Fontenay-aux-Roses
Chaque année à l'occasion de ce débat sur les orientations budgétaires, chaque groupe politique du Conseil municipal s'exprime à partir d'un texte présenté par l'adjoint au maire chargé des finances. Voici l'intervention que j'ai faite au nom du groupe Les Verts et apparentés.
Le budget est un exercice de prévision. En règle générale, cette prévision est difficile à construire.
Aujourd'hui, plus que jamais. Personne ne peut dire de quoi demain sera fait, les économistes pas plus que les autres. Ils excellent à expliquer ce qui est déjà arrivé mais ils ont été bien incapables de le prévoir.
L'exercice est difficile également parce que de réformes en réformes, on ne sait plus très bien sur quelles recettes il faut compter.
Nous avons peu de remarques en ce qui concerne les dépenses prévues et prévisibles. Un mot tout de même sur les charges à caractère général. Sous ce chapitre, il y a des dépenses assez hétéroclites regroupées selon une logique purement comptable, me semble t-il. Voisinent les livres avec les vêtements de travail, les carburants et les combustibles avec l'alimentation carburant de la machine humaine. Pour ces charges, il est proposé de maîtriser leur évolution par une gestion « plus fine de ce type de dépense et d'une inscription budgétaire au plus proche des besoins de financement. » Cela sous-entendrait-il que les inscriptions budgétaires concernant ces charges générales avaient été largement calculées jusqu'à présent? Si l'on regarde les tableaux p.4, on voit que cela était bien le cas.
Aujourd'hui, plus que jamais. Personne ne peut dire de quoi demain sera fait, les économistes pas plus que les autres. Ils excellent à expliquer ce qui est déjà arrivé mais ils ont été bien incapables de le prévoir.
L'exercice est difficile également parce que de réformes en réformes, on ne sait plus très bien sur quelles recettes il faut compter.
Nous avons peu de remarques en ce qui concerne les dépenses prévues et prévisibles. Un mot tout de même sur les charges à caractère général. Sous ce chapitre, il y a des dépenses assez hétéroclites regroupées selon une logique purement comptable, me semble t-il. Voisinent les livres avec les vêtements de travail, les carburants et les combustibles avec l'alimentation carburant de la machine humaine. Pour ces charges, il est proposé de maîtriser leur évolution par une gestion « plus fine de ce type de dépense et d'une inscription budgétaire au plus proche des besoins de financement. » Cela sous-entendrait-il que les inscriptions budgétaires concernant ces charges générales avaient été largement calculées jusqu'à présent? Si l'on regarde les tableaux p.4, on voit que cela était bien le cas.
Il s'agirait pourtant de faire des économies réelles et non d'écriture sur ce chapitre. Et bien les cibler . Ne pas faire par exemple des économies sur l'alimentation, nous savons que ce n'est ni ne sera le cas puisque nous procédons à une montée en puissance du bio dans la restauration municipale. Il faut faire des économies sur l'énergie et les carburants notamment en achetant des véhicules sobres et en les entretenant correctement, choisir des chaudières performantes lorsqu'il faut les remplacer - le surcoût initial est épongé par les subventions et par les économies financières réalisées sur le combustible. Le bilan carbone de nos quatre collectivités et de l'agglo qui est en cours dans le cadre de l'application du projet de développement durable nous donnera incitations et pistes pour agir. De même la thermographie aérienne qu'il est prévu de réaliser toujours dans ce cadre sera une incitation complémentaire pour la collectivité et pour les particuliers. Il faudrait aussi que nous exploitions notre potentiel en énergies renouvelables mieux que nous le faisons, notamment en développant le photovoltaïque en s'appuyant sur l'expertise et l'aide du SIPEREC dont José Guntzburger est l'un des vice-président. Des a priori idéologiques ne doivent pas borner nos ambitions en la matière. D'ailleurs, les autres communes de l'agglo développent pleinement ce type d'énergie rentable écologiquement et économiquement.
Nous n'achetons plus et nous n'utilisons plus de produits phytosanitaires pour le traitement de nos espaces verts et l'entretien de la voirie. Certes le désherbage coute un peu plus cher et n'est pas aussi efficace mais ainsi que j'ai eu l'occasion de le dire à plusieurs reprises, il n'est pas raisonnable de mettre en jeu la santé du personnel et des gens pour exterminer quelques malheureuses herbes folles qui font de la résistance ça et là dans un caniveau. Cette aversion pour le pissenlit qui pousse au pied d'un arbre est typique de cette peur de la nature que savait si bien diagnostiquer le regretté François Terrasson du Muséum national d'histoire naturelle.
Ces réflexions sur le chapitre charges générales montrent que le développement durable ne concerne pas seulement tel ou tel chapitre mais qu'il faut l'avoir en tête dans tous les domaines de nos actions.
Ceci ne devra pas empêcher de lui consacrer une ligne spéciale dans le budget primitif ou lors d'une délibération modificative qui sera notre contribution modeste à la mise en œuvre sur notre ville de l'agenda 21 contenu dans le PTDD. Je dis modeste car l'essentiel de l'effort financier sera fourni pour l'agglo. La réalisation du programme d'action de ce PTDD sera la réfutation par les faits des assertions de ceux qui disent que l'agglo ne sert à rien. En ce qui concerne l'environnement et le développement durable, elle nous permettra des réalisations que les contraintes budgétaires de la ville n'auraient peut-être pas permises.
J'en arrive donc tout naturellement à l'aspect recettes. Même si nous nous en tirons pas trop mal lorsque l'on compare avec d'autres villes voisines, il reste que la décision d'augmenter les impôts est toujours douloureuse à prendre. Surtout qu'il s'agit d'impôt sur les ménages.
Elle l'est d'autant plus aujourd'hui que tout est fait au niveau de l'état pour reporter sur les ménages les impôts des entreprises. Sur les ménages, mais pas sur tous puisque le bouclier fiscal préserve les plus riches. Je ne sais pas si c'est un grand réconfort pour le contribuable moyen qui voit ses impôts augmenter d'année en année que de constater qu'il payerait encore plus cher s'il habitait dans une des villes voisines. Selon l'expression du texte ajuster « la nature et les calendriers de réalisation des opérations d'investissement » pour soulager la pression fiscale qui pèse sur nos concitoyens est une impérieuse nécessité.
Cela dit, si nous partageons les orientations du texte du rapport, nous avons de sérieuses réserves sur l'implicite du point N°1. Nous nous méfions des politiques de relance lorsqu'il n'est pas précisé ce qu'il faut relancer et comment. S'agit-il de relancer un système qui nous a conduit dans le mur? On peut être sûr que cela recommencera, les même causes produisant les mêmes effets. Et cela sera même plus grave car les politiques de relance n'ont en général rien de durable dans tous les sens du terme. La croissance que nous avons connue ces dernières années n'a réduit ni les inégalités ni le chômage, ni la précarité. Les riches ont continué de s'enrichir, les autres de s'appauvrir et les pauvres de se précariser. Cette croissance n'a été possible que parce que nous vivions à crédit, non seulement financièrement, mais aussi écologiquement et la dette écologique sera plus difficile à effacer que la dette publique. A dire vrai, elle devient irréversible. Une croissance infinie dans un monde fini est une absurdité. Et nous sommes les seuls a avoir le courage de le dire. Nous devons repenser l'économie la subordonner à l'environnemental et au social. Nous devons nous préparer à affronter l'épuisement des ressources énergétiques fossiles que nous continuons de gaspiller, l'érosion de la biodiversité, un monde avec 9 milliards d'habitants. Il faudra alors choisir entre une décroissance sauvage et subie du type de celle que nous vivons ou une décroissance solidaire.
Nous n'achetons plus et nous n'utilisons plus de produits phytosanitaires pour le traitement de nos espaces verts et l'entretien de la voirie. Certes le désherbage coute un peu plus cher et n'est pas aussi efficace mais ainsi que j'ai eu l'occasion de le dire à plusieurs reprises, il n'est pas raisonnable de mettre en jeu la santé du personnel et des gens pour exterminer quelques malheureuses herbes folles qui font de la résistance ça et là dans un caniveau. Cette aversion pour le pissenlit qui pousse au pied d'un arbre est typique de cette peur de la nature que savait si bien diagnostiquer le regretté François Terrasson du Muséum national d'histoire naturelle.
Ces réflexions sur le chapitre charges générales montrent que le développement durable ne concerne pas seulement tel ou tel chapitre mais qu'il faut l'avoir en tête dans tous les domaines de nos actions.
Ceci ne devra pas empêcher de lui consacrer une ligne spéciale dans le budget primitif ou lors d'une délibération modificative qui sera notre contribution modeste à la mise en œuvre sur notre ville de l'agenda 21 contenu dans le PTDD. Je dis modeste car l'essentiel de l'effort financier sera fourni pour l'agglo. La réalisation du programme d'action de ce PTDD sera la réfutation par les faits des assertions de ceux qui disent que l'agglo ne sert à rien. En ce qui concerne l'environnement et le développement durable, elle nous permettra des réalisations que les contraintes budgétaires de la ville n'auraient peut-être pas permises.
J'en arrive donc tout naturellement à l'aspect recettes. Même si nous nous en tirons pas trop mal lorsque l'on compare avec d'autres villes voisines, il reste que la décision d'augmenter les impôts est toujours douloureuse à prendre. Surtout qu'il s'agit d'impôt sur les ménages.
Elle l'est d'autant plus aujourd'hui que tout est fait au niveau de l'état pour reporter sur les ménages les impôts des entreprises. Sur les ménages, mais pas sur tous puisque le bouclier fiscal préserve les plus riches. Je ne sais pas si c'est un grand réconfort pour le contribuable moyen qui voit ses impôts augmenter d'année en année que de constater qu'il payerait encore plus cher s'il habitait dans une des villes voisines. Selon l'expression du texte ajuster « la nature et les calendriers de réalisation des opérations d'investissement » pour soulager la pression fiscale qui pèse sur nos concitoyens est une impérieuse nécessité.
Cela dit, si nous partageons les orientations du texte du rapport, nous avons de sérieuses réserves sur l'implicite du point N°1. Nous nous méfions des politiques de relance lorsqu'il n'est pas précisé ce qu'il faut relancer et comment. S'agit-il de relancer un système qui nous a conduit dans le mur? On peut être sûr que cela recommencera, les même causes produisant les mêmes effets. Et cela sera même plus grave car les politiques de relance n'ont en général rien de durable dans tous les sens du terme. La croissance que nous avons connue ces dernières années n'a réduit ni les inégalités ni le chômage, ni la précarité. Les riches ont continué de s'enrichir, les autres de s'appauvrir et les pauvres de se précariser. Cette croissance n'a été possible que parce que nous vivions à crédit, non seulement financièrement, mais aussi écologiquement et la dette écologique sera plus difficile à effacer que la dette publique. A dire vrai, elle devient irréversible. Une croissance infinie dans un monde fini est une absurdité. Et nous sommes les seuls a avoir le courage de le dire. Nous devons repenser l'économie la subordonner à l'environnemental et au social. Nous devons nous préparer à affronter l'épuisement des ressources énergétiques fossiles que nous continuons de gaspiller, l'érosion de la biodiversité, un monde avec 9 milliards d'habitants. Il faudra alors choisir entre une décroissance sauvage et subie du type de celle que nous vivons ou une décroissance solidaire.
Jeudi 18 Mars 2010
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