Extraits de Facebook, à diffuser sans modération


« Les Yeux Dans Les Herbes a partagé la publication de Les Capri'ces des Cévennes.
 
« Voici un petit message de ma soeur qui vient de commencer une petite ferme laitière en bio produisant du pélardon, bientôt des glaces et de la crème de châtaigne...
 
« Ils ont des chèvres assez courantes et une race en conservation (plus rare et bcp moins productive (chèvre du massif central) mais qui produit du lait de qualité. Ils font du pastoralisme (élevage en paturage naturel) dans les hauteurs des cévennes.
« C'est un énorme travail mais comme beaucoup de petits agriculteurs on trouve que c'est un beau métier et on l'aime avec le souci de s'améliorer et d'améliorer notre capacité de résilience.
 
« Le gouvernement annonce qu'il souhaite une agriculture plus respectueuse et une meilleure qualité alimentaire. Pourtant ils sont sur le point de retirer les aides aux zones de montagne réputées trop pauvres pour nourrir un troupeau. Pourtant des chèvres ça ne mange pas que de l'herbe et bien au contraire elles se nourrissent de callune, de chataignier, de chene vert, de ronce, de genêt... Toutes ces plantes qui poussent à l'état naturel dans le terroir des Cévennes et qui leur donne une énergie et une qualité de lait bien meilleures. Et c'est dans les tuyaux de retirer les aides aux petits agriculteurs et la réponse se fera à la fin du mois de mars... Tout bientôt... La plupart des aides bénéficient déjà aux gros agriculteurs qui souvent les prennent sans avoir aucune responsabilité à tenir sur tous les dommages collatéraux qu'ils peuvent produire. Les abeilles payent déjà un lourd tribut et nous, autres êtres vivants, nous sommes aussi dans ce contexte, les proies souvent indirectement consentantes de ce système agricole majoritaire ultra subventionné.

Les Capri'ces des Cévennes
 
Petit message à faire circuler, s'il vous plaît.
Profitant d'une période très intense pour les éleveurs (mises bas des animaux, début de production), le gouvernement envisage purement et simplement de tuer les petits élevages de zone de montagne. En tout cas, pour notre part, si cette "mesure" passe, notre projet est tué à peine né.
 
 
En effet, comme vous le savez certainement, notre élevage comme beaucoup d'autres est malheureusement aujourd'hui dépendant d'aides Européennes. Or il est question de supprimer de la PAC (politique agricole commune) les aides pour les surfaces enherbées à moins de 50%. C'est à dire, pour des fermes comme la nôtre, supprimer 100% des aides. C'est bien connu, nos chèvres ne se nourrissent pas sur nos sols, car nos terres, c'est de la merde. Le chêne vert, le châtaigner, la callune, le genêt, les chèvres n'aiment pas ça d'ailleurs ! Elles préfèrent l'herbe déposée sur un tapis dans une chèvrerie, et l'éclairage artificiel !!! Je rajouterais que pour faire des économies, ils sont prêts à détruire la seule activité qui maintient les milieux ouverts dans le sud, luttant ainsi entre autres contre les incendies, tout en participant à l'économie et à la vie locale et surtout rurale, au tourisme, à l'autonomie alimentaire française (de qualité et dans le respect de l'homme et de l'animal) et à la préservation de mosaïques de milieux essentielles à la biodiversité.
 
A peine installés, ou plutôt en cours d'installation, nous utilisons la totalité de notre temps (soit de 7h à 23h, en mangeant sur le pouce) et de notre énergie pour prendre soin de nos bêtes et mettre en place notre ferme, mais nous sommes déjà fatigués de payer toujours plus, tout en refaisant le travail de chaque organisme que l'on doit payer derrière (msa, chambre d'agriculture, ...), tout en se faisant traiter comme des moins que rien (impôts, banques, ...), tout en revoyant nos légitimes soutiens financiers (oui, nous travaillons dur pour le bien commun, et nous respectons, NOUS, les engagements que nous contractualisons avec l'Europe et l'Etat) être remis en question tous les quatre matins. Mais c'est comme ça et malgré tout bien sûr nous sommes déterminés. Sauf que. Sauf que sans argent, sans ces aides qui nous permettent de payer toutes les charges toujours plus lourdes (alimentation des chèvres autre que parcours, électricité, taxes diverses, assurances, essence, fournitures pour la transfo et la commercialisation, etc.), et le laboratoire de transformation a 80 000€ de normes par exemple, et bien, on ne va pas pouvoir continuer longtemps ! Notre ferme peut être viable pour une personne sans les aides, nous avons veillé pour. Le souci étant que la masse de travail est tellement énorme qu'on ne pourrait pas se permettre que l'un de nous deux travaille à côté pour subsister, comme certains le font. Notre système en élevage ET transformation fromagère ET pastoralisme ET vente directe ne nous permet pas ce "luxe". Pour autant, nous ne le changerions pour rien au monde, car nous pensons que c'est le plus éthique sur les plans humain (sauf peut-être pour nous-même ?) et animal. Etre rémunérés justement sans aides, ça serait l'objectif bien évidemment. En attendant, nous avons besoin de ces aides, comme énormément de petits éleveurs, et nous avons besoin de portevoix pour nous faire entendre.
 
L'échéance est fixée au 31 mars 2018. Emballez c'est pesé.
 
 
Reconnaissance des surfaces pastorales par la PAC : Le ministère prêt à lâcher les éleveurs !En Ariège, au moins 1 ferme sur 4 serait impactée, soit un peu plus de 8.000 hectares !
https://www.azinat.com/2018/03/reconnaissance-des-surfaces-pastorales-par-la-pac-le-ministere-pret-a-lacher-les-eleveurs/
 
Alors qu’à longueur de discours Macronien, il nous est rappelé la nécessité d’opérer une « révolution agricole », « une montée en gamme » de nos produits, nous avions compris, nous, éleveurs pastoraux des zones difficiles, dites à handicaps naturels, que nous étions désormais en pointe pour porter haut les couleurs des produits vertueux. Production peu consommatrice d’intrants chimiques, lien fort au territoire, entretien de milieux ouverts, maintien d’emplois et de vie dans nos vallées….
 
Coutumier du fait, le gouvernement nous a rapidement consultés, sollicités pour faire des propositions argumentées ; pour finalement, dans la précipitation, nous mettre devant le fait accompli ! Il n’y a pas de marges de manœuvre possibles et les échéances sont imminentes, fixées au 31 mars !
 
Pour la Confédération paysanne, il est incompréhensible et intolérable, de surcroît au regard des ambitions portées par le Président de la République, d’abandonner ces paysannes et paysans.
 
Aussi, las, les paysans de la Confédération paysanne, ne participeront plus à ces mascarades de discussions au ministère.
 
Nous sommes aujourd’hui vendredi 9 mars à l’Hôtel de Région à Toulouse au CRAEC pour porter la voix des éleveurs pastoraux qui se sentent totalement abandonnés par les propositions du ministère de l’agriculture. C’est l’État que nous interpellons concernant la reconnaissance des surfaces pastorales.
 
De même, lundi 12 mars, lors de la session chambre à Foix, nos élus proposeront au vote une motion enjoignant l’État de profiter de la possibilité offerte par le règlement Omnibus (modifications de certaines dispositions à mi-parcours d’un programme européen, dont la PAC), avant le 31 mars pour faire enfin reconnaître définitivement les surfaces pastorales comme étant des surfaces productives.
 
Et nous n’hésiterons pas à poursuivre ces mobilisations jusqu’à Paris dans le courant de la semaine prochaine.

Ne pas reconnaître ces surfaces pastorales aujourd’hui, c’est accepter moins de paysans demain et plus de friches partout !
 (Communiqué de la Confédération Paysanne)

 
 

Dimanche 25 Mars 2018 Commentaires (4)

Commentaires

1.Posté par Cassandra le 06/04/2018 21:53
Je ne répond pas seulement à cet article, mais d'abord à l'esprit général que je vois sur ce site. Merci de prendre le temps de décortiquer un débat devenu très sentimental à propos de l'élevage. Entre les cris de la carotte et les accusations de meurtre, on a de plus en plus de mal à avoir un dialogue vraiment éclairé, d'autant que de nombreux chiffres ont été manipulés dans le processus. J'habite moi-même sur une ferme avec mes parents, mais si nous avions autrefois un élevage de moutons, nous avons dû l'abandonner pour des raisons semblables aux obstacles que vous décrivez ici (mais au Canada) : le gouvernement soutien mal les élevages à petite échelle.

Bref, merci pour vos démystifications. J'aimerais bien voir plus de liens quand vous parlez de certaines politiques ou quand vous dites que « les experts s'entendent sur », mais j'avoue ne pas avoir tout lu encore ^^

2.Posté par Serrurier paris le 13/04/2018 09:26
Un discours bien engagé qui me laisse perplexe. Cependant, ca ouvre un certain débat quant à la responsabilité de l'État. Affaire à suivre... :)

3.Posté par Baron des Vaches Bleues le 16/04/2018 21:02
Monsieur Dumas,


C’est sûre que ce que vous décrivez et ce que décrit Cassandra est une très mauvaise chose et il faut lutter contre. Où me conseillez-vous d’acheter des produits d’origines animaux (laits, oeufs, viandes et poissons) pour être sûre d’acheter des produits de qualité issus d’un élevage raisonnable et raisonnée ?

Cordialement

4.Posté par Jean-François Dumas le 17/04/2018 11:00
@ Baron des Vaches Bleues

Label bio/directement chez le producteur, ce qui peut aussi se faire par internet/marché bio ou paysan/ amap...etc./ Cela peut même être chez un voisin si vous habitez à la campagne....
Les possibilités sont nombreuses....

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