Bien que la notion de biodiversité soit une notion forgée par un biologiste, la « crise de la biodiversité » n’est pas un phénomène qui relève de la biologie ou plus généralement de la science bien que la science puisse sinon la mesurer du moins l’évaluer. Par contre elle ne permet pas de justifier que nous tentions de la sauvegarder. De plus, non seulement la science nous est d’un maigre secours pour la protection de ce que cette biodiversité désigne mais source des innovations technologiques qui la mettent à mal, elle est une des causes de son érosion.
La biodiversité comme arme politique
Ce que la biodiversité désigne, son référent n’est rien d’autre que la Nature. Mais ‘la Nature’ avec un ‘N’ majuscule est une notion métaphysique délicate à élucider et ‘la nature’ sans majuscule est une notion vague avec une référence aux limites incertaines. De là découle l’intérêt du concept de biodiversité pour un biologiste, écologue, taxonomiste ou autre. C’est en fin de compte une façon de désigner la nature sans être obligé d’en élucider la notion. D’un pur point de vue théorique ce concept ne semble pas avoir d’autre utilité. Par contre il est d’un intérêt militant capital comme le soutient Julien Delord (2009, p. 193) : « Il s’agit véritablement d’une arme politique par sa capacité à modifier les jeux de pouvoirs concernant l’environnement et la nature – nature qui, justement, bien qu’abîmée, broyée, polluée, reste la nature. Au contraire, la biodiversité en partie détruite, est forcément une biodiversité diminuée : il y a moins de biodiversité. Ainsi surgit l’urgence de sa sauvegarde ! » Je modifierai simplement la dernière phrase en « Ainsi peut surgir l’urgence de sa sauvegarde » car il ne suffit pas de pouvoir constater, évaluer voire mesurer cette diminution, il faut encore s’en soucier, ce qui n’est, hélas, pas le cas de tous les hommes, ni même de tous les scientifiques ou biologistes comme le souligne à juste titre Alain Dubois (2010, p.640).
Ce que la biodiversité désigne, son référent n’est rien d’autre que la Nature. Mais ‘la Nature’ avec un ‘N’ majuscule est une notion métaphysique délicate à élucider et ‘la nature’ sans majuscule est une notion vague avec une référence aux limites incertaines. De là découle l’intérêt du concept de biodiversité pour un biologiste, écologue, taxonomiste ou autre. C’est en fin de compte une façon de désigner la nature sans être obligé d’en élucider la notion. D’un pur point de vue théorique ce concept ne semble pas avoir d’autre utilité. Par contre il est d’un intérêt militant capital comme le soutient Julien Delord (2009, p. 193) : « Il s’agit véritablement d’une arme politique par sa capacité à modifier les jeux de pouvoirs concernant l’environnement et la nature – nature qui, justement, bien qu’abîmée, broyée, polluée, reste la nature. Au contraire, la biodiversité en partie détruite, est forcément une biodiversité diminuée : il y a moins de biodiversité. Ainsi surgit l’urgence de sa sauvegarde ! » Je modifierai simplement la dernière phrase en « Ainsi peut surgir l’urgence de sa sauvegarde » car il ne suffit pas de pouvoir constater, évaluer voire mesurer cette diminution, il faut encore s’en soucier, ce qui n’est, hélas, pas le cas de tous les hommes, ni même de tous les scientifiques ou biologistes comme le souligne à juste titre Alain Dubois (2010, p.640).
MNHN, Grande galrie de l'évolution
Construire un mausolée de la biodiversité avant que Nature ne meure
On connait le pessimisme du Professeur Alain Dubois en matière de « préservation de la biodiversité » voir ici . Ce pessimisme a des bases solides et il a peut-être raison de penser que le combat est perdu, à supposer même qu’il y ait eu un véritable combat. Il propose alors une solution de repli : constituer pour les générations futures une banque de « pré-fossiles », une sorte de « mausolée de la biodiversité » la plus exhaustive possible. S’il s’agit d’une solution de repli pour le naturaliste qui aime la nature vivante colorée et diverse, s’agit-il vraiment d’une solution de repli pour la biologie, notamment la taxonomie et la biologie de l’évolution?
Dans son commentaire (très) critique publié en postface à l’ouvrage de Julien Delord L’extinction d’espèce, histoire d’un concept et enjeux éthiques, Alain Dubois explique pourquoi les spécimens récoltés et mis en collection dans un musée sont une base de données essentielle et indispensable pour les biologistes : l’évolution n’est pas téléologique, n’est pas programmée et n’obéit pas à des lois déterministes. On ne peut pas « construire un tableau de Mendeleïev des espèces vivantes et prévoir les caractéristiques de celles que nous ne connaissons pas à partir des caractéristiques de celles que nous avons étudiées » (p.657) Il n’y a pas de lois générales de l’évolution, seulement des extrapolations effectuées à partir de cas particuliers qui souffrent de nombreuses exceptions, les particularités du mode vie de telle ou telle espèce pouvant orienter la sélection naturelle dans un sens imprévu. Il en résulte que « seule l’étude concrète des espèces réelles permet d’établir leur caractère et leur histoire (…). La reconstitution des relations de parenté entre espèces ne peut s’effectuer qu’a posteriori, une fois ces espèces découvertes et étudiées : c’est une machine, plus exactement un arbre à remonter le temps, mais pas une machine permettant de prédire ce qui va se passer » (ibid.) En conséquence, « l’étude fine des caractères phénotypiques et génotypiques des 13 – 14 millions d’espèces qu’abrite peut-être encore la Terre serait une mine d’or incomparable pour la compréhension de l’histoire des espèces vivantes, y compris pour une partie des espèces éteintes, celles qui se situent dans les lignées directes d’espèces actuelles » (p.658). A condition de les récolter pendant qu’il est encore temps.
On connait le pessimisme du Professeur Alain Dubois en matière de « préservation de la biodiversité » voir ici . Ce pessimisme a des bases solides et il a peut-être raison de penser que le combat est perdu, à supposer même qu’il y ait eu un véritable combat. Il propose alors une solution de repli : constituer pour les générations futures une banque de « pré-fossiles », une sorte de « mausolée de la biodiversité » la plus exhaustive possible. S’il s’agit d’une solution de repli pour le naturaliste qui aime la nature vivante colorée et diverse, s’agit-il vraiment d’une solution de repli pour la biologie, notamment la taxonomie et la biologie de l’évolution?
Dans son commentaire (très) critique publié en postface à l’ouvrage de Julien Delord L’extinction d’espèce, histoire d’un concept et enjeux éthiques, Alain Dubois explique pourquoi les spécimens récoltés et mis en collection dans un musée sont une base de données essentielle et indispensable pour les biologistes : l’évolution n’est pas téléologique, n’est pas programmée et n’obéit pas à des lois déterministes. On ne peut pas « construire un tableau de Mendeleïev des espèces vivantes et prévoir les caractéristiques de celles que nous ne connaissons pas à partir des caractéristiques de celles que nous avons étudiées » (p.657) Il n’y a pas de lois générales de l’évolution, seulement des extrapolations effectuées à partir de cas particuliers qui souffrent de nombreuses exceptions, les particularités du mode vie de telle ou telle espèce pouvant orienter la sélection naturelle dans un sens imprévu. Il en résulte que « seule l’étude concrète des espèces réelles permet d’établir leur caractère et leur histoire (…). La reconstitution des relations de parenté entre espèces ne peut s’effectuer qu’a posteriori, une fois ces espèces découvertes et étudiées : c’est une machine, plus exactement un arbre à remonter le temps, mais pas une machine permettant de prédire ce qui va se passer » (ibid.) En conséquence, « l’étude fine des caractères phénotypiques et génotypiques des 13 – 14 millions d’espèces qu’abrite peut-être encore la Terre serait une mine d’or incomparable pour la compréhension de l’histoire des espèces vivantes, y compris pour une partie des espèces éteintes, celles qui se situent dans les lignées directes d’espèces actuelles » (p.658). A condition de les récolter pendant qu’il est encore temps.
Un plaidoyer pro domo
Il est frappant de constater que cette argumentation vaut indépendamment des menaces qui pèsent actuellement sur la biodiversité. Elle reste valable que cette biodiversité soit menacée ou non. En somme, d’un « pur » point de vue scientifique, dès lors que ces données auront été collectées, peu importe le sort final des espèces et des individus qui les composent. Ils peuvent disparaître de la surface de la planète. Qu’importe ! Les biologistes pourront continuer leurs recherches « si bien que notre connaissance des merveilles des règnes animaux et végétaux ne (souffrira pas) du moindre détriment par les pertes que la création semble destinée à subir » selon un texte de 1848, cité page 656 par Alain Dubois.
L’accélération des extinctions d’espèces à laquelle on assiste aujourd’hui rend simplement cette quête de données plus urgente. Il s’agit pour le biologiste de l’évolution de sauver son objet d’étude avant qu’il ne soit détruit. Et pour cela, il n’est pas nécessaire de garder vivantes toute cette faune et toute cette flore appelées à disparaître. Il suffirait « de récolter et de fixer des millions de spécimens, des tissus, de l’ADN, des photos, des films, des enregistrements de chants, des observations, du nombre le plus élevé possible d’espèces vouées à une destruction irrémédiable et rapide, comme témoin pour l’avenir et pour études ultérieures (anatomiques, taxinomiques, phylogénétiques, etc.) » et « si ce travail est bien fait, ce matériel pourra être étudié dans de bonnes conditions même dans des centaines d’années » (p.655).
L’urgence de la constitution d’une telle base de données suppose une réorientation de la conception même de la recherche, de son fonctionnement et des crédits : la taxinomie, cessant d’être le parent pauvre de la biologie, devrait bénéficier d’une nouvelle reconnaissance institutionnelle ainsi que bien entendu, des postes et crédits qui vont avec. Du travail en perspective, tant pour les biologistes actuels que pour ceux de demain… On ne peut s’empêcher de voir dans cette façon de vouloir répondre à la crise de la biodiversité un plaidoyer pro domo en faveur d’une branche de la biologie, à savoir la taxinomie contre d’autres branches de la discipline et notamment la biologie de la conservation.
Les raisons de sauver la biodiversité ne sont pas d’ordre scientifique
À part donner du travail aux biologistes qu’ils soient taxinomistes, biologistes de l’évolution, anatomistes où autres, quel intérêt pourront avoir les bases de données recueillies si le monde futur devait être un monde dans lequel il n’y aurait plus que des vaches, des poules, des chiens et quelques autres espèces utiles aux humains avec en plus un petit nombre d’espèces de valeur patrimoniales vivant au sein d’un habitat préservé dans une poignée de parcs nationaux à l’accès «réglementé»? Faire pleurer nos descendants sur la beauté d’un monde révolu et aussi les faire nous maudire ?
Il est frappant de constater que cette argumentation vaut indépendamment des menaces qui pèsent actuellement sur la biodiversité. Elle reste valable que cette biodiversité soit menacée ou non. En somme, d’un « pur » point de vue scientifique, dès lors que ces données auront été collectées, peu importe le sort final des espèces et des individus qui les composent. Ils peuvent disparaître de la surface de la planète. Qu’importe ! Les biologistes pourront continuer leurs recherches « si bien que notre connaissance des merveilles des règnes animaux et végétaux ne (souffrira pas) du moindre détriment par les pertes que la création semble destinée à subir » selon un texte de 1848, cité page 656 par Alain Dubois.
L’accélération des extinctions d’espèces à laquelle on assiste aujourd’hui rend simplement cette quête de données plus urgente. Il s’agit pour le biologiste de l’évolution de sauver son objet d’étude avant qu’il ne soit détruit. Et pour cela, il n’est pas nécessaire de garder vivantes toute cette faune et toute cette flore appelées à disparaître. Il suffirait « de récolter et de fixer des millions de spécimens, des tissus, de l’ADN, des photos, des films, des enregistrements de chants, des observations, du nombre le plus élevé possible d’espèces vouées à une destruction irrémédiable et rapide, comme témoin pour l’avenir et pour études ultérieures (anatomiques, taxinomiques, phylogénétiques, etc.) » et « si ce travail est bien fait, ce matériel pourra être étudié dans de bonnes conditions même dans des centaines d’années » (p.655).
L’urgence de la constitution d’une telle base de données suppose une réorientation de la conception même de la recherche, de son fonctionnement et des crédits : la taxinomie, cessant d’être le parent pauvre de la biologie, devrait bénéficier d’une nouvelle reconnaissance institutionnelle ainsi que bien entendu, des postes et crédits qui vont avec. Du travail en perspective, tant pour les biologistes actuels que pour ceux de demain… On ne peut s’empêcher de voir dans cette façon de vouloir répondre à la crise de la biodiversité un plaidoyer pro domo en faveur d’une branche de la biologie, à savoir la taxinomie contre d’autres branches de la discipline et notamment la biologie de la conservation.
Les raisons de sauver la biodiversité ne sont pas d’ordre scientifique
À part donner du travail aux biologistes qu’ils soient taxinomistes, biologistes de l’évolution, anatomistes où autres, quel intérêt pourront avoir les bases de données recueillies si le monde futur devait être un monde dans lequel il n’y aurait plus que des vaches, des poules, des chiens et quelques autres espèces utiles aux humains avec en plus un petit nombre d’espèces de valeur patrimoniales vivant au sein d’un habitat préservé dans une poignée de parcs nationaux à l’accès «réglementé»? Faire pleurer nos descendants sur la beauté d’un monde révolu et aussi les faire nous maudire ?
L’éventualité d’un tel futur cauchemardesque n’est pas exclue et n’est pas de la simple fiction comme le montre le cas de l’ile de Tikopia, une des îles Salomon, contre-exemple à l’île de Paques, isolée comme elle au milieu de l’Océan Pacifique et encore quasi isolée aujourd’hui. Ce confetti de 5 km2 est complétement anthropisé avec une densité de 240 habitants au Km2. Il est peuplé des seuls humains et de leurs cultures vivrières. Même l’élevage a dû être abandonné. Peu de gens aimeraient vivre sur une telle île où la Nature est réduite à la portion congrue. Elle est pourtant un bon modèle d’une gestion durable de la ressource sur une planète surpeuplée. Convenons que si la vie devait se réduire à la survivance de quelques espèces dans un monde totalement anthropisé, la biologie de l’évolution n’aurait qu’un bien maigre intérêt.
La connaissance scientifique de la Nature fournie par toutes les branches de la biologie n’est ni nécessaire, ni suffisante pour fonder sa protection puisqu’elle peut s’accommoder de sa disparition comme nature vivante. Et de fait, l’éthologiste mis à part, ce qu’étudient le taxinomiste, l’anatomiste voire même le physiologiste ce sont, en général, des spécimens morts qu’eux-mêmes – ou ceux qui les récoltent et les préparent – ont tués. Il est significatif à cet égard qu’en herpétologiste défenseur de sa boutique, Alain Dubois s’insurge contre les réglementations comme le font aussi les entomologistes ou les lépidoptéristes ; les réglementations, c’est-à-dire les restrictions et interdictions de récolter, emporter et étudier (c’est-à-dire tuer) des spécimens d’espèces à identifier. Pour lui, ces restrictions et interdictions sont édictées dans une logique de ««défense des individus» en raison de «la valeur sacrée de la vie»». Cette logique est étrangère aux objectifs scientifiques et c’est une logique à laquelle ces objectifs scientifiques peuvent être opposés (p. 635). Pour Alain Dubois, le respect de la vie doit céder le pas à la quête du savoir scientifique du moins lorsqu’il s’agit d’espèces animales et a fortiori végétales.
Alain Dubois souligne le fait qu’aucune des raisons de sauvegarder la biodiversité n’est « proprement scientifique » mais que toutes les raisons invoquées sont « toutes inféodées à des choix éthiques ». Mais quand bien même il en serait ainsi, cela ne discrédite nullement cette volonté de sauvegarde ! Bien au contraire. Les biologistes peuvent se contenter pour leurs recherches des spécimens naturalisés, séchés, conservés dans de l’alcool, du formol, lyophilisés, congelés, etc., ou de leurs descriptions, de films, de photographies, de dessins ou peintures, d’échantillons d’ADN entreposés sur les étagères d’un musée. Mais tout cela ne remplacera jamais aux yeux d’un écologiste (à distinguer de l’écologue), les plantes, les animaux pleins de vie qui peuplent encore la Terre. Pour un écologiste, l’extinction d’une espèce sera bien souvent un drame.
D’un point de vue épistémologique, sans même prendre en compte l’impossibilité de déterminer ce qui doit être à partir de ce qui est, on peut conclure de ce qui précède que la préservation de la biodiversité, impératif écologique, n’a pas et ne peut pas avoir de fondement ou de justification scientifique malgré l’ambigüité du terme écologie qui désigne tantôt une science, tantôt une famille de philosophies.
En outre, le modèle de l’île Tikopia donne consistance à la possibilité pour l’espèce humaine de vivre dans un monde où plus de 99% de la biodiversité aurait disparue. Dans ces conditions, nonobstant le principe de précaution, qu’est-ce qui empêcherait de développer « une conception étroitement utilitariste » selon laquelle la biodiversité n’aurait « aucun intérêt, aucune valeur, en dehors des espèces directement utiles à l’homme » où considérées comme telles ?
La connaissance scientifique de la Nature fournie par toutes les branches de la biologie n’est ni nécessaire, ni suffisante pour fonder sa protection puisqu’elle peut s’accommoder de sa disparition comme nature vivante. Et de fait, l’éthologiste mis à part, ce qu’étudient le taxinomiste, l’anatomiste voire même le physiologiste ce sont, en général, des spécimens morts qu’eux-mêmes – ou ceux qui les récoltent et les préparent – ont tués. Il est significatif à cet égard qu’en herpétologiste défenseur de sa boutique, Alain Dubois s’insurge contre les réglementations comme le font aussi les entomologistes ou les lépidoptéristes ; les réglementations, c’est-à-dire les restrictions et interdictions de récolter, emporter et étudier (c’est-à-dire tuer) des spécimens d’espèces à identifier. Pour lui, ces restrictions et interdictions sont édictées dans une logique de ««défense des individus» en raison de «la valeur sacrée de la vie»». Cette logique est étrangère aux objectifs scientifiques et c’est une logique à laquelle ces objectifs scientifiques peuvent être opposés (p. 635). Pour Alain Dubois, le respect de la vie doit céder le pas à la quête du savoir scientifique du moins lorsqu’il s’agit d’espèces animales et a fortiori végétales.
Alain Dubois souligne le fait qu’aucune des raisons de sauvegarder la biodiversité n’est « proprement scientifique » mais que toutes les raisons invoquées sont « toutes inféodées à des choix éthiques ». Mais quand bien même il en serait ainsi, cela ne discrédite nullement cette volonté de sauvegarde ! Bien au contraire. Les biologistes peuvent se contenter pour leurs recherches des spécimens naturalisés, séchés, conservés dans de l’alcool, du formol, lyophilisés, congelés, etc., ou de leurs descriptions, de films, de photographies, de dessins ou peintures, d’échantillons d’ADN entreposés sur les étagères d’un musée. Mais tout cela ne remplacera jamais aux yeux d’un écologiste (à distinguer de l’écologue), les plantes, les animaux pleins de vie qui peuplent encore la Terre. Pour un écologiste, l’extinction d’une espèce sera bien souvent un drame.
D’un point de vue épistémologique, sans même prendre en compte l’impossibilité de déterminer ce qui doit être à partir de ce qui est, on peut conclure de ce qui précède que la préservation de la biodiversité, impératif écologique, n’a pas et ne peut pas avoir de fondement ou de justification scientifique malgré l’ambigüité du terme écologie qui désigne tantôt une science, tantôt une famille de philosophies.
En outre, le modèle de l’île Tikopia donne consistance à la possibilité pour l’espèce humaine de vivre dans un monde où plus de 99% de la biodiversité aurait disparue. Dans ces conditions, nonobstant le principe de précaution, qu’est-ce qui empêcherait de développer « une conception étroitement utilitariste » selon laquelle la biodiversité n’aurait « aucun intérêt, aucune valeur, en dehors des espèces directement utiles à l’homme » où considérées comme telles ?
Aldo Leopold
Nature vivante contre nature momifiée
Ni la science donc, ni les impératifs de survie de l’espèce ne suffisent à fonder la nécessité de protéger la biodiversité, c’est-à-dire ce que tout un chacun appelle la Nature. Seule la perception de sa valeur intrinsèque et des menaces qui pèsent sur elle peut le faire. L’enquête naturaliste n’est qu’une une voie d’accès parmi d’autres à cette perception. Le chagrin qui nous étreint et la colère qui monte en nous lorsque nous constatons les dégâts qui lui sont infligés entraînent une conscience bien plus aigüe encore et de cette valeur et de cette fragilité.
On trouve tout cela dans ce beau texte d’Aldo Leopold tiré de son Almanach d’un comté des sables écrit à propos du pigeon migrateur américain ou tourte voyageuse, une espèce éteinte car jugée nuisible et victime d’une chasse intensive. La dernière tourte voyageuse dénommée Martha est morte dans une cage du zoo de Cincinnati (Ohio) le 1er septembre 1914. Un monument dédié à la mémoire de cette espèce a été érigé dans le parc national de Wyalusing dans le Wisconsin le 11 mai 1947.
Ni la science donc, ni les impératifs de survie de l’espèce ne suffisent à fonder la nécessité de protéger la biodiversité, c’est-à-dire ce que tout un chacun appelle la Nature. Seule la perception de sa valeur intrinsèque et des menaces qui pèsent sur elle peut le faire. L’enquête naturaliste n’est qu’une une voie d’accès parmi d’autres à cette perception. Le chagrin qui nous étreint et la colère qui monte en nous lorsque nous constatons les dégâts qui lui sont infligés entraînent une conscience bien plus aigüe encore et de cette valeur et de cette fragilité.
On trouve tout cela dans ce beau texte d’Aldo Leopold tiré de son Almanach d’un comté des sables écrit à propos du pigeon migrateur américain ou tourte voyageuse, une espèce éteinte car jugée nuisible et victime d’une chasse intensive. La dernière tourte voyageuse dénommée Martha est morte dans une cage du zoo de Cincinnati (Ohio) le 1er septembre 1914. Un monument dédié à la mémoire de cette espèce a été érigé dans le parc national de Wyalusing dans le Wisconsin le 11 mai 1947.
« Nous avons construit un monument pour commémorer la disparition d’une espèce. Il symbolise notre chagrin. Nous pleurons parce qu’aucun homme vivant ne verra plus l’ouragan d’une phalange d’oiseaux victorieuse ouvrir la route du printemps dans le ciel de mars et chasser l’hiver des bois et des prairies du Wisconsin.
Il existe encore des hommes qui se souviennent des pigeons de leur jeunesse. Il existe encore des arbres qui, dans leur jeunesse, furent secoués par une brise vivante. Mais dans dix ans, seuls les chênes les plus âgés s’en souviendront et, pour finir, il n’y aura plus que les collines.
Il y aura toujours des pigeons dans les livres et dans les musés, mais ce sont des effigies, des images mortes à toute épreuve et à tout plaisir. Les pigeons des livres ne savent pas pousser un cerf à la fuite en se laissant tomber d’un nuage, ni battre des ailes en un tonnerre d’applaudissements pour saluer un bois dressant ses mâts vers le ciel. Les pigeons des livres ne savent pas déjeuner de blé fraîchement moissonnés dans le Minnesota et dîner de myrtilles au Canada. Ils ignorent l’urgence des saisons ; ils ne sentent pas plus le baiser du soleil que le fouet de la bise et du mauvais temps. Ils vivent éternellement en ne vivant plus du tout. » (Trad. Fr. Anna Gibson). Et, à l’évidence ils ne peuvent remplacer les tourtes voyageuses sauf peut-être pour une petite minorité de biologistes œuvrant dans les laboratoires d’un musée.
Il existe encore des hommes qui se souviennent des pigeons de leur jeunesse. Il existe encore des arbres qui, dans leur jeunesse, furent secoués par une brise vivante. Mais dans dix ans, seuls les chênes les plus âgés s’en souviendront et, pour finir, il n’y aura plus que les collines.
Il y aura toujours des pigeons dans les livres et dans les musés, mais ce sont des effigies, des images mortes à toute épreuve et à tout plaisir. Les pigeons des livres ne savent pas pousser un cerf à la fuite en se laissant tomber d’un nuage, ni battre des ailes en un tonnerre d’applaudissements pour saluer un bois dressant ses mâts vers le ciel. Les pigeons des livres ne savent pas déjeuner de blé fraîchement moissonnés dans le Minnesota et dîner de myrtilles au Canada. Ils ignorent l’urgence des saisons ; ils ne sentent pas plus le baiser du soleil que le fouet de la bise et du mauvais temps. Ils vivent éternellement en ne vivant plus du tout. » (Trad. Fr. Anna Gibson). Et, à l’évidence ils ne peuvent remplacer les tourtes voyageuses sauf peut-être pour une petite minorité de biologistes œuvrant dans les laboratoires d’un musée.
L’utilité limitée de la science pour la protection de la biodiversité
Ce n’est pas une science qui peut à elle seule justifier la sauvegarde de la biodiversité. Ce n’est pas non plus une science qui permettra de le faire. Certes, la biologie et les techniques dérivées comme le génie écologique peut offrir des solutions techniques pour réhabiliter un site, le dépolluer, gérer un espace protégé, etc... Mais l’essentiel n’est pas là comme le souligne à juste titre Alain Dubois.
Les extinctions d’espèces qui se produisent à un rythme accéléré n’ont rien de naturel si l’on donne au terme ‘naturel’ le sens restreint que lui donne François Terrasson et que reprend Alain Dubois comme ‘ce qui est indépendant de toute action humaine’. « La crise actuelle de la biodiversité n’est pas due à des éruptions volcaniques, des séismes et tsunamis, l’impact d’un astéroïde ou une éruption solaire » insiste Alain Dubois qui passe en revue les causes possibles des grandes extinctions passées. Elle est entièrement due aux activités humaines tout en étant d’ampleur au moins égale aux extinctions passées et d’une vitesse infiniment supérieure.
Il faut donc en tirer les conséquences lorsqu’on veut essayer de l’enrayer et on ne peut que souscrire à ce qu’affirme le biologiste : « il est clair que cela ne peut se faire sans envisager des modifications drastiques de la relation entre notre civilisation et la planète qui l’abrite, des changements fondamentaux de paradigmes quant à la « croissance », « l’économie », et le fonctionnement même de nos sociétés à tous les niveaux » (p. 640). C’est donc sur le terrain politique, social et sociétal que l’affaire se jouera, si elle n’est pas déjà jouée. Alain Dubois semble désabusé et en tout cas fort pessimiste sur son issue. On peut ne pas partager ce pessimisme. Cela est un autre débat.
Le point qui importe ici est que la crise de la biodiversité est d’origine culturelle au sens anthropologique du terme, c’est-à-dire civilisationnel et que la civilisation en cause, c’est la civilisation occidentale. C’est sur elle qu’il faut agir et à l’évidence, ce n’est pas la science actuelle, la technoscience qui en est une des caractéristiques principales qui permettra de préserver réellement cette biodiversité pas plus qu’elle ne permettra de résoudre la crise écologique actuelle.
De cela Alexandre Grothendieck et ses amis qui publiaient la revue Survivre et Vivre en étaient bien conscients dès les années 70 du siècle passé. Lors d’une conférence qu’il a donné au CERN en 1972, Grothendieck déclarait « Au début, nous pensions qu’avec des connaissances scientifiques, en les mettant à la disposition de suffisamment de monde, on arriverait à mieux appréhender une solution des problèmes qui se posent. Nous sommes revenus de cette illusion. Nous pensons maintenant que la solution ne proviendra pas d’un supplément de connaissances scientifiques, d’un supplément de techniques, mais qu’elle proviendra d’un changement de civilisation. C’est en cela que consiste le changement d’optique extrêmement important. Pour nous, la civilisation dominante, la civilisation industrielle, est condamnée à disparaître (…) parce que les problèmes que posent actuellement cette civilisation sont des problèmes effectivement insolubles. »
La science, une menace pour la biodiversité
C’est la science qui a permis de construire les monstrueuses machines capables d’abattre un arbre en quelques minutes, des engins de chantiers capables de détruire toute une végétation en un clin d’œil ou presque. Ce sont eux que l’on a vu à l’œuvre au Testet et ailleurs partout où l’on terrasse, où l’on arase, détruisant en une petite semaine ce que la Nature avait patiemment édifié au cours des ans. C’est la science, l’agronomie liée à la chimie, qui a conduit à la constitution d’une agriculture antinature, contrenature. C’est à elle que l’on doit les monocultures d’espèces gourmandes en eau, tout sauf rustiques et qui demandent quantité d’intrants. C’est la recherche en biologie dans des institutions publiques comme l’INRA ou privées comme Limagrain qui poursuit la mise au point d’OGM contre l’avis des gens qui n’en veulent pas. C’est cette recherche en biologie, ses trouvailles qui font peser sur la biodiversité des dangers inédits, encore inconcevables il y a peu de temps. Et on ne parle même pas des applications militaires de ces sciences !
Ce n’est pas une science qui peut à elle seule justifier la sauvegarde de la biodiversité. Ce n’est pas non plus une science qui permettra de le faire. Certes, la biologie et les techniques dérivées comme le génie écologique peut offrir des solutions techniques pour réhabiliter un site, le dépolluer, gérer un espace protégé, etc... Mais l’essentiel n’est pas là comme le souligne à juste titre Alain Dubois.
Les extinctions d’espèces qui se produisent à un rythme accéléré n’ont rien de naturel si l’on donne au terme ‘naturel’ le sens restreint que lui donne François Terrasson et que reprend Alain Dubois comme ‘ce qui est indépendant de toute action humaine’. « La crise actuelle de la biodiversité n’est pas due à des éruptions volcaniques, des séismes et tsunamis, l’impact d’un astéroïde ou une éruption solaire » insiste Alain Dubois qui passe en revue les causes possibles des grandes extinctions passées. Elle est entièrement due aux activités humaines tout en étant d’ampleur au moins égale aux extinctions passées et d’une vitesse infiniment supérieure.
Il faut donc en tirer les conséquences lorsqu’on veut essayer de l’enrayer et on ne peut que souscrire à ce qu’affirme le biologiste : « il est clair que cela ne peut se faire sans envisager des modifications drastiques de la relation entre notre civilisation et la planète qui l’abrite, des changements fondamentaux de paradigmes quant à la « croissance », « l’économie », et le fonctionnement même de nos sociétés à tous les niveaux » (p. 640). C’est donc sur le terrain politique, social et sociétal que l’affaire se jouera, si elle n’est pas déjà jouée. Alain Dubois semble désabusé et en tout cas fort pessimiste sur son issue. On peut ne pas partager ce pessimisme. Cela est un autre débat.
Le point qui importe ici est que la crise de la biodiversité est d’origine culturelle au sens anthropologique du terme, c’est-à-dire civilisationnel et que la civilisation en cause, c’est la civilisation occidentale. C’est sur elle qu’il faut agir et à l’évidence, ce n’est pas la science actuelle, la technoscience qui en est une des caractéristiques principales qui permettra de préserver réellement cette biodiversité pas plus qu’elle ne permettra de résoudre la crise écologique actuelle.
De cela Alexandre Grothendieck et ses amis qui publiaient la revue Survivre et Vivre en étaient bien conscients dès les années 70 du siècle passé. Lors d’une conférence qu’il a donné au CERN en 1972, Grothendieck déclarait « Au début, nous pensions qu’avec des connaissances scientifiques, en les mettant à la disposition de suffisamment de monde, on arriverait à mieux appréhender une solution des problèmes qui se posent. Nous sommes revenus de cette illusion. Nous pensons maintenant que la solution ne proviendra pas d’un supplément de connaissances scientifiques, d’un supplément de techniques, mais qu’elle proviendra d’un changement de civilisation. C’est en cela que consiste le changement d’optique extrêmement important. Pour nous, la civilisation dominante, la civilisation industrielle, est condamnée à disparaître (…) parce que les problèmes que posent actuellement cette civilisation sont des problèmes effectivement insolubles. »
La science, une menace pour la biodiversité
C’est la science qui a permis de construire les monstrueuses machines capables d’abattre un arbre en quelques minutes, des engins de chantiers capables de détruire toute une végétation en un clin d’œil ou presque. Ce sont eux que l’on a vu à l’œuvre au Testet et ailleurs partout où l’on terrasse, où l’on arase, détruisant en une petite semaine ce que la Nature avait patiemment édifié au cours des ans. C’est la science, l’agronomie liée à la chimie, qui a conduit à la constitution d’une agriculture antinature, contrenature. C’est à elle que l’on doit les monocultures d’espèces gourmandes en eau, tout sauf rustiques et qui demandent quantité d’intrants. C’est la recherche en biologie dans des institutions publiques comme l’INRA ou privées comme Limagrain qui poursuit la mise au point d’OGM contre l’avis des gens qui n’en veulent pas. C’est cette recherche en biologie, ses trouvailles qui font peser sur la biodiversité des dangers inédits, encore inconcevables il y a peu de temps. Et on ne parle même pas des applications militaires de ces sciences !
Comme Alexandre Grothendieck l’avait déjà fait dans le cas du capitalisme industriel, il faut dénoncer la science comme étant «un des facteurs, parmi bien d’autres, menaçant la survie de l’espèce humaine» parce qu’elle est le principal vecteur de l’innovation technologique qui permet au libéral-productivisme de tirer le meilleur parti des hommes, de leurs animaux et de la nature et cela, «quelles que soient les intentions de celui qui promeut un certain type de recherches — tout au moins le type de recherches qui est actuellement promu à l’intérieur de notre science traditionnelle — l’expérience a montré qu’elle est toujours détournable et détournée.» Il y toujours eu des guerres, des grands projets inutiles – « grands » relativement aux moyens dont on disposait. Mais aujourd’hui, les guerres menacent la vie même sur Terre, et les grands projets inutiles sont bien plus grands et d’une autre nature que ceux des siècles passés. La nocivité des interventions des hommes sur la Nature est sans commune mesure avec ce qu’elle a pu l’être par le passé, non pas parce que les groupes humains, les civilisations disparues et celles que nous avons tuées, étaient meilleures. Simplement, leur puissance technique et donc leur pouvoir de nuisance étaient bien plus faibles. Et cette puissance de nuire, cette civilisation antinature qui est nôtre, nous la devons en grande partie à la science. Ecoutons encore une fois Grothendieck : « En fait, c’est vrai que dans la mesure où par science on entend l’activité scientifique telle qu’elle est exercée actuellement, je suis arrivé à la conclusion que, par beaucoup d’aspects, c’est une des principales forces négatives à l’œuvre dans la société actuelle. Ce n’était sans doute pas le cas il y a deux cent ans et peut-être même pas le cas il y a cent ans. »
Préserver la biodiversité
Qui préserve le mieux la biodiversité en France, par exemple ? Le distingué biologiste et son équipe qui montent un programme d’envergure de prospections et de collectes de spécimens dans une forêt protégée comme celle de la Comté dans le département du Puy-de-Dôme et qui y découvrent des nouvelles espèce d’insectes qui y vivaient et y vivront en paix, ou ceux qui à Notre Dame des Landes, Sivens ou ailleurs se battent pour préserver des bulldozers, du béton et du goudron des espaces naturels et qui y ménagent des espaces de vie où s’invente la civilisation de demain ? La réponse est évidente même si des « scientifiques » comme « Les Naturalistes en lutte » de Notre-Dame-des-Landes peuvent être d’un grand secours dans notre civilisation actuelle où la science est religion d’état.
Conclusion
Le concept de biodiversité est un concept forgé par les biologistes mais la crise de la biodiversité ne relève pas de la biologie car ce n’est pas un phénomène naturel. Ce n’est pas par la recherche scientifique telle qu’elle se pratique aujourd’hui que l’on pourrait en venir à bout mais par le combat écologique qui s’oppose au saccage des espaces naturels dans les pays du Nord comme du Sud, dans tous les continents, sur terre comme en mer et la mise en réseau de toutes les initiatives où la civilisation de demain s’invente concrètement et effectivement, ici et maintenant, en France et partout dans le monde .
Préserver la biodiversité
Qui préserve le mieux la biodiversité en France, par exemple ? Le distingué biologiste et son équipe qui montent un programme d’envergure de prospections et de collectes de spécimens dans une forêt protégée comme celle de la Comté dans le département du Puy-de-Dôme et qui y découvrent des nouvelles espèce d’insectes qui y vivaient et y vivront en paix, ou ceux qui à Notre Dame des Landes, Sivens ou ailleurs se battent pour préserver des bulldozers, du béton et du goudron des espaces naturels et qui y ménagent des espaces de vie où s’invente la civilisation de demain ? La réponse est évidente même si des « scientifiques » comme « Les Naturalistes en lutte » de Notre-Dame-des-Landes peuvent être d’un grand secours dans notre civilisation actuelle où la science est religion d’état.
Conclusion
Le concept de biodiversité est un concept forgé par les biologistes mais la crise de la biodiversité ne relève pas de la biologie car ce n’est pas un phénomène naturel. Ce n’est pas par la recherche scientifique telle qu’elle se pratique aujourd’hui que l’on pourrait en venir à bout mais par le combat écologique qui s’oppose au saccage des espaces naturels dans les pays du Nord comme du Sud, dans tous les continents, sur terre comme en mer et la mise en réseau de toutes les initiatives où la civilisation de demain s’invente concrètement et effectivement, ici et maintenant, en France et partout dans le monde .
Pigeon migrateur d'amérique, Ectopistes migratorius
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Références :
Delord Julien (2009) « Biodiversité insaisissable et anarchisme écologique » in Afeissa Hicham-Stéphane, Ed., Écosophie, la philosophie à l’épreuve de l’écologie, Édition Dehors, Bellevaux, 2009.
Dubois Alain (2010) « Un naturaliste face à l’extinction massive des espèces » Postface à Delord Julien, L’extinction d’espèces, histoire d’un concept et enjeux éthiques, Publications scientifiques du Muséum national d’Histoire Naturelle, Paris, 2010.
Grothendieck Alexander (1972) Allons-nous continuer la recherche scientifique ? ici
Aldo Leopold (1948) Almanach d’un comté des sables, traduction française Anne Gibson, Flammarion, Paris.
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Photos et illustrations Wikimedia commons.
Références :
Delord Julien (2009) « Biodiversité insaisissable et anarchisme écologique » in Afeissa Hicham-Stéphane, Ed., Écosophie, la philosophie à l’épreuve de l’écologie, Édition Dehors, Bellevaux, 2009.
Dubois Alain (2010) « Un naturaliste face à l’extinction massive des espèces » Postface à Delord Julien, L’extinction d’espèces, histoire d’un concept et enjeux éthiques, Publications scientifiques du Muséum national d’Histoire Naturelle, Paris, 2010.
Grothendieck Alexander (1972) Allons-nous continuer la recherche scientifique ? ici
Aldo Leopold (1948) Almanach d’un comté des sables, traduction française Anne Gibson, Flammarion, Paris.
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Vendredi 28 Novembre 2014
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