En réalité, Le Signal n’était rien d’autre que d’une barre de béton, un bâtiment construit imprudemment sur une dune trop près de la mer, une verrue défigurant le paysage, un non-sens écologique dont l’océan a eu raison ! Cette démolition est un avertissement à ceux qui veulent une résidence « pied dans l’eau » et défigurer un littoral qui sait se défendre.
Par contre le délire climato-catastrophiste qui a saisi les médias à l’occasion de sa démolition est d’autant plus stupéfiant que le réchauffement climatique est loin d’être un facteur déterminant dans l’érosion de la côte atlantique, à supposer même qu’il y soit pour quelque chose, ce qui est loin d’être assuré.


Le signal dans les années 70
Le signal dans les années 70
Le Signal était un ensemble de deux bâtiments d'habitat collectif, situé à Soulac-sur-Mer station balnéaire sur la côte atlantique. Le premier bâtiment a été construit en 1967 et le second en 1970, l’ensemble formait une barre de quatre étages isolée sur le haut du cordon dunaire à environ 200 mètres de l'Océan et séparé de celui-ci par une dune. A cet endroit le trait de côte a reculé de 5m par an en moyenne. En 2014, l’immeuble se trouve à ras des flots et devant le risque d’effondrement, un arrêté préfectoral impose d’évacuation des 78 appartements de cette barre. Après que les propriétaires aient réussi à se faire indemniser à la suite d’un long combat judiciaire, la démolition a commencé le 3 février en présence entre autres de deux ministres qui avaient fait le déplacement.
 
L’événement a eu ainsi un retentissement national et les officiels, députés, élus locaux, médias, ont entonné avec une belle unanimité la rengaine de la catastrophe climatique.
 
« Cette construction monumentale de Gironde, située en bord d'océan et symbole malgré elle de l'érosion du littoral et du changement climatique, sera enfin démolie en 2023. » (Jean Cittone, le 22/12/2022). Ce titre du Figaro est sobre relativement à ceux de ses confrères écrits à la veille de la démolition de l’immeuble.
 
Pour FR3 Bordeaux « La démolition du Signal à Soulac-sur-Mer, symbole des changements climatiques, débute officiellement » (Sandrine Papin Publié le 03/02/2023) ; elle oublie l’essentiel, le recul du trait de côte dû à une érosion marine continue dont on s’est alarmé dès le XVIIIe. Elle cite le ministre de l’écologie, Christophe Béchu, sans commenter ses propos lorsqu’il met sans distinction toutes les côtes dans le même sac, rend le réchauffement climatique responsable de tout alors que dans certains cas, le problème ne vient pas de la mer mais des terres (j’y reviendrai) et  qu’il donne des estimations d’élévations du niveau de la mer sans signification puisqu’il ne précise pas les échéances de leurs réalisations : « Le Signal incarne l’érosion du littoral et ses effets sur les côtes françaises. « Les experts nous disent qu'en fonction du nombre de degrés dont la planète va augmenter, on aura de 30 à 60 à 120 centimètres de montée des eaux dans notre pays. Ce sont 975 communes en France qui à un titre ou à un autre vont être concernées et aussi 50 000 logements, 750 entreprises », rappelle le ministre.» On se demande bien pourquoi la journaliste rapporte ces propos sans les mettre en perspective ! Catastrophisme, quand tu nous tiens !
 
Avec Ouest France, le symbolique est dépassé. « « On était les premiers réfugiés climatiques de France » : un ancien de l’immeuble Le Signal raconte » Dans ce titre le journal donne la parole à un ancien résident. Et le journaliste ne trouve rien à dire lorsque dans le corps de l’article le même homme déclare : «« Ce n’était pas idiot de le construire là, analyse rétrospectivement Jean-José Guichet. Mais je pense qu’à l’époque on n’a pas assez regardé ce qu’il s’était passé au XIXe siècle », quand l’érosion avait, selon lui, déjà posé son empreinte sur la côte soulacaise » (souligné par moi). Au XIXème ! Donc pendant le « Petit âge glaciaire » qui sévit encore dans la première moitié de ce siècle ! Mais ni cet ancien résident, ni surtout le journaliste ne sont à ça près ! Des réfugiés climatiques en France, c’est tellement plus fun que l’idiotie d’avoir construit à cet endroit. Plus qu’une idiotie d’ailleurs, cette construction apparaît rétrospectivement comme une aberration écologique et paysagère. Ce n’est pas un hasard si beaucoup de Soulacais  l’appelait « La Verrue ».
 
Mais la palme revient à Libération où ce fait divers est classé dans la rubrique «Climat » ! Ce journal n’y va pas de main morte : titre de l’article « Démolition de l’immeuble «le Signal» en Gironde, théâtre de la première expropriation climatique française » et chapô : « L’immeuble des années 60 de Soulac-sur-Mer était fragilisé par le recul de la dune creusée par la montée des eaux. Une conséquence du changement climatique, qui menace des milliers de logements sur la côte. » (3 février 2023). ET non la montée des eaux entre 1965 et 2014 est bien trop faible pour avoir un effet ! In fine l’article met dans le même sac littoral sableux de la côte aquitaine et falaises du pays basque et rajoute des dizaines de mètres dues au RC «Selon les scientifiques de l’Observatoire de la côte de Nouvelle-Aquitaine, d’ici à 2050, le littoral sableux du golfe de Gascogne pourrait reculer de 50 mètres et les côtes rocheuses du Pays basque de 27 mètres. Le dérèglement climatique, qui devrait engendrer ces trente prochaines années une montée des eaux similaire à celle mesurée sur tout le siècle dernier, menace également d’accentuer le phénomène de plusieurs dizaines de mètres supplémentaires par endroits. » La montée des eaux sur l’ensemble du XXe siècle, c’est 170 millimètres ou 17 centimètres ! Plusieurs dizaine de mètre de recul pour 17 cm, pour juste de quoi prendre un bain de pied, bizarre !

Ces exemples me semblent suffire pour montrer l’emballement médiatique mais j’aurais pu en prendre beaucoup d’autres.  Qu’ils soient locaux, régionaux ou nationaux, ils ont chanté à leurs lecteurs la même chanson reprise pour l’essentiel à l’AFP et répétée avec quelques variantes dans le meilleur des cas ! Significativement Wikipédia donne pour seule cause le réchauffement climatique dans un article par ailleurs assez bien documenté.
 
Pourtant ce n’est que très récemment que médias et politiques se réfèrent au réchauffement climatique lorsqu’il est question du retrait de côte. D’ailleurs, après le 3 février, on peut remarquer que dans les titres et les articles consacrés au « Signal » les références à ce réchauffement se font plus rares, plus discrètes voire absentes. L’emballement journalistique s’apaise mais l’occasion était trop belle pour ne pas la saisir : le réchauffement climatique va produire sinon des milliers de réfugiés sur les côtes françaises  du moins des milliers de propriétaires sinistrés, des propriétaires de résidences secondaires pour la plupart d’entre eux !
 
Evidemment, le réchauffement n’est pour rien ou presque dans ce phénomène de retrait de côte.
 
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Samedi 11 Février 2023 Commentaires (0)

Devant les risques de pénurie d’électricité cet hiver dus au déboires des réacteurs d’EDF et aux sanctions de l’UE contre la Russie, Stéphane Lhomme directeur de « l'Observatoire du nucléaire » et animateur du site « Refus Linky Gazpar » a publié sur son blog un article mettant en évidence la menace grâce aux compteurs Linky d’une gestion étatique autoritaire et totalitaire de la consommation d’électricité des gens.
J’ai repris ici les passages les plus significatifs de ce texte.


Pénurie d'électricité : Stéphane Lhomme dénonce les potentialités totalitaires des compteurs Linky
« Dans leur récente tribune  (Le Monde, 15 juillet 2022), quatre experts demandent que "tous les Français (particuliers, artisans, PME, etc.)" se voient proposer d'être rémunérés pour réduire, par le biais des compteurs électriques Linky, leur consommation d'électricité lors des pics de consommation.
 
Il s'agit là de la version souriante et naïve d'une affaire beaucoup plus inquiétante pour la consommation des citoyens mais aussi pour leurs libertés. En effet, comme nous l'avons dénoncé lors de centaines de conférences depuis le lancement du programme Linky en décembre 2015, les compteurs communicants peuvent être utilisés de façon autoritaire et, loin de les rémunérer, en sanctionnant financièrement les habitants.
 
(…) 
 
Malgré les belles promesses de respect des droits, toutes les potentialités des compteurs Linky pourront être utilisées, et plus vite qu'on ne le pense : la faillite du parc nucléaire français et la guerre en Ukraine annoncent pour cette hiver de probables pénuries d'électricité.
 
Rappelons d'ailleurs que, chaque hiver depuis plus de 20 ans, et même lorsque les réacteurs nucléaires fonctionnent correctement, la France est massivement importatrice d'électricité auprès de ses voisins et en particulier l'Allemagne. Confrontée à la crise du gaz russe, cette dernière ne pourra pas nous alimenter cet hiver, et ce alors que la production nucléaire d'EDF sera très basse.
 
Lundi 23 Janvier 2023 Commentaires (0)

En décembre 2022, le Conseil et le parlement européen se sont mis d’accord sur le texte d’une loi interdisant l’importation de produits issus de zones déforestées. Sont visés : huile de palme, bœuf, bois, café, cacao, caoutchouc et soja ainsi que un certain nombre de produits dérivés tels que le chocolat, les meubles, le papier imprimé et certains dérivés à base d'huile de palme.1
Cette loi a été aussitôt célébrée par les écologistes occidentaux et les ONG environnementalistes comme une avancée majeure dans la lutte contre la déforestation importée. Sous l’apparence louable de la lutte contre cette déforestation il s’agit en fait d’un bel exemple d’une forme d’écologie colonialiste, européenne dans le cas présent, matinée de protectionnisme pour des produits comme le bœuf !


Bien entendu, il est nécessaire d’enrayer la déforestation partout où elle se produit au Sud comme au Nord mais la façon de procéder de l’UE qui tente de profiter de sa position de force sur le marché mondial pour contraindre les pays du Sud à des comportements « vertueux » qu’elle-même est loin d’avoir relève non seulement d’une approche colonialiste du problème mais sera de plus inefficace parce qu’elle fait bon marché de la dimension sociale du problème et croit pouvoir se passer de l’avis et de la participation des populations concernées. 2
 
Rien d’étonnant à ce que des ONG Greenpeace et WWF dont les ingérences dans les affaires de pays émergeants ou en voie de développement sont notoires aient salué « une première avancée » vers une protection mondiale des forêts. Première avancée, parce que jamais contentes et sans cesse dans la surenchère, elles voudraient encore plus. 3

Plus étonnant, cette loi a été également encensée par des députés européens du Parti populaire européen (droite – PPE) dont l’écologie n’est pourtant pas une préoccupation majeure lorsqu’il s’agit de leur propre territoire. Même d’Emmanuel Macron n’a pu s’empêcher de lancer un cocorico : « la France a montré la voie » s’est-il auto-félicité sur les réseaux ! Une telle unanimité n’est-elle pas quelque peu suspecte lorsque ce sont des pays du Sud qui sont principalement visés ? 4
 
Mercredi 11 Janvier 2023 Commentaires (0)
Au départ il y avait un lien formel entre cette taxe et le mécanisme de soutien aux ENRi nommé « Obligation d’Achat » par lequel le fournisseur historique EDF est dans l’obligation d’acheter les surplus ou la totalité des productions d’électricité renouvelables selon un tarif donné qui a été longtemps supérieur au prix du marché, l’Etat remboursant EDF de ce manque à gagner. L’Etat finançait ainsi les obligations d’achat EDF, en payant l’écart entre le prix d’achat d’EDF et le prix sur le marché de l’énergie. Mais l’opération était blanche pour elle. Elle se remboursait à son tour par une taxe payée par les consommateurs d’électricité : la CSPE. Entre 2002 et 2021, Cette CSPE a enregistré une hausse de 650% !

Cette « obligation d’achat » avait pour objectif de soutenir la filière industrielle des ENRi (énergie,nouvelles renouvelables intermittentes) et inciter les petits producteurs et particuliers à produire un surplus de consommation pour le revendre à EDF et ainsi, en tirer des revenus.
Les superprofits des promoteurs de l’éolien et du solaire ont donc été pris ni dans la poche d’EDF qui est remboursée (en principe !) par l’état du manque à gagner, ni dans celle de l’état qui rembourse EDF mais dans celle des consommateurs, c’est-à-dire nous tous, via la CSPE. Nous avons donc été contraints de soutenir financièrement le développement de ces énergies quoi que nous puissions penser de leur utilité.

Cerise sur le gâteau, les particuliers aisés, heureux propriétaires d’une villa bien isolée au toit couvert de panneaux voltaïques tiraient ainsi un revenu de la consommation d’un locataire d’une HLM, passoire thermique !

Ce mécanisme a été modifié mais fonctionne en gros encore de la même manière.

Depuis l’explosion brutale et inattendue du prix de l’électricité sur le marché, le prix garanti par les Obligations d’Achats (devenues  par la suite en Complément de rémunération) se trouve bien inférieur au prix du marché. C’est alors le producteur d’ENR qui rembourse le surplus à l’état. Ainsi, quand les prix de l’énergie électrique flambent, l’Etat gagne des milliards d’euros grâce aux énergies renouvelables. L’état l’engrange sans le redistribuer par une CSPE qui devrait être négative !
 
Lundi 26 Décembre 2022 Commentaires (0)
Le nucléaire est à la peine en France et avec lui, les pro-nucléaires. Comme la meilleure défense est encore l’attaque, ils accusent les écologistes (auxquels ils réduisent les anti-nucléaires) d’être la cause des problèmes rencontrés par les réacteurs d’EDF dont l’arrêt se prolonge. Comme si les écologistes étaient responsables des corrosions sous contraintes, des problèmes de planning, etc. ! Ils les accusent d’être responsables de l’absence de développement de la filière. Ce serait à cause d’eux qu’un seul réacteur a été construit depuis des années. Mais lorsque l’on constate que ce seul réacteur accuse douze ans de retard pour sa mise en service avec un dérapage des coûts passant de 2 milliard à plus de 12,4 milliards d'euros, soit une hausse de 265 % du prix initial, on comprend pourquoi il n’y en a eu qu’un seul !  Et là aussi, les écologistes n’y sont pour rien !
En fait, la spécificité des écologistes français c’est de n’avoir jamais été capables d’empêcher la nucléarisation à marche forcée de la production d’électricité et de n’avoir pu par la suite qu’influer à la marge sur son développement quoi que puissent dire les technocrates du nucléaire et leurs groupies.
Jeudi 22 Décembre 2022 Commentaires (1)

Au quotidien

Au bout d'un chemin qui s'efface, ces pommiers tous morts et recouverts de lichens
Au bout d'un chemin qui s'efface, ces pommiers tous morts et recouverts de lichens
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Vendredi 11 Mars 2022 Commentaires (1)

L’article qui suit est une longue mise au point sur le passif de la gauche dite de gouvernement notamment au cours du dernier quinquennat de François Hollande. Un passif qui n’a guère été reconnu par cette gauche et notamment par le PS. Je l’effectue à partir d’une critique d’un court article que Gilles Mergy a publié sur le blog « Osez-Fontenay », symptomatique de cette absence et qui a été pour moi un déclencheur. C’est pourquoi je souhaite souligner en avant-propos que j’ai participé avec Gilles pendant de nombreuses années à la même équipe municipale. Je n’ai pas eu et n’ai pas de désaccord avec lui pour ce qui est des affaires municipales, et si j’étais encore impliqué dans les affaires municipales de Fontenay, je soutiendrais son action et celle de l’opposition municipale Fontenaisienne actuelle qui réunit Gauches et Ecologistes d’EELV.


Je m’en tiendrai pour l’essentiel au quinquennat de François Hollande au cours duquel ce que G. Mergy nomme « la gauche de gouvernement », si tant est qu’elle ait existée, a explosée ; EELV ayant quitté le gouvernement. Dans le gouvernement Valls, d’écolos, il ne restait que quelques individus que le PS avait réussi à débaucher et qui ont rompu avec leur parti pour des postes de ministres et autres avantages. On comprendra aisément la réticence d’EELV  face à une nouvelle union avec le PS : Chat échaudé... ! Sur ce point, on ne peut donner tort à ce parti d’autant que le PS, même s’il possède encore des bastions ne représente presque plus rien à l’échelon national comme on peut le constater jour après jour à la lecture de la pléthore de sondages pour l’élection présidentielle dont on nous abreuve. La chute sans fin d’Anne Hidalgo dans ces sondages n’est pas due principalement à sa personne, ni à sa campagne mais à son étiquette PS et au discrédit d’une « gauche de gouvernement » disparue mais dont le souvenir est encore vivace dans l’électorat des classes moyennes et populaires. Retour donc sur une histoire récente : le quinquennat de François Hollande.
Dimanche 27 Février 2022 Commentaires (0)

Les défendre par voie légale risque d’être plus difficile : le gouvernement a trouvé à l’Assemblée Nationale une majorité confortable pour modifier le code de l’environnement afin de permettre au béton et au goudron – surtout au goudron – de couler sans que des arbres « mal placés » les en empêchent ! Ils pourront être abattus beaucoup plus facilement !


Pour les arbres d’alignement, l’année a mal commencé!
La loi de reconquête de la biodiversité de 2016 avait reconnu la valeur patrimoniale des alignements d'arbres et créé un régime spécifique pour leur protection concrétisé dans l’article L. 350-3 du code de l’environnement. Cet article permettait de défendre efficacement ces arbres comme le prouvent de nombreux recours contentieux gagnés grâce à lui. Il était devenu la bête noire des aménageurs et collectivités maniaques de la tronçonneuse. L’exécutif s’est donc attaché à le modifier de façon telle qu’il perde pratiquement toute efficacité. Il a fait voter à l’Assemblée nationale les modifications appropriées dans l’article 62 de la loi fleuve « relative à la différenciation, la décentralisation, la déconcentration et portant diverses mesures de simplification de l'action publique locale », dite “Loi 3DS”. Tous les amendements visant à supprimer cet article ou à le réécrire pour restaurer la force initiale à l’article 350-3, notamment ceux de l’écologiste Delphine Batho, ont été repoussés le 16 décembre 2021 et le projet de loi a été adopté le 7 janvier dernier.  [clic sur la photo pour l'agrandir]

Comme l’expose très bien le premier paragraphe de l’article 350-3 du code de l’environnement dont les députés ont réduit la portée « Les allées d'arbres et alignements d'arbres qui bordent les voies de communication constituent un patrimoine culturel et une source d'aménités, en plus de leur rôle pour la préservation de la biodiversité et, à ce titre, font l'objet d'une protection spécifique. Ils sont protégés, appelant ainsi une conservation, à savoir leur maintien et leur renouvellement, et une mise en valeur spécifiques. » Ces arbres sont des écosystèmes en eux-mêmes. Comme le fait remarquer un lecteur d’Actu environnement, les vieux arbres d'alignement de bords de routes, à force d'être ébranchés, comportent des loges d'animaux protégés par la loi, tel le Pic noir, la Sittelle torchepot et des gîtes à chauves-souris et tant qu’ils ne menacent pas la sécurité des personnes et des biens, ils devraient être conservés.

Si la contribution des arbres d’alignement à l’atténuation du réchauffement climatique n’est pas certain, néanmoins il est évident qu’ils protègent des écarts de température et notamment des chaleurs caniculaires. Ce patrimoine arboré participe donc à l’adaptation à ce réchauffement. Ils sont donc à préserver surtout si ce réchauffement devait se poursuivre. Nul n’ignore cela et sans doute pas le gouvernement et les députés de sa majorité. Mais ils s’en foutent. Le climat, ils ne s’y intéressent que pour le business vert et les profits qui vont avec.
 
Il faut applaudir Delphine Batho (Génération Écologie) d’avoir combattu à l’Assemblée Nationale pour défendre l’article du code de l’environnement protecteur. Combat perdu d’avance mais qui a eu le mérite de mettre le Gouvernement et ses députés devant leur responsabilité, de montrer leur connivence avec les promoteurs d’infrastructures routières et autoroutières, avec les attardés de la tronçonneuse qui ne voient dans les arbres que du mobilier routier ou urbain, avec ceux qui ne font pas la différence entre un arbre adulte et un jeune baliveau. Elle a mis le doigt là où ça pouvait leur faire mal et ternir leur image. Elle a dénoncé toutes les petites entourloupes qui se cachaient au détour d’une phrase dans ce texte qui affirme dans la plus pure tradition orwellienne protéger alors qu’il détricote les protections existantes.[Voir la transcription du débat sur le site de l’AN ici : https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/comptes-rendus/seance/session-ordinaire-de-2021-2022/deuxieme-seance-du-jeudi-16-decembre-2021
 
Cette modification d’un article du code de l’environnement est un nouvel et bel exemple des dispositions qui visent à empêcher d’agir en justice les contre-pouvoirs associatifs et les citoyens, comme c’est déjà le cas pour les questions d’urbanisme, d’implantation d’ENR, etc. Il ne faudra pas s’étonner si, mis dans l’incapacité de faire respecter les arbres et la protection de la nature par voie légale, ils passent à l’action directe et aux actions de résistance pour y parvenir.
 
Selon Laurent Radisson « La prochaine étape est celle de la commission mixte paritaire (CMP), dont la date n'est pas encore connue. Son adoption durant cette mandature n'est toutefois pas acquise compte tenu des fortes divergences entre les deux assemblées et du calendrier contraint par les échéances électorales. » [Actu-environnement.com du 6 janvier 2022] Tout n’est donc pas encore perdu ! Mais il vaut mieux ne pas compter sur son seul bulletin de vote. Ce sont les mobilisations locales autour de ces arbres lorsqu’ils sont menacés qui créeront des rapports de force permettant de les préserver. Somme toute, la plupart des élus souhaitent l’être de nouveau !

Photo : ©jfd
 
Lundi 17 Janvier 2022 Commentaires (0)

Habiter une région redessinée par le fait du prince, pure entité administrative et être écologiste sont les deux raisons pour lesquelles je n’ai pas voté aux élections régionales de 2015 et c’est pour ces mêmes raisons que je ne voterai pas en 2021. Rien n’ayant changé.


  Vous avez peut-être comme moi la malchance d’être électeur dans l’une de ces nouvelles régions découpées en dépit de la géographie, de l’histoire, faite de territoires rassemblés et séparés en vertu d’illusoires critères économiques sans que les sentiments d’appartenance des gens aient été pris en compte, sans que ceux qui y vivent aient été consultés. Ma région, celle des Arvernes, l’Auvergne, existait avant même que la France n’existe, la voilà rayée d’un trait de plume par un politicard menteur sans vergogne, hôte temporaire de l’Elysée, élu sur un malentendu grâce à de fausses promesses. Ma région n’existe plus administrativement et je ne me reconnais absolument pas dans la nouvelle entité abstraite délimitée par le fait du prince d’alors le président de la république  PS François Hollande. Aller voter, ce serait entériner implicitement cette réforme territoriale, reconnaître cette monstruosité baptisée d’un nom ridicule AURA et l’accepter.
Si vous êtes dans le même cas que moi habitant cette région ou une autre ayant subie le même sort, ne votez pas ! Ne cautionnez pas ces découpages administratifs issus de technocrates coupés des réalités de terrain ou ces tripatouillages à visée électoralistes. 
 
Mardi 15 Juin 2021 Commentaires (0)

Comme je suppose que les lecteurs de ce blog sont des amateurs de sorties dans les forêts et de jardinage, je pense que sera utile une petite mise à jour sur les risques que nous font courir les tiques et les façons de s’en prémunir. Attention, contrairement à ce que l’on pourrait croire, le risque existe aussi dans les jardins !


Gare aux tiques, dans les forêts et les jardins !
Piqûre de tiques et maladie de Lyme

Les piqures de tiques ne sont pas anodines parce que certaines espèces de ces bestioles peuvent transmettre des virus, bactéries ou parasites aux animaux et à l’homme lorsqu’elles s’accroche à la peau et la perfore pour se gorger de sang. Cette opération est en général indolore, la tique lorsqu’elle nous pique produit dans sa salive des petites protéines, les évasines qui stoppent la réaction inflammatoire qui, sinon ne manquerait pas de se produire comme dans le cas d’une piqure de moustique. Elle peut alors sucer notre sang en toute tranquillité. Son repas achevé, elle se détache. Ni vue, ni connue. Et c’est bien là qu’est le danger.

En France, la tique peut être le vecteur chez l’Homme mordu de l’encéphalite à tique, l’anaplasmose granulocytaire humaine, la tularémie, la fièvre Q, deux rickettsioses, TIBOLA (tick-borne lymphadenopathy) et LAR (lymphangitis-associated rickettsiosis) mais la principale maladie humaine transmise par les tiques est la maladie de Lyme due à une bactérie du groupe Borrelia burgdorferi. En cas d’infection, dans la plupart des cas mais pas toujours, un halo rouge, l’érythème migrant, apparaît sur la peau quelques jours après la piqûre, le plus souvent autour de cette dernière, et s’étend de façon circulaire. Il faut alors consulter un médecin qui prescrira une antibiothérapie et tout rentrera dans l’ordre, en pincipe. Par contre, si l’infection passe inaperçue à ce premier stade et en l’absence de traitement, la maladie peut provoquer des atteintes cutanées, musculaires, neurologiques et articulaires, parfois très invalidantes. Il est donc nécessaire de prendre des précautions et d’être vigilant pour éviter tout déboire futur.

 
Les précautions à prendre


L’ ANSES recommande de prendre les précautions suivantes :

- Utilisez des répulsifs, en privilégiant ceux disposant d’une autorisation de mise sur le marché et en respectant leurs conditions d’emploi. L’ensemble de ces informations figurent sur l’étiquette, l’emballage et/ou la notice des produits.


- Portez des chaussures fermées et des vêtements couvrants de couleur claire, pour mieux repérer les tiques sur la surface du tissu.


-  Evitez de marcher au milieu des herbes hautes, des buissons et des branches basses et privilégiez les chemins balisés.


Inspectez-vous au retour de vos promenades. En cas de piqûre, détachez immédiatement les tiques fixées à l’aide d’un tire-tique, d’une pince fine ou, à défaut, de vos ongles. N’utilisez en aucun cas de l’éther ou tout autre produit et désinfectez la plaie.


- Surveillez la zone de piqûre pendant plusieurs jours et consultez votre médecin en cas de symptômes.



« Evitez de marcher au milieu des herbes hautes, des buissons et des branches basses et privilégiez les chemins balisés. » : pour ceux qui sont comme moi adeptes du hors sentier, qu’il soit battu ou non, et qui pratiquent la botanique de terrain, ce conseil est impossible à appliquer sauf à renoncer à nos activités favorites. On ne le respectera donc pas. Ce n’est pas grave si l’on suit d’autant plus rigoureusement les autres recommandations.

Il faut noter qu’il existe deux sortes de répulsifs, les uns pour la peau et les autres pour les vêtements. Une bonne précaution est de traiter ses chaussures et vêtements avec ces répulsifs spécifiques. Cette imprégnation est efficace et résiste à plusieurs lavages.

Il est impératif de bien s’examiner le corps au retour de sa sortie notamment les plis (aine, aisselles, etc.) et les cheveux, si vous ne portiez pas de couvre-chef alors que vous l’auriez dû.

 
Pas de panique !


Il faut connaître le risque pour s’en préserver mais il ne faut pas pour autant l’exagérer. Toutes les tiques ne sont pas des vecteurs de ces maladies et même si l’on est piqué par une tique infectée, le risque d’être contaminé est quasi nul si la tique est enlevée dans les 24 à 72 heures qui suivent. Et dans le cas, où la tique infectée a pu achever son repas, le risque de transmission ne serait que de 14 % (voir l’article de Nathalie Boulanger et al.). Comme en général,on ne sait pas si on a évolué dans une région où les tiques sont infectées, mieux vaut prendre les précautions élémentaires rappelées ci-dessus, surtout bien s’examiner avant de prendre sa douche ou de se glisser dans son duvet et tout ira bien. Bonne balades et pour les naturalistes de terrain, bonnes observations et découvertes.


Bonus


Je laisse de côté les controverses sur la question de l’existence d’une maladie de Lyme chronique post traitement (voir l’article de Doctissimo ) mais je m’en voudrais de terminer cet article sans indiquer que les évasines contenues dans la salive de ces bestioles, bien isolées et synthétisées, pourraient aider à soigner les formes graves des infections au Covid 19. Je rappelle que ces molécules stoppent la réaction inflammatoire consécutive à la piqûre de la tique et permet à cette dernière de sucer le sang de sa victime sans que celle-ci s’en rende compte. Or les formes graves du Covid-19 sont due au fait que la réponse inflammatoire de l’organisme s'emballe et provoque des dégâts sur les organes pouvant conduire à la mort du patient. Pouvoir disposer de molécules qui pourraient la freiner, voire l’arrêter aurait un intérêt thérapeutique majeur (pour en savoir plus, voir l’article de Futura Science ).


OOOO

 

 Illustration : Le physique d'une tique © Tous droits réservés - Laboratoire Spiez [ extrait de Service du médecin cantonal « Tout sur les tiques » Etat de Fribourg]
 

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Pour en savoir plus sur les tiques : S. Bonnet et N. Boulanger, 2019.Tiques, Lyme et Cie, éditions Scitep
 


 


 

Samedi 29 Mai 2021 Commentaires (0)
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