Selon les intégristes du changement climatique, les cassandres réchauffistes, il ne suffit pas d’admettre l’existence de ce changement, il faut aussi reconnaître que les conséquences du réchauffement prévu par les modèles numériques du GIEC seront catastrophiques. Outre les attaques contre Fabius, le préposé à la COP 21 et contre Hollande que contenait son livre, c’est parce qu’il relativisait ces méfaits que Philippe Verdier, le Monsieur météo de l’A2 fut viré sans ménagement et que l’on colla sur son front l’infamante étiquette de « climato-sceptique ». Mais voici que dans son édito du samedi 14/01/2017 Frédéric Decker, météorologue à MeteoNews, webmaster du site lameteo.org trouve lui aussi que le réchauffement climatique peut avoir du bon pour nous en rendant les hivers moins rigoureux, des propos à la limite de l’hérésie pour les gardiens de l’orthodoxie GIEC.


Dans cet édito intitulé « Vague d’effroi » illustré de documents photographiques d’époque, Frédéric Decker retrace quelques vagues de froid remarquables des hivers du siècle passé. Il observe que si certains de ces hivers ont été très rigoureux comme en décembre 1938, ils sont sans commune mesure avec celui de décembre 1879 pendant lequel la plupart des cours d'eau furent pris par les glaces alors qu’il y avait 40 cm de neige et -24 degrés dans Paris. Le thermomètre était descendu jusqu’à -33 degrés à Langres, record de froid cette année-là.

Avant de conclure cet historique, il rappelle que « Bien sûr, plus on recule dans le temps, plus on entre dans le "Petit Âge Glaciaire", marqué par des hivers régulièrement très froids (et toutes les saisons d'ailleurs...). Les -15 degrés étaient alors presque monnaie courante chaque hiver. Ces rigueurs répétitives ont mené à plusieurs grandes crises économiques et sanitaires en France, aux grandes épidémies et à des surmortalités. »

En conclusion de ce retour sur le passé météorologique hexagonal, il affirme qu’il faut voir « le bon côté des choses » en ce qui concerne le réchauffement climatique qui rend les hivers plus doux et nous protège « plus ou moins » des vagues de froid qui deviennent plus rares et moins fortes au fil du temps. Cela est d’autant plus bénéfique que, selon lui, nous ne sommes pas préparés à ces vagues de froid qui « riment en France avec chaos » Il souligne le caractère délétère du grand froid : cultures et vergers détruits, maladies et épidémie, voies de communications paralysées. Pour lui les hivers très rigoureux 1788 – 1789 et 1829 – 1830 seraient respectivement la cause des révolutions de 1789 et de 1830. Sans doute faudrait-il nuancer le propos et considérer qu’ils en furent un des facteurs déclenchants. Aujourd’hui avec le réchauffement climatique même les hivers rudes ne sont pas aussi rudes et sont plus rares et c’est heureux car «nous sommes déjà en période de crise économique, pas besoin d'une crise climatique en prime n'est-ce-pas ?» en caractère gras dans le texte.

Selon ce météorologue, le réchauffement climatique éviterait donc qu’une crise climatique se surajoute à la crise économique en cours et l’aggrave ! Il vaut donc mieux que la Planète soit sortie du petit âge glaciaire et qu’elle se réchauffe plutôt que le contraire. Ce n’est pas un peu climato-sceptique que d’affirmer ça ?

Curieux tout de même pour un membre de « Météo et climat » dont le site est partenaire de cette association présidée par Jean Jouzel, retraité du CEA, ancien membre du GIEC, pape français du réchauffisme catastrophique ; association qui ne comprend dans son conseil d’administration  que des scientifiques ou administratifs mainstream en matière de climat comme  Bernard Legras ou  Valérie Masson-Delmotte, co-présidente du Groupe 1 du GIEC.

Peu importe après tout ! Lorsque le thermomètre stagne au-dessous de 0 comme c’est le cas ces jours-ci, il est réconfortant de penser que cela pourrait être pire sans ce petit coup de chaud qu’a pris la planète. Un petit coup de chaud, c’est tout de même bien agréable.

Pour lire cet édito, ce que je conseille vivement, c’est ici http://www.lameteo.org/index.php/l-edito
Vous trouverez sur ce site, outre les prévisions météo bien d’autres articles intéressants et instructifs.  
 

Dimanche 15 Janvier 2017 Commentaires (8)

Commentaires

1.Posté par Wenzinger Serge le 15/01/2017 22:52
"CASSANDRE : elle reçoit d'Apollon le don de prédire l'avenir mais, comme elle se refuse à lui, il décrète que ses prédictions ne seront jamais crues, même de sa famille (Wikipedia)."

Les Cassandre du réchauffement climatique prédisent donc l'avenir, même si personne ne les croit. Est-il nécessaire de lire plus avant ? Allons-y quand même...

2.Posté par Jean-François Dumas le 16/01/2017 19:20
D'accord mais où est le problème? "Prévoir et annoncer des évènements tragiques ou désagréables sans être cru" , c'est bien en ce sens qu'il faut prendre cette expression ici !

3.Posté par Jean-François Dumas le 17/01/2017 11:35
Je précise : l'expression courante n'implique pas que la prédiction soit correcte.

4.Posté par Pascale le 17/01/2017 17:10
Bonjour,

J'ai lu avec un grand intérêt votre article (très solide et très argumenté) sur le véganisme, je partage votre amour pour les volcans d'Auvergne et je trouve que vous dites beaucoup de choses fort intéressantes. Je m'étonne d'autant plus de lire cet article climato-sceptique. C'est carrément une énorme déception (à quand un article vaccino-sceptique tant qu'on y est ?). Le réchauffement climatique fait depuis plusieurs années consensus dans le monde scientifique.

5.Posté par Jean-François Dumas le 17/01/2017 21:55
@ Pascale

Bonsoir,

Merci pour votre commentaire. Je suis heureux que vous partagiez cet attachement à nos volcans auvergnats et cela fait toujours plaisir de voir quelqu'un manifester son accord avec ce que l'on écrit. Mais voilà que je vous déçois beaucoup avec ce que vous croyez être ma position sur la question climatique. Je crois donc nécessaire de la préciser. Je ne crois pas que l’on puisse me ranger parmi les climato-sceptiques.

Tout d'abord, les "climato-sceptiques" ne sont pas sceptiques comme je l'ai établi dans un autre article de ce blog (ici) dans la mesure où ils rejettent tout ou partie des thèses du GIEC et parfois développent des théories concurrentes à celle de l'effet de serre. Ils savent où est le faux et parfois croient connaître le vrai. Le vrai sceptique ne le sait pas et il n’adopte ni les positions des uns, ni celle des autres dans cette controverse.

Je ne suis pas "climato-sceptique" au sens où je rejetterais une quelconque des thèses concernant l'évolution du climat global. Ma position est philosophique et assortie de conséquences pratiques : l'avenir est recouvert d'un voile d'ignorance. Plus personne, surtout s'il est un scientifique honnête, ne peut croire qu'il est assez savant pour considérer que « l'avenir comme le passé est présent à ses yeux » pour paraphraser la célèbre formule de Laplace. Dès lors le problème qui se pose à nous qui devons agir est qu’il faut faire avec ce voile d’ignorance.

Il y a la posture catastrophiste, les prophètes de malheur, en la circonstance celle de certains réchauffistes qui implique de prendre des mesures draconiennes et il y a la posture du "sans regret" : « ne surtout rien faire que l'on regretterait d'avoir fait s'il s'avérait, une fois levé ce voile d'ignorance que constitue l'imprévisibilité de l'avenir, que les prophètes de malheur avaient eu tort » et pour concilier les deux, il faut se tourner vers le principe de précaution : «Lorsque la réalisation d’un dommage, bien qu’incertaine en l’état des connaissances scientifiques, pourrait affecter de manière grave et irréversible l’environnement, les autorités publiques veillent, par application du principe de précaution et dans leurs domaines d’attribution, à la mise en œuvre des procédures d’évaluation des risques et à l’adoption de mesures provisoires et proportionnées afin de parer à la réalisation du dommage. » Tout le problème en fait est de trouver des mesures qui satisfassent à la fois le prophète de malheur et l'adepte de la stratégie du "sans-regret". (Pour plus de détails voir mon article ici

Telle est ma position. Je pense qu'elle est celle d'un écologiste puisque les écologistes sont aussi censés être critiques vis-à-vis de la "Big Science" ou du moins certains courants de l'écologie.

Vous ne serez peut-être pas d'accord avec et continuerez aussi peut-être à considérer que cela revient à être climato-sceptique. Ce que je regretterais car je ne le suis pas.

J'ajoute cependant qu’il ne faudrait pas non plus nier l'évidence : dans le passé les périodes de refroidissement n'ont pas été favorables aux hommes et à la végétation (Petit âge glaciaire). Les périodes chaudes semblent l'avoir été bien plus (Optimum du moyen âge pour rester dans la période historique). Pour les espèces animales sur les périodes géologiques, il y a eu des perdantes et des gagnantes et des nouvelles sont apparues dans les deux cas. Mais lors des glaciations, cela a été une franche hécatombe. Ne pas le reconnaître, cela m'agace beaucoup.

D’ailleurs du point de vue de l’histoire des idées, il est assez cocasse que les conséquences de la théorie du réchauffement climatique d’origine anthropique soient apparues au début comme une chance : cela allait permettre de retarder l’échéance de la nouvelle glaciation destructrice (il ne faut pas oublier que nous sommes censés vivre dans une période « interglaciaire »).

6.Posté par Frédéric Decker le 18/01/2017 12:43
Tout d'abord, merci Jean-François Dumas de relayer mon article ici ! :)

Pascale : climato-sceptique, ce n'est pas le mot. Je ne nie absolument pas la période de réchauffement climatique que nous connaissons depuis 40 ans (et pas depuis 1880 contrairement aux affirmations de certaines sources). Il est impossible de la réfuter, les chiffres parlent d'eux-mêmes avec quasiment 1 degré de réchauffement jusqu'à aujourd'hui, bien loin toutefois des projections du GIEC du début des années 90 qui annonçaient 1,5 à 2° de plus pour la période 2015-2020. Fort heureusement, nous en restons loin.
L'histoire du climat terrestre ne se réduit pas à la période 1880-2017, période de référence pour le GIEC. Notre climat, loin d'être linéaire, vit des réchauffements et des refroidissements sur de longues périodes (plusieurs millénaires ou millions d'années) et d'autres beaucoup plus courtes (quelques dizaines d'années).

Je vous invite à lire cet autre édito que j'avais écrit à l'automne 2015, en pleine "gueguerre" climato-sceptique suite à la sortie du bouquin de Philippe Verdier. A vous de vous faire votre avis. Pas question pour moi de vous "convertir" à quoi que ce soit. Le consensus ne devrait pas exister dans la recherche sur le climat. Le doute est permis, comme c'est le cas dans l'autres disciplines telles que la médecine, l'astronomie et j'en passe...
http://www.lameteo.org/index.php/news/2514

Belle journée

7.Posté par Pascale le 19/01/2017 19:20
Bonjour Jean-François Dumas,

Tout d'abord, merci d'avoir précisé votre pensée que j'avais peut-être bien interprétée d'une manière simpliste.
Je ne suis pas scientifique moi-même mais je travaille avec des écologues dont beaucoup bossent, directement ou indirectement, sur les conséquences (sur la faune) du réchauffement climatique. Leur façon d'aborder les choses est celle de scientifiques : ils ne donnent pas de pourcentage de certitude, mais pour eux, on n'est pas loin des 100% de certitude quant à la rapidité et à l'ampleur du réchauffement climatique. Un scientifique ne dira jamais qu'il est sûr à 100% de quelque chose, mais il dira plutôt qu'il est pratiquement sûr et qu'il n'y a plus de doute raisonnable, compte tenu de la qualité des publications scientifiques (nombre, durée, etc.). Il semble même (aux dernières nouvelles) que l'ampleur et la rapidité du réchauffement climatiques soient plus fortes que ce qui est dit dans les médias. D'ailleurs, « entre quat'zyeux », ils disent que pour eux il n'y a plus de doute et que la situation est très grave.
Logiquement, les décisions politiques et économiques devraient être prises à l'aune de ce risque presque certain, mais hélas, on voit que ce n'est guère le cas, puisque les politiciens continuent de prôner la ste croissance, le st marché et les grands projets inutiles et imposés. Même en admettant qu'il y ait 1% ou même 5% de risques que les climatologistes du GIEC se trompent, est-ce bien raisonnable ?

8.Posté par Jean-François Dumas le 19/01/2017 21:40
Bonsoir Pascale,
Oui, une chose est hélas certaine, pour les politiciens (enfin tous ceux qui ont de grandes chances d''être élus), quelle que soit la situation, quelles qu'en soient les conséquences, c''est business as usual, comme si de rien n'était.

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