En France la haine du naturel et du sauvage d’une large partie du monde agricole s’exerce, ici contre le loup et leurs défenseurs, là contre les vautours et dans le massif du Bargy contre les bouquetins soit disant vecteurs de brucellose alors que le risque de transmission de la maladie des hardes sauvages aux troupeaux domestiques est infime. Bien plus, les massacres de bouquetins ordonnés par le préfet sous la pression des éleveurs et de leur syndicat la FNSEA ont toutes les chances d’être contre-productifs. Au lieu d’éradiquer la maladie, ils risquent de propager l’épidémie à des populations de bouquetins indemnes, en dispersant la population du massif. Interrompus pour l’instant, ils risquent de reprendre à tout moment.
Aux USA, dans le Montana, la brucellose est aussi l’un des motifs avancés pour le massacre de bisons du célèbre parc naturel du Yellowstone. Les administrateurs de ce parc veulent faire abattre au cours de cet hiver 1000 bisons soit 1/5 de l’effectif, réduisant la population de bisons du parc d’environ 5000 têtes à 3000.


Brucellose : l’alibi pour massacrer des animaux sauvages, bouquetins en France, bisons aux USA !
Les administrateurs de ce parc veulent faire abattre au cours de cet hiver 1000 bisons soit 1/5 de l’effectif, réduisant la population de bisons du parc d’environ 5000 têtes à 3000. Ce nombre n’a aucun fondement scientifique. Il ne correspond pas à la capacité de charge de l’habitat du bison dans le parc et ses alentours. De plus 3000 têtes est un effectif que les protecteurs de la nature trouvent «dangereusement bas» pour assurer la pérennité de ce troupeau survivant des grands massacres de bisons du dernier quart du XIXème siècle et qui est de surcroît un des seuls, sinon le seul des USA qui n’ait jamais été domestiqué et ne comporte pas d’hybrides avec d’autres bovins.

Dans cas du Parc du Yellowstone aux USA comme dans le cas du massif du Bargy en France, c’est également pour complaire au puissant secteur de l’élevage qui craint que les bisons atteints par la brucellose contaminent leurs troupeaux que sont planifiés de tels massacres qui vont coûter la bagatelle de 2 000 000 de dollars.

Comme dans le cas des bouquetins, le risque de propagation de la maladie est infime. Il n’y a aucun cas connu de transmission de la maladie d’un bison à un bovin ou à un ovin. Mais en hiver, lors de fortes chutes de neige les bisons en quête de nourriture ont tendance à sortir des limites du parc pour gagner des altitudes moins élevées où la couche de neige est moins épaisse ou absente. Les éleveurs les jugent indésirables car ils les considèrent comme des compétiteurs pour l’herbe vis-à-vis de leurs troupeaux. Ils sont donc farouchement opposés à l’augmentation du nombre de têtes du troupeau de bisons du Parc.

Pour ces motifs, il y a déjà eu des massacres d’ampleur de bisons dans ce parc notamment lors de l’hiver 2007 – 2008 où plus de 1 600 individus ont été tué au cours d’une campagne de « régulation » sévère. Ces campagnes ont lieu chaque année depuis 2000 date à laquelle l’état du Montana et le gouvernement fédéral ont conclu un accord pour faire diminuer le nombre de têtes du troupeau de bisons du parc dans le but de prévenir la diffusion de la brucellose. Pour ce motif officiel, 8 532 bisons originaires du parc de Yellowstone ont été abattus depuis 1985, selon le comptage du Buffalo Field Campaign, l’association qui défend les bisons et œuvre pour l’inscription du Bison américain des plaines (Bison bison L. subsp. bison) sur la liste des espèces menacées au même titre que son cousin le Bison américain des bois vivant principalement au Canada (Bison bison L. subsp. athabasca (S.N.Rhoads, 1897)).

Ces massacres annuels de plus ou moins grande importance sont donc légaux ! Mais ils pourraient ne plus exister si les éleveurs et les habitants du Montana se montraient plus conciliants et tolérants envers la vie sauvage. Ce qui n’est pas le cas. «S’il y avait une plus grande tolérance au nord du parc dans le Montana pour la faune sauvage, en particulier pour les déplacements en dehors des limites du parc des bisons comme d’autres animaux sauvages, il n’en serait plus question » selon Sandy Snell-Dobert, porte-parole du parc de Yellowstone.

Le Montana et le parc de Yellowstone sont bien loin du Massif du Bargy. Mais là-bas comme ici, c’est le même refus de faire de la place au sauvage qui s’exprime chez la plupart des éleveurs, ou du moins de leurs organisations.

Dans le Montana, les éleveurs ne supportent les bisons que dans les parcs nationaux et veulent les tuer dès qu’ils les quittent. En France, ils tolèrent les loups dans les zoos ou dans les « parcs de vision », ailleurs ils voudraient éradiquer l’espèce. Heureusement pour le loup, c’est une espèce protégée et même avec l’appui du gouvernement, ils n’auront pas sa peau. Malheureusement pour le bison sauvage, il est chassable toute l’année.

Pour agir :

Concernant les bouquetins du massif du Bargy.

La situation est incertaine. Les abattages ont été interrompus mais les recours pour faire suspendre les arrêtés autorisant l’abattage ont été rejetés par le tribunal administratif et le préfet semble bien déterminé à continuer le carnage.

Deux pétitions sont toujours d’actualité.
▪ La pétition lancée par Stelvio auteur du blog « Le bruit du vent » qui est à l’origine de la mobilisation en faveur des bouquetins du Bargy a reçu plus de 77500 signatures. Elle est accessible ici
▪ la pétition lancée le 8/10/2015 (voir le site de la Frapna ci-dessous) ou directement ici

De plus l’Aspas et la LPO ont besoin de témoins, sur place, qui se relayent jusqu’aux premières grosses chutes de neige, afin d’observer et de surveiller le massif, et de les alerter si quelque chose s’y passe. Les premières neiges sont arrivées samedi matin le 21/11/15 mais la surveillance est sans doute encore nécessaire (contact
ici)

Concernant les bisons:

▪Buffalo Field Campaign organise des campagnes en faveur du bison sauvage d’Amérique (des plaines Bison bison subsp.bison) pour son classement comme espèce protégée et contre les abattages prévus par le plan de gestion de la population du parc de Yellowstone. On peut participer à certaines d’entre-elles en ligne :

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Sources :

Concernant les bisons du parc du Yellowstone :

- Ecowatch ici (en anglais US)
et ici (en anglais US)

- Buffalo Field Campaign ici (en anglais US)
- RT.com ici (en anglais US)

- en français on peut consulter un article du journal Le Monde (en « lecture zen ») ici

Concernant les bouquetins du massif du Bargy :

- Blog le bruit du vent (sur les bouquetins du Bargy) ici

- Frapna

Articles parus sur ce blog

- Bouquetins du Bargy : arrêtez le massacre ! ici
- Mais qui sont donc ces préfets ?? ici


Dimanche 22 Novembre 2015 Commentaires (0)

Le local de l'Association lozérienne pour l'étude et la protection de l'environnement située à Balsièges a été saccagé, les salariés de l’association agressés par des éleveurs appartenant à la Coordination rurale le 9/11/ 2015. Ceux-ci ont opéré à visage découvert, sûrs de leur impunité. Ils ont proféré des menaces à l’égard des membres de l’association et de son président puis ils sont repartis sans avoir été inquiétés par les gendarmes : aucun contrôle d’identité, aucune interpellation n’a eu lieu.


Etat du local après le passage des pro-loups
Etat du local après le passage des pro-loups
Cette passivité des forces dites de l’ordre est due à n’en pas douter à des consignes de tolérances face à ce genre d’exactions venant de l’autorité préfectorale et du gouvernement.
A titre de comparaison, on peut se souvenir de l’arrestation à leur domicile aux aurores et à la garde à vue des supposés agresseurs des directeurs des ressources humaines d’Air France et de la condamnation virulente de Valls, Hollande et tutti quanti de cette échauffourée ! Ici rien de tel, on va laisser éleveurs et chasseurs tenter de faire régner leur loi par la violence dans le département de la Lozère comme en d’autres lieux. Cela est proprement intolérable.

Le communiqué du département de la Lozère fait preuve d’une grande mansuétude vis-à-vis des éleveurs. Il écrit sur sa page Facebook «Le Département comprend le désarroi des agriculteurs et les soutient mais les méthodes employées, violentes et inadmissibles, ne sauraient être cautionnées. » Certes mais pourquoi ne pas demander des poursuites et la condamnation des coupables de ce genre d’exactions. Est-ce bien opportun d’exprimer son soutien et sa compréhension pour les éleveurs sans formuler un mot de soutien envers l’association attaquée et ses permanents agressés ?

La presse locale a rapporté les faits avec une grande prudence, redoutant sans doute l’ire des éleveurs voyous. Dans le cas de France Bleu Gard Lozère, la journaliste Camille Payan désinforme carrément à force d’édulcorer les faits. Cette désinformation est, elle aussi, scandaleuse.

Soutenons l’Alepe en écrivant aux élus lozériens concernés et en faisant le « buzz » sur internet. Il faut que soit connue du plus possible de gens cette nouvelle exaction d’éleveurs voyous, adversaires de la Nature avec laquelle ils devraient composer.

Je propose en annexe de l’article un modèle de lettre qui a pour but de servir de source d’inspiration. Il faut que chacun le personnalise. Vous pouvez citer la proximité de la COP 21, ce que je ne fais pas parce que je ne supporte pas qu’elle soit invoquée à tout propos et hors de propos mais on peut avoir une opinion et un ressenti différent. C’est à chacun de voir.

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Annexe
Modèle de lettre à personnaliser en coupant et/ou en modifiant le texte qui peut être bref, l’essentiel étant de se manifester.

M.... selon le destinataire,

J’ai appris que le 9/11/ 2015, le local de l'Association lozérienne pour l'étude et la protection de l'environnement (Alepe) située à Balsièges a été saccagé, les salariés de l’association agressés par des éleveurs appartenant à la Coordination rurale parce qu’elle protège la biodiversité et qu’à ce titre elle est membre d’un collectif d’associations qui œuvre à la protection du loup.

Je trouve ces agissements inadmissibles comme je trouve inadmissible qu’un petit groupe d’éleveurs tente d’imposer son point de vue par des actions violentes.

Je rappelle que les agriculteurs en question sont bénéficiaires des subventions de la PAC et qu’en retour ils doivent en respecter les règles. Le loup est une espèce protégée par la convention de Berne dont la France est signataire. Il ne saurait donc être question d’envisager son éradication sur le Causse Méjean comme ailleurs dans notre pays. Il appartient aux éleveurs de prendre les mesures nécessaires pour la protection de leurs troupeaux qui soient compatibles avec le statut de protection du loup. Ils peuvent d’ailleurs recevoir des aides à cet effet.

[Pour la présidente du CD et les conseillers départementaux : Il me semble que ce serait le devoir du Conseil départemental de le leur rappeler.
Il serait bon aussi que le Conseil départemental vote une subvention exceptionnelle pour aider l’Alepe à réparer les dégâts et faire face aux pertes qu’elle a subies. Ce serait un signal fort pour montrer aux gens que le CD de Lozère, s’il soutient son agriculture et son élevage est aussi soucieux de préserver la riche biodiversité de son territoire. ]

En tout état de cause, je vous demande instamment d’apporter publiquement votre soutien à l’ Alepe et à ses permanents, de condamner publiquement et avec vigueur les agissements de ces éleveurs voyous, d’exiger une enquête rapide avec des sanctions à la clé.

Formule de politesse adaptée au destinataire

Nb : Pour le sénateur il faudrait sans doute écrire « Monsieur le Sénateur-Maire » C’est un cumulard, il cumule le poste de sénateur de Lozère avec le poste de maire de Mende et celui de Président de la Communauté de communes Cœur de Lozère (anciennement Haute Vallée d'Olt). Mais on peut lui donner du simple sénateur, au choix !

Liste des destinataires possibles (on peut écrire à tous!) :
En cliquant sur le nom en lettre verte, vous accédez directement à la boîte mail de votre ordinateur (si vous l'avez configuré pour cela) avec l'adresse électronique du destinataire pré-remplie. Sinon, à côté du nom figure cette adresse électronique. Dans les parenthèses l'acronyme de l'appartenance de l'élu.e.

Présidente du Conseil Départemental Sophie PANTEL (PS) : spantel@lozere.fr

Conseillers départementaux du canton concerné :
Sophie MALIGE (SE) smalige@lozere.fr
Henri BOYER (SE)
(Il est aussi vice-président du CD) , hboyer@lozere.fr

Député de la Lozère :
Pierre MOREL-A-L’Huissier ( LR anciennement UMP) http://www.pierre-morel.fr/contact/
(Pierre Morel-à-l'Huissier s'est signalé par sa croisade pour une transparence absolue des finances des partis et des élus comme le Monsieur Propre de l'Assemblée nationale voir l'article que lui a consacré le journal Libération ici

Sénateur de la Lozère :
Alain BERTRAND(PS – Maire de Mende) a.bertrand@senat.fr

Il y a aussi parmi les conseillers départementaux, une conseillère écologiste à laquelle on peut écrire en espérant avoir quelque chance d'être entendu et qu'elle réagisse. Pour celle-ci, le modèle de lettre ci-dessus n'est pas adapté et devra être sensiblement modifié. il s'agit de Michèle Manoa (EELV) , mmanoa@lozere.fr






Mardi 10 Novembre 2015 Commentaires (0)

La police de la pensée a encore frappé. Philippe Verdier présentateur et chef du service météo sur l’A2 a été mis à pied par sa direction à cause de la publication de son livre « Climat investigation » ouvrage dans lequel il a le courage de porter à la connaissance du public et d’analyser des faits bien dérangeants concernant le changement climatique, la COP 21, le GIEC et autre organisations nationales ou internationales.


Réchauffement climatique : quand les décodeurs du journal Le Monde nous prennent pour des co.. !
Parmi les chiens de garde de la bienpensance « réchauffiste », il y a Télérama et son roquet de service, Libé, Le Monde… Ce dernier se signale par des articles qui manient approximations et erreurs assaisonnées d’une grande mauvaise foi déjà dénoncées sur ce blog à plusieurs reprises ici ou ici ou bien encore ici

Censés démêler le vrai du faux les décodeurs du Monde.fr prétendent vérifier « déclarations, assertions et rumeurs en tous genres ». Mais qu’en est-il de leurs propres assertions ? Ils ont voulu prendre en flagrant délit de mensonge Philippe Verdier lors de son interview sur RMC. Aux yeux des décodeurs comme à ceux de ce journal, ce dernier a le tort impardonnable de vouloir « battre en brèche l’idée d’un consensus scientifique sur le climat », à savoir que non seulement il se réchauffera encore à coup sûr mais que cela est une calamité toujours et partout.

Parti-pris, mauvaise foi, erreurs ou mensonges, les décodeurs enfument et Le Monde désinforme tandis que c’est Philippe Verdier qui a pris le risque d’informer en publiant son livre.

Le but de cet article est d’examiner dans le détail les arguments avancés par les Décodeurs pour étayer leur accusation. De cet examen, il ressortira que non seulement l’accusation n’est pas fondée mais qu’elle se retourne contre les accusateurs.



• Première assertion de Philippe Verdier qui serait fausse : « Les incertitudes à propos du réchauffement climatique seraient « sciemment gommées » par le GIEC.
Manifestement le décodeur de service et Philippe Verdier ne parlent pas des mêmes incertitudes. Ou plutôt le décodeur ne veut sans doute pas comprendre.

Il écrit : « Dans le dernier rapport d’évaluation du GIEC, publié en 2014, les auteurs détaillent le niveau de certitude et de compréhension pour chaque aspect ou mécanisme du système climatique. » Par exemple, le Giec reconnaîtrait qu’ « il n’est pas encore prouvé que les précipitations aient augmenté dans les latitudes tropicales depuis 1951, alors qu’il est certain qu’elles se sont accrues sur les latitudes tempérées. »

On notera que l’exemple est malheureux ! Il se trouve que le GIEC dans son rapport de 2007 prévoyait des sécheresses pour l’Europe et la France, comme le rappelle d’ailleurs dans son livre Philippe Verdier (p.55), livre qu’il semble bien que les Décodeurs n’ont pas pris la peine de lire ! En tout cas, voici une prévision bien oubliée par le Giec devant les nouvelles données sans qu’il en reconnaisse franchement la fausseté.

Mais surtout, pour le décodeur, les incertitudes que reconnait le GIEC ne sont que des incertitudes DE DÉTAIL qui ne viennent pas remettre en cause la thèse centrale de cet organisme sur le climat comme il l’affirme d’ailleurs : « Les imprécisions et les incertitudes dont font part les experts du climat n’invalident pas pour autant le réchauffement mondial observé depuis plusieurs décennies, ni ses conséquences multiples sur les écosystèmes. (Sous-entendu : conséquences néfastes) » Ouf ! C’eût été un comble si le GIEC avait émis des doutes sur cette thèse !

Or c’est sur elle que portent les interrogations et les critiques auxquelles Philippe Verdier fait référence. C’est le futur qui fait problème. Le réchauffement se poursuivra-t-il ? Comment, à quel rythme ? C’est sur cette question essentielle que le GIEC gomme les incertitudes!
Il ne fait pas amende honorable lorsque ses prévisions se révèlent fausses (p.55 – 56 du livre de P. Verdier), néglige tous les travaux qui ne vont pas dans son sens (voir par exemple p.65 – 67 et passim).

Le décodeur joue au c… Il se moque du lecteur. De plus pour Philippe Verdier toutes les conséquences d’un éventuel réchauffement ne sont pas et ne seront pas défavorables partout et toujours.

• Contrairement à ce qu’affirme le décodeur, Il est vrai de dire que les scientifiques du GIEC sont payés par les gouvernements.

C’est ce qui ressort des données qu’expose le décodeur lui-même comme le constate un commentateur de l’article : « M. Météo dit " les scientifiques du GIEC sont payés par les gouvernements". Les décodeurs du Monde répondent: "Faux, les gouvernements ne contribuent qu'à 85,7% du financement du GIEC." Synthèse: les scientifiques du GIEC sont payés, en proportion, à 85,7% par les gouvernements. Conclusion: Les décodeurs du Monde ont été formés à la Pravda ? » (Nicolas Planchon 13/10/2015 - 11h00).

Sur le fonctionnement du Giec, les décodeurs ont une vue idyllique qui passe sous silence les scandales, les pressions, les démissions fracassantes de chercheurs de renom…. Pour en connaître le véritable fonctionnement, il faut mieux se reporter au livre de Philippe Verdier.

• Il serait « plutôt faux » d’affirmer qu’en France, les hivers plus doux « sont une bonne chose » : Faux.

1 – Le décodeur aborde la question des épidémies de grippe soulevée par Philippe Verdier. Sont-elles moins féroces lorsque les hivers sont doux ? Pour prouver qu’il n’en est rien, le journaliste du Monde considère l’hiver 2014 – 2015 « légèrement plus doux que la moyenne » au cours duquel l’épidémie de grippe a provoqué « une surmortalité avec plus de 18 000 décès confirmés par l’Institut de veille sanitaire (IVS) ».

Philippe Verdier traite du même cas dans son ouvrage et arrive à des conclusions opposées ! Il considère l’année 2014 où le mois de Janvier a été le plus doux depuis 1900. Cette année-là, la mortalité a reculé en France de 2%. Selon l’Insee cela est dû à la douceur de l’hiver au cours duquel l’épidémie de grippe a été « de faible intensité et de courte durée, comparée aux épidémies suivies depuis 1984 » (Cité par PV p. 194).
Philippe Verdier souligne alors le contraste avec le mois de Février 2015 relativement froid qui avec une surmortalité de 18 000 décès démonterait que « quand les températures se situent à 1,4°C en dessous des normales, l’épidémie de grippe devient féroce ». On retrouve donc bien les 18 000 décès cités par le décodeur mais ils se sont produits en 2015 lors d’une période froide au cours d’un hiver 2014 – 2015 plus doux en moyenne que la normale.

En considérant l’ensemble de la période hivernale 2014 – 2015, le décodeur masque le fait que lors de cet hiver plus doux que la normale, c’est au cours d’un épisode plus froid que la normale que l’épidémie de grippe a été la plus meurtrière.

Il se peut cependant que la surmortalité notée en 2015 soit due aussi, en partie, au fait que le virus ayant muté, le vaccin s’est avéré peu efficace. Reste que l’argument du décodeur est biaisé et que celui de Philippe Verdier vaut si l’on s’en tient à l’année 2014 relativement aux années précédentes.

D’ailleurs, cela sonne en bonne conformité avec les observations populaires condensées dans l’expression crue de PPH (passera pas l’hiver) alors qu’il n’y a pas d’équivalent pour PPE : même s’il existe de temps à autre des canicules meurtrières, leurs ravages ne sont qu’épisodiques alors que l’hiver apporte avec lui ses épidémies et fut de tout temps une saison redoutée par les hommes mais aussi, à leur manière par les bêtes et même par les plantes. Il suffit de penser aux arbres décidus qui sacrifient leurs feuilles et s’endorment pour survivre.

De cette confrontation, ressort le truisme selon lequel les excès de chaleur ou de froid sont mauvais pour la santé. Une douce chaleur restant toutefois appréciable et les hivers avec leurs épidémies toujours plus meurtriers que les étés sur le long terme.

2 – Les hivers doux seraient à l’origine de sécheresse préjudiciable aux cultures, de sorte qu’il n’y aurait pas lieu de se réjouir de cette douceur selon le décodeur.

Il confond douceur et sécheresse : « des hivers doux » ne veut pas dire « des hivers secs » : des hivers froids peuvent être secs lors de régimes anticycloniques. La confusion est si grosse que l’on peut se demander si elle est volontaire.

D’autant que le décodeur se contredit. Il a affirmé quelques paragraphes plus tôt que, pour le GIEC, il « n’est pas encore prouvé que les précipitations aient augmenté sous les latitudes tropicales depuis 1951, alors qu’il est certain qu’elles se sont accrues sous les latitudes tempérées » ; ce même GIEC qui prévoyait quelques années plus tôt des sécheresses catastrophiques, prédictions qu’il a opportunément oubliées depuis.

Malgré les hivers doux qui se succèdent, le niveau des nappes phréatiques est bon. Plus généralement, en matière de régime de pluie, l’avenir reste imprévisible. De plus, il ne faut pas confondre entre sécheresse météorologique et hydrologique. La sécheresse qui a été préjudiciable à certaines cultures en 2015 dans une partie de la France est de type météorologique et elle s’est produite en été.

3 - Bientôt le paludisme dans la vallée du Rhône à cause du réchauffement climatique ?

C’est bien ce que semblent croire le décodeur. Pour montrer que Philippe Verdier affirme à tort que les hivers doux sont une bonne chose, il affirme : « Des températures plus clémentes en hiver bousculeront aussi les écosystèmes car elles favoriseront le développement d’insectes vecteurs de maladies dans des latitudes qui n’étaient guère accueillantes auparavant. Ainsi, le paludisme a déjà gagné de nouveaux territoires sur le continent africain et pourrait s’étendre bien au-delà à long terme. »

Cette référence à la menace de l’extension du paludisme en Europe est particulièrement malheureuse !

Comme déjà rapporté dans un article de ce blog « Climat : un petit coup de chaud, c’est agréable » ici, le Professeur Reiter de l’ l’Institut Pasteur, l’un des meilleurs spécialistes mondiaux des maladies ‘tropicales’ a démontré le contraire.

Selon ce spécialiste le paludisme et la dingue peuvent se développer sous d’autres climats que le climat tropical. Après avoir travaillé pour le GIEC, il en a claqué la porte et a dû batailler ferme pour que son nom ne figure pas sur les fameux rapports dont il conteste et le contenu et la méthode.

Il considère que l’idée selon laquelle « Les maladies ‘tropicales’, notamment le paludisme, se propagent vers les latitudes septentrionales en raison de la hausse des températures » est une idée fausse. Selon lui, « les données historiques montrent que, par le passé, le paludisme était répandu dans les régions tempérées, jusqu’en Scandinavie, et a même su résister aux années les plus froides du petit âge glaciaire. Par ailleurs, dans la majeure partie d’Europe et d’Amérique du Nord, la prévalence de la maladie a amorcé une chute rapide au milieu du 19è siècle, précisément au moment où la planète commençait à se réchauffer. Ce recul s’explique au vu des changements complexes intervenus dans l’écologie rurale et les conditions de vie suite à l’industrialisation, notamment le dépeuplement des zones rurales, les nouvelles techniques culturales et pastorales, le drainage, l’amélioration de l’habitat, l’offre de meilleurs soins de santé et la baisse substantielle du prix de la quinine. »

L’extension ou la régression du paludisme ne sont pas liées à l’augmentation ou la baisse des températures, à un réchauffement climatique éventuel mais à des combinaisons de facteurs beaucoup plus complexes.

Dans son livre, Philippe Verdier rapporte également les démêlés du Pr Reiter avec le GIEC (p.65 – 66) Si le décodeur avait lu le livre se serait-il référé au paludisme pour réfuter les propos de l’auteur ?
Dans l’affaire, c’est plutôt Philippe Verdier qui est le décodeur tandis que le décodeur du journal Le Monde est l’enfumeur !

En conclusion c’est le décodeur qui a « plutôt faux » en la circonstance et qui nous enfume.

• Sur la fiabilité des modèles.

Pour réfuter les assertions de Philippe Verdier, le décodeur affirme que « pour vérifier la précision des modèles climatiques, ceux-ci sont testés sur le climat passé. S’ils sont capables de prévoir correctement les évolutions passées, il n’y a aucune raison de penser qu’ils ne peuvent prévoir l’évolution du climat dans le futur. »

Commençons par mettre en évidence une petite malhonnêteté intellectuelle du décodeur. Pour illustrer son propos, le décodeur ressort une courbe bien connue qu’il fait s’arrêter en 2000, c’est-à-dire précisément au moment où la courbe des températures données par le modèle et la courbe des températures effectives divergent marquant la fameuse « pause » dans le réchauffement (ou à tout le moins son spectaculaire ralentissement) encore inexpliquée et totalement imprévue par les modèles qui pourtant simulaient correctement le passé !

En fait, c’est le contraire de ce qu’affirme le décodeur qui est vrai : ajustés pour coller au passé, il n’y a aucune raison de penser qu’ils peuvent prévoir l’évolution du climat dans le futur. Il s’agit de scenarii, non de prévisions.

Ce point a été souligné par de nombreux commentateurs de l’article, par exemple « l'histoire des modèles qui prédisent le passé fait mourir de rire tous ceux qui font de la modélisation - c'est mon cas, mais dans d'autres domaines. En effet il est très facile de faire 'apprendre' à un modèle des données connues, mais cela ne garantit pas sa capacité de généralisation. Il suffit de rajouter des paramètres, et ces modèles-là ont beaucoup de paramètres. » (Jean-Baptiste Clamence)

Ce qu’il faut bien comprendre c’est que les données passées avec lesquelles concordent ces modèles sont des données, donc quelque chose de connu et non d’inconnu qui serait découvert grâce à eux. Il n’y a là aucune capacité de rétrodiction du modèle (« prédiction » d’évènements passés non encore connus) qui donnerait une garantie à ses prédictions quant au futur (sous l’hypothèse vraisemblable que le futur ressemblera au passé, c’est-à-dire dans lequel les mêmes lois générales auront le même degré de validité). Les modèles « ne prévoient » pas « correctement les évolutions passées », ils sont ajustés de façon ad hoc par l’ajout de paramètres pour les reproduire. Ce n’est donc pas étonnant qu’ils le fassent et cela ne garantit en rien leur capacité de prévoir le futur.

Pour conclure

Donc tous les points relevés par le décodeur comme des affirmations fausses ou mensongères proférées par Philippe Verdier lors de son interview sur RMC ne le sont pas.

Mais il faut surtout insister sur le fait que pour démontrer à tout prix qu’elles l’étaient, le décodeur de service fait preuve de beaucoup de mauvaise foi et empile sophismes et contre-vérités. Il n’est même pas certain qu’il ait lu le livre de ce dernier qui lui « décode » vraiment le discours officiel sur le climat, sans doute excédé par le rôle de cassandre qu’organismes internationaux et politiciens nationaux voulaient lui faire jouer : « une pression sans précédent s’est exercée depuis plus d’un an sur les médias et principalement sur les journalistes météo. Tout a été fait pour que je sois amené à m’exprimer au nom des Nations Unies, du pouvoir et des lobbies. J’aurais dû agir comme un soldat assermenté, marcher au pas. J’aurais également pu déserter. J’ai décidé de faire un pas de côté et de raconter mes observations » (p.14) précise-t-il en fin de l’introduction.

Il n’a pas tardé à en payer le prix : le voilà interdit d’antenne sur l’A2 en attente sans doute d’un licenciement sous de fallacieux prétextes, une fois apaisées les vagues du pavé qu’il a lancé dans le bayou des réchauffistes.

Pour un journaliste comme pour un chercheur en France et dans de plus en plus de pays dans le monde, mieux vaut ne pas remettre en cause le dogme du réchauffement catastrophique du climat d’origine anthropique si l’on tient à sa place ou si l’on veut faire carrière.
Surtout aujourd’hui en France au moment où après avoir joué les chefs de guerre pour redorer son blason sans résultats durables, Hollande cherche à rebondir grâce à la COP 21 tout en espérant qu’avec ses beaux discours à Manille hier ou devant un glacier en Islande aujourd’hui, il pourra masquer les mauvais coups que son gouvernement porte à la nature et à l’environnement ici, en France, tout en neutralisant les écologistes réfractaires à des alliances avec le PS et en gommant l’indécent carriérisme de ceux qui s’y rallient.

Certes, Philippe Verdier n’est pas écologiste et certaines de ses analyses prêtent à discussion mais globalement son livre fait œuvre de salubrité publique. Même si cela n’était pas le cas, ce sont des arguments qu’il faudrait employer et non la force. La liberté d’expression d’un journaliste, y compris d’un journaliste météo, n’a pas de prix et d’où tient la direction de l’A2 manifestement aux ordres de l’Élysée et de Matignon que celui-ci a un devoir de réserve ? En outre bien malin celui qui aurait pu deviner les positions de Philippe Verdier lorsque celui-ci présentait les bulletins météo !

Il faut soutenir Philippe Verdier.

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Remarque supplémentaire :

Dans le cas présent, il y a encore plus scandaleux que cet article du Monde qui a au moins le mérite de présenter un argumentaire : un article sur le site de Télérama qui fait un amalgame dépourvu de tout fondement entre les « élucubrations farfelues » de climato-sceptiques de l’Amérique profonde et les enquêtes, révélations et analyses outrageusement simplifiées et caricaturées du livre de Philippe Verdier. Cela est aussi manifeste lorsque le scribouillard de Télérama veut le faire passer pour un pro-nucléaire pur et dur alors que selon l’auteur de Climat Investigation, le nucléaire ne s’impose que si l’on a choisi comme en France de négliger le risque de catastrophe nucléaire afin d’être « vertueux » pour le climat en renonçant au charbon, les « énergies renouvelables » n’étant pas une alternative viable à ce dernier. Que ces énergies ne soient pas une alternative viable au charbon qu’il ne fallait pas diaboliser, c’était déjà ce que soutenaient dans les années 90 des anti-nucléaires radicaux et réalistes tels que ceux réunis autour du comité Stop Nogent et de Bella et Roger Belbéoch pour qui le recours au charbon était un moindre mal.
Mais voilà encore une vérité qui ne semble pas bonne à dire.

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Pour accéder à l’article des décodeurs sur le site du journal Le Monde, c’est ici.

L’article de Télérama ne mérite même pas une visite mais si l’on veut s’en rendre compte par soi-même, c’est ici.







Samedi 17 Octobre 2015 Commentaires (3)

La consultation publique concernant la dérogation à la protection du campagnol amphibie ouverte par le Préfet de Loir Atlantique s’achèvera le 11 octobre 2015.

Les porteurs de projet de l’aéroport n’ayant pris que tardivement en compte la présence sur le site de cette espèce protégée depuis 2012, ils ont dû traiter à part sa dérogation.
Cet arrêté est le dernier qui peut être attaqué avant que les travaux ne débutent. Il est important de manifester son opposition à cette dérogation pour que le Préfet sache bien à quoi il doit s’attendre, s’il s’obstine : un nouveau recours en justice soutenu par un grand nombre de personnes.


Arrêté pour autoriser la destruction d’une espèce protégée à Notre Dame des Landes: dernier délai pour donner votre avis, le 11 octobre!
Pour se rendre sur le site et déposer son avis, c’est ici

Voici ci-dessous ma contribution à la consultation. Chacun peut s’en servir s’il le désire pour argumenter la sienne.

« Les naturalistes en lutte » ont présentés une contribution dont je me suis inspiré en partie ici

On peut aussi se référer à l’avis de la Société Française pour la Protection des mammifères ici

IL FAUT REFUSER LA DEMANDE DE DÉROGATION POUR LA DESTRUCTION, L’ALTÉRATION, OU LA DÉGRADATION DE SITES DE REPRODUCTION OU D’AIRES DE REPOS D’ANIMAUX D’ESPÈCES ANIMALES PROTÉGÉES DE VINCI ET DE LA DREAL DES PAYS DE LOIRE

Pour que la dérogation demandée puisse être accordée, il faut qu’elle satisfasse nécessairement à trois conditions : une raison impérative d’intérêt public majeur, l’absence d’une meilleure solution, l’obligation de maintenir dans un bon état de conservation l’espèce concernée dans son aire de répartition naturelle.

Il est évident qu’aucune de ces conditions n'est satisfaite.
Quoi qu’en disent les porteurs du projet, on voit mal où est l’intérêt public majeur d’un aéroport supplémentaire au moment où l’on veut limiter les transports qui rejettent de grandes quantités de gaz dits à « effet de serre » que l’on soupçonne d’être une des causes principales du réchauffement climatique en cours. Il y a une contradiction certaine à vouloir tout à la fois le succès de la COP 21 en décembre et s’obstiner à vouloir édifier cet aéroport. Est-ce trop demander que Monsieur le Préfet et son administration y soient sensibles ?

Si toutefois on s’obstine à vouloir comme on dit vulgairement "le beurre et l’argent du beurre", limiter le recours aux énergie fossiles et développer le transport aérien, il a été démontré qu’à bien des égards un aménagement de l’actuel aéroport était possible et qu’il s’agissait d’une meilleure solution. Avantage non des moindre, elle n’impacte pas une zone de bocage humide préservée jusqu’à présent. Nul besoin dans ce cas de dérogation pour détruire une population de campagnols amphibie dans un de ses territoires principaux.

Mais c’est sur la troisième condition que je souhaite plus particulièrement insister : l’obligation de maintenir dans un bon état de conservation l’espèce concernée dans son aire de répartition naturelle n’est pas respectée. C’est aussi ce qui a motivé l’avis négatif du Conseil national de protection de la Nature et les mesures avancées par les porteurs du projet pour surmonter cet avis ne tiennent pas.

1°) Les réponses de l’AGO et de la DREAL Pays de Loire à la demande du Préfet de la Région Pays de Loire ne sont pas de nature à surmonter l’avis défavorable du CNPV.

Le Conseil national de protection de la Nature a émis un avis défavorable à la demande de dérogation d’une espèce protégée, le campagnol amphibie. Elle ne pourrait être levée qu’au cas où les pétitionnaires s’engageraient à une obligation de résultats de leurs mesures de compensation, obligation de résultats que le CNPN exige compte tenu du mauvais état de conservation de l’espèce en France.

Or en l’état actuel des choses, cet engagement est impossible à tenir pour deux raisons au moins qui sont invoquées dans l’avis du CNPN : un manque de connaissance sur la biologie et l’écologie du campagnol amphibie d’une part et d’autre part une ignorance sur les causes de la différence d’état de conservation des populations qui vivent actuellement sur le site du projet avec celles qui sont autour, sur les territoires de la translocation prévue. Alors que sur le site du projet, il y a un fort noyau prospère, ce n’est pas le cas pour les territoires avoisinants sans que l’on sache pourquoi.

Les réponses apportées par l’AGO comme par la DREAL des Pays de Loire et qui sont en substance les mêmes ne sont pas satisfaisantes : les mesures proposées sont manifestement insuffisantes pour garantir l’obligation de résultats exigée par le CNPN.

En effet, il est proposé tout d’abord un « approfondissement » des inventaires réalisés en 2013 et 2014. Outre que cette proposition constitue une reconnaissance implicite de l’insuffisance des inventaires de 2013 et 2014, on ne voit pas très bien comment en tant que tels, ces seuls inventaires permettraient d’améliorer la connaissance de la biologie et de l’écologie du Campagnol terrestre, amélioration sans laquelle, il n’est pas possible de se prononcer sur les facteurs déterminants de la bonne santé d’une population de Campagnols terrestre et déterminer ce qui manque dans les territoires de substitution pour garantir la reconstitution d’un noyau fort de cette espèce.

D’ailleurs l’AGO et la DREAL écrivent que « l’approfondissement » de leur diagnostic des territoires permettrait «d’affiner » leurs analyses des «facteurs pouvant, dans l'état actuel des connaissances, limiter le développement ou au contraire favoriser le maintien de la population de l'espèce. » « Affiner » et non vérifier, ce qui qui pourtant serait nécessaire pour garantir l’obligation de résultat.
Cet affinage s’effectuerait « dans l’état actuel de nos connaissances».
Or, comme le précise le CNPN «dans l’état actuel de nos connaissances » concernant la biologie et l’écologie de l’espèce, il est impossible de savoir pourquoi le milieu qui serait détruit lui est favorable et le milieu de translocation défavorable ou moins favorable.

Le travail bibliographique que veulent entreprendre en réponse l’AGO et la DREAL ne permettra pas de combler ce manque de connaissances puisque ce sont de NOUVELLES connaissances sur l’espèce qu’il faudrait obtenir. En l’absence de celles-ci, le nécessaire travail de terrain sur «la typologie des habitats, de leur connectivité, l'influence des pratiques culturales, la régulation des nuisibles, et la densité en prédateurs» ne sera pas suffisant pour identifier à coup sûr ces facteurs.
En outre, il est reconnu par tous les protagonistes que les territoires de translocation doivent être restaurés.

2°) De manière générale, il est illusoire de croire que l’on peut détruire un écosystème existant sur un territoire donné et le recréer ailleurs parce que « les écosystèmes que nous connaissons sont généralement le fruit d’une longue histoire, faite de mécanismes écologiques complexes, d’interactions multiples entre systèmes naturels et sociétés humaines et d’aléas historiques non reproductibles » (Virginie Maris)
Ce qui est bien le cas en la circonstance où comme le note le CNPN dans son avis, malgré les apparences d’une ressemblance entre le milieu initial et le milieu de translocation qui peuvent être tous les deux caractérisés comme des bocages humides, les deux milieux restent différents, le second n’étant en aucun cas une réplique du premier, chacun étant le résultat d’une genèse singulière qui lui confère ses particularités. La zone qui devrait être détruite en cas de la réalisation des infrastructures projetées quant à elle tire sa singularité à la fois de son bon état de conservation, de sa situation géographique à la jonction de de deux régions hydrographiques et d’être le résultat de plusieurs siècles d’activités agricoles respectueuses de l’environnement.
De plus on peut allonger la durée du suivi envisagé du milieu restauré et des individus transloqués de la compensation, elle sera toujours ridiculement courte au regard du temps long des processus naturels. Le devenir de cette ingénierie écologique est incertain et sa pérennité problématique sans même parler des nouvelles extensions urbaines ou autres qui la détruiront sans doute.

Notons à ce sujet qu’il est pour le moins regrettable qu’une partie du périmètre attribué à la compensation soit dans le périmètre d'aménagement foncier, que les terrains alloués à cette compensation soient menacés par la réalisation de la liaison ferroviaire Nantes – Rennes. Il faut être bien naïf pour croire que la signature de conventions avec l’aménageur ou RFF seront des sauvegardes !

En bref, la compensation proposée serait inopérante à supposer même qu’elle puisse seulement être effectivement mise en œuvre, elle l’est tant pour des raisons principielles que pour des motifs tirés des enquêtes empiriques naturalistes sur le territoire.

3°) L’idée même de compensation est dangereuse en ce qu’elle porte à croire les décideurs que l’on peut transformer et façonner à notre guise les écosystèmes et que l’on peut les recréer. Ce qui n’est pas le cas.

En conclusion, il faut choisi entre la sauvegarde d’un noyau prospère d’une espèce par ailleurs mal en point et la construction d’un aéroport à l’utilité contestable. Ce sera l’une ou l’autre.

Avec le CNPN, il faut choisir la préservation de la population de campagnols terrestres. La survie d’une espèce est de loin plus importante que la construction de cette infrastructure. Sans compter que le choix de passer outre les insuffisances manifestes de la compensation proposée serait illégal au regard des textes cités en présentation de la consultation. Il existe un dispositif juridique de protection de la nature qu’il faut respecter.

La compensation proposée étant aléatoire quant à ses conditions de réussite, elle ne saurait en aucun cas être considérée comme satisfaisante. Dans ces conditions, le refus de la demande de dérogation s’impose.


Lundi 5 Octobre 2015 Commentaires (0)

L’association Agir pour l’environnement lance une cyberaction à l’adresse des dirigeants de l’enseigne « Intermarché » pour que leur société renonce à acheter les veaux engraissés dans la ferme usine des 1000 veaux étant entendu que s’ils ne le font pas, les participants n’auront plus envie de fréquenter les magasins d’une telle enseigne qui s’assoie sur la santé des gens et le bien-être animal.


La ferme usine en construction
La ferme usine en construction
Les veaux qui seront engraissés dans cette ferme usine n’auront vraiment pas eu de chance. Après une existence misérable dans un univers concentrationnaire, ils connaîtront une fin atroce, égorgés sans étourdissement, leur viande étant destinée à l’export dans des pays arabes à majorité de confession musulmane.

Dans sa présentation de la cyberaction, Agir pour l'environnement passe sous silence cet abattage halal, sans doute par peur de se faire accuser d’islamophobie. Bien qu’il soit regrettable que cet aspect de la question soit laissé dans l’ombre, il faut néanmoins participer à cette action pour faire pression sur Intermarché.

Pour cela il faut se rendre sur la page de la cyberaction ici

Je reproduis ci-dessous le texte d’Agir pour l’environnement présentant cette cyberaction.
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Après la ferme-usine des 1000 vaches située dans la Somme (80), c’est au tour des "1000 veaux" de voir le jour - en fait, un atelier d'engraissement industriel de 1400 veaux (soutenu par intermarché) - sur le "plateau de Millevaches" dans la Creuse (23).

Oui aux projets locaux, non aux "Merde in France" !

Cette usine, nouvel exemple d’industrialisation de l’élevage, est présentée par ses promoteurs comme locale. Au lieu d’exporter les veaux en Italie pour les engraisser, ils le seraient sur le plateau des Millevaches.

Pourtant le « Made in France » n’a jamais été un gage de qualité !

Plutôt que d'être nourris à l'herbe des prairies et libres de mouvement, les animaux seront :
- parqués dans des espaces réduits,
- bourrés d’antibiotique à cause du confinement,
- gavés d'un concentré sur-protéiné engendrant de nombreuses maladies respiratoires,

L'objectif des promoteurs ? Un doublement du poids des veaux en à peine de 200 jours.

Ces conditions d'élevage industriel où le bien-être animal n'est pas respecté sont proprement scandaleuses !

Pire, la viande, d’une qualité finalement très inférieure au standard français, serait finalement exportée... en Italie et dans les pays du Sud pour être introduit dans des lasagnes et autres raviolis.

Le « made in France » semble ainsi se muer en « merde in France ».


Intermarché : stoppez la ferme-usine des 1000 veaux !

Intermarché, via sa filiale « viande » Jean Rozé, s’est engagé à acheter et écouler l’intégralité de la production à cette ferme-usine, soit 1400 veaux chaque année.

En s’engageant de la sorte, la grande distribution renforce encore un peu plus son emprise sur le monde paysan.

Progressivement, nous assistons à la disparition des petites exploitations locales et diversifiées au profit d'économies d’échelle via des fermes toujours plus grandes et uniformisées.

Le résultat ? Des règles élémentaires du bien-être animal qui ne sont pas respectées et une alimentation de mauvaise qualité.

Le « toujours plus » et « toujours plus vite » ont fait la preuve indiscutable de leur responsabilité dans la crise que traverse l’élevage actuellement.

Ce modèle est en crise... changeons de modèle !

► SIGNEZ la pétition pour interpeller le président d’Intermarché afin qu’il :
- renonce au contrat qu’il a signé avec les actionnaires de cette ferme-usine.
- ne soit pas surpris de voir les consommateurs rechercher des lieux de distribution de produits alimentaires plus éthiques !

L’équipe d’Agir pour l’Environnement

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Photos : Fr3 Limousin, Shaina http://www.photos-animaux.com




Signez pour lui ou ses frères
Signez pour lui ou ses frères

Vendredi 25 Septembre 2015 Commentaires (1)

Nature - environnement

A Notre dame des Landes, le préfet soumet à la consultation du public un projet d’arrêté pour autoriser la destruction du campagnol amphibie sur les emprises de l’hypothétique Aéroport, de ses abords et de ses accès alors que cette espèce protégée voit ses effectifs décliner sans cesse et est en mauvais état de conservation. De cette consultation, on peut prédire qu’il ne tiendra aucun compte comme il n’a tenu aucun compte de l’avis défavorable du Conseil National de la Protection de la Nature. Pire, il le déforme et dénature dans la présentation de ce projet d'arrêté qu’il semble bien décidé à publier!

En Haute-Savoie, dans le massif du Bargy, le préfet décide de faire tuer 200 à 250 bouquetins, espèce protégée, dès cet automne. Il décide cela unilatéralement contre l’avis défavorable du Conseil national de Protection de la Nature et en dépit des recommandations de l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail. Ces deux instances jugeant ces tueries inefficaces, disproportionnées voire contre-productives pour juguler les risques de transmission de la brucellose dont sont atteints quelques-uns de ces bouquetins aux cheptels domestiques ou aux humains.

Dans les Landes, le Préfet refuse obstinément de prendre des mesures pour que cesse le braconnage d’ortolans et autres petits passereaux.

Qu’ont-ils donc sous leur casquette d’apparat pour à chaque fois, ou presque, être du mauvais côté de la barricade et privilégier les pollueurs, chasseurs, bétonneurs, promoteurs de tout poil et d’une façon plus générale être du côté de tous les destructeurs de nature?

Ces technocrates qui ne savent pas toujours distinguer un hêtre d’un charme ou d’un noisetier, déformés par les écoles dites « grandes » par lesquelles ils sont passés sont un reflet fidèle de l’État en France avec ces gouvernements parfois de gauche, plus souvent de droite mais toujours anti-natures que seuls peuvent parfois faire plier les lobbies les plus ringards qui savent utiliser la violence pour se faire entendre, craindre et parfois obéir.

Partout, ces représentants de l’état savent s’assoir sur les lois et promulguer des arrêtés qu’ils savent parfaitement illégaux : le cas du loup en est l’exemple caricatural. Mais la lenteur de la justice fait que les bouquetins seront tués, les loups aussi et l’un des rares riches noyaux de population du campagnol amphibie détruit à tout jamais.

À quoi servent lois et conventions si elles ne sont pas respectées ? À quoi bon avoir des institutions comme le Conseil national de Protection de la Nature ou de l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail si leurs avis prennent la direction de la corbeille à papiers ?

Affligeant et désespérant !

Vendredi 18 Septembre 2015 Commentaires (1)

Plusieurs associations prétendant protéger les ours ont récemment cosigné une lettre adressée à Ségolène Royal la pressant de faire procéder à de nouveaux lâchers pour renforcer la population d’ours vivant dans les Pyrénées. Malgré les apparences, les précédents n’ont pas pu sauver la population originelle qui s’est éteinte. Ces translocations sont pour le moins discutables scientifiquement. Le seul intérêt qu’elles peuvent avoir est économique. Pour les ours, il s’agit ni plus ni moins que d’une déportation. C’est le bagne alors qu’ils n’ont rien fait pour le mériter. Tous ceux qui sont attachés au respect de l’animal sauvage et libre, à une Nature authentique débarrassée de gestionnaires doivent dire NON à ces translocations et ne pas les réclamer à cor et à cri.


Ourse endormie avant d'être relâchée en 2006, morte en 2007 !
Ourse endormie avant d'être relâchée en 2006, morte en 2007 !
La petite population d’une dizaine d’ours qui subsistait encore dans les Pyrénées dans les années 1990 s’est éteinte. Aujourd’hui s'il y a des ours dans les Pyrénées, Il n’y a plus d’Ours DES Pyrénées, seulement des ours originaires de Slovaquie et leur descendance, à l’exception d’un hybride né en 2004 mais qui ne semble pas s’être reproduit.

Le statut des populations d’ours et celui des populations de loups vivant en France sont donc très différents. L’existence des premières est le résultat d’interventions humaines répétées. En ce sens précis, son origine est artificielle. Mis à part le cas des loups des parcs de vision comme celui de Saint-Martin Vésubie, la population de loups en France s’est constituée et développée sans que les hommes interviennent, en partie à leur insu et dans certains cas malgré eux. C’est en ce sens que l’on peut la qualifier de naturelle en opposition avec celle des ours.

Bien entendu, même si la population d’ours qui vit dans les Pyrénées n’est là que par un artéfact humain, ses membres doivent être respectés et protégés. Responsables de leur présence, le gouvernement et les collectivités locales doivent prendre toutes les dispositions nécessaires à leur quiétude pour qu’ils puissent vivre leur vie en paix.



Des Ours pour développer le tourisme dans les vallées pyrénéennes

Les loups n’ont pas de nom sauf dans les parcs de vision et ces noms ne sont d’ailleurs connus que des soigneurs. À l’inverse, chaque ours vivant dans les Pyrénées a été baptisé dans le cadre de campagnes médiatiques. Cela n’a l’air que d’un détail, mais le rapport à un animal auquel les humains ont attribué un nom, ici un ours, n’est pas le même que pour un animal qui n’en a pas, un loup. Alors que l’on magnifie l’individualité du premier qui est ainsi personnalisé de façon très anthropomorphique, on néglige celle du second qui pourtant possède lui aussi une individualité bien marquée pour l’observateur attentif certes, mais aussi et surtout pour ses congénères puisque dans le cas des loups chaque individu a une place bien définie dans la meute. Nommer, c’est déjà posséder et domestiquer/apprivoiser symboliquement ces ours affublés de prénoms ridicules tels que Bambou, Caramelles, Caramellita, Pollen, Noisette, Plume, Moonboots… Même s’ils restent des animaux sauvages, les voilà ainsi réduits symboliquement à peluches, des doudous... C’est tellement vrai que certains de ces ours ont des peluches en effigie en vente à la boutique de l’association à l’origine des réintroductions d’ours slovènes « ADET Pays de l’Ours ».

On voit bien l’intérêt commercial et plus largement économique de ces « translocations » d’ours slovènes. D’ailleurs l’association à l’origine de ces lâchers ne s’en cache pas. Son acronyme «ADET – Pays de l’Ours» signifie «Association pour le Développement économique et Touristique» et elle se sert de la présence de l’ours sur son territoire, de sa perception dans l’opinion publique et des mythes qui lui sont associés pour « valoriser » ce territoire : développement d’un business touristique labélisé nature : « L’image de l’ours est également, pour Pays de l’Ours – Adet, un excellent moyen de valoriser le territoire, en particulier pour développer un tourisme responsable, axé sur la découverte de la nature. Les Italiens des Abruzzes et du Trentin, les Espagnols des Asturies ont réussi à dynamiser leur région en valorisant la présence ou le retour de l’ours, pourquoi pas nous !? » écrivent ses promoteurs sur leur site internet.

Pastoralisme contre Tourisme

Du point de vue économique cette association et ses communes adhérentes jouent la carte du tourisme. Elles sont favorables à la présence d’ours dans le massif et s’opposent aux communes qui jouent la carte du pastoralisme ainsi qu’aux sociétés de chasse et aux éleveurs ovins qui ne veulent pas entendre parler de ces réintroductions. Pour eux, l’ours est n’a rien d’une gentille peluche, ils le perçoivent soit comme un prédateur croqueur de brebis, soit comme un concurrent, dans tous les cas au moins comme un gêneur indésirable. Conflits d’intérêts et conflits d’usages expliquent les divergences de vue entre les acteurs économiques locaux.
Le Gouvernement actuel en la personne de Ségolène Royal a pris position en faveur du pastoralisme et ne semble pas vouloir autoriser de nouvelles translocations de plantigrades slovènes malgré les recommandations du Groupe Ours Brun de son ministère et les conclusions d’une expertise commandée par son prédécesseur au grand dam d’ADET – Pays de l’ours et d’associations qui se présentent comme des défenseurs de l’ours, Férus par exemple.

Biologie de la Conservation versus Biologie de l’évolution

D’un point de vue scientifique, il faut constater une divergence d’appréciation entre les « biologistes de la conservation » et les écologues d’un côté et les biologistes de l’évolution de l’autre. Ces derniers dont le Professeur Alain Dubois du MNHN n’ont pas bénéficié de la même écoute que les premiers lorsque furent décidées les translocations d’ours slovènes pour « renforcer »la population pyrénéenne.
Leurs arguments auraient pourtant mérité d’être pris en considération d’autant qu’il est évident que malgré les apparences, les réintroductions n’ont pas permis de sauver la population d’ours des Pyrénées. Leur souche est quasiment éteinte et on a affaire à une population de substitution. Si le but était de pérenniser cette petite population relictuelle, c’est un échec total.

Cliquez sur le tabeau pour l'agrandir
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Comme le montre bien l’arbre généalogique du Rapport du Groupe Ours de 2011, il n’existe plus d’ours de souche pyrénéenne. On fera remarquer au passage que les présentations ultérieures de ces mêmes données ne montrent plus ce fait aussi clairement. Alors qu’en 2011, les ours étaient catégorisés en ours de «souche slovène», «souche hybride» et «souche pyrénéenne», dans le tableau de 2014 ils sont catégorisés en «Ours de Slovénie», «Ours présent dans les Pyrénées» et «Ours mort», les deux dernières catégories mélangeant les ours de souche pyrénéenne et de souche slovène et leurs descendance. S’agit-il par cette nouvelle présentation de masquer la disparition des ours de souche pyrénéenne ?

En tout cas, croire que deux populations de la même espèce sont identiques et interchangeables est une erreur comme le démontre bien Alain Dubois (2008). En fait, «il n’existe pas deux populations [d’individus de la même espèce] qui possèdent exactement les mêmes compositions et fréquences alléliques, ni les mêmes particularités morphologiques, éthologiques, etc. ». La constitution de la population actuelle d’ours vivant dans les Pyrénées est donc totalement différente de celle d’origine et n’en n’est pas issue « naturellement » c’est-à-dire que sans l’intervention des hommes qui ont déplacé de façon répétée et volontairement dans ce cas des sujets de même espèce sur de longues distances : « Les populations ainsi mélangées sont tout aussi artificielles que celles de beaucoup de parcs zoologiques » (Dubois, 2008, p. 372)

Ici encore le cas du loup et celui de l’ours sont bien différents. Malgré les rumeurs infondées qui courent encore, parfois même relayées par des hommes politiques qui étaient pourtant bien placés pour savoir qu’il n’en n’est rien, le loup n’a pas été réintroduit en France. En provenance d’Italie, il a conquis NATURELLEMENT de nouveaux territoires d’abord dans les Alpes maritimes, les hautes vallées de la Tinée et de la Vésubie, puis l’ensemble des Alpes françaises et maintenant dans les autres massifs montagneux de l’Hexagone. C’est la dispersion des jeunes qui est à l’origine de cette conquête de territoires nouveaux.

Une consanguinité redoutable ?

Un argument qui revient fréquemment pour justifier ces translocations pour «renforcer» une population insiste sur les risques de dégénérescence que ferait courir la consanguinité lorsque cette population est de taille trop modeste. Si ceux qui se présentent comme des défenseurs de l’ours des Pyrénées (qui stricto sensu n’existe plus) exigent de nouvelles translocations, c’est pour ce motif. Ainsi, l’association Férus réclame de nouvelles translocations pour le limiter et rendre ainsi la population vivant dans le massif pyrénéen pérenne. En 2014, cette association tirait la sonnette d’alarme au sujet des risques liés à la consanguinité : « Dans les Pyrénées centrales se pose et se posera avec de plus en plus d’acuité, la question du problème (sic !) de consanguinité lié à un manque de diversité génétique : le mâle Pyros est le père de presque tous les ours nés depuis son arrivée, il en arrive à se reproduire avec ses filles, petites filles et arrières-petites filles. » (Férus 15 juin 2014)

Mais le gouvernement et notamment le ministre de l’écologie a fait la sourde oreille, préférant écouter les représentants des chasseurs et du pastoralisme. Aussi un an plus tard à l’occasion de l’annonce de la découverte de la naissance de nouveaux oursons, l’association stigmatise ce gouvernement : « le gouvernement français (…) ruine toute possibilité de se réjouir durablement. Il tourne le dos aux préconisations du Muséum d’Histoire Naturel (…) et refuse de lâcher quelques ourses, seule solution pour sauver l’espèce du risque de consanguinité pointé par les scientifiques : le problème est désormais beaucoup moins le nombre d’ours que leur variété génétique… »

L’association fait référence à l’étude de 2013 publiée sous le patronage du MNHN dans laquelle on peut lire : « « Les risques génétiques se traduisent par un accroissement de la consanguinité à moyen terme (10-15 ans). Cet accroissement de la consanguinité est lié au nombre réduit d’individus fondateurs, avec seulement 4 individus sur les 8 réintroduits qui ont participé à la reproduction, et au choix réduit du nombre de partenaires. Elle peut entraîner une baisse de la fécondité et de la survie des individus reproducteurs (Robert et al. 2007). » De plus « depuis 1997, un mâle adulte dominant âgé de 25 ans monopolise l’accès aux femelles dans le noyau central. Il est le père de 24 oursons sur les 28 identifiés entre 1997-2012 ». (p.13) L’impact sur la survie des populations varie : des études monterait qu’elle ne serait effective qu’à 10 – 15 ans, tandis que d’autres « suggèrent qu’on s’attend à des problèmes surtout liés à des mutations récessives à effets forts (Charlesworth & Willis 2009) et donc à des effets instantanés. » (p. 14)

Le risque de consanguinité est certes « pointé par les scientifiques » auteurs de ce rapport, mais il y en d’autres qui considèrent que ce risque est pour le moins surévalué, voire inexistant. Parmi eux le Professeur Alain Dubois, professeur au MNHN. Pour lui, « La crainte de la consanguinité qui motive certaines réintroductions d’individus au sein de populations de taille réduite s’appuie sur des modélisations mathématiques, mais elle est contredite par de nombreuses observations empiriques.» (Dubois, 2008, p.366) Celles-ci montrent au contraire que des populations de taille réduite avec un polymorphisme génétique également réduit peuvent survivre dans des conditions difficiles et se reconstituer ensuite dans des conditions favorables. Alain Dubois cite le cas rapporté par jean Dorst du Bison d’Amérique sauvés à partir de quelques individus qui avaient survécu dans une réserve de Pologne. Plus probants encore sont les cas d’espèces animales ou végétales «invasives» qui font preuve d’une expansion et d’une démographie explosive à partir de quelques individus introduits involontairement ou acclimatés volontairement. La raison en est que la sélection naturelle fait son œuvre en éliminant les porteurs de variations délétères eu égard le milieu et les circonstances car « si la consanguinité peut avoir des conséquences graves lorsqu’un grand nombre d’individus consanguins porteurs d’allèles délétères survivent, ce qui est le cas dans les sociétés humaines ou éventuellement dans des espèces domestiques où ces individus sont « protégés », il n’en va pas de même dans les populations sauvages soumises à la sélection naturelle, où les homozygotes pour de tels allèles sont contre-sélectionnés et pour la plupart éliminés» (Dubois, 2008, p. 367).

Ces données sont tellement contraignantes que l’on est en droit de se demander avec Alain Dubois si cette volonté d’éviter la consanguinité dans les populations animales n’a pas plus à voir avec le tabou de l’inceste, universel dans les sociétés humaines, qu’avec « un réel impact de celle-ci sur la valeur sélective et la survie des populations animales de petite taille. » Dans le cas des ours, c’est d’autant plus vraisemblable que tout est fait par les promoteurs des translocations pour qu’ils soient considérés comme des personnes, que depuis la nuit des temps les mythes qui leur sont associés les humanisent, qu’à l’inverse le mot désigne aussi des humains censés leur ressembler au moins par leur caractère et leur comportement. Alors quelle horreur lorsque ce malheureux Pyros « en arrive à se reproduire avec ses filles, petites filles et arrières-petites filles » !

Les translocations détruisent l’objet d’étude de la biologie de l’évolution

La translocation comporte des risques pour les populations réceptrices. Elle peut leur apporter des maladies par l’introduction de pathogènes ou bien encore introduire dans leurs pools géniques des allèles entraînant une moins bonne adaptation aux conditions régnant sur son territoire. Cependant cette modification du pool génique n’est pas toujours pénalisante. Elle peut aussi induire dans d’autres cas une meilleure adaptation puisqu’en général, contrairement ce que l’on pourrait supposer dans une perspective finaliste, l’adaptation d’une population aux conditions de son territoire n’est pas optimale. Aussi, ce n’est pas d’abord en fonction de ces risques qu’Alain Dubois critique les translocations : « les populations ainsi mélangées restent certes susceptibles d’apporter aux biologistes des informations générales sur « l’espèce », communes à toutes les populations de celles-ci, mais ne peuvent plus nous éclairer sur l’évolution fine au sein de celle-ci. Le risque est alors grand, par ignorance, d’attribuer à « l’espèce » des particularités qui ne valaient que pour certaines de ses populations. Pour le biologiste de l’évolution moderne, qui n’a plus une vision fixiste, essentialiste ou typologique de l’espèce mais qui s’intéresse à la phylogéographie, à l’adaptation locale, à l’évolution fine du comportement, elles ont perdu beaucoup de leur intérêt. » (Dubois, 2008, p. 372)

Ces réintroductions ou translocations sont donc à l’origine d’une perte d’information, voire d’une destruction de l’objet d’étude du biologiste de l’évolution et c’est d’abord à ce titre qu’Alain Dubois les dénonce. Il précise que cela « n’est néfaste que pour les hommes, ou plus exactement pour certains d’entre eux, les scientifiques, qui s’efforcent de répondre à diverses questions concernant l’histoire et le fonctionnement de la nature : comment les écosystèmes se sont-ils mis en place et ont-ils atteint la composition et la dynamique que nous observons aujourd’hui, quelle est la répartition actuelle des espèces qui y vivent, quelle a été leur histoire, celle de leurs caractères et de leurs adaptations ? Les modifications brutales de la composition des écosystèmes et de la répartition naturelle des espèces résultant de la pollution faunistique ou floristique rendent plus difficile, sinon impossible, ces reconstitutions du passé de la biosphère, et la compréhension des mécanismes de son évolution. » Elles ne se justifieraient donc, selon Alain Dubois que lorsque seraient en jeu «d’impérieuses raisons» concernant les populations humaines comme, par exemple, l’alimentation ou la santé publique. Ce qui n’est évidemment pas le cas en ce qui concerne l’ours des Pyrénées.

L’ours est le grand perdant de la translocation

Il est à remarquer que l’on n’a jamais envisagé dans les discussions entre partisans et adversaires des translocations, le point de vue de l’ours. Cela n’a rien d’étonnant en ce qui concerne les scientifiques qu’ils soient écologues, biologistes de la conservation ou de l’évolution, les technocrates des ministères, les ministres de tout bord, les députés, les maires et tous les élus des collectivités locales ou bien encore de la part de ceux que l’on désigne sous le vocable d’agents économiques. Par contre cela est beaucoup plus étrange en ce qui concerne certains parmi ceux qui se disent les protecteurs du plantigrade.

Il n’est bien sûr pas question de se mettre dans la peau de l’ours. Mais cela n’empêche pas de comprendre que l’ours ainsi «transloqué» n’est pas gagnant dans l’affaire. Il vivait tranquille dans sa forêt slovène sur un territoire qu’il connaissait parfaitement et pouvait exploiter sans trop se fatiguer, dans une réserve de chasse à l’abri des balles, des risques de collision avec une voiture… Le voilà capturé, anesthésié, mis en caisse et transporté entre douze et vingt-cinq heures (un de ces ours capturés n’a pas supporté le voyage : il en est mort). A l’arrivée, on insère dans son ventre un émetteur intraabdominal qui risque de le tuer en cas de chute ; on l’affuble d’un collier GPS/GMS et on le relâche dans un territoire inconnu qu’il doit explorer au risque de sa vie pour survivre, ce qui explique l’importance de ses déplacements la première année dans cette nouvelle contrée, un nouveau lieu de vie somme toute hostile, qui ne vaut pas l’ancien. Il va être en butte à l’animosité de bien des bipèdes autochtones : chasseurs, éleveurs, bergers, forestiers, élus démagos. Il risque une chute mortelle en parcourant des falaises inconnues, l’accident en traversant une des routes qui sillonnent son domaine vital et il sera bien seul face à un congénère qui monopolise l’accès aux femelles. Pour l’ours, c’est une déportation, c’est le bagne, et notre douce France, c’est Cayenne !

Comment se fait-il que l’on n’entende pas TOUS les défenseurs des droits des animaux condamner unanimement ce genre de pratique? Pire, comment se fait-il que des protecteurs de la Nature réclament de telles déportations en ne voyant midi qu’à leur porte. Ouvrez les yeux braves gens, laissez de côté le folklore des marchands de peluches et les boniments des offices de tourisme. Les ours dont vous réclamez l’introduction dans les Pyrénées ou ailleurs ne sont ni des peluches, ni des doudous. Laissons les vivre dans leur forêt natale et surtout respectons les !

Un dernier mot

Si fondamentalement, ce n’est pas pour les mêmes raisons que le chercheur et l’écologiste profond condamnent les translocations, il n’en reste pas moins qu’ils partagent bien des arguments. Il y a des pertes irréversibles et dans bien des cas les occidentaux ont commis des atteintes irréparables à la Nature. Or les translocations délivrent à ce sujet deux messages principaux comme le souligne avec lucidité et finesse Alain Dubois. Elles peuvent être porteuses d’un message positif « il affirme que, même si elles peuvent être à certains égards dangereuses, ou du moins non directement utiles à l’homme, toutes les espèces vivantes du globe ont le droit d’exister et de partager cette planète avec nous »

Mais ce n’est pas cela que va retenir le public. Le message qu’il va retenir « c’est que, ce que l’homme a détruit, il peut le réparer, que dans ce domaine rien n’est irréversible, que le deus ex machina peut toujours sortir de sa boîte pour restaurer ce qui a été abîmé par notre civilisation. Or ce message est fallacieux et dangereux. Sa conclusion logique immédiate est que, si nous pouvons réparer ce que nous avons cassé, il n’y a pas de raison de modifier la relation de notre société à la nature. D’un point de vue pédagogique, ce message convient très bien aux forces sociales qui dirigent notre société, et qui, principalement pour des raisons de profit immédiat, ne souhaitent nullement modifier la « gestion » actuelle de la nature, des ressources non renouvelables, de l’énergie, des espèces vivantes, etc. Il s’agit typiquement d’un de ces messages résolument optimistes et constructifs que notre société souhaite, appuie et même exige. Malheur en revanche à celui qui insistera sur le fait que chaque extinction d’espèce (fût-elle de sangsue, de moucheron ou de cloporte) sur notre planète est un fait irréversible et « sans consolation ». Désabusé peut-être, mais lucide, le Professeur Alain Dubois.

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Références

Dubois Alain (2008). « La notion de pollution biotique : pollutions faunistiques, floristiques, génétiques et culturelles » , Bull. Soc. zool. Fr., 2008, 133(4) : 357-382.

Quenette Pierre-Yves, Rauer Georg, Huber Djuro, Kazensky Petra, Knauer Felix, Mustoni Andrea, Palazon Santiago & Zibordi Frederico (2006). « Comparaison du comportement spatial d’ours bruns réintroduits et non réintroduits en Europe », ONCFS Rapport scientifique 2006 : 21 - 25

BOITANI Luigi, CLOBERT Jean, LE MAHO Yvon, QUENETTE Pierre-Yves, SARRAZIN François, SAVOURÉ-SOUBELET Audrey (2013). Expertise collective scientifique « L’Ours brun dans les Pyrénées, Muséum National d’Histoire Naturelle, Paris.

Rapports Ours Brun 2011, 2014 

Lettre ouverte de la Coordination Associative Pyrénéenne pour l’Ours (CAP Ours) à Madame la Ministre de l’Ecologie, mardi 1er septembre 2015.ici

Illustrations

L’ourse Franska encore endormie avant son relâcher en 2006. Photo J.J. Camarra / ONCFS / ETO prise sur le site de Férus. (Cette ourse introduite en 2006 est morte en 2007 !)

Tableau en annexe du Rapport Ours 2011
 

Dimanche 6 Septembre 2015 Commentaires (0)

Elle avait bien raison la Fontenaisienne qui avait écrit sur un cahier d'enquête publique qu'avec la conversion du CEA de Fontenay aux Roses du nucléaire au biologique, les habitants des communes riveraines étaient passés du risque nucléaire au risque bactériologique sans que l'on ait demandé leur avis. En fait tant que les INB du site ne seront pas définitivement démantelées à une date qui, comme l'horizon, s'éloigne lorsque l'on croit l'approcher, les deux risques se cumuleront !

Les expériences de vivisection en préparation au sein du laboratoire Mircen 18, route du Panorama en sont la preuve.


Dans son «Dossier d'information destiné au public» le CEA informe a minima, au risque de se moquer des gens. Il se montre très disert pour expliquer ce qu'est un OGM, une information que tout un chacun peut se procurer sur une quelconque encyclopédie. Il est par contre avare d'informations tant sur les mesures de sécurité qu'en ce qui concerne les OGM en cause, les maladies qu'ils peuvent provoquer et le pourquoi de la nécessité de les modifier génétiquement.

Sur les mesures de sécurité qui seront prises, le texte se contente de renvoyer sans plus de détail aux arrêtés ministériels. Il se borne à préciser que ces mesures réglementaires seront appliquées ! Qu'elles soient appliquées, on l'espère mais qui ira contrôler, dans quel cadre ? Il n'y a rien au niveau biologique qui corresponde à l'ASN, le gendarme du nucléaire et ses fameuses lettres d'inspection ! Et l'on ne peut que s'inquiéter lorsque l'on lit que pour le CEA « le risque de dissémination accidentelle est théorique du fait des procédures opératoires mises en place »

Ce manque de contrôle externe est bien regrettable. En effet, la seule énumération de ces OGM fait froid dans le dos : «virus de la famille des lentiviridae (lentivirus HIV-1 et EIAV) et des paravoviridae (AAV)».
En note il est précisé que HIV est l'acronyme de «virus d'immunodéficience humaine» sans ajouter qu'il s'agit du sida, du «virus de l'anémie infectieuse équine» et du «virus adéno-associé».

C'est sur ces virus que l'on aurait aimé avoir des explications, sur le pourquoi de leur emploi et de leurs modifications génétiques mais le CEA se borne à nous répéter que génétiquement modifiés, ils ne seront pas dangereux pour l'homme et en tout cas, même si une personne est contaminée, il n'y a pas de risque d'épidémie. ( Je résume en français courant le jargon du texte).
Certes, mais il faudrait préciser que le virus de l'anémie infectieuse équine s'il n'est pas dangereux pour l'homme, l'est pour les chevaux chez qui il provoque une maladie infectieuse très contagieuse. Elle est actuellement classée comme un danger sanitaire de 1ère catégorie.

Quant au virus adéno-associé, son utilisation prouve que des primates (singes) seront utilisés dans ces recherches. Car il s'agit de vivisection, sophistiquée peut-être mais de vivisection pure et dure quand même. Le vocabulaire employé le masque parfaitement aux yeux d'une personne non avertie.

Dans le texte, il est fait référence à des «modèles» : «le premier pan de son activité concerne la mise au point de modèles permettant de reproduire fidèlement différentes maladies neurovégétatives» et «le deuxième grand versant de l'activité de Mircen concerne l'utilisation de ces modèles pour pour l'évaluation de nouveaux traitements par thérapie génique».
Pour comprendre ces textes il faut savoir que les modèles en question, ce ne sont pas des modèles mathématiques, ce sont des êtres vivants et souffrants : ce sont des animaux plus ou moins bricolés (génétiquement ou non) sur lesquels on s'efforce de reproduire les symptômes d'une maladie pour ensuite tester des substances pour tenter de les traiter. Ainsi explicitées, ces recherches cessent d'avoir un aspect aimable. C'est de la vivisection avec son lot de souffrances pour les souris, macaques que l'on a privé de liberté et que l'on torture pour des résultats des plus aléatoires !

Comme l’explique One Voice sur son site : «La plupart des maladies humaines n’affectant pas les animaux, on en simule les symptômes sur des “organismes modèles”. Pour simuler la maladie de Parkinson, par exemple, on injecte à des singes, à des rats ou à des souris une neurotoxine qui détruit les cellules du cerveau.»

Il semblerait que les méthodes pour rendre les macaques et les rongeurs malades soient dans le cas présent plus sophistiqués mais même dans ces cas, il devrait être évident que «ces symptômes provoqués de façon artificielle n’ont rien de commun avec les troubles chez l’être humain qu’ils sont censés simuler. D’importants aspects des origines de ces troubles, comme les habitudes alimentaires, le style de vie, la consommation de drogues, la pollution et autres nuisances, le stress et les facteurs psychologiques et sociaux, ne sont pas pris en compte. Les résultats d’études à base d’expérimentations sur des animaux sont donc trompeurs et inexploitables».

Il n'est donc pas étonnant que «parmi les médicaments potentiels – qui paraissent efficaces et sans danger quand ils sont testés sur des animaux – 92 % échouent aux tests cliniques, soit parce qu’ils ne sont finalement pas assez efficaces, soit en raison d’effets secondaires indésirables. Sur les 8 % de substances acceptées, la moitié sera par la suite retirée du marché une fois que des effets secondaires graves et souvent même létaux chez l’être humain seront devenus évidents.» selon les rapports de la «Food and Drug Administration» que cite One Voice.

Les nucléocrates du CEA sont de ceux qui nous ont précipités dans l'impasse de l'énergie nucléaire, et voila que sa branche biologie s'enferre dans une autre impasse : des animaux, même bricolés, ne peuvent pas être des "modèles" pour l'homme, chaque espèce étant différente. De plus, il existe aujourd'hui des méthodes de remplacement beaucoup plus fiables et qui représentent l'avenir ! Une fois encore le CEA avec Mircen se trompe de route. La route qu'il a choisit est rouge du sang des animaux martyrisés et massacrés pour rien.

Il est étonnant que ce haut lieu de la torture animale n'ait pas vu manifester devant ses barbelés des militants anti-vivisection. Il est vrai que le CEA est plus connu comme un centre d'étude atomique que comme un Centre d'Expérimentation Animale.

Ajout Le 28/08/2015

La pétition « Non au projet de laboratoire pratiquant des expérimentations sur les animaux au sein du CEA de Fontenay-aux-Roses ! » mise en ligne par Damien Tixier a reçue fin août près de 22 000 signatures. Vous pouvez encore la signer, si ce n’est déjà fait ici


Références :

Dossier d'information sur l'utilisation confinée d'OGM au CEA de Fontenay-aux-Roses : ce dossier est consultable sur le site de la ville jusqu'au 3 septembre 2015 ici

L'article de One voice sur l'expérimentation animale est ici

Mardi 25 Août 2015 Commentaires (0)

Le ministère de l'écologie a publié au cours de cet été une batterie d'arrêtés et de décrets autorisant des atteintes plus ou moins graves selon les cas à la Nature et à l'environnement. Avec Ségolène Royal à sa tête, ce ministère devrait changer de nom et se nommer le ministère de l'anti-écologie. Et dire qu'il y a des «verts» qui voudraient entrer dans ce gouvernement !
Le dernier en date de ces décrets ouvre la possibilité de dérogations à l'interdiction de circulation motorisée dans les espaces naturels pour l'accès à des établissements touristiques d'altitude offrant un service de restauration.


Il s'agit de véhiculer les clients de ces restaurants en motoneige entre la fermeture des pistes et 23 h. Ces dérogations sont la porte ouverte à tous les abus et dérives. La rentabilité économique de la haute montagne à n'importe quel prix : non, merci ! Il faut montrer que nous ne sommes pas d'accord. Ce projet de décret est soumis à consultation publique, nous devons nous exprimer !

Voici à titre indicatif voici ma contribution à la consultation publique. Quiconque, s'il le désire, peut s'en inspirer pour motiver son avis. La consultation est ouverte du 24 août au 14 septembre 2015.

Incohérences consternantes : non à ce projet de décret !

Alors que l'on veut simplifier le droit de l'environnement, ce projet de décret le complexifie. De plus il ouvre la porte aux abus et aux contentieux ; les décisions d'accorder ou non les dérogations par le maire pouvant être contestées devant les tribunaux. Faut-il en conclure que la simplification de ce droit n'est bonne que lorsqu'il s'agit d'assouplir les règles protégeant l'environnement et la nature?

En haute montagne la pratique actuelle du ski de descente fait assez de ravages. Inutile d'en rajouter pour aggraver encore les atteintes à la tranquillité de la faune vivant dans ce milieu hostile.Elles sont autant d'atteintes à la biodiversité.

La montagne et notamment la haute montagne ne peut être considérée exclusivement comme un terrain de jeu pour citadins, terrain de jeu à rentabiliser économiquement ! D'ailleurs comme l'avait remarqué en son temps France Nature Environnement les nuisances dues à ce supplément de circulation motorisée devraient l'emporter sur les avantages économiques. En effet, ce qui sera gagné par les restaurateurs en altitude sera perdu pour ceux de la station ou du village.

Enfin le ski de descente avec l'entretien des pistes notamment et parfois les remontées mécaniques est une activité qui utilise beaucoup de pétrole et son bilan carbone n'est pas bon. Pourquoi permettre ce qui n'est rien d'autre qu'un gaspillage d'énergie supplémentaire? Est-bien utile d'en rajouter avec la circulation de motoneiges une fois les pistes fermées ? À quelques mois de la fameuse COP 21, la permission d'un supplément d'émissions de « gaz à effet de serre» ne fait pas sérieux.

Je sais bien que les jeux sont faits et que donner son avis ne sert à rien sinon à marquer le coup comme le prouvent les nombreuses consultations passées notamment sur les question de protection de la nature et d'environnement et je trouve que le Conseil national pour la protection de la nature est bien trop accommodant avec les intérêts privés de directeurs de stations et de gargotiers!
Ne publiez pas ce décret,svp!

Pour accéder au texte du décret et déposer votre commentaire suivre ce lien 

Mardi 25 Août 2015 Commentaires (0)

Il serait question de fourguer à l'Arabie Saoudite les frégates qui nous restent sur les bras et nous coûtent une fortune en entretien et en gardiennage. Comme leur coût est élevé, l'Arabie Saoudite s'associerait à l'Égypte qui voudrait bien en disposer mais n'a pas les moyens de se les offrir.


Pour justifier ce fiasco financier, Michel Sapin à déclaré que ne pas vendre ces frégates était une décision politique "indispensable " car la France ne pouvait "livrer du matériel militaire à un pays qui aujourd'hui viole les règles internationale en occupant une partie de l'Ukraine".
Passons sur le fait que Monsieur Sapin oublie que la Crimée est de par son histoire une province russe ratachée à l'Ukraine au temps de l'empire soviétique. Son atlantisme qu'il partage avec Hollande et de nombreux PS l'égare.
Certes la Russie n'est peut - être pas une démocratie exemplaire dans l'absolu mais elle l'est incomparablement plus que l'Égypte, devenue une dictature militaire.
Avec l'Arabie Saoudite, la comparaison serait injurieuse pour la Russie.
Oubliée la condamnation à 1000 coups de fouet du blogueur Raif Badaoui, oubliées les décapitations au sabre, les amputations, le statut des femmes... Bref la charia en application dans cette monarchie qui fait bon marché des droits de l'homme ne la distingue guère du régime que veut instaurer l'état islamique!
Atlantisme quand tu les tiens, ce sont les américains qui font la loi et c'est nous qui payons !
La politique extérieure de Hollande est tout aussi condamnable que sa politique intérieure !

Vendredi 14 Août 2015 Commentaires (0)
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