’Oise que je reprends ci-dessous et dont chacun peut s’inspirer s’il le désire.

Un projet d’arrêté entaché d’erreurs manifestes d’appréciation !

Cela ressort des motifs mis en avant pour justifier l’autorisation donnée aux 14 nouveaux lieutenants de louveterie de tuer des renards par pratiquement tous les moyens sauf ceux qui sont aujourd’hui proscrits quel que soit l’animal visé.

  • A – Sont invoqués la lutte contre l’échinococcose alvéolaire, la leptospirose et la gale.

1°) la gale vulpine.

Soulignons tout d’abord qu’il ne peut s’agir de «galle» avec deux ‘l’ comme il est écrit dans la note de présentation de l’arrêté puisque ce terme de galle désigne une excroissance tumorale sur les tiges, les feuilles ou les fruits de végétaux produite par des piqures d’insectes ou d’acariens ou bien encore résultant de l’action de champignons ou de bactéries ! Il s’agit donc de gale avec un seul ‘l’. Cette grossière confusion est l’indice d’une note bâclée, une justification pour la forme d’un arrêté que rien en fait ne justifie.

La gale du renard (avec un seul l) est une maladie de peau due à un acarien qui ne s’attaque qu’aux renards, aux lynx, à la fouine, à la marte et au chien. Comme l’explique le zoologue Claude Ficher le chien « peut être soigné aisément par une injection d’acaricide » En ce qui concerne l’homme, l’acarien ne peut s’y reproduire et une contamination éventuelle « se limite à des démangeaisons qui cessent après quelques jours ». Cette maladie extermine principalement des renards, est inoffensive pour les espèces domestiques et ne se transmet pas à l’homme. « Ces raisons conduisent, dans la plupart des régions, à considérer la gale d’un bon œil parce qu’elle décime une espèce considérée souvent comme trop abondante ».
Voilà un drôle de motif invoqué pour procéder à la destruction de renards puisque cette maladie s’en charge, au prix d’ailleurs d’horribles souffrances pour le animal infecté ! Cette gale peut à elle seule réduire une population de renards sans qu’il soit besoin de recourir aux lieutenants de louveterie. A la fin du XIXe siècle en Angleterre, une épizootie de gale vulpine faillit faire disparaître l’espèce de l’Ile et les ravages furent tels que l’on importa des renards pour permettre le déroulement des chasses à courre. Une population de renards ayant été réduite par la gale est menacée d’anéantissement et devrait être au contraire protégée!

2°) la leptospirose.

Cette maladie touche très marginalement les renards. Les réservoirs de cette bactérie sont les rongeurs. Ce ne sont en aucun cas les renards qui sont les vecteurs cette maladie. Elle ne constitue pas un motif pour justifier la destruction de populations de renards. En limitant les populations de rongeurs dont ils sont l’un des principaux prédateurs, ils contribuent à la prévention de cette maladie ! La leptospirose serait au contraire un motif pour ne pas inscrire le renard sur la liste des nuisibles dans le département !

3°) l’échinococcose alvéolaire.

Certes, il est indéniable que les renards sont un vecteur de la propagation de cette maladie qui est transmissible à l’homme. C’est une maladie qui peut être mortelle dont l’incidence est très faible mais dont il faut se protéger. Cependant tous les spécialistes sont en accord sur un point : ce n’est pas la destruction des populations de renards qui permettra d’éradiquer cette maladie.

L’anéantissement d’une population de renards « n’est pas réalisable à grande échelle, car la zone serait continuellement recolonisée par des hôtes définitifs sauvages provenant des territoires limitrophes. En Haute-Savoie, entre 1977 et 1982, 11 673 renards ont été abattus pour limiter la propagation de la rage. Le niveau d’endémie d’E. multilocularis dans cette région y est resté identique (Petavy et al, 1990). Dans cette même région, chaque année, environ six milles renards sont tués par piégeage, chasse ou tir de nuit. Aucune diminution de population n’y est observée. » ( Geny de Sars B. 2010)

En résumé aucun motif d’ordre sanitaire ne saurait justifier un massacre de renards dans le département de l’Oise comme partout ailleurs.

  • B – Le renard, un important prédateur dans les poulaillers ? Il serait souhaitable de donner des statistiques !
Il est inconcevable que l’administration préfectorale puisse ignorer que l’étiquette de « voleur de poule » a été collée à tort au renard. Il ne faut pas oublier non plus qu’il n’est pas le seul prédateur si la basse-cour n’est pas protégée.

De toute façon, la prédation dans un élevage industriel est vouée à l’échec comme d’autres l’ont dit avant moi. Dans le cas d’un élevage familial, c’est aussi la stratégie défensive qui s’impose. Efficace et durable, elle permet d’éviter la prédation de toutes les espèces susceptibles de s’en prendre aux poules et pas seulement le renard. En conclusion de sa monographie sur ce canidé, Robert Hainard estime que « vouloir (protéger sa volaille) en éliminant les renards, c’est comparable au possesseur d’une aquarelle de maître qui voudrait la laisser sur la table du jardin et prétendrait faire supprimer la pluie » (Mammifères sauvages d’Europe, quatrième édition revue et augmentée, 2003, p. 195)

S’il s’agit de protéger l’agriculture, le massacre des renards est une absurdité. C’est en fait favoriser la pullulation des ravageurs comme les campagnols de différentes espèces qui constituent comme indiqué plus haut, une composante essentielle de son régime alimentaire. En outre, il peut se nourrir aussi de charognes si l’occasion se présente et joue ainsi un rôle d’éboueur de la nature. Le renard se nourrit donc souvent à notre l’avantage. Comme le note Robert Hainard, «sans revenir à la notion périmée de bêtes utiles et nuisibles, on peut affirmer que le bilan économique du renard est positif, que ce qu’il épargne de récoltes en prélevant des souris dont il est un des meilleurs sinon le meilleur prédateur, compense largement ses dégâts à la volaille » (o. c., p. 194)

Sous l’influence des chasseurs, le préfet de l’Oise ne semble n’avoir quant à lui, jamais renoncé à cette division manichéenne entre les animaux avec les utiles du bon côté et les nuisibles dont le renard du mauvais. On a démontré que même en admettant cette dichotomie rétrograde, le renard ne devait pas être classé dans la mauvaise catégorie.

  • C – La vraie raison de cet arrêté ordonnant le massacre des populations de renards du département de l’Oise,
c’est qu’une fois encore, l’État par l’intermédiaire du Préfet fait preuve d’une complaisance condamnable envers les chasseurs. La vraie raison est dans ce petit membre de phrase : « le renard reste un important prédateur (…) sur le petit gibier »

De quel gibier s’agit-il en fait ? Le renard s’en prend avant tout aux faisans, perdrix, etc., dits de tir qui sont des animaux d’élevage lâchés chaque année le plus souvent quelques jours avant l’ouverture de la chasse, incapables de survivre en milieu naturel car élevés en parquets et inadaptés à la vie sauvage. Ce sont des proies faciles pour le renard dont le rôle est précisément d’éliminer les animaux présentant des comportements anormaux. Ces lâchers de gibier d’élevage constituent par ailleurs un risque de pollution génétique vis-à-vis des populations sauvages et la prédation exercée par les carnivores sur ce gibier – le renard n’est pas le seul – participe à la préservation de ces populations que la pression cynégétique contribue à décimer.

À cet égard le cas de la perdrix rouge Alectoris rufa est particulièrement éclairant : la plupart des perdrix ainsi introduites dans la nature sont des hybrides ou des descendants de lignées hybrides dont le génome a été introgressé par les gènes d'une autre espèce, ce qui peut contribuer à une pollution génétique du pool sauvage, qui est par ailleurs de plus en plus relictuel. On se reportera à l’étude de Barbanera F. et al. (2010) dont les résultats sont résumés dans l’article sur la pollution génétique de Wikipédia. Il n’est donc pas étonnant que l’ONCFS elle-même s’inquiète. Sur son site dans la fiche consacrée à la perdrix rouge, on peut lire «« ces pratiques (les lâchers) rendent presque impossible le suivi de l’évolution de la population française de Perdrix rouge à partir des prélèvements. Le risque n’est pas nul que l’espèce à l’état sauvage disparaisse sans que l’on s’en aperçoive ».

Enfin il faut aussi souligner que le renard et les autres carnassiers sauvages ne sont en rien responsables de la raréfaction du petit gibier sauvage de plaine. Elle résulte de l’évolution des pratiques agricoles et des modifications des milieux qui en découlent comme la destruction des habitats semi-naturels et de leurs connexions. C’est ainsi que si les populations de lapins ont décru de manière alarmante, perdant la moitié de leur effectif depuis la fin du siècle dernier, c’est à cause de la fragmentation du boccage qui les a éclatées en petites colonies isolées les unes des autres et de ce fait devenues extrêmement vulnérables. Le renard n’en est pas la cause et même la myxomatose n’aurait joué qu’un rôle marginal.

Ce n’est pas le renard, ni les autres petits carnivores classés nuisibles qui sont responsables de la de la diminution de la taille des couvées, ce sont les herbicides et insecticides.

Les chasseurs voient dans le renard un concurrent mais lui, chasse pour se nourrir et non par loisir. Ils en font un bouc émissaire comme d’autres le font pour le loup. Malheureusement à la différence du loup, le renard n’est pas une espèce protégée. Les préfets, ses services et donc en fin de compte, l’État peut céder à la pression des chasseurs et des élus locaux qui en sont les laquais. C’est ainsi que la raison des chasseurs devient raison d’état. Une raison totalement irrationnelle et déraisonnable. Mais les faits sont têtus. Malgré les accusations répétées des chasseurs, si le gibier de plaine se fait rare, ce n’est pas à cause de la prédation du renard et autres « puants » mais bien des pratiques de l’agriculture contemporaine (Cf . ARNAUDUC Jean-Pierre (2002), Victor SCHERRER((2002)).
(Source : Science et décision, ici)

  • D – La population de renards n’est pas en diminution affirment les services de la préfecture. Curieuse formule !
Elle laisse ouverte deux possibilités : la population est stable ou la population augmente. Si elle n’augmente pas, il n’est pas « nécessaire d’opérer une régulation conséquente » (c’est-à-dire un massacre !) contrairement à ce qu’affirme la note de présentation de l’arrêté et un considérant de l’arrêté lui-même. Si elle augmente, il faudrait savoir de combien pour justifier une régulation « conséquente ». D’ailleurs « conséquente », cela est bien vague. La Préfecture ne donne aucun chiffre. On aimerait avoir une évaluation fiable de la population de renards qu’il s’agit de « réguler » ainsi qu’une estimation fondée du nombre optimal de renards pour les territoires concernés sans lesquels la « régulation » n’a pas de sens.

De toute façon, une estimation de la population idéale de renards sur un territoire restera hautement subjective. En fait dire qu’une régulation conséquente est nécessaire, cela revient tout simplement à dire « tuez autant de renards que vous pourrez ». Il ne s’agit plus de régulation mais d’extermination. Et c’est d’ailleurs ce que veulent les chasseurs. Mais cet intérêt des chasseurs ne peut en la circonstance être identique à l’intérêt général. En effet, tous les spécialistes de l’espèce Vulpes Vulpes s’accordent à considérer que bien qu’il puisse être classé comme nuisible, le renard a un rôle important dans les écosystèmes par sa prédation des rongeurs et par sa consommation de charognes. En outre comme rappelé en A, son extermination à des fins prophylactiques ne se justifie pas non plus.

Même l’ONCFS n’approuverait pas cette politique d’extermination. À propos des sinistres « Ch'tis Fox Days » organisées début 2014 par la Fédération des chasseurs du Nord, Sandrine Ruette, chef de projet sur le renard à l'ONCFS déclarait : « Lorsque des dégâts portant atteinte aux activités économiques se produisent, la règlementation prévoit d'autoriser des prélèvements pour éliminer les individus qui posent problème. Mais il ne s'agit pas de s'attaquer à une population » ce qui est le cas avec cet arrêté. Elle reconnaissait qu’il existe une méconnaissance du nombre de renards à l'échelle nationale parce que « les opérations de comptage, qui doivent surtout être réalisées la nuit, sont compliquées et on ne peut pas être partout »(Le Monde 15/2/2014) Dans le Nord, il n’y avait pas eu de comptage depuis dix ans. Gageons qu’il en est de même en Picardie.

En épousant trop étroitement le point de vue des chasseurs, ce projet d’arrêté est entaché d’erreurs manifestes d’appréciation et doit être retiré.

_____________________________________________

Référence

ARNAUDUC Jean-Pierre, « Le bocage, milieu clé pour des espèces d’importance cynégétique. » In Les journées d’études européennes sur les bocages – Ruralité, faune sauvage et développement durable, le bocage, enjeux de territoire pour demain. Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage. 16 et 17 octobre 2002. ici

Barbanera Filippo, Pergams Oliver R.W., Guerrini Monica, Forcina Giovanni, Panayides Panicos, Dini Fernando (2010), « Genetic consequences of intensive management in game birds » Biological Conservation; Vol143, n°5, Mai 2010, Pages 1259–1268

Geny de Sars Bruno (2010), Le renard, vecteur de l’échinococcose alvéolaire : le point en Lorraine, Thèse de Pharmacie, Université Henri Poincaré – Nancy 1.

Hainard Robert (2003), Mammifères sauvages d’Europe, quatrième édition revue et augmentée, Delachaux et Niestlé, Paris.

Meia Jean-Steve (2003), Le renard, Delachaux et Niestlé, Paris.

Petavy AF, Deblock S, Prost C. (1990). « Epidémiologie de l’échinococcose alvéolaire en France, I. Helminthes intestinaux du renard commun (Vulpes vulpes L.) en Haute-Savoie. » Ann. Parasito. Hum. Comp.,65 : 22-27.

SCHERRER Victor (2002), Réinventer la chasse pour le XXIème siècle. Conseil économique et social. 11 décembre, II – p.19, pp. 129 – 134. ici
Urgent : de nouveaux massacres de renards sont en préparation.  Réagissons !

Dimanche 28 Décembre 2014 Commentaires (2)

Triste sort pour un pauvre sanglier : poursuivi par des chasseurs, coincé dans un portail, terrorisé…donc abattu par la police.


Communiqué de la Convention Vie et Nature du 18 Décembre 2014

Dimanche dernier, à Périgueux, un malheureux sanglier traqué par des chasseurs s’est coincé dans les grilles du portail d’une habitante de la périphérie de la ville, après avoir traversé à la nage une rivière pour tenter d’échapper à ses poursuivants.

Les pompiers s’étant rendus sur les lieux lui lièrent les pattes pour qu’il ne s’enfuie pas. Les policiers, arrivés sur place, ne trouvèrent d’autre option après trente minutes que de l’abattre, le déclarant terrorisé et donc dangereux !

On aurait pu user de l’emploi d’un sédatif pour pouvoir le dégager et le remettre en liberté en le déposant dans un bois. Mais que vaut la vie d’un animal, d’autant lorsque l’espèce est déclarée "nuisible" ?!
Après tout diront certains, on achève bien les chevaux …


Cela repose deux questions :

  • La première
Celle de l’insécurité créée par l’activité chasse : les chasseurs traquaient en périphérie de ville, dans un secteur qui parait interdit ! Qu’adviendra-t-il à leur encontre suite à cette infraction ? Très probablement RIEN, comme toujours ! Est-il normal de laisser approcher des habitations des individus armés, majoritairement d’âge avancé, avec tous les troubles que cela entraîne : mauvaise vue, manque de réflexe, tremblements, et souvent dans un état d’ébriété avancée ?
Il suffit de regarder les accidents mortels survenus depuis le début de cette nouvelle saison pour avoir la preuve de ces états de fait !

  • La deuxième
Celle de la soi-disant " explosion " des populations de sangliers : comme toujours, les nemrod se posent en "indispensables régulateurs de la faune sauvage", mais entretiennent les surpopulations d’espèces qui les intéressent pour leur passion sanguinaire, tout en refusant le retour des grands prédateurs, seuls régulateurs légitimes de la faune !
Il est grand temps que les véritables amoureux de la nature s’unissent pour créer une force de vie, qui soit représentée dans les instances de ce pays, afin de faire taire la minorité sanguinaire qui dicte sa loi et procède à de la désinformation quant aux véritables origines de certains déséquilibres naturels, dont elle est la seule responsable !

Jean Paul PERONNET, Secrétaire Général

Mardi 23 Décembre 2014 Commentaires (0)

La direction générale du CEA veut mettre en œuvre un projet «d’organisation fonctionnelle et de la gestion environnementale au CEA » qui aura d’importantes conséquences sur le fonctionnement des «Services de Protection contre les Rayonnements» (SPR) des centres CEA et bouleversera le fonctionnement de leurs installations. Ce projet vise à réaliser des économies de fonctionnement et de personnel au prix d’une dégradation de la sécurité.


L’avenir de la radioprotection au CEA : Baisse programmée de la sécurité ?
Préavis de grève des agents du SPR dans les centres CEA dont celui de Fontenay-aux-Roses

C’est contre sa mise en œuvre que les salariés du SPR du CEA de Cadarache sont en grève illimitée tandis qu’un préavis de grève a été déposé dans d’autres centres, notamment celui de Fontenay-aux-Roses.
Selon l’intersyndicale (CFDT, CFTC, CFE-CGC, CGT) les nouvelles dispositions induiront une baisse de la sécurité par le transfert des missions de radioprotection à des agents non spécialisés, voire par l’externalisation du service. C’est la disparition du SPR ou du moins une baisse drastique de ses effectifs qui est programmée : les départs à la retraite ne seront pas remplacés alors que 50% du personnel de ce service partiront en retraite entre 2014 et 2020.
Le SPR a pourtant un rôle essentiel dans le contrôle radiologique des installations et la surveillance de l’environnement. Dans le projet de la direction générale les activités du SPR seraient transférées aux personnels de laboratoires et un autocontrôle serait mis en place. Il s’agit, comme le précise un tract commun de la CGT et de FO Saclay citant un document du Comité national du 5 novembre 2014 « des gestes courants de radioprotection réalisés par des personnels des installations ». En clair cela implique que « chaque technicien et ingénieur faisant appel aujourd’hui au SPR se verrait responsable de la propreté radiologique, des déclarations, des certificats, de la gestion de l’entretien des appareils de mesure... en plus de leur travail dans l’installation. »

Un contrôle peu fiable et partial des activités

Certes, le SPR est un service interne au CEA, ce qui ne dispense donc pas de contrôles par un organisme extérieur tel que l’ASN. Cependant bien qu’interne, il est distinct des laboratoires et autres services qu’il contrôle tandis que confier le contrôle radiologique à des agents d'exploitation revient à avoir des personnels qui autocontrôlent, et sont donc à la fois juges et parties.

En outre la radioprotection demande des compétences spécifiques ce qui suppose une formation et des remises à niveau que ne posséderont pas nécessairement ceux qui s’autocontrôleront. Comme la sécurité est une affaire de tous les instants la question se pose de savoir comment et par qui celle-ci serait assurée en dehors des heures ouvrées. Enfin qu’en serait-il des Plans d’urgence internes et des Plans particuliers d’intervention ? Quelles réactions en cas de crise ?
Il est évident qu’avec une telle organisation le contrôle interne perd beaucoup de sa fiabilité et peut induire un manque de rigueur dont les conséquences peuvent être fort dommageables.
Quant aux contrôles environnementaux la Direction générale du CEA n’envisagerait rien moins qu’une baisse de leur nombre et prévoirait leur sous-traitance, notamment celle des analyses des prélèvements.

Ce que veulent les grévistes

Les grévistes demandent le maintien des missions de radioprotection par du personnel SPR/CEA, le maintien d’un effectif du SPR cohérent pour remplir ses missions, l’arrêt des suppressions de postes de techniciens de radioprotection dans les SPR/CEA, la requalification en contrat à durée indéterminée CEA de tous les salariés SPR en sous-traitance et contrats précaires, l’arrêt de la sous-traitance des activités de radioprotection et de surveillance de l’environnement.

Une CLI en sommeil : celle de Fontenay-aux-Roses

Les commissions locales d’information (CLI) sont instituées auprès de tout site comprenant des installations nucléaires de base. Elles sont chargées d’une mission générale de suivi, d’information et de concertation en matière de sûreté nucléaire, de radioprotection et d’impact des activités nucléaires sur les personnes et l’environnement pour ce qui concerne les installations du site. Les modifications de l’organisation de la radioprotection dans les sites du CEA projetées par la direction générale entrent donc dans leur domaine de compétence. Si le CEA ne les interroge pas sur ses projets de réorganisation de la radioprotection sur ses sites, l'association nationale des commissions locales d'information, l’ANCLI et chacune de ses CLI pour les sites qui les concernent peuvent se saisir du dossier, demander des explications et formuler un avis.
Ce devrait être le cas à Fontenay-aux-Roses où la dénucléarisation du site demande que des procédures rigoureuses soient suivies et les différentes sortes de déchets résultants du démantèlement soient correctement classées, conditionnées, entreposées et évacuées selon des filières appropriées. Mais pour que la CLI-FAR réagisse encore faudrait-il qu’elle ne soit pas en sommeil profond comme c’est le cas depuis les dernières élections municipales. Son site internet n’est pas à jour et aucune de ses instances (bureaux, groupes de travail, plénière) ne s’est réunie. Stéphane Jacquot ne peut plus en être le président puisqu’il n’est plus élu. De même Sylvain Broutin n’étant plus élu, ne peut plus être vice-président – ce que l’on regrettera par ailleurs.

Depuis les dernières élections municipales, il aurait fallu procéder à un renouvellement de la partie du collège des élus qui concerne les élus municipaux et les conseillers des communautés d’agglomération. C’est au président du Conseil général de le faire. Selon la loi, c’est lui qui nomme les membres de cette commission sur proposition des collectivités concernées. Il ne l’a pas fait. Mais aucun maire ne lui a demandé, ni celui de Châtillon, ni celui du Plessis Robinson, ni celui de Clamart, ni celui de Fontenay. Ce dernier devrait pourtant être particulièrement concerné et attentif à ces questions de radioprotection et de mesures de radioactivité dans l’environnement, le CEN-FAR étant comme son nom l’indique sur le territoire de sa commune.

La CLI-FAR n’est donc plus en état de se réunir et cet outil essentiel de transparence et de surveillance – en fait le seul un peu efficace – n’est plus opérationnel. Au moment où le CEA cherche à faire des économies sur la radioprotection et la gestion environnementale, c’est pour le moins regrettable.
A défaut, c’est aux collectivités locales riveraines du site d’intervenir et de demander des comptes. Réagiront-elles ?

Mercredi 17 Décembre 2014 Commentaires (2)
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