« Le monde » titre « Réchauffement climatique : 56 % des Français se sentent menacés » au vu des résultats d'un sondage commandé à l'IFOP. Certes, c'est le pourcentage de réponses positives à la question « Le réchauffement climatique représentera-t-il une menace sérieuse pour vous et votre mode de vie? » Mais ce que montre d'abord ce sondage, c'est que bien que considérée sérieuse cette menace n'est pas celle qui préoccupe le plus les Français dans le domaine de l'environnement. Ce qui les inquiète le plus, c'est l'épuisement des ressources naturelles. A juste titre d'ailleurs.
Des Américains aveuglés, des Français clairvoyants?
L'opinion américaine n'a pas pris conscience de la gravité du réchauffement climatique et de la responsabilité des occidentaux en la matière. L'opinion française est bien plus éclairée. Cocorico. C'est une des leçons que veut nous faire gober Le Monde, leçon illustrée en première page par un dessin des plus parlants. Est-ce si simple?
L'opinion américaine n'a pas pris conscience de la gravité du réchauffement climatique et de la responsabilité des occidentaux en la matière. L'opinion française est bien plus éclairée. Cocorico. C'est une des leçons que veut nous faire gober Le Monde, leçon illustrée en première page par un dessin des plus parlants. Est-ce si simple?
Selon un des responsables d'IFOP qui commente le sondage qu'il a réalisé, si les Américains ont moins peur du changement climatique que les Français, c'est parce qu'ils sont moins soumis au « lobbying actif des industries du pétrole et du charbon qui travaillent l'opinion ». « En France, ajoute-il, le Grenelle de l'environnement a permis une tout autre pédagogie ». En d'autres termes alors que les industries du pétrole et du charbon « bourrent le mou » aux Américains, en France on apprend aux gens, on leur fait prendre conscience de la véracité des oracles du GIEC. Le tout asséné sans preuve aucune !
Les présupposés du commentateur de l'IFOP sont donc :
(a) les prédictions du GIEC sont correctes, les « climato-sceptiques » divers et variés ont tort,
(b) faire admettre ces prédictions, c'est de la pédagogie. Montrer les incertitudes, ou les raisons d'en douter, c'est de la propagande.
Ces présupposés définissent le cadre dans lequel le sondage est interprété dans le journal et celui dans lequel a été réalisée l'émission de France Inter.
Pédagogie ou propagande nucléocrate
Une autre interprétation de cette prétendue clairvoyance de l'opinion est possible.
Parmi les plus acharnés propagandistes de la menace que feraient peser sur le climat nos émissions de gaz à effet de serre, il y a les nucléocrates du CEA, d'AREVA, d'EDF et tous ceux qui de près ou de loin ont des intérêts dans la filière nucléaire depuis que l'on nous affirme qu'elle a un bilan carbone favorable.
Pour être édifié, il suffit de lire la prose du CEA d'écouter les dirigeants d'AREVA.. Anne Lauvergeon, par exemple. Alors que les écologistes Français et Allemands manifestaient sur le passage du train de déchets radioactifs « retraités » à La Hague, elle s'est cru autorisée à leur donner une leçon d'écologie « la vraie lutte, c'est le changement climatique » a-t-elle asséné. On peut aussi consulter les états de services des dirigeants de l'association « Sauvons le climat », tous des anciens qui du CEA, qui d'EDF, qui d'AREVA ou de quelque officine associée. Ces gens là veulent sauver le climat en irradiant la planète. Hier, les nucléocrates nous ont vendu leur buisness mortifère au nom de l'indépendance énergétique d'une France ….sans uranium. Aujourd'hui, ils veulent nous l'imposer en nous servant la menace climatique.
On pourrait donc tout aussi bien dire que si les Français ont plus peur du changement climatique que les Américains, c'est aussi parce qu'ils sont soumis à un lobbying intense des nucléocrates beaucoup plus nombreux et beaucoup mieux organisés en France, pays proportionnellement le plus nucléarisé du monde. Un pays qui a beaucoup (trop) misé sur cette technologie. Pour l'industrie nucléaire française, les cassandres du GIEC sont une bonne aubaine, un argument publicitaire pour vendre sa technologie à l'étranger et la faire admettre par des autochtones toujours très réticents. Une majorité de Français reste en effet opposée au développement de cette filière énergétique.
Il est réconfortant de voir que les nucléocrates ne réussissent pas vraiment leur coup. Certes, le changement climatique figure en tête du hit-parade des risques perçus par la population, mais le nucléaire fait toujours partie de ces risques.
Questions
Il est un peu déconcertant de voir que des risques avérés tels que l'amiante, la pollution de l'air, etc. qui relèvent de la prévention sont loin derrière les risques putatifs liés au changement climatique dans les préoccupations des Français.
La question intéressante qu'il aurait fallu poser – mais que les journalistes et le faiseur de sondage se gardent bien de faire – serait de savoir sur quoi se fondent ceux qui mettent en avant le climat comme menace principale. N'y aurait-il pas une confusion entre les aléas météorologiques que nous subissons de temps à autre et l'évolution du climat?
Pourquoi d'ailleurs mettre en avant cette menace climatique alors que si on lit bien l'article la préoccupation environnementale qui vient en premier n'est pas le changement climatique mais l'épuisement des ressources naturelles (31% contre 26 % pour le changement climatique). On ne peut que constater que le titre de l'article amène à une lecture biaisée du peu que l'on nous donne du sondage. Certes, le changement climatique constitue une menace pour 56% des Français mais ce n'est pas celle qui les préoccupe en priorité. Dès lors, c'est un sondage sur la principale préoccupation qu'il aurait fallu réaliser.
Pourquoi la hiérarchie des peurs est-elle celle qui apparaît dans le sondage? Le Monde ne pose même pas la question.
Il « souligne un clivage entre génération : les plus jeunes sont les plus inquiets ». Vue la question posée il faut ajouter « pour les conséquences que ce changement climatique risque d'avoir sur eux ». En effet, on demandait aux gens : « Le réchauffement climatique représentera-t-il une menace sérieuse pour vous et pour votre mode de vie? » Beaucoup des questionnés savent que, sauf emballement, les perturbations les plus graves sont prédites dans un avenir encore assez éloigné, les plus âgés répondent en toute logique qu'eux mêmes et leur propre mode de vie ne sera que peu menacés. Et pour cause... Inutile de gloser d'avantage !
Une dernière question en conclusion: qu'ont cherché à faire Le Monde et son associé France inter en faisant réaliser ce sondage et en l'interprétant d'une façon aussi biaisée? Je laisse à chacun le soin d'y répondre.
Les présupposés du commentateur de l'IFOP sont donc :
(a) les prédictions du GIEC sont correctes, les « climato-sceptiques » divers et variés ont tort,
(b) faire admettre ces prédictions, c'est de la pédagogie. Montrer les incertitudes, ou les raisons d'en douter, c'est de la propagande.
Ces présupposés définissent le cadre dans lequel le sondage est interprété dans le journal et celui dans lequel a été réalisée l'émission de France Inter.
Pédagogie ou propagande nucléocrate
Une autre interprétation de cette prétendue clairvoyance de l'opinion est possible.
Parmi les plus acharnés propagandistes de la menace que feraient peser sur le climat nos émissions de gaz à effet de serre, il y a les nucléocrates du CEA, d'AREVA, d'EDF et tous ceux qui de près ou de loin ont des intérêts dans la filière nucléaire depuis que l'on nous affirme qu'elle a un bilan carbone favorable.
Pour être édifié, il suffit de lire la prose du CEA d'écouter les dirigeants d'AREVA.. Anne Lauvergeon, par exemple. Alors que les écologistes Français et Allemands manifestaient sur le passage du train de déchets radioactifs « retraités » à La Hague, elle s'est cru autorisée à leur donner une leçon d'écologie « la vraie lutte, c'est le changement climatique » a-t-elle asséné. On peut aussi consulter les états de services des dirigeants de l'association « Sauvons le climat », tous des anciens qui du CEA, qui d'EDF, qui d'AREVA ou de quelque officine associée. Ces gens là veulent sauver le climat en irradiant la planète. Hier, les nucléocrates nous ont vendu leur buisness mortifère au nom de l'indépendance énergétique d'une France ….sans uranium. Aujourd'hui, ils veulent nous l'imposer en nous servant la menace climatique.
On pourrait donc tout aussi bien dire que si les Français ont plus peur du changement climatique que les Américains, c'est aussi parce qu'ils sont soumis à un lobbying intense des nucléocrates beaucoup plus nombreux et beaucoup mieux organisés en France, pays proportionnellement le plus nucléarisé du monde. Un pays qui a beaucoup (trop) misé sur cette technologie. Pour l'industrie nucléaire française, les cassandres du GIEC sont une bonne aubaine, un argument publicitaire pour vendre sa technologie à l'étranger et la faire admettre par des autochtones toujours très réticents. Une majorité de Français reste en effet opposée au développement de cette filière énergétique.
Il est réconfortant de voir que les nucléocrates ne réussissent pas vraiment leur coup. Certes, le changement climatique figure en tête du hit-parade des risques perçus par la population, mais le nucléaire fait toujours partie de ces risques.
Questions
Il est un peu déconcertant de voir que des risques avérés tels que l'amiante, la pollution de l'air, etc. qui relèvent de la prévention sont loin derrière les risques putatifs liés au changement climatique dans les préoccupations des Français.
La question intéressante qu'il aurait fallu poser – mais que les journalistes et le faiseur de sondage se gardent bien de faire – serait de savoir sur quoi se fondent ceux qui mettent en avant le climat comme menace principale. N'y aurait-il pas une confusion entre les aléas météorologiques que nous subissons de temps à autre et l'évolution du climat?
Pourquoi d'ailleurs mettre en avant cette menace climatique alors que si on lit bien l'article la préoccupation environnementale qui vient en premier n'est pas le changement climatique mais l'épuisement des ressources naturelles (31% contre 26 % pour le changement climatique). On ne peut que constater que le titre de l'article amène à une lecture biaisée du peu que l'on nous donne du sondage. Certes, le changement climatique constitue une menace pour 56% des Français mais ce n'est pas celle qui les préoccupe en priorité. Dès lors, c'est un sondage sur la principale préoccupation qu'il aurait fallu réaliser.
Pourquoi la hiérarchie des peurs est-elle celle qui apparaît dans le sondage? Le Monde ne pose même pas la question.
Il « souligne un clivage entre génération : les plus jeunes sont les plus inquiets ». Vue la question posée il faut ajouter « pour les conséquences que ce changement climatique risque d'avoir sur eux ». En effet, on demandait aux gens : « Le réchauffement climatique représentera-t-il une menace sérieuse pour vous et pour votre mode de vie? » Beaucoup des questionnés savent que, sauf emballement, les perturbations les plus graves sont prédites dans un avenir encore assez éloigné, les plus âgés répondent en toute logique qu'eux mêmes et leur propre mode de vie ne sera que peu menacés. Et pour cause... Inutile de gloser d'avantage !
Une dernière question en conclusion: qu'ont cherché à faire Le Monde et son associé France inter en faisant réaliser ce sondage et en l'interprétant d'une façon aussi biaisée? Je laisse à chacun le soin d'y répondre.
Lundi 22 Novembre 2010
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