Au quotidien
Vient de paraître une étude qui aurait pu être intéressante concernant le « climato-scepticisme » sur Twitter. Malheureusement ce n’est qu’un texte fondé sur des confusions épistémologiques et des a priori partisans dont le but est de discréditer les comptes twitter reprenant, défendant ou diffusant une pensée climatoréaliste ou ayant des affinités avec elle quel que soit le sérieux de ces comptes. C’est un appel à peine voilé à une censure contre tous ceux qui remettent en cause les dogmes du GiEC, ses modèles et ses prédictions sous prétexte qu’ils sont un obstacle et un frein à des mesures impopulaires à mettre en place au nom d’une prétendue « urgence climatique » au mépris des libertés individuelles et de la démocratie.
L’étude intitulée « Les nouveaux fronts du dénialisme et du climato-scepticisme » est consultable à partir de ce lien : https://nextcloud.iscpif.fr/index.php/s/qiA5DJoGYMS2jHS#pdfviewer
Des confusions épistémologiques grossières, voulues ou non, sont à la base de cette « étude ». Elles sont nécessaires pour sacraliser le fondement de toutes les «expertises » du GIEC, des travaux qui s’y rattachent, de leur diagnostic et de leurs préconisations. Elles sont naïvement ( ?) présentées par les auteurs en préliminaire du corps de leur étude comme des conventions terminologiques, alors qu’elles sont bien plus que cela et ont une portée bien plus grande. La mise en évidence de ces confusions ôte toute valeur de cette étude et permet d’en dénoncer le caractère partisan. C’est ce que je veux montrer dans cet article.
Je précise pour éviter tout malentendu que dans cet article, je ne cherche bien entendu pas à savoir si la Terre se réchauffe ou non et quelles en seraient les causes éventuelles. Je n’ai pas cette outrecuidance ! Simplement je veux montrer que le dogmatisme en la matière n’a pas lieu d’être. Il y a place pour la critique et pour des théories concurrentes même si celles-ci peinent à exister. En un sens donc, oui, je suis un partisan du doute. Et c’est une sorte de doute que je veux promouvoir ! Car je pense qu’il est salutaire.
Dans la situation d’incertitude dans laquelle nous devrions reconnaître que nous sommes si seulement nous réfléchissions rationnellement, il s’agit de ne pas s’emballer mais d'adopter une stratégie du « sans regret » au lieu d’écouter « les prophètes du malheur »; c’est-à-dire ne pas prendre de décisions ou mesures autres que celles qui seraient encore considérées comme bonnes, une fois levé le voile d’ignorance concernant le futur, que la catastrophe prévue ait eu lieu ou non. En effet, c’est faire preuve d’une suffisance peu commune que de se croire capable de dire ce pourrait ou ne pourrait pas se passer dans cent ans que ce soit à propos du climat ou d’autres choses !
Je précise pour éviter tout malentendu que dans cet article, je ne cherche bien entendu pas à savoir si la Terre se réchauffe ou non et quelles en seraient les causes éventuelles. Je n’ai pas cette outrecuidance ! Simplement je veux montrer que le dogmatisme en la matière n’a pas lieu d’être. Il y a place pour la critique et pour des théories concurrentes même si celles-ci peinent à exister. En un sens donc, oui, je suis un partisan du doute. Et c’est une sorte de doute que je veux promouvoir ! Car je pense qu’il est salutaire.
Dans la situation d’incertitude dans laquelle nous devrions reconnaître que nous sommes si seulement nous réfléchissions rationnellement, il s’agit de ne pas s’emballer mais d'adopter une stratégie du « sans regret » au lieu d’écouter « les prophètes du malheur »; c’est-à-dire ne pas prendre de décisions ou mesures autres que celles qui seraient encore considérées comme bonnes, une fois levé le voile d’ignorance concernant le futur, que la catastrophe prévue ait eu lieu ou non. En effet, c’est faire preuve d’une suffisance peu commune que de se croire capable de dire ce pourrait ou ne pourrait pas se passer dans cent ans que ce soit à propos du climat ou d’autres choses !
Voici in extenso le texte en cause : « Les personnes qui rejettent les principales conclusions des rapports du GIEC (reflétant l’état des connaissances issues des sciences du climat et du changement climatique) et de la science du climat - sont communément appelées “climato-sceptiques ». Dans ce qui suit, nous les appellerons également “dénialistes climatiques” ou simplement “dénialistes ». Nous voulons par-là souligner qu’il ne s’agit pas de dire qu’un fait établi scientifiquement est nécessairement incontestable, mais que les faits les plus légitimes pour prendre les décisions futures sont ceux qui sont rigoureusement établis par les scientifiques sur la base de l’état actuel des connaissances et de la compréhension liées au système terrestre. Nous désignerons par “pro-sciences du climat”, ou pour faire court “pro-climat” les personnes qui acceptent les résultats de la communauté scientifique et les synthèses qu’en fait le GIEC. »
Ce texte liminaire fait une confusion entre un fait – le réchauffement climatique ou changement climatique – et son explication – les émissions anthropique de GES. Cela est manifeste dans l’opposition que les auteurs instituent entre « dénialistes » et « pro climat ». Cela l’est aussi dans la suite de l’étude où sont considérés comme « dénialistes » (1) ceux qui mettent en doute le réchauffement, (2) ceux qui rejettent l’explication de RC par les émissions humaines de CO2 additionnel et son évolution subséquente, (3) ceux qui relativisent ou nient le caractère catastrophique de ce réchauffement conduisant à une planète invivable pour l’espèce humaine. On remarquera que ceux qui se nomment climato-réalistes, catégorie qu’ignore cette étude, rejettent en général (1). Ils ne mettent pas en doute le RC. Certains peuvent mettre en doute les évaluations et évolutions retenues par le GIEC et aussi certaines de ses conséquences soutenues par ce panel intergouvernemental. Tous rejettent l’explication par les GES anthropiques (2) et ne sont pas catastrophistes (3). Bien entendu nier l’existence d’un RC ou d’une accélération du RC implique (2) et (3) car il n’y a pas à expliquer ou à se soucier de quelque chose qui n’existe pas.
Les faits, par exemple l’évolution du climat depuis 1830, sont établis par des mesures qui supposent des théories certes mais qui doivent être distinguées de la ou des théories desquelles leur explication découle dans la mesure où ces faits, s’ils sont bien établis ne seront pas remis en cause par la preuve de la fausseté de leur explication par le GIEC ou du rejet de celle-ci au profit d’une autre jugée supérieure (meilleure adéquation avec les données, valeur prédictive ou rétrodictive supérieure, simplicité, etc.). Soulignons ce point : rejeter l’explication en vigueur du RC et soutenir l’existence de celui-ci n’est pas contradictoire. C’est d’ailleurs ce que font sans incohérence beaucoup de climatosceptiques. Par contre, la façon de concevoir son devenir est dépendante de l'explication qui en est donnée et donc sujet à controverses.
Concernant le réchauffement climatique, il n’y a plus guère de gens pour en nier l’existence encore que l’on doit sûrement en trouver sur Tweeter ! Ceux-là et ceux-là seuls peuvent être appelés « dénialistes » car il s’agit véritablement d’un déni non pas de science mais de réalité. Par contre ce qui est discuté, c’est l’importance, la vitesse, le caractère inédit ou non de ce réchauffement et de sa corrélation avec les émissions de CO2 d’origine anthropique. Ce qui pourrait faire illusion quant au nombre de ceux qui nient tout réchauffement, c’est la confusion faite aussi bien par des pro-GIEC que des anti-GIEC entre climat et météo (sécheresses, inondations, canicules, aléas météorologiques divers, records de chaud ou de froid…) ; confusion que l’on ne trouve pas seulement sur Tweeter mais aussi dans les médias et parfois même chez des « scientifiques » emportés par la polémique ou voulant être à tout prix convaincants.
Comme sont confondues par les auteurs de cette étude les trois attitudes et qu’elles sont implicitement réduites à celle qui nie l’existence du RC par l’usage de cette expression « dénialiste climatique », on voit qu’en fait tous ceux qui contestent (2) et/ou (3) sans adhérer à (1) vont être réduits à une communauté qui d’emblée n’est pas crédible et n’est qu’un artefact.
L’expression « dénialiste du climat » utilisée à la place de « climato-sceptique » ne vaut guère mieux que cette dernière. Les auteurs auraient pu retenir celle par laquelle se désignent les scientifiques « climatosceptiques » à savoir « climatoréalistes » alors que l’expression « dénialiste du climat » est absurdité : dénier le climat n’a aucun sens, le climat n’étant pas quelque chose que l’on peut dénier ! Comme on peut supposer qu’il s’agit de franglais, rappelons que to denied en anglais signifie nier. Ce choix de pervertir le français a pour but de faire apparaître les partis-pris des auteurs car sans être aussi chargée historiquement que le vocable de « négationniste du climat » l’expression « dénialiste du climat » lui ressemble ce qui lui permet de conserver une forte connotation négative tout en évitant un parallélisme scandaleux.
Une terminologie neutre aurait été de prendre deux acronymes par exemple PRCOA et ARCOA (Partisans de la théorie du réchauffement climatique du GIEC et Adversaires de la théorie du réchauffement climatique du GIEC) comme c’est une pratique fréquente dans les articles scientifiques. Elle aurait eu le mérite d’être neutre. Mais les auteurs ne sont pas neutres bien qu’ils n’aient aucune autorité pour choisir, aucun d’entre eux n’ayant une quelconque qualification dans le domaine de la climatologie.
La catégorie qui a les faveurs des auteurs est, elle aussi très mal définie. « Personnes qui acceptent les résultats de la communauté scientifique et les synthèses qu’en fait le GIEC. » Accepter des résultats » est une chose, accepter « la synthèse » qu’en fait une organisation onusienne en est une autre. Ce distinguo est d’une évidence telle qu’il se passe de commentaires.
De plus, deux termes font problème : « résultats » et « communauté scientifique ».
De quels résultats s’agit-il ? S’agit-il des résultats concernant des phénomènes ? Beaucoup sont discutés par les praticiens du domaine y compris l’estimation de la fréquence des aléas météorologiques ou même les estimations des populations d’ours blancs que l’on aurait pu penser simples à réaliser. D’autres ont posé problème comme par exemple la non coïncidence des résultats des mesures de l’élévation du niveau de la mer obtenus par les marégraphes et celles obtenues par satellites.
S’agit-il de résultats concernant les prévisions d’évolution du climat ? Ils sont controversés par des scientifiques dont la qualification ne peut être remise en doute. Le problème concernant ces « résultats » est d’une toute autre ampleur, remettant en cause les modèles utilisés et les hypothèses qu’ils intègrent. Bref, les résultats en ce qui concerne directement ou indirectement les questions climatiques sont de nature diverse et de solidité variable. En fait les auteurs de cette « étude » ne vont pas chercher aussi loin. Pour eux : il s’agit des principes de base selon lesquels le réchauffement climatique est dû aux émissions additionnelles de gaz à effet de serre notamment CO2 et autres GES d’origine anthropique qui si elles se poursuivent causeront une élévation des températures qui aura des conséquences catastrophiques.
Mais alors quelle est cette communauté scientifique à laquelle se réfèrent les auteurs ? Celle des climatologues, météorologues et chercheurs des disciplines connexes ? Si c’était le cas, il faudrait considérer qu’appartiennent à celle-ci des chercheurs qui à des degrés divers n’acceptent pas la théorie du réchauffement dû à l’émission additionnelle de GES anthropiques. S’ils ne sont pas majoritaires dans le domaine, ils existent néanmoins et réussissent même à publier dans des revues aux articles revus par des pairs. La communauté scientifique à laquelle réfèrent les auteurs de cette « étude » n’est donc pas celle-là. C’est celle des chercheurs qui travaillent dans le cadre de la théorie du réchauffement climatique d’origine anthropique selon le mandat du GIEC, qui cherchent à en affermir les bases, à résoudre les problèmes posés par des données récalcitrantes, tentent d’en affiner les prévisions. Sont exclus de cette communauté tous ceux qui s’aviseraient à toucher aux piliers de la théorie qui les fédèrent. Et il est évident qu’il ne saurait être question pour les chercheurs de cette communauté là d’une remise en question même très partielle de ces principes fondamentaux que ce soit par conviction ou par intérêt puisqu’il doit être très difficile à quelqu’un qui a bâti sa carrière et sa notoriété avec les récompenses associées dans ce cadre de le remettre en cause ! Pour un jeune chercheur du domaine, c’est aussi le risque d’être ostracisé.
Pour clôturer le tout, cette « étude » s’achevant encore plus mal qu’elle avait commencé, tombe in fine dans un complotisme de bas étage : la main de Moscou ou de Pékin, en tout cas de l’étranger serait derrière le regain d’intérêt pour le « dénialisme du climat » sur les réseaux sociaux ! C’est ridicule sauf s’il s’agit de faire taire sur cette question les voix discordantes en les faisant passer pour des traitres à la Patrie alors que, Dieu merci, le pays n’est pas – encore – en guerre !
Une telle « étude » partiale ayant pour base de telles confusions factuelles, conceptuelles, logiques et épistémologiques et développant des raisonnements complotistes ne peut servir à rien d’autre qu’à aider les climato catastrophistes à prendre le contrôle d’un réseau social qui leur échappe encore en incitant les gouvernements à censurer et les propriétaires des réseaux à « modérer » voire à suspendre tout compte twitter qui ne va pas dans leur sens ou du moins les comptes de ceux considérés comme leaders. Bref avec cette étude la police de la pensée se déguise avec des oripeaux en science. Qu’elle ait pu être publiée avec le label du CNRS est pour le moins inquiétant !
Après la conquête des principaux postes de pouvoir dans l’université et la recherche académique pour en exclure tout climatoréaliste, après la tentative de museler les média journaux et télévisons en faisant pression sur les journalistes pour qu’ils adoptent une charte « pour un journalisme à la hauteur de l’urgence écologique » (c’est-à- dire « urgence climatique) qui exclurait de fait tout «climatoréaliste» de prise de parole ou d’interview, toute information mettant en doute les «expertises» du GIEC, après les tentatives récurrentes d’exclure les livres d’auteurs jugés «climatosceptiques » des présentoirs et vitrines des librairies comme des bibliothèques des lycées et collèges ou des moteurs de recherche, les réseaux sociaux sont la nouvelle cible ou « front » des zélateurs du GIEC pour reprendre la terminologie guerrière de cette « étude ». Un consensus n’est pas une preuve, un consensus obtenu de cette façon n’en n’est même pas un. C’est une atteinte à des libertés individuelles les plus fondamentales, la liberté de pensée et la liberté d’expression.
Je m’en tiendrai là mais avant je voudrais partager avec mes lecteurs naturalistes une perle de cette « étude ». Est dénialiste du climat celui qui retweete que « le CO2 est bon pour les plantes » ! Il faudrait que les auteurs révisent leurs cours du collège sur la photosynthèse par exemple ! Car ils aiment les faits, je cite, « qui sont rigoureusement établis par les scientifiques sur la base de l’état actuel des connaissances » celui-là l’est et depuis longtemps ! Pourtant il semblerait bien qu’ils ne soient pas les seuls à l’avoir oublié. L’ont oublié aussi tous ceux qui ne voient dans le CO2 qu’un polluant. Sans lui, plus de plante et sans plante, fin de la vie sur Terre telle que nous la connaissons !
Pour ceux qu’une analyse critique du corps de cette « étude » intéresse, je recommande vivement celle que Benoît Rittaut a pris la peine de faire sur son blog : ici. Il doit en être remercié. Vous êtes de ceux qui sont attachés à la rigueur et à l’impartialité sans laquelle aucune science véritable ne peut exister ? Alors faites toute la publicité possible au texte de Benoît Rittaut. Au-delà de la question climatique, c’est l’existence d’une telle science qui est menacée et qu’il faut défendre.
Ce texte liminaire fait une confusion entre un fait – le réchauffement climatique ou changement climatique – et son explication – les émissions anthropique de GES. Cela est manifeste dans l’opposition que les auteurs instituent entre « dénialistes » et « pro climat ». Cela l’est aussi dans la suite de l’étude où sont considérés comme « dénialistes » (1) ceux qui mettent en doute le réchauffement, (2) ceux qui rejettent l’explication de RC par les émissions humaines de CO2 additionnel et son évolution subséquente, (3) ceux qui relativisent ou nient le caractère catastrophique de ce réchauffement conduisant à une planète invivable pour l’espèce humaine. On remarquera que ceux qui se nomment climato-réalistes, catégorie qu’ignore cette étude, rejettent en général (1). Ils ne mettent pas en doute le RC. Certains peuvent mettre en doute les évaluations et évolutions retenues par le GIEC et aussi certaines de ses conséquences soutenues par ce panel intergouvernemental. Tous rejettent l’explication par les GES anthropiques (2) et ne sont pas catastrophistes (3). Bien entendu nier l’existence d’un RC ou d’une accélération du RC implique (2) et (3) car il n’y a pas à expliquer ou à se soucier de quelque chose qui n’existe pas.
Les faits, par exemple l’évolution du climat depuis 1830, sont établis par des mesures qui supposent des théories certes mais qui doivent être distinguées de la ou des théories desquelles leur explication découle dans la mesure où ces faits, s’ils sont bien établis ne seront pas remis en cause par la preuve de la fausseté de leur explication par le GIEC ou du rejet de celle-ci au profit d’une autre jugée supérieure (meilleure adéquation avec les données, valeur prédictive ou rétrodictive supérieure, simplicité, etc.). Soulignons ce point : rejeter l’explication en vigueur du RC et soutenir l’existence de celui-ci n’est pas contradictoire. C’est d’ailleurs ce que font sans incohérence beaucoup de climatosceptiques. Par contre, la façon de concevoir son devenir est dépendante de l'explication qui en est donnée et donc sujet à controverses.
Concernant le réchauffement climatique, il n’y a plus guère de gens pour en nier l’existence encore que l’on doit sûrement en trouver sur Tweeter ! Ceux-là et ceux-là seuls peuvent être appelés « dénialistes » car il s’agit véritablement d’un déni non pas de science mais de réalité. Par contre ce qui est discuté, c’est l’importance, la vitesse, le caractère inédit ou non de ce réchauffement et de sa corrélation avec les émissions de CO2 d’origine anthropique. Ce qui pourrait faire illusion quant au nombre de ceux qui nient tout réchauffement, c’est la confusion faite aussi bien par des pro-GIEC que des anti-GIEC entre climat et météo (sécheresses, inondations, canicules, aléas météorologiques divers, records de chaud ou de froid…) ; confusion que l’on ne trouve pas seulement sur Tweeter mais aussi dans les médias et parfois même chez des « scientifiques » emportés par la polémique ou voulant être à tout prix convaincants.
Comme sont confondues par les auteurs de cette étude les trois attitudes et qu’elles sont implicitement réduites à celle qui nie l’existence du RC par l’usage de cette expression « dénialiste climatique », on voit qu’en fait tous ceux qui contestent (2) et/ou (3) sans adhérer à (1) vont être réduits à une communauté qui d’emblée n’est pas crédible et n’est qu’un artefact.
L’expression « dénialiste du climat » utilisée à la place de « climato-sceptique » ne vaut guère mieux que cette dernière. Les auteurs auraient pu retenir celle par laquelle se désignent les scientifiques « climatosceptiques » à savoir « climatoréalistes » alors que l’expression « dénialiste du climat » est absurdité : dénier le climat n’a aucun sens, le climat n’étant pas quelque chose que l’on peut dénier ! Comme on peut supposer qu’il s’agit de franglais, rappelons que to denied en anglais signifie nier. Ce choix de pervertir le français a pour but de faire apparaître les partis-pris des auteurs car sans être aussi chargée historiquement que le vocable de « négationniste du climat » l’expression « dénialiste du climat » lui ressemble ce qui lui permet de conserver une forte connotation négative tout en évitant un parallélisme scandaleux.
Une terminologie neutre aurait été de prendre deux acronymes par exemple PRCOA et ARCOA (Partisans de la théorie du réchauffement climatique du GIEC et Adversaires de la théorie du réchauffement climatique du GIEC) comme c’est une pratique fréquente dans les articles scientifiques. Elle aurait eu le mérite d’être neutre. Mais les auteurs ne sont pas neutres bien qu’ils n’aient aucune autorité pour choisir, aucun d’entre eux n’ayant une quelconque qualification dans le domaine de la climatologie.
La catégorie qui a les faveurs des auteurs est, elle aussi très mal définie. « Personnes qui acceptent les résultats de la communauté scientifique et les synthèses qu’en fait le GIEC. » Accepter des résultats » est une chose, accepter « la synthèse » qu’en fait une organisation onusienne en est une autre. Ce distinguo est d’une évidence telle qu’il se passe de commentaires.
De plus, deux termes font problème : « résultats » et « communauté scientifique ».
De quels résultats s’agit-il ? S’agit-il des résultats concernant des phénomènes ? Beaucoup sont discutés par les praticiens du domaine y compris l’estimation de la fréquence des aléas météorologiques ou même les estimations des populations d’ours blancs que l’on aurait pu penser simples à réaliser. D’autres ont posé problème comme par exemple la non coïncidence des résultats des mesures de l’élévation du niveau de la mer obtenus par les marégraphes et celles obtenues par satellites.
S’agit-il de résultats concernant les prévisions d’évolution du climat ? Ils sont controversés par des scientifiques dont la qualification ne peut être remise en doute. Le problème concernant ces « résultats » est d’une toute autre ampleur, remettant en cause les modèles utilisés et les hypothèses qu’ils intègrent. Bref, les résultats en ce qui concerne directement ou indirectement les questions climatiques sont de nature diverse et de solidité variable. En fait les auteurs de cette « étude » ne vont pas chercher aussi loin. Pour eux : il s’agit des principes de base selon lesquels le réchauffement climatique est dû aux émissions additionnelles de gaz à effet de serre notamment CO2 et autres GES d’origine anthropique qui si elles se poursuivent causeront une élévation des températures qui aura des conséquences catastrophiques.
Mais alors quelle est cette communauté scientifique à laquelle se réfèrent les auteurs ? Celle des climatologues, météorologues et chercheurs des disciplines connexes ? Si c’était le cas, il faudrait considérer qu’appartiennent à celle-ci des chercheurs qui à des degrés divers n’acceptent pas la théorie du réchauffement dû à l’émission additionnelle de GES anthropiques. S’ils ne sont pas majoritaires dans le domaine, ils existent néanmoins et réussissent même à publier dans des revues aux articles revus par des pairs. La communauté scientifique à laquelle réfèrent les auteurs de cette « étude » n’est donc pas celle-là. C’est celle des chercheurs qui travaillent dans le cadre de la théorie du réchauffement climatique d’origine anthropique selon le mandat du GIEC, qui cherchent à en affermir les bases, à résoudre les problèmes posés par des données récalcitrantes, tentent d’en affiner les prévisions. Sont exclus de cette communauté tous ceux qui s’aviseraient à toucher aux piliers de la théorie qui les fédèrent. Et il est évident qu’il ne saurait être question pour les chercheurs de cette communauté là d’une remise en question même très partielle de ces principes fondamentaux que ce soit par conviction ou par intérêt puisqu’il doit être très difficile à quelqu’un qui a bâti sa carrière et sa notoriété avec les récompenses associées dans ce cadre de le remettre en cause ! Pour un jeune chercheur du domaine, c’est aussi le risque d’être ostracisé.
Pour clôturer le tout, cette « étude » s’achevant encore plus mal qu’elle avait commencé, tombe in fine dans un complotisme de bas étage : la main de Moscou ou de Pékin, en tout cas de l’étranger serait derrière le regain d’intérêt pour le « dénialisme du climat » sur les réseaux sociaux ! C’est ridicule sauf s’il s’agit de faire taire sur cette question les voix discordantes en les faisant passer pour des traitres à la Patrie alors que, Dieu merci, le pays n’est pas – encore – en guerre !
Une telle « étude » partiale ayant pour base de telles confusions factuelles, conceptuelles, logiques et épistémologiques et développant des raisonnements complotistes ne peut servir à rien d’autre qu’à aider les climato catastrophistes à prendre le contrôle d’un réseau social qui leur échappe encore en incitant les gouvernements à censurer et les propriétaires des réseaux à « modérer » voire à suspendre tout compte twitter qui ne va pas dans leur sens ou du moins les comptes de ceux considérés comme leaders. Bref avec cette étude la police de la pensée se déguise avec des oripeaux en science. Qu’elle ait pu être publiée avec le label du CNRS est pour le moins inquiétant !
Après la conquête des principaux postes de pouvoir dans l’université et la recherche académique pour en exclure tout climatoréaliste, après la tentative de museler les média journaux et télévisons en faisant pression sur les journalistes pour qu’ils adoptent une charte « pour un journalisme à la hauteur de l’urgence écologique » (c’est-à- dire « urgence climatique) qui exclurait de fait tout «climatoréaliste» de prise de parole ou d’interview, toute information mettant en doute les «expertises» du GIEC, après les tentatives récurrentes d’exclure les livres d’auteurs jugés «climatosceptiques » des présentoirs et vitrines des librairies comme des bibliothèques des lycées et collèges ou des moteurs de recherche, les réseaux sociaux sont la nouvelle cible ou « front » des zélateurs du GIEC pour reprendre la terminologie guerrière de cette « étude ». Un consensus n’est pas une preuve, un consensus obtenu de cette façon n’en n’est même pas un. C’est une atteinte à des libertés individuelles les plus fondamentales, la liberté de pensée et la liberté d’expression.
Je m’en tiendrai là mais avant je voudrais partager avec mes lecteurs naturalistes une perle de cette « étude ». Est dénialiste du climat celui qui retweete que « le CO2 est bon pour les plantes » ! Il faudrait que les auteurs révisent leurs cours du collège sur la photosynthèse par exemple ! Car ils aiment les faits, je cite, « qui sont rigoureusement établis par les scientifiques sur la base de l’état actuel des connaissances » celui-là l’est et depuis longtemps ! Pourtant il semblerait bien qu’ils ne soient pas les seuls à l’avoir oublié. L’ont oublié aussi tous ceux qui ne voient dans le CO2 qu’un polluant. Sans lui, plus de plante et sans plante, fin de la vie sur Terre telle que nous la connaissons !
Pour ceux qu’une analyse critique du corps de cette « étude » intéresse, je recommande vivement celle que Benoît Rittaut a pris la peine de faire sur son blog : ici. Il doit en être remercié. Vous êtes de ceux qui sont attachés à la rigueur et à l’impartialité sans laquelle aucune science véritable ne peut exister ? Alors faites toute la publicité possible au texte de Benoît Rittaut. Au-delà de la question climatique, c’est l’existence d’une telle science qui est menacée et qu’il faut défendre.
Jeudi 23 Février 2023
Profil
Jean-François Dumas
Dernières notes
Rats de Paris et Rats de Fontenay-aux-Roses
30/05/2024
Le monde occidental, un monde orwellien ?
11/05/2024
Quand la girolle prend ses quartiers d’hiver
21/11/2023
Un peu d'humilité
28/09/2023
Galerie
Liste de liens
© 2010 Jean-François Dumas
Toute utilisation de documents issus de ce site doit en mentionner la source.
Création et webmaster : Méker-et-Cie, avec l'éditeur Webzinemaker
Toute utilisation de documents issus de ce site doit en mentionner la source.
Création et webmaster : Méker-et-Cie, avec l'éditeur Webzinemaker