Fontenay-aux-Roses
Puisque la question semble intéresser, voici le texte de ma deuxième intervention lors du Conseil communautaire du 17 septembre 2009 qui motive notre vote concernant l'adhédison au syndicat Autolib.
Pour une fois, je serai d’accord avec vous. Je n’ai pas une vision aussi idyllique que celle de Pascal BUCHET. Je suis un peu perplexe et je ne comprends pas pourquoi nous avons ce soir une nouvelle délibération. Lors du dernier conseil communautaire, nous avons déjà voté une délibération précisant que nous allions adhérer conditionnellement à Autolib’ ; la condition était le changement de l’article 15 des statuts afin qu’il soit clair que nous ne supporterions pas un déficit d’exploitation. Si cette condition avait été satisfaite, une nouvelle délibération n’était pas nécessaire. Pour quoi cette nouvelle délibération ? Parce que la condition n’a pas été satisfaite. Il faut distinguer une promesse et une réalisation, un acte effectif et la promesse de le faire. Lorsque vous parlez d’une assemblée d’élus qui représentent des communes et des agglomérations, vous imaginez bien que tout le monde va être d’accord pour ne pas contribuer au déficit. Vous dites que cela va figurer dans des clauses, mais nous ne les connaissons pas, personne ne les a vues. D’ailleurs c’est sur des clauses de ce type qu’il existe des conflits entre le délégataire et Velib’. Nous n’avons donc aucune garantie. En nous re-proposant cette délibération, on veut nous forcer à adhérer. En revanche, on voit à la lecture des documents, que la plupart des communes et des agglomérations sont prudentes, elles ont pris 20% de stations. Mais si on prend le minimum, le maillage est insuffisant. Paris a donc déclaré qu’il allait installer les stations gratuitement, pas tout à fait gratuitement cependant car la Région ne s’est pas encore prononcée sur la subvention et les collectivités devront restituer les droits de voirie, dont on ne sait pas comment ils sont calculés, ils sont variables d’une commune à l’autre... Nous n’avons donc pas de nouveau plan de financement, nous ne savons pas quel sera le manque à gagner, nous sommes dans l’inconnu sur le plan financier.
Quant à nos exigences, je rejoins M. BERGER car nous avons 30 voix sur 700...
Pour sortir du syndicat, il faut une majorité qualifiée des deux tiers et une indemnité sera à payer. Donc quand on rentre à Autolib’, on s’engage à vie !
Je ne vais pas revenir sur les réserves de fond, sur notre opposition au projet d’Autolib’ et son concept. Dans le compte rendu des ateliers thématiques Autolib’, des 15, 16, 19, 22 et 23 juin 2009, on découvre des problèmes techniques. A Fontenay, nous aurions aimé une station vers la gare pour un maillage souple difficile à réaliser géographiquement.
Or, on lit « Si des stations Autolib’ doivent être construites à proximité immédiate des gares de transports en commun, cela doit se faire dans une seconde étape afin de ne pas nuire à la pérennité du dispositif lors de son lancement. » Donc, pour nous, pas de station à proximité de la gare.
On lit également page 3 : « Enfin il est rappelé par l’APUR qu’Autolib’ n’a pas été conçu pour être un palliatif à l’offre générale de transports collectifs mais bien une offre complémentaire. Aussi les stations ne seront pas implantées dans des territoires mal desservis où la demande en déplacements ne serait pas importante, d’autant plus que ces stations isolées seraient coûteuses en termes de régulation pour l’opérateur et en termes d’image pour les communes membres du syndicat mixte. » Donc, ce système est valable pour Paris et les quartiers qui touchent le périphérique mais pas pour le reste. C’est un système complémentaire dans les zones où il y a déjà des transports en commun. Complémentaire pour qui ? Pour ceux qui ne veulent pas prendre les transports en commun. Qui ne veut pas prendre les transports en commun ? Les bourgeois. Et pourquoi ? Parce que c’est du transport en commun.
Un exemple : un naturaliste de ma connaissance habitait Marne-la-Coquette. Je lui vantais les mérites des transports en commun et il m’a répondu que, certes les transports en commun sont écologiques mais que sa femme ne voulait pas se retrouver avec sa femme de ménage. Voilà la vérité.
Autre remarque, page 6. Lorsque l’abonné se rend à la station, il peut arriver qu’il n’y ait plus de voiture. Que faire ? On va lui envoyer un taxi plutôt qu’une voiture d’Autolib’ avec un « jockey » car ce serait trop cher.
Autre problème : si je me rends à la station souhaitée et que je ne trouve pas de place pour me garer, que vais-je faire ? Le problème n’est pas résolu.
Pour terminer, je vais revenir à la dimension sociale. Tout le monde sait, y compris les promoteurs du projet, que la dimension sociale n’est pas primordiale : la prise en compte des populations les moins favorisées financièrement pose des problèmes. Je vais lire le passage sur le sujet : « Les participants s’entendent sur la nécessité qu’Autolib’ soit accessible aux personnes disposant de revenus peu élevés, afin d’inciter les usagers à abandonner leur VP. (Mais il y a des personnes disposant de revenus peu élevés qui n’ont pas de voiture, on ne semble pas s’en rendre compte.) Pour cette raison il est souligné qu’il s’agit de veiller à ne pas rendre le dispositif inaccessible aux populations défavorisées. Il est proposé de mettre en place par exemple des formules « sans abonnement » permettant un usage à la demi-heure plus coûteux pour l’usager, (autrement dit, pour rendre le service plus abordable, on va le faire plus coûteux) mais sans l’engagement financier permanent de l’abonnement mensuel. » Autrement dit, on veut bien que l’usager n’utilise le service que de temps en temps, mais on va le rendre un peu plus
cher. C’est un peu scandaleux. Plus loin : « Un intervenant suggère que le syndicat mixte devra prendre contact avec les partenaires sociaux afin d’étudier une façon de rendre le service accessible aux moins favorisés (par le remboursement d’une partie des frais engagés par exemple). Par contre l’idée d’une tarification différenciée selon des critères sociaux semble plus difficile à mettre en place. » Pourquoi difficile à mettre en place ? Parce que d’un côté, il ne faut pas le mettre trop cher pour que les bourgeois puissent utiliser le service et que ce soit intéressant de ne pas avoir une deuxième voiture, mais il ne faut pas trop racler sur les bénéfices du délégataire.
On se pose la question du délégataire pour l’eau, mais pas pour Autolib’ : il doit faire son beurre. Et on dit aux partenaires sociaux : c’est vous qui allez payer pour que les personnes défavorisées accèdent au service. C’est la cerise sur le gâteau qui me fait dire que ce projet ne vaut rien, et dans son concept et au niveau social.
En résumé, cette délibération n’avait pas lieu d’être, on nous force la main. Ce projet n’est pas bon écologiquement - je l’ai démontré la dernière fois -, il n’est pas bon sociétalement parce que l’on ne change pas les habitudes des gens, il n’est pas bon socialement. C’est pourquoi notre groupe votera contre. Nous voulons prendre date.
NB : Depuis cette date, la majorité socialiste du Conseil régional a fait adopter la subvention demandée par Autolib.
Pour sortir du syndicat, il faut une majorité qualifiée des deux tiers et une indemnité sera à payer. Donc quand on rentre à Autolib’, on s’engage à vie !
Je ne vais pas revenir sur les réserves de fond, sur notre opposition au projet d’Autolib’ et son concept. Dans le compte rendu des ateliers thématiques Autolib’, des 15, 16, 19, 22 et 23 juin 2009, on découvre des problèmes techniques. A Fontenay, nous aurions aimé une station vers la gare pour un maillage souple difficile à réaliser géographiquement.
Or, on lit « Si des stations Autolib’ doivent être construites à proximité immédiate des gares de transports en commun, cela doit se faire dans une seconde étape afin de ne pas nuire à la pérennité du dispositif lors de son lancement. » Donc, pour nous, pas de station à proximité de la gare.
On lit également page 3 : « Enfin il est rappelé par l’APUR qu’Autolib’ n’a pas été conçu pour être un palliatif à l’offre générale de transports collectifs mais bien une offre complémentaire. Aussi les stations ne seront pas implantées dans des territoires mal desservis où la demande en déplacements ne serait pas importante, d’autant plus que ces stations isolées seraient coûteuses en termes de régulation pour l’opérateur et en termes d’image pour les communes membres du syndicat mixte. » Donc, ce système est valable pour Paris et les quartiers qui touchent le périphérique mais pas pour le reste. C’est un système complémentaire dans les zones où il y a déjà des transports en commun. Complémentaire pour qui ? Pour ceux qui ne veulent pas prendre les transports en commun. Qui ne veut pas prendre les transports en commun ? Les bourgeois. Et pourquoi ? Parce que c’est du transport en commun.
Un exemple : un naturaliste de ma connaissance habitait Marne-la-Coquette. Je lui vantais les mérites des transports en commun et il m’a répondu que, certes les transports en commun sont écologiques mais que sa femme ne voulait pas se retrouver avec sa femme de ménage. Voilà la vérité.
Autre remarque, page 6. Lorsque l’abonné se rend à la station, il peut arriver qu’il n’y ait plus de voiture. Que faire ? On va lui envoyer un taxi plutôt qu’une voiture d’Autolib’ avec un « jockey » car ce serait trop cher.
Autre problème : si je me rends à la station souhaitée et que je ne trouve pas de place pour me garer, que vais-je faire ? Le problème n’est pas résolu.
Pour terminer, je vais revenir à la dimension sociale. Tout le monde sait, y compris les promoteurs du projet, que la dimension sociale n’est pas primordiale : la prise en compte des populations les moins favorisées financièrement pose des problèmes. Je vais lire le passage sur le sujet : « Les participants s’entendent sur la nécessité qu’Autolib’ soit accessible aux personnes disposant de revenus peu élevés, afin d’inciter les usagers à abandonner leur VP. (Mais il y a des personnes disposant de revenus peu élevés qui n’ont pas de voiture, on ne semble pas s’en rendre compte.) Pour cette raison il est souligné qu’il s’agit de veiller à ne pas rendre le dispositif inaccessible aux populations défavorisées. Il est proposé de mettre en place par exemple des formules « sans abonnement » permettant un usage à la demi-heure plus coûteux pour l’usager, (autrement dit, pour rendre le service plus abordable, on va le faire plus coûteux) mais sans l’engagement financier permanent de l’abonnement mensuel. » Autrement dit, on veut bien que l’usager n’utilise le service que de temps en temps, mais on va le rendre un peu plus
cher. C’est un peu scandaleux. Plus loin : « Un intervenant suggère que le syndicat mixte devra prendre contact avec les partenaires sociaux afin d’étudier une façon de rendre le service accessible aux moins favorisés (par le remboursement d’une partie des frais engagés par exemple). Par contre l’idée d’une tarification différenciée selon des critères sociaux semble plus difficile à mettre en place. » Pourquoi difficile à mettre en place ? Parce que d’un côté, il ne faut pas le mettre trop cher pour que les bourgeois puissent utiliser le service et que ce soit intéressant de ne pas avoir une deuxième voiture, mais il ne faut pas trop racler sur les bénéfices du délégataire.
On se pose la question du délégataire pour l’eau, mais pas pour Autolib’ : il doit faire son beurre. Et on dit aux partenaires sociaux : c’est vous qui allez payer pour que les personnes défavorisées accèdent au service. C’est la cerise sur le gâteau qui me fait dire que ce projet ne vaut rien, et dans son concept et au niveau social.
En résumé, cette délibération n’avait pas lieu d’être, on nous force la main. Ce projet n’est pas bon écologiquement - je l’ai démontré la dernière fois -, il n’est pas bon sociétalement parce que l’on ne change pas les habitudes des gens, il n’est pas bon socialement. C’est pourquoi notre groupe votera contre. Nous voulons prendre date.
NB : Depuis cette date, la majorité socialiste du Conseil régional a fait adopter la subvention demandée par Autolib.
Dimanche 7 Mars 2010
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