Fontenay-aux-Roses
Malgré l'opposition du groupe Les Verts, le Conseil Communautaire de Sud de Seine a décidé d'adhérer à Autolib. Ce dispositif est pourtant une fausse bonne idée.
Voici la transcription de mon intervention dans laquelle les raison de mon groupe.
Nous avons pour la « petite reine » les yeux de Chimène. Ce n’est pas pour autant que l’on jette les voitures aux gémonies. Je ne vais pas me placer de ce point de vue pour critiquer AUTOLIB, mais d’un point de vue technique.
On nous dit qu’Autolib va bénéficier à l’environnement, qu’il y aura moins de bruit. Mais, même sans étude détaillée, il faut prendre en compte l’échelle. Combien aurons-nous de véhicules Autolib ? Au maximum 12 000 en Île-de-France et pour nous 212, au maximum, et 70 au minimum, puisque c’est la prévision retenue. Croyez-vous que sur l’ensemble des véhicules qui traversent nos villes, prennent nos rues et nos quatre voies, cela va entraîner une diminution significative du bruit routier ? Non, ce sera insignifiant.
De plus, il se peut que, lorsque qu’une station sera pleine, on soit obligé de ramener les voitures à une station où il y a moins de voitures. Il faudra alors transporter et faire du bruit.
Réduction de la circulation ? Il n’y en aura pas, il y aura transfert d’un type de véhicule à un autre, au mieux stabilisation de la circulation, au pire augmentation. Un effet pervers est possible : Autolib peut détourner certains utilisateurs des transports en commun assez argentés vers ce moyen de transport.
Pollution de proximité ? Là encore c’est une question d’échelle : ce n’est pas avec 12 000 véhicules que l’on va réduire la pollution. Voilà pour l’environnement.
D’autre part ce projet est encore extrêmement flou. On nous a dit qu’il n’y aurait pas de réservation préalable, puis on nous a dit le contraire. Il faut être clair.
Ensuite, qui entretiendra le véhicule entre deux utilisateurs ? Il y a des goujats partout...
Comment les choses vont-elles se passer si toutes les voitures vont dans le même sens ? Supposons que l’on mette une station à Fontenay, vers la gare et une autre vers le CEA... Toutes les voitures seront au CEA...
C’est tellement compliqué qu’à Saint-Quentin en Yvelines, un système de ce type a été proposé, expérimenté
pendant un an et demi puis abandonné parce que c’était le bazar.
Passons maintenant à l’aspect financier. Nous avons pris 12 stations au minimum. L’agglomération devrait payer 610 000 €, ce qui fait un peu plus de 50 000 € par station, ce qui n’est pas donné pour un maillage grossier : 2 stations à Fontenay, 3 à Bagneux, 4 à Clamart, etc., enfin ce n’est pas beaucoup... Pour un maillage fin, comme à Paris, il faudrait 37 stations c’est-à-dire un investissement de 1 835 000 €. Ensuite, le prix pour l’utilisateur. Ce n’est pas à la portée de toutes les bourses, c’est 15 € par mois, plus 5 € par demi-heure d’utilisation. C’est très bien pour les bobos qui ont décidé de ne pas avoir de voiture à Paris. Ils ont raison, ils n’ont pas de voiture et ils se servent de temps en temps d’Autolib. Mais en banlieue, quand on n’a pas de voiture, c’est parce qu’on ne peut pas se la payer. Or, si l’on ne peut pas se payer de voiture, pourra-t-on se payer 15 € d’abonnement plus 5 € par demi-heure ? C’est presque aussi cher qu’un taxi.
Enfin, il y a l’aventure puisque l’article 15 prévoit que si le fonctionnement dérape, il faudra mettre la main à la poche. Paris a répondu : « Adhérez, acceptez les statuts et après on se réunira et on les modifiera. » Non, ce qu’il faut dire, c’est « si on ne modifie pas les statuts avant, on n’adhère pas ».
Il existe aussi un problème de gouvernance avec l’article 8 qui prévoit, outre des pénalités financières en cas de retrait du dispositif, une majorité des 2/3 des voix pour que l’on puisse se retirer. Or il y a 2 000 stations et on a une voix par station ; nous aurons 12 voix au pire et 37 au mieux. Paris en aura 700 et son poids sera écrasant, celui de Sud de Seine insignifiant. Paris fera ce qu’il voudra et nous serons obligés d’accepter. La gouvernance n’est donc pas au point, elle est aussi à revoir.
Reste un problème de logique : nous allons lancer un plan de déplacement. Ce plan montrera-t-il la nécessité d’Autolib ? Y a-t-il une demande ? Je n’en suis pas certain. Mais je ne peux pas y répondre avant que l’on ait fait le plan de déplacement. Paris a son propre tempo et nous dit, comme en prévente par souscription : « Si vous n’adhérez pas tout de suite, ce sera plus cher. »
Paris nous impose tout, des modifications et maintenant des délais : non, il a son délai, nous avons le nôtre.
Nous, les Verts, nous ne sommes pas opposés à l’amélioration du transport personnel en voiture mais il faut réfléchir. Pourquoi ce système plus que d’autres qui existent aussi, l’auto-partage et d’autres. Ce système est-il le plus approprié ? Je n’en sais rien. Il est vrai que dans certaines conditions, si ce problème de gouvernance était résolu, peut-être que pour Fontenay ce serait un maillage souple avec les transports en commun. Nous avons un problème à Fontenay, la gare RER en bas, le tram en haut et le métro à Châtillon. Étant donné la
géographie, il ne faut pas espérer un maillage. Faire tourner des navettes sans arrêt n’est pas non plus très bien, écologiquement. Un système souple qui aille de la gare de Fontenay à Châtillon ou au CEA, ce n’est pas une mauvaise idée. Mais Autolib me paraît un système bien lourd pour cela.
De plus, il se peut que, lorsque qu’une station sera pleine, on soit obligé de ramener les voitures à une station où il y a moins de voitures. Il faudra alors transporter et faire du bruit.
Réduction de la circulation ? Il n’y en aura pas, il y aura transfert d’un type de véhicule à un autre, au mieux stabilisation de la circulation, au pire augmentation. Un effet pervers est possible : Autolib peut détourner certains utilisateurs des transports en commun assez argentés vers ce moyen de transport.
Pollution de proximité ? Là encore c’est une question d’échelle : ce n’est pas avec 12 000 véhicules que l’on va réduire la pollution. Voilà pour l’environnement.
D’autre part ce projet est encore extrêmement flou. On nous a dit qu’il n’y aurait pas de réservation préalable, puis on nous a dit le contraire. Il faut être clair.
Ensuite, qui entretiendra le véhicule entre deux utilisateurs ? Il y a des goujats partout...
Comment les choses vont-elles se passer si toutes les voitures vont dans le même sens ? Supposons que l’on mette une station à Fontenay, vers la gare et une autre vers le CEA... Toutes les voitures seront au CEA...
C’est tellement compliqué qu’à Saint-Quentin en Yvelines, un système de ce type a été proposé, expérimenté
pendant un an et demi puis abandonné parce que c’était le bazar.
Passons maintenant à l’aspect financier. Nous avons pris 12 stations au minimum. L’agglomération devrait payer 610 000 €, ce qui fait un peu plus de 50 000 € par station, ce qui n’est pas donné pour un maillage grossier : 2 stations à Fontenay, 3 à Bagneux, 4 à Clamart, etc., enfin ce n’est pas beaucoup... Pour un maillage fin, comme à Paris, il faudrait 37 stations c’est-à-dire un investissement de 1 835 000 €. Ensuite, le prix pour l’utilisateur. Ce n’est pas à la portée de toutes les bourses, c’est 15 € par mois, plus 5 € par demi-heure d’utilisation. C’est très bien pour les bobos qui ont décidé de ne pas avoir de voiture à Paris. Ils ont raison, ils n’ont pas de voiture et ils se servent de temps en temps d’Autolib. Mais en banlieue, quand on n’a pas de voiture, c’est parce qu’on ne peut pas se la payer. Or, si l’on ne peut pas se payer de voiture, pourra-t-on se payer 15 € d’abonnement plus 5 € par demi-heure ? C’est presque aussi cher qu’un taxi.
Enfin, il y a l’aventure puisque l’article 15 prévoit que si le fonctionnement dérape, il faudra mettre la main à la poche. Paris a répondu : « Adhérez, acceptez les statuts et après on se réunira et on les modifiera. » Non, ce qu’il faut dire, c’est « si on ne modifie pas les statuts avant, on n’adhère pas ».
Il existe aussi un problème de gouvernance avec l’article 8 qui prévoit, outre des pénalités financières en cas de retrait du dispositif, une majorité des 2/3 des voix pour que l’on puisse se retirer. Or il y a 2 000 stations et on a une voix par station ; nous aurons 12 voix au pire et 37 au mieux. Paris en aura 700 et son poids sera écrasant, celui de Sud de Seine insignifiant. Paris fera ce qu’il voudra et nous serons obligés d’accepter. La gouvernance n’est donc pas au point, elle est aussi à revoir.
Reste un problème de logique : nous allons lancer un plan de déplacement. Ce plan montrera-t-il la nécessité d’Autolib ? Y a-t-il une demande ? Je n’en suis pas certain. Mais je ne peux pas y répondre avant que l’on ait fait le plan de déplacement. Paris a son propre tempo et nous dit, comme en prévente par souscription : « Si vous n’adhérez pas tout de suite, ce sera plus cher. »
Paris nous impose tout, des modifications et maintenant des délais : non, il a son délai, nous avons le nôtre.
Nous, les Verts, nous ne sommes pas opposés à l’amélioration du transport personnel en voiture mais il faut réfléchir. Pourquoi ce système plus que d’autres qui existent aussi, l’auto-partage et d’autres. Ce système est-il le plus approprié ? Je n’en sais rien. Il est vrai que dans certaines conditions, si ce problème de gouvernance était résolu, peut-être que pour Fontenay ce serait un maillage souple avec les transports en commun. Nous avons un problème à Fontenay, la gare RER en bas, le tram en haut et le métro à Châtillon. Étant donné la
géographie, il ne faut pas espérer un maillage. Faire tourner des navettes sans arrêt n’est pas non plus très bien, écologiquement. Un système souple qui aille de la gare de Fontenay à Châtillon ou au CEA, ce n’est pas une mauvaise idée. Mais Autolib me paraît un système bien lourd pour cela.
Mercredi 10 Février 2010
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