Si c’était le cas, elle s’y prendrait très mal ! Dans cet article, j’explique pourquoi le loup en tant qu’espèce ne serait pas mis en danger si la stricte protection dont il bénéficie était affaiblie et le rendait chassable. Cependant, ce déclassement, c’est la défaite des inconditionnels du loup et la revanche des éleveurs ovins et des bergers.
Le Mercredi 25 septembre 2024 les représentants des États membres de l'Union européenne ont adopté une proposition de la Commission visant à abaisser le statut de protection des loups en Europe de « strictement protégé » à « protégé », sa régulation se ferait par la chasse.
Les gouvernements pourront ainsi autoriser plus facilement leur abattage par l'attribution de quotas de chasse.
Une fois formellement validé en Conseil des ministre EU, cette proposition sera présentée au secrétariat de la convention de Berne d'ici le 1er octobre, dernière étape avant une éventuelle modification de la législation européenne.
Inutile de dire que cette décision est une défaite pour les associations de défense des animaux sauvages dont l’ASPAS qui ont tenté de faire capoter le projet par tous les moyens du lobbying à la pétition internationale. Ce sont les éleveurs, leurs syndicats et leurs organisations professionnelles qui triomphent. La situation est elle pour autant aussi dramatique pour Canis lupus que ces associations le clament ?
Des naturalistes comme François Terrasson hier et comme Jean-Claude Génot estiment que le fait que les loups soient chassés ne met pas en danger la pérennité de l’espèce. Voici ce qu’écrivait F. Terrasson « C’est aussi au nom d’une cohabitation viable que j’avais un jour lancé un « appel aux chasseurs de loups » : en motivant les tireurs amateurs autour de ce trophée, on s’allierait une corporation qui n’aurait dès lors aucun intérêt à sa disparition » (Un combat pour la Nature, Sang de la Terre éditeur, p. 84) Et les faits semblent bien lui donner raison puisque comme le note Jean-Claude Génot, dans les régions où les loups sont chassés l’espèce se porte bien. C’est notamment le cas chez notre voisin espagnol remarque-t-il (Quelle éthique pour la nature, Édisud éditeur, p.91).
Les associations de protection de l’environnement ont donc tort de s’indigner : l’espèce n’est pas menacée par cette décision. Les groupements professionnels des éleveurs ovins tort de trop se réjouir : ils ne seront pas pour autant débarrassés des loups dont la présence sur le territoire n’est pas remise en cause. Comme les éleveurs et bergers pourront s’en défendre plus facilement et peut-être plus efficacement cela devrait permettre de supprimer les actes de braconnage, surtout les empoisonnements à la strychnine qui sont non discriminatifs, tuent tous les amateurs de viande tout en ayant aucun effet sur la meute qui ne comprend pas le danger. N’oublions pas que c’est grâce à la strychnine que l’on a réussi autrefois à éliminer totalement la bête en France.
On pourrait se demander si ce qui choque le plus les associations farouchement anti-chasse telles que l’ASPAS, c’est moins que l’on régule les populations de loups que le fait que cette régulation se fasse par la chasse alors que jusqu’à présent elle était assurée par des tirs des agents de l’OFC dans le cadre de dérogations à la protection stricte. Ces dérogations prouvent d’ailleurs que le statut de protection est bien illusoire dès qu’un animal ou un plante gène un projet ou une activité humaine. En fait, cela ne changera pas beaucoup les choses et si les chasseurs sont aussi efficaces avec les loups qu’ils le sont avec les sangliers, l’espèce n’est vraiment pas en danger.
Les gouvernements pourront ainsi autoriser plus facilement leur abattage par l'attribution de quotas de chasse.
Une fois formellement validé en Conseil des ministre EU, cette proposition sera présentée au secrétariat de la convention de Berne d'ici le 1er octobre, dernière étape avant une éventuelle modification de la législation européenne.
Inutile de dire que cette décision est une défaite pour les associations de défense des animaux sauvages dont l’ASPAS qui ont tenté de faire capoter le projet par tous les moyens du lobbying à la pétition internationale. Ce sont les éleveurs, leurs syndicats et leurs organisations professionnelles qui triomphent. La situation est elle pour autant aussi dramatique pour Canis lupus que ces associations le clament ?
Des naturalistes comme François Terrasson hier et comme Jean-Claude Génot estiment que le fait que les loups soient chassés ne met pas en danger la pérennité de l’espèce. Voici ce qu’écrivait F. Terrasson « C’est aussi au nom d’une cohabitation viable que j’avais un jour lancé un « appel aux chasseurs de loups » : en motivant les tireurs amateurs autour de ce trophée, on s’allierait une corporation qui n’aurait dès lors aucun intérêt à sa disparition » (Un combat pour la Nature, Sang de la Terre éditeur, p. 84) Et les faits semblent bien lui donner raison puisque comme le note Jean-Claude Génot, dans les régions où les loups sont chassés l’espèce se porte bien. C’est notamment le cas chez notre voisin espagnol remarque-t-il (Quelle éthique pour la nature, Édisud éditeur, p.91).
Les associations de protection de l’environnement ont donc tort de s’indigner : l’espèce n’est pas menacée par cette décision. Les groupements professionnels des éleveurs ovins tort de trop se réjouir : ils ne seront pas pour autant débarrassés des loups dont la présence sur le territoire n’est pas remise en cause. Comme les éleveurs et bergers pourront s’en défendre plus facilement et peut-être plus efficacement cela devrait permettre de supprimer les actes de braconnage, surtout les empoisonnements à la strychnine qui sont non discriminatifs, tuent tous les amateurs de viande tout en ayant aucun effet sur la meute qui ne comprend pas le danger. N’oublions pas que c’est grâce à la strychnine que l’on a réussi autrefois à éliminer totalement la bête en France.
On pourrait se demander si ce qui choque le plus les associations farouchement anti-chasse telles que l’ASPAS, c’est moins que l’on régule les populations de loups que le fait que cette régulation se fasse par la chasse alors que jusqu’à présent elle était assurée par des tirs des agents de l’OFC dans le cadre de dérogations à la protection stricte. Ces dérogations prouvent d’ailleurs que le statut de protection est bien illusoire dès qu’un animal ou un plante gène un projet ou une activité humaine. En fait, cela ne changera pas beaucoup les choses et si les chasseurs sont aussi efficaces avec les loups qu’ils le sont avec les sangliers, l’espèce n’est vraiment pas en danger.
D’ailleurs il reste à savoir si les fédérations de chasseurs apprécieront le cadeau. Ce n’est pas certain, si comme pour le sanglier, ce seront les Sociétés de chasses qui devront indemniser les éleveurs en cas de prédations attribuées au loup à la place de l’Etat. Mais surtout, chasser ce n’est pas réguler. Le président de la Fédération Nationale des Chasseurs Willy Schraen a vertement répondu sur RMC en novembre 2021, à un interlocuteur : « Tu penses qu’on est là pour réguler ? Mais t’as pas compris qu’on prend du plaisir dans l’acte de chasse. J’en ai rien à foutre de réguler » C’est direct, sans fioriture, mais au moins, c’est clair et peu en accord avec ce que les Fédérations racontent parfois au grand public pour faire accepter leur loisir ! Michel Gauthier-Clerc, qui rapporte ces propos de Willy Schraen dans son ouvrage Les chasseurs ont-ils tué la chasse, distingue entre chasse et tir de régulation. Ces derniers sont organisés de façon efficace par des professionnels. « Le tir de régulation enlève au chasseur la fierté personnelle et la reconnaissance de son groupe d’avoir réussi à accéder à une proximité suffisante de l’animal sauvage pour le tirer, par la battue ou l’attente en affût » (p. 221) Des fédérations dénoncent les méthodes utilisées lors des tirs de régulation comme « les tirs de nuit à la lampe non pas comme un acte de chasse mais un moyen utilisé par les braconniers » » (p.202). L’association « Unis pour la ruralité » elle aussi s’insurge contre l’obligation de régulation qui est faite aux chasseurs à propos des sangliers et du petit gibier mais cela pourrait s’appliquer aussi au loup : « L’obligation de résultat dans la régulation du grand gibier et notamment du sanglier nous entraîne vers un rôle de simple agent régulateur, à la botte du ministre qui a le droit de vie ou de mort sur notre activité. Ce sera la fin de la chasse loisir, de la chasse plaisir » (cité par Gauthier-Clerc, p. 203).
C’est peut-être paradoxal pour ceux qui ont une haine viscérale de la chasse mais rendre le loup chassable n’est pas nécessairement porter un mauvais coup à l’espèce, bien au contraire. Tout dépendra des plans de chasse âprement négociés entre les éleveurs, les forestiers et l’Etat d’un côté voulant toujours plus de bêtes tuées et les chasseurs de l’autre qui veulent bien sûr avoir des cibles à tirer mais qui refuseront ce qu’ils nomment « les abattages de masse » pour préserver la ressource. C’est déjà le cas en ce qui concerne le gros gibier, sangliers, chevreuils et cerfs.
Non ! Si cette nouvelle réglementation voit le jour, l’espèce Canis lupus ne sera pas mise en danger. Inutile de perdre son temps et se mobiliser contre elle. Il y a actuellement un sujet tellement plus important pour lequel il est fondamental d’agir : la paix.
C’est peut-être paradoxal pour ceux qui ont une haine viscérale de la chasse mais rendre le loup chassable n’est pas nécessairement porter un mauvais coup à l’espèce, bien au contraire. Tout dépendra des plans de chasse âprement négociés entre les éleveurs, les forestiers et l’Etat d’un côté voulant toujours plus de bêtes tuées et les chasseurs de l’autre qui veulent bien sûr avoir des cibles à tirer mais qui refuseront ce qu’ils nomment « les abattages de masse » pour préserver la ressource. C’est déjà le cas en ce qui concerne le gros gibier, sangliers, chevreuils et cerfs.
Non ! Si cette nouvelle réglementation voit le jour, l’espèce Canis lupus ne sera pas mise en danger. Inutile de perdre son temps et se mobiliser contre elle. Il y a actuellement un sujet tellement plus important pour lequel il est fondamental d’agir : la paix.
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Annexe
L’ASPAS a publié sur son site un argumentaire visant à motiver les gens à signer une pétition contre cet affaiblissement de la protection réglementaire du loup. Il est nul. Voici la critique qui fonde ce qui peut paraître comme un jugement à l’emporte-pièce. Le texte de l’ASPAS est en blanc, les commentaires en orange.
Affaiblir le statut de protection du loup, selon l’ASPAS :
Affaiblir le statut de protection du loup, selon l’ASPAS :
- C’est ouvrir la voie à une véritable régulation des loups, avec mise en place de quotas de chasse. Deux remarques : 1°) Enfin un aveu : la régulation actuelle ne serait qu’une fausse régulation puisque l’ASPAS s’insurge contre la possibilité d’une véritable régulation ! 2°) Régulation avec quotas de chasse n’est pas éradication mais gestion. Faire du loup une espèce chassable susceptible d’une gestion cynégétique, c’est garantir sa pérennité.
- C’est réduire la valeur écologique du loup et banaliser davantage les atteintes à son égard (risque de recrudescence du braconnage et peines moins importantes). Ce n’est pas la valeur écologique bien surfaite du loup qui serait réduite mais sa valeur symbolique et comme l’écrivait ce combattant pour la Nature qu’était François Terrasson, ces loups adulés des urbains « font symbole, mais pas de cadavres ». Même en admettant que le loup puisse jouer un rôle bénéfique (cascades trophiques) d’ailleurs contesté, ceci n’est vrai que pour des territoires où il y a surpopulation d’herbivores. En Europe et notamment en France, ce n’est pas le cas et si d’aventure cela se trouvait sur un secteur, les préfectures ordonneraient des battues administratives pour régler le problème comme elles le font d’ailleurs déjà, battues presque toujours condamnées par les associations telles que l’ASPAS .
- C’est mettre à mal tous efforts de conservation menés ces dernières décennies permettant à l’espèce de se rétablir ; Voir le point 1 ci-dessus.
- C’est mettre en péril une population toujours considérée en mauvais état de conservation par l’UICN ; en tout cas en expansion en France, en voie de reconquérir l’ensemble du territoire.
- C’est mettre à mal tous les efforts et investissements déjà déployés par l’UE en faveur d’une cohabitation harmonieuse entre les grands prédateurs et les activités d’élevage ; On ne peut pas dire que cela est une réussite ! Echec total et argent gaspillée. L’objectif d’une cohabitation est peut-être possible mais chercher une cohabitation harmonieuse, c’est -à-dire non conflictuelle, est impossible, de l’ordre du rêve ou du cauchemar d’un monde où béliers, brebis, agneaux et loups génétiquement modifiés paîtront ensemble dans la prairie fleurie. Le loup s’attaquera toujours à l’agneau dès qu’il en aura l’occasion et le berger le défendra. Il serait bien qu’il ait le droit de le faire avec un fusil.
- C’est dénigrer l’ensemble des éleveurs qui sont favorables à l’idée de coexister avec la faune sauvage, et qui ont consenti beaucoup d’efforts dans la protection de leurs troupeaux pour se prémunir des attaques de loup ; Cet ensemble ne doit pas comprendre beaucoup d’individus. Une écrasante majorité d’éleveurs et de bergers ne veulent pas de loups. ET ils n’ont pas eu voix au chapitre lorsque les conventions les protégeant strictement ont été signées et leur ont été imposées. Les favorables sont plutôt des éleveurs et bergers résignés. L'UE leur offre aujourd'hui leur revanche! !
- C’est appauvrir la biodiversité et augmenter les déséquilibres écosystémiques, en pleine 6e extinction de masse ; Ne dramatisons pas : il ne s’agit pas d’éradiquer l’espèce.
- C’est priver les agriculteurs de régulateurs naturels des ongulés sauvages qui peuvent occasionner des dégâts sur leurs cultures (sangliers, cerfs, chevreuils, etc.) ; Alors là, c’est le pompon : les agriculteurs se passeraient très bien de ces régulateurs naturels.
- C’est priver les forestiers de précieux alliés naturels pour disperser les cervidés et favoriser la régénération de la végétation ; Sauf dans des cas bien particuliers, cela ne fonctionne pas ou mal. Rien ne vaut une battue en cas de problème. Voir le point 2
- C’est créer un dangereux précédent et ouvrir la porte à d’autres régressions environnementales. Dramatisation. Ce n’est pas une régression environnementale. La survie de l’espèce n’est pas mise en danger
Dimanche 29 Septembre 2024
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