Au quotidien
C'est un itinéraire possible pour Dominique Strauss-Khan. Heureusement, il n'est pas certain. Ce n'est ni un écologiste, ni un homme de gauche même s'il est membre du PS et compte à l'intérieur de ce parti de nombreux partisans. En dehors, aussi d'ailleurs... C'est le socialiste préféré des électeurs de droite et le plus apprécié du CAC 40. Et pour cause!
À la fin d'un article du Monde daté du 1° avril 2010, on peut lire que le directeur du FMI, DSK, considère que l'économie roumaine « se porte bien pour l'instant » alors que dans le même article on venait d'apprendre que cette bonne santé était due à une politique « d'austérité » qui a entrainé le gel des salaires de la fonction publique, une explosion du chômage et une réduction des retraites. Dix mille cheminots sont licenciés , les agriculteurs crèvent la faim et les professeurs touchent un salaire moyen de 300 €. mais tout va bien aux yeux de DSK puisque l'économie roumaine va renouer avec la croissance.
Il faut dire que ce « banquier globe-trotteur du FMI » (selon l'expression d'Hervé Gattegno dans Le Point du 1° avril qui consacre sa une à DSK) ne peut avoir qu'une vision très lointaine et abstraite des difficultés de tous ces gens que la politique d'austérité imposée par le FMI jettent dans la misère.
Il faut dire que ce « banquier globe-trotteur du FMI » (selon l'expression d'Hervé Gattegno dans Le Point du 1° avril qui consacre sa une à DSK) ne peut avoir qu'une vision très lointaine et abstraite des difficultés de tous ces gens que la politique d'austérité imposée par le FMI jettent dans la misère.
Il passe Noël en famille dans son ryad de Marrakech où il côtoie le philosophe mondain à la chemise blanche au col toujours généreusement ouvert, BHL. Il parcourt le monde en 1° classe quand ce n'est pas en jet privé. Il savourerait sa vie washingtonienne et les égards dûs à sa fonction, du moins si l'on en croit ce qui, selon Le Point, se dirait à l'Élysée. Il a répondu aux ONG keynianes en colère « Quand on est malade, on doit suivre un traitement, mais on n'est pas obligé d'aimer son médecin » (cité par H. Gattegno, Le Point, 1/04/2010). Lorsque l'on sait en quoi consiste ces remèdes, une cure d'austérité avec des coupes sombres dans les budgets des services publics et sociaux, une telle répartie n'est pas de la malice comme l'affirme Gattegno, ou alors c'est de la malice au sens littéral ; en tout cas, c'est du cynisme.
Bref, DSK est un bon serviteur du capitalisme mondial qui le lui rend bien. Il n'est pas le mieux placé pour proposer une alternative réelle à la mondialisation actuelle.
Bonnet blanc et blanc bonnet
Si les informations du Point sont exactes (et elles le sont, j'ai effectué des recoupements) elles sont édifiantes. Ce socialiste le plus apprécié du CAC 40 aurait dans ses réseaux des dirigeants de banque, des PDG grassement payés et parmi eux H. Proglio « le patron qui fait scandale » (Le Parisien) entre autres choses pour ses salaires. On remarquera aussi que certains des amis et relations de DSK ne sont pas éloignés des cercles du pouvoir actuel en France. Il y aurait dans son réseau Stéphane Fouks, patron du groupe de communication Euro RSG qui appartient à Vincent Bolloré proche de Nicolas Sarkozy. Il y aurait aussi Alain Minc, le conseiller qui a en ce moment l'oreille du président de la République : « Sarkozy n'écoute que Minc et Guéant » titrait le même numéro du Point. Les amis de mes amis étant mes amis, il serait illusoire d'attendre de ce favori du CAC 40 une révision en profondeur du système, eldorado des spéculateurs, qui se nourrit des injustices, prospère grâce aux inégalités et conduit le monde à la catastrophe écologique.
Un ancien lobbyiste au service du nucléaire
Ce n'est pas parce qu'il se verdit en proposant la création d'un fond d'aide au « tiers-monde » pour qu'il s'équipe de technologies « non-polluantes » que DSK peut passer pour un écologiste. D'ailleurs, il tient peut-être le nucléaire comme l'une de ces technologies. Sa collusion avec le lobby du nucléaire est étroite et prouvée. Elle n'a d'ailleurs jamais été démentie par l'intéressé. (Cf. Vincent Giret et Véronique Le Billon, Les vies cachée de DSK, Le Seuil, 2000, chapitre intitulé « Ministre privé »)
Vive la recherche en physique nucléaire financée par EDF
Sa conception de l'université mérite elle aussi d'être rappelée. « Les universités françaises sont en train de plonger dans les palmarès internationaux. Il faut créer une concurrence entre les établissements et mettre fin à l'hypocrisie du diplôme unique. Ce qui n'empêche pas de garder le système dans le public et de conserver une vision égalitaire. » Il ajoute : « Pour moi, il n'y aurait pas de scandale à ce que la chaire de physique nucléaire de Paris-VI soit financée par EDF, si EDF trouve que c'est bon pour son image. Mais ce n'est pas dans les mœurs. » Libération, 19 septembre 2006, cité dans Wikipedia. Il est plus fort que Valérie Pécresse, DSK.
En matière économique, c'est un zélateur de la pensée unique, de la croissance à tout prix et il n'est pas à une pirouette près. Après avoir proposé d'instaurer la taxe Tobin sur les transactions en devises dans le programme électoral de Jospin dont il rédige la partie économique, il explique ensuite qu'elle est inapplicable!
DSK, président : non merci.
Il me paraît clair que les écologistes ne peuvent en aucun cas se retrouver derrière un tel candidat à la présidence de la République sans perdre leur crédibilité, leur âme et leur capacité d'agir. Et cela même au second tour, même pour faire échec à Sarkozy. Je ne vois qu'un cas de figure où l'on pourrait voter pour lui, qu'il soit opposé au second tour à un candidat d'extrême droite.
Bref, DSK est un bon serviteur du capitalisme mondial qui le lui rend bien. Il n'est pas le mieux placé pour proposer une alternative réelle à la mondialisation actuelle.
Bonnet blanc et blanc bonnet
Si les informations du Point sont exactes (et elles le sont, j'ai effectué des recoupements) elles sont édifiantes. Ce socialiste le plus apprécié du CAC 40 aurait dans ses réseaux des dirigeants de banque, des PDG grassement payés et parmi eux H. Proglio « le patron qui fait scandale » (Le Parisien) entre autres choses pour ses salaires. On remarquera aussi que certains des amis et relations de DSK ne sont pas éloignés des cercles du pouvoir actuel en France. Il y aurait dans son réseau Stéphane Fouks, patron du groupe de communication Euro RSG qui appartient à Vincent Bolloré proche de Nicolas Sarkozy. Il y aurait aussi Alain Minc, le conseiller qui a en ce moment l'oreille du président de la République : « Sarkozy n'écoute que Minc et Guéant » titrait le même numéro du Point. Les amis de mes amis étant mes amis, il serait illusoire d'attendre de ce favori du CAC 40 une révision en profondeur du système, eldorado des spéculateurs, qui se nourrit des injustices, prospère grâce aux inégalités et conduit le monde à la catastrophe écologique.
Un ancien lobbyiste au service du nucléaire
Ce n'est pas parce qu'il se verdit en proposant la création d'un fond d'aide au « tiers-monde » pour qu'il s'équipe de technologies « non-polluantes » que DSK peut passer pour un écologiste. D'ailleurs, il tient peut-être le nucléaire comme l'une de ces technologies. Sa collusion avec le lobby du nucléaire est étroite et prouvée. Elle n'a d'ailleurs jamais été démentie par l'intéressé. (Cf. Vincent Giret et Véronique Le Billon, Les vies cachée de DSK, Le Seuil, 2000, chapitre intitulé « Ministre privé »)
Vive la recherche en physique nucléaire financée par EDF
Sa conception de l'université mérite elle aussi d'être rappelée. « Les universités françaises sont en train de plonger dans les palmarès internationaux. Il faut créer une concurrence entre les établissements et mettre fin à l'hypocrisie du diplôme unique. Ce qui n'empêche pas de garder le système dans le public et de conserver une vision égalitaire. » Il ajoute : « Pour moi, il n'y aurait pas de scandale à ce que la chaire de physique nucléaire de Paris-VI soit financée par EDF, si EDF trouve que c'est bon pour son image. Mais ce n'est pas dans les mœurs. » Libération, 19 septembre 2006, cité dans Wikipedia. Il est plus fort que Valérie Pécresse, DSK.
En matière économique, c'est un zélateur de la pensée unique, de la croissance à tout prix et il n'est pas à une pirouette près. Après avoir proposé d'instaurer la taxe Tobin sur les transactions en devises dans le programme électoral de Jospin dont il rédige la partie économique, il explique ensuite qu'elle est inapplicable!
DSK, président : non merci.
Il me paraît clair que les écologistes ne peuvent en aucun cas se retrouver derrière un tel candidat à la présidence de la République sans perdre leur crédibilité, leur âme et leur capacité d'agir. Et cela même au second tour, même pour faire échec à Sarkozy. Je ne vois qu'un cas de figure où l'on pourrait voter pour lui, qu'il soit opposé au second tour à un candidat d'extrême droite.
Lundi 12 Avril 2010
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