L’article qu’Emmanuel Chambon a publié sur son blog en réponse à celui que j’avais écrit sur ce blog montre qu'en accédant aux affaires, il a mis de l’eau dans son vin et que lui et la nouvelle équipe municipale sont devenus plus raisonnables.


Une mission impossible…

Mais d’abord, je voudrais lever un malentendu. Je n’ai jamais dit qu’il fallait laisser les herbes sauvages tout envahir. J’ai toujours dit qu’il s’agissait de les maîtriser, non de les éradiquer. Avec le service « Espace vert », j’avais d’ailleurs mis en place un « plan de désherbage » Comme Monsieur Chambon je pense qu’il ne faut pas laisser pousser des petits arbres dans les caniveaux et que chardons et liserons doivent être arrachés des parterres destinés à des plantes horticoles.

Mais de là à ne plus tolérer aucune herbe folle, nulle part, je prétends que ce n’est pas réalisable sans recourir à des désherbants de type glyphosate. Monsieur Chambon ne veut plus voir aucune de ces herbes, ni dans les caniveaux, ni le long des trottoirs, ni aux pieds des arbres et à la fois ne plus utiliser de pesticides chimiques. C’est mission impossible.

C’est d’ailleurs pourquoi, si l’on veut vraiment ne plus utiliser de produits phytosanitaires de ce type, il faut convaincre les gens qu’un certain degré de tolérance vis-à-vis des herbes qui poussent au pied d’un mur est nécessaire. Il faut réussir à les faire changer de regard vis-à-vis de ces plantes. C’est une nécessité puisque ces produits seront interdits d’usage dans les collectivités en 2020. C’est le but d’opérations telles que « Laissons pousser » impulsée par le Conseil régional à laquelle à mon initiative, Fontenay participait.

Il est à noter d’ailleurs que même les revues de jardinage à destination des particuliers s’efforcent, elles aussi, de faire changer d’attitude vis-à-vis de ces « mauvaises herbes » les jardiniers amateurs souvent gros consommateurs de ces pesticides de synthèse. Essayez en effet d’éradiquer les pissenlits d’un gazon sans utiliser de désherbants sélectifs qui n’ont pas d’équivalent en produits acceptables en agriculture et horticulture biologique ! Il faut s’armer d’un couteau pour éliminer les rosettes et il en restera de toute façon… D’où ce conseil plein de bon sens lu dans plusieurs revues de jardinage : si votre gazon n’est pas saturé de pesticides chimiques, récupérez donc ces rosettes pour faire de délicieuses salades et laissez quelques violettes et autres pâquerettes le décorer, il n’en sera que plus gai.

Cela dit, je pense que l’acceptation çà et là de quelques herbes folles par le public sera d’autant plus aisée que là où poussent ces herbes, il n’y a pas un tas de papiers gras où autres immondices. A ce propos, je prends acte du fait que Monsieur Chambon ne confond pas la propreté des trottoirs et des rues avec la présence d’herbes folles sur ces trottoirs et dans ces rues. Cela ne me semblait pas des plus clairs dans ses écrits précédents.

Un point de désaccord qui n’est pas un simple point de détail

Où nous sommes vraiment en désaccord, Monsieur Chambon et moi-même, c’est sur le traitement des pieds des arbres. Monsieur Chambon veut les « entretenir », c’est-à-dire, je suppose, les désherber. Privilégiant l’horticulture à la nature, Monsieur Bresse (qui a mis en ligne sur le site des « Nouvelles de Fontenay » des extraits de l’article de Monsieur Chambon) propose quant à lui de les « fleurir » alors que je pense qu’il est capital, non pas de les laisser à l’abandon, mais de laisser la nature s’y exprimer librement quitte à faucher, à une période bien choisie, les plantes qui ont pris trop de volume et empiètent sur les trottoirs. Et n’en déplaise à Monsieur Bresse, si elles repoussent, tant mieux ! Du moins si ce ne sont pas des « invasives ». On peut considérer qu’il s’agit là d’une divergence de détail. Ce n’est pas le cas. Ces petits espaces laissés à la nature sont autant de relais indispensables afin d’assurer la continuité entre des espaces naturels plus vastes pour les populations de plantes sauvages et d’insectes qui sinon seraient isolées et par là même en danger de disparition. Il ne s’agit pas là d’idéologie mais de science d’observation. Et les naturalistes du Muséum qui préconisent un tel traitement des pieds des arbres d’alignement ne sont pas des idéologues mais des scientifiques !

Des précisions indispensables et rassurantes

Pour le reste, je pense que mon article aura eu le mérite d’inciter la nouvelle municipalité à préciser et à rendre publics certains points restés obscurs concernant sa politique des espaces verts. Ces précisions sont plutôt rassurantes.

Il n’est donc plus question de remettre en cause l’existence du verger conservatoire et de la petite zone humide associée avenue Lombart. Ce n’était pas acquis. Cela a dû faire l’objet d’arbitrages mais c’est une excellente nouvelle. Pas plus qu’il ne sera question d’un aménagement de l’espace Boris Vildé de nature à nuire à la biodiversité qu’il recèle. Et enfin, je note avec plaisir que Monsieur Chambon (et donc la nouvelle municipalité, je présume) sont favorables au maintien et au développement de prairies fleuries.

Bien entendu la vigilance s’impose mais, je le reconnais volontiers, voilà de bonnes nouvelles, des précisions rassurantes sur la politique que compte mener la nouvelle municipalité concernant les espaces verts et naturels.

Bon courage, Monsieur Chambon ! Tous mes vœux de réussite…

Mon article initial : ici
La réponse de Monsieur Chambon à cet article : ici
Les extraits de cet article et le commentaire de Monsieur Bresse dans « Les nouvelles de Fontenay » : ici

Samedi 7 Juin 2014 Commentaires (0)
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