Les réactions qu’ont suscitées la récente campagne de mesures faites par la CRIIRAD, laboratoire indépendant de mesure de radioactivité, pour surveiller l’évolution de la contamination du Massif du Mercantour dans les Alpes Maritimes par le « nuage » de Tchernobyl sont révélatrices de ce qui risque de se passer en cas d’un accident nucléaire majeur dans l’un des pays le plus nucléarisé, la France, qui n’a jamais fait officiellement le bilan de sa gestion calamiteuse de la catastrophe de Tchernobyl. Alors que journaux et radios ont dans un premier temps donné un large écho à ces mesures, les organismes officiels tels que l’IRSN, le Parc National éponyme alliés aux nucléocrates de service ont tout fait pour en minimiser la portée.


 n. b. : Ce texte est la suite de l’article précédent de ce blog dont la lecture préalable est donc vivement recommandée.

•Un écrit de circonstance, voire de complaisance commis par l’IRSN…

L’IRSN soutenait encore en 2010 comme son ancêtre l’OPRI du Professeur Pellerin en 1986, qu’« il n’y a jamais eu de réel danger » sanitaire en France à cause de la catastrophe de Tchernobyl ! En 2016, le propos du même organisme est bien plus nuancé. Fukushima est passé par là ! Il n’en reste pas moins que l’IRSN semble encore susceptible de produire des notes de complaisance lorsque des intérêts économiques liés à l’attractivité d’un territoire sont en jeu. Qu’en sera-t-il lorsque toute une région française subira les conséquences économiques et sanitaires d’un accident nucléaire majeur dont personne n’ose plus déclarer qu’il est impossible ?

L’IRSN avait cessé en 2005 sa surveillance radioactive du massif du Mercantour aussi discrètement qu’elle l’avait initiée en 1997. La population locale ne le saura qu’en 2010 par l’intermédiaire d’un article du journal Nice Matin qui précisait dans son édition datée du 12 avril 2010 qu’il venait de « l'apprendre incidemment ». Dans cet article, le journal rapportait les propos de Philippe Renaud, « chef de laboratoire à L'IRSN » qui continuait d’affirmer que : « Il n'y a jamais eu de réel danger » et qui donc continuait d’entonner la rengaine en cours depuis 1986, lorsqu’un des ancêtres de l’IRSN, l’OPRI assurait qu’en France, la contamination radioactive due à l’accident de Tchernobyl a été sans danger et sans incidence sur la santé des populations. En effet, s’il n’y a jamais eu de « réel danger » sur le Mercantour, une des zones les plus contaminées du territoire national, il n’y a eu de réel danger nulle part ! 24 ans après l’accident de Tchernobyl, le mensonge n’était toujours pas reconnu et alors que tous les autres pays européens limitrophes continuaient leur surveillance, la France l’avait interrompue. Elle reprendra cependant reprendra la surveillance des « zones de rémanences » dès 2013…Effet Fukushima ?

Le texte de l’IRSN intitulé Note d’information sur les «Points chauds» de contamination en césium 137 de certains sols de moyenne et haute montagne du massif Alpin daté du 6 août 2015 a manifestement été rédigé pour tenter de réduire l’impact de la publication par la CRIIRAD du résultat des mesures effectuées les 5 et 6 juillet 2015 au Col de la Bonnette (voir mon article précédent), résultats repris et abondamment commentés dans les médias régionaux et nationaux qu’ils soient généralistes ou spécialisés « montagne ». Dans ce texte l’IRSN s’attribue la découverte qui daterait de 1988 de taches hautement radioactives sur les sols du massif alpin et minimise le rôle des laboratoires indépendants. Pour l’IRSN, la publicité faite autour d’une précédente campagne de mesure en 1996 a fait baisser la fréquentation du Parc national. Il est sous-entendu que la responsabilité en revient à la CRIIRAD et que cela est regrettable car il n’y avait pas de danger et il n’y en a toujours pas selon l’IRSN dans cette note.

En effet il ressort de ce texte que des radiations de l’intensité mesurée par la CRIIRAD émanant de surfaces aussi minimes ne présentent aucun danger d’autant qu’elles sont situées en moyenne et haute montagne dans des lieux inhabités. Selon cette note on comprend qu’il faut banaliser ces taches de concentré de Césium-137, d’autant que des taches de contaminations radioactives de cette sorte il y en a partout dans tout le massif alpin en France comme à l’Étranger et pas seulement dans le Mercantour. C’est sur cette dernière assertion que s’appuiera le Parc National pour dénoncer un parti-pris contre « le Mercantour » de la part de la CRIIRAD.

Cependant les assertions contenues dans cette note contredisent sur plusieurs points les propos de Philippe Renaud, « chef de laboratoire à L'IRSN » rapportés par Nice-Matin. Elles contredisent même les propres documents de l’IRSN publiés sur son site !

 

Carte des dépôts théoriques de 137Cs (enBq.m2) provenant des tests atmosphériques d’armes nucléaires et de l’accident de Tchernobyl mise à jour en 2008 (IRSN)
Carte des dépôts théoriques de 137Cs (enBq.m2) provenant des tests atmosphériques d’armes nucléaires et de l’accident de Tchernobyl mise à jour en 2008 (IRSN)
On peut lire sur ce site, dans un texte consacré à la présentation du « programme de recherche 2013 – 2015 concernant les « constats sur les zones de rémanence » » que « les zones couvertes par l’expertise sont les zones les plus marquées par les retombées atmosphériques, c'est-à-dire les reliefs de l’est (les Vosges, le Jura, le Mercantour et la Corse) ». Il faudrait savoir ! Les retombées ont-elles été les mêmes dans tout l’arc alpin ou ont-elles été plus « marquées » dans le Mercantour ? Des cartes publiées sur le site de l’Institut dont celle reprise ici montrent bien que le Mercantour a été la zone hexagonale la plus contaminée. Les résultats de ce programme de recherche mises en ligne également sur ce site ne sont guère cohérents avec les assertions de la note du 6 août, particulièrement ambigüe par ailleurs.

Dans la note du 6 août, il est écrit : « l’IRSN a également montré que si une vache ou une brebis consommait, au cours de la même journée, de l’herbe provenant d’un ces points, l’augmentation de l’activité maximale du lait qui en résulterait (de l’ordre de 80 Bq/L) serait extrêmement fugace et n’aurait pas de répercussion sur l’ensemble du lait du troupeau. » Alors que selon Philippe Renaud, le lait des vaches du secteur a une teneur en césium 137 cent fois supérieure au lait de plaine et dix fois supérieure à celui d'autres régions d'altitude. Donc, le lait des troupeaux est bien affecté! Qui croire ? Et surtout faut-il les croire lorsqu’ils répètent cette fois à l’unisson le vieux mantra « Ce n’est pas dangereux » ?  Les assertions de 2010 de Philippe Renaud sont confirmées par les résultats du programme de recherche 2013 – 2015. Ils ont été publiés en 2016 par l’Institut sous le titre Constat Radiologique « Rémanence de la radioactivité d’origine artificielle »
 

Ces résultats sont cohérents avec ceux de la CRIIRAD et de l’ARCO. Les conséquences que l’IRSN en tire sont beaucoup plus nuancées que ce qui est affirmé dans la note du 6 août 2015 : « Dans les sols des massifs des Vosges, du Jura, des Alpes du Sud et de Corse, les activités en césium 137 sont toujours les plus élevées de France. Elles sont supérieures à 10 000 becquerels par mètre carré (Bq/m2), soit 8 fois la moyenne des sols français. Dans les prairies d’altitude des Alpes du sud, des activités supérieures à 100 000 Bq/m2 peuvent être observées sur des « points chauds » correspondants à de très petites surfaces (quelques dm2 à un m2 environ). »

En ce qui concerne les denrées alimentaires, la contamination en Césium-137 est, elle aussi, nettement plus importante que dans le reste de la France. Cela est particulièrement manifeste pour le lait «dont l’activité en césium 137, en moyenne de 0,32 Bq/litre sur les zones étudiées se distingue nettement de la gamme d’activités du lait produit ailleurs en France : entre 0,004 et 0,03 Bq/l. Une différence encore plus importante est constatée pour les denrées des forêts (baies, champignons et gibiers), dont l’activité en césium 137 est plus variable et peut atteindre plusieurs centaines de Bq/kg frais. » 

L’exposition de la population résidant dans ces zones est donc logiquement plus importante que celle des populations résidant en plaine ou dans des zones non touchées par les retombées radioactives du « nuage » de Tchernobyl. « En 2015, un habitant des zones les plus touchées par les retombées de Tchernobyl (est de la France) reçoit une dose moyenne de 37 microsieverts par an (µSv/an) contre 5,4 µSv/an pour une personne résidant ailleurs en France. Ces doses sont principalement dues à l’exposition externe au rayonnement émis par le césium présent dans les sols. » (en gras dans le texte).
Au vu de cette confrontation de ses différents écrits sur le sujet, on peut voir que l’IRSN est capable du pire comme du meilleur. Alors que le document de 2016 Constat Radiologique « Rémanence de la radioactivité d’origine artificielle » est une étude fouillée et détaillée qui semble présenter toutes les garanties de sérieux et d’objectivité, la note de 2015 Note d’information sur les «Points chauds» de contamination en césium 137 de certains sols de moyenne et haute montagne du massif Alpin est manifestement un écrit de circonstance pour ne pas dire de complaisance. Si l’IRSN est capable de produire un tel texte pour sauver une saison touristique, comment pourra-t-on croire ce qu’elle affirmera en cas d’accident majeur !

• L’attitude scandaleusement attentiste du Parc du Mercantour

En réaction à la publication des résultats des mesures effectuées par la CRIIRAD sur son territoire début juillet 2015 le Parc National du Mercantour s’est fendu d’un communiqué pour le moins étonnant, voire scandaleux. En substance, la CRIIRAD a beau être un laboratoire agréé, pour le Parc elle n’est pas une « autorité compétente » donc il ne tiendra pas compte de son avis. Il déplore « une stigmatisation » partiale du Mercantour sur un sujet « ancien » à partir de quelques mesures faites dans ce seul massif.  En conclusion, il ne fera rien tant que les autorités sanitaires ne donneront pas de consignes particulières.
Il n’a jamais rien fait au sujet de cette contamination : aucune mise en garde au plus fort de la contamination, ni depuis et il continuera à ne rien faire. Cela s’appelle la politique de l’autruche. Les élus du Conseil d’administration, pour la plupart maires des communes du Parc ou Conseillers départementaux (anciens Conseillers généraux), les préfets des deux départements concernés sont sans doute pour beaucoup dans cette attitude. Pour les maires des communes comme pour leurs administrés, il y a là une attitude caractéristique de déni de réalité dans laquelle leur « savoir » des faits (car élus et populations savent) coexiste avec un « savoir-faire » qui le refuse. On fait comme si cette contamination n’existait pas. Même des associations comme Vigilance Mercantour s’en soucient très peu. De cette chose-là d’ailleurs la plupart des habitants de ces communes n’en parlent pas. Ils ont continué de ramasser et de manger des champignons très abondants certaines années, de pêcher et de chasser comme si rien ne s’était passé. Une telle attitude témoigne en fait de la difficulté de vivre sur un territoire contaminé par la radioactivité et il faut dire que ni les administrations, ni les élus ne les ont mis en garde. Ils n’ont reçu ni conseil, ni aide pour vivre avec. Après la minimisation, la non gestion !

Au lieu de se plaindre de la stigmatisation du « Mercantour » par la CRIIRAD, le Parc, son administration et ses élus feraient mieux de s’inquiéter de la persistance d’une contamination radioactive significative de lieux très fréquentés de ce territoire. Sans doute redoutent-ils d’être mis face un état de fait désagréable car ils se gardent bien de demander que les fameuses autorités auxquelles ils s’en remettent aveuglement fassent une campagne plus poussée de mesures sur les points et zones que l’on sait avoir été gravement contaminées, en dégageant au besoin des crédits pour participer à son financement. Le Parc participe bien à des relevés floristiques et faunistiques. D’ailleurs d’un pur point de vue scientifique, il serait intéressant de connaître les impacts de cette radioactivité sur la flore et les mammifères herbivores et carnivores notamment. Mais le Parc préfère grandement faire l’autruche sur ces questions, aujourd’hui comme hier !

Comment peut-il parler de « sujet ancien » lorsque l’on sait que la contamination des sols du Mercantour a eu lieu il y a 30 ans et qu’il faut 300 ans pour que disparaisse la radioactivité du Césium-137, un radioélément qui n’existe pas à l’état naturel?

Il n’y a pas de volonté de stigmatiser le Mercantour ! Le choix des points de mesures correspondent aux points chauds détectés lors de la campagne de mesures de 1996 – 1997. Il se trouve que le col de la Bonnette située dans le parc national du Mercantour s’est révélé comme l’un des points les plus contaminés, si ce n’est le plus contaminé de tout l’hexagone. Ajoutons que selon la campagne de mesures de l’ACRO, il se trouve que c’est aussi le sol du col de la Bonnette qui est le plus radioactif en Césium-137 et que les points mesurés dans le Mercantour sont ceux qui sont encore parmi les plus contaminés. On ne peut imager plus grande ignorance du sujet. Le Parc ne s’est d’ailleurs jamais vraiment inquiété de cette radioactivité sur son territoire !

« Le Parc national du Mercantour constate qu'à ce jour, concernant un sujet ancien, les autorités sanitaires n'ont donné aucune consigne de précaution particulière et que donc, sauf contre ordre de ces mêmes autorités, il n'y a pas de restrictions d'usage particulières qui s'imposent aux habitants, socioprofessionnels et visiteurs qui fréquentent le territoire du parc. » Le Parc ne prendra aucune mesure tant que les autorités sanitaires ne donneront pas de consignes particulières. C’est à elles de décider. Il se contente d’ouvrir grand son parapluie de berger et de refiler la patate chaude à d’autres, en toute tranquillité : les dites autorités n’ont jamais rien exigé et n’exigeront jamais rien puisque l’OPRI et son successeur l’IRSN ont toujours déclaré qu’il n’y avait pas de danger. Le Parc ne fera rien et ceux qui le fréquentent continueront de subir des radiations à leur insu. La fréquentation du parc ne risquera pas de faiblir et les intérêts commerciaux et financiers de la région ne seront pas impactés.

Il est évident que les doses reçues sont faibles mais elles ne sont pas négligeables. Qu’est-ce que cela veut dire ? Est-ce que cela veut dire dangereux ? Toute exposition a des radiations est « dangereuse » aussi faibles qu’elles puissent être dans le sens où il n’y a pas une dose limite connue en deçà de laquelle il n’y pas de nocivité et au-delà de laquelle la nocivité commence. Simplement, il a été convenu au niveau international de recommander des limites admissibles d’exposition qui sont une sorte de compromis entre la protection des personnes et les nécessités de l’industrie nucléaire. Pour la population, cette limite est, pour la France, de 1 mSv/an (millisievert par an)  d’exposition hors radioactivité naturelle et médecine. Lorsque l’on parle de doses non négligeables comme celles reçues lors d’un bivouac ou d’un piquenique qui se situeraient par malchance sur une zone contaminée, cela ne veut dire ni danger, ni absence de danger, cela veut dire que la dose reçue est significative par rapport aux doses limites. Ainsi comme je l’ai rappelé dans l’article précédent, le fait de bivouaquer 4 heures sur certaines des zones contaminées lors de l’accident de Tchernobyl induit encore en 2015 une exposition non négligeable puisque dans un des cas défavorables au Col de la Bonnette on recevrait pendant ces quatre heures 20 μSv  (microsievert) soit ¼ de la dose mensuelle admissible qui est d’environ 80 μSv/mois. Il vaudrait donc mieux éviter de se rouler dans l’herbe grasse et douillette de ces combes contaminées. Encore faudrait-il savoir où se trouvent exactement les surfaces contaminées, donc qu’elles soient signalées comme étant à éviter. Mieux encore, il n’y aurait aucune dose issue de sources artificielles de reçue si, comme le demande la CRIIRAD, le sol contaminé était décapé lorsque l’on est sur ou à proximité d’un lieu fréquenté comme le col de la Bonnette qui est certes en pleine montagne et très haut en altitude, mais accessible à tous en automobile. C’est aussi un col favori des cyclistes. Il fut visité par le Tour de France naguère et le sera par le Giro cette année. Combien de temps y ont séjourné et y séjourneront les spectateurs ?

•Comparaison n’est pas raison ou l’art de noyer le poisson…

Le nucléocrate de service de l’AFIS – l’association scientiste qui fait la promotion de toutes les saloperies que la technoscience met sur le marché (nucléaire, nanotechnologie, OGM, etc.) – est en dehors du sujet lorsqu’il nous saoule d’une pléthore de comparaisons pour établir que séjourner sur une des taches de contamination au col de la Bonnette dans le Mercantour n’est pas dangereux et que la CRIIRAD ne cherche qu’à nous faire peur pour que nous rejetions le nucléaire.

Il établit une équivalence simpliste entre « non-négligeable » et « dangereux » alors que « non-négligeable » signifie qu’il s’agit d’une quantité non négligeable de radiations reçues par rapport à la dose limite annuelle et/ou mensuelle que l’on tolère en supplément des radiations reçues qui sont issues de sources naturelles et/ou médicales comme on vient de le rappeler dans le paragraphe précédent. Ces radiations « en plus » correspondent à un risque supplémentaire par rapport au risque naturel dont il convient de protéger les populations. Si la quantité reçue est « non-négligeable », cela implique qu’il vaut mieux éviter d’être soumis à ces sources et cela réclame des autorités compétentes une action pour que la contamination, source de l’irradiation cesse. Dans le cas d’une visite au col de la Bonnette on est largement en deçà de quantités reçues entraînant des effets déterministes telles que l’ont été, par exemple, les quantités reçues par les liquidateurs de Tchernobyl. Les effets ne sont que stochastiques (aléatoires). Mais même dans ce cas de figure, au Col de la Bonnette ou dans des lieux fréquentés du Parc comme la forêt et le lac du Boréon, il est inacceptable de ne rien faire, de ne pas mettre en garde les populations résidentes permanentes et saisonnières, de laisser des gens au contact de sols contaminés et de les laisser ingérer des produits qui peuvent l’être, notamment des champignons. En l’occurrence, il ne s’agit pas seulement de danger comme le voudrait l’AFIS, il s’agit de l’interdiction de faire courir un type de danger aux gens : un interdit tout à la fois légal et moral. Non respecté hier de façon flagrante, cette interdiction ne l’est donc toujours pas aujourd’hui. C’est cela que masque l’équivalence simpliste entre « non-négligeable » et « dangereux » effectuée par l’AFIS. Il lui suffit ensuite d’établir par des arguties que ce n’est pas (très) dangereux pour en conclure que c’est négligeable contrairement à ce qu’affirment la CRIIRAD et les antinucléaires. Par ce tour de passe-passe fondé sur la symétrie de la relation d’équivalence, seront ainsi justifiés les administrations diverses et les élu(e)s responsables qui n’ont pas pris, ne prennent pas et ne prendront aucune des mesures réclamées depuis le début par les laboratoires indépendants de mesure de la radioactivité et les défenseurs de la Nature et de l’environnement.

Le nucléocrate de service de l’AFIS compare la dose reçue en deux heures sur le sol contaminé du col de la Bonnette (10 μSv) avec la dose de radioactivité naturelle reçue en séjournant une semaine à cette altitude de 2 715 m et qui sera bien plus élevée (25.2 µSv). Or, les doses reçues bien que calculées de façon identique avec les mêmes unités  ne sont pas pour autant comparables lorsque l’on se pose la question de savoir si elles sont ou non négligeables. La dose issue de la contamination des sols n’est pas négligeable au regard de la dose admissible. Au regard de la dose admissible, on ne peut rien dire de la dose reçue à partir de la radioactivité cosmique, celle-ci étant naturelle et ne pouvant donc être prise en compte dans le calcul de la dose reçue par rapport à la dose admissible qui ne retient que les radiations ayant pour source l’industrie nucléaire, civile ou militaire !

Le nucléocrate de service de l’AFIS imagine donc qu’une personne passe une semaine de vacances au col de la Bonnette. Complétons le scénario et supposons que par malchance cette personne dresse sa tente dans une belle combe non loin de la route mais dont le sol est contaminé au Césium-137, exactement à l’endroit ou Bruno Chareyron de la CRIIRAD a fait ses mesures (voir article précédent). Pendant ces sept jours passés dans et autour de sa tente le campeur malchanceux aurait reçu à raison de 5 μSv/h pendant 24 h durant 7 jours 840 μSv. Ces 840 μSv supplémentaires reçus en plus des 25.2 µSv de radioactivité naturelle représentent 84% de la dose annuelle admissible. 84% de la dose annuelle admissible en 7 jours ! Cela est loin d’être négligeable. 

Si maintenant on juge de ce qui est négligeable ou pas vis-à-vis d’un risque potentiel, aucune dose, quelle que soit sa source,  n’est négligeable comme expliqué dans un paragraphe précédent. Et certes, plus faible et la dose, on peut supposer (mais ce n’est pas prouvé) que plus faible est le risque. Il semblerait en effet que les cellules des organismes vivant à des altitudes élevées et soumis à un rayonnement cosmique chronique se réparent plus facilement et plus complètement que les cellules d’organismes soumis occasionnellement à des rayonnements ionisant plus intenses sur une période plus brève.

Le nucléocrate de service conclut sa comparaison dépourvue de sens par une question inepte : « Faut-il interdire les séjours en montagne ? », alors que la question  est de savoir s’il faut décaper les sols les plus contaminés sur des passages ou des lieux fréquentés !

Poursuivant ses comparaisons absurdes il affirme : « Un voyage aller-retour Paris New-York occasionne une dose de 50 µSv donc 5 fois notre cas d’école [bivouac de 2 heures, soit 10 μSv] ! Faut-il interdire les voyages en avion ? » Il compare ainsi une fois de plus les doses reçues de radioactivité naturelle avec les doses admissibles hors radioactivité naturelles, ce qui ne signifie rien. Il en va de même pour toutes ses autres comparaisons.

Dans cette citation la réduction à l’absurde qu’il tente d’établir n’est qu’un sophisme qui mélange radiations d’origine artificielles évitables ou réductibles et radiations non évitables sous prétexte qu’elles sont physiquement de même nature. Si le sol des secteurs fréquentés ou susceptibles de l’être qui sont dûment répertoriés étaient décapés, la dose de radiation artificielle reçue serait nulle. Ces radiations sont évitables et devraient être évitées.

Si je veux faire un aller et retour Paris/New-York en avion, les 50 μSv seront inévitables. À moi de le savoir d’abord et de le choisir en connaissance de cause ensuite. La plupart des gens ne se posent même pas la question et ceux qui se la posent prennent en général le risque. Quant aux doses reçues par le personnel navigant de l’aviation commerciale, elles ne doivent pas dépasser la dose limite admise pour tous les travailleurs soumis aux rayonnements ionisants, c’est-à-dire une dose externe annuelle de 20 mSv. Ce n’est pas parce qu’elle est « naturelle » que la radioactivité cosmique est inoffensive. Et il en est de même pour la radioactivité tellurique.

En ce qui concerne les doses reçues lors d’examens médicaux, le physicien de l’AFIS affirme « si par malheur vous deviez subir un scanner abdominal, en une seule fois et en quelques minutes vous prendriez 10 000 µ Sv soit 1000 fois ce que l’on nous présente comme étant non négligeable (donc potentiellement dangereux si on abandonne la langue de bois).Pour autant croyez-vous que le radiologue vous envoie à la mort ? » Cet examen en particulier comme tout examen radiologique médical soumet le patient à des irradiations importantes. Si le radiologue n’envoie pas son patient à la mort, il lui fait prendre un risque au terme d’une analyse du rapport coût/bénéfice dont ce patient doit être informé et qu’il accepte. D’ailleurs, il peut, au moins théoriquement, refuser.

En outre, dans ce passage le physicien de l’AFIS se moque du lecteur. Bien sûr que le radiologue n’envoie pas son patient à la mort avec une dose de 10 000 μSv puisque comme il l’écrit « il n'y a pas de toxicité démontrée en dessous d'un seuil de 100 000µ Sv (soit 100mSv). On commence à « voir » quelque chose au-delà de 2 à 3 fois cette dose. » Mais, le « quelque chose » auquel il est fait mention est un effet déterministe. Lorsqu’il en conclut que dans le cas des radiations que pourrait subir un piqueniqueur malchanceux faisant la sieste à un mauvais endroit au Col de la Bonnette «  on est donc dans un rapport de 10000 (voire 30 000) avec des doses pouvant poser problème et il n'y a donc, en aucune manière, lieu de s'inquiéter et surtout d'inquiéter la population. », il confond – volontairement ? – effet déterministe et effet stochastique ! Le piqueniqueur ne sera pas pris de nausées, et autres troubles affectant les personnes fortement irradiées, mais il prend un risque supplémentaire en augmentant sa dose annuelle, un risque qu’il ne prendrait sans doute pas s’il était correctement informé en allant simplement piqueniquer et faire sa sieste quelques dizaines de mètres plus loin. Mieux encore, cette malchance de prise de risque supplémentaire n’existerait pas si le sol avait été traité comme demandé notamment par la CRIIRAD.

Ces quelques remarques sur le texte qu’a cru bon de faire paraître l’AFIS en réaction à la publication des mesures de la CRIIRAD et de ses demandes suffisent pour montrer que cette réaction de « scientifiques » qui « savent » face au bon peuple ignorant que l’on effraie à tort et qu’il faut rassurer n’a qu’un but : rouler le bon peuple en question dans la farine pour lui faire admettre l’inadmissible : vivre dans des zones contaminées par une catastrophe nucléaire majeure comme c’est le cas au Japon où la dose maximale admissible pour la population a été multipliée par 20 dans les zones contaminées par la catastrophe de Fukushima, ce qui correspond à la dose maximale admissible des travailleurs du nucléaire. Mais ce n’est pas grave pour l’AFIS et les nucléocrate, il y aurait encore de la marge et nous sommes plutôt dans un excès de précaution due au principe éponyme, objet de tous les sarcasmes de ces « scientifiques ».

C’est ainsi que l’on peut lire dans un texte publié sur un site quasi officiel consacré à la radioactivité – il utilise le sigle du CNRS et celui d’une maison d’édition scientifique – : « La limite de 1 mSv/an peut sembler excessive ». Le rédacteur de l’article de l’AFIS que nous examinons a dû s’inspirer de ce texte et s’empresser d’en reprendre les âneries dont il est émaillé. On peut en effet y lire que : « Si l’on appliquait la limite de 1 mSv à ces deux causes, [la radioactivité d’origine naturelle et celle reçue lors d’examens médicaux] on ne pourrait pas subir un scanner, il faudrait renoncer à l'avion, abandonner l'alpinisme, ne pas habiter la Bretagne ou la Corse. » Bref, on veut vous faire croire que vous pourrez vivre dans une zone contaminée sans risque pour votre santé ou celle de vos enfants. En cas d’accident nucléaire, grands ou petits vous pourrez encaisser jusqu’à 20 mSV/an, boire du lait contaminé, manger des fruits et des légumes contaminés produits par l’agriculture radieusement irradiée de la douce France. Ce qui s’est passé et qui se passe avec la contamination due aux retombées de Tchernobyl dans le Mercantour préfigure en tout petit grâce à la distance ce qui se passera en grand  lorsque l’accident aura lieu sous nos fenêtres.

Cause toujours, tu m’intéresse !

En initiant sa nouvelle campagne de mesures de juillet 2015 dans le Mercantour, la CRIIRAD avait pour but « de maintenir la pression sur les autorités pour qu’elles produisent des cartes détaillées et gèrent les points les plus radioactifs situés sur des zones fréquentées par le public. » La CRIIRAD souligne qu’il est nécessaire de « porter une attention plus particulière à des points d’accumulation qui pourraient être proches de tables de pique-nique, bergeries, bord de lacs, etc. » Cette association  a mille fois raison de considérer que « dans ces cas, il nous semble légitime de demander que ces secteurs soient balisés voire traités (décapage de la couche superficielle du sol). » Elle précise que « ce secteur particulier du Mercantour, aux environs du col de Restefond La Bonette, a été choisi, car c’est là que nous avions pu, en août 1998, faire des mesures en présence des autorités. »

Les réactions de l’IRSN, du Parc et des nucléocrates sont hélas les mêmes qu’à l’accoutumée en ce qui concerne le nucléaire : manœuvres dilatoires, politique de l’autruche et immobilisme. Mieux vaut laisser les gens s’irradier quelque peu que de prendre des mesures pouvant nuire à la réputation de la région et donc à son économie, au commerce, aux affaires. Ce sont celles-ci qu’il s’agit de préserver avant tout. En ce qui concerne le Parc National, cela n’a rien d’étonnant quand on sait que son Conseil d’administration était présidé à l’époque par Eric Ciotti, qu’il est composé d’une écrasante majorité de maires, présidents d’agglomérations, conseillers généraux dont Christian Estrosi (qui colporte que les loups du massif ont été introduits par des écologistes), de technocrates et de personnalité nommées par les préfets.

Bref, une fois de plus la CRIIRAD a reçu une fin de non-recevoir sur ce sujet comme sur beaucoup d’autres malgré un soutien effectif de militants et une population globalement favorable qui lui fait confiance. On a dans cette affaire les prémices de ce qui risque fort de se passer en cas d’accident nucléaire en France.

On sait aujourd’hui qu’il y aura un autre accident nucléaire majeur sur la planète et la France est, hélas, bien placée pour être le pays où il aura lieu. Même les nucléocrates le savent et s’y préparent à leur manière. Mais comme dans le cas du Mercantour, leur préoccupation première n’est pas la protection des populations. C’est d’abord le maintien de l’ordre et c’est ensuite une gestion de la crise qui préserve l’économie du pays ainsi que l’expliquait le président de la CRIIRAD, Roland Desbordes lors d’une conférence à Colmar en 2014. En ce qui concerne le maintien de l’ordre, il faut entre autres conditions dont le recours à l’armée inutile ici Dieu merci, une maîtrise totale de la communication. Dans le cas du Mercantour étudié dans cet article,  on trouve à l’état embryonnaire la tentative d’une telle maîtrise. C’est la posture du Parc disqualifiant les résultats de la CRIIRAD sous prétexte qu’ils n’émanent pas d’une source officielle, posture qui a pu s’appuyer sur la note de l’IRSN soutenue par la nucléocrate AFIS. D’autre part, comme l’explique Roland Desbordes un des enseignements que les nucléocrates qui nous gouvernent ont tiré de la catastrophe de Fukushima est que cela revient moins cher et qu’une catastrophe est économiquement viable dès lors que l’on laisse vivre les gens dans des zones contaminées. Il n’est donc pas étonnant que même aujourd’hui, après cette catastrophe, aucune mesure sera prise pour protéger les gens de la contamination radioactive résiduelle qui pollue encore aujourd’hui encore le massif, qu’ils soient habitants permanents, touristes, estivants ou randonneurs.

Ainsi va la France nucléaire…..

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Annexes

Le communiqué du Parc National du Mercantour
 
Radioactivité : réaction du Parc national du Mercantour
Communication de la CRIIRAD : précisions apportées par le Parc National du Mercantour
La presse a relayé ces derniers jours une étude de la CRIIRAD relative à un éventuel danger de radioactivité sur le territoire du parc national :
  • Le Parc national du Mercantour indique qu'il n'a pas été destinataire de cette étude et qu'il n'a été associé ni à son déroulement, ni à sa préparation. Il en est de même pour les communes où les mesures ont été réalisées ;
  • Le Parc national du Mercantour regrette la stigmatisation du "Mercantour" à partir de quelques points de mesure localisés. Il aurait été intéressant de savoir ce que donneraient des prélèvements sur d'autres cols ou territoires alpins. Cette méthode ne paraît ni scientifique, ni équitable ;
  • Par ailleurs, si la CRIIRAD est une association indépendante qui est légitime à effectuer des mesures, le Parc national du Mercantour rappelle que les autorités compétentes en France sur la radioactivité sont l'Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN), dont la DREAL est la déléguée territoriale, ainsi que l'Institut de Radioprotection et de sûreté Nucléaire (IRSN) ;
  • Le Parc national du Mercantour constate qu'à ce jour, concernant un sujet ancien, les autorités sanitaires n'ont donné aucune consigne de précaution particulière et que donc, sauf contre ordre de ces mêmes autorités, il n'y a pas de restrictions d'usage particulières qui s'imposent aux habitants, socioprofessionnels et visiteurs qui fréquentent le territoire du parc.
 
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Extrait de l'article de l'AFIS
 

On passe maintenant aux choses plus significatives en termes de santé à savoir les effets de l’irradiation sur le corps humain. Essayons de donner quelques éclaircissements à cette accumulation de chiffres qui pourrait désarçonner le commun des mortels.

 

En premier lieu il faut comprendre la démarche intellectuelle qui est sous-jacente à ces explications :

 

L’IRSN examine les deux cas de figure suivants : une irradiation liée à la présence de Césium 137 (radioactif avec une demi-vie de 30 ans) et une ingestion de produits qui pourraient contenir ce césium (lait ou champignons  issus de ces zones). En effet l’activité dont il est question (les 100 000Bq / Kg dans quelques points chauds) peut se traduire en terme d’irradiation externe d’une part (lorsqu’on marche ou qu’on se couche dessus) et d’irradiation interne si on devait ingérer ce Césium d’une manière ou d’une autre.

 

Pour ce qui est de l’irradiation externe, l’article explique : « le fait de bivouaquer 2h sur certaines de ces zones induit une exposition non négligeable avec un débit de dose de 5 µ Sv/h au contact du sol. » Donc pour deux heures on retrouve les 10µSv évoqués par l’IRSN (qui d’ailleurs ne remet pas en cause les chiffres fournis par la CRIIRAD). Est-ce vraiment « non négligeable »?

 

Pour relativiser ces chiffres  voici quelques éléments de comparaison :

 

- Notons d’abord que l’irradiation naturelle à cette altitude est de 150nSv/h, donc si vous passiez une semaine de vacances à cette altitude  vous prendriez  150 x 24 x7 =25200nSv soit  25.2 µ SV donc deux fois et demie plus que notre dose non négligeable ! Faudrait-il interdire dans ce cas les séjours en montagne ?

 

- Un voyage aller-retour Paris New-York occasionne une dose de 50 µ Sv  donc 5 fois notre cas d’école ! Faut-il interdire les voyages en avion ?

 

- Un  français reçoit en moyenne, par an, une dose naturelle de  2 500 à 3000 µ Sv. Alors, 10 de plus ne font que… rester dans la moyenne, rien de plus !

 

- Dans certaines régions du monde, plus fortement radioactives du fait de gaz radioactifs remontant à la surface (le radon 222), la population reçoit 50 000  µ Sv par an (et même par endroits le double). Et pourtant toutes les études épidémiologiques montrent que même à ces doses il n’y pas d’aggravation du nombre de cancer ou d’autres maladies.

 

- Enfin, si par malheur vous deviez subir un scanner abdominal, en une seule fois et en quelques minutes vous prendriez 10 000 µ Sv soit 1000fois ce que l’on nous présente comme étant non négligeable (donc potentiellement dangereux si on abandonne la langue de bois).Pour autant croyez-vous que le radiologue vous envoie à la mort ?

 

 

En réalité, si l’on se réfère à des sources sérieuses, par exemple à la publication "Santé Radioactivité et rayonnements ionisants -édition 2004" issue de la collaboration entre d'éminents spécialistes de ces problématiques (Académie de Médecine,  de Pharmacie, de Radiologie, etc...), il n'y a pas de toxicité démontrée en dessous d'un seuil de 100 000µ Sv (soit 100mSv). On commence à « voir » quelque chose au-delà de 2 à 3 fois cette dose. On est donc dans un rapport de 10000 (voire 30 000) avec des doses pouvant poser problème et il n'y a donc, en aucune manière, lieu de s'inquiéter et surtout d'inquiéter la population.

 

Finalement, pour ce qui est de l’irradiation interne par ingestion, notons tout d’abord que l’article de la Provence et le document de France 3 n’en parlent pas, et pour cause.

 

En effet, l’IRSN montre que ce cas de figure très hypothétique n’engendrerait quasiment aucun effet sur l’organisme (10 à 100 µ Sv dans le cas d’un plat complet de champignons … qu’on ne trouve pas dans ces parages).

 

Lorsque la CRIIRAD, relayée par des journalistes en mal de buzz affirme que l’on mesure par endroits une radioactivité 100 fois supérieure au niveau naturel, nous pouvons aussi rétorquer  que les niveaux d’exposition sont pour autant 10 000 fois plus faibles que ceux considérés comme pouvant poser problème par les médecins et les scientifiques. Mais faire un titre en disant « nous avons mesuré des débits de dose 10000 fois trop faibles pour être dangereux » n’aurait probablement pas le même succès médiatique ! Alors que penser de cette alerte du CRIIRAD ?

 

En réfléchissant un peu, chacun pourra trouver quelques raisons.

BUFI Georges
Ingénieur-Membre de l’AFIS.

http://www.pseudo-sciences-13.org/radioactivite-mercantour.html


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 On trouvera les textes de l'IRSN analysés en suivant les liens ci-dessous :

- Note d’information sur les «Points chauds» de contamination en césium 137 de certains sols de moyenne et haute montagne du massif Alpin daté du 6 août 2015 http://www.irsn.fr/FR/Actualites_presse/Actualites/Documents/IRSN_NI-Mercantour-Cesium137_06082015.pdf

 - Document de 2016 Constat Radiologique « Rémanence de la radioactivité d’origine artificielle » http://www.irsn.fr/FR/expertise/rapports_expertise/surveillance-environnement/Documents/IRSN_Constat-Remanence-France_201604.pdf


 
 

 

Mardi 10 Mai 2016 Commentaires (0)
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