« Cela est triste à dire mais le meilleur allié pour aboutir à des résultats et à un accord contraignant lors la conférence sur le climat (qui aura lieu à Paris) en 2015, ce sont les événements climatiques qui vont se succéder d'ici là », a confié mardi Nicolas Hulot, l'Envoyé spécial du Président de la République française pour la protection de la Planète, à l'occasion de son passage à Bruxelles (source Agence Belga). En embrigadant les aléas météorologiques extrêmes dans sa croisade « contre le réchauffement climatique » et en jouant les prophètes du malheur, Monsieur Hulot se trompe-t-il ou nous trompe-t-il ?


Comme tous les réchauffistes catastrophiques de bonne ou de mauvaise foi, Nicolas Hulot établit un lien de quasi-causalité entre les événements météorologiques extrêmes et le réchauffement de la planète. Et pourtant…

Cela est triste (ou peut-être heureux !) à dire mais la plupart de ces événements ne sont pas ou peu liés à ce réchauffement, que son origine soit anthropique ou naturelle ! D’ailleurs, ce ne sont pas ces évènements en eux-mêmes qui peuvent convaincre les gens mais l’hystérie politico-médiatique qui accompagne leur récupération par des professionnels du catastrophisme climatique comme Réseau Action Climat, par des hélicolos médiatiques comme Yann Arthus Bertrand et Nicolas Hulot lui-même, des nucléocrates propagandistes d’une énergie « décarbonée » ou bien encore – hélas ! – des partis écologistes tels qu’EE/LV ou CAP 21.

C’est un climatologue réputé, l’un des créateurs du GIEC, le suédois Lennart Bengtsson qui regrette que « depuis trop longtemps on a permis que les événements météorologiques extrêmes aléatoires structurent le débat sur le climat » Peut-être ! Mais il faut persuader les décideurs politiques et leurs opinions publiques. Il faut faire accepter aux gens des taxes comme la taxe carbone ou son dernier avatar la « contribution climat-énergie », les convaincre de courir les risques d’un développement du nucléaire qui met en danger toute vie sur de larges régions de la planète, voire sur la planète entière ; un danger bien pire qu’un emballement catastrophique du climat aussi hypothétique que lointain. Et tant pis si c’est en donnant de mauvaises raisons !

Dans le dernier rapport du GIEC de 2013, au chapitre 2 où il est traité des événements extrêmes on peut lire : « Il y a peu de preuves de l’existence de changements dans les événements climatiques extrêmes qui soient associés avec d’autres variables climatiques depuis la moitié du 20ème siècle (There is limited evidence of changes in extremes associated with other climate variables since the mid-20th century)», donc avec les variations de température. Le rapport passe en revue ces événements extrêmes. Mais qui parmi tous nos réchaufffistes médiatiques, nos gourous écologico-cathodiques prendra le temps et la peine de lire au moins le rapport du GIEC ou des compilations de ce rapport dignes de foi? ? Apparemment pas « L'Envoyé spécial du Président de la République française pour la protection de la Planète », Monsieur Hulot. Ou bien ce dernier se moque de nous !

  • En ce qui concerne les cyclones tropicaux, événement extrêmes auxquels pense sans aucun doute Monsieur Hulot lorsqu’il a fait cette déclaration, il est écrit : « Selon les bases de données actuelles, on ne peut observer aucune tendance significative au cours du siècle passé en ce qui concerne la fréquence globale des cyclones tropicaux. On n’a mis en évidence aucune tendance robuste dans le décompte sur les cent dernières années du nombre annuel des tempêtes tropicales, des ouragans et des ouragans majeurs pour le bassin Nord Atlantique ( Current datasets indicate no significant observed trends in global tropical cyclone frequency over the past century … No robust trends in annual numbers of tropical storms, hurricanes and major hurricanes counts have been identified over the past 100 years in the North Atlantic basin) »

  • C’est la même chose pour les cyclones non tropicaux les plus forts : « En résumé, le degré de confiance dans des changements à grande échelle de l’intensité des cyclones extratropicaux extrêmes depuis 1900 est faible (In summary, confidence in large scale changes in the intensity of extreme extratropical cyclones since 1900 is low). »

  • Il est impossible de trancher entre une tendance à l’augmentation ou à la diminution des inondations : « En résumé, il continue à y avoir un manque de preuves et donc un faible degré de confiance en ce qui concerne le signe de la tendance de l’ampleur et/ou de la fréquence des inondations à l’échelon global.( In summary, there continues to be a lack of evidence and thus low confidence regarding the sign of trend in the magnitude and/or frequency of floods on a global scale) »

  • Pour la grêle et les orages, même conclusion : «En résumé, il y a un faible degré de confiance dans les tendances observées concernant les phénomènes météorologiques violents à petite échelle comme la grêle, les orages à cause de l’absence d’homogénéité des données historiques et d’inadéquations dans les systèmes de surveillance.( In summary, there is low confidence in observed trends in small-scale severe weather phenomena such as hail and thunderstorms because of historical data inhomogeneities and inadequacies in monitoring systems). »

  • En ce qui concerne les sécheresses, on peut lire : «En résumé, on s’accorde aujourd’hui pour estimer qu’il n’y a pas actuellement assez de preuves pour suggérer plus qu’un faible degré de confiance dans une tendance observée à l’échelle globale pour ce qui est des sécheresses depuis le milieu du 20ème siècle. Cela est dû au manque d’observations directes, à des incohérences géographiques dans les tendances et parce que les tendances inférées dépendent du choix de l’index. Au regard de la mise à jour des études, les conclusions de AR4 concernant les tendances à une augmentation globale des sécheresses depuis 1970 ont été probablement surestimées. Cependant, il est vraisemblable que la fréquence et l’intensité de la sécheresse a augmenté en Méditerranée et en Afrique de l’Ouest et qu’elle a diminué dans le centre de l’Amérique du Nord et le nord-ouest de l’Australie depuis 1950. ( In summary, the current assessment concludes that there is not enough evidence at present to suggest more than low confidence in a global-scale observed trend in drought or dryness (lack of rainfall) since the middle of the 20th century due to lack of direct observations, geographical inconsistencies in the trends, and dependencies of inferred trends on the index choice. Based on updated studies, AR4 conclusions regarding global increasing trends in drought since the 1970s were probably overstated. However, it is likely that the frequency and intensity of drought has increased in the Mediterranean and West Africa and decreased in central North America and north-west Australia since 1950)

Bref, contrairement à la prophétie de malheur contenue dans les propos de monsieur Hulot, rien n’indique que la Maison brûle même si elle s’est réchauffée au cours de la seconde moitié du siècle dernier. Et pourtant, au prochain record de froid (ou de chaud) battu, à la prochaine tempête hivernale ou d’équinoxe, l'Envoyé spécial du Président de la République française pour la protection de la Planète s’épanchera sur les plateaux de télévisions et devant les micros pour expliquer qu’e voilà bien une nouvelle preuve de l’impérieuse nécessité d’agir sans délais pour cesser d’abreuver la nature de ce CO2 que nous lui offrons avec insouciance et magnificence.

Il est vrai qu’avec une température globale qui a cessé de croitre depuis près de vingt ans maintenant alors que les émissions de GES n’ont pas cessé d’augmenter, et avec bien d’autres difficultés dans leurs prévisions, les propagandistes d’un réchauffement climatique d’origine anthropique catastrophique sur le long terme sont dans l’embarras. Si par honnêteté intellectuelle, ils s’interdisent d’utiliser les cyclones, inondations et autres phénomènes aussi dévastateurs que télégéniques, qui voudra les croire et accepter les mesures impopulaires qu’implique la lutte contre un « changement climatique » décidément plein de surprises.


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Sources

l'article de presse : http://www.7sur7.be/7s7/fr/2665/Rechauffement-Climatique/article/detail/1747606/2013/11/26/Le-meilleur-allie-pour-un-accord-contraignant-D-autres-evenements-climatiques.dhtml

Le chapitre 2 du dernier rapport du GIEC (en anglais) : http://www.climatechange2013.org/images/uploads/WGIAR5_WGI-12Doc2b_FinalDraft_Chapter02.pdf

Une analyse et des citations de ce chapitre (en anglais) avec des commentaires : http://rogerpielkejr.blogspot.fr/2013/10/coverage-of-extreme-events-in-ipcc-ar5.html

J'ai accédé au site ci-dessus grâce à un lien trouvé sur "la pensée unique" le site critique du réchauffisme catastrophique, climato-sceptique, si l'on veut, mais très utile pour se faire une opinion droite : http://www.pensee-unique.fr/news.html#ar5"
"L'antiécologisme" de l'auteur de ce site ne doit pas rebuter, même si l'on peut trouver dommage ce parti-pris.

Jeudi 28 Novembre 2013 Commentaires (2)

Commentaires

1.Posté par Vincent le 01/12/2013 19:14
Rappelons nous la crainte du retour à un petit âge glaciaire qui faisait la "une" des journaux dans les années 1970.

Depuis trente ans, nous étions dans la partie ascendante d'un cycle climatique d'environ soixante ans. Nous sommes au sommet de la sinusoïde, avec une diminution probable de la température globale au cours des vingt prochaines années.

Pour promouvoir les énergies renouvelables, le mieux est de parler clairement de l'épuisement prochain des combustibles fossiles et fissile. Le charbon par exemple, dont on parle peu.

http://energeia.voila.net/fossile/charbon_declin.htm://

Pour le gaz (et l'uranium), ce sera vers la même époque. Pour le pétrole, ce sera plus tôt.

Sur le même site, on trouve aussi beaucoup d'informations qui montrent que le nucléaire n'est pas une solution (c'est un problème), mais que les énergies renouvelables participent à la solution des ressources énergétiques, avec la sobriété et l'efficacité.


2.Posté par Maxime M le 04/12/2013 13:20
"Il n'est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre"

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