Encore un article sur le nucléaire.... L'écologie ne se réduit pas au nucléaire. Certes. Mais l'écologie, c'est d'abord défendre la vie et la nature. Si un accident nucléaire se produit, il n'y aura plus rien à défendre sur des kilomètres carrés et des kilomètres carrés et avec un peu de malchance ce sera toute la planète qui sera contaminée. Si l'on en juge par le compte rendu qu'ont donné les journaux de cette visite inopinée, il y a vraiment de quoi se faire du souci.


Centrale de Paluel
Centrale de Paluel
Mort de rire, mort de peur... en attendant d'être mort tout court ...

Claude Birraux, président de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst) s'est rendu à la centrale de Paluel dans la nuit de Mercredi 30 novembre. Il était accompagné d'inspecteurs de l'ASN qui ont réalisé un exercice de simulation de perte totale des alimentations électriques et du diesel de secours du réacteur numéro 1 qui nécessitait son branchement sur la tranche numéro 2 pour rétablir l'alimentation en énergie.
C'est une panne similaire à celle qui a provoqué l'accident dans la centrale de Fukushima en mars. L'alerte a été lancée à 22h. Les agents d'astreinte sont arrivés rapidement sur les lieux. La suite cependant est moins rassurante. Selon l'AFP, et d'après la conférence de presse donnée par le parlementaire, les déconvenues s'enchaînent : à 23h30, les agents annoncent qu'une clef nécessaire pour ouvrir un panneau d'alimentation électrique est actuellement en commande et n'est pas disponible sur le site... A 00h00, l'équipe arrive dans le local électrique de la tranche 1 mais les indications du document de procédure ne correspondent pas au panneau électrique qu'ils y trouvent. Comme le local n'est pas numéroté les agents ne savent pas s'ils sont dans le bon local ou dans un autre ce qui expliquerait que les clés qui sont sur le panneau semblent mal étiquetées. Après plusieurs allers et retours entre la Tranche 1 et la Tranche 2, les agents découvrent qu'une partie des instructions qu'ils ont entre les mains est inexacte. Pour autant l'opération d'urgence qu'ils doivent effectuer ne l'est toujours pas. Les agents prennent sur eux de se rendre dans la tranche 3. Les agents ne sont pas tirés d'affaire pour autant car le guide de procédure d'EDF comportait plusieurs inexactitudes. Finalement les agents sont arrivés à leurs fins malgré ce guide technique qui comporte de nombreuses erreurs et lacunes et n'est pas opérationnel aux dires mêmes de l'ASN. Or ce guide est en vigueur depuis 3 ans. Il y a de quoi avoir des frayeurs rétrospectives ! Le personnel a tout de même réussi à réaliser l'opération demandée. Que ce serait-il passé en cas d'alerte véritable dans l'une de ces centrales que l'on clame être les plus sûres du monde ? On imagine bien ces diverses péripéties comme autant de scènettes d'un gag qui serait à faire mourir de rire, si l'on n'était pas déjà mort de peur.

Paluel n'a pas été choisie au hasard : la tranche 3 a eu une fuite d'iode radioactif depuis plusieurs mois

Cette inspection inopinée n'arrivait sans doute pas par hasard. La CGT énergie qui, tout le monde en conviendra aisément, n'est pas spécialement antinucléaire avait publié un communiqué en Juin dont le titre était : « Centrale de Paluel : EDF sur les traces de Tepco ? »
Dans ce communiqué la CGT évoquait une fuite d'iode radioactif dans l'une des tranches de la centrale, fuite qui durait depuis plusieurs mois. Ce que démentait EDF tout en confirmant l'existence « d'une légère inétanchéité » (sic) sur l'un des ensembles combustibles du réacteur 3, c'est-à-dire sur des matériaux hautement radioactifs. Les rejets s'élevaient, selon le directeur adjoint de la production, à 30% de la valeur qui conduirait à arrêter le réacteur. Donc il a continué de fonctionner en fuyant. Scandaleux? Non, voyons : le directeur de la sureté des réacteurs à l'IRSN n'a-t-il pas déclaré « Il n'y a rien qui nous inquiète dans tout cela »? Il faut vraiment avoir le mauvais esprit dont font preuve les antinucléaire pour douter de sa parole ! Hélas, même pas : « Il faut resserrer les boulons. Même à un million par jour, cela coûte parfois moins cher d'arrêter un réacteur que de l'exploiter en courant un risque » s'insurge un responsable de la CGT.

Centrale du Blayet (Gironde)
Centrale du Blayet (Gironde)
Les comiques sont aussi à la Centrale du Blayet

Selon le communiqué de l'AFP repris par plusieurs jour naux, l''inspection menée par le sénateur Bruno Sido, vice-président de l'Opecst, à la centrale du Blayais (Gironde) a elle aussi mis en lumière les difficultés des agents à se repérer dans le maquis documentaire d'EDF décrivant les consignes à suivre en cas d'incident.
Pour répondre à cette question simple posée par l'ASN«quel est le critère conduisant à l'arrêt du pompage d'eau en cas d'inondation?», iI aura ainsi fallu une demi-heure et quatre personnes compulsant frénétiquement leurs fiches pour répondre. Les agents d'EDF cherchaient dans la rubrique «pompage» alors que la réponse se trouvait dans la rubrique «inondation» !
Finalement, cela ne nous fait pas rire.
Décidement tout va pour le mieux dans ce meilleur des mondes des centrales nucléaires françaises. Gardez-donc vos pastilles d'iode sous votre oreiller et des conserves dans votre cellier. Avec Hollande ou Sarkosy, la menace va durer.

Photos : Wikipédia

Samedi 3 Décembre 2011 Commentaires (0)
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