Nature - environnement
Pour EELV le texte du projet de loi sur la transition énergétique rebaptisé « projet de loi relatif à la transition énergétique pour la croissance verte » est un « bon point de départ » (Emmanuelle Cosse), un « compromis intéressant » (François de Rugy). Ces avis ne sont partagés ni par les associations antinucléaires, ni par les associations de protection de la Nature, ni non plus par des analystes dont l’engagement pour l’écologie est indiscutable.
Dans l’entretien qu’il a accordé au Nouvel Observateur François de Rugy, co-président du groupe des députés EELV affirme que « on va passer d'une politique énergétique qui avait été totalement sous-traitée par EDF depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, à une politique qui sera co-élaborée par l'Etat et les différents opérateurs. Avant, le véritable ministre de l'Energie, c'était le PDG d'EDF. Cela va changer. » Il est bien le seul à soutenir cela. Il faut bien trouver des arguments pour justifier un futur vote positif…
Le réseau Sortir du nucléaire : l’État laisse EDF orchestrer la politique énergétique !
Le réseau « Sortir du nucléaire » considère quant à lui que « Sous couvert du "refus de normes contraignantes", le gouvernement se dévoile : l’exécutif n’a pas de vision ambitieuse, refuse de décider et continuera de laisser la politique énergétique aux mains d’EDF et consorts». Il précise « Après deux ans de discussions, le projet de loi se contente de rappeler l’objectif de campagne de François Hollande d’une réduction à 50% de la part du nucléaire d’ici à 2025. (…) Au lieu de définir les capacités nucléaires à retirer, le gouvernement ne décide pas et se contente de proposer un plafonnement de la production nucléaire actuelle. Pas de programmation des réacteurs à fermer, pas de trajectoire précise et d’objectifs clairs de réduction des consommations d’électricité, rien ne permet de déduire comment se concrétisera cette réduction. » Comme le montre la question de la fermeture des centrales nucléaires, « l’État laisse EDF orchestrer la politique énergétique » du pays.
Le réseau Sortir du nucléaire : l’État laisse EDF orchestrer la politique énergétique !
Le réseau « Sortir du nucléaire » considère quant à lui que « Sous couvert du "refus de normes contraignantes", le gouvernement se dévoile : l’exécutif n’a pas de vision ambitieuse, refuse de décider et continuera de laisser la politique énergétique aux mains d’EDF et consorts». Il précise « Après deux ans de discussions, le projet de loi se contente de rappeler l’objectif de campagne de François Hollande d’une réduction à 50% de la part du nucléaire d’ici à 2025. (…) Au lieu de définir les capacités nucléaires à retirer, le gouvernement ne décide pas et se contente de proposer un plafonnement de la production nucléaire actuelle. Pas de programmation des réacteurs à fermer, pas de trajectoire précise et d’objectifs clairs de réduction des consommations d’électricité, rien ne permet de déduire comment se concrétisera cette réduction. » Comme le montre la question de la fermeture des centrales nucléaires, « l’État laisse EDF orchestrer la politique énergétique » du pays.
France Nature Environnement : Energie : Le projet de loi « Proglio » est arrivé !
En totale contradiction avec les propos de de Rugy, France Nature Environnement titre son communiqué de presse ainsi : « Energie : Le projet de loi « Proglio » est arrivé ! » Pour FNE, qui se dit très déçu, on croirait que c’est EDF qui a rédigé ce projet de loi, au détriment de l’intérêt général. «L’obligation de rénovation des bâtiments est donc réduite à peau de chagrin dans le projet de loi car c’est intéressant pour tout le monde…sauf pour EDF ». Pour ce qui est du nucléaire, FNE est du même avis que le Réseau « Sortir du nucléaire » : « l’Etat laisse la main à EDF » « il se contente de fixer un plafond de production d’énergie nucléaire, et laisse à EDF le soin de décider quelle centrale fermer. » Selon la responsable du réseau énergie de l’association, Maryse Arditi « L’Etat renonce ainsi à décider de la politique énergétique de la France et à s’assurer que les centrales fermées le soient selon les critères de l’intérêt général plutôt que le seul intérêt économique. Le responsable politique semble avoir délégué son pouvoir au technicien».
Hervé Kempf : le dogme de la croissance verte
Pour Hervé Kempf, «Derrière le dogme (de la croissance verte) se joue une partie subtile qui consiste à ne rien changer de réel dans la structure énergétique et de pouvoir de la France. Comme l’a répété Ségolène Royal en conférence de presse à la sortie du conseil des ministres, « le nucléaire est le socle de la politique énergétique de notre pays ».Tout le jeu consiste dès lors à maintenir la part absolue du nucléaire : certes, l’énergie nucléaire doit passer de 75 % à 50 % de la production électrique globale, mais si la production électrique augmente, il y aura toujours autant de nucléaire. Il sera «plafonné », annonce-t-on. Dans la négociation qui s’est déroulé depuis un mois, le plafond est même passé de 62 gigawatts en juin à 63,2 gigawatts en juillet. Admirez la précision du 63,2, qui signifie qu’EDF a imposé un calibrage précis du parc nucléaire qu’il entend maintenir dans les prochaines décennies. » Hervé Kempf ajoute « Mme Royal a donné l’explication, pour ceux qui ne comprendraient pas : « La part du nucléaire dans la production d’électricité va passer de 75 % à 50 % grâce à la montée en puissance des énergies renouvelables ». Ainsi, amis écologistes, qui admirez les éoliennes de cent mètres de haut qui poussent dans les paysages que vous aimez, qui vous extasiez à la vue des centrales solaires qui gagnent les terrains abandonnés, comprenez bien que tout ceci ne fera pas reculer d’un pouce l’énergie nucléaire. Vous aurez et le nucléaire, et le massacre des paysages. C’est ça, la croissance verte. »
Dans cet article paru sur Reporterre intitulé « Loi sur l’énergie : un cadeau de 40 milliards d’euros au lobby de l’auto électrique », l’auteur, citations à l’appui, démonte et dénonce un projet de loi dans lequel « c’est la croissance qui est le but fixé » et où la transition énergétique devient un simple moyen de cette croissance : « le but réel de l’action devrait être de transformer notre système énergétique pour éviter l’aggravation du changement climatique, et le fétiche « croissance » pourrait en être un moyen. Mais non : la croissance est première, et décide de tout. » Une croissance que l’on dit verte mais qui, en fait, se réduit à n’être que « la croissance du PIB, l’essentiel étant que celui-ci augmente ». Un tel projet de loi fondé sur une telle inversion des priorités ne saurait être un « bon début » comme l’affirme la Secrétaire nationale d’EELV, d’autant que la « croissance verte » à l’œuvre dans ce projet de loi, une fois démythifiée avec brio par Hervé Kempf n’a rien d’écologique.
Jamais définie, la croissance verte dans ce projet de loi, c’est le nucléaire auquel s’ajoute le massacre des paysages par le développement de l’éolien et du photovoltaïque industriels avec EDF, GDF et Areva comme opérateurs. Hervé Kempf cite le propos, combien éclairant de S. Royal : « Energies renouvelables sur lesquelles nos grands opérateurs énergétiques français, EDF, GDF, Areva, etc., investissent. Et il est donc très important aussi que ces grands opérateurs énergéticiens qui sont parmi les plus performants à l’échelle planétaire investissent dans les énergies renouvelables, puissent conquérir des brevets, des innovations, et soient à l’offensive dans la transition énergétique mondiale ». Il le commente en ces termes : « Vous rêvez de relocalisation, de solutions adaptées, de techniques douces, de coopératives de citoyens ? Passez votre chemin. La transition, ce n’est pas vous, c’est EDF, GDF et Areva. »
Pour maintenir la consommation électrique à un niveau élevé et croissant, on peut compter sur toutes les applications électroniques, ordinateurs, téléphones, écrans, etc. mais le projet de loi table surtout sur la voiture électrique : « En avant pour la voiture électrique, qui est la voie d’avenir pour sauver les deux mamelles historiques de l’industrie française, la voiture et le nucléaire ». En matière de transports, le soutien à la voiture électrique est le seul point réellement abordé : «Et vas-y pour diverses subventions, bonus, défiscalisations, qui pousseront les bons citoyens français à acheter l’auto magique, et en avant pour installer sept millions de bornes de recharge desdites autos. » Ces sept millions de bornes coûtant selon les calculs de Reporterre 42 milliards d’euros avec une estimation optimiste de 6000 € la borne ; 42 milliards payés par les fonds publics, c’est-à-dire les contribuables… Vive la croissance verte !
En résumé…
Contrairement à ce qu’affirme EELV qui se « félicite » d’avoir pu travailler avec Ségolène Royal, ce texte n’est ni un «bon début», ni un «compromis acceptable», c’est un projet qui « entérine sous l’emphase dont la ministre est coutumière la soumission des choix publics aux intérêts des grands opérateurs énergétiques » selon la formule d’Hervé Kempf, un projet sous-tendu par une soumission à une « croissance verte » qui fait peser des menaces redoutables sur la Nature et l’environnement.
En totale contradiction avec les propos de de Rugy, France Nature Environnement titre son communiqué de presse ainsi : « Energie : Le projet de loi « Proglio » est arrivé ! » Pour FNE, qui se dit très déçu, on croirait que c’est EDF qui a rédigé ce projet de loi, au détriment de l’intérêt général. «L’obligation de rénovation des bâtiments est donc réduite à peau de chagrin dans le projet de loi car c’est intéressant pour tout le monde…sauf pour EDF ». Pour ce qui est du nucléaire, FNE est du même avis que le Réseau « Sortir du nucléaire » : « l’Etat laisse la main à EDF » « il se contente de fixer un plafond de production d’énergie nucléaire, et laisse à EDF le soin de décider quelle centrale fermer. » Selon la responsable du réseau énergie de l’association, Maryse Arditi « L’Etat renonce ainsi à décider de la politique énergétique de la France et à s’assurer que les centrales fermées le soient selon les critères de l’intérêt général plutôt que le seul intérêt économique. Le responsable politique semble avoir délégué son pouvoir au technicien».
Hervé Kempf : le dogme de la croissance verte
Pour Hervé Kempf, «Derrière le dogme (de la croissance verte) se joue une partie subtile qui consiste à ne rien changer de réel dans la structure énergétique et de pouvoir de la France. Comme l’a répété Ségolène Royal en conférence de presse à la sortie du conseil des ministres, « le nucléaire est le socle de la politique énergétique de notre pays ».Tout le jeu consiste dès lors à maintenir la part absolue du nucléaire : certes, l’énergie nucléaire doit passer de 75 % à 50 % de la production électrique globale, mais si la production électrique augmente, il y aura toujours autant de nucléaire. Il sera «plafonné », annonce-t-on. Dans la négociation qui s’est déroulé depuis un mois, le plafond est même passé de 62 gigawatts en juin à 63,2 gigawatts en juillet. Admirez la précision du 63,2, qui signifie qu’EDF a imposé un calibrage précis du parc nucléaire qu’il entend maintenir dans les prochaines décennies. » Hervé Kempf ajoute « Mme Royal a donné l’explication, pour ceux qui ne comprendraient pas : « La part du nucléaire dans la production d’électricité va passer de 75 % à 50 % grâce à la montée en puissance des énergies renouvelables ». Ainsi, amis écologistes, qui admirez les éoliennes de cent mètres de haut qui poussent dans les paysages que vous aimez, qui vous extasiez à la vue des centrales solaires qui gagnent les terrains abandonnés, comprenez bien que tout ceci ne fera pas reculer d’un pouce l’énergie nucléaire. Vous aurez et le nucléaire, et le massacre des paysages. C’est ça, la croissance verte. »
Dans cet article paru sur Reporterre intitulé « Loi sur l’énergie : un cadeau de 40 milliards d’euros au lobby de l’auto électrique », l’auteur, citations à l’appui, démonte et dénonce un projet de loi dans lequel « c’est la croissance qui est le but fixé » et où la transition énergétique devient un simple moyen de cette croissance : « le but réel de l’action devrait être de transformer notre système énergétique pour éviter l’aggravation du changement climatique, et le fétiche « croissance » pourrait en être un moyen. Mais non : la croissance est première, et décide de tout. » Une croissance que l’on dit verte mais qui, en fait, se réduit à n’être que « la croissance du PIB, l’essentiel étant que celui-ci augmente ». Un tel projet de loi fondé sur une telle inversion des priorités ne saurait être un « bon début » comme l’affirme la Secrétaire nationale d’EELV, d’autant que la « croissance verte » à l’œuvre dans ce projet de loi, une fois démythifiée avec brio par Hervé Kempf n’a rien d’écologique.
Jamais définie, la croissance verte dans ce projet de loi, c’est le nucléaire auquel s’ajoute le massacre des paysages par le développement de l’éolien et du photovoltaïque industriels avec EDF, GDF et Areva comme opérateurs. Hervé Kempf cite le propos, combien éclairant de S. Royal : « Energies renouvelables sur lesquelles nos grands opérateurs énergétiques français, EDF, GDF, Areva, etc., investissent. Et il est donc très important aussi que ces grands opérateurs énergéticiens qui sont parmi les plus performants à l’échelle planétaire investissent dans les énergies renouvelables, puissent conquérir des brevets, des innovations, et soient à l’offensive dans la transition énergétique mondiale ». Il le commente en ces termes : « Vous rêvez de relocalisation, de solutions adaptées, de techniques douces, de coopératives de citoyens ? Passez votre chemin. La transition, ce n’est pas vous, c’est EDF, GDF et Areva. »
Pour maintenir la consommation électrique à un niveau élevé et croissant, on peut compter sur toutes les applications électroniques, ordinateurs, téléphones, écrans, etc. mais le projet de loi table surtout sur la voiture électrique : « En avant pour la voiture électrique, qui est la voie d’avenir pour sauver les deux mamelles historiques de l’industrie française, la voiture et le nucléaire ». En matière de transports, le soutien à la voiture électrique est le seul point réellement abordé : «Et vas-y pour diverses subventions, bonus, défiscalisations, qui pousseront les bons citoyens français à acheter l’auto magique, et en avant pour installer sept millions de bornes de recharge desdites autos. » Ces sept millions de bornes coûtant selon les calculs de Reporterre 42 milliards d’euros avec une estimation optimiste de 6000 € la borne ; 42 milliards payés par les fonds publics, c’est-à-dire les contribuables… Vive la croissance verte !
En résumé…
Contrairement à ce qu’affirme EELV qui se « félicite » d’avoir pu travailler avec Ségolène Royal, ce texte n’est ni un «bon début», ni un «compromis acceptable», c’est un projet qui « entérine sous l’emphase dont la ministre est coutumière la soumission des choix publics aux intérêts des grands opérateurs énergétiques » selon la formule d’Hervé Kempf, un projet sous-tendu par une soumission à une « croissance verte » qui fait peser des menaces redoutables sur la Nature et l’environnement.
Dimanche 3 Août 2014
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