Au quotidien
Le gouvernement a enfin transmis pour approbation au Conseil d'État le Schéma d'Aménagement de l'Île de France (SDRIF) voté en 2008 par le Conseil Régional. Sans un décret d'approbation de cette instance, ce Sdrif ne pouvait avoir force de loi et l'ancien Sdrif de 1994 restait en vigueur.
Le Sdrif définit le devenir de la région, de son urbanisme, de ses infrastructures pour les vingt années futures. Son élaboration a été pilotée par Mireille Ferri, l'une des vice-présidente Verte lors de la mandature précédente. Le Groupe des élus Verts du Conseil Régional l'a présenté comme constitutif de la Région île de France comme une éco‑région. N. Sarkozi, suivant l'avis de son secrétaire d'État au Développement de la région-capitale, avait bloqué le processus. C'est au cours d'un déjeuner réunissant Christian Blanc, Jean-Paul Huchon et Bertrand Delanoë autour du Président de la République à l'Élysée que ce dernier a annoncé la fin du blocage du processus de validation du Sdrif. Les anciens élus Verts du Conseil Régional et les nouveaux se sont aussitôt réjouis. Ne l'ont-il pas fait un peu vite?
Le Sdrif définit le devenir de la région, de son urbanisme, de ses infrastructures pour les vingt années futures. Son élaboration a été pilotée par Mireille Ferri, l'une des vice-présidente Verte lors de la mandature précédente. Le Groupe des élus Verts du Conseil Régional l'a présenté comme constitutif de la Région île de France comme une éco‑région. N. Sarkozi, suivant l'avis de son secrétaire d'État au Développement de la région-capitale, avait bloqué le processus. C'est au cours d'un déjeuner réunissant Christian Blanc, Jean-Paul Huchon et Bertrand Delanoë autour du Président de la République à l'Élysée que ce dernier a annoncé la fin du blocage du processus de validation du Sdrif. Les anciens élus Verts du Conseil Régional et les nouveaux se sont aussitôt réjouis. Ne l'ont-il pas fait un peu vite?
Aveuglement à gauche?
Ils ne seraient pas les seuls. Ainsi, il est assez étonnant d'entendre Jean-Paul Huchon, le président PS de la région, décerner au Président de la République un brevet de démocrate ! « Le souci du chef de l'État est vraiment de faire preuve de partenariat constant avec les élus, tirant les leçons de la période électorale ». Le cabinet de Bertrand Delanoë enfonce le clou : « Cette rencontre a été l'occasion de repartir sur une méthode de travail plus respectueuse, plus coopérative ». Mais à quoi bon changer de méthode si le résultat est le même?
Aveuglement à gauche?
Ils ne seraient pas les seuls. Ainsi, il est assez étonnant d'entendre Jean-Paul Huchon, le président PS de la région, décerner au Président de la République un brevet de démocrate ! « Le souci du chef de l'État est vraiment de faire preuve de partenariat constant avec les élus, tirant les leçons de la période électorale ». Le cabinet de Bertrand Delanoë enfonce le clou : « Cette rencontre a été l'occasion de repartir sur une méthode de travail plus respectueuse, plus coopérative ». Mais à quoi bon changer de méthode si le résultat est le même?
Le journal Le Parisen est plus clairvoyant...
L'article qui relate la rencontre de Huchon, Delanoë, Blanc, Sarkozy est intitulé « L'Élysée reprend en main le Grand Paris ». Le journaliste précise: « Nicolas Sarkozy veut déminer le terrain pour le projet de Christian Blanc : la construction d'ici 2023 d'un super métro automatique de 130 km reliant 9 pôles de développement économique, où l'ancien PDG d'Air France espère créer 800000 emplois en quinze ans et générer la croissance nécessaire pour maintenir la compétitivité mondiale de l'Île de France. » Un projet donc radicalement antinomique avec une vision écologiste du devenir de la région. Le Parisien remarque que ce projet suppose l'aide des élus locaux et notamment leur participation financière... D'où le changement de méthode qui semble tant plaire à Delanoë.
Il faut rappeler que les partis de gauche et les écologistes ont été unanimes à critiquer ce projet pour businessmans qui fait fi des besoins quotidiens des habitants et de la nécessaire remise à niveau des transports existants. Mais les élections sont passées. Sarkozy, Blanc, Huchon, Delanoë partagent au fond la même vision productiviste de l'Île de France. Il leur arrive de l'habiller avec les oripeaux du développement durable mais pour eux, ce développement durable n'est qu'un nouveau moyen pour aboutir au même résultat. En l'occurrence augmenter l'attractivité de l'Île de France tout en continuant à y entasser de plus en plus de de gens et d'y concentrer de plus en plus d'activités. Huchon et Delanoë devraient être obligés de se montrer plus réservés dans ce projet de croissance à tout crin de la Région‑capitale à cause des alliances électorales qu'ils sont obligés de passer avec les écologistes. Mais doivent-ils vraiment les craindre?
L'article qui relate la rencontre de Huchon, Delanoë, Blanc, Sarkozy est intitulé « L'Élysée reprend en main le Grand Paris ». Le journaliste précise: « Nicolas Sarkozy veut déminer le terrain pour le projet de Christian Blanc : la construction d'ici 2023 d'un super métro automatique de 130 km reliant 9 pôles de développement économique, où l'ancien PDG d'Air France espère créer 800000 emplois en quinze ans et générer la croissance nécessaire pour maintenir la compétitivité mondiale de l'Île de France. » Un projet donc radicalement antinomique avec une vision écologiste du devenir de la région. Le Parisien remarque que ce projet suppose l'aide des élus locaux et notamment leur participation financière... D'où le changement de méthode qui semble tant plaire à Delanoë.
Il faut rappeler que les partis de gauche et les écologistes ont été unanimes à critiquer ce projet pour businessmans qui fait fi des besoins quotidiens des habitants et de la nécessaire remise à niveau des transports existants. Mais les élections sont passées. Sarkozy, Blanc, Huchon, Delanoë partagent au fond la même vision productiviste de l'Île de France. Il leur arrive de l'habiller avec les oripeaux du développement durable mais pour eux, ce développement durable n'est qu'un nouveau moyen pour aboutir au même résultat. En l'occurrence augmenter l'attractivité de l'Île de France tout en continuant à y entasser de plus en plus de de gens et d'y concentrer de plus en plus d'activités. Huchon et Delanoë devraient être obligés de se montrer plus réservés dans ce projet de croissance à tout crin de la Région‑capitale à cause des alliances électorales qu'ils sont obligés de passer avec les écologistes. Mais doivent-ils vraiment les craindre?
Un communiqué de presse atterrant d'Alain Amedro, Vice-Président (Vert/EE) à l'aménagement du territoire
Jean-Paul Huchon n'aura sans doute rien de bien grave à redouter des nouveaux conseillers régionaux Verts / EE si l'on en juge par ce calamiteux communiqué où Alain Amedro emboite gaillardement le pas à ses grands frères PS : « Après le temps de l'opposition, de la polémique et de la controverse, orchestré par Christian Blanc, il est temps aujourd'hui de passer à l'action. Les débats animés et parfois violents entre projets de transports, entre le Grand Métro et Arc Express doivent désormais laisser la place à un travail concerté entre l'État, le conseil Régional et toutes les collectivités franciliennes pour enrichir ensemble le projet de l'Île de France 2030 » Voici bien de la langue de bois (vert). Bien sûr, une telle collaboration serait idéale mais pas à n'importe quel prix... Travailler ensemble peut-être, mais sur quel projet? Pourra-ton financer à la fois les deux projets de transport en commun? Faut-il désormais admettre le « Grand Métro » et l'aménagement du territoire qui va avec : suppression des terres agricoles de périphérie et l'agriculture de proximité, accentuation de la concentration au dépend des autres régions et des déséquilibres dans la région. Voilà des questions qu'il ne faut pas poser parce que « La transmission par l'état du projet de Sdrif adopté par le Conseil régional en septembre 2008 constitue une reconnaissance de la qualité de la vision et des propositions régionales pour répondre à la triple crise environnementale, économique et sociale » dixit Amedro qui ne craint pas l'exagération et prend ses désirs pour des réalités ou du moins fait semblant. Prépare-t-il ainsi une capitulation en rase campagne avant d'avoir combattu se réservant ainsi un mandat pépère?
Enfin, cerise sur le gâteau, selon ce communiqué, il faudrait « accentuer l'effort de construction face à la crise du logement » mais tant que l'on ne stoppera pas la concentration des activités, emplois, etc. sur Paris et la petite couronne, construire ne sera que cautère sur une jambe de bois, pire une fuite en avant irresponsable qui en aggravant l'entassement ne fera qu'aggraver les maux dont souffre la région-capitale et les déséquilibres territoriaux internes et externes à la Région.
Se féliciter de la fin du blocage du Sdrif par le Président de la République est une chose, ce n'est pas pour autant qu'il faut croire à un avenir en vert de la Région surtout lorsqu'un Vice-Président Verts ne le voit plus qu'en rose.
( Les photographies illustrant cet article sont des vues du plateau de Saclay qu'il faudrait sacrifier sur l'autel du Grand Paris)
Jean-Paul Huchon n'aura sans doute rien de bien grave à redouter des nouveaux conseillers régionaux Verts / EE si l'on en juge par ce calamiteux communiqué où Alain Amedro emboite gaillardement le pas à ses grands frères PS : « Après le temps de l'opposition, de la polémique et de la controverse, orchestré par Christian Blanc, il est temps aujourd'hui de passer à l'action. Les débats animés et parfois violents entre projets de transports, entre le Grand Métro et Arc Express doivent désormais laisser la place à un travail concerté entre l'État, le conseil Régional et toutes les collectivités franciliennes pour enrichir ensemble le projet de l'Île de France 2030 » Voici bien de la langue de bois (vert). Bien sûr, une telle collaboration serait idéale mais pas à n'importe quel prix... Travailler ensemble peut-être, mais sur quel projet? Pourra-ton financer à la fois les deux projets de transport en commun? Faut-il désormais admettre le « Grand Métro » et l'aménagement du territoire qui va avec : suppression des terres agricoles de périphérie et l'agriculture de proximité, accentuation de la concentration au dépend des autres régions et des déséquilibres dans la région. Voilà des questions qu'il ne faut pas poser parce que « La transmission par l'état du projet de Sdrif adopté par le Conseil régional en septembre 2008 constitue une reconnaissance de la qualité de la vision et des propositions régionales pour répondre à la triple crise environnementale, économique et sociale » dixit Amedro qui ne craint pas l'exagération et prend ses désirs pour des réalités ou du moins fait semblant. Prépare-t-il ainsi une capitulation en rase campagne avant d'avoir combattu se réservant ainsi un mandat pépère?
Enfin, cerise sur le gâteau, selon ce communiqué, il faudrait « accentuer l'effort de construction face à la crise du logement » mais tant que l'on ne stoppera pas la concentration des activités, emplois, etc. sur Paris et la petite couronne, construire ne sera que cautère sur une jambe de bois, pire une fuite en avant irresponsable qui en aggravant l'entassement ne fera qu'aggraver les maux dont souffre la région-capitale et les déséquilibres territoriaux internes et externes à la Région.
Se féliciter de la fin du blocage du Sdrif par le Président de la République est une chose, ce n'est pas pour autant qu'il faut croire à un avenir en vert de la Région surtout lorsqu'un Vice-Président Verts ne le voit plus qu'en rose.
( Les photographies illustrant cet article sont des vues du plateau de Saclay qu'il faudrait sacrifier sur l'autel du Grand Paris)
Samedi 19 Juin 2010
Commentaires (0)
Nouveau commentaire :
Profil
Jean-François Dumas
Dernières notes
Rats de Paris et Rats de Fontenay-aux-Roses
30/05/2024
Le monde occidental, un monde orwellien ?
11/05/2024
Quand la girolle prend ses quartiers d’hiver
21/11/2023
Un peu d'humilité
28/09/2023
Galerie
Liste de liens
© 2010 Jean-François Dumas
Toute utilisation de documents issus de ce site doit en mentionner la source.
Création et webmaster : Méker-et-Cie, avec l'éditeur Webzinemaker
Toute utilisation de documents issus de ce site doit en mentionner la source.
Création et webmaster : Méker-et-Cie, avec l'éditeur Webzinemaker