Même si pour avoir raison, il n’est pas nécessaire d’être majoritaire, cela fait toujours plaisir de trouver des écologistes qui pensent comme vous sur des sujets pour lesquels vous soutenez des positions qui sont opposées à celles largement admises aujourd’hui par le principal parti qui se revendique de l’écologie. En ce qui concerne l’urbanisme, je les ai découverts à Bagnolet.


Pierre Mathon n’est pas un simple converti de fraîche date mais un militant puis un élu écolo de la première heure. Dans le blog qu’il anime avec Hélène Zanier «Bagnolet en vert» , sous le titre « Non au béton : « Hervé Kempf avec nous ! », il présente un texte de cet auteur paru dans le Monde.
Il le présente en ces termes :
« Hervé Kempf dénonce dans Le Monde du 17 mars (un article déjà ancien, mais il vient de nous être signalé) la place que prennent les bétonneurs dans la sphère gouvernementale et étatique « Le béton au pouvoir ».Cet article met en cause «l’assentiment» d’EELV. Nous pensons qu’en effet, les écologistes politiques, trop souvent gagnés par la fièvre densificatrice, ne jouent plus (en tout cas pas assez, mais parfois encore pire) le rôle de digue contre la bétonnisation galopante. Comme vous le savez, nous combattons sur ce blog la bétonnisation à tout va de nos banlieues. Nous combattons de même l’étalement urbain, en cours et qui n’est pas près de s’arrêter. Pour l’arrêter, il faudrait que de vraies mesures soient prises car ne l’oublions pas, avec les promoteurs immobiliers, qui sont aujourd’hui favorisés, c’est fromage ET dessert : la densification de banlieues déjà bien denses au détriment de l’environnement auquel nous avons droit ET l’ étalement urbain avec les lotissements et autres projets consommateurs de mal-vivre de coûts sociaux, d’énergie carbone et de terres agricoles...»

Voici le texte d’Hervé Kempf que j’ai repris sur le blog de Pierre Mathon et Hélène Zanier, ici

« Le béton au pouvoir » par Hervé Kempf, LE MONDE | 16.03.2013 à 14h11

« Il ne vous aura pas échappé que la politique environnementale dans ce pays atteint un degré de nullité abyssal. Les plus hautes autorités se fichent comme de l'an 40 de la question écologique, et n'hésitent plus à placer à divers postes de commande des personnages dont toute la carrière et la culture respirent le goût du bétonnage.
« Ils opèrent avec l'assentiment de leurs compères d'Europe Ecologie-Les Verts, dont la position au gouvernement ne peut qu'inviter à relire la fable de La Fontaine Le Loup et le Chien. ""Attaché ?, dit le Loup : vous ne courez donc pas où vous voulez ?"" Oh non, les écologistes de pouvoir ne courent pas dans les vertes prairies de la défense de l'environnement. (souligné par moi, JFD)

« Or, donc, le nouveau directeur de cabinet de la ministre de l'écologie, Delphine Batho, est Gilles Ricono, ingénieur général des Ponts et Chaussées, qui a fait toute sa carrière dans des services d'équipement. Rappelons que les ingénieurs des Ponts et Chaussées ont été les plus ardents "déménageurs" du territoire, empilant autoroutes, lignes TGV, aéroports, ponts et viaducs jusqu'à plus soif. Ils continuent, d'ailleurs...
« La nomination de M. Ricono consacre la prise de contrôle par les Ponts et Chaussées de l'administration de l'environnement engagée avec la réforme du ministère de l'écologie : en 2009, les directions de l'environnement, de l'industrie et de l'équipement, jusqu'alors séparées, furent fusionnées dans des directions régionales de l'environnement, de l'aménagement et du logement (Dreal). L'environnement, jusqu'alors autonome, a de fait été absorbé par ses puissants voisins administratifs.
« Voilà que l'on s'apprête à nommer comme président de la Commission nationale du débat public (CNDP) Christian Leyrit, ingénieur des Ponts et Chaussées. Il a été un ardent bâtisseur d'autoroutes en tant que directeur des routes, et est l'actuel maître du corps des Ponts, puisqu'il est vice-président du conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD), masque de l'ex-conseil général des Ponts.
« La CNDP, chargée des débats publics sur les grands projets, n'a jamais brillé par son audace, mais ce serait la fin de l'espoir d'un débat démocratique sur ces questions si on le confiait au patron des bétonneurs. On espère qu'un reste de bon sens animera ceux qui peuvent peser sur cette nomination. Ou alors, nommons un botaniste à la tête de la Direction générale des infrastructures. kempf@lemonde.fr »


Lundi 17 Juin 2013 Commentaires (0)

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