Au quotidien
Cette manifestation réussie et haute en couleurs s’est déroulée samedi dernier, le 11 février, sous étroite surveillance policière. Elle n’a pas fait la une des médias, c’est le moins que l’on puisse dire… Les tortionnaires des arènes n’y sont sans doute pas pour rien.
Alors que tous les sondages, aussi divers et variés soient-ils, donnent toujours une écrasante majorité contre la corrida, les députés et ministres resteront-ils en majorité plus attentifs au lobby de la tauromachie qu’à l’expression de l’opinion des gens et à celle des associations de défense des animaux comme à celles qui sont tout simplement opposées aux spectacles barbares et violents ?
Corrida basta
Cette manifestation avait pour but de leur montrer la force du mouvement abolitionniste et sa popularité, de demander le retrait de l’inscription de la corrida au patrimoine culturel immatériel français qu’a effectuée Frédéric Mitterrand le 22 avril 2011, d’obtenir des députés et des candidats à l’élection présidentielle qu’ils écoutent plutôt les Français que le lobby des arènes. Elle s’inscrit en parallèle à la Question Prioritaire de Constitutionnalité contre cette inscription déposée par deux associations, le CRAC (Comité radicalement Anti Corrida Europe) et Droits des animaux, QPC renvoyée devant le Conseil d’état par le Tribunal administratif qui en a reconnu le caractère sérieux et recevable.
Cette manifestation avait pour but de leur montrer la force du mouvement abolitionniste et sa popularité, de demander le retrait de l’inscription de la corrida au patrimoine culturel immatériel français qu’a effectuée Frédéric Mitterrand le 22 avril 2011, d’obtenir des députés et des candidats à l’élection présidentielle qu’ils écoutent plutôt les Français que le lobby des arènes. Elle s’inscrit en parallèle à la Question Prioritaire de Constitutionnalité contre cette inscription déposée par deux associations, le CRAC (Comité radicalement Anti Corrida Europe) et Droits des animaux, QPC renvoyée devant le Conseil d’état par le Tribunal administratif qui en a reconnu le caractère sérieux et recevable.
Parti de l’Assemblée Nationale, le cortège s’est rendu jusqu’au Trocadéro. Une vingtaine de personnes marchaient silencieusement en tête de la manifestation. Parmi elles, les militants et militantes qui avaient été molestés par les afficionados lors de la manifestation pacifique de Rodihlan du 8 octobre 2011 contre une corrida avec mise à mort de jeunes veaux par des apprentis « toréros ». Certains parmi ceux qui avaient été blessés portaient des pancartes avec des photos d’eux-mêmes montrant leurs blessures et des images « choc » du traitement qu’ils avaient subi.
Plus à l’arrière, le cortège évoluait dans une humeur plus festive même si l’indignation, la colère et la détermination étaient les mêmes. La manifestation avait une dimension politique qui pour être non partisane – les clivages ne recoupant pas dans ce cas le clivage traditionnel droite/gauche – n’en étaient pas moins marquée. Certains manifestants étaient déguisés en députés. Ceux en collant rose comme ceux des toréros représentaient les élus favorables à la barbarie tauromachique. Ils brandissaient des photos de taureaux mutilés en triste état comme on les voit en fin de corrida. Les indécis étaient stigmatisés par le gros point d’interrogation qu’ils arboraient sur leur pancarte. Les autres figuraient les 111 députés favorables à l’abolition de ces tortures. Ils brandissaient des images de taureaux paisibles dans leurs pâturages.
Contre la prise de position de Fréderic Mitterrand et du gouvernement actuel en faveur de ce spectacle barbare, les manifestants n’ont pas été tendres non plus vis-à-vis de François Hollande lorsque la manifestation est passée sous les fenêtres de son QG. On lui reproche de s’être entouré de personnes favorables à cette boucherie cruelle comme Manuel Valls, son absence de position nette et son refus de condamner cette barbarie au prétexte que ce sujet ne serait pas parmi les préoccupations premières des Français. Ce qui ne l’empêche pas de déclarer «il n’est pas contestable que la tauromachie est partie intégrante de la culture méridionale au même titre que la gastronomie ou le parler local. Les férias constituent des rassemblements populaires tout à fait majeurs dans ces régions et réunissent des populations de toutes origines sociales dans une même ferveur pour la tradition taurine, vieille de près de deux siècles. » Des propos qui ressemblent à ceux d’Eva Joly : « La corrida est très populaire dans le Sud de l'Europe et il convient d'empêcher que cela se développe ailleurs que là où c'est ancré dans les traditions. Il faut limiter l'accès à ce spectacle aux adultes. » et « Je suis hésitante sur une interdiction, car en Espagne, cela fait partie vraiment de la culture. Une interdiction ne peut se faire que progressivement, en concertation avec les populations locales. » Sur cette question au moins, il ne devrait pas être difficile à ces deux-là de s’entendre (Manque de chance, pour eux, la Catalogne a aboli la Corrida quand la France…) !!! L’un et l’autre feraient pourtant bien de prendre la mesure du mouvement abolitionniste qui s’amplifie dans l’opinion française, et se manifestait le samedi 11 avec force.
Il est peut-être incongru de vouloir que les politiques s’intéressent aussi au sort de nos compagnons de voyage membres d’autres espèces, embarqués comme nous sur le vaisseau spatial Terre. Pourtant, cela les grandirait moralement et pourrait même leur apporter des voix.
Les projets de loi en cours visant à son abolition sont dus à l’initiative de deux femmes, l’une PS et l’autre UMP unies pour cette cause. On peut considérer que cet état de chose est dû à des options personnelles différentes selon les élu(e)s, ce qui est naturel dans des partis où de telles positions relèvent de la subjectivité individuelle. Alors que militants et adhérents de tous les partis ont des positions claires et le plus souvent abolitionnistes, ce n'est pas le cas de tous les candidats à la présidentielle.
Quatre candidats se sont clairement positionnés pour l’abolition : Jean-Marc GOVERNATORI pour l’Alliance Écologiste Indépendante, Nathalie ARTHAUD de « Lutte Ouvrière », Nicolas DUPONT-AIGNAN pour « Debout la République » et Corine LEPAGE de « Cap 21 »
Quatre candidats se sont clairement positionnés pour l’abolition : Jean-Marc GOVERNATORI pour l’Alliance Écologiste Indépendante, Nathalie ARTHAUD de « Lutte Ouvrière », Nicolas DUPONT-AIGNAN pour « Debout la République » et Corine LEPAGE de « Cap 21 »
Un grand absent parmi les abolitionnistes : Europe-Écologie les Verts, même si à titre individuel beaucoup de ses membres ont signé la pétition anti-corrida du CRAC et que la Fédération des Luttes pour l'Abolition des Corridas ait été invitée aux Journées d'été d'EE-LV. Cela est incompréhensible pour un parti qui se dit écologiste comme sont inacceptables les positions défendues par sa candidate. La position abolitionniste devrait découler de normes fondées sur les valeurs de non-violence, de bienveillance vis-à-vis des autres espèces et du respect de toutes les formes de vie qui sont constitutives de la vision écologiste du monde.
Fontenay-aux-Roses, le 12/02/2010
Photos :
wordpress.com
citizenside.com
plus de photos de la manifestation, ici
Fontenay-aux-Roses, le 12/02/2010
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Lundi 13 Février 2012
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